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Mer 14 Juin - 18:40


under the moonlight

La lune éclairait fort Bastel d'une lumière fantomatique. Elle était pleine, et pour n'importe quel elfe ou nain, il était possible d'y voir comme en plein jours. Seuls les humains percevaient encore l'obscurité, malgré la lumière blanche. Mais la majorité d'entre eux dormaient, seuls se trouvaient quelques gardes sur les murailles, afin de ne pas se faire surprendre, pas l'Enclin ou quoi que ce soit d'autre. Fenara était installée sur un arbre, dans une cours reculée et isolée du fort. Elle n'arrivait pas à trouver le sommeil; elle n'aurait su dire si c'était car l'Union approchait et que les rumeurs se faisaient de plus en plus sinistres, ou le souvenir de ce qu'elle avait vécu dans les tréfonds quelques jours plus tôt qui la suivait. Ou alors, était-ce encore ma mélancolie ? Quoi qu'il en soit, Fenara avait prit une concoction visant à l'empêcher de rêver; elle qui se retrouvait, consciente, dans l'Immatériel, chaque fois que son esprit ensommeillé vagabondait, connaissait les risques. Ces derniers étaient augmentés si les tourments la prenaient et si la fatigue était sienne, alors Fenara, pour ne pas se retrouver affaiblie face à un démon trop pressant préférait s'empêcher de dormir. Son mélange avait malheureusement parfois l'effet secondaire de la couper purement et simplement du sommeil, il elle faisait l'erreur de trop doser. A moins que ce ne soit ses troubles qui la poussaient loin des bras de la nuit.

Quoi qu'il en soit, plutôt que de rester dans le dortoir des apprentis, à devoir partager une pièce où ronflaient bien trop de monde, elle avait préféré partir s'occuper l'esprit ailleurs, dans le coin qu'elle préférait dans la citadelle. C'était un très vieil arbre, qui avait été planté, disait-on, juste après la victoire de Fort Bastel contre les restes du Cinquième Enclin, il y a de cela bien longtemps. Il était hélas mort il y a deux hivers, ne gardant comme végétation qu'un lierre aussi ancestral que lui, qui parcouraient son énorme tronc. La Garde ne l'avait pas fait abattre, peut-être trop respectueuse du souvenir qu'il représentait. C'était un très bon coin, pour qui savait y grimper, et Fenara profitait de son calme. Elle observait avec une certaine mélancolie les bois qui entouraient le fort; depuis combien de temps n'avait-elle pas pu parcourir une forêt, courant à toute vitesse, les branches frôlant son visage, le son de la nature l'entourant, et la sensation d'y être liée tandis que ses pieds à moitié-nus en touchaient le sol ? Tout ça elle le faisait encore en rêve, les recrues ne pouvant réellement s'éloigner, encore moins sans présence d'un garde plus âgé. Et elle ne souhaitait pas faire cette demande, saugrenue et peut-être témoin d'une certaine tendresse en son coeur. Elle avait une certaine réputation à travers la garde, même si d'après certains, elle commençait à s'ouvrir un peu plus aux shems et autres nains.

Fenara n'en oubliait pas pour autant qui elle était, d'où elle venait et pourquoi elle était ici. Elle savait que se laisser aller aux souvenirs n'était pas une chose à faire, que cela ne ferait que l'aflaiblir, mais dans le calme de la nuit, une mélodie lui revint en mémoire et franchit ses lèvres doucement, se laissant porter par le son de sa voix;
" Elgara vallas, da'len, melava somniar, mala tara aravas, ara ma'desen mela" c'était une comptine, une chanson douce, pour les jeunes elfes craignant la nuit et l'obscurité. Son père lui chantait souvent dans son enfance. Elle se la chantait quand elle se réveillait de rêves difficiles, en effet, les paroles correspondaient étonnamment aux rêveurs comme elle, offrant les paroles d'un parent aimant qui tendait une main pour toujours se souvenir de la voie du réveil. Ce n'était pas étonnant, en soit, quand on savait que, d'après les légendes, presque tous les elfes de l'ancien temps maniaient magie et rêves. Fenara s'interrompit toutefois dans son chant, presque chuchoté dans le vent, quand la vision d'une torche et le bruit de pas se firent voir et entendre dans sa direction. Elle reconnu presque immédiatement Gwayne. Comment ne pas connaître celui qui avait la réputation d'être le plus idiot des Grey Warden ? Il n'était pas méchant, elle ne voulait juste rien à voir avec lui, sinon elle était partie pour une heure de questions offensantes et idiotes qui trouvaient leurs réponses en ouvrant un simple livre. Faisant le moins de bruit possible et retenant sa respiration, Fenara se lova un peu plus entre les branches, comme pour disparaître. Avec un peu de chance, Gwayne ne l'avait ni vue ni entendue. C'était fort peu possible, toutefois.



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