Nation of sheep ~ Moïra

It is madness for sheep to talk peace with a wolf. Moïra & Neil
       
       

Neil se trouvait dans la cour du château de Golefalois, son château, s’entrainant au tir à l’arc avec son mabari allongé pas loin. Récemment il avait entendu parler de l’enclin, le roi avait envoyé des messagers à tous les nobles de férelden. Le roi Hereward comptait mener des hommes contres les engeances et évidemment tous les seigneurs du pays devaient le suivre avec leurs propres soldats.

Le jeune iarl n’avait pas réellement le choix, son village se trouvait non loin de Orzammar, s’il voulait protéger les habitants il devrait suivre le roi. Il décocha une flèche, cette dernière atteint sa cible mais sur le cercle extérieur, Neil siffla légèrement agacé par cela. Toute cette histoire d’enclin l’emmerdait profondément en réalité, devoir quitter son village alors que les mages se promenaient dans les environs…Il était vraiment partagé entre l’envie de rester et sa fidélité envers son roi.

De nouveau, une nouvelle flèche quitta l’arc pour se figer dans la cible, il n’était pas extrêmement doué avec un arc, mais pour chasser les mages il devait s’entrainer un peu. Le jeune iarl n’avait toujours pas décidé de combien de soldat il emmènerait avec lui, il devait en théorie en emmener un grand nombre…Cependant pouvait-il se permettre de laisser le village et les terres alentour sans une protection adéquate ? Dans l’hypothèse où ils n’arrivaient pas à repousser les engeances, ses soldats devraient protéger les villageois ou au moins gagner assez de temps pour leur permettre de s’enfuir vers Dénérim.

Soupirant, il alla récupérer les flèches sur la cible, il devait bientôt prendre une décision…Peu importe sa décision, elle ne plairait à personne il le savait, mais tant pis, il était le iarl de Golefalois et il prenait les meilleures décisions possibles pour son village, son héritage.    

       

Si la guerre civile était à nos portes, l'enclin les avait franchis dans les dorsales de givres. Il apporterait ses réfugiés et de mercenaires qui pilleraient les terres, dans une confusion général qui touchait déjà mes terres. Nos cheptels avaient été délesté de têtes quelques jours auparavant, dans ce qui s'annonçait n'être qu'un commencement... Les lettres officiels d'Hereward ne laissait aucun doute sur l'avenir qui serait notre: l'Archidémon était devenu une réalité qu'il nous fallait désormais prendre en considération. Une réalité que j'abordais avec pragmatisme : leslandes d'Oanheid ne pourraient seul, s'en protéger si l'enclin venait à frapper plus bas en Thédas. Les hommes d'armes y était trop peu nombreux et sans l'aide du Iarl, nous n'y survivrions pas. Une autre inquiétude me pesait également : que nous coûterait l'effort de guerre ?Je n'avais d'autres choix que de chevaucher tout du jours jusqu'à Golefalois, pour convaincre un homme qui m'était parfaitement étranger, de protéger un lien qui l'indifférait.

Coimheach. Etranger. C'était ce que le temps avait fait de nous en mettant en terres nos prédécesseurs. Leurs rapports de forces n'était plus. Et pourtant se ressentait encore ces figures fantômatiques qui pour l'une m'avait élevé et pour l'autre m'avait enseigné, que l'on pouvait gagner la guerre d'un rusé verbe. Nous n'étions pas ces pères qui nous avaient enfanté, seulement les héritiers de serments prononcés en d'autres lieux. D'autres temps. Des serments qu'il me fallait me réapproprier. Notre féodalité était encore indéfinie. A réécrire. Je le savais. Comme je n'ignorais pas qu'il était possible de prendre l'ascendance sur lui. L'apparente autorité d'un Iarl sur le Bann, n'était une subtile équation à inverser dont Neil incarnait une inconnu désormais imprévisible. Et c'était cela en réalité qui m'inquiétais. J'ignorais ce qu'il me faudrait faire pour parvenir à mes fins.


"Mon Iarl.... Le ... euh ... la Bann de Galdée, Elle souhaiterait s'entretenir avec..." J'élevais la main d'un geste sec pour couper court au balbutiement navrant qui m'introduisais. Le silence était encore ce qui convenait de mieux à un homme en ces circonstances. Ses rires concupiscent qui avaient salué ma venue, m'avait échaudé. Ils étaient emblématique de la bêtise que je côtoyais d'ordinaire en mes terres. Et cela en disait long de Golefalois et son Iarl. L’appellation vulgairement féreldienne avait fini de mettre à mal, la modeste patience que j'étais prête à accorder au garde. J'étais lasse. Tant du voyage que de l'homme en lui-même.

"Bann Moira NicCineàd d'Oanheid., annonçais-je d'une voix, dont la fermeté devait asseoir mon rang et mettre fin à l'entraînements. Iarl Guerrin ? Je sollicite une entrevu concernant votre prise de position face à la menace de l'enclin. Quels seront vos dispositions pour la sécurité des terres qui vous sont rattachés ? " 

 

       

It is madness for sheep to talk peace with a wolf. Moïra & Neil
       
       

Il était en train de récupérer ses flèches lorsqu’il remarqua un garde venir vers lui, accompagner d’une femme qu’il reconnut assez rapidement. Moira NicCineàd, l’une des bann, Neil la connaissait depuis un moment, il l’avait déjà rencontré lorsqu’elle avait à faire avec son père dans le passé. Comme à son habitude elle s’imposait plus ou moins…Elle pouvait peut-être fermer le clapet de ses hommes mais avec lui ça ne serait pas pareil.

-Bann Moira, toujours un plaisir de vous voir.Le visage relativement souriant, il fit signe au pauvre garde de les laisser.J’avais l’intuition que vous alliez débarquer pour me poser ce genre de question. Enfin suivez-moi, on va pas discuter de cela ici.

Soupirant, il posa son arc et siffla son mabari, comme à son habitude, hors de question de devoir supporter un truc aussi chiant tout seul. Il guida la bann jusqu'à une salle qu’elle connaissait parfaitement, c’était là où se faisaient toutes les réunions de ce genre. S’installant à une table, Neil fit signe à Moira de faire de même.

-Je ne vais pas tourner autour du pot pendant longtemps, comme ça vous repartirez plus vite chez vous.Il n’avait pas envie de l’avoir trop longtemps dans les pattes et de toute façon, elle n’avait sûrement pas envie de rester trop longtemps à Golefalois non plus.Je vais obéir au roi, donc cela implique d’emmener la quasi-totalité de mes soldats jusqu'à Orzammar. Voilà vous avez votre réponse, vous pouvez repartir en Galdée.

Il avait utilisé le nom ‘usuel’ du bann de Moira, juste pour l’enquiquiner, elle était tellement fière de son petit trou paumé et de ce qui allait avec…Neil n’avait jamais pu supporter ce petit côté de la femme…Non plus généralement, il n’avait jamais pu supporter la femme. Trop de caractère à son gout, une insupportable mégère de son point de vue, ce n’était pas étonnant qu’à son âge elle soit seule. Elle finirait vieille fille, il en était certain.