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Jeu 7 Sep - 23:29


requiem  

Le corps tranché, il sentait peu, presque plus. Le gout du sang dans la bouche, métallique, atteignant ses lèvres depuis sa gorge, alors qu'il le crachait; la douleur, terrible, lancinante, qui le prenait peu à peu. La chaleur, s'échappant de son ventre, dégoulinante, poisseuse entre ses mains sur sa blessure. Et puis le froid, soudain, comme le sol alors que ses jambes se dérobèrent sous son poids; mais il ne sentira pas longtemps, il ne souffrira pas trop, car bien vite, le noir sera là, et plus rien.

Plus tôt dans la journée.

Son enquête s'était taillée une forme dans la roche; elle n'avait pas été facile; peut-être la moins facile d'entre toutes. Une des plus dangereuses aussi. Il avait beau avoir affronté un démon il y a peu, ce n'était au final qu'une menace palpable. Celle qu'il traquait était invisible, et Armand pouvait parfois sentir son souffle dans le creux de son cou, comme le murmure de la mort qui lui annonçait de prendre garde. Il en avait eu un avant-goût quelques temps plus tôt à Denerim; et la cicatrice traversant son bras et sa main en était un souvenir. Elle avait bien guérit, grâce aux soins précieux et rapides de Nesiris, et il avait pu retourner au combat assez rapidement; pour se retrouver à nouveau blessé, plus gravement. Cela faisait déjà deux fois qu'Armand frôlait la fin en l'espace de quelques semaines; il le faisait désormais à nouveau, sans crainte. On lui avait enseigné à ne pas se laisser emporter par la peur de la mort. Un Chercheur devait être capable de se détacher de toute chose, même de l'amour sans fin qu'il portait à sa famille, afin de se dévouer, coprs et âme, à sa cause. Armand s'estimait être un bon Chercheur, même si  les de Lydes gardaient une place prépondérante pour lui. Mais il y avait des moments où il devait laisser son affection pour les siens loin derrière afin d'accomplir son devoir, et ses danses avec la mort étaient certaines de ces occasions.

Il savait parfaitement où trouver l'assassin qu'il recherchait; cela faisait des mois qu'il enquêtait sur la chose, sur ces corps retrouvés, sur ces disparitions; depuis que trop de Chantristes avaient disparus pour qu'une coïncidence soit offerte, depuis que des preuves soulignent que l'ennemi pouvait venir de l'intérieur. D'abord discret, puis poussant de plus en plus loin, se laissant voir. Son but avait, depuis le début, été de se jeter dans la gueule du loup. Sa mésaventure à Denerim lui avait prouvé qu'il avait bon. Il ne lui manquait qu'un nom; un visage, c'était tout. Depuis quelques jours, il avait coincé son homme, car il savait cela avec certitude. Ce dernier ne pouvait plus rien fait sans avoir Armand aux trousses, à quelques pas parfois. Halamshiral s'était révélée, et le Chercheur n'avait pas hésité à remettre son masque, à se replonger dans le jeu, et à obtenir ce qu'il lui fallait. La confrontation allait se faire, une arrestation aussi, si la chance s'offrait à lui. Il ne fallait pas penser à l'option inverse. De toute manière il avait laissé, en sécurité, un dossier présentant tout ce qu'il savait. Si il échouait aujourd'hui, un autre reprendrait son travail et le meurtrier finirait par être puni. Il avait foi en son Ordre pour cela.

Dans l'obscurité de la nuit, légèrement embuée, il pénètre dans une grande et vide bâtisse; l'une de ces demeures de nobles, occupée seulement l'hiver, dont la ville est pleine. Son masque cache ses traits mais pas ses sens. Dès ses premiers pas, il sait qu'il n'est pas seul; la pièce est immense, pleine de colonnes et de miroirs, son reflet est mille fois présent, dans une ambiance oppressante, mais Armand ne reculera pas maintenant, peu importe le prix.
"Sortez de votre cachette, Mantorok, je sais que vous êtes là. Vous ne m’échapperez pas plus longtemps." La voix sonne, elle essaye de se faire sûre et déterminée. Les dés sont jetés, son destin est entre les mains du Créateur plus qu'en sa propre assurance. Il sait combien son adversaire est dangereux, mais le devoir et la sécurité des siens et de la Chantrie passe avant tout.



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Mer 13 Sep - 12:06




Requiem

My dream is to create a masterpiece that nobody ruins by understanding it

   Pour la première fois de sa vie, Lachlan a la détestable impression que les choses commencent à lui échapper. Les ficelles qu'il était jusque là le seul à tirer lui glissent entre les doigts, et il n'y a rien qu'il puisse faire contre ça ; il le sait. Comme toujours, il accepte les choses avec fatalisme. S'il doit en être ainsi, très bien. Ce n'est pas lui qui choisit son avenir, son destin a été écrit par les Anciens Dieux avant même sa naissance, il en est persuadé.
Néanmoins, ça ne l'empêche pas de vouloir débarrasser son chemin du dérangeant obstacle qui est venu s'y fourrer. Une épine dans son pied, ni plus ni moins. Les Chercheurs n'ont jamais constitué de réelle menace à son encontre, le Templier s'assurant de ne commettre aucune erreur, camouflant ses crimes à la quasi-perfection. Malgré tout, d'infimes détails pouvaient être découverts, et ces maigres indices, mis bout à bout par un esprit brillant, pourraient conduire à sa perte. Jusqu'à présent, aucun ne s'est révélé à la hauteur du défi. Aucun... Jusqu'à ce qu'un certain Armand de Lydes reprenne l'enquête. Il s'approche. Lentement mais sûrement, Lachlan le sait. Il finira par faire un faux pas de trop, et ce sera la chute. Or, il ne peut pas se le permettre, pas encore.

Voilà pourquoi l'assassin, sous le couvert de son pseudonyme Mantorok, se trouve en ce moment-même à Halamshiral, dissimulé dans une demeure vide. A Denerim, il l'avait manqué de peu. Ici, il achèverait son travail. Dissimulé dans l'ombre, après avoir pris soin d'éviter les reflets des innombrables miroirs que contient cette pièce, il reste aux aguets. Sa proie vient de pénétrer à sa suite dans la salle, il entend ses pas sur le sol dallé. Ils résonnent, dans l'immensité du lieu. Voilà que le Chercheur le provoque, à présent. Un rictus amusé vient tordre les lèvres de Lachlan. A quoi s'attend-t-il ? Qu'il se lance, en réponse, dans un long monologue dévoilant jusque dans les détails les plus petits aspects de son plan ? Certainement pas. Déjà, il faudrait qu'il en ait un, de plan. Ce n'est pas le cas. Ce n'est pas lui qui dirige, ce n'est pas lui la tête pensante. Dans son esprit, il lui semble percevoir le grondement sourd d'Urthemiel, rouler comme le tonnerre encore lointain. Sa volonté est claire, Elle le veut mort sur l'heure. Très bien.

Les prunelles bleues du Templier se mettent à fouiller les alentours du regard, à la recherche de quelque chose à utiliser. Pour l'instant, il n'est pas question de se risquer dans un face à face avec Armand. Bien qu'il n'ait aucune peur de trouver la mort dans un duel en bonne et due forme, il préfère affaiblir son adversaire avant d'éventuellement envisager d'aller au contact. Simple question de bon sens. Et puis, soudain, ses yeux accrochent une silhouette aux infinies ramifications, qui pend du plafond. Un lustre en cristal. Et, par pure chance (Lachlan vous dirait par volonté des Dieux), il se trouve que le Chercheur n'est pas loin de passer en dessous. Parfait.
Ni une ni deux, l'assassin profite des ténèbres régnant dans la salle, derrière chaque pilier, pour se glisser aussi silencieusement et rapidement que possible vers la solide corde qui maintient l'ornement en l'air. Là, après avoir rapidement observé le système d'attache, il opte pour la solution qui sera à son sens la plus efficace. A savoir, il casse le mécanisme d'un solide coup de pied, ce qui libère brutalement le cordage.

Le lustre chute, s'écrase en contrebas et s'éparpille en un millier d'éclats tranchants. Si Armand ne se trouve pas directement sous le mastodonte de verre lorsque celui-ci est tombé, sûrement aura-t-il été touché par quelques fragments. Du moins Lachlan l'espère-t-il.
Ceci dit, il se trouve à présent à découvert, ce qui lui convient pas le moins du monde. Aussi disparaît-il rapidement par une porte voisine, pour retourner se tapir dans le coin d'un couloir, attendant de voir ce qui va suivre.

.SHADOW
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Mer 20 Sep - 12:47


requiem  

Armand n’avait pas besoin de voir pour savoir qu’il n’était pas seul ; plus que l’instinct, il y avait comme l’écho d’une seconde présence, dissimulée dans l’ombre. L’assassin n’allait pas se révéler, cela aurait été trop facile ; il n’était pas dans l’un de ses romans, où les mauvais se perdent dans de long monologues visant à expliquer point par point leurs raisons et plans. Mantorok en avait-il seulement, un, de plan ? Armand n’en était pas certain ; il s’était perdu dans de nombreuses recherches, avait écrit moult feuilles pour essayer de comprendre. Si le mode opératoire était d’une certaine manière, le choix des victimes semblait plus chaotique ou en tout cas aléatoire. Mais voilà, Armand n’était parti de rien, de morceaux vagues, jusqu’à former quelque chose de plus cohérent. Il s’était plongé comme il le faisait trop souvent jusqu’à en oublier de respirer dans le modus operandi, pour essayer de comprendre, ou au moins de retrouver. Peut-être que cette fois, il s’y noierait. Mais la folie de l’aléatoire de la chose l’avait inquiété ; ne pas pouvoir prévoir, anticiper, il y avait là un danger certain, et si il en était conscient, Armand devait avouer, malgré toute sa prudence, ressentir comme en lui un certain frisson ; ce n’était pas forcément la peur de tomber perdant à ce petit jeu, mais également celui de la chasse. Il le savait, sa vie, comme d’autres était en jeu.

Comme pour lui donner raison, un bruit singulier se fit en haut de sa tête, qu’il leva juste à temps pour voir l’immense lustre abandonné tomber en sa direction. Reflexes nés d’un long entrainement, protégeant également son corps et visage de sa cape, il évita de peu de fini écrasé ou percé de cristal ; ce n’était pas passé loin et si des éclats l’avait touchés, ils n’avait eut d’effet contre son armure, toute neuve d’ailleurs, la dernière ayant brulé il y a peu. Un bruissement de tissu du côté d’un couloir attira son attention, et alors qu’il savait se précipiter dans la gueule du loup.
La pièce ne connaît de lumière, les seuls habitants de la demeure étant la poussière et les draps protégeant les meubles ; Armand prend garde, se déplace dans le silence religieux que lui impose le vide, restant près des murs ; il lui semble apercevoir une silhouette, il se rapproche mais pas trop, se cachant derrière une bibliothèque privée de ses livres. Il a pu noter l’écho présent dans les lieux presque vides, dissimulant la réelle provenance de ses pas mais également de celui qu’il traque.

Le Chercheur va cependant sentir quelque chose d’étrange ; une impression connue, un sentiment qu’il n’ignore pas. La personne qu’il traque sent le lyrium ; il le ressent de par ses capacités. Il pourrait l’enflammer de suite, arrêter le meurtrier sur le champ ; mais la vision des mages décédés quelques semaines plus tôt le hante ; une personne aussi tordue que Mantorok pourrait très bien avoir un lien avec un démon, pour ce qu’il en sait, et il n’est pas de taille à en affronter un seul, pas maintenant. Et il y a autre chose qui l’en empêche ; il a besoin de savoir, de tout entendre d’un esprit clair, et pas soumit à la douleur. Profitant de l’écho des lieux, l’épée à la main, la prudence devenue relative, le cœur propulsant l’adrénaline en son corps, il théorise.
« Vous êtes un utilisateur de Lyrium, je peux le sentir, vous ne pourrez plus vous cacher longtemps maintenant…et je pense que vous êtes également un Templier. » Tant de détails accumulés qui lui offrent cette information ; leur rencontre à Denerim étant un réel atout ; il en avait récolté une blessure certes, mais qui lui avait donné avait clairement un entrainement martial. « Vous ne trahirez plus les paroles d’Andrasté et votre Ordre bien longtemps, je vous arrêterai. » Il avait mit toute la certitude possible dans sa voix, car c’est ainsi qu’il voulait les choses, mais Armand ne se dupait pas. Il touchait certes la vérité du bout des doigts, mais la mort était toute proche, comme un gant noir par-dessus cette dernière.



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Mar 26 Sep - 23:03




Requiem

My dream is to create a masterpiece that nobody ruins by understanding it

   Un sentiment bien particulier s'est emparé du coeur de Lachlan depuis le début de cette traque dans les rues soigneusement pavées de Halamshiral. La peur ? L'appréhension ? La contrariété ? La colère, peut-être ? Non, pas le moins du monde. Des frissons parcourent bel et bien sa peau, mais ils ne trahissent aucune crainte ; plutôt de l'excitation. Celle que ressent le chasseur qui s'apprête à relâcher la corde de son arc, du fauve qui se ramasse sur lui-même pour s'abattre de toute sa stature sur sa proie. Tuer est devenu un plaisir coupable pour le Templier à la morale distordue par les voix qui résonnent en quasi permanence au sein même de son esprit. Les premières fois ont été difficiles. Parfois, il ressent encore de l'hésitation, face à certaines personnes, certains visages qu'il connaît et a appris à aimer. Mais les ordres de Lusacan et Urthemiel sont plus forts que tout, les sacrifices qu'ils exigent sont des besoins impérieux que rien ne peut remettre en question. L'homme respectable qu'il aurait pu devenir, qu'il avait tenté de devenir, s'est noyé au milieu des murmures depuis longtemps.

La voix de sa prochaine victime résonne une nouvelle fois dans les longs couloirs de la demeure vide. Cet accent orlésien... L'expatrié tévintide commence à en devenir malade, à force de l'entendre à longueur de journée. Et ces masques. Ces satanés masques. Combien de fois il a rêvé de les leur faire bouffer ? Beaucoup trop pour les compter. Peut-être qu'il le fera avec ce Chercheur. L'idée lui arrache un rictus sardonique. Une envie que ses mots ne vont pas apaiser, au contraire. Le sourire de Lachlan se mue en grimace contrariée. Armand, cher petit Armand... Bien trop intelligent pour ton propre bien. Et trop téméraire. L'avertissement de Denerim n'a pas suffit à l'écarter. Mais quelque part, si ça avait été le cas, il aurait été déçu. Armand de Lydes est son premier adversaire de valeur. Il lui ferait donc l'honneur et la grâce de lui accorder une agonie rapide.

La respiration tranquille, silencieuse, ramassé dans un coin d'obscurité où il se fond à merveille, Lachlan se tient prêt à passer à l'assaut à la moindre ouverture... Qui se présente plus vite qu'il ne l'aurait cru. L'attention du Chercheur accaparé par un point flou, plus loin devant, il passe presque pratiquement devant le Templier, sans le voir. Parfait.
Vif comme l'éclair, l'assassin bondit comme un diable hors de sa boîte dague en main, et très au courant de la structure d'une armure, n'hésite pas même l'ombre d'un instant. La lame s'enfonce dans la chair tendre de la taille de sa cible. Il prend le temps de savourer la sensation quelques secondes, et se sent suffisamment bravache pour glisser dans un souffle :

- Tes dieux ne sont pas les miens. Je ne peux pas trahir une divinité en laquelle je ne crois pas. Essaie donc de m'attraper, moineau.

Le poignard arraché à la chair sanguinolente, Lachlan s'écarte vivement d'une bonne dizaine de mètres. Là, il prend le temps de nettoyer l'alliage contre l'un des draps couvrant les meubles de la vaste bâtisse, puis range soigneusement l'arme à sa place originelle. Ses prunelles céruléennes se portent à nouveau sur Armand, impatient de voir quelle serait sa réaction.

.SHADOW
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Mar 26 Sep - 23:30


requiem  

Il avait trouvé plus fort que lui; Armand n'était qu'humain, il commettait des erreurs, laissait son attention disparaitre parfois, et cette fois il n'aurait pas dû; il ne l'avait pas vu, pas senti; et pourtant ses sens étaient aiguisés, il était à l'affut du moindre mouvement. Mais si Armand n'avait pas vu le coup venir, c'était car le vérité était simple et claire. Ici, il n'était plus le chasseur, il était la proie. Ne l'avait-il pas été depuis le début, au final ? Son ennemi le connaissait mieux que l'inverse, il avait su plonger sa lame dans la partie la plus faible de l'armure, partie où la chair brulée se remettait à peine de la dernière imprudence d'Armand. Le coup lui arracha un cri, lui coupa le souffle, alors que le liquide poisseux sortait de la plaie. Il tombait mal, très mal car il lui avait été porté au moment même où Armand allait utiliser ses capacités de Chercheur pour empêcher l'autre de bouger, au seul moment où au final, il avait voulu se montrer prudent; c'est ce manque de concentration, attirée par une autre tache, qui aurait pu lui être fatale. Peut-être qui lui serait fatale, d'ailleurs. Il avait pu sentir le mouvement de la lame dans son flanc, qui en plus de trancher les chairs, s'y était plantée avec ce qu'il pouvait deviner comme un malin plaisir. Cette personne devait être arrêtée; il serait peut-être sa prochaine victime, mais Armand ferait tout ce qui lui était possible pour être le dernier, si cela devait être son destin.

Son ennemi en face le jaugeait; oui, vraiment, il était devenu la proie, il pouvait le sentir à travers tout son corps, la douleur ne faisant que renforcer le message. "Fuis." "Vis." Mais il ne pouvait obéir à ces instincts; il avait fait des voeux, il avait des engagements, têtu, fidèle, peu importe, Armand n'arrêterait pas, même si les portes de la mort s'ouvraient lentement devant lui.
Sa main gauche sur le flanc blessé, tachant vaguement d'arrêter le sang chaud et épais de couler depuis la plaie, même si il traversait ses doigts, laissant sur le sol des goutes rondes et rouges. Armand ne se tourna pas vers son prédateur; la proie n'allait pas fuir, trop de bravoure ou de folie, mais elle avait un plan. D'un coup de pied puissant, il fit basculer la grande bibliothèque de bois, qui tomba sur une autre et encore et encore, brisant meubles et statues. Le meurtrier n'était pas sur le chemin du chaos du mobilier, mais le bruit avait été frappant et il hurlait encore dans toute la demeure. Très vite, des gens viendraient. Et ça serait la fin, d'une manière ou d'une autre.
"Vous êtes doué, mais vous avez fait une erreur; vous avez parlé." Il avait entendu ce murmure à son oreille; les propos n'étaient pas les seuls indices, il y avait quelque chose de plus direct, de plus clair, plus encore qu'un visage, le dernier morceau du puzzle. "Lachlan Valerius. L'accent de Tevinter, dur de s'en débarrasser ?" La révélation se faisait alors que le silence était revenu, mais il savait que bientôt, l'endroit grouillerait de monde, ou de gardes, ou qu'en tout cas, ils ne seraient plus deux bien longtemps. "Même si je meurs ce soir, d'autres viendront; vous ne pourrez toujours fuir, Valerius; vos crimes vous rattraperont toujours" et malgré sa blessure, la main toujours sur le flanc, Armand prit son épée à la main et la pointa vers le meurtrier. Dernière danse peut-être; pour l'un des deux en tout cas, c'était une chose certaine.



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Mer 27 Sep - 0:27




Requiem

My dream is to create a masterpiece that nobody ruins by understanding it

    Les augures ne sont pas bons pour le Chercheur. Frappé par la lame de Lachlan à environ une demi-main sous les côtes, son sang s'écoule lentement mais sûrement hors de ses veines. Malgré la masse imposante et assez impressionnante du Templier, la force brute n'est étonnamment pas son mode d'attaque préféré. Sa silhouette reste malgré tout féline, souple. Très agile, Lachlan sait tirer tous les avantages de son excellente condition physique. Les frappes chirurgicales, vives, par surprise la plupart du temps, c'est son dada. C'est ce qu'il préfère par dessus tout. Il y a une indescriptible satisfaction à ravir la vie de quelqu'un sans que ladite personne n'ait même pas la plus petite idée de ce qui a pu lui arriver.

En face de lui, Armand titube quelque peu sous la douleur, mais il tient bon. Solide comme un roc malmené par la tempête. Intérieurement, l'assassin jubile. Voilà que ça devient de plus en plus intéressant. Sans vraiment s'alarmer, il assiste à l'effondrement des lourdes bibliothèques, qui causent pourtant un raffut de tous les diables. Cependant, la seule chose qu'il trouve à y rétorquer, c'est un haussement de sourcil envers le Chercheur. Vraiment ? Il a besoin de rameuter des intrus ? Bien que contrarié, Lachlan préfère ignorer l'affront.
Finalement, son nom est énoncé. Le vrai, pas son pseudonyme de Mantorok. Un sourire irrépressible vient étirer ses lèvres, tandis qu'un doux rire s'en échappe. D'un geste de la main, il fait tomber le rideau, repoussant en arrière la capuche de son long manteau sombre. Son visage ainsi révélé, c'est posément qu'il tire sa propre lame de son fourreau, sans le quitter du regard un seul instant.

- Que veux-tu, j'ai ma patrie dans la peau. Je n'appelle pas ça une erreur, Armand. L'un de nous deux ne survivra pas à cette nuit. Dans un cas comme dans l'autre, que tu ais connaissance de mon accent ou même de mon identité n'aura plus aucune importance. Ceci dit... Laisse-moi te remercier pour la passionnante chasse que tu m'as offerte.

Sitôt ces mots prononcés, Lachlan s'élance en avant. Usant de son élan et de son avantage en terme de masse pure, il prend une avance qui sera fatale au de Lydes. Les mouvements plus libres, plus lestes, car non engoncé dans une dizaine de plaques de métal, le Templier glisse son épée sous le plastron de sa future victime. L'acier crisse contre l'acier. La lame tranche les chairs d'Armand avec une facilité déconcertante.
Néanmoins, Lachlan perd bien vite son sourire. Dans un réflexe de survie, ou un dernier coup d'éclat, son adversaire lui a dérobé sa dague pour la retourner contre lui. Une profonde entaille lui est infligée, de la moitié de l'avant-bras environ jusqu'au dos de sa main droite. Un grondement de douleur lui échappe, il serre les dents et en guise de vengeance, enfonce un peu plus encore son épée à travers le giron d'Armand.

Il aurait aimé l'achever plus proprement que ça. Mais soudainement, le temps lui manque. Des voix résonnent dans le hall de la demeure. S'élevant comme en écho, le chuchotis de Lusacan se fraie un chemin jusqu'à son oreille. Va-t-en, abandonne-le à son sort. Lachlan ne cherchera donc pas plus loin. L'arme est abandonnée sans même qu'il prenne la peine de la retirer du corps où elle se trouve encore fichée, et il prend la fuite vers l'arrière de la bâtisse. Là, il rejoint l'une des nombreuses portes de services destinées aux domestiques ; Mantorok disparaît au coeur de la nuit, ne laissant derrière lui qu'un cadavre en devenir.

.SHADOW
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Mer 27 Sep - 0:44


requiem  

L'arrogance de son ennemi est charmante, elle sort au bon moment, scénaristiquement c'est parfait, ça le serait encore plus si la situation n'était pas critique, si le bon s'apprêtait à vaincre sur le mauvais; mais le monde est faire de nuances, et les personnes qui travaillent pour ce qui semble être bien ne sortent pas toujours gagnantes. Armand le sait, Lachlan a raison, un d'entre eux n'en sortira pas en vie; et il n'a pas besoin de trop penser pour savoir que c'est lui; il a laissé des notes, il est venu préparer, Armand savait qu'il risquait de mourir ce soir; et pourtant le regret était grand. Sa famille, ses amis à qui il n'avait pas fait de véritables adieux, laissant la tâche à un autre, un peu comme un lâche; celle à qui il n'avait pas eut le temps d'avouer tant de choses également. Il regrettait de ne pas avoir prit plus de temps pour faire ses adieux, pas ce qui l'avait mené à devoir en faire.

Son armure, encore une fois, est un obstacle; il n'a pas le temps d'utiliser son épée, trop handicapé par les plaques et sa blessure précédente. La lame qui le traverse lui arrache un cri, lui vole un souffle, mais il serre les dents et attrapant la dague à la ceinture de son adversaire, il la plonge dans son bras, dans sa main, lui laissant une trace similaire à celle qu'il a reçue de la même personne un mois plus tôt. C'est la première fois peut-être qu'il peut sentir un vague avantage sur Valerius, mais c'est trop tard, car Armand a perdu, pourtant il le sait, c'est l'attitude du Tevintide, cette assurance de sortir victorieux de tout, qui finira par le mener à sa perte. Du bruit se fait entendre, la compagnie qu'il désirait arrive, mais il est probablement trop tard; Armand ne peut qu'observer l'Assassin lui échapper pour peut-être la dernière fois; sa main lâche la dague, pour aller se poser sur le bout de l'épée qui le traverse; ce n'est pas la chose à faire, mais il ne veut partir embroché comme du bétail, alors il la retire d'un coup sec, suivant le chemin de l'entrée pour limiter le pire, même si c'est inutile. Le choc du métal teinté de rouge se fait entendre et il porte enfin les yeux sur son corps, constatant l'arrivée de la peur, celle surtout, de n'avoir pas pu faire plus.

Le corps tranché, il sentait peu, presque plus. Le gout du sang dans la bouche, métallique, atteignant ses lèvres depuis sa gorge, alors qu'il le crachait; la douleur, terrible, lancinante, qui le prenait peu à peu. La chaleur, s'échappant de son ventre, dégoulinante, poisseuse entre ses mains sur sa blessure. Et puis le froid, soudain, comme le sol alors que ses jambes se dérobèrent sous son poids; mais il ne sentira pas longtemps, il ne souffrira pas trop, car bien vite, le noir sera là, et plus rien.



FIN DU RP.



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