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Mar 10 Avr - 10:51



wherefore art thou Romeo ?
hameau de férelden

« By any other word would smell as sweet. So Romeo would, were he not Romeo called, retain that dear perfection which he owes without that title. »
La rythmique de la chevauchée est enfiévrée, les sabots pilonnent avec brutalité et soulèvent une épaisse nue de poussière dans le sillon de l'arroi biscornu. Sur le râble de cet étalon emprunté dans l'urgence, l'Inquisiteur a le galbe drapé d'obsidienne et estampillé de l'héraldique de son Ordre, l'apparence aux reliefs solennels faisant sciemment montre de son titre et rôle. En dehors de la place forte qui les loge depuis leur reviviscence, il se targue de leur oriflamme et s'en fait le plus digne représentant. L'heure est à l'action et à l'ostentation, non seulement pour gagner leurs lettres de noblesse dans les landes féreldiennes, mais également pour hurler leur retour au monde. Que tout à chacun sachent qui ils sont et que les scélérats en blêmissent, ce territoire est désormais le leur. Ceux qu'il pourchasse l'apprendront à leurs dépends, car c'est à la croupe de vils pilleurs qu'il s'agglutine, surpris dans leur crime et donc spoliés dans leur organisation, certains ont pris la fuite avec leur butin. Un acte délictueux passif de châtiment dont il veut être le maître de cérémonie. Auréolé par ses desiderata de justice, il n'écorche sa concentration que pour lorgner sur son flanc senestre, un comparse qu'il sait s'être lancé dans la course avec lui. Il aperçoit Draco, et s'égare malgré lui dans sa contemplation.

Aujourd'hui avait été orageux dans les méandres de Therinfal. Depuis quelques temps anxieux de sa pléthore de coercitions alliée aux incessantes arrivées de mages rescapés, Gwenaël n'a point le temps au délassement. Ereinté, parmi ses rares faisceaux ensoleillés figuraient les secrètes et succinctes épîtres fréquemment abandonnées par le Pentaghast sous son huis, ou cachées entre deux pages d'un rapport. Des bribes de romantisme et de versification l'étreignant au palpitant, jusqu'à ce qu'il s'interroge sur le dessein de ses odelettes, puisque voilà longtemps qu'ils ne s'étaient pas accordés un conciliabule digne de ce nom. Pis encore, si ses devoirs se bâfraient de beaucoup de son temps, l'ancien templier, lui semblait-il, l'évitait plus que l'inverse – ou était constamment amené à se rendre en mission au mauvais moment. Des coïncidences qui avaient commencé à semer le doute dans son esprit, jusqu'à ce jour où, venu ergoter d'un important sujet, Bastian avait découvert l'un des doux mots. Comme jadis, le différend avait été tonitruant, térébrant à travers l'étage du Conseil à en réveiller les sculptures de la Prophétesse, et c'est ainsi qu'il avait compris le stratagème ourdi pour l'éloigner du chasseur de dragons. Outré, l'adonis avait achevé la joute verbale de quelques noms d'oiseaux et d'un départ imminent. Sur-le-champs, il s'en était allé trouver le chantriste et sans salutation aucune, l'avait sommé de rassembler son fatras et de prendre part à la prochaine expédition dont il était l'auteur. Trop acerbe, certainement, un peu peiné par ce secret tu et ce temps perdu. Tout le trajet durant, il ne lui avait point adressé la parole, entouré des autres soldats, eux-mêmes conscients de la mauvaise humeur de leur dirigeant. Plus mutique qu'autre chose, il avait préféré garder sa bile pour lui tout seul.

Malgré tout, aucun de ses partisans n'a négligé sa besogne une fois face aux voleurs, tous restés en arrière à l'exception de Draco, assurément aussi hardi que lui. Non mécontent de l'avoir à ses abords, le seigneur se recentre sur la situation et guide sa monture au plus près du véhicule. Là, il fait la démonstration de sa dextérité en se plaçant accroupi sur la selle de son cheval toujours au galop et dont il ne lâche pas les brides. Il patiente jusqu'au moment adéquat et bondit, au péril de sa vie, pour atterrir dans la grande charrette dérobée par les deux énergumènes qui la conduisent. Les pieds dans le vide, il se hisse avec célérité, mais sans voir l'une des vermines se retourner et bander son arc droit sur lui, la flèche parée à lui transpercer le front.
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Mer 11 Avr - 13:42



WHEREFORE ART
THOU ROMEO ?
Draco & Gwenaël

« Patience is bitter but its fruit is sweet. »
Chaque parcelle de sa carcasse tremble d'adrénaline. Les paumes accrochées à la bride de son canasson, le Pentaghast ne se laisse pas distancer, bien au contraire. C'est en compagnie de Gwenaël ainsi que de quelques hommes à leurs arrières qu'ils s'acheminent progressivement vers le chariot. Des voleurs, brigands qui portent dans tous les cas préjudice à l'organisation. Mais honnêtement, ils ne sont là que le cadet de ses soucis. En Draco résonne une fougue et détermination qui cherche plus à ravir l'Inquisiteur vraisemblablement de mauvais poil. Oh ça, il l'a bien remarqué quand celui-ci est venu le chercher alors qu'ils ne s'étaient entre-aperçus que de loin un bon moment ; faute au Clabaud, qui d'autre ? Ce qu'il s'est très probablement déroulé entre les deux hommes, il le devine sans trop de difficultés, car c'était là ce qu'il escomptait. Il espère néanmoins que cela ne compliquera pas sa tâche, même si une œillade du quidam surprise sur lui lors de la course effrénée le persuade du contraire.

Un instant il feint s'égarer également, avant d'être vivement ramené à la réalité par l’acrobatie du chef. Très risquée, elle aurait pu faciliter et écourter le travail de l'espion si tant est qu'elle avait échouée. Ce qui n'est pas le cas, prouvant une fois de plus que sa cible est plus robuste de l'extérieur ; voilà pourquoi il le détruira de l'intérieur, usant du cœur qu'il suppute déjà bien entamé par l'affection... Peut-être plus grande que la dernière fois, grâce à ses mots doux et petites attentions.

En vérité, dans le feu de l'action, une autre opportunité d'en finir maintenant se présente. L'un des lascars pointe une flèche en direction du crâne de Gwenaël qui se hisse à l'aveuglette. Tentant, mais Draco opte pour la suite de son propre plan. « Attention ! » Il accélère la cadence, fauchant l'archer à temps à l'aide de son épée et restant à hauteur pour protéger les arrières de l'Inquisiteur depuis sa monture. Plus fort qu'agile, il ne saute pas dangereusement sur la charrette mais n'est pas sans une idée derrière la tête. Il compte sur son cheval au galop pour donner tout ce qu'il a et atteindre les devants du véhicule lancé à toute allure. Toujours à l'aide de sa lame, il tente de sectionner les liens rattachant les étalons à ce dernier. D'abord l'un, mais il est forcé de prendre du recul à l'attaque d'un des voleurs guidant le tout et le talonnant méchamment. Son canasson henni, chahuté sur l'un des côtés, tandis que l'ancien Templier fronce les sourcils ; il n'abandonne pas mais fait attention, peu désireux de faire une mauvaise chute après un mauvais calcul. Il vérifie d'ailleurs si Gwenaël s'en sort pour sa part.
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Mer 11 Avr - 22:21



wherefore art thou Romeo ?
hameau de férelden

« By any other word would smell as sweet. So Romeo would, were he not Romeo called, retain that dear perfection which he owes without that title. »
Tandis que l'adonis se hisse à l'arrière de la charrette, parmi le fatras dérobé par les bandits, il ne peut s'empêcher de tourner une pensée vers Bastian. Le Clabaud se serait désopilé de voir son saut, si non raté, laborieusement calculé. Trop vieux qu'ils se font pour ces inepties, peut-être, il y a de cela une décennie, il aurait même pu bondir directement sur le râble des fuyards. Il lithographie dans une encoignure de son esprit de passer plus de temps à l'entraînement qu'à ergoter politique avec Bayek et Arda, un relâchement physique pourrait lui coûter plus qu'un simple crochet dans la mandibule, en particulier avec leur prochaine offensive contre la Divine qui s'ébauchait lentement. Les paladins chantristes étaient des antagonistes considérables, à mille lieux du pathétisme de ce binôme d'olibrius. Et pourtant, une nouvelle bévue manque de l'occire. Il ne prend conscience de son inadvertance que lorsque ses calots se lèvent et rencontrent la pointe léthifère de cette flèche prête à être décochée. Son cœur loupe un battement, à défaut de se gonfler de l'espérance d'esquiver l'attaque, il est paré à rouler sur le côté pour amoindrir les dommages. Instinct de préservation qu'il n'a pas à suivre grâce à la salvatrice ingérence du Pentaghast, qui non seulement fait perdre son arme à l'individu mais réussit aussi à le meurtrir.

Gwenaël ne perd pas un instant et se redresse, aussitôt rejoint par l'archer superficiellement lardé qui ne se laisse point pour autant impressionner. Démon au corps, il convie l'Inquisiteur à un leste pugilat, ses poings irascibles fendant l'air dans un son de puissance et de vélocité bien trop proche des babines de l'intéressé. Celui-ci parvient à se soustraire à la kyrielle belliqueuse, non sans s'aliter de tout son long sur l'un des coffres, cahoté par le véhicule qui continue de traverser la lande à toute allure. Il sent d'ailleurs, sans en connaître tout d'abord le motif, le conducteur abruptement obvier sur le côté et heurter ce qu'il suppute être son comparse. L'action a cela de bénéfice qu'elle met à mal la stabilité de son adversaire sur le point de revenir le rosser, l'opportunité n'est que trop alléchante pour l'ignorer. Le seigneur déplie sa grande guibole avec toute l'âpreté possible et frappe en plein thorax, bousculant l'énergumène par-dessus le chariot dans un hurlement, qui se retrouve à rouler dans la poussière. Hors jeu. Le sire de bon aloi se relève et s'assure que Draco est toujours à proximité et ne souffre d'aucun mal. C'est en observant son manège qu'il croit comprendre ses intentions, au moment même où le dernier des criminels encore en lice se rend compte de l'absence de son compère. « Quoi que tu aies en tête ami Pentaghast, c'est le moment où jamais ! » Lui hurle t-il en guise de signal. Car la seconde suivante, il s'élance sur le pillard qui, contraint d'appréhender la charge s'il ne désire pas se faire purement éjecter de sa place, lâche les brides des équidés et se met à lutter contre le héraut.
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Jeu 12 Avr - 13:16



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Draco & Gwenaël

« Patience is bitter but its fruit is sweet. »
Son canasson galope avec toute la vivacité qu'il en attend de lui. Pus encore, Draco félicite son endurance qui n'est pas moindre. Il espère que celle-ci ne faiblira pas car ils en arrivent à un moment crucial. Le voilà qui porte soutien à Gwenaël non sans chaparder la vie de son opposant mais en lui offrant une ouverture, un avantage. Le laissant ainsi faire preuve de ses compétences martiales, il s'achemine plus en avant du chariot afin d'atteindre le pillard conducteur et surtout les cordes qui sont rattachées aux chevaux. Si ce n'est pas une mauvaise tactique, bien au contraire, le Pentaghast réalise vite qu'il ne pourra pas la mettre à exécution tant que l'autre sera aux commandes. Ou difficilement. Ce dernier le talonne farouchement dans l'espoir de le faucher, l'amenant à faire des grands écarts sur la route s'il souhaite se préserver. Il grimace, perçoit du mouvement derrière lui ; l'Inquisiteur semble en avoir terminé avec l'un des deux brigands. Plus qu'un.

L'épée toujours nichée dans l'une de ses paumes - la seconde scotchée à la bride de son étalon, il profite de la panique de l'unique ennemi qu'il reste en jeu pour revenir plus proche. Au même moment, Gwenaël lui envoie un signal qui tombe à pic. Un excellent timing et pile la distraction qui lui manquait pour parvenir à ses fins. C'est maintenant ou jamais, d'autant plus que sa monture commence à fatiguer. « Accroche-toi ! » Lui intime-il alors que sa lame tranche la première accroche puis celle restante, libérant ainsi les chevaux de leurs liens. Ceux-ci continuent leur course encore un peu plus loin mais n'entraînent plus la chariote dans leur sillage. Chariote qui pour sa part, essuie un arrêt plutôt mouvementé et brutal. Draco ose espérer que son comparse s'est suffisamment accroché pour ne pas finir à l'ouest mais peu importe, il est là pour assurer ses arrières dans le besoin. L'avantage d'être resté à bord de son propre bourrin. Il bondit au sol puis arrive à la hauteur du pillard déjà sonné qui paraît s'être cogné le crâne contre l'un des bords de la cargaison. Le Pentaghast suppute à tord qu'il ne se réveillera pas aussi tôt et lui tourne de ce fait le dos pour s'intéresser à l'état de l'Inquisiteur avec un petit sourire. « Belle performance. Tu n'as rien de cassé ? »
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Jeu 12 Avr - 23:08



wherefore art thou Romeo ?
hameau de férelden

« By any other word would smell as sweet. So Romeo would, were he not Romeo called, retain that dear perfection which he owes without that title. »
L'épinéphrine a cela de bon qu'elle remémore à qui l'omet la sapidité de l'action et de la vie. Vivant, qu'il se sent inéluctablement tandis que les bourrasques lui lapident la physionomie.L'exercice au-delà de son péril lui fait un bien indicible, car si ses journées de héraut ne bénéficient que de peu d'accalmies, ses coercitions n'ont bien souvent que la monotonie du discours. L'exaltation des méninges lui est tout autant appréciable que nécessaire, mais à trop forte sollicitation, voilà qu'il n'a de désir que pour un dynamisme physique, de quoi lester sa charpente de courbatures et d'une fatigue tangible. Alors, s'il n'en démontre présentement pas grand chose, il se satisfait de cette mission qu'il n'aurait imaginé si mouvementée – quand bien même la perspective d'une simple appréhension de bandits de grand chemin ne devrait point lui faire tant d'effet, lui qui a coudoyé des conflits armés autrement plus épiques. Dans les semaines à venir, il se promet de s'octroyer davantage de sorties, tant pour son équilibre personnel que pour ne pas mollarder trop de bille aux gueules d'autrui.

Pour l'heure, la réplique du Pentaghast résonne comme un avertissement imminent, aussi cesse t-il la rixe rendue pathétique par les cahots continus, ne leur permettant pas un pancrace digne de ce nom. L'adonis a tout juste le temps de s'accroche à ce qu'il peut avant que l'estoc ne larde les attaches des bêtes de somme, qui elles, poursuivent un moment leur route. Le choc autant que l'arrêt sont brutaux, manquant bien de faire prendre son essor aux deux quidams encore présents dans le véhicule. L'un heurte sa caboche tandis que l'autre se cramponne, jusqu'à ce qu'ils soient définitivement arrêtés. Non sans presque trébucher, Gwenaël retrouve enfin la terre ferme, enchanté qu'ils aient atteint leur dessein. Il émet quelques mouvances des épaules pour étirer sa musculature rudoyée, s'assure d'un succinct coup d'oeil que sa carcasse est en entière et qu'il ne souffre d'aucune meurtrissure non remarquée durant le combat. Il époussette ensuite nonchalamment ses manches tout en répondant. « Ca va. » Tirade exhaustive qui ne se fait pas en quête d'une conversation, bien plus acte de bienséance qu'autre chose. L'Inquisiteur réajuste d'ailleurs sa capuche avant de lorgner Draco – témoignage implicite de sa soudaine propension taciturne, ainsi embusqué sous le textile qui lui fait office de carapace. Il s'approche néanmoins et se met face à l'éphèbe, immobile et tiédeur expressive en guise de masque durant un moment. Tout à coup, il empoigne l'épaule du névarran, tirant de l'autre main l'une des dagues présentes à son ceinturon dans un geste vif et menaçant. Il plante la lame, sans ciller et avec précision, à seulement quelques centimètres du gosier de l'ancien paladin qui peut légitimement en blêmir. Si la thèse que sa mystification ait été percée à jour est plausible, nulle douleur ne le ceint pour la corroborer, et ce sont finalement les râles moribonds du criminel, debout dans l'échine du chantriste, qui lui donne réponse. Ce dernier prompt à attaquer s'est ainsi fait perforer la carotide, ses lippes crachotent un filet purpurin, avant qu'il ne choit de tout son poids. Le sire essuie la lame sur son vêtement, manifestement peu enclin à faire cas de cette circonstance par laquelle il a potentiellement sauvé la vie de son homologue – ce n'est après tout que dette remboursée.

Il s'éloigne, ses pas le menant aux abords de la charrette au-dessus de laquelle il se baisse pour mieux expertiser la situation. « Il va nous falloir de nouvelles attaches si l'on veut ramener leurs affaires aux paysans. Et de nouvelles bêtes, aussi, au cas où nous ne pourrions retrouver les deux montures avant la tombée de la nuit. » Ce sont, à bien y songer, les premiers mots qu'il octroie au jeune homme depuis leur départ de la place forte, en dehors de la forme impérative meuglée lors de la poursuite. Si la mesure phonique est courtoise, elle ne chatoie pas de l'usuel badinage, de cette rutilance disposée qui personnifie tant Gwenaël. Ce dernier apparaît... insipide. « J'emprunte ton coureur le temps de retourner à la ferme et prévenir les autres, reste ici pour surveiller le chariot, je ne serai pas long. » Sans patienter pour une quelconque accortise dont il n'a de toute façon guère besoin, il saisit les brides de l'équidé et se met en selle. Mais alors que sa jambe s'élève, il se fend d'un saumâtre : « Ce n'est pas comme si tu sollicitais ma compagnie récemment, de toute manière. » Juché en hauteur, il tapote l'encolure de l'animal. Il le sait, il aurait dû ravaler cette vaine et vénéneuse critique. Toutefois, il est de notoriété publique que le quidam est peu habile à camoufler le fond de ses affects.
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Ven 13 Avr - 15:57



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Draco & Gwenaël

« Patience is bitter but its fruit is sweet. »
Un vent glacial s'installe, ce Gwenaël là est bien à l'opposé de celui auquel Draco est accoutumé. Ou pensait l'être. Comme une pièce de monnaie avec deux côtés qui diffèrent sur bon nombre de plans, et dont il lui faudra se méfier à l'avenir, si il ne veut pas essuyer un échec. Pour l'heure il n'est pas désillusionné. Si abcès il y a à crever des suites de son éloignement forcé, abcès il crèvera. Mais voilà que le geste doublé de l'attitude de l'Inquisiteur le laisse pantois, l'inquiète même. Il en vient à se demander si celui-ci n'est finalement pas au fait de sa véritable identité, de la toile de mensonges qu'il approvisionne presque chaque jour au cœur de l'organisation. Son propre palpitant rate un battement tant l'action est soudaine et ne lui permet pas un repli intempestif. Au final, il commence à reprendre des couleurs ainsi qu'un rythme cardiaque correct quand résonne à son échine des grognements d'agonie qu'il suppute appartenant au pillard précédemment à terre. La carcasse chute sans vie quand il se retourne enfin, le souffle court. La moindre parole étouffée dans sa gorge, le Pentaghast réalise qu'il est de toute manière passé à deux doigts de périr. Sans l'intervention de Gwenaël, même si en son for intérieurement, il remercie plutôt le Créateur d'avoir guidé la lame de ce dernier. En apparence, il témoigne de sa gratitude d'un mouvement de tête. Puis lui aussi un peu refroidi, n'affiche plus de maigre sourire ; qui ne s'adapterait pas à la situation.

Visiblement, la conversation plus intime attendra qu'ils aient achevé leur besogne dans son entièreté. Draco opine une fois encore du chef même si son avis ne semble pas requis. Il essaie en parallèle de se reprendre, que ses émotions qui chahutent encore à l'intérieur ne soient pas prioritaires sur son contrôle. Il inspire un bon coup, expire, inspire à nouveau. La courte absence de l'Inquisiteur lui permettra de réfléchir à sa prochaine manœuvre. Tout du moins c'est sans compter sur la réflexion plutôt amère qui résonne. Le soldat lève la tête vers ce dernier qui lui laisse cette fois-ci un vrai temps de réponse. Sûrement. Après tout, il est encore là.

Draco s'avance, pose sa paume sur sa jambe en hauteur pour l'inciter à rester quelques instants de plus. « Contre mon grès. Je ne voulais pas me mettre Bastian à dos, déjà qu'il ne semble pas m'apprécier. Mais... C'est bien plus difficile que je ne me l'imaginais de te voir de loin sans être en mesure de t'approcher plus. Je suis désolé. Tu dois m'en vouloir. » Il feint du chagrin, menton baissé, paume qui tressaille. « Tu me manques affreusement. » La voix semi-cassée s'adapte à merveille tandis qu'il relève doucement les yeux sur Gwenaël, qu'il détourne volontairement juste après, calquant le comportement ridicule d'un bougre trop épris d'affection pour lui avouer dans l'immédiat. C'est lentement que sa main glisse le long de la cuisse puis du mollet de son compagnon afin de se retirer. Il montre qu'il est tout autant blessé, même si en vérité, ce n'est là qu'une énième ruse ; profitant de sa frayeur réellement installée quelques instants plus tôt. « Je t'attendrais. »
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Lun 16 Avr - 12:13



wherefore art thou Romeo ?
hameau de férelden

« By any other word would smell as sweet. So Romeo would, were he not Romeo called, retain that dear perfection which he owes without that title. »
Le regard est fermement planté autre part, il s'amuse des brides et se repositionne à plusieurs reprises, gagnant – ou perdant – du temps sans se l'avouer. Il aurait dû se taire ou quitter les lieux séance tenante, bien qu'il ait personnellement mandé la présence du paladin dans cette escouade, il n'a pour l'heure pas la sensation de pouvoir s'épancher sur les récentes circonstances. Il ose même se demander si l'idée avait été bonne de le vouloir à ses abords pour autre chose qu'accomplir leur mission, le doute s'instille et ravine sa physionomie encapuchonnée. Qui se retrouve par ailleurs étonnée et confuse lorsque la paluche prend place sur sa cuisse. Les pores libèrent une chaleur qui le fait imperceptiblement frémir, la blandice à elle seule miroite leur promiscuité de plus en plus croissante et le rappelle à ce contact humain qui lui manque plus qu'il ne pourrait l'exprimer. Il lui récite alors ses doléances, incriminant le tout désigné fautif de cette distance pesamment creusée et de la culpabilité qui le ronge. La justification est plus que recevable, l'Inquisiteur le sait pour connaître le Clabaud sur le bout des crocs, il est légitime que le Pentaghast n'ait pas désiré s'en faire un antagoniste plus que de raison. Lorsque cette buse de Bastian mord, il ne lâche plus sa proie. Le névarran a eu moins été suffisamment perspicace pour augurer son sort s'il ne s'était pas plié aux injonctions, regrettée soumission qui semble l'avoir écorché au moins autant que le quidam en selle. Ce dernier ne perd rien de l'ostentation de remords, il confronte les prunelles éprouvées et sent sa rancoeur vaciller à la rythmique brisée du phonème. Les phalanges qui effleurent sa jambe jusqu'au mollet lui comprime la cage thoracique – par Andrasté, était-il devenu à ce point tributaire à sa tendresse ? Le carcan à son goitre l'empêche de répondre, il rassemble à peine assez de bravoure pour le lorgner et affronter son apparent désarroi. Si ses lippes se meuvent, aucune note ne résonne, il finit par cogner les flancs de l'équidé pour fuir cette inconfortable disposition.

***

La quiétude voile derechef la ferme ciblée par les scélérats de la journée, dont les cris qui font écho dans les plaines limitrophes ne sont que des manifestations d'allégresse. Aux flammes dansantes des bougies et de l'âtre embrasé, la cohorte de l'Inquisition s'est entassée dans la modeste demeure des pécores qui, heureux et honorés, ont convié leurs bienfaiteurs à ripailler en leur compagnie. La nuit déjà hissée dans le firmament les feront sommeiller ici, dans l'humilité toutefois satisfaisante de la grange une fois que les esprits seraient nébuleux d'ivresse. Rasséréné par la bonhomie de ces indigents qui se désopilent et trinquent sans parcimonie, Gwenaël arbore de nouveau risettes et frivolité, quoi qu'un tantinet inquiété par l'hydromel qui incante pour lui faire omettre son quant-à-soi. Son être purgé de la dipsomanie n'en garde pas moins des stigmates qui lui font encore aujourd'hui appréhender l'alcool d'une bien étrange façon. Il refuse que son vif attrait pour la boisson ne le condamne derechef au naufrage, aussi depuis le prélude de soirée ne fait-il que laper la même pinte avec beaucoup de retenue. Tandis qu'il ricane au quolibet de leurs hôtes, il remarque le discret départ d'un Draco auquel il n'a pas réadressé son verbiage depuis leur succincte entrevue de l'après-midi. Il hésite un instant, puis se lève à son tour pour prendre congé et sortir de la masure. Il quête pour le chevalier qu'il aperçoit à hauteur des barricades et le rejoint, feignant de musarder plus que de s'être déplacé pour lui. A ses côtés, il le guigne du coin de l'oeil avec une nonchalance sciemment surfaite, voire grotesque. Seule la bise qui s'engouffre dans les frondaisons et fait chanter la paille en bottes agrémente leur mutisme, qui dure et instaure une atmosphère indicible. Tout à coup, le sire de bon aloi bondit par-dessus la barrière et fait quelques foulées, avant de faire une volte-face innocente. « Viens. » Cette fois, la mesure est placide, une invitation bien au-delà d'une sommation qu'il le considère libre d'éconduire.

Il les emmène à proximité, au sommet d'un charmant coteau à l'épais herbage. Là, l'adonis se laisse choir de tout son long, alité en étoile avec un bienheureux sourire sur le visage. Ses doigts caressent l'abondante verdure, joliesse de cette nature qu'il révère tant, alors que ses orbes hyalines contemplent la voûte céleste entièrement diaprée d'éclats. Un millénium d'étincelantes mouchetures qui le rassure et le réconforte.

« Fort Céleste me manque. » Confession fortuite qui se perd dans l'esgourde de l'éphèbe, peut-être incongrue à en juger par l'attitude de l'Inquisiteur à son encontre depuis qu'ils ont quitté Therinfal. Une réticence de sa part serait équitable, plus encore à présent qu'il les esseule dans un tête-à-tête après l'avoir fielleusement inculpé de tous les torts. Un peu pataud à renouer, il préfère tout d'abord se confondre en trivialités avant que le sujet fâcheux ne soit abordé. « N'as-tu jamais envie de rentrer au Névarra ? »
(c) DΛNDELION
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Mer 18 Avr - 10:33



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THOU ROMEO ?
Draco & Gwenaël

« Patience is bitter but its fruit is sweet. »
Aucune réponse. Rien. Son geste ne passe pas inaperçu, loin de là, mais n'est pas suffisant dans l'instant pour qu'ils s'étendent. Draco feint toujours être heurté quand le canasson s'envole au galop avec l'Inquisiteur monté dessus. Il l'observe partir au loin avec quelques heures devant lui pour protéger le chariot et surtout réfléchir à sa prochaine manœuvre pour planter plus nettement ses serres dans le cœur de celui-ci. Il ne veut pas prendre le risque de perdre ses chances alors qu'il est si bien parti. Cela ne l'empêche pas, malgré tout, de pester une fois qu'il est seul. Le Pentaghast remonte à bord du chariot abîmé et donne un coup de pied dans le cadavre du pillard plus tôt mis hors d'état de nuire. La puissance du choc entraîne ainsi la carcasse à terre, suivi d'un soupire. Il est bon que ses nerfs se desserrent un peu et qu'il relâche la pression dans ces moments là, où il est certain qu'aucun espion de l'Inquisition ne le guette de loin, contrairement aux murs de Therinfal où il se méfie toujours. Même dans ses propres quartiers. Il inspire, expire, parvient à se détendre et à rassembler ses esprits, la tête froide.

◈ ◈ ◈

La mission est un franc succès, si bien qu'ils sont conviés à la table de leurs protégés. Ce n'est pas pour déplaire à Draco qui profite de la distance avec leur Quartier Général et certains cerbères y demeurant. Enfin, surtout un. L'ambiance festive imprègne les lieux, l'hydromel circule de mains en mains, tout est là pour plaire. Honnêtement, dans le fond, même lui se joindrait volontiers à la petite troupe qui s'amuse mais il reste volontairement dans son coin. Dans l'ombre, une simple choppe à moitié remplie dans la paume. Gwenaël ne lui ayant guère ré-adressé la parole en ce qui concerne leur dernière entrevue personnelle, il apparaît soucieux plutôt que de faire comme si cela ne l'atteignait pas. Il le sait, cela se remarquera. Même si il hésite brièvement quant ses cartes en main et se demande si il ne ferait pas mieux d'opter pour une meilleure stratégie. Difficile de porter le masque d'un bougre amouraché. Si il quitte maintenant les lieux, le remarquera-il ? Le Pentaghast lance quelques œillades qui se veulent discrètes au chef puis s'achemine vers l'extérieur dans le dos des autres, comme si il allait prendre l'air frais.

Quelques minutes s'écoulent, du haut des remparts où il observe l'horizon mais se retourne parfois, guettant l'arrivée d'une présence toute particulière. Quand celle-ci pointe le bout de son museau, du coin de l’œil le soldat le scrute de loin sans engager la conversation. Il préfère attendre que ce soit Gwenaël qui le fasse et c'est le cas, il l'invite à le suivre. Suite à quoi il opine du chef et marche dans ses pas jusqu'à une zone plus tranquille, où peut-être enfin, sa patience portera ses fruits.

Le Pentaghast sauterait bien sur l'occasion, surtout en voyant l'Inquisiteur de meilleur poil, mais il n'oublie pas que tout amoureux aurait été blessé quant au silence installé après les derniers aveux formulés plus tôt dans la journée ; même si ce n'était pas le meilleur moment. Ce n'est pas pour autant qu'il se montre distant, simplement moins souriant et surtout : songeur. Sans étonnement le vif du sujet n'est pas abordé dans l'immédiat. Draco joue le jeu, sans perdre de vue ce qu'il cherche réellement. « Pas vraiment. Les premiers temps à Orlaïs, oui, car certaines personnes me manquaient comme ma grande-sœur et plus particulièrement l'un de mes cousins mais je me suis tellement habitué à être ailleurs que je ne sais plus si je suis capable d'appeler cette contrée mon foyer. » Un silence s'installe, le quidam toujours debout dévie le regard, comme si il cherchait ses mots pour ce qu'il s'apprête à dire. « Et désormais... mon cœur s'est attaché à plus qu'à un simple foyer : à une personne. Même si je ne suis pas sûr qu'elle s'intéresse encore à moi après tout ça. » Il escompte atteindre en profondeur Gwenaël, l'homme, pas l'Inquisiteur. Comme la dernière fois. Ses sous-entendus sont assez évidents, suppute-il, et il se perd après tout dans le blanc des yeux de son camarade de manière significative. Moins patient que la dernière fois, l'espion donne l'impression d'être vraiment préoccupé.
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Sam 21 Avr - 14:03



wherefore art thou Romeo ?
hameau de férelden

« By any other word would smell as sweet. So Romeo would, were he not Romeo called, retain that dear perfection which he owes without that title. »
Une seconde d'égarement. Il plonge de tout son être dans les réminiscences de son foyer. Une pléiade de souvenirs, les bases et évolutions d'une vie. Tant d'événements vécus et affrontés au cœur de cette citadelle placée sous une ineffable arcane. Le trône des anciens hérauts avant lui, avant son paternel, jadis instauré par l'Inquisitrice Lavellan sans laquelle leur Ordre n'aurait jamais repris forme. Il se languit que la Garde des Ombres porte l'estocade à l'Archidémon et ses légions profanatrices, qu'il puisse réinvestir sa demeure même si nombre de questions se poseraient. Une potentialité à laquelle il n'est toutefois pas bon de songer séance tenante, d'autres élaborations devaient rester ses priorités – et présentement, il est l'homme plus que l'Inquisiteur. Parenthèse intime ouverte sous ce firmament chamarré, depuis lequel ses calots dérivent vers l'éphèbe qui ne s'étend pas tout de suite. Il décrypte des expressions plus circonspectes, sûrement incertaines de leur légitimité à s'exprimer après un précédent accueil sans grand enthousiasme. Pensif, tarabusté par ce dont il se doute, il écoute attentivement sa vision du domicile et de l'éloignement familial. Son mince rictus y répond, il comprend, ayant après tout lui-même été pérégrin des diverses nations du continent lors de son jeune temps. Si ses proches lui manquaient, l'éréthisme de ses découvertes et expériences l'empêchaient de s'en lamenter. Il a dans l'idée de demander au paladin s'il entretient une correspondance avec cette sœur et ce cousin dont il lui a déjà fait mention, mais une réplique au surprenant fumet élégiaque le pétrifie. Les yeux au contact de leurs gémeaux, il perçoit ce qu'il pense être une faille – l'instable acuité des sentiments qui cherchent les faisceaux du soleil à l'instar d'une plante à corolle. Désarçonné, il se redresse en position assise, jambes repliées et bras ballant sur ses rotules. Le regard dévié, il soupçonne qu'ils atteignent un point cardinal et que cette discussion aura un impact significatif sur la suite de l'histoire.

« Draco... j'aimerais que ce soit aussi simple. » Facile comme dire oui et s'abandonner aux inconséquences de l'idylle sans se tourmenter, sans se triturer de mille questions. Facile comme dire peut-être, l'on se lève bercer au gré du vent et de l'affection. Facile comme ne pas avoir les regards de tout un cénacle tournés vers soi. Il soupire et ne sait comment se dépêtrer de cette situation, ni quel terme apposer sur le fond de sa pensée. Il lui faut pourtant dire quelque chose avant que le Pentaghast ne saute à de précipitées conclusions. « Ma vie sentimentale n'a jamais été... brillante. Jamais. » Une information générale qui lui permettra de peindre les ébauches du tableau, sa mine déconfite et le désenchantement de sa voix étant témoins du fatalisme qui l'accompagne. Il hésite un instant, avant de reprendre. « Mon dernier béguin s'est... très mal terminé. C'était avec l'une de mes rôdeuses, plus jeune que toi, qui était tout sauf farouche. Elle m'a tourné autour un moment de façon on ne peut plus explicite, je n'étais pas sûr de vouloir m'y risquer mais... au final, je ne suis qu'un homme. » Gwenaël rit jaune, un peu voilé de honte d'avoir cédé à la tentation d'une jouvencelle quasiment deux fois moins âgée que lui. Même s'il apparaît pusillanime, il n'est pas moins intéressé par la chose que tout autre être vivant. « Ce n'était que pour s'amuser, sauf que je deviens trop vieux pour ces conneries. C'est quand j'ai commencé à m'attacher qu'elle a disparu, laissant l'un de nos soldats mort sur le parvis de Fort Céleste. Autant te dire que le scandale aurait pu être dantesque, si mes Conseillers que tu connais n'avaient pas fait en sorte qu'il soit étouffé dans l'oeuf. » Il se gratte la joue et le menton. « Je l'ai recroisée à Kirkwall quand j'ai rejoint la Rébellion. Elle a évoqué un complot des Corbeaux pour se justifier, pour être honnête je n'ai pas voulu savoir si elle disait la vérité. Je crois qu'elle avait l'espoir que les choses reprennent comme avant entre nous... c'est grotesque. »

L'Inquisiteur opine négativement du crâne, les sourcils froncés. « Je sais que je peux être naïf, parfois utopiste, mais ma confiance n'est donnée qu'une seule fois. Je n'admets aucune forme de félonie et je ne supporte pas que l'on me mente par omission. » Il ose une succincte oeillade en direction du chevalier, esquissant par là les raisons de sa bile à son égard. Ne rien lui dire quant aux menaces ouvertes de Bastian par crainte de ce dernier n'est à ses yeux pas recevable – pas dans le cas de leur relation, qu'il concède particulière. Si confiance il doit y avoir, il désire qu'elle soit intègre. « Bastian connaît mieux que quiconque mes déboires amoureux, il a toujours été regardant sur les fréquentations de mon cœur. Cependant... c'est très rare qu'il le soit autant. » Ses gemmes oculaires se perdent dans le néant, il vacille derechef sur le contenu de son discours. Il ne veut pas ombrager Draco qu'il espèce compréhensif sur son indécision, maintenant qu'il en sait davantage sur son personnage, mais une question lui brûle les lèvres. Il relève son intention sur lui et le fixe intensément. « Est-ce qu'il a raison de l'être ? »
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Dim 22 Avr - 10:11



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THOU ROMEO ?
Draco & Gwenaël

« Patience is bitter but its fruit is sweet. »
Un tournant décisif. Draco lorgne intensément l'Inquisiteur qui n'est plus qu'un homme, en cette soirée, un homme qu'il est en mesure d'atteindre en profondeur si il appuie là où il faut avec les bonnes paroles. Son palpitant s'accélère, mû par son envie de réussir à fendre la carapace sentimentale de sa cible. Ce n'est pas aussi simple. Attentif, il s'agenouille toujours face à son interlocuteur, surpris des révélations qui expliquent néanmoins la réserve de celui-ci. Des peines d'amour fréquentes... Particulièrement la dernière. Dire qu'il en sera une énième, un crève-cœur si il joue convenablement sa supercherie jusqu'au bout, juste avant d'en finir une bonne fois pour toutes. Certaines images lui traversent déjà l'esprit et par le Créateur, il n'est pas si insensible : mais Gwenaël est un obstacle à la Divine. C'est à lui de murer son centre d'affection en s'engageant sur cette pente plus cruelle qu'il ne l'aurait soupçonné, avec ce qu'il fait désormais. Il ne l'interrompt pas, bien au contraire, notant que la possibilité de s'engager avec lui est à portée de main. Encore une fois, c'est la patience ainsi que sa jugeote qui portera ses fruits ; inutile d'être un chaud lapin, l'autre ne fonctionne pas d'une telle manière.

Propulsé face à une interrogation sérieuse, le Pentaghast juge que l'occasion est trop belle. Difficile de mentir pour conduire un quidam à sa propre déchéance par le cœur, les peines de celui-ci étant les plus atroces, mais songer à sa charge et tout ce qui est blasphémateur chez Gwenaël resserre sa détermination. Pour ne pas se trahir d'entrée de jeu, il feint tout de même être encore étonné et déstabilisé. « Je ne pensais pas que tu avais tant souffert... Je comprends mieux la réaction de Bastian, c'est un excellent ami. » Il temporise le temps de trouver les bons mots, ses pupilles retournant se ficher dans les siennes avant de lui donner une réponse claire mais bordée de mensonges comme jamais. Clamant le contraire de ses véritables intentions qu'il ne laisse guère apparaître. « Il a raison. Parce que mes sentiments envers toi sont sincères. Je ne veux pas m'amuser. Je ne veux pas que nous ne soyons qu'une aventure l'un pour l'autre, j'aimerais une relation plus stable et sérieuse... Peut-être parviendrais-je à réparer ce qui a été brisé en toi. Tu mérites d'aimer mais surtout d'être aimé en retour sans en souffrir. » Draco attrape ses paluches puis se penche doucement vers l'Inquisiteur ; ses lèvres frôlent timidement les siennes afin de ne pas le brusquer - mais confirment ce qu'il avance. Sans aller plus loin il se recule déjà. « Gwenaël, quand je donne mon cœur, je ne plaisante pas. Mais si tu ne veux plus retenter l'expérience... Alors je comprendrais, même si j'en souffrirais énormément avant de pouvoir tourner la page, ce ne serait que la deuxième fois que ça m'arrive. » Il tisse avec minutie, telle une araignée avec sa toile guettant qu'un insecte qui ne se méfie pas tombe le nez dans le piège sans trop d'efforts. Encore une fois, il joue notamment la carte de la pitié mais laisse entendre qu'il s'est déjà confronté à une peine de cœur et qu'il peut ainsi compatir.
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Lun 23 Avr - 10:58



wherefore art thou Romeo ?
hameau de férelden

« By any other word would smell as sweet. So Romeo would, were he not Romeo called, retain that dear perfection which he owes without that title. »
Un frêle ricanement le cahote à l'évocation du Clabaud. Un excellent ami. Bien plus que ceci, indissociable à son âme et incoercible bâtard à son quotidien. Fielleux et antipathique au possible et pourtant frère duquel il serait incapable de vivre loin. Il se remémore ces longues lunaisons ayant suivi leur empoignade, le mutisme et la rancoeur s'amalgamant aux remords muselés et au manque. Même si leur quotidien est à semi clairsemé de divergences et de moues bougonnes, le Van Markham est plus qu'assurément son âme-soeur fraternelle... l'unique famille qu'il lui reste depuis le tragique trépas de Falathar. Alors, même s'il en fait doléances, il apprécie quelque part son attitude envahissante toujours saupoudrée de bienveillance. Il sait que leur précédent différend avant qu'il ne quitte le Refuge de Therinfal sera relativement occulté à leurs retrouvailles, quand bien même la question de Draco demeurerait. Il choisit donc de ne pas s'en tourmenter et écoute plutôt, avec une attention toute religieuse, les propos de son roméo qui profite de l'occasion pour lui pépier ses sentiments jusqu'à présent tacites quoi que manifestes. Une nue de chaleur enveloppe un Gwenaël dont les prunelles et le cœur scintillent, hypersensible aux compliments affectifs et à l'hypnotique chant des affects. La poésie de cet instant lui semble irréelle tant ces verbes sont ceux qui siéent à son espérance, à sa viscérale indigence d'amour sous toutes ses formes. Il craint que tout ceci ne soit qu'une chimère à l'extatique vénusté, bien trop belle pour ne pas se dissoudre sous ses phalanges dès lors qu'il l'aurait effleurée.

La tiédeur des paumes du Pentaghast cajole pourtant ses mains et il ne se désagrège pas sous ses yeux. Sclérosé par la surprise, intimidé, même, face à cette physionomie magnétique qui frôle et fomente la sensualité, l'Inquisiteur ne sait que faire. Leur promiscuité cesse toutefois avant que le sceau sacré ne se dépose sur leurs lèvres et le choix lui est offert sur un plateau d'argent. Si la perspective de poignarder le myocarde de l'éphèbe l'attriste au plus haut point, ce n'est pas cette compassion là qui l'emmène vers sa décision. Indépendamment de la visible similarité de leurs meurtrissures, il ressent le limpide désir de ne pas condamner cette idylle avant même son aurore. Quel danger a t-il à au moins y goûter ? Et si leur romance est impossible aux yeux des déités, ils auraient la satisfaction d'avoir essayé envers et contre tout. L'adonis, alors, outrepasse sa cuirasse timorée, abat son premier rempart pour dévoiler plus qu'il ne l'aurait imaginé. Sa paluche va chercher la nuque de Draco et l'amène à se rapproche tout comme il l'avait fait. Il profite de cette proximité pour apprendre plus encore les courbes de son faciès, pour s'énamourer du bleu de ses iris et de la ligne de ses babines. L'eurythmie s'accélère délicieusement, il sent une étrange sensation papillonner dans sa panse et libérer une exquise endorphine. Il rompt – brise, le reste de distance qui les sépare en abordant ses lippes des siennes. La prime accolade est suave et pudibonde, curieuse de la sapidité des masculines jumelles contre lesquelles il plaque une chasteté. Mais le nectar est à ce point obsédant qu'il y retourne de plus belle, cette fois plus gourmand, ivre de la folie des passionnés qui lui fait dévorer le fruit de la tentation.

Et il dévore impunément. Jusqu'à ce que la fougue de son éros le laisse pantelant, son haleine mêlée à celle du chevalier dont il caresse le chevelure. Ses prunelles s'ouvrent lentement, nébuleuses de leur ébriété sensorielle et un peu confuses par la situation. « Tu sais que nous ne serons pas libres de nous exprimer en public... Mon statut et le présent contexte... » Il n'ose achever sa tirade, désolé de cette chaîne les gardant de la liberté d'être et d'aimer. Elle est cependant la condition à leur aventure et, quelque part, source d'une excitation qui ne lui déplaît pas.
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Mar 24 Avr - 17:24



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THOU ROMEO ?
Draco & Gwenaël

« Patience is bitter but its fruit is sweet. »
L'idylle naissante est encrée dans les prunelles de l'Inquisiteur. Draco scrute, note chaque frisson, interrogation corporelle, déchiffre le regard perturbé sous son nez suite à ses propos. C'est désormais tout ou rien et... Il s'avère que le premier l'emporte, pour sa plus grande satisfaction. Une embrassade digne de ce nom noie les bribes de doute restantes où il se perd presque autant que son acolyte. Une fougue de jeunesse alors qu'en son for intérieur l'excitation d'avoir réussi à atteindre en plein cœur Gwenaël est le moteur qui lui apporte tant d'énergie. Il gagne. La guerre n'est pas encore remportée mais c'est une victoire qui le rapproche progressivement de son objectif final. Cruel et sombre dessein.

Mais il serait mentir pour le Pentaghast d'affirmer que seules ses motivations le font vibrer en cet instant. L'euphorie est accentuée par l'échange de salive, le rapprochement de leurs carcasses, ses mains un peu perdues et la chaleur qui émane de chacun. L'Inquisiteur est bel homme derrière les intimes convictions qu'il porte, que le soldat désapprouve. Si on ôte les sentiments - factices qu'il prétend, il n'a pas besoin de feindre un désir monté de toutes pièces car celui-ci est bien présent, tangible. La seule chose réelle entre eux. Est-ce mal ? Le Créateur ne lui en voudra pas, c'est naturel, mais il considère aussi cela comme une épreuve : il ne doit pas perdre de vue sa mission au profit de cette sensualité. Dés lors, Draco se retrouve pris au sein d'un cercle vicieux où ses mensonges, ses chimères ne doivent pas prendre vie, quand bien même il les mime. Son mental le supportera... Il s'interroge simplement sur les conséquences à long terme, avec son sevrage mêlé à l'affaire.

Pour l'heure, le voilà à reprendre son souffle. Puis progressivement un faible sourire s'immisce sur son faciès, gardant sa main accrochée sur sa joue brûlante. Il se penche à nouveau mais non pour lui voler un autre baiser, seulement coller son front au sien et ne perdre aucune miette du contact visuel. « Je sais... Et je comprends, mais cela ne m'effraie pas, tant que nous pouvons avoir des petits moments d'intimité tel que celui-ci. » Ses doigts caressent la peau de l'Inquisiteur, son souffle humide cognant contre ses lèvres même si il ne se montre pas impatient à excès. Pas alors que tout s'officialise à peine. Draco songeant à sa réussite, sa joie est telle qu'une larme incontrôlée coule, probablement aidée à sortir avec toute cette adrénaline accumulée ces derniers temps. « Mes excuses, ce sont les émotions. » De nouveau, il en profite : cette fois-ci il vient complètement étreindre Gwenaël quitte à être particulièrement ardent et les entraîner tous deux au sol. Quelques secondes, la tête nichée sur le cou de son compagnon, son sourire prend une tournure plus vicieuse - même malsaine. Bien évidemment, c'est parce que ce dernier n'est pas dans la possibilité de le voir, et il l'ôte rapidement.
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Mer 25 Avr - 12:14



wherefore art thou Romeo ?
hameau de férelden

« By any other word would smell as sweet. So Romeo would, were he not Romeo called, retain that dear perfection which he owes without that title. »
Une fois que l'Hydre serait déchue et que les mages auraient recouvert leur légitime liberté, que cette conflagration serait derrière eux, ils n'auraient plus rien à camoufler aux prunelles du monde. Il y songe d'ores et déjà, alors qu'il glane à peine le nectar aux lippes du chevalier, il ne peut s'en empêcher. Si les rôles avaient été inversés, probablement aurait-il souffert de ne pouvoir assumer ses sentiments quand bon lui semble, mais à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Il se satisfait que Draco ne s'en ombrage pas et l'ait accepté avant même que la condition ne prenne forme, conscient depuis les prémisses que leur idylle ne serait ni encouragée ni évidente. Pourtant, ils brûlent du même désir et refusent de l'inhumer sous l'opinion publique. Cette situation subreptice est éphémère et c'est bien se qui convainc Gwenaël de ne pas s'en tourmenter, lui aussi préfère distinguer cette connivence salvatrice parmi leurs angles morts. Une risette énamourée se brode sur son faciès tandis qu'ils accordent leurs affects et perspectives, il retournerait bien au contact de son corps sculpté mais se fait prendre de court par une perle lacrymale qui glisse le long de la pommette. Surpris d'un tel fruit d'émotivité, il croit percer à jour une inclinaison émotionnelle que le Pentaghast préserve usuellement pou lui seul. Une nouvelle preuve de leur unique promiscuité, une cantilène prônant une nécessité à l'amour tout comme lui le ressent. Du pouce, il récolte la larme et la chasse au plus loin pour exorciser ce mal contre lequel il est prêt à mener croisade.

La truffe névarran se love ensuite dans son cou, l'emmenant s'aliter dans l'herbe et sous les nébuleuses qui jaspent le firmament. L'Inquisiteur resserre son étreinte, inhale sa fragrance à pleins poumons et occulte tout ce qui le tarabuste au quotidien. En fin de compte, il ne demande pas plus, pas moins. « Va pour les ténèbres alors, le temps qu'elles se dissipent... » Car ils finiraient bien par trouver la paix, quand bien même les coercitions de l'Inquisition ne cesseraient jamais. Il ne sent aucunement les crocs du vénéneux cobra qui effleure sa nuque pour y distiller le trépas, aveugle et gourd d'une romance qui n'est qu'un mirage dans sa traversée du désert.
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