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Jeu 9 Aoû - 22:02

Waiting for a new life
Aurelius & Rhea
Are you healed Or are you still just reeling? Are you fine? Have you found a way to escape? ▬ Muse

Cela faisait moins de vingt minutes que Rhea Pavus attendait le retour de son document, mais elle avait l'impression que ça faisait des heures.

Dans son enfance, comme toute bonne fille d'altus, elle avait appris le fonctionnement du gouvernement tévintide et les multiples fonctions de l'ambassade de Minrathie. C'était ici que l'on trouvait le siège de l'Archonte, ainsi que le Magisterium, lieu de pouvoir tévintide par excellence ; c'était aussi là que se rassemblait le moins important Publicanium, sans réelle influence et pourtant toujours actif... Et aussi là, plus anecdotiquement, que se gérait une bonne partie de la paperasse de l'empire, y compris, par exemple, les questions d'héritage compliquées.

C'était pour ça qu'elle était là ce jour là.

Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus mis les pieds à l'ambassade. La dernière fois, elle n'était encore qu'une enfant... Encore susceptible de découvrir sa magie, encore considérée, malgré sa santé fragile et sa surdité naissante, comme une héritière correcte pour Nerva Pavus. Visiter les fastueux bâtiments lui avait alors laissé une forte impression, leur ancienneté et leur grandeur lui donnant l'impression de faire partie, avec sa famille, de quelque chose d'important.

Mais les années avaient passé. Et Rhea s'était révélée être une soporati - non seulement ça, mais une soporati handicapée, défigurée, une vraie incapable. Bref, une fille indigne de son nom de famille... et tout avait été fait pour la faire sortir des consciences. Elle était la honte de ses parents, une épine dans le pied de tous les Pavus, planquée loins des regards à Qarinus dans l'espoir de la faire oublier.

Les années passant, elle avait fini par faire une grande croix sur tout ce noble héritage perdu. Entre colère et amertume, elle s'était persuadée qu'elle n'en avait jamais voulu à la base. Qu'ils aillent tous au Diable ! Et quant aux si impressionnants bâtiments de l'Ambassade... Eh bien, elle avait réellement cru ne plus jamais y remettre les pieds. Plutôt crever, aurait elle encore répondu quelques semaines plus tôt ! Et pourtant... les choses avaient changé.

Une semaine plus tôt, sa mère avait disparu. Peut-être était-ce là l'événement le moins surprenant de ces derniers jours. Car ça avait été une semaine compliquée, c'est le moins qu'on puisse dire. Rhea était tombée malade - non, elle était tombée sous l'effet d'un sort... ou, non, sous un charme... enfin, qui pouvait réellement le dire, dans le fond... Elle avait vécu cette... transformation, cette métamorphose, et quand elle était revenue à elle, sa mère avait disparu. Déclarée morte, victime d'un accident de magie, emportée par une expérience ayant mal tourné. Disparue... aussi soudainement qu’imprévisiblement. Rhea avait songé, bien sûr, à la relation possible entre ce décès et sa propre "crise"... Elle se souvenait vaguement de rêves impliquant sa mère, durant ces trois nuits difficiles. Avait-elle causé cela ? Rhea n'était pas sure de vouloir le savoir.

L'héritage avait été une autre surprise. Rhea s'était plus ou mois persuadée que sa famille l'avait complètement rayée de tout testament imaginable. Peut-être aurait-elle remarqué, en y prêtant plus d'attention, que sa mère tentait tant bien que mal de lui offrir de l'affection et du support, depuis quelques mois ? Mais elle était bien trop bornée pour le reconnaître... Et donc, l'arrivée du notaire, qui lui avait annoncé que la demeure de Qarinus lui appartenait désormais, l'avait prise de court.

Et dire qu'à peine un mois plutôt, elle caressait toujours du doigt l'idée de fuir le pays en douce et de s'exiler à Orlais ou dans les Marches Libres !

Elle n'avait plus que quelques démarches à faire pour rendre les choses officielles. Après quoi, cette maison où elle aurait cru ne jamais plus vivre serait à elle. Elle avait du mal à le réaliser. Qu'en faire ? Comment s'en occuper ? Jamais la jeune femme n'avait eu autant de choix à faire, et cette soudaine indépendance avait de quoi lui faire tourner la tête.

Attendre n'était pas facile, pourtant. Malgré la miraculeuse guérison de bon nombre de ses meaux, elle souffrait toujours de douleurs dans tout le corps, et elle aurait préféré être bien installée dans son lit plutôt que dans un bâtiment administratif. Et il n'y avait pas que ça. Elle avait beau avoir l'air plus digne de sa position sociale qu'avant, elle se sentait toujours totalement en milieu hostile en cet endroit. A chaque instant, elle s'attendait à voir débarquer un ami ou un ennemi (elle ignorait ce qui était le pire) de sa famille... Quelqu'un qui aurait entendu parler de la mort si tragique de Nerva, ou de l'inattendue arrivée sur place de l'intrigante fille Pavus, et qui trouverait bon de venir assouvir sa curiosité.

Elle n'avait pas envie de parler à qui que ce soit.


▬ Gasmask


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Rhea Pavus

Rhea Pavus

what made you so vindictive?
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▲ OCCUPATION : DAME DE TEVINTER, À PRÉSENT HÉRITIÈRE DE LA MAISON DE SA MÈRE
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : RHEA EST SURTOUT FIÈRE DE SON ESPRIT CRITIQUE FACE À SA SOCIÉTÉ... MALHEUREUSEMENT, C'EST UN PEU LA SEULE COMPÉTENCE UTILE QU'ELLE POSSÈDE RÉELLEMENT. AVEC, PEUT-ÊTRE, UNE LANGUE BIEN ACÉRÉE.
▲ LOCALISATION : QARINUS A PRESENT, DANS LA DEMEURE QU'ELLE A HÉRITÉ DE SA MÈRE

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Ven 10 Aoû - 12:31

« Il y a un formulaire pour tout. Et je ne dis pas cela à la légère : s'il existe un cas de figure, les tévintides ont les documents correspondants. En triple exemplaire, la plupart du temps. Que serait un puissant empire sans ce qu'il considère comme une saine redondance ? J'ai parfois l'impression qu'on ne peut pas faire un pas dans l'ambassade sans tomber sur un employé qui va vous brandir une plume sous le nez en vous demander de signer quelque chose, allant jusqu'à vous poursuivre sur la distance de cinq couloirs. Notre mode de vie est si codifié qu'il devient presque impossible d'en dévier, de la même façon qu'il est presque impossible de dévier de la norme imposée par nos diktats croulants et poussiéreux. C'est la paperasse qui nous tuera ; plus lentement, mais plus sûrement que la plus redoutable des guerres ! » Extrait d'un traité sur l'administration tévintide, par Aurelius Argento

__________________________________________________________


Aurelius Argento n'aimait pas l'ambassade de Minrathie, et pour un si grand nombre de raisons qu'elles auraient mérité un traité à elles seules. Mais il rechignait à s'ajouter de la paperasse, sous laquelle il croulait déjà bien assez tous les jours, merci bien. On pouvait néanmoins citer qu'en premier lieu, il s'agissait de son lieu de travail, et qu'il n'était pas homme à aimer son lieu de travail. Le magisterium était en tête de liste des endroits à éviter depuis qu'il était en âge de l'arpenter ; maintenant qu'il n'avait plus le choix, on ne pouvait pas dire qu'il avait révisé son opinion. Au contraire. Techniquement, il avait un bureau quelque part dans la bâtisse, mais il y mettait les pieds le moins souvent possible, et il y avait des jours où il n'osait pas en ouvrir la porte, des fois que le courrier en retard ne se déverse dans le couloir. De plus, il s'agissait du bureau qu'il avait hérité de son père en même temps que son titre de magister et les migraines qui allaient avec. En fait, toute l'ambassade lui rappelait son père, et c'était des souvenirs auxquels il n'appréciait que très moyennement de se confronter. Sa relation avec Augustus avait toujours été compliquée : les deux hommes s'étaient aimés, oui, mais leur différence de caractère ne leur avait pas facilité la tâche. S'ils s'étaient entendus sur la plupart de leurs convictions, la manière de les vivre les avaient souvent éloignés, le fils reprochant au père sa prudence et sa modération, le père reprochant au fils son impulsivité et son goût du risque. Dès qu'Aurelius fut en âge de le faire, il avait quitté le pays sans hésiter, se lançant sur les routes au nom de l'entreprise familiale, au grand soulagement des deux partis. D'une certaine manière, cela avait même contribué à améliorer leurs relations : ils communiquaient mieux à distance, à travers les lettres qu'ils s'écrivaient. Quoi qu'il en soit, Augustus avait toujours fait de son mieux pour inculquer les valeurs qu'il estimait à sa descendance, et Aurelius reconnaissait qu'il en avait hérité d'une bonne partie, ce dont il lui était reconnaissant. Seulement, le respect de l'administratif n'en faisait pas partie...

« Par les genoux d'Andrasté! » s'écria-t-il en levant les bras au ciel, le désespoir dans la voix. Au cours de la séance, il avait commencé par le front avant d'explorer le reste du corps au rythme de ses imprécations. Il allait bientôt être à court de membres... Assis en face de lui, Albertus Smithus réagit par un petit sourire contrit. Le petit homme au visage jovial était le type même de l'employé affable qui adorait la calme monotonie de son travail, et qui n'aimait rien temps qu'à se perdre dans des colonnes de chiffres et des listes de compte-rendus. Un rouage essentiel de la machine, et Aurelius ne pouvait pas lui en vouloir : l'homme faisait vraiment bien son travail et, pire encore, il y croyait dur comme faire. Albertus Smithus était le genre d'homme persuadée que tout le monde pourrait s'entendre si l'on prenait la peine de s'asseoir à une table pour discuter franchement autour d'une tasse de thé.

« Je suis désolé, magister Argento, mais c'est la procédure. »

« Mon père est mort il y a des mois, et on n'en a toujours pas fini avec la succession ; ce n'est pas la procédure, c'est un enfer ! »

« Veuillez excuser mon frère, c'est un grand enfant quand il s'y met. Surtout quand il s'ennuie : il ne peut alors pas s'empêcher de faire son intéressant. »

Albi Argento adressa son plus beau sourire à l'employé, tout en tapotant le bras de son grand frère, qui se renfonçait dans son siège en gémissant sa détresse. Au fond, elle comprenait son désarroi, et elle ne pouvait pas dire qu'elle aimait cette surcharge de procédures, mais elle en avait l'habitude. Voilà des années qu'elle contribuait aux affaires familiales, donnant un coup de main à ses parents, e depuis la mort d'Augustus, ça avait été sa mère et elle jusqu'au retour d'Aurelius. Aurelius, qui redécouvrait les coutumes locales avec un manque d'entrain manifeste. Mais il faisait de son mieux, elle le savait, et derrière ses plaintes de façade il mettait tout en œuvre pour que la transition se passe bien. Et puis elle était surtout heureuse de retrouver son frère, un sentiment qu'il lui rendait bien : en ces moments difficiles, ils avaient besoin de les affronter en famille.

« Votre père avait un grand nombre d'affaire en cours, ainsi que des intérêts dans de nombreux domaines et organisations, sans parler des propriétés. Mais je vous assure qu'on arrive au bout ! Oh, disons...encore quelques semaines, le temps de tout mettre en ordre selon les règles ! » Smithus avait parlé avec l'enthousiasme de celui qui croyait fermement dans le système, et Albi dut pincer le  biceps de son frère pour l'empêcher de rétorquer par une remarque de son cru. Avec un soupir, il signa les documents qu'on lui tendit, tandis que l'employé reprenait : « Parfait ! Vous pouvez retourner patienter, et je vous ferai appeler quand j'aurai reçu le prochain document ! »

Il n'en fallut pas plus à Aurelius pour se lever d'un bond, les pans de son manteau rouge sombre tourbillonnant dans son élan. Il n'était assis dans ce petit bureau que depuis quinze minutes, mais il avait déjà furieusement besoin de se dégourdir les jambes. Plus mesurée, Albi remercia Smithus avant de suivre son frère dans le couloir. A vingt-cinq ans, elle avait le teint pâle et de long cheveux clairs, qu'elle aimait laisser tomber librement sur ses épaules. Elle portait une robe à la mode des altus, mais d'un bleu qui tranchait avec les teintes plus ternes qu'on voyait habituellement. Si elle était plus mesurée qu'Aurelius, elle partageait avec lui un esprit fantasque, ce qui expliquait pourquoi ils s'entendaient -et se complétaient- aussi bien. Elle avait cinq ans quand il était parti, et elle avait été la principale raison de ses retours au pays au fil des ans. Et puis ils avaient toujours entretenu une correspondance abondante.

« Je le jure devant les ménisques d'Andrasté, ce pays va s'étouffer avec sa paperasse ! »
lança Aurelius à la cantonade, jetant dans les airs les feuilles qu'il avait dans les mains. Les documents tombèrent sur le sol dans une pluie lente, l'un deux venant échouer aux pieds d'une adolescente brune qui attendait elle aussi.

« Je ne sais pas pourquoi tu attends, mais je te souhaite bien du courage. Avec un peu de chance, tu ressortiras d'ici avant d'être vieille. » ajouta-t-il à son attention. Il se mit à l'observer d'un air pensif ; il n'avait pas l'impression de la connaître, ou alors très vaguement. L'ambassade recevait des centaines de personnes par jour, mais rarement aussi jeunes. Il s'agissait peut-être de la fille d'un employé ou même d'un magister ; le Créateur sait qu'Aurelius avait dû se coltiner des heures d'attente dans ces couloirs, du temps où il suivait son père. A tromper son ennui comme il pouvait, quand il ne se coltinait pas d'autres jeunes comme Nero Pavus...

« Ne fais pas attention à lui. »
Albi sourit à la jeune fille : « Je m'appelle Albi Argento. Lui, c'est Aurelius. »

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Aurelius Argento

Aurelius Argento

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Sam 11 Aoû - 0:09

Waiting for a new life
Aurelius & Rhea
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La porte de la salle d'attente finit par s'ouvrir, et Rhea leva les yeux avec espoir, imaginant un employé avec son précieux document : mais elle fut vite déçue. Qui que soient ces deux personnes, elles ne travaillaient certainement pas ici en tant qu'employés administratifs. Ils portaient de trop jolis vêtements, pour commencer... et l'homme râlait ouvertement sur la quantité de paperasse qu'il devait se farcir, ce qu'un employé n'aurait pas fait... du moins pas publiquement. Elle le regarda balancer théâtralement tous ses documents en l'air (en voir autant donna légèrement le tournis à Rhea : était-ce ça qui l'attendait pour gérer l'héritage de sa mère ? Elle n'était pas sortie de l'auberge !) et observa la pluie de papier qui s'ensuivit avec un vague sourire. Voilà, songea-t-elle brièvement, voilà un homme qui aime se donner en spectacle.

Elle ne pouvait cependant pas lui donner tort. Cette attente mettait sa patience à l'épreuve. Elle ne s'était pas attendue à cela, peut-être par naïveté : elle n'avait encore jamais vraiment été confrontée à l'administration, avant, et c'était pire que ce qu'elle s'était imaginé. D'un autre côté, en un sens... se concentrer sur quelque chose d'aussi butant et trivial l'aidait un peu à se changer les idées. Ca faisait du bien, entre une interrogation vertigineuse sur le futur et une introspection déprimante sur sa relation à sa mère.

L'un des papiers glissa paresseusement au sol et se posa juste à ses pieds. Elle y jeta un coup d’œil : il portait un tampon, et était signé à deux endroits différents. Bon.

L'homme se baissa pour le ramasser avec que Rhea n'ai eu le temps de le faire elle-même. Il est vrai qu'elle ne s'était pas pressée. Posant les yeux sur elle, il lui adressa alors une petite plaisanterie au passage. Une nouvelle critique de la lenteur de l'administration... d'une victime à une autre. La femme qui l'accompagnait vint alors s'intercaler. Elle avait l'air plus jeune, mais il y avait un air de ressemblance entre les deux, des frères et sœur, supposa Rhea. Des altus, sans doute. Aurait-elle du les reconnaître ? Elle n'avait jamais été très au courant de ce genre de chose. Elle n'était même pas sûre de pouvoir reconnaître tous les membre de sa propre famille.

La jeune femme se présenta comme Albi Argento - et l'homme qui l'accompagnait s’appelait Aurelius. Deux noms vaguement familiers... mais pas assez familiers pour qu'elle sache de qui il s'agossait exactement. Elle hocha brièvement la tête.

-"Je me disais justement que j'aurais du emporter un livre..." ...pour avoir la paix... "...pour m'occuper." Elle eut un regard de biais, se demandant si les deux inconnus avaient quelque chose derrière la tête ou lui parlaient juste pour passer le temps. Dans les deux cas, elle espérait qu'ils abandonnent vite. Ce n'est pas qu'ils avaient l'air particulièrement désagréables : c'est juste qu'elle n'avait vraiment pas envie de subir une conversation... Rester assise à attendre en silence n'avait rien de passionnant, mais elle préférait encore ça.

Tout de même. Pas besoin d'être malpoli. Rhea avait un minimum de bonnes manières qu'elle jugeait bon de respecter, surtout face à deux individus qui ne lui avaient - encore - rien fait. Elle se présenta donc, un peu évasivement, comme quelqu'un ayant envie de passer rapidement à autre chose.

-"Rhea Pavus. Enchantée."


Elle avait bien conscience que son nom de famille était bien connu dans ces régions, même si elle n'était pas la plus célèbre des Pavus. Être membre d'une telle famille pouvait autant être un malheur qu'une bénédiction, même si dans le cas de Rhea, elle aurait préféré naître n'importe où ailleurs. Il lui était souvent arrivé, dans le passé, de cacher son nom à ses nouvelles rencontres... Mais étrangement, ici, en train d'attendre l'héritage de sa mère qui venait de mourir, ça semblait... peu approprié.


▬ Gasmask
Rhea Pavus

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Dim 12 Aoû - 17:09

Il y avait des gens qui étaient tout bonnement incapables de ne pas se donner en spectacle dès qu'ils en avaient l'occasion, et Aurelius Antonius Cadwell Argento en faisait partie. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était inscrit au plus profond de lui-même. Ce qui l'avait toujours démarqué du reste de la famille, se disait Albi avec un sourire. Leurs parents n'avaient jamais cherché à attirer l'attention plus que nécessaire, du moins lorsque leur fonction ne le demandait pas. Quant à la jeune femme, elle avait toujours préféré être l'observatrice plutôt que le centre de l'attention, mais elle n'aurait changé son frère pour rien au monde. Il n'avait pas son pareil pour raconter les histoires, qu'elle attendait avec impatience à chacune de ses visites. Selon leur mère, il tenait ça de son oncle Cadwell, dont il avait hérité du prénom parmi les siens ; un homme qui avait toujours été considéré comme excentrique, même pour un féreldien...

« Est-ce que tu pourrais éviter de balancer les documents partout ? Si on doit refaire la queue pour en récupérer, je te jure que je t'en laisserai t'en charger tout seul. » Albi avait commencé à rassembler les feuilles, qu'elle tenait contre elle, braquant son regard sur Aurelius ; elle avait beau être la plus jeune, elle avait souvent l'impression d'être la grande sœur lorsqu'il était question d'administration. Elle avait pris l'habitude de seconder sa mère pour régler les comptes de la maisonnée, et elle était impliquée dans la gestion de nombreuses branches de la famille. Aurelius, lui, avait toujours préféré être le visage de la compagnie, ainsi que la voix qui allait avec.

« Je promets de faire un effort. Ne serait-ce que pour épargner des arbres qui n'ont rien fait à personne. » Le magister ramassa un feuillet d'un air dédaigneux, le tenant du bout des doigts comme s'il craignait qu'il ne prenne feu. Ou qu'il ne le morde. Ce qu'il ne laisserait pas arriver : il le mordrait avant, parfaitement ! Quoi que...il risquerait de littéralement s'étouffer avec la paperasse, ce qui ne valait pas vraiment le coup. Il reporta son attention sur l'adolescente qui attendait, et se fendit d'un large sourire à la mention d'un livre. Il fourra le document dans une poche, avant de fouiller dans une des larges à l'intérieur de son manteau. Il en sortit un livre neuf (« Tribulations d'un Renard Rouge », par Aurelius Argento, deuxième édition, pas cher), qu'il tendit à la jeune femme : « Tiens, j'en ai toujours un ou deux sur moi, des fois que ça intéresse les gens. Et puis même si ce n'est pas le cas, tu pourras toujours faire semblant de lire la prochaine fois que des inconnus essaient de te faire la conversation ! »

« On ne voulait pas te déranger. Disons que c'est un élan de solidarité entre victimes du système.» continua Albi, toujours souriante. Mais quand elle se fit connaître comme Rhea Pavus, les deux Argento échangèrent un bref regard lourd de sens, et leur comportement se modifia légèrement, presque imperceptiblement. Plus grave, peut-être ; comme s'ils comprenaient. Et ils n'étaient pas loin de la vérité, leur raison de se trouver ici ne différant pas tant que ça que celle de l'héritière des Pavus. Ils avaient appris pour la mort de sa mère, bien sûr ; c'était le genre de nouvelle à laquelle on n'échappait pas dans ce milieu. Bien sûr, Aurelius ne pouvait pas s'empêcher de penser à Nero, toujours absent de la capitale ; il ne l'avait pas revu depuis leur tumultueuse et rival jeunesse, et il n'avait jamais eu raison de s'en plaindre. Mais quels que soient les griefs qu'il puisse avoir concernant Nero, il n'était pas du genre à en vouloir à des membres de sa famille pour partager les mêmes gènes.

« Je suis sincèrement désolé, pour ta mère. Je ne l'ai pas très bien connue; son frère un peu mieux, enfin si on veut, mais...» dit-il en s'inclinant légèrement, cette fois-ci avec respect plutôt que théâtralement. « Nos familles n'ont jamais été liées, mais si je puis faire quoi que ce soit... »

« Nous avons...perdu notre père, il y a quelques mois. La soirée de l'Archonte. On dirait qu'on attend pour les mêmes raisons. » La voix d'Albi s'était encore adoucie ; c'était difficile pour elle de parler de ça, mais elle se sentait tout à coup proche de Rhea. Et elle rejoignait Aurelius : personne n'avait à affronter seul une telle épreuve. »
Aurelius Argento

Aurelius Argento

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Lun 13 Aoû - 9:01

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Aurelius & Rhea
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A la surprise de la jeune fille, l'homme se fendit d'un sourire et fouilla dans sa poche pour en ressortir un livre, qu'il lui tendit. "Tribulation d'un renard rouge", clamait la couverture... Rhea n'en avait jamais entendu parler, mais il semblait qu'elle en avait l'auteur devant elle. Elle le prit après une légère hésitation, peu habituée à ce genre de générosité. Elle avait du mal à s'imaginer un Pavus se promenant en permanence avec des livres à distribuer gratuitement à de parfaits inconnus. Et d'ailleurs, cet homme se promenait-il réellement toujours avec un ou deux de ces livres sur lui ? Quoi qu'on en pense, c'était du dévouement.

En tout cas, sa remarque lui arracha un sourire. Faire semblant d'être plongée dans un roman pour éviter d'avoir à faire la discussion ? Pour le coup, il l'avait percée à jour. "Eh. Merci." Elle retourna le livre dans sa main, se demandant un peu de quoi il parlait. Une seule façon de le découvrir, supposait-elle. Mais elle pouvait bien attendre un peu avant d'entamer sa lecture... Les deux Argento avaient l'air plus intéressants qu'elle ne l'aurait cru au premier abord, et de toute façon, à priori, ce n'était pas le temps à perdre qui lui manquait. Et puis, comme l'avait fait remarquer Albi, ils étaient dans le même bateau.

La mention de son nom - comme toujours, ne put-elle pas s’empêcher de remarquer - changea quelque peu le ton de la conversation. Manifestement ses deux interlocuteurs avaient entendu parler de la dernière tragédie qui avait touché les Pavus, et en semblaient réellement navrés.

-"Oh." Elle marqua une pause, cherchant une façon de répondre pas trop ouverte, mais pas trop hypocrite non plus. "Je comprends. Je pense que même moi, je ne l'ai jamais vraiment bien connue." Ce nouveau deuil était... compliqué, pour Rhea. Sa mère et elle avaient eu une mauvaise relation, tellement mauvaise qu'elle avait fini par quitter la maison maternelle pour aller vivre chez son oncle pour éviter les confrontations. Aujourd'hui, elle ne savait plus comment se sentir face à ce décès soudain. Ce qu'elle ressentait n'était même pas de la tristesse... Elle n'avait même pas pleuré en apprenant la nouvelle - pour sa propre mère ! - alors que les morts de certains esclaves de sa maison l'avaient fait verser toutes les larmes de son corps. En même temps, il était évident que cette disparition ne la laissait pas indifférente. En vérité, elle se sentait... vidée.

Les Argento avaient eux aussi perdu un parent récemment, leur père, durant la soirée de l'Archonte. Cette soirée... il ne fallait pas en parler à Rhea. Le nombre de morts qu'avait causé cette soirée était effarant. "Je suis désolée", répondit-elle sur un ton grave. Peut-être n'était-ce qu'une impression, mais ils lui semblaient plus sincèrement affligés qu'elle. Ils devaient avoir eu une relation plus saine avec leur progéniteur. Ce qui n'était, certes, pas difficile.

Son ton s'endurcit. Quoi qu'il en soit, c'était à elle, et à personne d'autre, de gérer tout cela. En commençant par se sortir de ces procédures administratives sans fin. "Enfin, c'est gentil de vous en inquiéter, mais je n'ai besoin de rien. Avec la mort de Père l'année dernière, et mon oncle à l'étranger pour l'instant, je dois juste m'occuper de ces histoires d'héritage..." Elle avait même refusé que qui que ce soit de chez son oncle Faustus ne l'accompagne. Une part d'elle même lui disait qu'elle était bornée et s'engageait dans trop compliqué pour son propre bien, mais elle refusait de l'entendre. "J'ignore combien de temps ça prendra. Plus que je ne l'aurais imaginé, en tout cas." Si eux deux étaient toujours en train d'attendre pour une mort ayant eu lieu plusieurs mois plus tôt, elle avait de quoi s'inquiéter.


▬ Gasmask
Rhea Pavus

Rhea Pavus

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Mer 15 Aoû - 12:26

Aurelius avait toujours agi avec une combinaison de générosité et de flamboyance. Il aimait donner aux autres, mais il aimait que cela se remarque ; non pas tant pour qu'on lui apporte tout le crédit, mais parce qu'il estimait que la plupart des actions méritaient d'avoir un certain panache. Il aurait pu donner au simple fait de faire les courses au marché aux légumes l'impression d'une saga épique (1). Alors pour lui, distribuer de ses livres à gauche et à droite, cela n'avait rien de particulier. Il avait bien un éditeur quelque part pour se charger de ce genre de choses, mais cela approchait trop dangereusement la paperasse pour qu'Aurelius s'y intéresse sans qu'on ne lui tire l'oreille. Pour lui, se balader en ville sur sa dracolisk avec une sacoche pleine de bouquins à balancer dans la foule, c'était le summum de la publicité : autant apporter directement le produit dans les mains des gens (ou sur le coin de la tête s'il visait mal). Avec un peu de chance, ils achèteraient les autres ; et puis ce n'était pas comme s'il comptait sur leurs ventes pour assurer sa fortune, de toute façon,

« Ce sont des récits de voyages, après vingt ans à parcourir Thédas, j'en ai rassemblé quelques uns. Tu trouveras les autres dans toutes les bonnes librairies ! Et les moins bonnes, je ne suis pas difficile. Ou si ça ne te plaît pas, tu pourras toujours t'en servir pour caler le coin d'un meuble, l'important c'est que ce ne soit pas perdu ! »

La réputation des Pavus n'était plus à faire, et Aurelius était bien placé pour le savoir : adolescents, Nero et lui s'étaient confrontés plus souvent qu'à leur tour, souvent pour le pire. La rivalité qui s'en était dégagée était retombée dès qu'Aurelius avait quitté le pays, du moins en ce qui le concernait. Il avait évité Nero lors de ses retours ponctuels en Tévinter, et depuis qu'il avait accepté ses fonctions de magister, il avait appris qu'il était à l'étranger. Quant à sa sœur, il ne l'avait jamais vraiment fréquentée, aussi n'avait-il pu s'en faire une véritable opinion. Il avait entendu les rumeurs sur sa fille bien sûr, on n'y échappait pas dans le milieu. Mais si son changement le surprenait, il n'allait pas émettre le moindre commentaire ; elle était comme elle était aujourd'hui, et c'était tout ce qui comptait.

« Merci. » sourit simplement Albi à ses condoléances. « Au moins, ça aura permis de ramener mon frère à la maison ! » Elle avait instinctivement compris que Rhea n'avait guère envie de s'appesantir sur le sujet de sa mère, sur le sujet de la perte. Andrasté sait qu'elle avait d'autres choses à gérer. Aux yeux des Argento, son détachement passait pour un mécanisme de défense, et ils n'avaient aucune raison de lui en vouloir sur la question.

« Oh, je ne voulais pas m'imposer. Mais je sais à quel point toute la paperasse peut être intimidante. Et puis... Je ne sais pas, je me suis dit que ce serait plus agréable de ne pas y faire face seule. Non pas que tu n'en sois pas capable. »


C'était étrange : Aurelius se sentait presque sous le coup d'une obligation. Non pas qu'il devait quelque chose à Nero, ou aux Pavus en général ; c'était plutôt quelque chose qu'il percevait chez la jeune fille. Une impression qui lui rappelait lui-même, à l'époque ; pas forcément dans le caractère, mais dans les convictions. Il avait remarqué sa réaction, même mesurée, à la mention de la soirée de l'archonte, et rien que cela en disait long.

« Et puis quand on pense différemment de la plupart des autres de ce qui se passe en Tévinter... Et bien sache que tu n'es pas la seule. A se dire qu'il y aurait besoin d'un sacré changement. »

Après tout, Aurelius n'était certainement pas revenu pour se tourner les pouces face au satus quo.

_______________________________________________________

(1) Et il se débrouillait vachement bien avec un concombre.
Aurelius Argento

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Dim 19 Aoû - 12:16

Waiting for a new life
Aurelius & Rhea
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Une autobiographie remplie de récits de voyages ? Elle n'en avait pas encore lu une seule ligne, mais Rhea s'estimait déjà intéressée. La jeune femme n'avait, à regret, jamais eu l'occasion de quitter son pays natal. Elle rêvait de partir depuis des années, cependant, voyant peut-être un peu naïvement les contrées voisines comme des utopies où tout serait probablement mille fois meilleur que chez elle. Lire les expériences d'un autre tévintide à travers Thédas pourrait être instructif... même si elle ignorait toujours quand elle aurait l'occasion de s'en aller elle-même.

En tout cas, elle le lirait, ce bouquin, ne serait-ce que par curiosité. Et elle n'aurait même pas besoin d'en faire un cale-meuble.

Plus la conversation progressait, plus elle regrettait un peu de ne pas en savoir plus sur la famille Argento. Elle était sûre d'avoir déjà entendu le nom plusieurs fois - elle était sensée le connaître, ses parents l'avaient probablement déjà mentionné devant elle - mais elle avait toujours refusé de s'intéresser de près à quoi que ce soit concernant le "gratin" tévintide Quel bien celà lui aurait-il fait ? Ils étaient tous pourris, de toute façon, ou du moins c'est ce qu'elle pensait. Et puis ça n'avait jamais été à elle de s'occuper de ce genre de chose... sauf que les choses avaient radicalement changé depuis.

Pour le coup, elle était juste capable de déduire quelques informations de ce que le frère et la sœur lui disaient. Aurelius avait voyagé à travers Thédas pour une raison x ou y tandis que sa sœur cadette restait au bercail ; la mort de leur père durant la soirée de l'archonte avait causé son retour. Pourquoi ? Comment ? Tout ça restait très vague.

Elle adressa au mage un sourire vaguement dépité et un petit soupir. "A votre place, je pense que je serais restée au loin." Le commentaire avait fusé tout naturellement. C'était bien vrai... Si elle vivait à l'étranger, pas même la mort de... hum, et bien... qui lui restait-il au juste ? Son "oncle Nero" ? Pas même sa mort à lui ne la ferait revenir.

Enfin. C'était probablement un mauvais exemple.

Elle était tout de même intriguée par l'insistance - respectueuse, mais tout de même - de ces deux quasi-inconnus à l'aider, elle. Elle n'était pas habituée à ça, et se demandait à moitié s'ils n'y cherchaient pas un avantage quelconque (même si elle aurait été bien en peine de dire lequel). Ils avaient l'air sincères... peut-être étaient-ils tout simplement naturellement concernés par sa situation. Mais elle ne pouvait en être sûre... et de toute façon, se disait-elle, ses soucis ne les concernaient pas. Elle se contenta donc de sourire à leur proposition sans répondre, un remerciement poli sans rien de plus... Cela vallait miux comme ça.

Ce que dit Aurelius par la suite la fit pourtant reconsidérer.

Il lui mentionna qu'il savait que "penser différemment de la plupart des autres de ce qui se passe en Tévinter" était difficile. Qu'elle n'était pas la seule dans le cas. Que Tevinter avait besoin d'un gros changement.

Elle fronça les sourcils. Que voulait-il dire par là ? Oh, elle était d'accord, elle avait toujours eu des opinions à l'opposé de sa famille - adoptant généralement un point de vue aux antipodes de celui des Pavus, autant par sens moral que par pur esprit de contradiction. Elle s'était toujours sentie très seule avec ces idées : personne dans sa famille ne semblait remettre en question les vieux idéaux tévintides et l'immoralité de la culture locale. Ceci étant dit, elle ne savait pas ce que cet Aurelius savait de ses opinions, ou quelles étaient les siennes exactement. "Pourquoi ?" Elle ne voulait pas sauter à des conclusions hâtives. Elle ignorait presque tout de ces deux personnes. Mais si Aurelius avait bel et bien vécu à l'étranger... Peut-être y avait-il adopté un point de vue plus proche du sien... "C'est ce que vous pensez ?" Elle devait sembler presque paranoïaque, à se montrer si distante, mais sa vie jusqu'à présent n'avait pas fait d'elle quelqu'un de très confiant.

Réflexion faite, il y avait peut-être une autre chose dont elle se souvenait par rapport aux Argento. Elle était presque sûre que son oncle ne les appréciait pas.

Peut-être y avait-il une bonne raison pour ça.


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Rhea Pavus

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Mar 21 Aoû - 15:31

Écrire était venu naturellement à Aurelius. C'était un excellent moyen de s'occuper à la lueur d'un feu de camp, et rien que de noter le gros de ses journées utilisait déjà un bon paquet de matériel. Et c'était sans compter la correspondance qu'il entretenait avec des dizaines de connaissances à travers Thédas, ainsi qu'avec les siens à Minrathie ; et puis il y avait toutes les lettres officielles au nom de l'entreprise familiale... Pour le reste, ce n'était pas de sa faute s'il lui arrivait autant d'aventures intéressantes ! Enfin, la plupart du temps. Il ne cherchait pas vraiment les ennuis, après tout : ces derniers lui...tombaient dessus. Il n'y était presque pour rien. Si on veut. Quoi qu'il en soit, en faire le compte-rendu, et y ajouter toutes ses observations, avait été une nouvelle étape naturelle. Non seulement il aimait bien parler de lui, mais en plus il aimait l'idée que ces récits ne soient pas perdus. Car il ne mentionnait pas que ses péripéties : il mettait en place des recueils de légendes, de chansons, de mythes de toutes les cultures qu'il rencontrait. L'idée que de tels savoirs soient perdus à jamais lui était pénible, aussi faisait-il de son mieux pour s'assurer que leur vie perdure à travers les pages. Et que le reste du monde puisse en prendre connaissance. Le genre de choses dont Tévinter manquait cruellement, à son sens.

« Crois moi, l'idée m'a traversé l'esprit. Je ne peux pas dire que j'étais pressé de rentrer à la maison et d'assumer les fonctions de magister qui vont avec... Si j'ai passé vingt ans sur les routes, ce n'est pas pour rien. »

« Hey ! »
Albi enfonça son coude dans les côtes de son frère, qui laissa échapper un petit cri haut perché, faisant tomber de nouvelles feuilles, à son plus grand désintérêt.

« Enfin, il y a au moins une ou deux personnes que j'étais content de retrouver. Et les jardins, avec leurs fruits. Mais me retrouver à travailler avec ce qui correspond grosso modo à une bande de crocodiles n'est pas vraiment le rêve de ma vie. »


Et il parlait aussi bien de la manière dont ils s'accrochait à des traditions antédiluviennes que de leurs dents. La plupart de ses collègues n'étaient pas faciles à vivre, et le climat de paranoïa qui avait toujours régné au magisterium n'avait pas été arrangé par la soirée de l'archonte. Mais il devait également avouer que de tels événements avaient permis certains magisters de reconsidérer leur politique, surtout les plus jeunes. Petit à petit, il apprenait à identifier celles et ceux qui pourraient constituer les meilleurs alliés politiques. S'il voulait vraiment s'opposer au satu quo, il allait avoir besoin de toute l'aide possible... Son instinct lui avait souvent bien servi pour juger les gens, et il avait la très nette impression que Rhea Pavus ne se sentait pas totalement à sa place dans cet environnement. Tout en babillant, il l'observait avec soin, jaugeant la moindre de ses réactions. Ce n'était pas tant qu'il cherchait à recruter une future alliée -et une Pavus en ferait une de poids, surtout à sa majorité- il s'intéressait vraiment à elle. Il savait ce que c'était que de sentir seul et aliéné au milieu d'une société. Et il ne pouvait s'empêcher de vouloir l'aider. Qu'elle n'ait guère entendu parler des Argento n'était pas étonnant : le père d'Aurelius avait toujours modéré ses vues progressistes, histoire de ne pas faire de vagues, et cela lui avait toujours réussi...jusqu'à un certain point. Épouser une féreldienne avait été sans doute la plus grande source de racontars à son sujet. Pour le reste, le commerce d'objets magiques que la famille possédait depuis plusieurs générations était sans aucun doute plus connu que leur réputation politique. Et si Nero avait parlé d'eux dans le cadre de sa propre famille, nul doute qu'il ne leur avait pas fait une réputation reluisante...

« Ce que je pense concernant l'état sclérosé de notre riante nation remplirait plusieurs volumes. Je voulais juste... Je sais ce que ça fait que de penser différemment. De ne pas se sentir à sa place. Et de vouloir faire en sorte que les choses changent. C'est aussi surtout pour ça que je suis revenu. Pour faire ce que je peux de l'intérieur. Et si je peux aider quelqu'un d'autre qui n'apprécie pas le système... » Il sourit à Rhea, sincère. Si elle avait hérité de la paranoïa inclues dans le tévintide moyen, elle aurait de quoi s'imaginer qu'il cherchait à lui tendre un piège, ou que son aide cachait un prix quelconque. Mais ce n'était absolument pas le cas, et il allait faire de son mieux pour le lui démontrer. Si...

« Aow ! » lâcha-t-il après un nouveau coup de sa sœur. Albi leva les yeux au ciel, avant de laisser échapper un soupir.

« Ce n'est pas vraiment le genre de conversation à avoir dans les couloirs de l'ambassade. » Puis, à Rhea : « Si tu le souhaites, tu es la bienvenue à la maison, après ton rendez-vous. Cela nous permettrait de faire connaissance loin des oreilles indiscrètes, et...et bien, je rejoins mon frère en disant que tu n'as pas à être seule. Pour ça...et pour tout le reste. »
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Lun 27 Aoû - 20:04

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Aurelius & Rhea
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Rhea était fille unique : elle n'avait jamais eu l'occasion de connaître la complicité que semblaient partager Albi et Aurelius. Oh, techniquement - biologiquement - elle avait bien un demi-frère, le fils de Nero Pavus, mais ils n'était officiellement que cousins et, de toute façon, elle ne le fréquentait pas. Ils n'avaient ni le même âge, ni la même attitude, et pour ne rien arranger leur père n'avait probablement aucune envie qu'ils se rencontrent plus que nécessaire... Au final, la jeune femme avait grandit plutôt solitaire, et c'était un changement agréable de voir deux frères et sœurs avec une relation saine. Peut-être était-ce cela plus qu'autre chose qui avait poussé le mage à revenir sur sa terre natale ? Rhea ne pouvait que l'imaginer.

Aurelius mentionna au passage qu'il était bel et bien magister - fait dont Rhea aurait du être au courant dès le début, elle en avait bien conscience. Elle songea brièvement que dans sa nouvelle position, si elle voulait réellement retourner vivre à Qarinus et assumer cet héritage qui lui était tombé dessus, elle devrait faire un effort pour se tenir plus au fait de la politique tevintide. Au moins suffisament pour se défendre. Et eut-être pourrait-elle même contribuer à y changer quelque chose... Au moins, elle ne se laisserait plus marcher sur les pieds.

Ce magister-ci semblait plutôt conscient de la nature de ses collègues, en tout cas - à priori, son poste n'était pas un rêve devenu réalité pour lui, mais plutôt un devoir qu'il acceptait tan bien que mal. "Je crois que je préférerais des crocodiles", marmonna sombrement Rhea en réponse à son commentaire. Au moins, ces animaux-là ne pratiquaient pas la magie de sang. Les Magisters, eux... Elle ne les tenait clairement pas en haute estime. Mais Aurelius, il fallait l'admettre, semblait différent.

Il se considérait lui-même comme différent. Il le lui expliqua avec une réelle transparence, parlant, comme elle le lui avait demandé, de ses opinions "hors normes" de la politique tévintide. A priori, il avait beaucoup à dire à ce sujet. Il disait savoir ce que c'était de ne pas se sentir à sa place, d'avoir des idées différentes de son entourage - deux sentiments très familiers pour Rhea.

Ce fut finalement Albi qui l'interrompit d'un coup de coude, avec une remarque sur le lieu peu approprié à ce genre de conversation - et Rhea réalisa que l'Ambassade lui était presque sortie de la tête. En effet, il valait mieux qu'ils cessent de parler, même si l’adolescente avait une réelle envie, à présent, de prendre la parole, de partager ses propres opinions.

Mais pas ici. Albi se tourna vers elle et l'invita plutôt à les rejoindre chez eux pour continuer à l'abris des oreilles indiscrètes. Et Rhea avait beau se sentir de plus en plus à l'aise en leur compagnie, la proposition la surprit. Elle ne se souvenait pas d'une autre fois où quelqu'un l'avait directement invitée à lui rendre visite chez lui.

-"Je..." Elle hésita. Elle avait envie d'accepter, bien sûr... Imaginer avoir un allié avec qui partager ses opinions... ça semblait presque trop beau pour être vrai. C'était aussi quelque chose dont elle avait réellement besoin, dans sa situation actuelle. La seule chose qui la retenait était la méfiance... mais elle devait l'admettre, cette dernière faiblissait. Tout ceci ne ressemblait pas à un mensonge ou à un plan louche pour l'atteindre. Non, il semblait plutôt qu'elle avait bel et bien rencontré des gens biens dans ce lieu improbable, et si c'était vraiment le cas, il semblait qu'elle devait sauter sur l'occasion. "Oui." Elle leva les yeux vers Albi, esquissant un léger sourire. "Je... J'aimerais bien, oui. Je pense que ce serait vraiment... vraiment intéressant." Elle se tourna vers son frère, qui venait d'exposer une part de ses idéaux, comme pour confirmer son accord, "Vous avez raison. Je pense comme vous." Elle se pencha pour ramasser les quelques derniers documents tombés par terre et les lui tendit.

Elle jeta un regard vers la porte de la salle d'attente. Ca ne pouvait pas tarder plus longtemps, si ?


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Mar 11 Sep - 19:23

Pour la énième fois, Aurelius se demanda vaguement pourquoi on persistait à appeler ce bâtiment une ambassade. Il n'y voyait pas un grand nombre de dignitaires étrangers arpenter ses couloirs, et le lieu n'était finalement qu'un énième symbole du pouvoir interne de Tévinter. Un pouvoir auquel les puissants locaux se raccrochaient désespérément. Dans le pays même, évidemment qu'ils pouvaient y prétendre, il suffisait de voir comment la plupart d'entre eux agitaient leur précieux pouvoir dans tous les sens sans se soucier de celles et ceux qui se retrouvaient pris entre les feux croisés. Mais au-delà, dans le reste de Thedas... Voilà des siècles que l'empire n'était plus ce qu'il continuait de prétendre. Ceci dit, entre la nouvelle guerre civile entre mages et templiers et l'archidémon, il suffirait un jour de se pencher pour ramasser les morceaux. Seulement, et quoi que cette maudite archonte puisse clamer, Tévinter ferait partie des cendres. Une idiote. Et le mot était faible, quand on songeait à la mort qu'elle avait semé les siens. A Augustus Argento, victime de ses exactions. Mais son fils avait déjà épuisé tous les qualificatifs les plus grossiers la concernant, et dans toutes les langues qu'il connaissait. Au final, il ne voyait plus qu'une idiote sur son trône, écervelée par sa soif de pouvoirs comme tant d'autres avant elle. De penser ainsi au sein de l'ambassade, voilà qui faisait naître un mince sourire sur ses lèvres. Il se gardait bien de le clamer haut et fort : mort, il ne serait pas utile à Tévinter, et encore moins à ses habitants.

« C'est un choix plein de sagesse. Les crocodiles sont beaucoup moins cruels, et quand ils font couler le sang, ce n'est pas par cruauté. » Nouveau coup de coude d'Albi, nouveau glapissement faussement effaré, nouveaux grommellements : « Et leur conversation de tous les jours est beaucoup moins ennuyeuse. Aussi, ils n'ont pas de coudes. Je ne sais pas ce qui a pris le Créateur de te donner des coudes aussi pointus. »

« C'est pour mieux te recadrer, mon cher frère. Je les tiens de mère, elle ne s'en privait pas non plus quand il s'agissait de remettre père à sa place. »

« Ah bon ? Il m'a toujours tellement paru à sa place que c'en était déprimant. »

« Tu ne les connaissais pas comme moi, après ton départ. Il pouvait se montrer léger, quand il le voulait. Je crois qu'il essayait surtout de te donner l'exemple. »

« Et il a fallu que j'attende qu'il soit mort... » Décidément, même quand on croyait connaître les gens sur le bout des doigts, voilà qu'il vous surprenaient... Puis les Argento se rappelèrent de la présence de Rhea, et Aurelius se fendit d'un sourire d'excuse, sincère mais un peu triste : « Mes excuses, lady Pavus. Il se peut qu'on ait tendance à se laisser emporter. Je ne voudrais pas mettre à vif trop de souvenirs. »

Il ne savait pas à quel point l'épreuve était difficile pour la jeune femme, ni si elle s'était bien entendue avec sa mère. Si l'on croyait les rumeurs concernant leur famille, il y avait de quoi en douter, mais même la mort des parents les plus cruels pouvait réussir à peiner leurs enfants. Rien n'était jamais simple, plus encore lorsqu'il était question de la famille. A l'observer, il voyait que quoi qu'elle ressente, l'adolescente savait se composer. Et ce n'est que lorsque Albi et lui la convièrent chez eux pour parler plus en avant de leurs convictions qu'il la vit surprise. Prudente, aussi, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. En Tévinter, ou on était prudent, ou on était mort. Mon père était prudent, pourtant ; l'homme le plus prudent que j'ai jamais connu, se dit-il sombrement.

« J'en suis heureuse. » répondait Albi à Rhea. « Et puis pour être honnête, je serai contente d'avoir un peu de compagnie. La maisonnée est calme, depuis... » Elle haussa les épaules, n'ayant pas besoin d'en dire plus. Coupant court aux sentiments lugubres qui planaient au-dessus de leur tête, Aurelius frappa sans ses mains, un grand sourire sur les lèvres.

« Et bien c'est décidé ! Albi et moi t'attendrons à la maison après ton rendez-vous. Avec un peu de chance, il devrait même se conclure avant l'ère prochaine ! »

Et sur ces mots, Albertus Smithus conviait la jeune Pavus dans son bureau. A sa sortie, un jeune esclave l'attendait, un elfe en bonne forme et à l'air détendu. Il lui tendit un mot signé de la main d'Albi qui renouvelait l'invitation, et il s'offrit pour la guider à travers les rues jusqu'à la demeure familiale, lui faisant gaiement la conversation sur les affaires du jour, ne donnant pas un seul instant l'impression qu'il la craignait ou qu'il devait marcher sur des œufs en sa présence. La villa Argento était grande, mais les signes d'opulence étaient rares et discrets, ici dans une gravure sur le marbre blanc, ici sur une colonnade. Ses propriétaires n'avaient jamais éprouvé le besoin d'afficher leurs richesses aux yeux de tous, préférant l'élégance de la simplicité. L'elfe la conduisit dans le jardin intérieur, où il faisait plus frais à l'ombre d'un bosquet de petits arbres souples. Une table avait été dressé ; Albi finissait de la dresse elle-même, plutôt que de confier la tâche à un serviteur. Il y avait des fruits du pays, bien sûr, mais aussi des pâtisseries d'Antiva, préservée jusqu'ici par magie, des noix au miel de Férelden et du vin doux qu'on disait venir de Seheron. Le tout dans des plats simples, et sans trop les charger ; chez les Argento, mieux valait retourner se resservir au cellier plutôt que de faire ployer les tables sous le poids d'une nourriture qu'on ne finirait pas. Aurelius avait tablé sur des mets exotiques, venus d'au-delà des frontières. Une manière d'apporter le reste de Thédas au sein même de Tévinter.

« Rhea ! » Ravie, Albi termina rapidement de disposer des verres avant de se précipiter à se rencontre. Elle prit ses mains dans les siennes, toujours chaleureuse : « Bienvenue à la maison ! J'espère que ton rendez-vous n'était pas trop pénible. Merci, Cedric ! » Elle sourit joyeusement à l'elfe, lui serrant l'épaule au passage lorsqu'il passa à côté d'elle pour rejoindre l'intérieur de la villa.

« C'est toujours pénible. » lança Aurelius, qui sortait pour les rejoindre dans le jardin. Il avait passé une tunique rouge plus simple, à la place de ses habits de ville. « Mais malgré tout, Smithus est un bureaucrate qui connaît son affaire ; il s'occupera bien de ton dossier. » Il lui désigna un siège, et Albi et lui s'installèrent à ses côtés. « N'hésite pas à te servir si tu as faim. Veux-tu un peu de vin aux épices ? » Aurelius se servit un verre, et se cala en arrière contre le coussin de son siège, observant leur invitée avec attention : « J'imagine que tu as des questions ? »

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Jeu 20 Sep - 23:25

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Rhea ignorait si elle devait se réjouir ou s’inquiéter à l’idée de ce rendez-vous pris presque sur un coup de tête – une part d’elle-même se sentait irréfléchie, mais l’autre se félicitait d’être sautée sur l’occasion. Elle avait envie de croire à une véritable bonne rencontre, un coup de chance, une opportunité, tout en essayant de ne pas se faire de faux espoirs trop vite. Dans tous les cas, ce serait intéressant. Elle n’avait jamais connu que des altus dans le genre de sa famille, et les Argento avaient clairement l’air différents. Ils la faisaient sourire.

Ils semblaient aussi réellement concernés par son bien être, ne parlant du décès récent de sa mère qu'avec une certaine douceur, comme pour éviter de la choquer. C'était assez touchant (peu de Pavus lui auraient montré la même considération) mais aussi un peu gênant. Rhea avait encore du mal à gérer son deuil, au milieu de tous les bouleversements dans sa vie ; elle n'aurait pas pu dire elle-même ce qu'elle ressentait par rapport à sa mère. Elle voyait mal comment l'expliquer aux Argento, cependant - et n'était même pas sûre de le vouloir, tout cela étant très privé.

Ils n’eurent de toute façon pas le temps de continuer leur conversation bien longtemps. Albertus Smithus, le fameux fonctionnaire, finit par appeler son nom pour commencer leur rendez-vous. Rhea n’avait plus vraiment la tête à ça, mais elle avait attendu bien assez longtemps ; elle salua donc les deux frères et sœurs et suivit le fonctionnaire dans son bureau.

Le rendez-vous fut aussi long et fastidieux qu’on pouvait s’y attendre : le monde de l’administration n’était définitivement pas fait pour Rhea, qui s’embrouillait dans ses papiers et ne rêvait que de tous les envoyer valser comme l’avait fait le magister un peu plus tôt. Elle supposait que toute cette paperasse avait une utilité, mais elle avait du mal à la voir : elle se demandait aussi comment Smithus faisait pour supporter sa vie au jour le jour. Il n’avait pas l’air exaspéré, en tout cas : peut-être était-il un excellent acteur, ou peut-être appréciait-il vraiment ce job… L’adolescente ne savait pas ce qui était le plus inquiétant.

Quand elle sortit enfin du bureau (laissant la place à un homme qui devait attendre son tour depuis bien longtemps), elle avait un mal de tête persistant et une énorme envie de ne plus jamais, au grand jamais, avoir quoi que ce soit à voir avec cette Ambassade. Le rendez-vous chez les Argento lui était presque sortit de la tête, et elle songea à ne pas y aller, finalement… Elle n’était pas d’humeur, et peut-être ferait-elle mieux de rentrer chez elle et dormir un bon coup.

Sauf que… « chez elle », jusqu’à nouvel ordre, c’était chez son oncle Faustus, et elle n’avait pas envie de le voir depuis quelques temps. L’idée d’y retourner dès maintenant, de s’enfermer dans sa chambre à relire le même livre pour la troisième fois en attendant que la nuit tombe… ça ne la tentait pas, que du contraire. Quelle déprime ! Peut-être préférait-elle encore retourner faire la conversation à Albertus Smithus.

Elle sortit du bâtiment en fourrant sa liasse de documents dans son sac, bien contente de marcher un peu après toute cette attente. Depuis sa métamorphose, marcher devenait progressivement plus facile, moins fatiguant. Avant, au moindre effort trop important, elle se sentait mal et devait s’arrêter : à présent, elle avait l’impression d’être capable de tellement plus. Elle manquait encore un peu d’endurance, mais…

Elle reconsidéra ses options. Tout compte fait, une petite marche en ville jusqu’à la demeure Argento ne pourrait lui faire de tort... Elle en avait l’âge, de toute façon, et prendre un peu l’air pourrait dissiper sa migraine.

La dernière chose qui finit par la convaincre fut l'elfe qui l'attendait à la sortie de l'Ambassade et qui vint l'aborder dès qu'elle pointa le bout de son nez, lui proposant de l'accompagner jusqu'à la demeure de ses maîtres. Il est vrai que sans aide, elle se serait sans doute perdue en un rien de temps : elle connaissait très peu les rues de Minrathie... En tout cas, elle ne pouvait pas planter l'esclave sur place alors qu'il l'avait attendue le Créateur savait combien de temps.

Elle lui emboîta donc le pas - un peu concernée pour lui à la base (elle l'était toujours avec les esclaves) mais au final rassurée par sa santé et son attitude. La conversation leur vint très vite et assez facilement. Rhea se sentait en général plus à l'aise avec les elfes qu'avec des gens "de son rang", et celui-ci semblait d'emblée très naturel avec elle, ce qui était assez rare. En général, ceux qui ne la connaissaient pas restaient très formels - sur leurs gardes... C'était plutôt bon signe. En fait, elle en vint rapidement à apprécier ce Cedric, comme il s'était présenté, et leur discussion ne tarda pas à lui faire oublier ses réticences quant à cette rencontre. Elle avait l'impression de prendre sa vie en main. Elle en avait rêvé depuis longtemps.

Le trajet sembla se terminer très vite, et, enfin, Rhea pu entrer dans la maison des Argento. C'était une belle demeure, grande et luxueuse, bien que sans excès : elle donnait l'impression qu'il y faisait bon vivre. Albi avait mentionné un peu plus tôt qu'elle la trouvait trop silencieuse en l'absence de son père, mais elle ne donnait pas l'impression d'une maison triste à Rhea ; d'un autre côté, elle n'avait que sa propre expérience à y comparer, et l'herbe était toujours plus verte dans le jardin des voisins.

Albi l'y accueillit en premier, chaleureuse. Rhea sourit en la voyant, presque malgré elle - elle avait réellement le sourire communicatif. "Rebonjour", commença-t-elle simplement, avant de se tourner vers Cedric pour le remercier à son tour. "Oui, merci beaucoup !"

Elle avait bien envie de tomber d'accord avec Aurelius : ces rendez vous devaient toujours être pénibles. Elle souffla. "C'était long. Mais j'imagine qu'on a fait du progrès." Elle avait l'impression d'avoir signé assez de documents pour hériter de tout Tevinter. Mais pour ce qui était de la compétence de Smithus, elle n'en doutait pas. L'homme connaissait son métier. "Merci encore pour votre invitation.", continua-t-elle. "Je suis contente d'être là." Étonnamment, c'était vrai.

Elle s'approcha de la table dressée comme elle y avait été invitée. Tout cela avait l'air très bon - simple, mais savoureux et de bonne qualité, un peu comme la décoration. Elle tendit la main vers un pâtisserie à l'air intriguant. "C'est la première fois que j'en vois qui ressemblent à ça..." Puis, réalisant que cette remarque était à la fois stupide et vaguement insultante, elle précisa, "Ca a l'air délicieux" et ajouta en s'empourprant "Je prendrais volontiers du vin, oui, merci". Clairement, sa métamorphose physique de l’empêchait pas de se faire passer pour une imbécile - à moins que ne ne soit sa confiance en elle qui avait toujours du mal à suivre.

Elle alla s'asseoir.

-"Des questions..."
Elle réfléchit quelques instants. Avait-elle des questions ? Beaucoup d’interrogations, oui, mais il était difficile de les exprimer en quelques mots. "Je... Je ne sais pas trop. Vous avez dit que vous n'aimiez pas le système, et que vous vouliez le changer depuis l'intérieur, et... et je comprend ! Et je suis d'accord - je veux dire, je crois. Qu'est-ce que vous avez en tête au juste comme changements ? J'aimerais aider. J'aimerais y faire quelque chose." C'était un nouveau flot de mots à peine cohérents (elle se plaquait intérieurement la main sur le visage). Vraiment, elle allait finir par leur faire regretter de l'avoir invitée.



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Lun 24 Sep - 13:47

Là où certains calculaient toutes les conséquences possibles de la moindre de leurs décision, Aurelius avait toujours préféré agir à l'instinct. Parfois, il n'y avait qu'un seul moyen de s'assurer de la profondeur : plonger tête la première. Y compris dans les ennuis, dans les bras desquels il se précipitait avec une régularité alarmante. Mais il ne trouvait pas que les problèmes : il lui arrivait aussi de viser juste, généralement lorsqu'il était question de cerner le caractère de quelqu'un. Et il n'avait vraiment pas l'impression que Rhea Pavus risquait de lui attirer des ennuis, à lui ou sa famille. Pas volontairement, du moins. Ce qui n'empêchait pas de rester prudent : frayer avec les Pavus pouvaient se révéler dangereux, même lorsque les Pavus en question n'étaient pas responsables. La joie de la politique tévintide : un Argento se rapprochait d'un Pavus, et une tierce partie allait vouloir en profiter ou leur tomber dessus. Mais cela importait peu : il avait décidé d'accorder son amitié à la jeune femme, et ce n'était pas quelque chose sur laquelle il allait revenir. Quels que soient les risques.

« Tu n'aurais pas pu tomber mieux que sur Smithus. Il n'est pas très passionnant, mais personne ne s'y connaît mieux que lui dans sa partie, et il ne se soucie pas de politique. S'il s'occupe de ton dossier, tu peu avoir la certitude qu'il sera aussi juste qu'efficace. »

Aurelius se basculait d'avant en arrière sur sa chaise ; il était de ces personnes incapables de rester tranquilles. Il ne passait plus ses journées sur les routes, mais il continuait de bouger d'une manière ou d'une autre dès qu'il le pouvait. Il avait reposé son verre, et jouait à se lancer une pêche d'une main à l'autre. Il observait attentivement Rhea, toujours curieux de voir ses réactions. Il rit à sa remarque concernant les pâtisseries, pas le moins du monde insulté.

« J'imagine que tu n'as pas beaucoup d'expérience d'au-delà de la frontière. On n'est pas très doués pour ça, dans ce pays. Entre autres choses... Qu'est-ce que tu voudrais voir, si tu pouvais aller où tu voulais ? » Une question simple, mais la réponse en disait souvent long. Il versa du vin aux épices -doux mais robuste- dans un verre, qu'il tendit à son invitée, reprit le sien et l'avança pour trinquer, accompagné d'Albi.

« Bienvenue chez nous ! » Sa sœur but une gorgée, et se mit à picorer du raison. Elle était totalement à sa place, au cœur de la maisonnée : il savait à quel point elle s'était investie dans la bonne marche depuis la mort de leur père. Elle secondait efficacement leur mère, actuellement en voyage dans un de leurs domaines dans l'arrière-pays. Physiquement, elle avait peut-être l'air presque fragile, diaphane, mais sa force intérieure était profonde. Il avait toujours su qu'elle accomplirait de grandes choses, et il était heureux d'être à ses côtés pour le voir. Et puis elle savait mettre les gens à l'aise ; elle appréciait Rhea, il le voyait.

« Qu'est-ce qu'il n'y a pas à changer ? J'ai l'impression que c'est ça la question. » Et une à laquelle il n'était pas difficile de répondre non plus. Quant à celle de Rhea... Il l'entendait si peu souvent chez ses compatriotes qu'il voulait l'adresser avec soin. La plupart des gens qu'il approchait avaient déjà une certaine carrière et l'expérience qui allait avec : à savoir une conception aiguë de la survie qui les poussait à ne s'intéresser au sujet que de manière détournée, du moins dans un premier temps. On ne questionnait pas comme ça le système, encore moins après la fameuse soirée de l'Archonte, qui avait réussi à tempérer bien des ardeurs révolutionnaires. Mais les opposants existaient, et parmi eux on en trouvait même qui souhaitaient sincèrement changer les choses pour le bien de tous plutôt que d'accaparer plus de pouvoir. Les véritables idéalistes restaient bien rares...et il n'en avait pas encore rencontré d'aussi jeunes que Rhea, surtout venant de familles anciennes comme les Pavus.

« Pour faire simple, nous sommes devenus bien trop complaisants dans la façon d'user de notre pouvoir, et nous sommes incapables d'apprendre de nos erreurs. La couche supérieure s'en sert pour écraser toutes celles et tous ceux qui se retrouvent en-dessous, et nous dirigeants sont uniquement concernés par leur pouvoir, leur bien-être, et leurs traditions. Une ère plus tôt, on aurait cru que cela allait changer : un mouvement, lancé par des membres du gouvernement comme Maevaris Tilani...et Dorian Pavus. Aujourd'hui, c'est comme si on les avait oubliés. L'esclavage est toujours au centre de notre main-d’œuvre, être dépourvue de magie fait de nous un moins que rien, et nous ne sommes pas plus prêts de travailler main dans la main avec d'autres puissances pour le bien commun. Et les responsables continuent de se voiler la face tandis que l'empire continue de scléroser de l'intérieur. J'aime mon pays, et j'ai envie non pas de le restaurer dans sa soi-disant grandeur passées, mais de le faire évoluer. Qu'il puisse devenir une entité dont ses habitants seront fiers...et qui sera avant tout juste envers eux. »

« Et toi, Rhea ? » intervint Albi, sereine là où son frère se montrait passionné. « Qu'est-ce que tu voudrais changer ? »
Aurelius Argento

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Mer 26 Sep - 9:22

Waiting for a new life
Aurelius & Rhea
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Aurelius, elle l'avait déjà remarqué, ne parvenait pas à tenir en place : Rhea était tout le contraire. En grandissant, elle avait appris à économiser ses mouvements et à ménager ses efforts - ses problèmes de santé toujours plus handicapants. Elle avait pour habitude de rester assise tranquillement, souvent plongée dans ses pensées. Mais peut-être les choses pourraient-elles changer, à présent. Sa marche jusqu'à la demeure Argento l'avait laissé présager.

Il lui parla de Smithus, un homme juste, jugea-t-il, et des pays étrangers qu'il avait probablement visités lui-même de long en large. Il lui demanda où elle voudrait aller en premier, si elle pouvait voyager n'importe où.

-"Les montagnes - les Dorsales de Givre. Mais je n'ai jamais traversé la frontière."
Elle n'avait pas hésité avant de répondre : elle s'était déjà posé la question. Il y avait beaucoup d'endroit hors de Tevinter qu'elle aurait voulu voir - en fait, rien que le fait d'être 'hors de Tevinter' faisait déjà de n'importe quel endroit un must-see pour elle... Mais il y avait dans ces montagnes quelque chose qui la fascinait. De ce qu'elle avait pu apprendre, c'était un des endroits où l'Imperium avait eu du mal à s'étendre, dans le passé. Les décors devaient être magnifiques. Paisibles.

(Elle aurait peut-être changé d'avis si elle avait appris que c'était là que les Engeances de l'Enclin étaient les plus nombreuses.)

Aurelius lui servit un verre puis ils trinquèrent à trois. Elle remercia encore ses deux hôtes, dégustant le vin aux épices, vraiment délicieux.

-"Moi ?"

Les paroles d'Aurelius l'avaient mise en confiance. Elle était d'accord avec tout ce qu'il disait, et, avouons-le, assez fascinée par cet homme bavard et amusant avec des idées plus sérieuses telles qu'elle avait toujours voulu entendre. Il était tellement différent de tout ce qu'elle avait pu connaître jusqu'à présent... Elle se lança alors dans un monologue assez similaire en contenu au sien - bien qu'un peu moins bien construit.

-"Je pense, je pense que, nous… nous vivons une société tellement absurde, tellement… sclérosée, comme vous dites... C’est comme si… tout le monde – les mages, la haute société – continuait à agir comme les plus réactionnaires, les plus détestables, de... Je ne sais pas, il y a tellement de choses. Je veux dire, l’esclavage ? Tout le reste de Thédas, littéralement, a compris que c’était immoral, sauf, bien sûr, sauf Tevinter, parce qu’on ne peut rieeeen faire comme les autres je suppose… Plutôt continuer à agir comme on l’a toujours fait.... Pas question de se remettre en question, non, on préfère se donner de grands airs et continuer à, à, à agir comme si l’Imperium était encore un empire grandiose et surpuissant alors qu’il n’était déjà probablement pas si génial que ça à la base. C’est juste tellement rageant !"


Elle fit une pause, avalant une nouvelle gorgée de vin pour pouvoir reprendre de plus belle. Elle avait conscience de se laisser un peu emporter ; mais c'était un soulagement, au final, de laisser tout sortir.

-"Et le pire, c’est que… je suppose qu’il n’y a pas que du mal ? Je veux dire, bon, le fait que plusieurs personnes soient sensées gouverner ensemble plutôt que, genre, un Roi ou une Impératrice ou… peu importe ce qu’ils ont ailleurs dans le Sud. Ça semble être une bonne idée à la base, oui ? Sauf que nos dirigeants – sans vouloir vous offenser – sont tous dans le genre de mon oncle, à ne penser qu’à eux, à considérer le reste du monde comme des moins que rien et à utiliser de la magie du sang à tout bout de champ… Ugh !"


Elle n’avait pas pour habitude d’exposer toutes ses pensées et ses opinions à voix haute, surtout face à des adultes responsables – probablement responsables. C’était cathartique, en un sens. Son discours partait un peu dans tous les sens mais on ne pouvait lui reprocher de ne pas être sincère.

-"Mais pour ce qui est de changer, je... pendant longtemps, je ne voulais pas… Vous voyez – vous dites que vous aimez quand même Tevinter, vous êtes même revenu pour ça, mais pas moi. Je n'aime pas Tevinter, je déteste vivre ici. Moi, je n’avais qu’une seule envie et c’était de partir. Je vous l’ai dit, je n’ai jamais visité… un seul pays étranger… Je ne sais pas, j’ai toujours pensé que dès que j’aurais l’âge, je prendrais mes affaires et les quelques personnes que j’aime bien et qui voudraient bien me suivre et qu’on s’en irait pour toujours."

Encore aujourd'hui, c'était presque un rêve - pouvoir partir et refaire sa vie ailleurs. Mais les choses avaient changé depuis quelques mois. Il lui avait toujours semblé n'avoir aucune chance d'accomplir quoi que ce soit à Tevinter, mais était-ce encore le cas ? Peut-être que tous ces bouleversements - la mort de sa mère, le départ de son oncle, l'héritage de cette maison - étaient autant de signes lui montrant un avenir différent pour elle.


▬ Gasmask
Rhea Pavus

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Jeu 27 Sep - 20:28

Rhea Pavus était calme, discrète ; elle donnait l'impression de jauger prudemment chacun de ses mouvements, comme si elle était étonnée du simple fait de mettre un pied devant l'autre sans effort. Aurelius n'allait certainement pas lui reprocher de se montrer circonspecte, c'était plutôt nécessaire dans leur milieu, et le Créateur savait que les magisters pouvaient se révéler dangereux. L'héritier des Argento n'avait pas encore eu l'occasion de se faire une réelle réputation concernant ses actions au magisterium, mais il espérait au moins qu'elles n'allaient pas susciter la crainte. Pour le moment, il s'était surtout contenter de prendre ses marques, et d'observer attentivement ses collègues. Les plus dangereux, les plus prudents, les plus passifs...et les quelques rares qui semblaient vouloir changer les choses. Mais ils ne suffiraient pas, pas plus qu'Aurelius tout seul : s'ils voulaient vraiment arriver à quelque chose, ils devaient se réunir les uns les autres, et bien au-delà du cercle trop fermé du magisterium. Entendre une jeune tévintide comme Rhea parler ainsi, voilà qui alimentait ses espoirs ! Il voulait croire qu'elle n'était pas la seule, et que d'autres étaient prêts à assurer la relève. Même s'il ne devait plus être là pour la voir...

« Voilà un excellent choix ! Les montagnes sont magnifiques. Si je peux t'aider à les découvrir un jour, compte sur moi ! » Parler de voyages, voilà qui l'enthousiasmait bien plus que la politique, il l'admettait volontiers. Il n'était pas obligé d'aimer ses nouvelles fonctions après tout, ni la tâche qui l'attendait ; c'était nécessaire, tout simplement. Alors s'il pouvait se changer les idées de temps en temps, il n'allait pas s'en priver. A l'évocation des Dorsales de Givre, une succession de souvenirs remonta à la surface. Il avait participé à plusieurs caravanes traversant ses cols, ainsi qu'à deux expéditions plus sérieuses. Mais les engeances s'y faisaient de plus en plus nombreuses, et y voyager était devenu extraordinairement périlleux. « Une fois que cette Enclin sera derrière nous, peut-être... Quoi que si on ne se dépêche pas tous de se sortir la tête du sable pour y faire face ensemble, ça ne risque pas d'arriver... »

« Quelque chose de plus près, et de plus pratique en premier, peut-être ? » intervint Albi. « Il m'arrive de devoir me rendre dans les Marches Libres pour les affaires de la famille. Si tu souhaites m'y accompagner lors d'une prochaine visite, tu seras la bienvenue. Ostwick, souvent. Peut-être même Osterbourg : c'est une ville impressionnante. »

« Mouais, ils sont un peu trop coincés pour moi, là-bas. Chantrie ci, Chantrie ça... »

« Tout est trop coincé pour toi, mon frère. »

« C'est vrai! » Son visage s'illumina d'un grand sourire qu'il exagéra bêtement pour l'effet. S'il était honnête, on pouvait bien s'amuser à Osterbourg comme ailleurs. Il suffisait de connaître les bons coins et les bonnes personnes. C'était partout la même chose, finalement. Il était même possible de passer du bon temps à Minrathie ou Qarinus, après tout ! Enfin, du moment qu'on était pas un esclave et qu'on n'attirait pas l'attention des puissants, bien sûr.

« Tu as beaucoup réfléchi à tout ça, je suis impressionné. » Aurelius interrompit son balancement, croisant les doigts sous son menton. « Et je ne l'aurais pas mieux dit. L'esclavage est une aberration dont nous sommes visiblement incapables de nous défaire, ou du moins les responsables essaient de nous le faire croire. Un Argento n'a jamais mal traité l'un des nôtres, et nous les considérons comme des personnes à part entière...à l'abri de nos murs, là où le reste de Tevinter ne peut pas le voir. Et ce n'est pas suffisant. Nos dirigeants sont tellement obsédés par la gloire passée d'un empire qui n'est plus pour regarder ce qui se passe juste sous leur nez. Le sud s'entre-déchire, des mages sont mis à mort uniquement pour leur naissance, et nous n'intervenons même pas pour les aider. Un Enclin se produit, et nous préférons regarder ailleurs, en s'imaginant sans doute qu'il ne s'étendra jamais jusqu'à nous. Et je pourrai continuer comme ça des heures... »

« Il le pourrait vraiment. »


« Pourtant, nous pourrions être capables de tellement plus ! Tu as raison sur ce point aussi, Rhea : théoriquement, notre système politique n'est pas mauvais. Dans l'esprit, il n'est pas entièrement éloigné de celui qu'utilisent les prétendus barbares de Férelden. Mais ce n'est plus qu'un triste prétexte, une pantomime dont se rient bien la plupart des mes collègues. Et tu peux le dire : une grande partie d'entre eux ne se soucient que de leur pouvoir, et de rien d'autre. Certains par habitude, parce qu'ils n'ont jamais rien connu d'autre, et qu'on leur a inculqué tout ça dès l'enfance. Des gens comme ton oncle... » Il balaya l'air d'un geste de la main. « Pardon, je ne veux pas dire du mal de ta famille. J'ai connu Nero, quand on était plus jeune. Disons qu'on ne s'entendait pas vraiment, et d'après ce que j'ai entendu, il n'a pas beaucoup changé. Ce qui est tragique : il pourrait accomplir de grandes choses, de meilleures choses. Nous le pourrions tous, si nous en nous donnions la peine ! Moi-même, je ne vaux pas beaucoup mieux : pendant vingt ans, j'ai fui mes responsabilités et mon pays, j'ai refusé de m'attaquer au problème. J'ai laissé mon peuple souffrir sans rien dire. Et bien, plus maintenant. C'est peut-être trop tard, mais je suis bien décidé à faire ce que je peux pour lui ! »

Voilà le genre de tirade qu'il rêvait de sortir en pleine réunion du magisterium, mais il était encore loin d'en avoir l'occasion sans risquer aussitôt de se faire brûler vif par la majeure partie de ses pairs. Non, ce genre de discours était pour ailleurs, pour les chambres closes et les ruelles sombres, là où celles et ceux qui écoutaient pouvait le transmettre, le faire vivre. Pour qu'il se répande et enflamme de plus en plus de monde, pour qu'il puise enfin éclore au grand jour sans risquer d'être étouffé dans l’œuf !

« J'aime mon pays, oui. Ou plutôt, j'aime ses gens. Toutes celles et tous ceux qui ont simplement envie de s'assurer d'un lendemain en paix, et pour qui le pouvoir n'est pas quelque chose dont il faut abuser. Je veux les protéger, je veux qu'ils se sentent en sécurité, je veux qu'ils puissent être fiers d'être qui ils veulent sans se soucier de magie, d'origine ou d'esclavage. Je veux qu'ils soient libres. » Il s'arrêta enfin, et ses yeux brillaient encore de toute la passion qu'il avait mis dans ses mots quand il chercha à nouveau le regard de Rhea. « Tu n'es pas forcée d'aimer ton pays. Personne ne l'est. Et si tu désires t'en aller, saisir ta liberté, tu en as le droit. Je t'y aiderai, si tu le souhaites. Chacun devrait être en droit de découvrir le monde. »

« Et personne ne t'en voudrait. Certainement pas nous. Tu n'as pas à faire ce dont tu n'as pas envie. Oh, Alyssa ! »

« Albi... » Une elfe aux cheveux bruns, rasé d'un coté, longs de l'autre, avait fait son apparition dans le jardin. Elle portait une robe sobre mais élégante, et les marques d'une esclave, ce qui ne l'empêcha pas de s'asseoir sur les genoux d'Albi et de l'embrasser longuement. « Bonjour toi ! Je rentre du marché aux épices, les documents ont été transmis. Qui est notre nouvelle amie ? »

« Rhea, Alyssa. Alyssa, Rhea. »
Il n'y avait aucune gêne dans le comportement des deux femmes. Alyssa était bien obligée de porter ses marques, mais au sein du domaine, elle était traitée comme n'importe qui. Leur relation -secrète en-dehors de ces murs, bien entendu- durait depuis deux ans, et Aurelius n'avait d'abord quoi su en penser, principalement parce qu'il était stupéfait de réaliser pleinement qu'Albi n'était plus la petite sœur qu'il connaissait de ses visites et de leurs lettres. Pour le reste, les deux femmes semblaient heureuses, ce qui lui suffisait. Et puis cela lui montrait chaque jour une nouvelle raison de continuer son combat, pour qu'une telle union n'ait plus à être cachée. Il était curieux de voir la réaction de Rhea, cependant...

« Mais si tu devais décider de rester... Peut-être bien que tu pourrais nous aider à changer le système. A faire une différence. Et à faire tomber un empire pour de bon pour donner naissance à quelque chose de meilleur : quelque chose de juste. »
Aurelius Argento

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Ven 28 Sep - 22:50

Waiting for a new life
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Rhea avait toujours eu envie de voyager hors de son pays, mais jusqu'à présent, sa jeunesse et sa condition physique l'en avaient empêchée. Aussi, entendre Albi Argento parler le la possibilité d'un voyage dans les Marches Libres, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, avait quelque chose de presque surréaliste. Elle en discutait déjà  avec son frère - qui avait l'air de trouver les habitants de là-bas trop ennuyeux à son goût... Mais population coincée ou pas, l'adolescente était on ne peut plus enthousiaste. "Oh, non ! J'aimerais beaucoup ! Ce serait superbe !" Les Dorsales de Givres, c'était un beau rêve, mais elle se rendait bien compte que c'était difficilement réalisable. Une excursion dans les cités du pays voisin semblait plus réaliste... "Ostwick, Osterburg, peu importe ! Je serai intéressée dans tous les cas."

Elle s'imagina un instant le voyage - en toute honnêteté, elle ne savait pas grand chose de ces deux villes, mais elle était sûre qu'elles devaient être intéressantes à visiter. Et la compagnie d'Albi serait sans aucun doute, elle aussi, très agréable. En y réfléchissant ainsi, elle serait partie à l'instant même.

Mais l'heure était à la discussion plus sérieuse à propos de la politique de Tevinter. Rhea ne put que ressentir une certaine fierté en entendant Aurelius approuver ses dires... Se sentir prise au sérieux était clairement une nouveauté. Cela lui donnait de l'espoir. Elle avait toujours pensé à Tevinter comme à une cause perdue, mais peut-être y trouvait-on plus de gens sensé qu'elle ne le croyait.

Le magister mentionna alors les problèmes auxquels faisaient face les pays du sud - Enclin, injustice pour les mages... Il fallait avouer que si elle était d'accord avec lui, elle n'avait jamais vraiment réfléchi à ces problèmes-là. Elle avait cette manie de voir le Sud comme un endroit idéal où elle rêvait de s'installer, et l'idée d'une Divine fanatique ne collait pas vraiment à cette image. Il avait raison, pourtant... aucun endroit n'était parfait.

Aurelius mentionna sa famille - et s'excusa immédiatement d'en dire du mal. Cela la fit ricaner, le sujet étant loin de la laisser indifférente.

-"Oh, vous pouvez critiquer ma famille. Je peux critiquer ma famille. Ma famille est horrible, et mon oncle est le pire." Les propos d'une adolescente, même si elle avait de réelles raisons pour sa colère. Les Pavus, tout spécialement Nero, lui avaient fait beaucoup de mal. Elle était quand même un peu intriguée d'apprendre qu'Aurelius avait connu son oncle quand il était jeune... Elle avait du mal à se l'imaginer adolescent. A en croire le Magister, il avait été semblable à l'homme qu'il était aujourd'hui... Mais Rhea refusait de lui pardonner à cause de l'éducation avec laquelle il avait grandit : une mauvaise personne restait une mauvaise personne. "Vous avez parlé de Dorian Pavus, mais je suis sûre qu'il se retourne dans sa tombe en nous voyant maintenant. Enfin, ceux qui sont toujours en vie." La dernière phrase résonna sinistrement en elle - un rappel du nombre de membres de sa famille qui avaient disparus, ces derniers mois. Ce n'est pas qu'elle les regrettait... Dans la majorité des cas, elle ne les aimait pas... Mais savoir qu'elle devenait l'une des dernières Pavus en vie était franchement troublant.

Le magister avait expliqué que pendant des années, il avait évité les responsabilités qu'il aurait pu avoir à Tevinter, préférant voyager que de faire face à ces problèmes. Cela résonnait en Rhea, vu ses doutes actuels. Comm elle l'avait expliqué, elle avait envie de faire comme lui dans sa jeunesse : quitter le pays, vivre ailleurs, peut-être même voyager partout comme il l'avait fait, à présent que son état de santé le lui permettait... Mais elle avait le sentiment, quelque part en elle, que ce serait égoïste. Qu'il y avait des gens qui n'avaient pas la possibilité de partir comme elle, et qui méritait une meilleure vie.

Mais une nouvelle arrivée vint interrompre la conversation.

Une elfe fit son arrivée, portant une élégante robe noire et les marques d'une esclave. Semblant parfaitement à son aise, elle alla s'installer sur les genoux d'Albi et les deux femmes s’embrassèrent tendrement. Tout cela comme si c'était la chose la plus naturelle du monde.

Rhea était devenue très rose. "Enchantée !" Elle était étonnée - les Argento ne cessaient de la surprendre - mais aussi franchement charmée. Un peu jalouse, peut-être, aussi... Elle était vraiment née dans la mauvaise famille. Ses premiers émois amoureux à elle, après tout, avaient aussi été pour l'un des esclaves de sa maison... Un elfe d'un an son aîné avec des cheveux noirs et des yeux d'un brun profond. Rhea n'avait jamais rien osé lui en dire - embarrassée par sa propre apparence bizarre et juvénile. Et à présent, le jeune homme n'était plus de ce monde... Elle ne voulait pas penser à cela maintenant, cependant, et fit de son mieux pour éloigner ces pensées et offrir un franc sourire à Alyssa. "Je suis désolée pour la visite à l'improviste. Je ne m'y attendais pas moi même !"

Elle hocha lentement la tête en entendant les paroles d'Aurelius. Elle pouvait aider... Elle espérait que c'était vrai, mais elle gardait de doutes. "Mais je ne suis même pas mage..." Ca devait être un peu absurde, de se plaindre de ça n face d'une elfe qui était obligée de porter les marques d'une esclave pour pouvoir sortir de chez elle. Rhea n'y songeait pourtant pas. Elle avait beau s'être persuadée qu'elle était heureuse de ne pas être mage, dans le fond, cela restait un sujet sensible pour elle. A sa grande honte, après sa transformation, elle avait... essayé. Tenté, presque malgré elle, de tirer ne serait-ce qu'une trace de magie de ses mains qui en avaient toujours été incapables. Bien sûr, sans aucun succès... Elle ne deviendrait tout simplement jamais mage, elle devait se faire une raison.


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Rhea Pavus

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