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Ven 16 Fév - 14:42



L'entêtement est une qualité
Gwenaël & Fëanor

«There wasn’t an in-between for me. I lived at extremes. And maybe I’d die at them, too.»
Perché sur le sommet d'une étagère, une jambe dans le vide et l'autre repliée contre sa poitrine, Fëanor est plongé dans la lecture d'un vieux tome qui doit avoir quelque chose comme le double ou le triple de son âge. Le sujet n'est pas bien passionnant, il préférerait largement être ailleurs, occupé à tout autre chose. Malheureusement pour lui, cela fait quelques jours qu'il n'a pas quitté Fort Céleste, et rien ne semble décidé à bouger. Difficile pour un dalatien, habitué à parcourir les routes au grès de ses envies, de se fixer quelque part. Même si, après plus ou moins quatre ans passés au sein de l'Inquisition, l'elfe se trouve parfaitement intégré. Quant à aller se porter volontaire pour les corvées que nécessitent l'entretien d'une telle forteresse, il y a déjà pensé. Mais étrangement, personne n'a voulu prendre le risque de devoir supporter les accès d'humeur du jeune mage. Quoiqu'un peu vexé, il n'en a cependant pas pris ombrage, et c'est ainsi qu'il a échoué là. A lire un ouvrage qui le passionne si peu qu'il vient de relire trois fois la même phrase avant de s'en rendre compte.

- Fëanor ?

L'elfe papillonne des cils l'espace de quelques secondes, comme le temps de s'extirper de ses pensées, et baisse le regard vers le sol. Un léger sourire étire le coin de ses lèvres quand il reconnaît la demoiselle à la crinière rousse flamboyante qui se tient solidement plantée là. Myra est une fine bretteuse que le dalatien ne voudrait pas avoir dans le camp adverse, tant elle est impressionnante une rapière à la main. Elle, de son côté, n'est pas plus surprise que ça de le trouver au sommet d'une bibliothèque, ce serait même plutôt habituel.

- Que puis-je pour toi ? Je te préviens, si tu as encore des soucis avec tes plantes, je te répète que je ne peux rien y faire. Je n'ai pas la main verte, et ma magie n'a rien à voir avec ça.
- Non, rien à voir. J'aurais besoin que tu enchantes une de mes dagues. Et laisses-moi devancer ta question, ajoute-t-elle en le voyant commencer à ouvrir la bouche, oui j'ai tout ce qu'il te faut pour ça.
- Mais avec plaisir, dans ce cas-là.

Ni une ni deux, Fëanor la rejoint, se réceptionnant souplement sur le sol pour aller s'installer à la table la plus proche. Sa comparse sort de sa besace l'arme en question et les ressources nécessaires tout le remerciant, ce à quoi il répond par un signe de la tête entendu. Pour lui, c'est plus un plaisir de pouvoir venir en aide de cette façon plutôt qu'une corvée. La manipulation effectuée, Myra contemple le résultat avec une mine ravie. Bien qu'elle semble disposée à rester discuter un peu... Fëanor retient un juron entre ses dents en voyant à quel point le soleil a avancé dans le ciel. Il va finir par rater s'il ne se dépêche pas davantage. C'est donc sans grande délicatesse qu'il coupe court à la conversation, et file à travers les couloirs. Ne percuter personne est quelque peu compliqué, mais il est agile.

A cette heure-là, il ne devrait pas encore avoir quitté Fort Céleste... Si tout va bien, et si le mage n'a pas traîné plus qu'il ne le pense. Par chance, ce n'est pas le cas. Fëanor ouvre une porte et laisse échapper un soupir de soulagement à la vue du dos de Gwenaël, qui s'affaire sûrement à vérifier que sa prochaine mission a été correctement organisée dans les moindres détails. On n'est jamais trop prudent.
C'est sans faire grand cas de quoique ce soit d'autre que le dalatien s'approche de l'Inquisiteur, et lui enfonce son index dans la taille pour lui signaler sa présence, avant de croiser les bras et s'appuyer contre lui, tout en affirmant d'un ton ferme :

- Je viens. Je m'ennuie à mourir ici. Puis tu pourrais avoir besoin de mes talents de mage.

Au delà du fait qu'il tourne effectivement comme un lion en cage depuis près d'une semaine, Fëanor est également -surtout- inquiet de ce qui pourrait se passer en son absence. Oh, bien sûr il sait Gwenaël capable de se défendre seul, sûrement mieux que lui-même, mais c'est plus fort que lui. Pourtant, l'elfe refuse tout simplement de l'admettre à haute voix, pour une quelconque raison que lui-même n'est pas certain de connaître. A force d'insister, il finirait par céder... Non ?
(c) DΛNDELION
Fëanor Halveri

Fëanor Halveri

I think I'd rather die
▲ MESSAGES : 115
▲ OCCUPATION : Apprenti diplomate
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : Magie Entropique & Enchantement (expert) - Magie Spirituelle (novice) - Combat au bâton et auto-défense (moyen)
▲ LOCALISATION : Therinfal le plus souvent

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Ven 16 Fév - 17:52


les opiniâtres sont les sublimesdis-moi oui
***

Les phalanges achèvent lestement de ficeler la dernière jambière, sur laquelle elles tapotent ensuite en symbolisme d'une besogne bien exécutée. Le beau sire se déplie de toute sa hauteur, expirant son contentement quant à l'ultime pièce de son exosquelette positionnée sur sa charpente. Il se traîne enfin jusqu'à la grande psyché dans laquelle il prend, dans une lubie esthétique, le temps de contempler la superbe de cette cuirasse. Toute neuve, suffisamment couvrante pour dissuader les armes de taquiner sa carne avec trop d'aisance, assez légère pour mouvoir à sa guise et cabrioler à l'instar d'un saltimbanque. Les quelques éléments cobalt font écho à ses iris diaphanes, et sur son plastron, l'oeil vigilant fiché d'une estoc veille. Un apparat somme toute simple, quoi que plus distingué que les dernières armures dont recèle sa garde-robe. Son Conseiller Diplomatique ne cessait de le seriner à ce sujet : les apparences, pour un homme de son acabit, sont substantielles. Un conseil intégré pour l'opportunité, mais, il ne peut occulter que c'est la plèbe qui l'a vu naître puis s'épanouir. S'il lui faut se draper de vraisemblance auprès des seigneurs, il ne veut creuser le fossé de la gloriole avec le bon peuple. Ainsi avait toujours été l'essence de leur Ordre : simplicité, accessibilité, et surtout, un point d'ancrage prononcé pour ne pas s'égarer dans l'obséquiosité et la futilité.

Satisfait de l'oeuvre de son mestre-fêvre qu'il s'en ira remercier plus tard, l'émissaire des Oubliés entreprend la descente des étages qui séparent ses appartements du reste de la forteresse. Avant même qu'il ne franchisse l'huis le conduisant dans le hall principal de son logis d'enfance, il entend les phonèmes qui portent, l'effervescence usuelle d'un lieu où beaucoup vont et viennent, où chacun participe à sa guise. Tant de vie le comble, même s'il craint que certains lui bondissent sur le râble à la seule vue de son galbe, puisqu'il s'était fait absent des corridors depuis la sorgue dernière. Heureusement, il ne glane que des salutations, certaines révérencieuses, d'autres plus franches, auxquelles il répond avec une humeur sémillante. A la suite de quoi, il s'engouffre dans la première porte sur son côté dextre, faisant halte à un bureau sur lequel sont disposés divers documents. Plus loin, dans le même couloir, la pièce qui accueille les Conseils de Guerre depuis plus d'un siècle, vide de présence pour le moment. Enfin, il se met à relire négligemment les épîtres, cartes et autres pour une dernière vérification avant son départ. Jusqu'à... ce qu'un index ne se loge dans l'interstice de ses plaques protectrices pour chatouiller sa taille. Davantage pris de court que réellement surpris, il pivote vers son jeune ami qui s'arc-boute sans plus de cérémonie contre lui.

« Non, tu ne viens pas. » Lui glisse le lingual telle la plus limpide des évidences. De sa paluche la plus éloignée, il rabat la carte traçant son futur trajet le plus discrètement possible, dans l'espoir que son interlocuteur n'ait rien remarqué de cette légère matoiserie. « Nous avons déjà un mage qui nous accompagne et l'équipe est au complet, tu le sais. Cela doit faire, quoi... la quinzième fois que je te le dis ? » Il sourit, s'amusant de la craquante opiniâtreté du sylphe qui, il s'en doute, essaiera de le corrompre jusqu'à ce qu'il ait quitté Fort Céleste. Ceci étant, ce n'est point Gwenaël qui a formé la compagnie de cette mission, aussi soupçonne t-il Bastian d'avoir sciemment écarté Fëanor de l'affaire. « Si tu ne sais pas quoi faire, je te suggère de t'adresser à Bast', il a le don pour attribuer des besognes. Sinon, j'ai bien un rôle à t'attribuer durant mon absence... suis-moi. » Les doigts flânent évasivement dans la chevelure brune, entortillent délicatement une mèche puis effleurent la nuque avec naturel, avant de l'entraîner à sa suite.

De retour dans le hall principal, ils le traversent jusqu'à passer l'entrée. Ils s'arrêtent à la cime des escaliers, de là où ils peuvent distinguer une majeure partie de la Cour, et notamment l'encoignure dans laquelle une groupe de mages affûtent leurs talents sous le regard d'un senior. Son bras passe autour des épaules du dalatien qu'il love contre lui comme pour en faire le confident d'un secret – qui n'en est nullement un. Leur promiscuité, cependant, n'est plus à démontrer aux calots du monde, et si certains badauds s'étonnent encore de si peu de décorum, la plupart des membres de l'Inquisition s'y sont accoutumés.
« Tu voix ces deux mages, juste là ? Des recrues, tu as dû en entendre parler. Ils sont venus garnir nos rangs il y a peu de temps. Tous deux s'intéressent de près à l'Enchantement, et puisque tu es parmi nos plus appréciés experts en la matière... » Il lui fait une moue mignarde, retrouvant avec lui, une certaine âme d'enfant. « Je me suis dit que tu pourrais les prendre sous ton aile... ? »

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Ven 16 Fév - 20:41



L'entêtement est une qualité
Gwenaël & Fëanor

«There wasn’t an in-between for me. I lived at extremes. And maybe I’d die at them, too.»
Une nouvelle fois, c'est un refus qui parvient aux oreilles de l'elfe, qui arbore une moue volontairement boudeuse. Qu'on contrarie ses volontés, il ne l'a jamais vraiment bien accepté. Cependant, si avec d'autres personnes il ne se serait pas gêné pour exprimer sa façon de penser avec forces sarcasmes voire même des attaques plus directes, là c'est différent. Il hors de question de vexer Gwenaël, il aurait bien trop peur de l'écarter de lui de façon définitive. Comme, sans doute, son caractère l'a privé de quelques amitiés qui auraient pu s'épanouir sans cela.
Mine de rien Fëanor essaie de jeter une oeillade à la carte étalée sur la table... Mais l'Inquisiteur connaît bien son ami, et le plan disparaît promptement de sa vue. Ce qui ne manque pas de lui assombrir un peu plus l'humeur. Lui qui comptait les suivre en catimini depuis une certaine distance, voilà qui est compromis. Ses options s'amenuisent, mais il ne baisse pas les bras pour autant. Le mage a cela pour lui, une détermination à toute épreuve. Et une sacrée tête de bois. Une légère grimace déforme momentanément les traits de son visage à l'évocation de Bastian. Si ses relations avec l'homme ne sont pas si mauvaises que cela, les prises de bec sont régulières. Et honnêtement, Fëanor ne peut pas dire qu'il ne cherche pas la petite bête, par moment. Même si selon lui, ce n'est qu'une innocente curiosité, il tâtonne à la recherche des limites, prétend-il.

- Hum, je m'en passerai bien... Je te parie ce que tu veux qu'il le fait exprès, de me laisser moisir ici.

Sans doute le commandant lui en veut-il pour la dernière fois où le jeune mage a fait mine de lui tenir tête quand celui-ci lui demandait de bien vouloir le laisser un peu tranquille avec son frère adoptif. Il est vrai que ce jour-là, il n'aurait peut-être pas dû. Tant pis, trop tard pour revenir en arrière. En son for intérieur, Fëanor note juste de se faire oublier pour quelques temps.
Un frémissement de contentement lui parcourt le dos aux caresses de Gwenaël, sous lesquelles il se serait volontiers mis à ronronner s'il était né félin. Au lieu de cela, il se contente de clore les paupières avec un sourire satisfait. Des paupières qu'il rouvre bien vite quand sa curiosité est piquée au vif. Une tâche à lui confier ? Même si à cet instant il espère encore parvenir à faire changer d'avis l'Inquisiteur, il est tout de même désireux de savoir ce qu'il en est.

C'est pourquoi le dalatien le suit sagement jusqu'à la cour, attentif à tout ce qui gravite autour de lui, comme à l'accoutumée. Un vieux réflexe qu'il tâche de ne pas perdre, car toujours utile. Sur place, son regard est rapidement attiré par le groupe de mages. D'une oreille attentive, il écoute son aîné et... Son coeur se serre un tantinet. Fëanor vient finalement de comprendre qu'il aurait beau faire des pieds et des mains, Gwenaël ne céderait pas. Pas cette fois-ci. Soit, il perd cette bataille ; mais pas la guerre. Lui offrant sa plus belle bouille de chien battu, le tout appuyé d'un sourire un peu triste, l'elfe rend les armes.

- Flatte-moi donc pour que je prenne mieux la chose, comme si je n'allais rien remarquer. Je ne te ferai pas changer d'avis, n'est-ce pas ? Bien, je m'occuperai de ces deux-là, même si je ne pas persuadé d'être très pédagogue. Je ferai de mon mieux. Ses prunelles glissent vers les nouvelles recrues, les observant attentivement pendant un moment. Leur technique semble bonne, mais la magie et l'enchantement ne sont pas tout à fait la même chose, preuve en est que ceux dépourvus de magie peuvent parfaitement insuffler du poison ou de la glace à un objet. Comme promis, il essaierai de leur transmettre ce qu'il a lui-même appris. Avec un soupir, Fëanor lève le menton vers le visage de son compagnon. Juste... Sois prudent, lethallin. A regrets, le dalatien se détache de Gwenaël pour partir à la rencontre de ses élèves désignés, mais se retourne à peine deux mètres plus loin pour lancer, se fendant d'un sourire et retenant un gloussement : J'oubliais, cette nouvelle armure vous met fabuleusement en valeur, Inquisiteur.

Une dernière petite pique, juste pour le plaisir.
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Fëanor Halveri

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Sam 17 Fév - 15:44


les opiniâtres sont les sublimesdis-moi oui
***

Les épaules se meuvent en un lent soubresaut innocent – lui, flagorner pour obtenir quelques faveurs ? Jamais ! Même si Fëanor a vu parfaitement juste dans le fait que sa négation ne changerait pas, il reste pantois de le voir abdiquer aussi rapidement. Sans doute le sait-il d'ores et déjà suffisamment concentré sur la mission pour l'importuner davantage, ce dont il se contente amplement. Ne pas ergoter pour avoir son consentement quant à l'entraînement des recrues l'enchante, c'est un large sourire qui évase ses lippes, tandis qu'il se voit demandé de faire montre de prudence. Adulé de beaucoup mais également proie de choix, l'Inquisiteur se doit d'ouvrir l'oeil, et le bon, qu'il soit dans les pompeux corridors d'un palais régalien ou à patauger dans la bourbe du bas pays. Alors, c'est naturellement qu'il opine positivement du chef. « Je le serai. » Bras croisés dans le râble, il observe placidement son départ. Mais le félin dans l'âme fait volte-face pour le gratifier d'une flatterie somme toute équivoque dans l'intonation. « Mh... Merci, soldat ? » Un dernier ricanement, avant que chacun n'aille vaquer à ses occupations.

***

Huit jours. Les factionnaires juchés sur les tours de Fort Céleste scrutent inlassablement, avec l'espérance de voir apparaître la cohorte partie depuis huit long jours, alors qu'elle aurait dû revenir au bout de trois. Aucun freux pour prévenir d'un hypothétique retard et les agents d'Arda sur le terrain ne sont guère plus chançards en terme de nouvelles. La forteresse fait bonne figure mais frémit sous cape, beaucoup commencent à craindre qu'il ne soit arrivé malheur leur héraut de bonnes valeurs et à ses comparses. Parmi les conseillers, l'on feint ne pas s'ombrager et maîtriser la situation, quant aux partisans, les avis divergent entre ceux qui se rongent les sangs et ceux qui gardent foi sans ciller. La question, toutefois, est universelle : mais où sont-ils donc passés ?

L'une des sentinelles bâille à s'en disloquer les mandibules, des perles lacrymales aux bordures des yeux, il cligne plusieurs fois pour recouvrir son acuité visuelle et semble subitement souffrir d'hallucinations. Il plisse les paupières : quelque chose progresse sur l'immensurable pont menant à eux. Il se concentre, paré à souffler dans le cor pour prévenir les troupes... mais bondit sur lui-même en pensant que ses calots le trahissent. Il se hâte à l'autre extrémité de son perchoir et s'époumone.
« Ouvrez les portes !! L'Inquisiteur est de retour !! » L'effervescence s'empare de tous, certains galopent vers les huis pour accueillir les guerriers avec triomphe, tandis que d'autres s'empressent d'aller répandre la nouvelle. Les bramements bienheureux se mêlent aux applaudissements lorsque Gwenaël apparaît enfin sur l'échine de son dracolisk, glanant les verbes de soulagement et de félicitations jusqu'à ce qu'il parvienne à s'exfiltrer de la foule formée. Il grimpe tranquillement les marches qui le mènent au Grand Hall – vraisemblablement moins énergique qu'au départ. Les faisceaux diurnes révèlent et soulignent un faciès aux traits tirés, maculé de crasse. La barbe a pris confortablement place sur les joues rasées de près avant le départ et une écorchure ornemente désormais la pommette dextre. L'armure est poussiéreuse et diaprée d'hémoglobine sèche, preuve s'il en fallait encore que les hostilités avaient fait rage. Arrivé à hauteur du trône sur lequel le sieur discute ses incriminations et rend ses jugements, il aperçoit un galbe familier qui le fait tout de go s'arrêter.

« Père. » Le sylphe qui se tient à proximité est nimbé de quiétude, sa cataracte capillaire d'un noir de jais est cendrée aux tempes et à d'épars endroits, ses vallaslin endurcissent une physionomie pourtant douce, il a manifestement vécu la pesanteur de ses années. « Content de te voir entier mon fils, tu as inquiété bien des gens par ici. Ah, oui... navré. » Il se gratte l'arrière du crâne et sourit avec embarras. « Certains de tes conseillers étaient prêts à labourer les landes orlésiennes et même plus pour te retrouver. Nous avons eu quelques contre-temps : guet-apens, tentative d'assassinat, galeries souterraines... tu sais ce que c'est. » Falathar se met à rire ; l'ancien Inquisiteur le sait plus que quiconque. « Je crains que Bastian n'ait perdu patience et ait soulagé ses nerfs sur quelques innocents. Oh non... Il exècre de voir les gens lambiner lorsque lui-même ne sait pas quoi faire, certains ont eu leur baptême de corvées. Hum, ton ami, Fëanor... » Gwenaël grimace. Nul besoin de poursuivre la tirade, il devine que le jeune homme fait partie des martyrs de la frustration courroucée du Commandant. Infortune bien plus que fatalité, il sait que son frère de cœur n'a aucune dent contre le dalatien, mais personne n'est innocent à ses yeux lorsque la colère tonne. « Réunissons le Conseil, que je vous conte notre odyssée. Peux-tu prévenir la Maître-Espionne et l'Ambassadeur ? Je vais trouver Bast'. » Falathar acquiesce et se retire, laissant son rejeton adoptif songeur. D'abord subir les foudres du Van Markham, ensuite, débusquer Fëanor de sa cache.

Les cieux ont tiré leur manteau de sorgue, voile fuligineux ocellé d'une pléthore d'étoiles en cette belle soirée. Les rires et chants font écho dans toute la citadelle depuis la taverne et ses extérieurs : les disciples festoient. Dans les couloirs, l'ombre de l'adonis aux iris de quartz valsent d'une paroi à l'autre. Il a pris le temps de se toiletter et de se changer, troquant sa cuirasse contre des habits plus confortables et près du corps. Sa pinte, toutefois, il la lèvera plus tard, car un tourment lui pilonne l'encéphale depuis son retour. Voilà un moment déjà qu'il parcourt sa demeure en quête d'un certain sylphe, vérifiant les cachettes qu'il connaît et tâchant de deviner celles qu'il pourrait ne pas connaître – plus de trois décennies ici lui donne l'avantage de l'habitude, mais Fort Céleste est un considérable terrain de jeu, qui ne lui a sûrement pas livré tous ses secrets. Il pénètre dans une pièce adjacente au hall principal, levant son regard vers la roukerie de laquelle s'élèvent quelques battements d'ailes des corbeaux.
« Fëanor ? » Il grimpe le premier étage et se met à fureter dans la bibliothèque circulaire. « Lethallin ? » La langue glisse gracieusement vers l'elfique, dans l'espoir de soudoyer la sensibilité de l'intéressé qui, il l'espère, l'entend où qu'il puisse être. Il vérifie entre les différentes étagères, demande aux badauds qui croisent sa route, en vain. Alors, il poursuit dans les étages supérieurs, jusqu'à atteindre l'orée des toitures, en compagnie des oiseaux de mauvais augure qui croassent en l'apercevant. « Ir abelas Fëanor... Allez montre-toi. » Il soupire lourdement et s'accoude à la barrière centrale. « Où peux-tu bien être... »

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Sam 17 Fév - 19:46



L'entêtement est une qualité
Gwenaël & Fëanor

«There wasn’t an in-between for me. I lived at extremes. And maybe I’d die at them, too.»
Les jours se sont longuement égrainés, sans que nul n'ait la moindre nouvelle de la compagnie partie depuis déjà trop longtemps. Trois jours en tout et pour tout, voilà ce qu'avait prévu Bastian. Seulement voilà, au bout d'une huitaine, toujours rien à l'horizon. Fëanor a beau tenter de se raisonner et de rester calme, l'inquiétude s'est lentement mais sûrement insinuée. Jusqu'à ce que cette inquiétude se change en angoisse, et d'autant plus lorsque le comportement de leur commandant a commencé à démontrer une certaine anxiété. Car oui, il le connaît bien pour l'avoir attentivement observé plus d'une fois, dans l'optique de savoir quand il serait plus judicieux de ne pas le provoquer ou à l'inverse quand il pouvait se permettre quelques innocentes taquineries. Et le dalatien sait que son attitude presque despotique traduit un Bastian soucieux. Charmant euphémisme.
Lui-même ne tarde pas à d'ailleurs en faire les frais. Pour une fois, Fëanor se plie sans sourciller aux instructions. Ce n'est pas le moment de titiller le dragon, pense-t-il. Néanmoins sa patience a des limites, qu'il n'est pas bien difficile de passer.

Un grognement échappe à l'elfe tandis qu'il s'éloigne du Van Markham, ses pas le portant vers le lieu de sa prochaine corvée... Sauf que dès l'instant où les prunelles qu'il pouvait presque sentir foudroyer son dos disparaissent au détour d'un couloir, il bifurque. C'en est assez, il est lassé de jouer au laquais obéissant. Sa colère n'est rien de plus que le résultat de son angoisse qui couve, il le sait, et c'est justement pour cela qu'il estime judicieux de disparaître pour les prochaines heures. Pourquoi pas les prochains jours, aussi. Oh, Fëanor en est parfaitement capable. Quand il a envie de s'éclipser, on aurait plus de chance à courser un spectre. Le choix de l'elfe se porte rapidement sur un endroit surélevé, où seuls les oiseaux viendraient le déranger. Il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour grimper au sommet et s'installer sur une poutre après en avoir chassé un corbeau. Voilà un endroit idéal d'où attendre que la tempête passe, tout en gardant un oeil sur l'extérieur. Car Fëanor ne perd pas espoir de voir reparaître leurs compagnons disparus.

Finalement, c'est la fatigue qui le rattrape, et l'elfe s'assoupit contre le mur sans être plus dérangé que cela par sa position que certains jugeraient précaire. Après tout, il a pour habitude de dormir au sommet des arbres.
Une voix l'appelle, en contrebas, et il se réveille en sursaut. L'espace de quelques instants il ne réalise pas où il se trouve, puis se rappelle. La charpente. La mine contrariée mais sûr de ne pas encore avoir été vu grâce à l'obscurité qui le camoufle à merveille, il prend tout de même le temps d'imposer une illusion discrète. Le voilà totalement disparu. Ensuite seulement prend-il le temps d'identifier celui qui semble le chercher. Lui est certain qu'il s'agit de Bastian, venu quérir des explications pour ses tâches laissées à l'abandon... Mais non. Avec stupéfaction et surtout un immense soulagement, le dalatien reconnaît la silhouette de Gwenaël. S'endormir au moment où ils reviennent enfin, c'est lui tout craché, sans aucun doute.
Des sentiments contraires s'emparent alors de lui. Son premier réflexe serait de le rejoindre pour s'assurer que tout va bien ; et lui râler dessus, aussi. Cependant, Fëanor ne peut s'empêcher de se sentir un peu comme trahi par cette longue absence qui l'a profondément angoissé. Et il sait pourtant que l'Inquisiteur n'y est pour rien, qu'il serait rentré en temps et en heure si cela ne tenait qu'à lui... Voilà, l'irascibilité de l'elfe frappe une nouvelle fois. Par pur désir de vengeance, il ne se montrera pas. Même si l'elfique qui résonne à ses oreilles parvient à l'adoucir quelque peu, le faisant douter, il reste malgré tout ferme.

Jusqu'à ce que son regard accroche une plaie sur la joue droite de son ami. L'inquiétude revient au triple galop, lui serrant le coeur. S'il y a cette entaille-là, il y en a peut-être d'autres, cachées sous les tissus. La curiosité suit rapidement. Fëanor veut savoir ce qui a pu les retenir si longtemps. L'illusion s'évapore donc, et il se laisse chuter de son perchoir pour s'approcher de l'homme le plus elfique qu'il lui ait jamais été donné de croiser.

- Je ne suis jamais bien loin, tu devrais le savoir. Les traits du visage trahissant une certaine anxiété, le jeune mage lève une main pour effleurer la coupure du bout des doigts. Nouvelle interversion d'émotion, voilà la colère qui pointe le bout de son nez. Et on dirait bien que je parle dans le vent. Je t'avais dit que j'aurais dû venir, mais personne ne m'écoute jamais ! Au lieu de ça, je suis resté ici comme un idiot à me ronger les sangs pendant que Bastian soulageait ses nerfs en aboyant après tout le monde ; moi y compris. J'ai bien cru qu'il allait me jeter par dessus les remparts, à un moment. Grommellement pour appuyer ses propos, il est clair qu'il n'est pas dans les meilleures dispositions possibles, même si on est encore loin de ses plus mauvais accès de caractère.

Fëanor aimerait être capable d'exprimer autre chose que des reproches, mais les mots restent coincés dans sa gorge, pour l'instant.
(c) DΛNDELION
Fëanor Halveri

Fëanor Halveri

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Dim 18 Fév - 11:21


les opiniâtres sont les sublimesdis-moi oui
***

L'espace d'une seconde, l'adonis soulève l'hypothèse que son camarade ait déserté les lieux et se soit hasardé hors de Fort Céleste le temps que l'acrimonie du Van Markhan se dulcifie. Auquel cas, le retrouver serait laborieux et il n'aurait plus qu'à prendre son mal en patience, à son tour. Il soupire à l'augure de se faire derechef sermonner pour avoir malmené les nerfs de ses collaborateurs et partisans, quand bien même aucune phonème, lui semble t-il, ne le tancerait pire que celui de Bastian qui avait bien manqué de lui percer les tympans. La prochaine fois, nul ne parierait sur une durée de mission, de quoi éviter l'anxiété pour tout le monde. Mais alors qu'il fait errer ses pensées sur l'obscure pennage d'un freux à proximité, un bruit sourd harpe son attention dans son épine dorsale. Une volte-face lui permet d'apercevoir l'objet de son désir, et s'il se fait un instant incrédule quant au juchoir que le finaud s'était dégoté, une expression enchantée épouse rapidement sa physionomie. Quelle truculente idée de se réfugier dans les combles, même lui, de toute son adolescence, ne s'y était jamais risqué. « Jamais bien loin, et pas toujours bien près non plus. » Au gré des humeurs de l'apollon sylvestre, ravale t-il pour ne pas jeter une nouvelle braise aux poudres déjà promptes à flamber.

Il louche sur le doigt, celui-ci évaluant la meurtrissure qui poinçonne son faciès en guise de témoignage d'une flânerie houleuse. Une vision qui enfante un courroux certes embryonnaire, mais bel et bien rutilant dans les calots amis. Il ignore encore – et mieux vaut qu'il en demeure ainsi – que la charpente de l'Inquisiteur est frappée d'imposantes ecchymoses dont la cuirasse n'a pas pu le préserver. Les hématomes sont des dégradés de traumatismes sanguins, partant du violacé presque noirâtre au vert ambré douteux. Voilà longtemps qu'il n'avait pas souffert de tant de lésions vasculaires en une pérégrination, les courbatures voûtent sensiblement son échine nonobstant ses efforts pour rester droit. Pour autant, par refus d'inquiéter davantage, il dément.
« Tel'enfenim. Ga te'son da'lath'in. » Une fois de plus, l'idiome est savamment brandi et roulé entre les lippes tel un onguent que l'on applique. Pis encore, le seigneur bosselé se fend même d'un sobriquet notoire chez les Dalatiens, soulignant par là les affects exacerbés d'un Fëanor qu'il sait sensible – non pas que lui soit meilleur en la matière. Il sourit avec la ferme intention de le rassurer

« Ce n'est pas pour rien que l'on surnomme Bastian le Clabaud : il clabaude. Mais jamais il ne porterait atteinte à un membre de l'Inquisition, il faudrait que tu sois au moins un félon pour qu'il t'envoie apprendre à voler depuis les remparts. » Il ricane. « Mais ça n'en reste pas moins impressionnant et incommodant, j'en conviens. Désolé que tu aies eu à subir ses foudres, j'ai moi-même eu droit à ma joute verbale tout à l'heure. » Pour ne pas dire que leurs altercations étaient aussi tonitruantes qu'immatures. Il hausse les épaules, puis effleure les motifs de son retard en lorgnant évasivement un corbeaux dans sa cage. « Quand bien même serais-tu venu, tu n'aurais rien pu faire de plus. Nous n'avions pas idée que toute une compagnie de vermines nous attendaient au tournant. Les choses ont été un peu... compliquées, j'ai peur que le contact que nous avons rencontré ne nous ait trahi, avec l'idée que je ferais un otage de choix. Arda s'affaire déjà à retrouver sa trace, si nous sommes chançards elle le capturera vif. » Il se tourne vers Fëanor. « Quelques-uns ont été blessés, mais pas de perte, les Faiseurs soient loués. »

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Dim 18 Fév - 13:40



L'entêtement est une qualité
Gwenaël & Fëanor

«There wasn’t an in-between for me. I lived at extremes. And maybe I’d die at them, too.»
De pouvoir disparaître à la vue de tous pratiquement quand bon lui semble, le mage en retire une certaine fierté. Certains lui reprochent son manque de compétences dans des aspects plus offensifs, et il est vrai qu'on ne peut pas vraiment compter sur lui pour décimer un contingent à coups de boules de feu, ou foudroyer des soldats engoncées dans leurs armures. Néanmoins, lui s'en satisfait parfaitement, surtout quand cela lui permet de surprendre jusqu'à l'homme que la forteresse a vu grandir. Son orgueil, Fëanor ne l'a pas dans sa poche, voilà qui est sûr.
D'ailleurs, l'elfe lève brièvement les yeux au ciel, se retenant de rétorquer que dans ce cas-là, la prochaine fois il partirait s'isoler loin de Fort Céleste, s'il tient tant à avoir raison. Ce ne serait néanmoins qu'une provocation purement infantile, il en est conscient et c'est pourquoi il garde le silence. Malgré les apparences, l'état de Gwenaël le préoccupe sincèrement. Le souci est que le dalatien a du mal à savoir sur quel pied danser, ne serait-ce que pour exprimer cette inquiétude, mais également sa volonté de vérifier que cette entaille qui barre la chair de son visage soit bien la seule à déplorer. Finalement, il préfère ne rien dire.

L'elfique vient à nouveau agréablement ronronner à ses oreilles. L'expression de Fëanor se renfrogne pourtant d'une grimace ; il subodore que son ami le caresse volontairement dans le sens du poil pour s'éviter davantage de contrariétés, tout comme il n'apprécie guère le surnom dont on vient de l'affubler. Ah, il peut parler, tiens !

- Ne te cache pas derrière l'elfique, je déteste quand tu fais ça. Pour ce qui est de sa tirade sur Bastian, même avec toute la mauvaise foi du monde il se voit bien forcé d'admettre que Gwenaël a raison. De là à ce qu'il l'admette autrement qu'en son for intérieur, il y a un gouffre. Le reste n'a rien d'inhabituel, en fin de compte. Embuscades, trahisons, imprévus. Autant d'aléas qui deviennent ordinaires quand on intègre les rangs d'une pareille compagnie. N'est-ce d'ailleurs pas ce délicieux attrait de l'inconnu qui a d'abord incité l'elfe à se joindre à l'Inquisition ? Hum, je suppose qu'on peut se considérer chanceux, s'il n'y a eu aucun mort. Si tu avais été pris, tu sais bien que j'aurais retourné tout Orlaïs pour te retrouver, quand bien même aurais-je dû le faire seul. Fëanor a beaucoup de défauts qui le rendent irritant pour la plupart des gens, mais il serait impossible de lui reprocher un manque de loyauté. Quand son affection se porte sur une personne, il n'y a rien que le dalatien ne ferait pas pour celle-ci.

Soudainement, sa colère lui paraît aussi futile que ridicule. Agacé par son propre comportement, le jeune mage croise les bras avec un profond soupir, portant sur Gwenaël un regard adouci. De quoi se plaint-il ? L'Inquisiteur est revenu en vie et entier -pour autant qu'il puisse en constater. C'est tout ce qu'il demandait.

- Et si on allait ailleurs ? Ces corbeaux nous regardent de travers, ça commence à devenir gênant. Sans attendre une quelconque réponse de la part de son compagnon, Fëanor le dépasse pour commencer à descendre les marches. Par contre, et ce même s'il a pris les devants, il n'a pas la moindre idée de l'endroit où se rendre. Rien ne lui fait vraiment envie, il se contenterait de suivre le sens du courant.
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Fëanor Halveri

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Dim 18 Fév - 22:12


les opiniâtres sont les sublimesdis-moi oui
***

Le dialecte des Evanuris constitue une belle façade derrière laquelle s'embusquer, il est vrai. Un shemlen qui articule cet idiome avec tant de maestria est une indigeste truculence pour certains... et un condensé de magnétisme pour d'autres. De quoi solliciter quelque faiblesse pour ceux qui l'incriminent d'un charme trop inusuel, ce qui a toujours fonctionné tel un bon philtre d'amour sur Fëanor auquel il tire une mimique innocente. Outre le fait de corrompre ses proches avec toute l'affection qui le caractérise, l'elfique est une merveille de poésie à ses esgourdes, aussi ne se lasse t-il pas de le parler et de l'entendre. Ceci étant, il muselle pour l'heure sa lubie, car à mille lieux de lui l'idée d'aviver l'âcreté de son interlocuteur. Plus particulièrement lorsque ce dernier se montre enclin à la commisération, et même plus, à l'épanchement d'un dévouement qu'il lui connaît déjà. La risette s'évase toutefois et la chaleur d'un plaisir sincère fait varappe dans son thorax. Le sylphe est farouche, délicat à approcher et à comprendre, mais le labeur en vaut mille peines. Parmi les disciples de son Ordre, la loyauté est une qualité unanime, mais somme toute bien subjective. Celle de son acolyte de tendresse est infrangible, il peut le sentir dans l'abysse de ses entrailles. Non sans une certaine émotion qui fait luire ses prunelles, il contemple un moment le faciès de son ami, reconnaissant dans sa placidité. « Je sais... je te remercie. »

Les freux sont subitement pointés d'un index accusateur, eux, les drôles de spectateurs qui semblent importuner la conversation. Une once d'incrédulité pousse Gwenaël à défigurer l'un des volatiles qui le lui rend bien, puis à défaut de pouvoir faire autrement, il talonne l'elfe pour se hisser à sa hauteur.
« Comme tu voudras. Dans ce cas, accompagne-moi aux écuries veux-tu, j'aimerais féliciter Ashrak et m'assurer que ses meurtrissures ont été pansées. Après quoi nous n'aurons qu'à passer par la taverne, une pinte et un peu de liesse me feraient le plus grand bien. » Une fois à l'étage du dessous, il pointe une direction du doigt. « Passons par derrière, j'ai peur de me faire directement entraîner aux festivités si je passe à proximité de nos joyeux pochards. »

Il se dirige comme sus-dit, traçant leur sentier avec aisance dans le dédale de corridors et tournants pour leur faire atteindre leur destination au plus rapidement. Ils sont déjà à proximité du cheptel lorsqu'ils quittent la pierre pour couvrir leurs caboches du firmament étoilé, dans la partie basse de la Cour principale où ils croisent le chemin de palefreniers. Ils rejoignent ensuite le refuge, ainsi que le boxe privilégié pour la monture favorite de l'Inquisiteur. Le dracolisk furtif trottine aussitôt vers ses visiteurs, exposant son cuir naturellement bleu de prusse amalgamé à une teinte fauve aux faisceaux sélénites. Si sa gueule carnassière va tout d'abord se frotter aux paumes de son maître, les naseaux vont promptement humer la fragrance du dalatien à laquelle il est moins accoutumé, entamant sa progression olfactive des chevilles jusqu'à l'une des oreilles acuminées qu'il humecte d'un petit coup de langue curieux.
« Je suis véritablement abasourdi de constater sa robustesse mission après mission, lui qui est encore si jeune. » Commente le sire non sans amusement en observant le comportement de sa monture envers le mage. Ashrak était le présent d'un dignitaire tévintide, aussi surprenant cela puisse t-il être, et le bougre, d'essence méfiante et indépendante, avait été un véritable calvaire à apprivoiser. Le lien de confiance étant désormais établi, il ne trépasserait que lorsque l'un des deux irait rejoindre sa sépulture. « Vous vous ressemblez... » L'auguste reptile se met à mangeotter un morceau de botte de Fëanor. « Enfin... façon de parler. » Gwenaël se met à rire de bon cœur, il tapote fermement le flanc de la créature trop occupée à mâchouiller. « Quelle belle créature... »

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Lun 19 Fév - 0:36



L'entêtement est une qualité
Gwenaël & Fëanor

«There wasn’t an in-between for me. I lived at extremes. And maybe I’d die at them, too.»
Quand il prend le temps de songer posément à tout cela, Fëanor est conscient que ceux de son clan le jugeraient sans doute durement. Dans un premier temps pour avoir pris la clef des champs comme il l'a fait -comme un voleur au beau milieu de la nuit- mais aussi pour la manière dont il se comporte avec un humain. Une oeillade furtive lancée en biais à Gwenaël, qui le rattrape de quelques enjambées, et sa gorge se noue, songeant qu'il ne lui a pas tout dit des raisons qui l'ont poussé à s'exiler volontairement. Raisons qu'il ne lui révélera probablement jamais. Egoïste qu'il est. Au fond, ne s'est-il pas raccroché à l'Inquisiteur à cause de cette sensation de familiarité qu'il retrouve auprès de lui ? Sûrement. La culpabilité l'étreint une fois de plus, et il tente de l'étouffer tout en répondant.

- Pourquoi pas, j'aime bien regarder cet animal bouger. Je le trouve toujours aussi impressionnant, même si je devrais m'y être habitué. L'elfe fronce un peu les sourcils. Il a été blessé ? Non, je préfère ne pas savoir pourquoi ni comment, en fin de compte. S'empresse-t-il d'ajouter avec un geste de la main. Heureux les ignorants, comme on dit. Fëanor acquiesce d'un hochement de tête, et se laisse guider à travers le dédale de couloirs. La perspective de se retrouver, plus tard, au milieu du brouhaha et de la joyeuse agitation de la taverne ne l'enchante pas particulièrement. Mais d'un autre côté, l'elfe est conscient qu'il ne peut pas s'isoler constamment. Puis, au côté de Gwenaël l'épreuve lui paraît déjà plus abordable. Même s'il est conscient que chacun tentera de se l'approprier pour quelques minutes au moins.

Pas le temps de s'étendre davantage sur ce qui viendra, car voilà qu'ils arrivent aux écuries de Fort Céleste. Bien qu'il sache parfaitement qu'il ne risque rien, le mage doit bien reconnaître que cela reste intimidant de voir une telle créature s'avancer vers soi. Si c'est d'abord le propriétaire de la bête qui est salué par cette dernière du museau, Fëanor n'est pas oublié pour autant. Sans bouger, l'ombre d'un sourire flottant sur son visage, il laisse le dracolisk le flairer à son grès, échappant juste un petit gloussement surpris quand la langue du reptile frôle son oreille. En revanche, il arque un sourcil quand l'Inquisiteur affirme que le dalatien et la monture se ressemblent. Doit-il prendre cela comme une pique, ou non ? Ses réflexions sont rapidement écourtées quand il sent que quelque chose tire sur sa jambe...

- Ah non, eh ! Laisse cette botte tranquille ! Râler n'y fait cependant rien, alors Fëanor commence à tirer pour essayer de se sortir de là : d'abord doucement, ne voulant pas brusquer l'animal. Alors j'avoue que j'aimerais bien que tu m'expliques en quoi je serais semblable à Ashrak, parce que j'ai beau réfléchir, je ne vois pas. Je ne mets ma langue dans l'oreille de personne, je ne mange pas les bottes de mes camarades, quant à être une belle créature, ça reste discutable. Quoique si tu fais référence au caractère... D'un coup un peu plus sec que les autres, l'elfe finit par se dégager et, emporté dans son élan, se rattrape à l'épaule de Gwenaël. Le temps de se redresser avec un murmure d'excuse, ses prunelles saisissent ce qu'il croit être une grimace de douleur. Les graines de la suspicion sont plantées. Cette affaire serait tirée au clair tôt ou tard, et s'il s'avère que son ami lui a dissimulé d'autres blessures...

Pour le moment, il ne laisse rien paraître de ses doutes, et flatte l'encolure du dracolisk. Comment pourrait-il en vouloir à un animal qui ne fait que suivre ses instincts ? Et puis, c'est à sa chevelure qu'il aurait pu vouloir goûter, alors mieux vaut ne pas se plaindre. La peau de la créature lui laisse une drôle de sensation sous les doigts, mais ce n'est pas désagréable.

- Si tu as fini ce que tu voulais voir ici, on va peut-être pouvoir y aller ? Comme souvent avec Fëanor, cette question n'est que rhétorique. Son bras se glissant sous celui de l'homme, c'est à son tour d'ouvrir la marche vers leur prochaine destination. Une destination qu'ils ne tardent pas à atteindre. Sa prise relâchée en lui adressant un sourire un rien espiègle, il le devance à l'intérieur pour lancer d'une voix forte :

- Mesdames, messieurs, faites bon accueil à notre Inquisiteur ! Sitôt, le dalatien prend soin de s'écarter pour éviter la marée humaine déjà bien alcoolisée et galvanisée par les réjouissances qui vient à la rencontre du seigneur de Fort Céleste. Quelques pas en arrière, on le gratifie d'un coup de coude dans les côtes qui lui arrachent un grognement, puis un sourire quand il constate de qui il s'agit.

- Et tu es fier de toi, pas vrai ?
- Plutôt, oui. Ne me fais pas ces yeux-là, Myra. Ce n'est pas comme si je venais de le jeter au milieu d'une meute de chiens des rues affamés.
- Non. Mais je me demande sincèrement si ce n'est pas pire.

Un rire secoue les épaules de Fëanor, tandis qu'il laisse glisser son regard vers le résultat de sa dernière finauderie.
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Lun 19 Fév - 17:45


les opiniâtres sont les sublimesdis-moi oui
***

Il se remémore la danse létifère du reptile sur le champ de bataille, nullement effarouché, bien au contraire. S'il avait été à même à mollarder des sphères ignées, il aurait littéralement arrosé leurs adversaires, qui ont eu cependant l'opportunité de goûter à la puissance de ses mandibules affilées. Il avait par moult fois tiré son cavalier d'un mauvais pas, preuve s'il en fallait que si les équidés étaient des bêtes intelligentes, les dracolisk l'étaient plus encore. Ashrak avait mille fois gagné le droit de se reposer, et même d'avaler toute la botte du dalatien si l'envie lui en prenait.
Le duel a le mérite de délasser le héraut orlésien qui croise ses bras sur son poitrail, guère décidé à porter secours à son ami qui devra composer avec l'humeur taquine de la créature. Lorsqu'il l'interroge sur le sens implicite de sa précédente conclusion, il ne peut s'empêcher de s'esclaffer et de répondre en levant les paumes dans une contenance refusant l'intrusion.
« Tu mets ta langue où tu veux, avec qui tu veux, je ne juge pas ! » Le rire soudain s'étrangle et mue en un râle étouffé que ravale une grimace dolente. Le jeune homme est venu se rattraper à son épaule pour se prémunir de lamentablement choir, ignorant à juste titre qu'il cogne de plus belle des ecchymoses déjà éloquentes. Gwenaël secoue le chef pour rassurer – ou plutôt feindre - qu'aucun mal n'a été fait, il se recompose et entonne. « Je faisais référence au fait que vous soyez tous deux farouches et que vous enseigner à me faire confiance n'a pas été une sinécure. Mais qu'une fois l'épreuve passée, la relation n'en est que plus probe. » Et en ceci il ne pense pas se fourvoyer. Il consent ensuite à quitter les lieux, flattant une dernière fois l'animal à l'image d'un pater et son rejeton, lui jurant de le revisiter dès le lendemain. A peine en dehors des écuries, les cantiques agrestes et autres chants partisans font écho jusqu'à leurs oreilles, de plus en plus fort au gré de leur marche pour atteindre la maison des délices éthyliques. Une longue nuit de boisson et de ripaille s'annonce, embaumant l'entièreté de la forteresse dans une atmosphère de ferveur et d'allégresse.

Si sans crainte aucune il octroie au sylphe de le devancer pour pénétrer le bâtiment, il se sclérose et le regrette immédiatement après, quand le bougre ose trompeter sa venue au cœur de la fête. Un ressac de féaux s'écrase aussitôt sur l'Inquisiteur qui n'a qu'à peine le loisir de hoqueter, transporté tant psychiquement par toute cette gaieté que physiquement par les paluches qui le prennent avec elles. Les nombreuses frappes amicales qui le congratulent lui font souffrir un martyr qu'il tente tant bien que mal de camoufler sous des risettes jaunes. Avant même qu'il n'en prenne conscience, on lui fourre une pinte en main et l'on trinque, l'entraînant à lamper le tout finalisé par des « houra ! » qui font frémir les murs... et une deuxième pinte. Si toute l'Inquisition n'est point présente, la foule l'est pourtant, tant au rez-de-chaussée qu'aux deux étages et l'extérieur. L'on aperçoit même l'Ambassadeur originaire du Rivein en compagnie d'autres conseillers de plus bas rangs. Gwenaël aime et révère son foyer. En cet instant, il se sent vivant. Sans doute un peu trop, et fort heureusement, un imposant nain à la barbe aussi noire que l'ébène s'interpose et établit un minima de distance entre le loué et les disciples. Une autorité qui lui permet de prendre la poudre d'escampette et de se hisser tant bien que mal jusqu'à Myra et Fëanor autour des épaules desquels il fait baller ses deux bras – il a l'allure d'un blessé de guerre.

« Créateur – burp – j'en ai dans les narines ! » Il effectue une grotesque mimique pour essayer de faire bouger son nez et libérer ses orifices. Il se tourne ensuite vers l'apsara à la crinière rubigineuse. « Fais-moi plaisir, botte lui le cul. » Suggère t-il en pointant l'elfe du doigt, puis il toussote, subitement rempli par toute cette faro qui bulle dans son rumen. Ils se font ensuite interrompre par le nain ayant sauvé le sieur des serres de la masse, celui-là transportant un plateau avec un quatuor de godets qu'il force joyeusement entre les phalanges de ses camarades. « Allez allez ! On m'gobe tout ça, ça va vous r'quinquer bande d'femmelettes ! » Son large sourire ride le tatouage qui orne sa joue. Zarok est un ancien de l'Ordre et faisait partie de l'expédition tout juste revenue – étrangement, son arrête nasale accuse une belle fracture qui mettra du temps à guérir. « Qu'est-ce ? » Questionne l'adonis maintenant redressé tout en humant le breuvage. « C'est d'la Pisse de Dragon ! » Pantois, le trentenaire écarquille les calots et considère les expressions de ses deux acolytes. « Hum... ça a la couleur de l'urine, mais rassure-moi, ça n'en est pas... ? Hein ? Mais nan ! C't'un truc qu'on boit dans les Taudis d'Orzammar, j'l'ai fait moi-même. On est doué pour distiller d'bons trucs par chez nous ! Et les vomir après ? C'est ça ! On distille puis on gerbe ! Et euh... parfois l'inverse. » Gwenaël éclate d'un rire franc non sans exhiber une certaine aversion en illustrant les propos du nain dans son esprit. « J'peux vous dire qu'il y a du rhum blanc, du rhum brun, du jus de champignons des Tréfonds et... d'autres trucs... »

Si l'Inquisiteur arbore une grimace écoeurée ne serait-ce qu'en lorgnant le breuvage malodorant, il ne peut non plus retenir son amusement et son hardiesse. Les alcools de la peuplade souterraine avaient une forte propension à faire rendre tripes et boyaux... ou à calciner le larynx au passage. Il le sent, c'est à quatre pattes qu'il rejoindrait sa couche ce soir.
« Bon, et bien, à l'Inquisition ! »

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Lun 19 Fév - 20:52



L'entêtement est une qualité
Gwenaël & Fëanor

«There wasn’t an in-between for me. I lived at extremes. And maybe I’d die at them, too.»
La liesse dans laquelle baignent chacun des protagonistes de la scène a quelque chose d'étrangement contagieux. Finalement, le dalatien se laisse emporter et pouffe en laissant son regard flâner aux alentours. L'ambiance est incontestablement différente de celle qui régnait au sein de son clan, mais ce n'est pas désagréable pour autant. Jamais il n'aurait cru s'attacher à un lieu en particulier, pourtant Fëanor pense à présent appréhender ce que les sédentaires veulent dire quand ils parlent de chez eux. Cette forteresse rude, perdue entre les pics qui séparent Ferelden d'Orlaïs, est devenue son foyer sans même qu'il s'en rende compte.
Les prunelles sombres de l'elfe retournent cependant rapidement sur Gwenaël, attentives. Tiens donc, ses soupçons seraient donc avérés, à en juger par ses traits tirés, tendus. Il connaît suffisamment bien l'homme pour savoir lorsque ses sourires ne sont pas sincères ou dissimulent quelque chose ; c'est le cas, il en est persuadé. Les rouages de son esprit se mettent en branle à la recherche d'une idée qui lui permettrait de confronter l'Inquisiteur à ses mensonges par omission... En l'absence de fulgurance, il repousse le tout dans un coin. Loin d'abandonner, il va juste patienter jusqu'à ce qu'une occasion propice se présente.

En attendant, un nain vole au secours de l'Inquisiteur, et celui-ci parvient à s'esquiver jusqu'à venir se poser entre les deux camarades qui retiennent bien mal un léger rire devant la tête qu'il tire quand il tente de dégager son nez sans user de ses mains. Une exclamation soi disant outrée passe les lèvres du dalatien, mais il se reprend vite.

- Myra ne me bottera pas les fesses, et ce pour deux raisons. La première, elle sait que si elle me contrarie, je n'enchanterai plus rien pour elle avant un bon moment. Mais surtout la seconde, c'est parce qu'elle ne veut pas s'exposer à mes représailles. Parfaitement sûr de lui... Jusqu'à ce que la rouquine lui colle une taloche à l'arrière du crâne à laquelle il ne s'attendait pas le moins du monde. Preuve en est de l'oeillade mi figue mi raisin qu'il lui lance, une moue vaguement contrariée mais surtout surprise sur le visage. Pour le coup, l'elfe note de fermer son clapet pour les prochaines dizaines de minutes, vexé.

La voix tonitruante de Zarok s'élève une nouvelle fois au coeur de la taverne. Perplexe, Fëanor assiste à l'échange verbal et observe d'un oeil circonspect la boisson qui se trouve dans les pintes que le nain vient justement d'amener de Mythal seule savait où. Sa pensée se résume par un nez froncé en mimique de dégoût. Déjà qu'il ne court pas après l'alcool de façon générale, alors ça... Certainement pas ! Il ne manquerait plus qu'il se mette à danser sur une table, tiens. En temps normal, le mage aurait sans doute lancé un avertissement à Gwenaël quant au fait de boire cette substance qu'il juge douteuse, mais là... Après la claque derrière la tête, il ne se sent pas d'humeur. De toute façon, c'est un grand garçon capable de prendre des décisions par lui-même, alors s'il veut terminer la soirée étalé au sol... Grand bien lui fasse. En ce qui le concerne, il décline poliment en posant la chope dans un coin. Alors que Myra termine sa gorgée et la quinte de toux qui vient ensuite, Fëanor se penche vers elle, pour s'assurer d'être entendu.

- Je sors prendre l'air, trop de boucan. Sitôt dit, sitôt fait. Profitant de la cohue générale, le jeune dalatien s'éclipse de la taverne et accueille l'air frais de l'extérieur avec un soupir de soulagement. La nuit est claire, son calme contraste avec le brouhaha qui règne à l'intérieur de la bâtisse. Avec un léger sourire empreint d'une certaine nostalgie, il lève les yeux vers la voûte céleste. Il se souvient encore des étoiles qu'il a suivies pour se rendre jusqu'ici, la première fois. C'était un saut dans l'inconnu qu'il n'a jamais regretté.

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Fëanor Halveri

Fëanor Halveri

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Jeu 22 Fév - 14:58


les opiniâtres sont les sublimesdis-moi oui
***

Myra est une nymphe qui montre un exceptionnel aplomb, à mille lieues de la préciosité des représentantes de son sexe issues des hautes strates. Une qualité aux yeux de l'Inquisiteur qui révère le naturel par-delà le fallacieux. Il ne s'ébaubit donc point lorsqu'elle exauce son vœu et assène une taloche méritée au matois l'ayant jeté en pâture aux fauves. Il se persuade aussi que nonobstant sa grimace improbatrice, elle aura la témérité adéquate pour lamper ce fond de tord-boyaux à la fragrance miasmatique. Bravade à son propre rumen qu'il aurait en revanche été pantois de voir Fëanor oser, aussi profond puisse t-il forer dans ses réminiscences, il n'a pas souvenir de l'avoir déjà vu jadis pocharder. En revanche, il ne dénombre plus le nombre de fois où lui l'a vu empli d'hydromel jusqu'à l'encéphale, bras-dessus bras-dessous avec son fidèle Commandant tout aussi dipsomane de boissons alcoolisées que lui. Au moins a t-il toujours son acolyte sobre à ses abords pour lui rallumer la lanterne de son bon-sens en cas de nécessité. Aussi ne lambine t-il pas longtemps avant de porter le godet à ses lippes et d'en déglutir le contenu, sentant tout de go une sensation magmatique retracer le sentier de son œsophage et celui de son organe stomacal. Une brutale quinte de toux lui décolle les bronches, il se retient de ne pas rendre sa Pisse de Dragon en même temps qu'il s'esquinte à ne pas rendre l'âme. Sa seule réponse est de lever un pouce triomphateur en direction d'un Zarok qui ne cille qu'à peine à son gorgeon – pis encore, tirant moquerie de l'abdication du dalatien, il empoigne la part de ce dernier et la vide également. Des prémices de soirée d'ores et déjà torrides, auxquelles se soustrait pourtant son ami taciturne, appelé par le plein air et la voûte céleste étoilée. L'adonis ne se manifeste pas, lui octroyant son instant de liberté, tandis que lui se fait entraîner à trinquer derechef et à conter sa mésaventure de la semaine.

C'est finalement la valkyrie à la tignasse ignée qui s'en vint reprendre son enchanteur favori dans ses filets, le tirant avec opiniâtreté dans les entrailles de cette taverne surpeuplée. Ils lui trouvèrent toutefois une encoignure tranquille, en angle de comptoir où nul ne le bousculerait et poursuivirent cette mémorable sorgue. Deux heures s'écoulèrent ainsi, encore loin de l'aurore et du point d'orgue des festivités, lorsque les galbes de Fëanor et Gwenaël s'essouchèrent de la masse noctambule.

« Les nains à droite et les elfes à gauche ! Massacrons-nous dans la taverne ! Y en a qui disent qu'la danse est moche ! Mais tout ça c'est des balivernes ! » Le phonème du héraut fait puissamment écho dans la cour tandis qu'il s'affale d'au moins le demi de son poids sur le pauvre sylphe. Un bras levé, il agite son index à l'instar d'un chef d'orchestre et entraîne son acolyte tantôt à droite, tantôt à gauche en s'esclaffant de bon cœur. Ce n'est que lorsque arrive le moment de négocier la montée des marches jusqu'au Grand Hall qu'il s'arrête et tente de reprendre une once de sérieux, torchant les larmes en bordure de ses cils d'une mouvance de manche. Si l'ivresse le fait sensiblement flancher sur ses bases, contraignant l'elfe à surveiller cette audacieuse varappe pour que l'Inquisiteur ne s'y brise pas le crâne, il n'a pas les idées confuses et semble bien davantage atteint par la fatigue que par la bière. Ils atteignent l'escalier menant à la plus haute tour de Fort Céleste et prennent sur eux de l'escalader à son tour, ce n'est qu'à quelques marches de leur destination que le beau sire se fait taquin. « Oh je n'en peux plus, porte-moi lethallin. » Il feint de se pâmer sur celui-ci pour mieux l'écraser contre le mur et de le laisser un moment lutter contre sa pesanteur. Il se reprend finalement en riant, puis pénètre enfin ses appartements avec un soupir de soulagement. Mais plutôt que d'aller s'effondrer dans sa couche, il s'en va fureter dans le débarras mitoyen, dans lequel il amasse ses butins et souvenirs personnels. Il n'en réapparaît qu'au bout de cinq longues minutes, l'objet de son désir en paluche.

« Regarde ! Regarde ce que j'ai retrouvé il y a quelques temps ! » Il tend un puzzle en bois, non peu fier de sa découverte qui fera, il en est convaincu, écho en son camarade. Ancien et abîmé, le jouet n'en est pas moins reconnaissable : un Noeud de June, énigme traditionnelle et immémoriale que les dalatiens donnent à leurs enfants pour les occuper, tout en sachant que ledit puzzle n'a guère de solution. Gwenaël pose enfin son séant sur sa couche, amusé par ce que cet impossible jeu de patience lui remémore. « Je me souviens que mon père me le ficher entre les pattes tandis qu'il tenait son Conseil de Guerre, je n'écoutais pas un traître mot de ce qu'ils racontaient, j'étais trop ombragé de ne pas résoudre ce foutu puzzle. » Il hoche négativement la tête – Par la Créateur, dire qu'il était un hôte de cette citadelle depuis poupon. « Au fait, garde secret ce que je vais te dire mais, Falathar a été convié au prochain Arlathvhen... peux-tu le croire ! » Ce saint conciliabule des bohémiens des forêts, où tous les clans se rassemblent pour ergoter sur des sujets antédiluviens.

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Jeu 22 Fév - 20:36



L'entêtement est une qualité
Gwenaël & Fëanor

«There wasn’t an in-between for me. I lived at extremes. And maybe I’d die at them, too.»
D'ordinaire, l'elfe parvient presque toujours à s'esquiver lors de ce genre de célébrations. Pour faire bonne figure, bien sûr, il reste une ou deux heures, maximum, puis disparaît discrètement pour aller dans un lieu plus tranquille, ou tout simplement rejoindre ses pénates. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, Fëanor a beau être une personnalité remuante, il a besoin de moments de calme durant lesquels personne ne vient l'incommoder. Un peu comme s'il devait recouvrer son potentiel de tolérance sociale entre deux événements comme cette soirée-ci. Une attitude qui lui vaut d'être comparé à un chat sauvage. Surtout lorsqu'on considère l'aisance avec laquelle il se soustraie aux regards des autres.

Cependant hors de question de s'évanouir dans les airs ce soir, de toute évidence. Une petite demi-heure de tranquillité plus tard, voilà qu'une main le saisit par le bras pour tenter de l'entraîner à nouveau dans la taverne. Malgré son poids plume inhérent à son espèce, Fëanor freine des quatre fers, n'ayant rien oublié de la gifle administrée à son crâne plus tôt dans la soirée.

- Ne fais pas ta mauvaise tête, tout le monde fait la fête ! Fais au moins l'effort de faire acte de présence, tu ferais plaisir à Gwenaël. Et puis, parti comme il est, il va lui falloir quelqu'un pour lui éviter de terminer sa nuit dans une botte de paille.
- Les bottes de paille sont très confortables, à ce qu'on dit.
- T'en veux une autre, peut-être ? Il n'en faut guère plus au dalatien qui cède finalement en bougonnant et traînant les pieds à la suite de Myra, qui quant à elle rejoint l'intérieur de la taverne en sautillant presque. Par chance, la rouquine lui trouve une place relativement tranquille. Du moins, disons que là, personne ne risquerait de lui rentrer dedans par accident ou de provoquer une catastrophe avec une pinte encore pleine. De son poste d'observation, le mage s'amuse à compter combien sont déjà méchamment éméchés, et combien tiendront jusqu'à l'aube. Ses pronostiques englobent également ceux qui, il en est persuadé, termineront la nuit sous les mêmes draps. Quand on ne boit pas, on finit par trouver des stratégies pour tromper l'ennui.

Deux longues heures de patience plus tard qui lui parurent une éternité, Fëanor retrouve la fraîcheur de l'air nocturne ; à la différence que cette fois-ci, l'un de ses bras se trouve enroulé autour de la taille de l'Inquisiteur autant pour essayer de le soutenir que de l'aider à marcher droit. Quoiqu'il n'ait pas abusé sur la boisson, comparé à certaines fois. Si son fac-simili de chanson l'amuse au début, c'est déjà moins le cas quand Gwenaël pèse sur lui, lui arrachant un grognement agacé. Il fait son poids, le bougre ! Ils repartent pourtant tant bien que mal en direction des appartements de l'Inquisiteur, et à voir les marches qui se dessinent un peu plus loin, le dalatien sent les ennuis arriver à grands pas. A tel point qu'il adresse silencieusement une prière aux Faiseurs pour qu'ils les laissent atteindre leur destination sans que l'un d'eux ne se brise un os dans les escaliers.
Lentement, les deux silhouettes grimpent à travers la citadelle, sans encombre... Jusqu'à ce que l'humeur de l'homme se fasse espiègle. Fëanor a le temps de lâcher un faible : - Tu plaisantes j'espère ? avant qu'il ne s'étale de toute sa masse sur lui, coinçant l'elfe entre son corps et la paroi de pierre brute, dans son dos.

- Dahn’direlan... marmonne-t-il tout en faisant de son mieux pour ne pas laisser son ami glisser vers le sol, le serrant aussi fermement qu'il en est capable. Heureusement la plaisanterie est de courte durée. Avec un soupir de soulagement, ils gravissent les dernières marches pour enfin pénétrer dans les appartements du maître des lieux.
Non sans un certain étonnement, Fëanor voit son compagnon filer non pas vers sa couche mais dans une pièce adjacente, dans laquelle il disparaît pendant un certain temps. De son côté, l'elfe en profite pour s'étirer un peu tout en jetant un oeil aux alentours. Il s'étonnera et s'émerveillera toujours de la différence entre cette pièce et celle où lui passe ses nuits. Pas qu'il en soit contrarié, après tout, il a passé sa vie à dormir sous une tente. A ses yeux, avoir un toit au dessus de sa tête est déjà suffisamment insolite en soi. Ce sont les exclamations enthousiastes de Gwenaël qui le sortent de ses réflexions. Rapidement les prunelles de l'elfe se portent à nouveau sur lui, et un sourire s'esquisse sur ses lèvres quand il reconnaît l'objet qu'il lui tend. Délicatement, il saisit le casse-tête et l'observe sous toutes les coutures, une vague de nostalgie le submergeant bien malgré lui. Le regard à moitié ailleurs mais toujours rivé sur le puzzle, Fëanor vient s'asseoir contre l'Inquisiteur par réflexe.

- Oh tu sais, ça ne m'étonne pas vraiment. Ton père le mérite, en ce qui me concerne. Enfin, pour ce que mon opinion vaut... Je tiendrai ma langue, ne t'inquiète pas. Un léger rire le secoue alors qu'un souvenir lui revient ; souvenir qu'il partage de bon coeur en relevant les yeux vers ceux de son ami tout en lui remettant l'objet entre les mains. Tu sais ce que j'ai fait du mien ? Il m'agaçait, alors je l'ai jeté dans une rivière à côté de laquelle on passait. J'ai bien cru que ma mère allait m'étrangler, mais ça mon père a beaucoup ri. Un nouveau gloussement passe ses lèvres, le dalatien se faisant plus taquin. J'imagine d'ici ta moue frustrée, tu devais être adorable. J'aurais aimé voir ça.

Soudainement, une petite voix se rappelle à lui. Pour le coup, la situation est assez idéale, et il ne sera pas dit qu'il n'en profitera pas pour confirmer ou infirmer ses soupçons. Ayant pour lui la sobriété et des mains qui ne sont pas encombrées par quoique ce soit, c'est avec des gestes lestes que Fëanor retire les agrafes qui ferment le vêtement de l'Inquisiteur... Pour froncer les sourcils devant le triste spectacle qui pare son torse. Il lui adresse une oeillade noire.

- Je m'en doutais. Tu m'as délibérément caché ça, Gwenaël ! Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? Tu pensais vraiment que je ne me rendrais compte de rien ?

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Fëanor Halveri

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▲ OCCUPATION : Apprenti diplomate
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : Magie Entropique & Enchantement (expert) - Magie Spirituelle (novice) - Combat au bâton et auto-défense (moyen)
▲ LOCALISATION : Therinfal le plus souvent

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Ven 23 Fév - 16:15


les opiniâtres sont les sublimesdis-moi oui
***

Il ne devrait point, mais il s'enorgueillit de savoir que son pater de cœur est appelé à siéger parmi les archivistes et autres grands penseurs du peuple dalatien. L'honneur est en ceci indicible qu'il a quitté son clan pour l'Inquisition il y a longtemps, tout en préservant néanmoins les liens qui l'unissent et l'ont toujours uni aux siens. Si ses propres coercitions ne l'avaient point retenu à Fort Céleste et au maintien de son Ordre, Gwenaël aurait hypothétiquement imploré à ce qu'il l'emmène avec lui. A bien y songer, toutefois et aussi nimbé de gloire et de renommée puisse t-il être, les sylphes libres seraient-ils seulement disposés à accueillir un shemlen parmi eux ? Elfe de myocarde et d'idiome uniquement, étrange ironie d'un humain qui fantasme d'arborer des esgourdes acuminées – alors que le Créateur sait, l'on désire usuellement l'inverse. Puisque la question d'accompagner Falathar ne se pose pas, il chasse rapidement le tourment de son esprit et se contente de sourire en corroborant les paroles de son interlocuteur d'une mouvance du chef. Paluches posées à plat sur la couche, il se penche sensiblement vers l'arrière tout en prêtant l'oreille à la narration qui lui est offerte, illustrant la scène devant ses yeux enjoués. « Ce truc a rendu tous les enfants dalatiens fous je gage. » Il ricane, quelle idée biscornue d'occuper ses bambins avec un puzzle sans fin. Il se masse ensuite les paupières en souriant, le miroitement de lui-même petit en tête. « Adorable je ne sais pas, il me semble l'avoir jeté en pleine tête de Bastian une fois, il m'a pourchassé dans toute la forteresse jusqu'à ce que je me réfugie dans le giron de feue sa mère. » Qui avait été pour lui ce qui s'apparente le plus à une génitrice aussi.

Tout à coup, des serres lui arrachent les agrafes de son vêtement, le laissant poitrail et ceinture abdominale à la vue de son convive. Appesanti par l'ivresse, le seigneur ne réagit que tardivement et demeure même transi de stupeur durant un moment.
« Hé ! Non mais...! » Il rabat le tissu sur son derme salement meurtri à l'image d'une oiselle outrée, s'éloignant même de Fëanor pour l'occasion. « Tu perds l'esprit ?! » Puis, il comprend. Le sermon choit, il n'a fait que patienter pour le bon instant pour démasquer la mystification. Il l'incrimine et lui demande des comptes, le laissant à la fois interrogatif et un tantinet ombragé. « Ir abelas Fen'mae... » L'intonation est sardonique, Gwenäel semble avoir avalé sa maturité en même temps que sa gueuze – s'il tâche de se montrer sage en maintes circonstances, ses proches le connaissent également pour ses humeurs parfois infantiles. Il est fait du même bois que le sylphe : lui aussi est capable de se complaire dans le mutisme et de faire la moue renfrognée. D'ailleurs, il se lève et creuse la distance de plusieurs foulées.

« Je ne t'ai rien caché Fëanor, j'ai simplement omis de mentionner ce détail. Et tu ne m'as pas demandé. » Il croise les bras et lève le menton en lorgnant le mage, auréolé d'une mauvaise foi qui le caractérise en pareilles circonstances. « Quand bien même, c'la fait partie de mes attributions de frapper d'estoc et de taille, je ne peux éviter les blessures – si tant est que l'on puisse qualifier des ecchymoses et quelques coupures de blessures. Un jour peut-être viendrai-je à mourir pour l'Inquisition et les convictions qui l'accompagnent, je l'ai accepté en même temps que mon titre. » Et il remue le surin dans la plaie, convaincu que son existence ne peut être sans périls. En guise de bravade supplémentaire, il occulte sa fallacieuse pudicité et retire son haut, puis exécute un tour sur lui-même pour permettre à l'enchanteur de visualiser chacun des hématomes et ses belles nuances. « Là, satisfait ? » Il croise derechef les bras, son galbe lové dans un faisceau évanescent en provenance de la lune. « Qu'aurais-tu fait si je te l'avais dit, de toute façon, si ce n'est me réprimander ? »

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Ven 23 Fév - 18:09



L'entêtement est une qualité
Gwenaël & Fëanor

«There wasn’t an in-between for me. I lived at extremes. And maybe I’d die at them, too.»
Fëanor est ainsi fait qu'il tolère très mal de ne pas savoir quelque chose. Aussi agaçant cela puisse être, il ressent en permanence le besoin de connaître, d'appréhender l'entièreté d'une situation. C'est d'ailleurs pour cette raison que malgré son jeune âge, l'elfe est déjà un enchanteur et un mage talentueux, là où d'autres tâtonnent encore. Sa passion pour l'inconnu et le savoir en font un élève appliqué qui ne ménage jamais ses efforts. Est-il donc si surprenant qu'il en arrive à de telles extrémités, juste pour avoir le fin mot de l'histoire ? Pas le moins du monde. A vrai dire, le dalatien a déjà fait pire, lorsqu'il se trouvait encore parmi les siens. Même s'il ne l'avouerait jamais, pas même sous la torture.

En soi, le mouvement de recul de Gwenaël ne le surprend pas. Il s'y attendait. Ce qui ne le préserve pas de se sentir un tantinet blessé. Certes le mage vient de transgresser ses frontières personnelles sans le moindre tact, mais qu'aurait-il à craindre de sa part, au juste ? Lui a-t-il jamais donné une raison de se défier de lui ? Soudain le doute assaille Fëanor. Pendant quelques brèves dizaines de secondes, il panique un peu intérieurement, s'interroge sincèrement sur son comportement passé. Aurait-il, sans même s'en rendre compte, mal agi à un moment ou un autre ? Il est vrai que parfois il peut compliquer un peu la vie de l'Inquisiteur, mais en aucun cas il n'a pensé à mal, pas même le temps d'un battement de cils. Ses questionnements, il les écarte pourtant rapidement. Impossible. La surprise et la contrariété qui découlent naturellement de son gestes sont les réelles fautives, tout simplement. Rien qui ne puisse être réparé.
En écho à la pique en elvhen lancée par son ami, Fëanor croise les bras, le visage fermé. Tant qu'à faire, il préfère prendre cela comme un compliment que comme un reproche. Peu enclin à prendre la parole pour l'instant, il laisse l'homme continuer à s'expliquer -ou plutôt comme lui l'interprète, à s'embourber dans sa mauvaise foi. Ah, parce qu'à présent il devait demander dès qu'il voulait savoir quelque chose ? Voilà qui risque de rendre les situations à venir un peu étranges.

Les prunelles sombres du dalatien se détournent de Gwenaël quand il évoque la possibilité qu'un jour il revienne à Fort Céleste les pieds devants. Le seul fait de l'imaginer lui serre le cœur comme il l'a rarement expérimenté. Pour se rassurer lorsque l'Inquisiteur part sans que le mage n'ait été invité à l'accompagner, l'elfe a pris l'habitude de se répéter en boucle qu'il ne peut rien arriver. Que la mort n'a pas d'emprise sur lui. Ces mots, ces blessures, tout cela lui est insupportable car ce sont des rappels à la réalité.

- Là, tu es cruel. Souffle-t-il entre ses mâchoires serrées, le regard toujours accroché à un point indéterminé quelque part sur sa droite. Honnête, réaliste, Fëanor le sait bien ; mais cruel. Le son du tissu chutant sur le sol attire à nouveau son attention vers le seigneur de la forteresse, ce dernier jetant aux orties ce qui reste de pudeur pour qu'il puisse prendre l'entière mesure de l'étendue des dégâts. Ce n'est pas beau à voir, mais il n'y a rien de grave.

- Est-ce que je suis satisfait ? Non. J'aurais aimé que tu fasses preuve d'honnêteté. Quand bien même je ne peux effectivement rien faire. La magie de création, ce n'est pas mon fort... Pour le coup, il se sent idiot. Idiot et impuissant. Gwenaël a raison, cela n'aurait rien changé. Il a l'impression de s'être comporté comme un enfant capricieux qui refuse qu'on lui dise non, et il n'aime pas cette image qu'il renvoie de lui-même. Si c'était moi qui revenais amoché, tu ne voudrais pas le savoir ? Peut-être que non, mais aussi bête que ça puisse paraître, j'ai besoin d'être au courant de ce genre de choses. Je m'inquiète. Je sais que c'est parfaitement inutile, mais c'est comme ça. Mais si tu préfères que je fasse comme si tout ça m'indifférait... Pas que ce serait évident, loin de là. Sûrement n'y arriverait-il pas, d'ailleurs, ou du moins pas longtemps. Fëanor quitte le lit pour s'approcher de la cheminée, trouvant la température tout à coup moins supportable, l'une de ses mains frottant son bras pour se réchauffer un peu. Ir abelas, lethallin. Je ne voulais pas te contrarier. J'ai encore agi avant de réfléchir.

Si son impulsivité est un travers dont il est bel et bien conscient, le dalatien ne l'admet que rarement à voix haute, trop fier.

(c) DΛNDELION
Fëanor Halveri

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