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Dim 29 Oct - 15:58




L'Enclin était à leurs portes. Kirkwall, aux dernières nouvelles, à feu et à sang avec les mages, et les lettres circulaient mal. Gabriel n'avait aucune infirmation concernant ses frères; étaient-ils encore en vie seulement ? Il le saurait, pensait-il. Lui, ses démons le hantaient. Pas une nuit sans que son ancien apprenti mais surtout sa soeur ne vienne le voir pour lui crier ses crimes. Il n'en dormait plus; alors incapable de trouver sommeil, il composait. Cela tombait bien, il avait une commande. Elle était presque finie d'ailleurs; dans deux jours aurait lieu un Bal chez l'Impératrice, de ceux pour faire croire à la société Orlésienne que tout allait bien, alors que Jader même était aux prises avec les engeances et que les réfugiés affluaient à Val Royeaux. Mais qu'ils étaient doués à Orlaïs, pour mettre un masque et dissimuler ce qu'ils ne voulaient voir ou laisser voir.
En parlant de masque, il venait de recevoir celui qu'il avait fait réparé il y a peu; l'un de ses préférés, un verre noir profond avec rainures argentées et dorées soulignant les traits dissimulés par le masque; le paradoxe Orlésien par nature. Il ne l'avait pas  renvoyé à Serault; cela aurait été prendre en compte que la ville, que les verreries existaient. Non, il avait fait appel à la dernière nouveauté de la Cour Orlésienne; Iselad Anfauglith, même si cela mettait en danger le secret de la fabrication des masques des Seraults; il préférait cela à devoir reprendre contact avec ceux qui n'étaient ses jumeaux. De toute manière Gabriel était le seul à fréquenter Val Royeaux ou Halamshiral, ou les autres grandes cérémonies; Castiel lui-même, les rares fois où il devait le faire, portait un masque encore plus rarement...et Zachariel n'en avait plus l'occasion. La première personne prise avec un masque de verre aurait donc la réputation d'un imposteur, et avec le noble jeu, cela était mortel. La réparation effectuée était parfaite; et cela tombait bien, Gabriel avait terminé le payement en sa faveur.
Il passa le lendemain à répéter avec les musiciens les différents morceaux, afin que tout soit parfait; cela le serait, il choisissait des gens aussi talentueux que lui, enfin, en instrument seulement, la dernière compétition avait prit des aspects bien fatals.

Enfin arriva la soirée du bal: il remarqua des couleurs plus sombre dans les tenues, des gardes plus présent. Orlaïs portait un deuil, mais était-il réel ? Lui-même portait une tenue noire brodée d'argent, correspondant au masque réparé qu'il portait présentement; dès son entrée dans la salle, il n'eut aucun temps pour lui, le jeu avant tout. De la musique se faisait entendre, mais ce n'était pas la sienne, c'était un simple accompagnement. La soirée fut longue comme elle les étaient et il ne vit même pas le commanditaire de son dernier morceau; il put cependant faire une courte cour à celle qui intéressait son coeur, Aveline de Lydes, avant d'avoir une discussion avec sa principale mécène, l'Impératrice en personne; puis ce fut à son tour; on lui demanda les derniers morceaux qu'il dirigea sans trop de trouble, puis au bout du second, à la surprise générale, s'inclinant devant Aurore, il déclara
"Vous m'avez, Majesté, nommé à ce titre pour que je compose des choses sans égales, je vais donc pour ce morceau proposer une composition résolument moderne, à l'image d'une famille ayant bousculé l'ordre des choses." Il ne précisa pas que c'était une commande ou non, peu importe, il faisait ce qu'on demandait, il apportait de la nouveauté pour changer et amuser la cour. Des murmures se firent quand des choristes pénétrèrent sur la zone où il jouait, ou faisait jouer plutôt. Ainsi la mélodie débutait, probablement comme Orlaïs n'en avait jamais connu, et à lire les bouches de certaines personnes, qu'elles soient choquées ou ravies, Gabriel se savait content. De toute manière il trouvait la composition belle, alors cela lui plaisait. Les autres importaient peu; il n'y avait que Gabriel et la musique. Le morceau terminé le de Serault se retourna et salua l'audience; les applaudissements étaient divers, mais présents; il en avait connu plus mais ce n'était pas l'importance, car il savait qu'avec la suite, il en serait comblé. Il fit sortir la majorité des musiciens de la scène, n'en gardant que trois et se saisissant d'un violon de très bonne faction "Enfin, je vais vous présenter le présent d'une Impératrice aimante envers sa délicate Princesse; voici le Quatuor pour Aurore." Gabriel joua lui-même le dernier instrument, diriger était bien, mais jouer lui faisait également grandement plaisir. Comme prévu, une fois le morceau terminé, il eut un tonnerre d'applaudissement; la famille royale étant concernée, cela semblait normal. Laissant place aux musiciens habituels, il fit ranger son matériel par ses serviteurs avant de se perdre à nouveau dans la foule masquée.

Mais enfin cette fois-ci il le repéra, Iselad; il se rapprocha de lui, lui offrant un sourire.
"Lord Anfauglith, il me tardait de vous voir. Je vous remercie encore pour le masque, votre talent n'est clairement pas à renier." Gabriel de Serault était ici aussi sincère qu'un Orlésien pouvait l'être, mais il était réellement satisfait du travail. "J'espère que votre payement vous aura plus." Car si il n'avait pas mentionné la famille, sa composition moderne était dédiée aux Anfauglith; et l'Impératrice elle-même avait applaudit et par goût, et non unique politesse; alors au final, ce que le reste de la cour pouvait penser, notamment à cause des origines d'Iselad, était assez faible. La tête couronnée aime, tous sont obligés de le faire; même si Gabriel voyait déjà de là où il était une série de noble approcher; ils venaient probablement de comprendre qu'un Orlésien de noblesse pure avait composé pour un elfe parvenu, et préparaient une cabale. Iselad devait subir cela au quotien alors probablement serait-il plus solides aux insultes, poliment orlésiennes, qui arriveraient...Et Gabriel ? Gabriel sombrait déjà trop dans le manque de sommeil et dénué de sensations que lui procuraient autre chose que la musique ou certains personnes, que cela lui glisserait dessus comme ses doigts sur un piano.



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Lun 20 Nov - 15:23


au coeur et fiel des hautes stratesl'hymne des parvenus
***

Anthracite et chagrines teintes nippent les galbes usuellement si criards, outrageusement drapés dans un apparat intrinsèque à la nation orlésienne. Le versicolore qui interloque a été rangé dans les gardes robes, les tenues sont asphyxiées d'un deuil que les dignitaires s'infligent d'ores et déjà – à croire que ceux-là sont incapables de cultiver une once d'espérance. A quoi bon continuer à s'agglomérer dans les rupines salles de bal, dans ce cas ? L'antinomie de ces gens le laisse coi, quand bien même y est-il accoutumé. Aussi les soupçonne t-il de se farder d'une affliction conformiste, par soutien fallacieux pour un Thédas dont ils ne se tourmenteront que lorsque l'enclin serait à leurs huis. Le noblelfe a pris l'offensante décision, parmi d'autres, à ne point suivre cette ubuesque mouvance et à pleinement assumer la moire de ses fastueux habits. Ces agapes impériales sont l'opportunité adéquate pour lui de faire ostentation de sa dernière tenue, parfait antipode à l'obsidienne qui domine les silhouettes de ces dames et sieurs. Le textile est d'un fluide et précieux nacre, mettant en valeur la taille gracile du fils d'Arlathan et de cette superbe inhérente à leur dédaignée peuplade. Les arabesques aurifères traduisent d'opulence croissante du tailleur dont la besogne ne cesse d'être encensée, bien indépendamment de ces oreilles acuminées qu'il ne camoufle par ailleurs d'aucune manière, elles aussi visibles et ornementées de bijoux d'or. Quelques fioritures d'ébène le diaprent de-ci de-là, plus qu'une décoration, il s'agit d'une subtile satire à l'académisme de ceux qui se contentent de suivre le mouvement sans y songer plus avant. Car aujourd'hui et depuis sa position, le flavescent est en mesure de gouailler ceux qui le toisaient hier encore.

L'esgourde se tend à un instant cardinal de cette sorgue, lorsque le compositeur officiel de la cour présente obscurément l'une de ses toutes nouvelles œuvres, en honneur à une famille plus que probablement ci-présente. Iselad ne mime ni humeur ni gesture, il reprend sa conversation tout en se laissant courtiser par la mélodie qui se joue et le gagne au myocarde. L'ambiance est sibylline à souhait, dramatique et puissante à en soulever les viscères sans en comprendre la raison. Une rétribution qui va au-delà de ses espoirs et demeurera dans les mémoires, tant dans ceux de ses descendants et que dans ceux des coquins de la soirée.
Celle-ci se poursuit d'ailleurs, l'Anfauglith en chef nimbé d'une telle fierté pour avoir été célébré sous les prunelles même d'Aurore, qui avait applaudi au point d'orgue du morceau. Un énième essor à sa réputation, et déjà, certains qui ne l'avaient jusqu'à présent jamais approché osent l'aborder et discuter futures affaires. Du moins, jusqu'à ce qu'une personnalité particulière ne rejoigne ses abords, risette de laquelle il accueille d'une semblable joie.
« Monseigneur. » Décorum scrupuleusement respecté, il exécute une discrète révérence pour le saluer dans les règles de l'art, mais également, pour le remercier de sa flatterie qu'il juge sincère. « Ce fut un indicible privilège, je vous assure. Travailler sur les masques des De Serault, je n'aurais pu imaginer plus grand honneur pour le créateur que je suis, quand bien même, dois-je vous confesser, qu'il n'a pas été simple de panser votre bien. » Un calvaire, à dire vrai, camouflé sous un euphémisme bien choisi. Les techniques antédiluviennes utilisées par les aïeux de son interlocuteur sont uniques, tant et si bien qu'elles lui ont valu plusieurs insomnies pour être ne serait-ce qu'apte à les comprendre. Sous son masque en somptueuse harmonie avec son vêtement, le baron est admiratif. « Qu'on vous le dise, le savoir-faire de votre famille est absolument remarquable, je n'aurais pu me l'approprier sans vos précieux conseils. Je me tiens à votre disposition si, à l'avenir, un nouvel écueil frappait vos masques. » Cette accointance de haute distinction, il a l'intention de la garder dans ses petites papiers.

Avant qu'il ne puisse s'exprimer quant à la valeur de sa récompense, un quidam apparaît à son côté senestre, dans un élan somme toute preste, et mâchonne dans sa barbe inexistante.
« Père... » Le mot unique dilacère son anonymat, quand bien même son apparence somme toute particulière offre peu d'incertitudes quant à son identité. La pointe auriculaire est manifeste, traits gracieux pour ce que l'on en distingue, le mystique cobalt des iris et surtout, ce blond opalescent d'une longue crinière. Le chiard ressemble à s'y méprendre au parent. « Ah, tu tombes à point nommé ! Père... Je t'ai parlé du sieur Gabriel De Serault. Père... ! Nous étions justement en train d'échanger sur... Père ! Mais qu'y a t-il enfin ? » Le jeune homme désigne un quatuor de nobles d'un signe de la caboche, ceux-là passent aux abords du trio qu'ils lorgnent avec insistance et une rutilante inimitié. La scène semble se suspendre, aurore d'hostilités à augurer, pour une simple question de poncifs archaïques. Iselad les contemple avec un quant-à-soi olympien, tandis que son aîné les mesure avec un amalgame d'ire et d'appréhension. Lorsqu'ils s'éloignent, son pater le contemple, puis le rassure d'une furtive caresse dans l'échine. « Allons fils... » Le vocable est vain, il sait déjà, tristement habitué à ces stigmatisations. Le damoiseau le guigne non sans un aspect pusillanime, avant de lustrer le sol de ses calots, embarrassé devant témoin. Heureusement, son paternel a tôt fait de réanimer l'atmosphère. « Mes excuses pour cet aparté monseigneur. Octroyez-moi de vous présenter le plus grand de mes enfants et héritier de ma maison, présentement étudiant à l'Université d'Orlaïs ; Valandir. » Cette fois, ce dernier considère le mélomane, avec une humilité teintée de déférence qui l'amène à faire courbette.

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Jeu 14 Déc - 22:32




Gabriel fut plus que complimenté, il offrit un sourire poli comme réponse, il n'allait pas argumenter, il savait sa musique réussite, belle et à acclamer, après tout, même l'Impératrice avait applaudit. Il ne pouvait non plus nier le savoir des verreries de Serault mais l'évocation de ces dernières fut un pic en son esprit; bon Orlésien, il savait qu'il fallait garder ses faiblesses pour soit, et sa famille était la sienne, entre autres. "Je n'hésiterai pas à refaire appel à votre tale..." il fut coupé par l'arrivée impromptue de celui qui, d'apparence, ne pouvait être que le fils; et dont le manque d'étiquette et de calme le séparait comme un gouffre du père; Gabriel avait remarqué depuis un moment ceux qui désapprouvaient, mais il n'en avait que faire; il était le compositeur Officiel de l'Impératrice, avait la Main Droite de la Divine et Faustine elle-même en mécènes, entre autres, et fiancé à l'une des femmes les plus influentes d'Orlaïs; la seule personne pouvant réellement lui faire du mal n'était autre que lui-même. Et il s'en faisait, mais passons; comme ces gens qui n'osèrent accorder mots à leurs pensées qui transparaissaient à travers masques. Iselad présenta le jeune homme, Gabriel avait eut bon, il s'agissait bien du fils. "Je suis enchanté, Valandir; j'ai moi-même fréquenté l'Université pour l'étude de la musique, contre l'avis de mon père; il semble qu'après l'exploit de ce soir, je me renoue comme rebelle par amour musical" déclara-t-il avec un sourire avant d'effacer son père de son esprit; le Marquis ne voulait penser au Marquis, tout simplement; il ne connaissait son titre ni même l'état paternel et ne l'avait même pas prévenu de ses fiançailles. "Ne vous excusez-pas Lord Anfauglith, il n'y avait là qu'un groupe de cabale venue chercher querelle, votre fils avait raison de s'inquiéter. Mais ils semblent avoir changer d'avis, votre allure probablement."

Il était vrai que l'Elfe avait fière allure, le créateur portait à merveille ce qui était né de ses mains, et en tant que personne donnant vie à un art, Gabriel ne pouvait qu'apprécier le talent de ses comparses les artisans de la création. "Il ne s'agit là que du Vicomte Théodore de Pontival, un piètre compositeur, ses opéras sont connus pour endormir toute la salle et depuis que l'Impératrice a baillé à l'une des représentations, il est dans un déclin des plus totaux" cela faisait un moment que Gabriel n'avait écrit d'Opéras, mais il était trop occupé à faire des commandes ou des Créations personnelles dédiées à la Chantrie, notamment une grande messe qui lui avait été inspirée par une rencontre avec la Main Droite. "Peut-être être vous au courant Messire, mais je suis depuis peu fiancé à Aveline de Lydes, et j'aimerais que vous composiez, pour le mariage, nos tenues et masques." C'était une demande officielle et sur le ton qui s'y prêtait, osé d'ailleurs, mais après ce qu'il venait de faire ce soir, cela ne semblait rien, et puis personne à la court ne prêtait pas jalousie à ceux et celles dont les atours provenaient du noble parvenu grâce au talent, chose que Gabriel ne pouvait que reconnaître et apprécier. "Votre prix sera le mien, bien entendu" ; il avait de l'argent et sa fiancée encore plus; le mariage d'une de Lydes de plus ne pouvait se faire être exceptionnel, et Gabriel espérait qu'il serait plus glorieux encore que les deux précédents.

Cependant revoilà les querelleurs, de Pontival accompagné d'autres nobles mineurs; ils semblent avoir bu, un peu trop peut-être, Gabriel peut sentir les regards se tourner vers eux; une soirée Orlésienne comme les autres.
"de Serault, vous êtes tombé bien bas pour servir...une personne telle que cette créature." lâcha le nobliau aux relents d'alcool. "Et vous Théodore vous ne savez reconnaître le talent et ne vous concentrez que sur les apparences, cela explique la fausseté de vos notes et le manque désarmant d'harmonie de vos compositions." De petits rires se firent entendre dans l'assemblée qui s'était réunie. On ne pouvait dire que Gabriel ne maîtrisait pas le Jeu, il était né pour lui, après tout, et avait eut tout le temps à Val Royaux pour l'apprendre. "Outrage, et bien je vous défie en duel, de Serault, dans les jardins, maintenant" un petit "ooooh" se fit entendre dans la foule. Gabriel garda son calme, si l'autre lui imposait duel, alors c'était à lui de choisir l'arme. Hors de questions qu'il prenne quelque chose de fatal, le sang coulait encore de ses mains et sa culpabilité le poursuivait encore malgré son entrevue avec Céleste. Il ne voulait tuer par dépit une personne qui ne serait qu'à peine capable de tenir son épée. "Très bien j'accepte, et pour armes, je vous défie à l'archet, si tant est que vous savez le manier." Rires et de Pontival qui devient rouge de colère alors qu'un sourire naît sur les lèvres de Gabriel. Ce dernier s'éloigna prendre l'archet d'un violon avant de repartir vers les jardins, où Gabriel était désormais attendu. Il se tourna vers Iselad "Je m'excuse du comportement de mon pair, je dois malheureusement officiellement l'appeler ainsi, c'est vous qui devriez demander réclamation; acceptez-vous cependant, mon bien cher Lord, de faire mon témoin dans cette pitrerie si typique ?" Il n'y avait rien de plus orlésien que cet instant, cela était certain. Restait à voir si Iselad se laisserait glisser dans ce jeu de dupes ou garderait la froideur pour laquelle il était connu.



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Ven 22 Déc - 16:01


au coeur et fiel des hautes stratesl'hymne des parvenus
***

Le jouvenceau aux abords du sibyllin paternel exsude de méfiance et de mésaise, manifestes même avec son masque sur le faciès. Placide d'apparence, pusillanime presque, il ne se fend d'aucun verbe à la salutation de son interlocuteur mais opine du chef avec déférence. Un perceptible rictus torsade un instant ses lippes à la notion de rébellion évoquée, il guigne furtivement son parent avant de baisser le regard. Si esprit rétif il devait assumer, lui, s'en irait à mille lieues de cette maudite université. Musarder dans les sylves et apprendre de la vie, se broder et se ravauder au gré de ses rencontres et expériences, plutôt qu'aux litanies d'enseignants obséquieux. Avoir suivi les élans de son cœur semble avoir réussi à Gabriel, qu'il contemple secrètement d'un œil envieux. Lui est luminescent aux prunelles de la plus auguste des cours, tandis que Valandir, aimerait s'y soustraire à jamais. Alors, il se racornit silencieusement dans la pénombre du majestueux Iselad, qui se charge de soutenir et poursuivre la conversation avec le beau sire. Il miaule un rire subtil à sa description des drôles les ayant frôlé de leur ineptie, puis lorgne le concerné de loin tandis que l'on tisse son portrait. « Oui j'ai eu quelques ouï-dires de sa déconvenue. Quel malheur. » Le sarcasme se marque dans la mouvance des sourcils fournis et des paupières qui se baissent à demi. Le sujet, somme toute monotone, est cependant promptement occulté par une offre particulièrement attrayante qui lui coule à l'esgourde.
Sa main se pose délicatement sur son poitrail pour signifier sa surprise, puis ses paumes se rejoignent devant lui, les prunelles brasillent sous le somptueux ornement.
« Mon Seigneur, c'est là un ineffable honneur que vous me faites. » Si la gestuelle est hyperbolique, l'allure et l'intonation demeurent flegmatiques. Le quant-à-soi du lord ne doit en rien gâter ses accointances professionnelles, et cela passe par la flagornerie et une reconnaissance ostensible lorsqu'elle s'avère de rigueur. Mais alors qu'il s'apprête à encenser les De Lydes, les voici interrompus par leurs précédents importuns. La vaudeville allèche les regards environnants, et bientôt, ils deviennent le centre d'intérêt des convives présents dans cette partie de la salle. L'injure le concernant est à ce point hyaline qu'elle manque de ce raffinement inhérent à tout orlésien qui se respecte, et choque davantage l'elfe que la signification de sa tirade. A ses côtés, l'aîné sourcille et bouillonne, mais la défense est rapidement hissée par le compositeur en personne. Le trait d'esprit soulève les moqueries, et l'ombrage est tel que la conséquence en est la bravade officielle. Les règles du duel posées, la foule se prépare et vogue avec enthousiasme jusqu'au lieu du spectacle. Le trio reste statique sous ce ressac, le temps de décider des détails.

« Croyez bien que je suis accoutumé à ce genre d'inintelligence, la gloire ne se montre jamais sans ses zones d'ombre. A la différence que la pochardise de notre sieur le rend ubuesque, et que rien que pour cela, il se doit d'être châtié. » Les longues mèches opalescentes se meuvent simultanément au crâne qui observe aux alentours. « Je serai votre témoin, soyez-en sûr. En revanche, permettez-moi ceci. » Il désigne son fils. « Valandir se tiendra à l'écart de nos tréteaux, il a l'oeil vif, c'est un excellent archer. Non point que j'encourage au meurtre, mais avec un tel olibrius comme adversaire, je me méfie de ses acolytes. Il saura les empêcher de nuire s'ils venaient à tenter quoi que ce soit. » Cela étant statufié, il rejoint la migration des spectateurs en même temps qu'un autre baron qui l'interpelle et avec lequel il s'éloigne vers les jardins.

Le légataire Anfauglith contemple un instant le mélomane. Vraisemblablement, il n'a pas son mot à dire, mais ne semble pas non plus réticent au rôle qui lui a été attribué. Le fallacieux combat ainsi que la seule présence de son pater suffiront à concentrer l'attention pour lui permettre de s'embusquer, quitte à ce qu'il se faufile tel un domestique.
« Seigneur De Serault. » Prononce enfin le jeune homme. « Pensez-vous que cela en vaille la peine ? » Il le regarde, puis s'assure qu'il n'y a point trace de son géniteur dans les environs par crainte d'être entendu. Valandir sait qu'il s'apprête à transgresser les lisières tant établies par Iselad que par le Grand Jeu – l'on ne dévoile pas aussi aisément les failles de ses convictions ou desiderata à un autre dignitaire. Pourtant, le voilà qui semble éreinté de cette pesanteur, de ce chimérique espoir d'être considéré à sa juste valeur en ces lieux. « Croyez-vous vraiment que vos semblables nous accepteront un jour, qu'importe notre degré de noblesse et nos... haut-faits ? »

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Jeu 25 Jan - 0:51




Après s'être 'armé', et alors qu'Iselad s'était éloigné, après avoir accepté ses différentes proposition et indiqué que son fils se tiendrait en retrait, pour intervenir si jamais le noble jeu s'annonçait plus sanglant que prévu, ce dernier s'approcha de Gabriel et lui posa deux questions d'une jeunesse et d'une naïveté déconcertantes; les deux s'alliant bien souvent. Le de Serault ne releva toutefois pas ce détail et se prit au jeu d'y répondre avec coeur, quand bien même ses mots pouvaient être durs, ils ne seraient fait de miel; on lui demandait son avis réel sur une question assez clair, qui divisait et dont la réponse était malheureusement dure à entendre. Même si il s'y prendrait d'une certaine manière. "Sincèrement, je ne saurais répondre; les hommes ont déjà du mal à s'accepter pleinement entre eux." Il se stoppa un instant, vérifiant la tenue de l'archet qu'il avait prit avant de continuer sur un monologue plus long. "Regardez les mages; la vitesse à laquelle tout le monde s'est retourné contre eux; ils étaient vus comme nos semblables après une centaine d'année de liberté, et soudainement, sur un décret, ils sont à nouveau des monstres qu'il faut chasser et enfermer; l'homme est un loup pour lui même, qui va mordre ses semblables si l'occasion d'en tirer bénéfice se présente ou si, pour les plus faibles, on lui demande." Il avait encore dans le cœur la tristesse de la disparition de son frère, chassé par l'autre, alors même que rien n'avait pu séparer les triplés de Serault jusque là. Mais il se rendait bien compte qu'il devait sonner comme un Alceste misanthrope rejetant ses propres peines sur l'humanité dans sa généralité. "Pour les elfes; cela fait des centaines d'années, je le conçois, les changements n'ont pas l'air réellement présents. Mais il y a des exceptions, comme l'a été la Marquises de Dalatie du temps de l'Impératrice Célène ou même votre père. Mais ne vous fiez pas aux humains, nous ne sommes exemples à suivre. Cette querelle enfantine dont vous êtes témoin en étant l'un des exemples les plus frappants." Il voulait lui conseiller d'aspirer d'être plus mais il n'avait jamais eu à traiter la fougue de la jeunesse ambitieuse auparavant...enfin pas depuis son apprenti, et il ne préférait pas y penser, tant l'histoire de ce dernier respectait mot pour mot les méfiances que Gabriel plaçait dans le genre humain.

Cela dit, son duel l'attendait; et il se dirigea vers les jardins où l'affrontement était prévu. De Pontival l'y attendait, ses témoins à ses côtés, tout comme celui de Gabriel, dont la prestance n'était vraiment pas à redire. La personne au rang le plus haut présente dans l'assemblée avait été choisie pour être le juge, et il ne s'agissait d'autre que le Duc Asriel de Lydes; le père d'Aveline, rajoutant si il n'y en avait pour le moment, une nouvelle pression sur les épaules du de Serault; il ne savait ce que le Duc penserait de telles sottises, quand bien même étaient-elles coutumes du Noble Jeu. Et surtout, hors de question de perdre, même si il ne voyait pas sa promise dans la foule, il ne voulait se ridiculiser devant son père, quand bien même l'avis du Duc lui importait peu quant à sa volonté d'épouser Aveline
.
"En garde" dit-il après avoir prit position, dans la posture idéale et indiquée de n'importe quel duel à l'épée. Il avait apprit avec ses frères, lui offrant des partenaires de joutes permanent, quand bien même chacun avait ses intérêts propres. Leur père avait insisté; était-ce pour réellement assurer la sécurité de ses fils ou pour le Noble Jeu qu'il les avait initiés au jeu de l'épée ? La question pouvait se poser, mais Gabriel ne le ferait pas présentement. Sur l'indication lancée du Duc, les deux duellistes s'élancèrent l'un contre l'autre; le fait que de Pontival avait bu donnait une avance certaine au de Serault, qui le battait déjà par technique, aussi il ne fallut que quelques instants pour que Gabriel le désarme et vienne placer le bout de l'archet sous la gorge de son ennemi. "Vous voilà aussi mort que le rythme de vos symphonies. J'ai gagné de Pontival, ravalez votre rage et méditez sur votre honte, elle vous inspirera peut-être un morceau potable."  Les rires se firent entendre dans l'assemblée qui se désassembla d'elle-même, tout comme son adversaire et sa cabale tournèrent les talons; le duel avait été trop court au goût de certains, mais la pique verbale ôtant jusqu'à sa voix à son adversaire de Gabriel avait su calmer la volonté de violence qui habitait certains. Gabriel se tourna vers Iselad. "Seigneur, je m'excuse encore de vous avoir entraîné dans une telle singerie, tout comme du comportement de mes pairs, qui ne savent reconnaître le vrai talent et je vous remercie d'avoir été mon témoin, tout comme de m'avoir assuré la protection de votre fils, même si elle ne s'est avérée nécessaire. Il me semble être un grand rêveur, un idéaliste, sous les premiers abords, n'est-ce pas ?" la question n'avait pas pour but de mettre en touche un défaut ou de souligner une tare, elle s'interrogeait vraiment, dans le but d'en apprendre plus sur la famille de l'elfe le plus connu d'Orlaïs.



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Jeu 15 Fév - 16:45


au coeur et fiel des hautes stratesl'hymne des parvenus
***

Ce n'est point la désillusion qui se lit sur le faciès du jeune légataire Anfauglith, mais l'ire et l'aversion. Il se gondole de rancoeur – envers ces peuplades ampoulées qui sont incapables de percevoir plus loin que le bout de leur museau, puis envers son géniteur, surtout, épigone de cruauté qui se berce de chimères. Il lutte et s'écorche l'âme dans l'espérance d'être reconnu, de festoyer sa gloriole sur les mêmes cimes que ces dignitaires qui couvrent leurs visages au même titre que leur intégrité. Les paroles de Gabriel sont un surin qu'il enfonce lentement dans son plexus, il le guigne et opine positivement du chef sans s'épancher davantage. Le sieur a eu la gentillesse de lui répondre, il n'attend pas de lui qu'il comprenne sa position ou fasse montre d'une quelconque sympathie. Il le remercie d'une mouvance de la tête, le laisse s'éloigner et bifurque lui-même dans une autre direction pour s'acquitter de son rôle de gardien.

Iselad est déjà sur place, spectateur privilégié qui ne compte rien manquer de la burlesque représentation. S'il mesure pleinement le ridicule de la situation, il ne peut que s'en gausser, comme tout à chacun emporté par le Grand Jeu et ses truculences. Tout en observant les fallacieux bretteurs qui s'en donnent à cœur joie, il surveille discrètement les opulents séides de l'adversaire pour être certain que ces derniers n'ourdissent rien. Cependant, le duel ne s'éternise guère, prompte revanche qui bafoue la notoriété du vaincu de toute manière trop aviné. Le gracieux baron échappe un rire moqueur, puis applaudit son camarade avant de patienter que leurs homologues retournent vaquer à leurs piètres occupations. Il profite du passage d'un domestique pourvu d'un plateau pour saisir deux coupes d'un sapide breuvage alcoolisé, prompt à en offrir un au mélomane qui s'en vient le rejoindre. Celui-ci se confond néanmoins en excuses, pis encore, il prend son interlocuteur de court en évoquant les extravagances dogmatiques de son aîné. Il ne faut qu'un instant au flavescent pour comprendre que le phrasé a été échangé dans son échine, une incartade qui a le don de le courroucer de par sa récurrence. Son mécontentement, il le camoufle au revers d'un simple soupir, gardant ses plus âpres ressentis pour l'intimité.
« Je vois... j'imagine qu'il a fait profit de mon éloignement pour y aller de ses doléances et autres utopies infantiles ? Vraiment, ne prêtez pas garde à ses inepties. » La vraisemblance d'une discorde familiale se révèle au De Serault, témoin qu'il espère ne pas voir devenir importun dans le futur. « Mon fils ne conçoit pas la chance qui lui est offerte, je ne sais quel serviteur ou discutable connaissance l'a engourdi de son beau verbe, mais il se persuade que l'herbe est plus verte ailleurs. Et lorsque je dis ailleurs, je ne parle malheureusement pas d'un milieu convenable. » Il se montre contrarié. « Toutes ces contre-vérités et ces fantasmes elfiques lui montent à la cervelle... j'aurais dû être plus stricte dans son éducation. »

Et pourtant, il se sait rigoriste sur bon nombre de points. L'immaturité de Valandir lui créera un jour des ennuis, car son père ne serait pas toujours dans les environs pour colmater ses fautes.
« Heureusement que ma cadette se montre plus dextre en terme de décorum. Elle fait honneur à ma maison en ayant épousé le culte andrastien au vu et au su de tous. Elle œuvre à la cathédrale de Val-Royeaux en tant que Soeur. » Voilà que le bonimenteur exhibe sa fierté quant au choix de sa fille, source de contentement et d'admiration chez les aristocrates – alors que lui-même ne voue qu'une foi feinte à ce Créateur que l'on révère tant. « Peut-être avez-vous entendu parler d'elle, les membres de la Chantrie ne tarissent pas d'éloges à son sujet. Bien qu'elle réponde au nom d'Elbereth, ils la surnomment Soeur Sibylline. » Enfin, il lui tend la coupe tant méritée, davantage quiet, et ricane. « Le bonheur d'avoir des enfants ne supplante pas la difficulté d'être parent, vous l'apprendrez. »

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