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Ven 16 Juin - 22:43


 

 
Fructueux partenariat

 
La meilleure façon de savoir si l'on peut avoir confiance en quelqu'un, c'est de lui faire confiance.

 
Depuis mon Apaisement, les journées se suivent et se ressemblent, immuables et simples. Je ne ressens plus ni l’ennui ni la lassitude, aussi me conviennent-elles ainsi, et je ne me plains nullement de leur cours tranquille. Parmi les premiers levés, je profite des cuisines presque vides pour prendre mon petit déjeuner ; j’évite ainsi les regards hostiles ou craintifs des mages, tout comme les regards condescendants des Templiers. Après cela, je me rends à l’office du matin dans la chapelle de la Flèche Blanche où, en compagnie de ceux qui résident ici, j’assiste à la première messe donnée par la Révérende. Les propos andrastiens ont toujours tenu une part importante dans mon existence. Je sais aujourd’hui,à travers les lectures que j’ai pu faire, que le culte du Créateur et de sa prophétesse est intimement lié à l’existence de Thédas. À notre existence.
La lecture est mon passe-temps principal. Je peux m’absorber des heures durant dans un livre, sans en lever le nez, sans que mes pensées ne vagabondent ici ou là. Telle est la nature des Apaisés : inamovibles, une fois que leur attention est captée par quelque chose. Ma soif d’apprendre est plus grande encore que par le passé, sans doute parce que je n’ai rien d’autre, hormis ceci, dans ma vie. Loin de me désespérer, cette nouvelle situation me convient. J’ai toujours aimé apprendre. C’est juste plus simple maintenant. Les livres du Cercle m’ont appris beaucoup de choses, en particulier sur l’enchantement. Le sujet est fascinant. Des mages qui avaient pitié de ma condition m’ont incité à m’intéresser à ce domaine ; mû par leur volonté, non la mienne, j’ai suivi leurs conseils et me suis plongé dans cette étude. Je sais désormais beaucoup de théorie et presque autant de pratique : mes anciennes activités m’ont grandement aidé à me perfectionner dans l’art de graver des runes et de leur insuffler le pouvoir grâce au lyrium. Les objets que je façonne sont majoritairement destinés aux Templiers, même s’ils n’ont encore que peu de puissance. Je sais qu’un jour je parviendrai à les rendre bien plus utiles. Il suffit d’un peu de patience, et je n’en manque plus, désormais.
La bibliothèque est devenue mon refuge. Là, dans les allées silencieuses entre les hautes étagères, je trouve la solitude et le calme idéaux pour mes travaux. Je m’empare de nombreux livres, que j’empile sur mon bras replié, pour les emporter un peu plus loin. Les tables sont vides, tôt le matin. Je peux choisir celle où mages et Templiers me verront le moins. Ma condition ne m’embarrasse pas, mais je sais quels remous elle pourrait provoquer, tant chez les uns que chez les autres. Les remous se changeraient bien vite en heurts, les heurts en conflits, les conflits en bataille rangée. Je ne veux pas être au centre de tout cela, ni même en être un simple catalyseur.
Quelques mages m’ont déjà rendu visite. Je ne pense pas qu’ils l’aient fait par bonté d’âme ou par souci de compassion. Tous avaient le regard curieux, inquiet ; ils venaient voir, par eux-mêmes, l’étrange créature que je suis devenu. Comme tous les mages, ils savent ce qu’est un Apaisé. Même si nous étions libres autrefois, les Templiers veillaient à maintenir l’ordre dans les villes ; il subsistait encore, çà et là, des dangers potentiels qu’il fallait maîtriser. L’Apaisement n’était cependant plus qu’une vague menace pour les mages. On ne voyait presque plus d’Apaisés dans les rues, ni auprès des Chantries, preuve que le rite tendait à devenir obsolète. Mais avec le retour des Cercles, nul doute que cette pratique reviendra aussi. Les mages veulent donc voir de leurs propres yeux à quoi ressemble vraiment leur pire cauchemar. Sans doute est-ce là une manière de s’assurer que la chose est bel et bien possible...
Je me suis plié à leur curiosité sans manifester d’ennui – ni en ressentir, par ailleurs. Je comprends leur inquiétude et n’ai aucune raison de les rejeter. Néanmoins, je préfère rester seul quand cela est possible, car leur présence, leurs questions et leur angoisse me détournent de mon unique but : l’étude.
Il semble pourtant que cette dernière ne soit pas encore à l’ordre de cette matinée. J’ai ouvert mes livres, étalé devant moi mes outils et quelques pièces de bois pour m’exercer, mais le cliquètement familier d’une armure résonne soudain dans la bibliothèque. Si je ne lève pas immédiatement les yeux, jamais distrait par les passages réguliers qui se font autour de moi, j’y suis contraint lorsque les pas s’arrêtent à ma hauteur et se figent devant ma table. Je me redresse, docile. Si l’on veut me parler, je dois écouter.
L’homme qui me fait face n’est pas un Templier. Son armure est différente, comme le blason qui orne sa poitrine. Je fixe un instant cet œil cerné de flammes, avant de lever un peu plus les yeux. Le visage est fin, aux lignes franches et à la mâchoire volontaire. Un regard bleu sombre m’observe avec sérieux. C’est bien moi qu’on vient voir, mais quant à la raison, je l’ignore encore. Serait-ce un autre curieux, attiré par l’annonce d’un Apaisement au Cercle ? Ou s’agit-il d’autre chose ?
Posant les mains à plat sur mes genoux, je le regarde droit dans les yeux, sans sourciller. Peu importe ce qu’il me veut. Je l’écouterai, quoi qu’il arrive.

« Bonjour, dis-je, impassible. Que puis-je pour vous ? »


  by tris
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Mer 28 Juin - 17:47

Le son de ses pas pas claquait sur le sol, rebondissait sur les murs, faiblissait en écho dans le silence qui enveloppait certains couloirs de la tour du Cercle. Au rythme étrangement régulier de la marche du Seigneur-Chercheur dont la démarche lente ne laissait pas présager de sa jambe qui avait jadis été blessée, cliquetaient les pièces d’armure qui s’entrechoquaient telles des cymbales et qui parfois attirait l’œil des quelques mages ou templiers qu’il croisa sur sa route. A moins que ce ne fut l’emblème des Chercheurs gravé sur son plastron qui provoquait une certaine curiosité… voire de la crainte, pour qui ne connaissait que cet Ordre pour leurs interventions spéciales. Mais Marius de Ghislain n’avait aucunement l’intention, ni la mission de procéder à quelque enquête ou mise aux arrêts que ce soit, et ignorait les regards en traversant les lieux avec nonchalance, comme s’il connaissait bien la tour.

A vrai dire, il ne s’arrêta qu’une seule fois, pour demander à un Templier gradé où trouver la personne qu’il cherchait, bien que la réponse fut assez évasive, mais somme toute suffisamment logique pour confirmer ce qu’il pensait. Tout en marchant jusqu’à la bibliothèque du Cercle, ses doigts ne pouvaient s’empêcher de pianoter légèrement sur le pommeau de son épée, tout en songeant à la requête qu’il souhaitait poser à un parfait inconnu. Etait-ce seulement bien prudent ? Mais il s’agissait d’un jeune Apaisé, et recommandé par le Chercheur Armand par-dessus le marché, en qui Marius pouvait faire confiance. Il jugerait de lui-même cependant, toutefois ces deux points assuraient tout de même un certain degré de qualité en ce qui concernait sa demande. Traversant enfin les portes donnant sur la bibliothèque, le noble orlésien ralentit son pas pour profiter de la vision des immenses étagères bondées de livres. Le lieu était parfait pour se plonger dans la quête du savoir, et cette atmosphère à la fois paisible et studieuse aurait dû aussi envelopper le reste du lieu.

Son chemin se termina en arrivant face à une table d’étude où s’empilaient quelques grimoires et où se tenait, derrière, le nez plongé dans ces trésors de la connaissance, le jeune homme dont Marius s’était enquis. Son pas s’arrêta et avec lui, le cliquètement caractéristique de sa démarche, conclu par le tintement des éperons à ses talons. En silence, il se contenta d’observer l’Apaisé jusqu’à ce que celui-ci lui accorde son attention. Son regard avec quelque chose d’étrange, il brillait d’attention mais semblait comme vide de toute émotion, comme il en était habituellement pour tout mage ayant subi le rituel de l’Apaisement. Un sort terrible, s’il en était, surtout lorsqu’on n’était pas volontaire. Dans les yeux de Marius, qui dévisageait le jeune homme, nulle trace de curiosité, ni de dédain, simplement l'obligeance et la politesse qu’il lui accordait comme à tout autre être vivant doué d’intelligence, qu’il fût mage, elfe ou nain.

« Bonjour. Je suppose que vous êtes Tristan ? On m’a dit que je pourrais vous trouver ici et on m’a recommandé pour vos talents particuliers. Je suis le Seigneur-Chercheur Marius de Ghislain… et j’aurais une requête à vous demander. J’espère que je ne vous dérange pas. » Le ton était posé et aimable, la question était rhétorique, puisque de toute évidence, il était là, et un Chercheur ne partait jamais sans avoir obtenu les réponses qu’il recherchait. Mais l’expérience avait appris au noble orlésien qu’il valait mieux mettre les gens dans de bonnes dispositions si l’on souhaitait leur demander un service. Et quel service s’apprêtait-il à demander ! A vrai dire, il avait plusieurs questions, mais il commencerait d’abord par accomplir son devoir en faisant avancer l’enquête étrange qui lui était tombée sur les bras. Tournant la tête d’un côté comme de l’autre pour s’assurer qu’ils étaient seuls dans cette partie de la bibliothèque, Marius aborda donc en douceur le premier sujet qui lui tenait à cœur. « J’ai eu ouïe dire que vous vous tourniez plutôt vers la pratique de l’enchantement, mais que vous aviez aussi des connaissances en alchimie. Peut-être pourriez-vous m’aider dans le cadre d’une mission importante, ou que vous sauriez me guider vers quelqu’un qui le pourra. Puis-je compter sur votre… discrétion à ce sujet ? »
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