LOST IN THE WILD (RONETH)

lost in the wild

Nymeria & Roneth

« We lost because we told ourselves we lost. »

Depuis son arrivée à Hautecime et plus spécifiquement à la Patte de Velours, Nymeria est parfois confiée en journée d'une tâche somme toute banale : faire quelques courses. Généralement accompagnée d'au moins l'une de ses comparses, elle s'est décidée à s'y rendre seule aujourd'hui, voyant bien que celles-ci étaient occupées ailleurs. Après tout, c'est une grande fille... Le hic, car il y en a en effet un, c'est son sens de l'orientation ; à coup sûr resté accroché à sa poche après être sortie du ventre de sa génitrice. Parfaitement consciente de ceci, la Trevelyan est tout de même vexée qu'on ne lui fasse pas assez confiance pour retrouver son chemin. Elle sait se débrouiller et tant pis si il faut mettre plus de temps ou faire des détours supplémentaires.

Sauf qu'elle aurait dû tourner à gauche. Elle en est sûre, désormais. Ce n'est pas malin mais pour sa défense, les bâtiments se ressemblent presque tous. D'ailleurs ceux-ci commencent à se faire rare, signe qu'elle s'est acheminée vers la bordure de la citée. Nymeria regarde derrière elle puis à nouveau devant avant de lâcher un long soupire. « Bon, tant pis, ce sera un gros détour. » Ses provisions toujours en main, la jeune femme n'aime pas revenir sur ses pas et pense savoir quel itinéraire prendre pour revenir au bordel. Pense seulement, oui. Dans la pratique, ce n'est pas aussi évident. Elle réalise trop tard - faute d'avoir rêvassé en route qu'elle s'est encore plus écartée après avoir tourné en rond et se retrouve désormais face à une grande plaine à la lisière d'une forêt. Les bâtisses sont pour de bon face à son échine. Ses doigts viennent masser son arête nasale tout en accompagnant un énième soupire. Exaspérée contre elle-même, elle est au moins enfin décidée à demander sa route au prochain quidam passant dans le coin, même si c'est tard. Seul du bétail est à proximité et à moins que ces bêtes savent parler, elle aura mieux fait de vraiment revenir en arrière. Le pire dans tout ça, c'est la nuit qui commence à tomber, l'obscurité qui doucement mais certainement imprègne les lieux, lui complique la tâche pour s'y repérer. Elle devrait déjà être rentrée depuis plusieurs heures ; Roneth et les autres doivent s'inquiéter.

(c) DΛNDELION

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Nymeria & Roneth

« We lost because we told ourselves we lost. »

Complaisance et satisfaction, le propriétaire de la pattes de velours aime bien contempler son acquis, ses acquis plutôt. S’asseoir tranquillement dans la salle principale, se faire servir un verre ou deux par ses propres employées, se faire séduire, apprécier, car après tout, l’argent, c’est lui qui le contrôlait. Les bottes sur la table, il pouvait enfin se satisfaire d’avoir enfin accomplis quelque chose d’intéressant, du moins pour lui, et ce même si on lui avait fortement recommandé de se débarrasser de l’établissement au plus vite, et pourtant, il ne pouvait se résoudre à le faire. La faute à ces dames qui se pavanent devant lui, et ce même si elles n’obtiendront pas la moindre pièce de lui ; car il ne pouvait pas coucher avec sa marchandise quand même. Tout comme il ne pouvait pas se servir de ses mabaris à ses propres fins. Comme c’était de fidèles bêtes, il ne pouvait pas ses les approprier entièrement, au risque de les voir resurgir et s’enfuir de chez leur nouveau maître. En fait, les putes, c’était comme les mabaris. Il fallait en prendre soin, certes, mais ne pas leur donner une raison de revenir, sinon ça causait des problèmes. Et il s’en était bien rendu compte avec l’une d’elle. D’ailleurs, elle n’avait pas fait long feu. Sans doute embauchée dans un bordel minable avec une clientèle douteuse ; tant pis pour elle. C’était idiot de tomber amoureuse du propriétaire de l’établissement où elle bossait. Que pensait-elle, qu’il allait prendre une femme qui s’était ouvert les cuisses pour la moitié de Hautecime? Pas question. Il avait quelques valeurs quand même, malgré ses activités dans le proxénétisme.

Mais, malgré sa vaine tentative de relaxer complètement en contemplant le fruit de son dur labeur, il constate que quelque chose d’unique, d’important manque à sa vision. Il met quelques secondes à réaliser que sa favorite n’est pas, et pourtant, elle devrait être avec les autres. Il sursaute, attrape l’une de ses employées doucement par le bras, puis la tire vers lui. ‘’Dis-moi ma jolie. Ou est passée Nymeria?’’ La jeune femme ricane, profitant de ce moment de rapprochement pour passer son bras autour de la nuque de Roneth. ‘’Eh bien...Il est possible qu’elle soit sortie. Vous savez qu’elle aime faire ses courses seule…’' Elle semble amusée, évidemment, elle ne doit pas la porter dans son cœur, puisqu’elle lui a volée au moins la moitié de sa clientèle. Les mains de Ron s’égarent vaguement sur ses cuisses, puis il dépose un baiser sur sa joue avant de la poser au sol et se diriger rapidement vers la sortie. ‘’Vous avez que vous ne devez pas la laisser sortir seule ! La prochaine fois j’organise une sortie de groupe afin que ça vous reste dans la tête.’’ Et il disparaît dans les rues de Hautecime.

Si il sait vaguement ou se diriger, il finit par recevoir quelques indications des marchands qui l’auront évidemment remarqués. Elle est facilement reconnaissable, surtout avec ce petit air perdu qu’elle arbore lorsqu'elle marche seule et qu’elle ne retrouve plus son chemin. Il finit par apercevoir sa silhouette égarée, près d’un champs, de bovins et d’autres animaux qui ne lui seront certainement d’aucune aide si elle souhaite rentrer. Soulagé d’avoir retrouver la principale source de son revenu - mais aussi parce qu’il l’apprécie quand même - il se dirige doucement vers la dame, en silence, tandis que la nuit commence à faire sa place. Lorsqu’il est assez proche, il se penche discrètement sur son épaule et murmure ; ‘’Alors, perdue?’’

(c) DΛNDELION

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Nymeria & Roneth

« We lost because we told ourselves we lost. »

C'est malin. Elle a l'air maligne. Face aux bovins, songeuse, comme si ils allaient lui indiquer la bonne direction afin de rentrer à la Patte de Velours d'un mouvement de tête... ou de queue, même. C'est complètement stupide et Nymeria lâche un énième soupire quand la scène s'incruste tout de même dans son esprit à la manière d'un rêve indésirable. Seule, elle est au moins certaine que personne si ce n'est encore une fois les bêtes ne risquent de l'observer dans cette situation cocasse. Elle est pressée d'être rentrée avec le travail qui l'attend ce soir, se demandant si elle aura le temps de prendre un peu de repos et de faire au minimum une toilette avant. Enfin, ce n'est pas en restant les pieds plantés à la manière de piquets sur place qu'elle sera rendue plus vite à la maison.

Décidée à revenir sur ses pas, la Trevelyan est interrompue quand elle sent une présence dans son dos doublée d'un murmure soudain et perturbant. Rien de tel pour qu'elle sursaute, s'agite et ne réalise que trop tard que son coup de coude amorcé par réflexe s'est planté dans l'estomac de Roneth. Mince. « Roneth ?! Tu m'as fait peur. Désolée. » Si elle montre au moins qu'elle n'est pas si sans défense qu'elle le laisse paraître, elle espère que son boss ne lui en portera pas préjudice. Heureusement que ce n'est pas sa magie qui s'est échappée de manière incontrôlable... D'ailleurs, si il est là, c'est qu'elle a définitivement trop tardé. Lui en veut-il ? La fille de joie pose sa main libre au niveau de son abdomen frappé plus tôt puis relève la tête vers lui. De l'autre côté ses sacs de courses pendouillent. C'est en songeant à ses premiers propos qu'elle reprend une mine vaguement vexée, ne pouvant vraiment prétendre le contraire... Mais elle reste têtue sur le sujet. « Je me suis permisse de faire un détour pour profiter du paysage... J'allais retrouver mon chemin, c'est certain. Mais merci de m'avoir retrouvée. » Autant ne pas lui demander l'heure qu'il est. Tard, elle s'en doute déjà. Peut-être le gérant pouffe-il intérieurement de sa tentative, de sa prise de confiance alors qu'encore une fois elle ne peut tromper personne : elle n'arrive décidément pas à s'y repérer à Hautecime. Ni vraiment ailleurs. Une preuve est évidente, Nymeria ne reconnaît même pas les alentours. Ils se situent là où ils s'étaient rencontrés la première fois.

(c) DΛNDELION

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Nymeria & Roneth

« We lost because we told ourselves we lost. »

Il pensait arriver comme un chevalier servant, le héro de ses dames, l’acclamation et les remerciements n’étant même pas un option. Mais il est simplement accueilli par un violent coups dans le ventre, la surprise et la douleur le fait se plier en deux, tousser, tandis qu’il regarde Nymeria comme si elle l’avait trahie. Il exagère peut-être un peu, avec un peu de chance il pourra s faire plaindre par la belle. C’est qu’elle frappe fort pour une fille. ‘’Je m’attendais à quelque chose de plus doux en guise de remerciement huhu.’’ Il se redresse doucement, se frotte le ventre et essai de reprendre contenance après cet affront involontaire. Heureusement, elle semble se sentir mal, tant mieux.

Il pourrait lui dire qu’il s’inquiète et qu’il ne veut pas que du mal lui soit fait, mais d’un autre côté, il risque bien plus financièrement en la perdant qu'émotionellement. Un sourire point quand même sur son faciès tandis qu’elle s’occupe de l'ausculter puis, en bon gentleman qu’il est, la déleste de ses sacs. Il ne faut pas trop qu’elle se fatigue, la soirée risquait d’être longue pour elle sinon. ‘’Profiter du paysage hun? On va dire que pour cette fois, je te crois. Mais pas trop souvent s’il te plaît? J’ai un commerce à gérer, alors si en plus je dois te perdre, je pense que je ne m’en remettrai pas.’' Il lui adresse un petit sourire contrit, puis regard autour de lui afin de se situer. N’est-ce pas l’exacte endroit ou ils se sont rencontrés? Il pourrait presque être flatté si il ne savait pas déjà que son arrivée ici n’est pas intentionnelle. Il souhaite quand même marquer le coup, la prend doucement par le bras pour qu’elle se retourne vers ce qui semble être une petite ferme au loin. ‘’Avoue, tu te sentais nostalgique de notre première rencontre et tu avais envie de te rappeler comment je t’ai sauver de la perdition?’’

Toujours avec son sourire, il descend sa main le long de son bras pour attraper sa main. Il avait une idée en tête avant de rentrer, et il avait préparé ça depuis un bon moment, alors autant en profiter pour lui montrer tout de suite.’’Nous sommes déjà en retard, lady, mais j’ai quelque chose pour toi qui pourrais très certainement te profiter. De toute façon, les filles savent très bien qu’elles ne doivent pas te laisser sortir, Rowena prendra ta place le temps que l’on revienne.’’ Il entrelace ses doigts avec les siens, puis la tire doucement vers lui afin qu’elle le suive vers la petite ferme au loin, gardant le secret sur ses intentions.

(c) DΛNDELION

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Nymeria & Roneth

« We lost because we told ourselves we lost. »

Réalisant le coup mal placé, Nymeria se félicite au moins de ne pas s'être emportée ailleurs, plus bas par exemple. C'était instinctif. Quand bien même elle regrette, la surprise amène souvent des réactions imprévisibles. La remarque de Roneth lui arrache d'ailleurs un petit sourire en coin. « Oh... Ça peut toujours s'arranger. » Ses mains glissent sur la zone malmenée, plus pour lui apporter un peu de douceur après ce choc qu'une réelle auscultation ; elle ne vient pas de lui planter une épée dans l'estomac, quand même. Et il la décharge de ses sacs, preuve qu'il n'est pas traumatisé pour si peu, mais il reste son patron. La jeune femme espère ainsi que ce petit accident ne lui portera pas préjudice à l'avenir. Il n'y a pas de raison, pas vrai ? Ce qui ne l'empêche pas d'être plus têtue qu'une bourrique et ne pas admettre qu'elle s'est réellement perdue. Sans surprise, son faciès paraît suspicieux, douteux. La connaissant, aussi. Elle s'attend à ce qu'il pouffe mais il n'en fait rien, affirme la croire. Pour cette fois. Rien de tel pour renforcer son sourire. Elle opine également du chef, se sentant un peu coupable de l'avoir inquiété et d'un autre côté... Nymeria se demande comment elle doit prendre ses dernières paroles. Il ne s'en remettrait pas d'un point de vue financier n'est-ce pas ? Ça et rien d'autre. Elle s'en doute, même si il ne le lui claque pas au visage.

Enfin, c'est l'heure de rentrer, suppute-elle. Prête à se remettre en route aux côtés de Roneth, elle affiche une expression surprise à la remarque à propos de l'endroit - ce qui la pousse à regarder plus attentivement autour d'elle. Déchiffrant les buissons, quelques arbres au loin, la ferme, avant d'avoir enfin le déclic. A croire que son inconscient l'a ramenée ici en raison d'une nostalgie inavouée. Muette quelques instants, c'est quand le tenancier de la Patte de Velours lui attrape la main qu'elle revient sur terre. Elle plonge ses prunelles dans les siennes, sa curiosité particulièrement attisée. Tirée vers la ferme au loin, elle s'interroge et l'interroge également. « As-tu quelque chose à me montrer ? » Ah c'est malin, la fille de joie ne pense désormais plus qu'à ça. Le mystère est gros, autant que l'est... Quelque chose, et elle doute qu'il l’emmène précisément là bas pour juste profiter de la vue depuis le bâtiment. Il ne risquerait pas de perdre du rendement pour rien.

Le chemin paraît bien long, l'habitation bien éloignée. Elle profite de sa proximité pour se pencher vers Roneth et plus précisément son oreille, où elle lui susurre quelques mots d'une voix suave ; désireuse d'en savoir plus. « Donne moi juste un indice... » Même avec le patron en personne, elle n'a guère de honte à user de ses tours ou de son charme. Il y a tant d'occasions pour apprendre et le temps où elle récoltait des informations chastement dans une bure lui semble si loin. Elle n'est pas sans regrets, son pincement soudain au cœur en témoigne même si elle ne laisse rien paraître.

(c) DΛNDELION

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Nymeria & Roneth

« We lost because we told ourselves we lost. »

Enthousiasme par son rôle de guide improvisé, il se garde bien de lui révéler ses intentions, jouant intentionnellement les hommes mystérieux afin d’attiser encore plus sa curiosité. Roneth savait se montrer aimable et généreux avec ses dames, mais il n’exagérait jamais, se posait des limites raisonnables, assez pour se faire apprécier, mais pas assez pour qu’elle y décèlent un autre genre d’attention. ‘’Bien sur que j’ai quelque chose à te montrer. Je pense que tu seras agréablement surprise. Tu es bien la seule à qui je peux faire ce genre de chose...Sans que ce soit mal interprété.’’

Car il avait déjà eu des problèmes. Très vague. Il n’était pas tenancier depuis longtemps, mais à ses débuts, par manque d’expérience, il s’était montré un peu trop chaleureux avec l’une de ses filles. Elle était bêtement tombée amoureuse de lui, et bref, l’histoire s’était assez mal terminée. Il s’en était vite remis, mais il se promettait de ne plus faire la même erreur, même si il flirtait dangereusement avec Nymeria, il avait confiance qu’elle ne finirait pas comme l’autre pauvre idiote.

Le bâtiment se rapproche rapidement, grossissant dans leur champs de vision. Plus ils approchent, plus les aboiements se font intense ; les mabaris sentent l’approche de Roneth, et surtout l’odeur de l’étrangère à ses côtés. Le dresseur finit par relâcher la main de la belle avant de s’élancer dans la pénombre du bâtiment. Le long des murs, des enclos enferment des mabaris dans un espace assez acceptable. Chaque espace est muni d’une porte menant à l’intérieur, et d’une trappe - verrouillée- menant à ce qui semble être un grand enclos extérieur. Évidemment, les chien aboient à la présence du dresseur, le sommant sans doute d’ouvrir les trappes afin de les laisser s’échapper. Mais il ne s'exécute pas. Il se dirige plutôt vers le fond de la grange, ou une mabari femelle semble avoir mis bas récemment. La chienne renifle doucement la main de l’homme avant de se dresser et de lui laisser le champs libre. ‘’Il veut mieux que tu restes derrière, elle ne fait pas confiance à grand monde. En fait, elle ne fait confiance à personne. Pas vrai fifille?’’ Il caresse la tête de la bête, puis semble fouiller dans le foin, cherchant définitivement quelque chose de précis.

Après plusieurs minutes de recherche, il finit par se redresser, portant visiblement quelque chose entre ses mains. ‘’T’es prête ?’’ Une petite boule de poile blanche immaculée gigote doucement entre ses mains tandis qu’il s’approche lentement. Ayant à peine les yeux ouverts, il laisse échapper quelques couinements, protestant contre l’humain qui le sort de son confort. Satisfait de son petit effet de surprise, le tenancier s’approche de la belle et lui tend la petite boule de poil. ‘’C’est un mâle. Albi. Il est aveugle. Mais je peux te jurer qu’il aura un sens de l’orientation phénoménal et qu’il sera entraîné vigoureusement. Juste pour toi.’’

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Nymeria & Roneth

« We lost because we told ourselves we lost. »

Loin de satisfaire sa curiosité, la nouvelle dose de mystère que Roneth glisse au sein de ses propos lui donne bien envie d'accélérer le pas. Elle n'en fait pourtant rien, restant à l'allure de celui-ci qui la mène bien jusqu'à ce bâtiment afin de lui montrer quelque chose. Quelque chose qu'il ne peut pas dévoiler à tout le monde. Bon sang, qu'est-ce c'est ? Ses tentatives pour délier ses lèvres lors de leur acheminement ne mène à rien, comme si il était immunisé ou elle trop impatiente pour être réellement dans son jeu de charme. De toute manière, des aboiements lointains parviennent bientôt à ses oreilles et s'intensifient à mesure qu'ils approchent. Un maigre sourire perle sur ses lèvres malgré l'incompréhension qui subsiste. La surprise est sûrement liée à ces chiens mais est-ce quelque chose qu'ils gardent, par exemple un trésor ? La jeune femme n'imagine pas que c'est plus simple que ça. Quoi que...

Elle découvre enfin les lieux sans dire un mot, observant les différents enclos sous les aboiements qui perdurent. Si elle n'est pas apeurée, elle n'est pas non plus totalement rassurée quand Roneth lâche sa main - mais elle lui fait confiance et continue de le suivre histoire de ne pas rester en arrière. Elle songe à lui demander ce qu'il fabrique, tant le suspens en devient étouffant, avant de découvrir le spectacle qui se déroule au fond de la grange. Une expression tendre se niche sur son faciès en comprenant rapidement qu'il s'agit d'une chienne ayant récemment mis bas. Nymeria est néanmoins avertie de rester à l'écart et c'est normal, elle n'est qu'une étrangère pour l'animal qui pourrait prendre sa présence rapprochée pour une menace. Cela ne l'empêche pas de préserver son sourire en observant de loin la scène. « Elle ne fait confiance à personne sauf à toi, je vois... Oh, ça bouge. » Le foin remue et ce n'est pas en raison du vent, c'est certain. Inutile d'être devin pour comprendre le trafic à l'intérieur où son boss engouffre déjà ses mains puis en ressort avec une prise. Celle-ci étant cachée au creux de ses paumes, elle arque un sourcil. « Prête pour ? »

C'est quand il arrive à sa hauteur que la fille de joie arrive à voir la boule de poils qui lui est présentée. Elle craque, c'est bien la première fois qu'elle est aussi proche d'un mabari nouveau-né et... d'une couleur unique. Blanc. Une fois celui-ci au creux de ses propres mains, elle concentre toute son attention visuelle sur lui même si elle écoute toujours ce qu'on lui raconte. Cet Albi, privé de la chaleur de sa botte de foin, compense en se réchauffant désormais contre elle. Nymeria ne l'en prive pas, au contraire, elle lui offre comme un cocon protecteur. Et clairement, elle ne s'attendait pas à une surprise de ce genre là... Inutile de feindre l'étonnement car elle reste bien bouchée bée quelques instants. « Albi... » Prononce-elle le regard toujours braqué sur le mabari albinos avant qu'elle ne le lève, plutôt émue. « Comment puis-je résister à cette magnifique boule de poils ? Je ne sais comment te remercier, tu fais tant pour moi. Merci. » Instinctivement elle est prise d'une envie de l'enserrer dans ses bras mais ces derniers sont déjà occupés. En remplacement, elle dépose plutôt un baiser sur la joue de Roneth puis caresse Albi, si petit, si fragile : elle l'adopte déjà. Il a beau être aveugle et différent de ses pairs - déficient les mauvaises langues diront, ces points font qu'elle s'attache encore plus. En un sens, c'est une condition d'exclu qui lui remémore la sienne.

Toujours est-il qu'une interrogation persiste dans sa caboche. La Trevelyan l'exprime, tout de même peu certaine d'avoir une réponse sincère ou entière. « Mais pourquoi juste pour moi ? » Elle a beau se perdre à chaque fois, elle suppute que ce présent n'est pas juste pour cette raison. Peut-être parce qu'elle rapporte beaucoup à la Patte de Velours, en parallèle ? C'est une possibilité. Afin de se préserver, elle balaie tout ce qui serait en rapport avec une affection spéciale à son égard.

(c) DΛNDELION

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Nymeria & Roneth

« We lost because we told ourselves we lost. »

Satisfait de l’effet de surprise, il regarde avec une légère émotion la boule de poil se blottir entre les mains de Nymeria. Quel spectacle adorable. Il s’était imaginé la scène de toute les façons possibles mais il avait été loin du résultat ici présent. En fait, même si c’était plutôt désintéressé, il ne pouvait pas se mentir à lui même; il était ravis qu’elle réagisse de cette façon et qu’elle soit si touchée. Après tout, en voyant le chiot, il avait directement pensé à la belle, un peu perdue, un peu égarée, différente par sa beauté et sa prestance et il n’avait pas pu faire autrement que de lui réserver ce compagnon. Et d’un autre côté si ça pouvait lui éviter de se perdre, ce n’était pas plus mal non plus. ‘’Me remercier? On verra ça plus tard.’’ Il ne peut s’empêcher d’avoir un petit sourire taquin, renforcé par le baiser qu’il reçoit sur la joue. Mais l’attention de la Trevelyan est toute dirigée vers le chiot qu’il vient de lui offrir.

Après tout, c’était normal, entre sa tronche et celle d’Albi, le petit avait l’avantage. ‘’Pour le moment, il restera avec ses frères et sœurs histoire de bien grandir et d’apprendre à marcher et se nourrir.’’ Car il n’était vieux que de quelques jours, après tout. ‘’Mais tu pourras venir faire les visites avec moi, il sera content de te voir. Enfin...De te sentir.’’ Puis vient ‘’LA’’ question. Pourquoi. Pourquoi donc lui offrait-il autant de présent, d’attention qu’aux autres filles. Il avait la réponse, mais ce n’était pas quelque chose qu’il souhaitait lui partager, et de toute façon, il était probablement complètement dans le déni. ‘’ Parce que tu es la préférée des clients, celle qui fait rouler mon affaire. Ma préférée - mais ne le répète pas aux autres, surtout à Rowena- ..’’ Il détourne même le regard, histoire de ne pas affronter ses grands yeux émus. Il ne ment pas, c’est certains, mais il ne dit pas tout non plus.

Entendant la femelle grogner, il se rapproche de Nymeria et reprend possession d’Albi, afin d’aller le rendre à sa mère. Il profite de cette interruption pour changer de sujet, tandis qu’il s’éloigne de nouveau dans le fond de l’étable. ‘’J’ai effacé ton tableau pour ce soir. Les filles vont prendre tes clients, il n’y en avait qu’un ou deux de mémoire.’’ Encore là, il ne voulait pas qu’elle pense qu’elle était privilégiée, il n’avait juste pas envie de passer la soirée seul, et de plus, elle avait la qualité de limiter sa consommation d’alcool. ‘’Pas que nos soirées me manquent mais...Ça fait longtemps.’’ Il dépose Albi parmi les siens et reviens auprès de Nymeria, les mains vides. ‘’Évidemment si tu as mieux à faire….Je comprendrais…’’ Il roule des yeux et sourit doucement ; comme si c’était possible de refuser un tête à tête avec le grand patron. Aucune fille ne lui refusait, et ce n’était pas demain la veille qu’il permettrait que cela arrive.

(c) DΛNDELION