Au saumâtre qui perle des cils
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
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Au saumâtre qui perle des cils
Dénérim - flashback
« Adieu, toi que j'ai tant aimée, que j'aime tant encore, toi qui as rempli pour jamais ma vie d'amour et de douleur. Adieu, je pleure en écrivant ce mot. Adieu... »
La rythmique des sabots sur le sentier est à l'image des affects qui escortent la procession : chagrine et pesante, lourde sur le dallage dont ils aperçoivent laborieusement la fin. Une dizaine de bretteurs aux plastrons tous estampillés du même héraldique, spécialement dépêchés depuis Osterburg pour honorer les dernières volontés du quidam alité dans son paletot de bois, lui-même tracté par deux équidés au crin d'ébène. Un mutisme quasi sordide règne depuis l'aube de cette pérégrination ralliant le Lac Calenhad, lieu du terrible holocauste, à la capitale féreldienne, destination de la purification terrestre. Les verbes n'osent quitter les gosiers, tandis que la bruine perle depuis le firmament sur les gueules insipides. Aucun dialecte n'est apte à qualifier l'horreur de l'action, ce brasier vindicatif n'ayant octroyé aucune chance de survie aux templiers oeuvrant au Cercle de la nation. Tous damnés dans le feu des démons gâtés par la magie, de cet homme ayant jugé bon d'occire avant que les huis de sa cage ne se referment sur lui. Ce misérable Premier Enchanteur, assassin galeux de tant de pieux... de celui-là auprès duquel l'unique oiselle de la cohorte fait marcher sa monture. La migraine point à force que son regard lustre le sol, éreintée par l'affliction et les sorgues sans repos, elle n'a de courage que pour lorgner en direction de ce frère dont elle n'a plus que la réminiscence. Un véritable chemin de croix pour l'emporter dans cette église si précieuse à son cœur, tandis qu'elle n'aurait qu'aimé le ramener à leur foyer pour le pleurer en compagnie de leur fratrie. Alors que la moindre parcelle de son être ne fait que vociférer à la némésis.
Les remparts de Dénérim s'ébauchent enfin à l'horizon, pulsant un peu de vivacité dans les corps veules qui accélèrent soudainement la cadence. Accueillis par les membres du clergé une fois aux portes, le défunt est transporté à l'intérieur de la Chantrie où les rites de l'incinération lui serait offerts dans le respect des traditions. Athéna ne le quitte que pour soulager ses soldats de leur fardeau et leur concéder une accalmie bien méritée, ceux-là la saluant d'un stricte garde-à-vous avant de prendre le chemin de la taverne du Noble Chenu. La cérémonie prévue dès lors que les cieux revêtiraient leur pèlerine nocturne, la dame en cuirasse a loisir de se recueillir en attendant l'heure fatidique. Isolée aux abords du cercueil dans l'une des salles du lieu saint lui ayant été réservée pour l'opportunité – les Vaël jouissant d'une considérable influence dans les strates andrastiennes en raison de leur dévotion séculaire et de leur sang azuré – elle a posé séant sur l'un des nombreux bancs, mains jointes et pliées sous son menton. Son regard bohémien dans le néant, elle semble à l'orée de s'étrangler avec ces sentiments dont elle s'est fait un carcan. Elle ne s'anime qu'à l'écho d'une arrivée impromptue, qui la fait aussitôt se lever et mouvoir de sa place.
« Qui va là ? » S'enquiert-elle d'une voix péremptoire, souffrant d'un fiel somme toute justifié. « Ne puis-je donc pas trouver la paix dans la maison du Créa-- » Voici qu'elle entrevoit le galbe fuselé d'une sylphide vêtue aux teintes de la prêtrise, dulcifiant instantanément son aigreur face à laquelle elle est mise. « Oh, toutes mes excuses chère Soeur... je croyais à un mauvais fureteur. » Elle baisse fugacement la tête en signe de respect, embarrassée par son comportement.
Les remparts de Dénérim s'ébauchent enfin à l'horizon, pulsant un peu de vivacité dans les corps veules qui accélèrent soudainement la cadence. Accueillis par les membres du clergé une fois aux portes, le défunt est transporté à l'intérieur de la Chantrie où les rites de l'incinération lui serait offerts dans le respect des traditions. Athéna ne le quitte que pour soulager ses soldats de leur fardeau et leur concéder une accalmie bien méritée, ceux-là la saluant d'un stricte garde-à-vous avant de prendre le chemin de la taverne du Noble Chenu. La cérémonie prévue dès lors que les cieux revêtiraient leur pèlerine nocturne, la dame en cuirasse a loisir de se recueillir en attendant l'heure fatidique. Isolée aux abords du cercueil dans l'une des salles du lieu saint lui ayant été réservée pour l'opportunité – les Vaël jouissant d'une considérable influence dans les strates andrastiennes en raison de leur dévotion séculaire et de leur sang azuré – elle a posé séant sur l'un des nombreux bancs, mains jointes et pliées sous son menton. Son regard bohémien dans le néant, elle semble à l'orée de s'étrangler avec ces sentiments dont elle s'est fait un carcan. Elle ne s'anime qu'à l'écho d'une arrivée impromptue, qui la fait aussitôt se lever et mouvoir de sa place.
« Qui va là ? » S'enquiert-elle d'une voix péremptoire, souffrant d'un fiel somme toute justifié. « Ne puis-je donc pas trouver la paix dans la maison du Créa-- » Voici qu'elle entrevoit le galbe fuselé d'une sylphide vêtue aux teintes de la prêtrise, dulcifiant instantanément son aigreur face à laquelle elle est mise. « Oh, toutes mes excuses chère Soeur... je croyais à un mauvais fureteur. » Elle baisse fugacement la tête en signe de respect, embarrassée par son comportement.
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Au saumâtre qui perle des cils
Athéna & Nesiris
Gone. The saddest word in the language. In any language. ▬ Mark Slouka
Quand Nesiris avait entendu parler de l'explosion à la Tour des Mages de Ferelden, cet attentat qui avait couté la vie à bon nombre de templiers et choqué toutes ses consœurs de la Chantrie, elle avait été horrifiée. Il faut dire que l'elfe était ce qu'on paurait pu appeler une pacifiste. A ses yeux, toute mort était un drame, toute effusion de sang, une tragédie : la fin ne justifiait pas les moyens.
Bien sûr, la question de la liberté des mages était épineuse... elle-même avait du mal à savoir qu'en penser réellement. D'un côté, tout le monde aurait du avoir le droit d'être libre. Enfermer quelqu'un pour quelque chose d'inné, d'impossible à contrôler, ça semblait si injuste - aussi injuste qu'elle-même étant née dans l'esclavage, ou que tous les autres esclaves vivant toujours à Tevinter. D'un autre côté... elle venait d'un pays où les mages étaient réellement libres, et elle ne pouvait le conseiller. En même temps, les mages du nord avaient joui de leur liberté pendant près d'un siècle avant la réouverture des Cercles. Aucune catastrophe n'avait eu lieu. Cela ne prouvait-il pas qu'ils étaient dignes de confiance ? Et avait beau aimer la Chantrie, la voir comme un lieu de paix et de refuge, quand son amie Briseis lui parlait de ses crimes, elle ne pouvait douter de sa sincérité.
Ce genre de débat était sans fin, et si quelqu'un en connaissait la solution, ce n'était pas elle. La jeune femme ne se considérait pas comme quelqu'un de particulièrement brillant... Après tout, elle n'était qu'une ancienne esclave, sans aucune éducation - elle ne lisait même pas depuis un an ! Sans doute n'était-elle pas la personne la plus à même de songer à ces importantes questions de société... Mais elle était capable d'empathie, et toute cette souffrance la touchait vraiment.
Si la nouvelle de l'attentat avait horrifié toute la Chantrie de Denerim, c'était l'arrivée des corps qui avait rendu la chose tangible. Les dépouilles de templiers nés dans la Capitale ou ses alentours, ou simplement ayant montré le désir d'être enterrés dans la ville où était née Andrasté... Les jours qui avaient suivis avaient été éprouvants, des jours faits de rites funéraires et de soins aux morts, de prières pour les défunts et de proches éplorés. Pourtant, Nesiris avait l'impression que ce qu'elle faisait là était important. Alors elle continuait sans faiblir, comme ses consœurs, en priant pour que cette tragédie soit la dernière.
La dernière dépouille arriver, un jour à peine près la précédente, était assez particulière. Déjà, parce qu'elle était arrivée entourée d'une escorte de soldats venus d'Osterburg. La mère supérieur le lui expliqua rapidement - la victime, la quatrième à arriver à Denerim, était de sang princier. Particulière, ensuite, parce que Nesiris réalisa rapidement qu'elle connaissait le défunt. C'était un Templier - il avait déjà visité la Chantrie plusieurs fois, et elle et lui avaient discuté. S'il lui avait dit venir d'Oserburg, jamais Nesiris n'avait eu conscience de son statut véritable... Mais tous deux partageaient un amour pour la Cathédrale de Denerim,
En tout cas, sa mort l'affecta tout particulièrement, et elle n'avait pas grand monde avec qui en parler. La seule chose qu'elle pouvait faire, semblait-il, était traiter le corps avec toute la dignité nécessaire... Et, peut-être, se recueillir plus personnellement, non plus en tant que sœur mais en tant que connaissance. Ils n'avaient jamais été amis, pas vraiment... mais Nesiris avait l'impression qu'ils auraient pu l'être, sans cette mort soudaine. Peut-être était-ce suffisant.
Le cercueil avait été installé dans une salle privée dédiée à la famille du mort - dont la jeune sœur était présente pour les funérailles. Nesiris avait attendu le soir pour s'y rendre, soucieuse de terminer toutes ses tâches avant toute chose. A cette heure-là, la Chantrie était presque ville, plongée dans un calme que la jeune femme appréciait habituellement, mais qui, ces derniers jours, semblait triste. Pourtant, quand elle y pénétra, elle n'était pas seule.
Elle sursauta en voyant une femme assise auprès du cercueil - une femme qui l'apostropha immédiatement pour lui demander ce qu'elle faisait là. "Ah ! Je suis désolée, je ne voulais pas vous déranger ! Je ne savais pas que vous étiez là..." Elle s'éloigna de quelques pas, un brin de panique dans la voix - elle n'aimait pas être prise en faute. Elle s'apprêta à partir sur le champ, de laisser l'inconnue à son deuil. Qui était-elle pour la déranger dans sa détresse ? Et pourtant... Elle ne pouvait pas partir ainsi si rien ajouter de plus. Elle regarda la jeune femme. Était-ce la sœur, la Princesse d'Osterburg dont elle avait entendu parler ? Elle s'inclina légèrement. "Je... je suis désolée pour votre perte, ma Dame... Mes condoléances."
Bien sûr, la question de la liberté des mages était épineuse... elle-même avait du mal à savoir qu'en penser réellement. D'un côté, tout le monde aurait du avoir le droit d'être libre. Enfermer quelqu'un pour quelque chose d'inné, d'impossible à contrôler, ça semblait si injuste - aussi injuste qu'elle-même étant née dans l'esclavage, ou que tous les autres esclaves vivant toujours à Tevinter. D'un autre côté... elle venait d'un pays où les mages étaient réellement libres, et elle ne pouvait le conseiller. En même temps, les mages du nord avaient joui de leur liberté pendant près d'un siècle avant la réouverture des Cercles. Aucune catastrophe n'avait eu lieu. Cela ne prouvait-il pas qu'ils étaient dignes de confiance ? Et avait beau aimer la Chantrie, la voir comme un lieu de paix et de refuge, quand son amie Briseis lui parlait de ses crimes, elle ne pouvait douter de sa sincérité.
Ce genre de débat était sans fin, et si quelqu'un en connaissait la solution, ce n'était pas elle. La jeune femme ne se considérait pas comme quelqu'un de particulièrement brillant... Après tout, elle n'était qu'une ancienne esclave, sans aucune éducation - elle ne lisait même pas depuis un an ! Sans doute n'était-elle pas la personne la plus à même de songer à ces importantes questions de société... Mais elle était capable d'empathie, et toute cette souffrance la touchait vraiment.
Si la nouvelle de l'attentat avait horrifié toute la Chantrie de Denerim, c'était l'arrivée des corps qui avait rendu la chose tangible. Les dépouilles de templiers nés dans la Capitale ou ses alentours, ou simplement ayant montré le désir d'être enterrés dans la ville où était née Andrasté... Les jours qui avaient suivis avaient été éprouvants, des jours faits de rites funéraires et de soins aux morts, de prières pour les défunts et de proches éplorés. Pourtant, Nesiris avait l'impression que ce qu'elle faisait là était important. Alors elle continuait sans faiblir, comme ses consœurs, en priant pour que cette tragédie soit la dernière.
La dernière dépouille arriver, un jour à peine près la précédente, était assez particulière. Déjà, parce qu'elle était arrivée entourée d'une escorte de soldats venus d'Osterburg. La mère supérieur le lui expliqua rapidement - la victime, la quatrième à arriver à Denerim, était de sang princier. Particulière, ensuite, parce que Nesiris réalisa rapidement qu'elle connaissait le défunt. C'était un Templier - il avait déjà visité la Chantrie plusieurs fois, et elle et lui avaient discuté. S'il lui avait dit venir d'Oserburg, jamais Nesiris n'avait eu conscience de son statut véritable... Mais tous deux partageaient un amour pour la Cathédrale de Denerim,
En tout cas, sa mort l'affecta tout particulièrement, et elle n'avait pas grand monde avec qui en parler. La seule chose qu'elle pouvait faire, semblait-il, était traiter le corps avec toute la dignité nécessaire... Et, peut-être, se recueillir plus personnellement, non plus en tant que sœur mais en tant que connaissance. Ils n'avaient jamais été amis, pas vraiment... mais Nesiris avait l'impression qu'ils auraient pu l'être, sans cette mort soudaine. Peut-être était-ce suffisant.
Le cercueil avait été installé dans une salle privée dédiée à la famille du mort - dont la jeune sœur était présente pour les funérailles. Nesiris avait attendu le soir pour s'y rendre, soucieuse de terminer toutes ses tâches avant toute chose. A cette heure-là, la Chantrie était presque ville, plongée dans un calme que la jeune femme appréciait habituellement, mais qui, ces derniers jours, semblait triste. Pourtant, quand elle y pénétra, elle n'était pas seule.
Elle sursauta en voyant une femme assise auprès du cercueil - une femme qui l'apostropha immédiatement pour lui demander ce qu'elle faisait là. "Ah ! Je suis désolée, je ne voulais pas vous déranger ! Je ne savais pas que vous étiez là..." Elle s'éloigna de quelques pas, un brin de panique dans la voix - elle n'aimait pas être prise en faute. Elle s'apprêta à partir sur le champ, de laisser l'inconnue à son deuil. Qui était-elle pour la déranger dans sa détresse ? Et pourtant... Elle ne pouvait pas partir ainsi si rien ajouter de plus. Elle regarda la jeune femme. Était-ce la sœur, la Princesse d'Osterburg dont elle avait entendu parler ? Elle s'inclina légèrement. "Je... je suis désolée pour votre perte, ma Dame... Mes condoléances."
▬ Gasmask
- Spoiler:
- Bleh désolée pour le retard et la mauvaise qualité du post :/
- ▲ MESSAGES : 1749
▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
▲ LOCALISATION : TEVINTER, CHEZ AURELIUS ARGENTO
Nesiris Gallo
have courage & be kind
Au saumâtre qui perle des cils
Dénérim - flashback
« Adieu, toi que j'ai tant aimée, que j'aime tant encore, toi qui as rempli pour jamais ma vie d'amour et de douleur. Adieu, je pleure en écrivant ce mot. Adieu... »
La honte ceint le front de la guerrière, ce ne sont guère là des manières de se comporter envers les gens – plus encore lorsqu'il est question de membres du clergé, eux qui ne sont que les humbles délégués du Créateur et de son épouse sur cette terre. Seulement, comment en tenir rigueur à une âme ainsi écorchée, tronquée d'une partie de son essence par le trépas d'un être cher ? Bien qu'elle n'attende pas de sa vis-à-vis de réellement comprendre sa situation et les vicissitudes dont elle est la proie, elle reste pantoise à la réaction de celle-ci. Voici qu'elle se confond en excuses pour avoir oser se faire involontairement intruse dans le recueillement d'une dite grande dame, qui plus est. Les calots béants, Athéna s'envase dans le malaise d'être ainsi tombée sur la pauvre demoiselle, manifestement à mille lieues de n'être qu'une malsaine curieuse. Aussi hausse t-elle les mains devant elle et entame une mouvance de négation. « Oh non non, vraiment, ne vous rongez pas les sangs de la sorte. » Leur démiurge la garde d'ombrager une Soeur en pareilles circonstances. Cette dernière s'adresse ensuite à elle en arguant un titre de noblesse qui interpelle la concernée. Assurément le mot est-il passé dans le lieu de culte que celle qui conduisait le cortège mortuaire n'était autre que la petite sœur de feu le second prince d'Osterburg, un fait compréhensible mais qui la plonge d'autant plus dans l'embarras.
« Je vous en prie ne... Athéna suffira... je ne suis pas ici en ma qualité de... Dame... » Le mot princesse ne parvient à franchir ses lippes tant elle exècre en faire usage hors des occasions congrues. Plus encore alors qu'elle est fichée de son armure et non pas de l'une de ces robes de certes bonne facture, mais bien trop inadéquates pour elle. Ses plates s'entrechoquent d'ailleurs lorsqu'elle croise les bras et se meut légèrement sur place. « Ni même en celle de templier... je ne suis qu'une... petite sœur en deuil, comme vous le savez. » Ses prunelles lustrent un instant le sol, puis se lèvent vers l'elfe. « Je vous remercie pour votre considération, j'apprécie... »
Le spectre d'un sourire s'évanouit avant même d'avoir fleuri sur le minois de la bretteuse, qui s'engouffre dans un silence pesant et incertain. Quel dialecte adopter, quel affect distiller en présence d'une inconnue dans un instant aussi intime qu'un adieu à celui qui a illuminé sa vie ? Son regard se tourne en direction du cercueil, sur lequel se miroitent les douces flammes des torches et candélabres. « Il aimait beaucoup cet endroit. » Cette véracité à la fois réminiscence prend soudainement la Vaël aux tripes, elle se mord la lèvre et sourcille. Elle tente de contenir et de ravaler le ressac de sentiments qui dépose un fin voile scintillant sur ses mirettes. Puis, elle recouvre un semblant de contenance et se tourne de nouveau vers la Soeur. « Faites-vous votre office ici, à Dénérim ? » Une seconde question est sous-jacente à la première, elle ose l'articuler après un moment d'incertitude. « Vous... vous connaissiez Zéphyr ? »
« Je vous en prie ne... Athéna suffira... je ne suis pas ici en ma qualité de... Dame... » Le mot princesse ne parvient à franchir ses lippes tant elle exècre en faire usage hors des occasions congrues. Plus encore alors qu'elle est fichée de son armure et non pas de l'une de ces robes de certes bonne facture, mais bien trop inadéquates pour elle. Ses plates s'entrechoquent d'ailleurs lorsqu'elle croise les bras et se meut légèrement sur place. « Ni même en celle de templier... je ne suis qu'une... petite sœur en deuil, comme vous le savez. » Ses prunelles lustrent un instant le sol, puis se lèvent vers l'elfe. « Je vous remercie pour votre considération, j'apprécie... »
Le spectre d'un sourire s'évanouit avant même d'avoir fleuri sur le minois de la bretteuse, qui s'engouffre dans un silence pesant et incertain. Quel dialecte adopter, quel affect distiller en présence d'une inconnue dans un instant aussi intime qu'un adieu à celui qui a illuminé sa vie ? Son regard se tourne en direction du cercueil, sur lequel se miroitent les douces flammes des torches et candélabres. « Il aimait beaucoup cet endroit. » Cette véracité à la fois réminiscence prend soudainement la Vaël aux tripes, elle se mord la lèvre et sourcille. Elle tente de contenir et de ravaler le ressac de sentiments qui dépose un fin voile scintillant sur ses mirettes. Puis, elle recouvre un semblant de contenance et se tourne de nouveau vers la Soeur. « Faites-vous votre office ici, à Dénérim ? » Une seconde question est sous-jacente à la première, elle ose l'articuler après un moment d'incertitude. « Vous... vous connaissiez Zéphyr ? »
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Athéna & Nesiris
Gone. The saddest word in the language. In any language. ▬ Mark Slouka
Nesiris s'était inquiétée en dérangeant la jeune femme dans son chagrin. Mais cette dernière eu la bonté de la rassurer immédiatement. Si elle avait semblé si énervée au premier abord, c'est qu'elle avait cru faire face à une fureteur malvenu ; mais à présent que la Sœur s'était révélée, elle la traitait avec bienveillance, une femme endeuillée et malheureuse mais toujours digne et bien éduquée.
C'était bien la sœur du templier Vael, une templiere elle-même, et une Princesse d'Osterburg, mais, comme elle le précisa rapidement, elle n'était là que pour pleurer son frère. Nesiris le savait, sa famille était originaire des Marches Libres, bien loin de là : devoir mener son deuil si loin de sa maison, seule, ne pouvait être facile. Elle la regarda avec compassion.
-"Oui. Je suis sœur Cerys. Nesiris." Utiliser son nom de naissance semblait plus honnête. Athéna le lui avait aussi demandé, malgré son statut et son poste. Tout le monde était égal dans le deuil... Elle baissa les yeux vers le cercueil, cherchant ses mots pour répondre aux questions de la princesse. "Je connaissais votre frère, oui. Même si je savais peu de chose sur lui, au final. J'ignorais tout de sa famille..." Peut-être aurait elle pu se sentir mise à part par toutes ces informations qui lui avaient échappé mais ce n'était pas le cas. Les conversations qu'elle avait partagées avec le templier avaient été sincères et c'était le plus important.
Elle reprit la parole. Partager les souvenirs qu'elle avait du défunt... C'était lui faire honneur, c'était, dans le fond, la raison pour laquelle elle était entrée dans cette pièce à la base.
-"Je ne viens pas de Ferelden. Je me souviens que quand j'ai vu ces lieux pour la première fois, cette Chantrie, j'ai été... Touchée. Transportée. Après tout, c'est dans cette ville qu'est née Andraste elle-même..." Elle avait du mal à l'exprimer clairement. Pour elle, la cathédrale dégageait quelque chose, une aura de paix et de dévotion qu'elle ressentait profondément même aux pires moments. Elle ignorait si c'était simplement dû au fait que l'endroit lui servait de refuge depuis des mois, ou s'il y avait une raison plus profonde pour cela... Mais le fait était que la Chantrie de Denerim était vraiment unique en son genre. "Zéphyr partageait cela. Lui et moi... Nous avons eu quelques discussions à propos de ces lieux. Il en connaissait mieux l'histoire que moi ! Il disait que prier ici l'aidait à se ressourcer." En parler ainsi rendait encore plus surréaliste le fait qu'il ne soit plus là. Les souvenirs de Nesiris étaient toujours si proches... La vie tenait à si peu de choses. L'elfe le savait, et pourtant, ce simple fait la choquait à chaque fois.
Était-ce surprenant que le prince ai décidé de faire de cette ville sa dernière demeure ? De s'assurer que ce seraient les sœurs de Denerim qui s'occuperaient de son corps quand le temps viendrait ? Au final, c'était presque naturel.
-"Je suis désolée, je ne pense pas vous avoir déjà croisée ici... Est-ce la première fois que vous visitez Denerim ?"
C'était bien la sœur du templier Vael, une templiere elle-même, et une Princesse d'Osterburg, mais, comme elle le précisa rapidement, elle n'était là que pour pleurer son frère. Nesiris le savait, sa famille était originaire des Marches Libres, bien loin de là : devoir mener son deuil si loin de sa maison, seule, ne pouvait être facile. Elle la regarda avec compassion.
-"Oui. Je suis sœur Cerys. Nesiris." Utiliser son nom de naissance semblait plus honnête. Athéna le lui avait aussi demandé, malgré son statut et son poste. Tout le monde était égal dans le deuil... Elle baissa les yeux vers le cercueil, cherchant ses mots pour répondre aux questions de la princesse. "Je connaissais votre frère, oui. Même si je savais peu de chose sur lui, au final. J'ignorais tout de sa famille..." Peut-être aurait elle pu se sentir mise à part par toutes ces informations qui lui avaient échappé mais ce n'était pas le cas. Les conversations qu'elle avait partagées avec le templier avaient été sincères et c'était le plus important.
Elle reprit la parole. Partager les souvenirs qu'elle avait du défunt... C'était lui faire honneur, c'était, dans le fond, la raison pour laquelle elle était entrée dans cette pièce à la base.
-"Je ne viens pas de Ferelden. Je me souviens que quand j'ai vu ces lieux pour la première fois, cette Chantrie, j'ai été... Touchée. Transportée. Après tout, c'est dans cette ville qu'est née Andraste elle-même..." Elle avait du mal à l'exprimer clairement. Pour elle, la cathédrale dégageait quelque chose, une aura de paix et de dévotion qu'elle ressentait profondément même aux pires moments. Elle ignorait si c'était simplement dû au fait que l'endroit lui servait de refuge depuis des mois, ou s'il y avait une raison plus profonde pour cela... Mais le fait était que la Chantrie de Denerim était vraiment unique en son genre. "Zéphyr partageait cela. Lui et moi... Nous avons eu quelques discussions à propos de ces lieux. Il en connaissait mieux l'histoire que moi ! Il disait que prier ici l'aidait à se ressourcer." En parler ainsi rendait encore plus surréaliste le fait qu'il ne soit plus là. Les souvenirs de Nesiris étaient toujours si proches... La vie tenait à si peu de choses. L'elfe le savait, et pourtant, ce simple fait la choquait à chaque fois.
Était-ce surprenant que le prince ai décidé de faire de cette ville sa dernière demeure ? De s'assurer que ce seraient les sœurs de Denerim qui s'occuperaient de son corps quand le temps viendrait ? Au final, c'était presque naturel.
-"Je suis désolée, je ne pense pas vous avoir déjà croisée ici... Est-ce la première fois que vous visitez Denerim ?"
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Nesiris Gallo
have courage & be kind
Au saumâtre qui perle des cils
Dénérim - flashback
« Adieu, toi que j'ai tant aimée, que j'aime tant encore, toi qui as rempli pour jamais ma vie d'amour et de douleur. Adieu, je pleure en écrivant ce mot. Adieu... »
Qu'il est étrange de se sentir ainsi soudainement liée à une parfaite inconnue, unie par cette connaissance qui aujourd'hui est alitée pour l'éternité. Cette Nesiris ne devait assurément pas être la seule Soeur à avoir coudoyé son aîné, mais pour l'heure, elle est celle qui était à ses côtés. A défaut d'avoir le reste de sa famille auprès d'elle pour larmoyer en choeur, elle a présentement cette sylphide de laquelle émanent attention et douceur. De quoi un tant soit peu lénifier les maux de son palpitant, c'est ce qu'elle aime chez les membres du clergé chantriste. L'arcane de laquelle ils sont ceints tranquillise et apaise comme nulle autre, du moins, telle est son impression. Elle prête donc un intérêt redoublé à la jeune femme qui comble sa curiosité, peu étonnée que Zéphyr n'ait pas fait ostentation de son nom de famille et de son patrimoine. Une fois la cuirasse de templier ajustée, d'aucuns ne sont plus que des paladins sans patronyme, égaux à chaque frère et sœur portant le même oriflamme. Peu leur importe d'être la progéniture de monarque, les Vaël ne sont éduqués que dans l'orgueil de leur piété et aucune autre. Fervents plus que vaniteux. Alors, elle sourit faiblement. « Ca ne m'étonne guère. » C'est après tout son exemple dont elle s'est inspirée, et elle-même n'évoque que très rarement son affiliation.
Ses prunelles obvient sur une ronde-bosse à l'effigie de la Prophétesse, tandis que l'elfe lui remémore que cette sainte dernière a vu le jour ici-même. Elle opine lentement du chef, considérant ce mysticisme qui règne en la Chantrie de Dénérim et la raison pour laquelle beaucoup d'ouailles s'en énamourent. Ce n'est qu'à l'écho du prénom de son frère qu'elle revient sur son tombeau de fortune, le reconnaissant tout entier dans les paroles énoncées. « C'est exactement ce qu'il me disait aussi... » Puis, la pieuse demoiselle l'interroge, à juste titre, fer de lance des Templiers, sœur de l'intéressé mais jamais aperçue en ces lieux en sa compagnie. « Non, ce n'est pas ma première venue. J'y ai séjourné par quelques fois, mais toujours en mission et donc occupée. Je ne suis entrée qu'une seule fois dans cette Chantrie, pour peu que vous étiez affairée ce jour-là, nous n'avons pas eu l'occasion de nous croiser. » Une moue navrée et désappointée vient orner son minois, maintenant que leur rencontre a lieu, elle aurait souhaité que cela se produise du vivant de Zéphyr. « Nous avions prévu d'y venir ensemble, à notre prochaine permission. Il tenait à me montrer la ville et me faire comprendre pourquoi il aimait tant Dénérim... » Une volonté qui ne s'exaucerait jamais.
Athéna s'interrompt dans sa tirade, subitement submergée par l'émotion, hoquetant même à l'aube de sa phrase suivante et plaçant son poing serré contre ses babines. Elle fait volte-face et s'éloigne de plusieurs pas, son échine soubresautant sensiblement alors qu'elle ravale les pleurs qui lui font violence pour sortir. Pudibonde de ses affects, il est laborieux pour la guerrière de faire montre de tant de sensibilité, quand bien même s'agit-il de la mort de son héros personnel. Elle prend une profonde inspiration, revient en direction de Nesiris avec la mine basse et irradiée par le chagrin. Elle se racle la gorge avant de reprendre. « Mes excuses... Pourrions-nous... » Elle choit tout à coup sur ses genoux, se prosternant presque devant la Soeur, mains jointes devant elle. « Pourriez-vous réciter une prière... J... J'ai besoin de sentir la grâce du Créateur, je vous en prie... »
Ses prunelles obvient sur une ronde-bosse à l'effigie de la Prophétesse, tandis que l'elfe lui remémore que cette sainte dernière a vu le jour ici-même. Elle opine lentement du chef, considérant ce mysticisme qui règne en la Chantrie de Dénérim et la raison pour laquelle beaucoup d'ouailles s'en énamourent. Ce n'est qu'à l'écho du prénom de son frère qu'elle revient sur son tombeau de fortune, le reconnaissant tout entier dans les paroles énoncées. « C'est exactement ce qu'il me disait aussi... » Puis, la pieuse demoiselle l'interroge, à juste titre, fer de lance des Templiers, sœur de l'intéressé mais jamais aperçue en ces lieux en sa compagnie. « Non, ce n'est pas ma première venue. J'y ai séjourné par quelques fois, mais toujours en mission et donc occupée. Je ne suis entrée qu'une seule fois dans cette Chantrie, pour peu que vous étiez affairée ce jour-là, nous n'avons pas eu l'occasion de nous croiser. » Une moue navrée et désappointée vient orner son minois, maintenant que leur rencontre a lieu, elle aurait souhaité que cela se produise du vivant de Zéphyr. « Nous avions prévu d'y venir ensemble, à notre prochaine permission. Il tenait à me montrer la ville et me faire comprendre pourquoi il aimait tant Dénérim... » Une volonté qui ne s'exaucerait jamais.
Athéna s'interrompt dans sa tirade, subitement submergée par l'émotion, hoquetant même à l'aube de sa phrase suivante et plaçant son poing serré contre ses babines. Elle fait volte-face et s'éloigne de plusieurs pas, son échine soubresautant sensiblement alors qu'elle ravale les pleurs qui lui font violence pour sortir. Pudibonde de ses affects, il est laborieux pour la guerrière de faire montre de tant de sensibilité, quand bien même s'agit-il de la mort de son héros personnel. Elle prend une profonde inspiration, revient en direction de Nesiris avec la mine basse et irradiée par le chagrin. Elle se racle la gorge avant de reprendre. « Mes excuses... Pourrions-nous... » Elle choit tout à coup sur ses genoux, se prosternant presque devant la Soeur, mains jointes devant elle. « Pourriez-vous réciter une prière... J... J'ai besoin de sentir la grâce du Créateur, je vous en prie... »
(c) DΛNDELION
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Au saumâtre qui perle des cils
Athéna & Nesiris
Gone. The saddest word in the language. In any language. ▬ Mark Slouka
Ainsi, Athéna avait déjà eu l'occasion de passer à Denerim, lors de missions pour l'Ordre des Templiers ; simplement, les deux femmes ne s'y étaient jamais vues.
Cela avait du sens. Nesiris passait beaucoup de temps dans la Chantrie, mais elle ne pouvait évidemment pas prétendre rencontrer tous les fidèles qui y entraient, sans exception. Et puis, la Templière avait peut-être fait sa visite avant même sa propre arrivée en Ferelden, auquel cas, elle n'aurait eu aucune chance de la croiser du tout...
L'histoire de la visite promise qui n'aurait désormais plus jamais lieu empli le cœur de l'elfe de tristesse. Zephyr aurait pu présenter ce lieu à sa sœur et partager son appréciation avec elle : au lieu de ça, il était parti à jamais, et tout ce que la jeune femme associerait désormais à cet endroit serait ces mauvais souvenir. Cela avait quelque chose de terriblement injuste - comme toutes les morts brutales, supposait-elle.
L'endeuillée avait du mal à contenir ses émotions - et du mal à les accepter, aussi, car quand les larmes perlèrent à la fin de sa tirade, elle s'éloigna prestement de Nesiris comme pour les lui cacher. La sœur ne la jugeait ni pour sa tristesse, ni pour sa pudeur : tout le monde vivait ses tragédies différemment... et tout le monde méritait la même compassion. Elle songea soudainement à son amie Briseis, qui avait perdu son amant et avait, elle aussi, partagé sa peine avec elle. Quelle ironie, se dit-elle, de se dire que les deux femmes appartenaient à deux camps opposés... Un mage apaisé trouvant la mort chez celle qui l'aimait, et un templier tué loin de chez lui dans une explosion meurtrière. Une princesse cachant ses larmes devant la tombe de son frère et une tavernière perdant le sommeil à cause de son deuil. Au final, la souffrance restait la même... Et c'était un triste constat, un de ces constats déprimants que Nesiris tentant habituellement d'éviter.
Mais elle avait passé quelques jours éprouvants.
Finalement, Athéna se retourna. Son visage semblait plus malheureux que jamais, plus expressif - sa barrière de pudeur et de bienséance venait sans doute de se lever. Et puis elle tomba à genoux devant elle, demandant - suppliant - pour une prière de sa part.
Cette soudaine démonstration d'émotions déstabilisa un instant Nesiris. Mais elle se reprit très vite. Si elle était entrée là, si elle avait interrompu la templière sans le vouloir, c'était peut-être tout simplement pour ça, pour la soutenir dans sa peine, pour lui permettre de laisser parler ses émotions sans les cacher. Alors, doucement, elle répondit : "Bien sûr. Bien sûr..." Elle connaissait bon nombre de prières apprises ici à la Chantrie ou ailleurs, précédemment, dans sa vie... Des prières pour touts les occasion, notamment, évidement, des prières pour les morts, les plus tristes de toutes, mais peut-être les plus importantes. "Je suis là pour ça." Elle s'agenouilla à son tour face à l'humaine et commença à réciter les mots qu'elle connaissait par cœur.
-"La Lumière lui fera traverser dans la paix
Les voies de ce monde et de l'au-delà.
Pour celle qui s'en remet au Créateur, le feu est son eau.
Tout comme le papillon de nuit voit la lumière et s'approche de la flamme,
Elle doit voir le feu et s'approcher de la Lumière.
Le Voile ne lui réservera nulle incertitude,
Pas plus qu'elle ne redoutera la mort, car le Créateur
Sera son flambeau et son bouclier, ses fondations et son épée."
Cette prière parlait d'Andrasté elle-même, bien sûr, mais bon nombre de gens à travers Thedas l'utilisaient pour pleurer leurs morts. Un chant triste mais emprunt d'espoir, que Nesiris avait toujours aimé... et récité ici, à la lumière des cierge, il semblait prendre tout son sens. Et même si elle ne pleurait pas, il était clair qu'elle la récitait avec sincérité et ferveur, cherchant comme tant d'autres un réconfort dans la piété.
Cela avait du sens. Nesiris passait beaucoup de temps dans la Chantrie, mais elle ne pouvait évidemment pas prétendre rencontrer tous les fidèles qui y entraient, sans exception. Et puis, la Templière avait peut-être fait sa visite avant même sa propre arrivée en Ferelden, auquel cas, elle n'aurait eu aucune chance de la croiser du tout...
L'histoire de la visite promise qui n'aurait désormais plus jamais lieu empli le cœur de l'elfe de tristesse. Zephyr aurait pu présenter ce lieu à sa sœur et partager son appréciation avec elle : au lieu de ça, il était parti à jamais, et tout ce que la jeune femme associerait désormais à cet endroit serait ces mauvais souvenir. Cela avait quelque chose de terriblement injuste - comme toutes les morts brutales, supposait-elle.
L'endeuillée avait du mal à contenir ses émotions - et du mal à les accepter, aussi, car quand les larmes perlèrent à la fin de sa tirade, elle s'éloigna prestement de Nesiris comme pour les lui cacher. La sœur ne la jugeait ni pour sa tristesse, ni pour sa pudeur : tout le monde vivait ses tragédies différemment... et tout le monde méritait la même compassion. Elle songea soudainement à son amie Briseis, qui avait perdu son amant et avait, elle aussi, partagé sa peine avec elle. Quelle ironie, se dit-elle, de se dire que les deux femmes appartenaient à deux camps opposés... Un mage apaisé trouvant la mort chez celle qui l'aimait, et un templier tué loin de chez lui dans une explosion meurtrière. Une princesse cachant ses larmes devant la tombe de son frère et une tavernière perdant le sommeil à cause de son deuil. Au final, la souffrance restait la même... Et c'était un triste constat, un de ces constats déprimants que Nesiris tentant habituellement d'éviter.
Mais elle avait passé quelques jours éprouvants.
Finalement, Athéna se retourna. Son visage semblait plus malheureux que jamais, plus expressif - sa barrière de pudeur et de bienséance venait sans doute de se lever. Et puis elle tomba à genoux devant elle, demandant - suppliant - pour une prière de sa part.
Cette soudaine démonstration d'émotions déstabilisa un instant Nesiris. Mais elle se reprit très vite. Si elle était entrée là, si elle avait interrompu la templière sans le vouloir, c'était peut-être tout simplement pour ça, pour la soutenir dans sa peine, pour lui permettre de laisser parler ses émotions sans les cacher. Alors, doucement, elle répondit : "Bien sûr. Bien sûr..." Elle connaissait bon nombre de prières apprises ici à la Chantrie ou ailleurs, précédemment, dans sa vie... Des prières pour touts les occasion, notamment, évidement, des prières pour les morts, les plus tristes de toutes, mais peut-être les plus importantes. "Je suis là pour ça." Elle s'agenouilla à son tour face à l'humaine et commença à réciter les mots qu'elle connaissait par cœur.
-"La Lumière lui fera traverser dans la paix
Les voies de ce monde et de l'au-delà.
Pour celle qui s'en remet au Créateur, le feu est son eau.
Tout comme le papillon de nuit voit la lumière et s'approche de la flamme,
Elle doit voir le feu et s'approcher de la Lumière.
Le Voile ne lui réservera nulle incertitude,
Pas plus qu'elle ne redoutera la mort, car le Créateur
Sera son flambeau et son bouclier, ses fondations et son épée."
Cette prière parlait d'Andrasté elle-même, bien sûr, mais bon nombre de gens à travers Thedas l'utilisaient pour pleurer leurs morts. Un chant triste mais emprunt d'espoir, que Nesiris avait toujours aimé... et récité ici, à la lumière des cierge, il semblait prendre tout son sens. Et même si elle ne pleurait pas, il était clair qu'elle la récitait avec sincérité et ferveur, cherchant comme tant d'autres un réconfort dans la piété.
▬ Gasmask
- ▲ MESSAGES : 1749
▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
▲ LOCALISATION : TEVINTER, CHEZ AURELIUS ARGENTO
Nesiris Gallo
have courage & be kind