FROM TEAMMATES TO ENNEMIES (ZARVIA)
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
(FLASHBACK)
FEAT. ZARVIA
Aravar abandonne son regard sur sa co-équipière en possession de la carte, tandis que lui surveille les alentours au fur et à mesure de leur progression. Qui ne fait d'ailleurs que débuter. Tous deux viennent de s’engouffrer au sein de la principale entrée des Tréfonds - non sans s'être glissés dans le dos des surveillants de celle-ci. « C'est par où maintenant ? » Une grande allée se présente face à eux, coupée par quelques chemins creusés dans la roche. Si certains peuvent mener à d'autres carrefours, le plus gros ne sont que des cul-de-sacs. Et le problème, c'est qu'en apparence, tous se ressemblent. En observant avec plus d'attention le bout de carte porté par Zarvia, Aravar a même l'impression que des chemins se sont ajoutés au fil du temps. Sans surprise bien entendu. Le nain rumine légèrement, impatient de savoir par où aller. C'est un cochard à proximité qui l'occupe finalement en attendant, lançant sa hache tel un javelot. Il constate avec joie que son coup atteint sa cible - qui n'avait pourtant rien demandée. Dommage que Thral n'ait pas été là pour voir ça.
Quelle horreur.
Cela n’avait pas été une mince affaire d’accéder aux galeries au nez des gardes d’Orzammar : ces derniers avaient autant à cœur à ce qu’aucun citoyen ne s’y engouffre qu’à ce qu’aucune engeance n’en échappe. Bien que je doute fort que ces pégus réussissent à ne pas mouiller leurs pantalons à la vue de ces monstres – pour être tout à fait honnête, j’avais moi-même eu beaucoup de mal à me contenir la première fois. Sûrement l’odeur, déjà infâme à des dizaines de mètres d’eux.
Je n’avais cependant pas la prétention de surveiller une entrée et de protéger la merveilleuse et rutilante ville naine.
Aravar m’accompagnait sur cette mission qui, à vrai dire, nous avait été confiée à tous les deux – mais je tenais la carte. Nous avions pris l’habitude depuis de nombreuses années à travailler ensemble et, pourtant, son enthousiasme jamais contenue me surprenait toujours. Ces Tréfonds ne me réjouissaient pas. J’aurais préféré juste prendre une journée au calme. Il fallait pourtant croire que Thral voulait récupérer les trésors de ce thaig le premier : avant les envoyés du Façonnat, avant de potentiels Gardes des ombres, avant même un autre chef de bande du Carta.
Et maintenant, Aravar et moi nous retrouvions à l’orée d’un carrefour, à la recherche, dans un premier temps, du bon chemin vers la croisée de Caridin. A côté, toutefois, le gamin perdit patience :
« C’est par où maintenant ? »
J’avais passé la clef fournie avec la carte à ma ceinture. Je vérifiai nerveusement si elle s’y trouvait encore et, constatant la positive, je tentai de déchiffrer ce parchemin que les années avaient moisi.« Un moment. »
Je cherchais un carrefour, ou n’importe quoi d’autre qui ressemblait à une croix. Je n’avais aucune idée de l’endroit où nous étions : pour passer dans le dos du garde, il nous avait fallu accélérer le pas et perdre un peu le chemin dans les dédales. Et ce raccourci dans les Tréfonds n’était pas des plus habituels à emprunter.Ce ne fut pas du goût d’Aravar qui avait quelques revendications, au moins de l’ordre de la frustration : alors que mes yeux scrutaient la carte vieillie et illisible – je devais franchement le dire, mais c’était de la merde –, un sifflement ricocha sur les parois des tunnels. Ne lui répondirent que l’ultime glapissement du cochard, ainsi que son corps lourd contre le sol.
Je me retins difficilement d’observer l’œuvre d’Aravar, rebutée par l’idée de découvrir un cadavre décapité, et me tournai au contraire vers le gamin. Au vu de la distance, le jet s’avérait réussi. Je sifflai d’étonnement.
« Dommage que Thral n’ait pas été là pour voir ça. Je lui dirai si on sort de là, promis. »
Non, définitivement, une galerie principale entrecoupée de quelques tunnels partant dans tous les sens ne correspondait à rien de précis sur cette carte – en fait, cette description collait à de trop nombreux traits à moitié avalés par les âges. Je repliai un peu nerveusement le parchemin, le froissant au passage, puis me mis à observer le premier tunnel offert à nous, à la recherche d’un signe que ce n’était pas un cul-de-sac.« Bordel, le Carta n’aurait pas pu engager un gribouilleur pour qu’on ait des cartes correctes ? Au moins un éclaireur assez doué pour connaître les chemins principaux vers la Croisée de Caridin ! Merde, c’est pas le chemin vers le trésor de Branka qu’on demande, juste le plus gros thaig des Tréfonds ! »
Nous cherchions simplement un indice satisfaisant sur la marche à suivre.Je soupirai et regardai Aravar.
« T’as souvent été dans les Tréfonds, toi ? J’propose de suivre le chemin le plus large, jusqu’à tomber sur une vieille route. T’en penses quoi ? »
Carte de merde même pas capable d’indiquer la bonne direction.(FLASHBACK)
FEAT. ZARVIA
« Ouais, si on veut, mais tout se ressemble. » Inspection rapide des alentours pour en venir à la même conclusion que Zarvia. « Continuons, ça sert à rien de rester plantés là. » Aravar ouvre justement la marche, hache à la main, pas pressé. La grande allée n'est plus toute jeune et plusieurs morceaux de roches couvrent une partie du terrain, obligeant les aventuriers à faire quelques détours sur les côtés - parfois au milieu. La zone est pour le moment plutôt vide d'engeances, au grand étonnement du nain qui pour une fois, parvient à s'en plaindre. Enfin pour une fois, c'est un euphémisme. « Ah c'est nul, ça manque d'action. » Il fait son gamin agité, un peu chiant sur les bords, accélérant le rythme jusqu'à être beaucoup trop en avance. Dans son élan, il en oublie même la naine laissée en arrière - mais encore en vue, et découvre en premier la fameuse vieille route. Ce doit être celle-ci, vu son état. Aravar hésite tout de même en l'observant. « Eh Zarvia, t'es à la traîne. C'est celle-là ou pas ? » Voilà que le guerrier se retourne, torse bombé et expression fière imprimée. Ce n'est pas dans le but de l'impressionner - quoi que si, un peu, mais principalement celui de se sentir mis en avant. Un sentiment de supériorité dans lequel il se perd plus que de raison. Une habitude aussi, auxquels la plupart de ses camarades sont habitués. Chacun sa nature, après tout. Son attention est cependant vivement reportée du côté de ce qui semble être le bon chemin. Ce sont de lointains échos de chattemite qui parviennent jusqu'à lui, annonçant un affrontement prochain.
Non mais sérieusement, à certains moments, j’avais réellement envie de le plaquer contre le mur et de lui en coller trois. Ses airs suffisants et sa dégaine impertinente me tapaient sur les nerfs, surtout dans cet endroit suffocant. L’idée de tomber sur des engeances à chaque coin de tunnel ne m’enchantait pas, même si je pouvais trouver en Aravar un bon guerrier. Complètement con, mais bon.
Pour autant, un bon aller-retour le rendrait forcément agréable.
En tout et pour tout, je lui souris en réponse. Hypocrisie, quand tu nous tiens ; si mon coéquipier n’était pas le chouchou de Thral, je ne lui ferais pas autant d’égard. Au moins était-il utile. Un excellent combattant quand je ne m’illustrais pas dans ce domaine-là. Autant utiliser les atouts de tout un chacun.
Aravar arriva à la même conclusion que moi : tout se ressemblait. Un comble pour des Nains. Ici, pourtant, la Pierre nous aidait à retrouver les chemins que nous connaissions : des marques sur les murs, des champignons à la forme particulière, les marques d’anciens arpenteurs. Mais elle nous aidait difficilement à deviner quelle route emprunter quand on n’en savait rien du tout.
Alors, il nous fallait prendre un chemin et continuer vers l’avant. Le gamin prit les devants, hache tachée à la main, et dirigea le chemin. Ce qui, en vérité, me permettait de noter les détails alentours pour retrouver le chemin au retour.
Je me demandais si nous allions croiser la Garde des ombres. Des légendes racontaient qu’on en croisait à tous les thaigs. Avec toutes mes rares escapades, rien de toutes ces histoires ne s’était réalisé ; et peut-être qu’avec la disparition de la Légion des Morts, ce pompeux ordre avait décidé d’éviter les Tréfonds.
Qui n’avait pas peur de mourir ? Même les Gardes tenaient à la vie, tant qu’ils ne se changeaient pas en engeances.
Je lève les yeux des murs nus, juste à temps pour voir Aravar disparaître dans le coin d’un tunnel. Je l’avais rapidement entendu grommeler quelques mots, mais un autre Nain avait happé mes pensions et mes inquiétudes – et de ce fait, j’avais zappé ses mots. Les suivants me percutèrent donc plus violemment.
« Eh Zarvia, t'es à la traîne. C'est celle-là ou pas ? »
Je râlai alors contre l’impétueux guerrier, que je vis très superbe alors que j’arrivais à son niveau, et je le détaillais un instant. Je me forçai à effacer mon froncement de sourcils, pour ne pas le froisser, et lâchai :« Hé Aravar, j'te conseillerais de pas me perdre : c’est moi qui ai la carte. »
Je jetai un œil au parchemin, puis au chemin, puis de nouveau à la carte. J’allais lui répondre par la positive, quand des cris parvinrent à mes oreilles. Je mis quelques instants à identifier les chattemites – mais, immédiatement, je compris qu’Aravar les avait repérées.« J’crois qu’on nous indique le bon chemin. »
Je rangeai la carte, sa clef, puis attrapa mes deux armes. A la main droite, je portai un long couteau que le Carta m’avait légué : si l’outil était toujours utile, celui-là ne tiendrait pas jusqu’au prochain Roi tant il avait vécu et était abîmé. Dans la main gauche, en revanche, je serrais une très belle dague : un cadeau que l’on m’avait laissé dérober dans la maison d’un noble nain lors d’une mission. On avait sûrement eu pitié de mon arme principale.« J’te laisse mener la danse ? L’action c’est ton truc, je m’amuserais pas à empiéter dans ton domaine. J’m’occupe de tes restes. »
Les échos de nos paroles avaient sans aucun doute attiré la horde de chattemites puisque leurs piaillements se rapprochèrent. J’espérais qu’elles n’étaient pas nombreuses. Vraiment.(FLASHBACK)
FEAT. ZARVIA
Il encaisse sans trop de problèmes les attaques, comparables à des piqûres de moustique de son point de vue. Dans son élan, il s'assure également que les chattemites passent toutes sous le fil de sa lame, malgré une qui y réchappe. Celle-ci même qu'il perd de vue et qui sera probablement le petit plaisir de Zarvia. Tant pis. Un léger grognement se faufile hors de la bouche de Aravar pour marquer sa contrariété, mais rien de plus. Il est presque parvenu à bout de toutes les chattemites de son côté et ne souhaite pas vraiment être épaulé pour les achever. Il gère très bien, ce malgré l'attaque vicieuse de l'une d'entre elle. Deuxième grognement, plus distinct cette fois-ci. « Saleté. » La bête responsable est rapidement décapitée, le sang giclant sur le faciès de son bourreau.
Aravar redresse sa tête, guettant dans l'ombre d'éventuelles chattemites supplémentaires. Il semble néanmoins qu'elles n'aient pas été si nombreuses, sauf si d'autres attendent plus loin. Ce ne serait pas non plus surprenant de tomber sur des araignées ou des engeances qui grouillent tout autant dans les Tréfonds. Si il y a bien, malgré sa fougue, des créatures dont se méfie le nain, ce sont justement ces fameuses engeances. L'idée d'être infecté par l'une d'entre elle lui déplaît fortement tout en sachant les projets d'avenir qui l'animent. L'idée de mourir bêtement aussi. Ce n'est pas pour autant qu'il ne montre pas la même ardeur en combat. Cependant, quitte à choisir, il préfère de bonnes vieilles chattemites ou une grosse araignée géante.
Je rangeai précipitamment la carte contre mon giron, froissant le papier au passage ; et, tâtonnante, j’attrapais les deux lames. Passé Aravar, elles seraient mes uniques défenses : l’une était tellement rouillée qu’elle risquait plus d’empoisonner les créatures que de les tuer sur le coup, et l’autre était peut-être trop courte pour atteindre le cœur.
Et pour trancher la tête ? J’aurais aimé avoir assez confiance dans mes armes pour en arriver là. Mes yeux se levèrent : et voilà que le gamin commençait à exécuter sa danse folle – enfin, danse, si tant était que ses mouvements étaient exécutés avec grâce. Il fallait reconnaître après quelques secondes d’observation que ce n’était définitivement pas le cas : seule dominait la violence, autant dans sa ténacité à encaisser les coups comme le ferait le plus solide des rochers que dans ses répliques acérées au point de trancher têtes et membres.
Nous n’avions pas les mêmes aspirations de vie, conclurent mes pensées. Et je serais sûrement allée jusqu’à comparer nos objectifs, si l’une des bestioles ne s’était pas détachée de son groupe pour s’intéresser directement à moi.
Aravar n’était même pas capable de faire son boulot de guerrier et me protéger. Magnifique.
J’attendis patiemment la bestiole, étudiant chacun de ses mouvements, me félicitant de ne pas être au milieu de quatre ou cinq de ses comparses. Au moins, celle qui me visait ne brillait pas d’intelligence : elle se précipitait avec un air débile. Ses muscles se tendirent soudain. Je compris qu’elle allait me sauter dessus.
Un cri aigu crissa contre les parois de la venelle quand la chattemite exécuta l’action devinée. Je fis un pas sur le côté et la frappai de mon long couteau au vol. L’arme étant en piteux état et mon mouvement maladroit, elle ne trancha pas complètement la bestiole. A la place, elle l’envoya valser contre la roche et la laissa s’écraser au sol, secouée de spasmes.
Sans une pensée supplémentaire, j’achevai la créature agonisante de ma dague. Puis, dégoûtée, je me reculai de quelques pas, refusant de voir plus longtemps cette carcasse aux angles peu naturels ou les dernières tensions successives qui habitaient ses muscles.
Je préférais avancer vers Aravar, armes aux poings. Le gamin était tendu, observant les ombres d’où avaient émergé les chattemites avec concentration. Mais aucun signe d’une nouvelle invasion ne nous parvint : au contraire, pendant un temps, seul le silence nous répondait. L’estomac légèrement barbouillé, je me sentis le besoin de briser ce mur sourd.
« Joli compte. J’comprends pourquoi tu es le préféré de Thral quand j’vois ça. Mais par les Hauts, ne… »
Des cris, résonnant soudain dans le silence noir. Je coupais immédiatement ma phrase, lançant un regard inquiet vers le fond du tunnel, puis une œillade terrifiée à mon compagnon lorsque je saisis quels étaient nos ennemis.Des engeances. Attirées par les bruits de combat. Elles nous savaient bien présents et avançaient droit vers nous.
« Merde Aravar, des engeances ! Il faut qu’on s’planque. J’ai jamais appris à me battre contre ces monstres ! »
La pure vérité : je n’étais qu’une négociante au sein du Carta. Et ce n’était sûrement pas la ferraille que j’utilisais comme « arme » principale qui me sauverait le cul. Je devais attendre une instruction d'Aravar, fut-ce un coup d'éclat face aux engeances.Va crever avec tes plans aussi pourris que des crottes de chattemites, Thral !
- Spoiler:
Lancers de dés pour déterminer la réussite de Zarvia dans le combat ainsi que la rencontre future dans les Tréfonds : ici.
Je suis désolée pour les engeances Promis j'ai pas fait exprès Je crois qu'on n'arrivera jamais au thaig
(FLASHBACK)
FEAT. ZARVIA
Mais le silence s'installe rapidement. Pesant, étrangement, et qui n'annonce rien de bon. Les tunnels sont toujours infestés de créatures, même sans être des chattemites ou des engeances. Dans le cas présent, rien ne résonne visiblement - si ce n'est la voix de sa coéquipière. Automatiquement l’ego de Aravar gonfle encore plus, contrairement à son rictus déjà étiré au maximum. Le talent, que veux-tu, songe-il en cet instant. Ses lèvres s'ouvrent, prêtes à couper sa compagne du Carta mais doublées de peu par des crissements reconnaissables entre milles. Le doute pend tout de même au nez de Aravar qui avant de s'enfuir la queue entre les jambes, aimerait au moins être sûr des ennemis qui approchent. Zarvia elle, en est certaine. Des engeances. Le risque est gros si l'un des deux est infecté. Autant le brigand se moque que cette dernière soit touchée mais lui, c'est autre chose.
Aravar jure dans sa barbe fantôme. « La poisse. Tu sers pas à grand chose. » Rumine-il dans le feu de l'action quitte à être vexant, ayant quant à lui déjà affronté l'engeance mais jamais en groupe. Ce n'était là que des créatures à l'écart de leurs congénères et plutôt aisées à éliminer. Dans le cas présent, elles paraissent nombreuses. En tant que combattant de première ligne, Aravar préfère donc écouter Zarvia. Ses yeux scrutent les alentours qui offrent peu de possibilités de cachette. Excepté une, peut-être, parallèle au tunnel. « Viens vite, je sais où on peut se plaquer. » Ouvrant la route, il avance dangereusement vers les cris qui se rapprochent d'eux. De quoi inquiéter sa coéquipière. Il n'y a pas de temps à perdre, il se glisse jusqu'à une ouverture dans la roche. Juste assez spacieuse pour qu'ils s'y faufilent et se dissimulent le temps que la horde passe.
Le plus gros ne sentent même pas leur présence. Attirées devant elles jusqu'à la sortie du tunnel, les armes levées, les engeances cherchent encore l'origine du bruit sans réfléchir. Seule l'une d'entre elle est à la traîne. Raison pour laquelle Aravar, concentré sur le groupe désormais éloigné, pense le danger écarté. « C'est bon, on fonce. » Il sort rapidement de l'ouverture, observant à la sortie du tunnel - par où ils étaient entrés si les créatures ne reviennent pas sur leur pas. Visiblement non. Mais soudain, derrière lui, l'engeance à la traîne ramène ses fesses. Quel mauvais timing. Le cri de la créature permet au moins au nain de ne pas être pris par surprise et de contrer son attaque. Le soucis étant maintenant l'affrontement qui risque, encore une fois, de faire revenir le groupe d'engeances. Il est nécessaire d'en finir rapidement. Aravar serre les dents, lançant un regard à Zarvia. Il n'aime pas ça mais exceptionnellement, il sait qu'il aura besoin d'un coup de main pour que le combat ne dure pas.
- Spoiler:
- Et le mien qui se trouve juste ici, c'est du joli encore
Désolé aussi du coup et ne t'en fais pas, ça met un peu plus de piquant Surtout que les dès ne nous aiment pas, visiblement
Des cris dans un lointain, bien trop proche, me rappelèrent à l’urgence de la situation, et je dus ravaler ma fierté. Un goût âcre empâtait ma bouche, tandis qu’un poids sourd envahissait mes entrailles.
« Viens vite, je sais où on peut se plaquer. »
L’entendre parler me surprit : je crus d’abord à un éclaireur monstrueux, avant de reprendre mes esprits. Aravar avançait immédiatement dans le noir, vers les cris, et je sentis mes jambes se dérober sous moi à l’idée que j’approchais de cette folie. Seulement, je n’avais pas le choix : perdre le gamin me condamnerait définitivement. Je devais céder à ce non-sens.« Enfoiré », je murmurai entre mes dents en m’élançant à sa suite.
Sans réfléchir, sans hésiter, je me nichai dans cette alcôve qu’il avait découverte, incapable de croire qu’on était tirés d’affaires.Mes yeux observèrent, dévisagèrent, ces créatures sans humanité. Leur sourire cruel, leurs yeux fous, leurs démarches animales. Dévisager ? Je ne pouvais croire que c’était des visages. Des faces. Des… trucs. Enfin, rien de normal. Mon regard était happé par leur bestialité et les suivait avec une aisance effrayante.
Aussi, quand j’entendis Aravar déclarer que nous pouvions partir, j’avais un visuel très net sur le dernier du groupe. Je butai un instant, incapable de saisir ce qui n’allait pas dans notre situation, avant de comprendre. J’essayai d’un bond d’attraper le gosse par le poignet pour le coller dans l’alcôve. Mais sa main m’échappa. Trop tard.
L’engeance se tourna, braqua ses globes infâmes sur nous, et chargea dans notre direction avec plus d’élan qu’un troupeau de cochards effrayés. J’avais d’ailleurs peur de l’instinct grégaire de ces créatures. A quand les autres ?
Aravar m’adressa un regard à la recherche d’aide. J’acquiesçai en retour, mon long couteau à la main droite, ma dague à la main gauche. Et je reculai, le plaçant entre la créature et moi. Il tiendrait le choc. Il le devait. Pour que je puisse survivre – et lui aussi, accessoirement.
Encore quelques pas, et j’étais assez loin pour que l’engeance ne me voie pas. Elle n’avait d’yeux que pour le gamin. Parfait. Un sourire satisfait habita mes lèvres quand je vis mon plan fonctionner et le combat s’engager entre les deux opposants.
Alors je me déportai derrière l’engeance et laissai mes réflexes de coupe-jarret prendre le dessus : de mon couteau, je tranchai net une de ses jambes, et de la dague je visai l’équivalent d’un tendon. La créature s’effondra. Je poussai une légère exclamation victorieuse tandis que j’exécutai un bond en arrière, me mettant à distance de toute gesticulation belliqueuse.
« Ha ! à toi de t’occuper de mes restes ! »
D’un regard en arrière, simple geste de précaution, je vis une seconde engeance avancer droit vers nous. Le zest d’assurance me quitta immédiatement et mes murmures se déversèrent précipitamment, comme l’étaient les pas de la bête. Et je me tenais bien droite sur sa route.« Merde… Une seconde engeance… »
Cet enfer ne trouverait jamais de fin ? En tout cas, avec l’engeance droit sur ma pomme, la mienne sonnait à la porte.
- Spoiler:
Lancers de dés pour déterminer la réussite de Zarvia dans le combat ainsi que l'arrivée d'une autre engeance : ici.
(FLASHBACK)
FEAT. ZARVIA
Pourtant, lorsque la voie est vraisemblablement libre, c'est l'appel de la mission qui le guide. Un moment d’inattention lorsque sa carcasse est penchée vers le chemin à emprunter, ignorant le court contact de la main de sa coéquipière. Il aurait dû. L'attaque vicieuse de l'engeance le frôle de peu et le très rapidement en mauvaise position. Aravar grommelle, remerciant intérieurement le soutien conséquent de Zarvia. Le temps de reprendre ses esprits, de contre-attaquer à son tour.
Est-ce le karma ? La créature s'acharne particulièrement sur lui, si bien qu'il peine à reprendre le dessus malgré son talent lorsqu'il s'agit de rentrer dans le lard. Peut-être est-ce la crainte d'être contaminé qui l'empêche d'être complètement serein. Au moins occupe-il l'engeance le temps que Zarvia tranche l'une de ses jambes, celle-ci chutant à ses pieds. Ni une ni deux, Aravar plante sa hache en plein dans la tête de cette créature malfamée. « Putain d'engeance à la con ! » Grogne-il en raison de sa fierté à son tour amochée, pour s'être comporté tel un couard devant quelqu'un. Surtout Zarvia. Et ce n'est pas terminé : une seconde engeance fonce en leur direction - ou plutôt vers sa coéquipière.
C'est une mauvaise nouvelle mais une bonne occasion pour lui de reprendre le dessus, refoulant son angoisse au fond de son être. Si un rien le bloque, comment est-il censé parvenir au sommet ? Aravar inspire fort. « Eh mocheté ! » Lance-il à la créature, allant à sa rencontre quitte à se placer en première ligne. Il se concentre pour ne pas perdre ses moyens de manière stupide, visant principalement les jambes. Un coup est porté en cette direction, échouant à la déstabiliser et encaissant de son propre côté - sans s'en préoccuper. C'est qu'elle se défend bien, la mocheté. Place alors à une autre tactique qui consiste à bourrer, à renverser. Le brigand se sert de sa hache afin d'entraîner la créature contre la roche, fixant un instant les pupilles viciées. Quelques secondes où il se perd à l'intérieur, avant d'atteindre sa clavicule. Rideau.
Le sourire carnassier qui redore son faciès, il s'approche de sa coéquipière, le mollet en sang. Rien de grave, une entaille peu profonde qu'il ne semble même pas avoir remarqué. Il est plutôt fier d'avoir réussi à gérer une deuxième engeance, pas comme la première où la gloire revenait à Zarvia. « Voilà, plus qu'à continuer avant que le troupeau ne revienne. »
- Spoiler:
- Le lancé de dès pour déterminer si Aravar était gravement blessé ou non : ici. Pour une fois
Une fois sa cible décédée sous ses coups, mon compagnon me rejoignit : il arborait de nouveau ce sourire prétentieux et cette attitude suffisante qui la caractérisaient tellement. Je ne pus retenir un soupir. Si le chemin vers le trésor de Thral commençait avec des engeances, je me demandais ce qui nous attendait encore par la suite – l’archidémon, peut-être ?
« Tiens donc, à croire qu’on est plus efficaces que la Légion des Morts… », constatai-je en voyant les cadavres de deux engeances au sol.
J’imaginais mon frère, mon petit frère si gentil, gérer un combat contre une demi-douzaine de ces monstres, avec à l’esprit non pas la volonté de survivre, mais simplement de tuer le prochain. Officiellement mort depuis des années ; officieusement disparu depuis quelques semaines. Je secouai la tête pour chasser ces pensées troubles. « Voilà, plus qu'à continuer avant que le troupeau ne revienne.
- C’est dommage, je commençai seulement à m’amuser. Je comptais même demander au Carta à passer guerrière. Vous avez l’air de bien vous porter après un massacre. »
Mais passer pour une idiote devant Brosca ne me tentait pas tout à fait. Aussi, je repris un semblant d’aplomb et déclarai :
« C’est tout droit. »
Alors que nous pouvions parfaitement tomber sur un cul-de-sac. Mais à défaut, je lui rentrerais dedans juste pour montrer que j’avais raison – et je pris la direction donnée.Heureusement, ce chemin ne coupait pas net, et nous progressions avec un certain entrain. Et malgré ma volonté à ne pas perdre la face devant ce gosse. Mais au bout d’un trop long moment de marche, je m’arrêtai net devant une veine qui partait sur la droite et râlai.
« Putain de carte ! J’abandonne avec celle-là, elle est bonne qu’à nous larguer sur les engeances. Je sens que la Croisée de Caridin est à droite, pas toi ? »
Et sans plus de discussion ni regard pour mon partenaire, je pris ce chemin encore plus serré et sinueux. Saloperie de Tréfonds.
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Lancers de dés pour déterminer la réussite de Zarvia à la lecture de la carte : ici.
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FEAT. ZARVIA
Bon. En route, mauvaise troupe. Le chemin a retrouvé son calme originel alors qu'ils s’enfoncent toujours plus sans signe apparent qu'ils sont au bon endroit. Même Aravar se questionne, doute, puis regarde presque de travers Zarvia. Sait-elle réellement ce qu'elle est en train de faire ? Son expression ne trompe pas, il suppose que oui.
Mais bientôt elle craque sous ses yeux, lui arrachant un net soupire. Les rôles sont inversés, pour une fois : sa coéquipière joue sa tête de bourrique en empruntant directement l'allée serrée. « Tu sais vraiment lire une carte ? Bon, je te suis à droite. » Gueule à son tour le Brosca, emboîtant ses pas quelques bonnes minutes. Lui aussi commence à en voir marre. Les Tréfonds sont lassants, à la longue, particulièrement en aussi bonne compagnie... Comme un malpropre, il se décide finalement à la doubler - la bousculer, pour prendre les devants et tenter sa chance à son tour.
L'impression que la veine est de plus en plus étroite se confirme lorsque dans son élan, Aravar écorche légèrement ses loques transpirantes de sang. Il observe à peine le résultat, haussant les épaules sans se stopper dans sa marche endiablée. Bientôt le Thaig, il le sent. Il est là, proche, son gonfle se bombe à la fierté qu'il aura à annoncer à Thral qu'il l'a trouvé seul - sans Zarvia et sa carte inutile. La réalité est pourtant bien différente. Son instinct ne l'accompagne pas jusqu'au bout. Lorsqu'il se retrouve face à deux nouvelles routes, il opte en toute logique pour la plus large. Sans vérifier si sa coéquipière est toujours derrière lui. Au final, il tombe nez à nez avec un cul-de-sac et grogne. « Merde, c'était l'autre. T'en parles pas à Thral, après tout c'est de la faute à cette stupide carte. » Son pied foule sans douceur le sol, cognant une pierre qui au lieu de s'éclater contre la paroi en face, rebondit sur celle-ci et atterrit derrière lui. « Demi-tour, donc. » Lâche-il avant de se retourner, vérifiant s'il ne parlait pas tout seul.
- Spoiler:
- Le lancé de dès juste ici, on y arrive
« Tu sais vraiment lire une carte ? Bon, je te suis à droite. »
Oui p’tit con, je sais lire une carte. C’est pas pour rien que Thral m’a refilé la carte – à moi, pas à toi. Simplement, par fierté ou par intelligence, je retins mes mots et laissai un grognement évacuer ma frustration : si je souhaitais encore perdurer dans le Carta, je devais éviter de me mettre à dos le petit protégé du chef de bande.Aravar ne l’entendait simplement pas de cette oreille-là : il me dépassa soudain en me bousculant au passage, me jetant presque sur la paroi du tunnel. C’en était trop : je n’en pouvais plus de cette carte, de ce gosse, de ces Tréfonds, de ces engeances. J’allais en prendre l’un pour taper sur l’autre : fouetter le gamin avec l’ignoble dessin ; attraper Brosca et lui faire avaler le parchemin de son cher Thral ; prendre sa tête et le frapper contre les tunnels en calant la carte entre les deux dans l’espoir que l’un des deux cède, ou les deux avec un peu de chance.
Brosca m’avait déjà dépassée, faisant tomber mes espoirs de vengeance à l’eau. Je claquai la langue et frappai du talon au sol, mais rien de plus. Même pas possible de lui lancer la carte à la figure. Alors je lui emboitai le pas, les yeux plissés et la vue réduite par une colère sourde.
L’endroit se rétrécissait au fil de nos pas, et je me sentais de plus en plus souvent cogner contre les parois rocheuses. Au fil de la marche, je perdais en vivacité, et la fatigue nous gagnait tous les deux : je voyais Brosca s’écorcher régulièrement contre les aspérités du tunnel. Le combat contre les engeances avait été dur, nos échanges s’avéraient épuisants, et l’impossible chemin vers le thaig désiré nous achevait. Dans cette veine, je laissai le gosse nous guider. A la fois à mon grand malheur, et à ma plus grande joie.
« Merde, c'était l'autre. T'en parles pas à Thral, après tout c'est de la faute à cette stupide carte. »
Un cul-de-sac. Je ne pouvais pas m’empêcher de rire en constatant qu’il n’était pas mieux que tout le monde.
« Demi-tour, donc.
- Allez hop ! Et pas un mot, promis. Mais calme tes ardeurs si tu veux qu’on avance. »
« Je te jure, ma prochaine mission, ce sera de dénicher le premier connard venu capable de dessiner dans les tavernes d’Orzammar. »
Voilà donc la Croisée de Caridin étendue sous mes yeux. Triste. Sombre. Austère. Pillée par des années d’exposition à la cruauté des engeances et aux besoins des pauvres du Carta. Les pierres s’effondraient, les trous se creusaient, les cadavres s’empilaient. Mais l’endroit restait impressionnant par son immensité. Perdue comme s’effondrait le colosse aux pieds d’argile qu’était Orzammar.Je dénichai la clef cachée de mon corset et jetai un œil à la carte. L’avantage était que de la Croisée de Caridin, la route était claire, bien tracée, et nous n’aurions plus à tergiverser des heures sur la direction à prendre.
Lançant le bout de métal rouillée à Brosca, je lui indiquai la bonne direction :
« De l’autre côté de la Croisée, tu pourras pas te planter, tu verras ! Et si tu croises un cul-de-sac, pense à chercher une serrure, ce coup-ci tu réussiras à ouvrir. J’te suis. »
Et prends toute la gloire à avoir trouvé un thaig perdu, si ça te fait mieux chier. Ce qu’on allait y trouver m’intéressait bien plus que l’ouverture de la porte.(FLASHBACK)
FEAT. ZARVIA
Les voilà arrivés. Ses prunelles sont automatiquement attirées par le spectacle qui s'offre à eux : les cadavres éparpillés, empillés, en parallèle de la roche abîmée. De la puanteur qui remonte à ses narines non sans lui arracher une légère grimace bien vite envolée. Ce n'est pas comme s'il n'en avait pas l'habitude. Alors qu'il penche la tête vers Zarvia pour lui demander où ils en sont, elle lui balance la clef rouillée qu'il rattrape dans l'élan sans difficultés. Heureusement. « Ca ira, c'est en ligne droite. Je ne me ferais pas avoir deux fois. » Une fois mais pas deux. Le bâtard, muni du bout de métal, reprend à nouveau les devants non sans refreiner son énergie ; il observe les alentours pour que rien ne lui passe sous le nez. Il aura le Thaig et toute la gloire qui en découle derrière. Sinon, forcément, ça va l'emmerder si les louanges sont adressés à la naine. Concentré sur le décor, le menton relevé, ses pieds heurtent régulièrement des morceaux de roches étalés lorsqu'il ne s'agit pas de bouts de cadavres au sol. Parfois des craquements d'os brisés résonnent mais il continue sa route sans se préoccuper du repos des morts ; atteindre son objectif est plus important. Et une fois à l'autre bout de la Croisée, le passage à emprunter est une évidence. Pas de doutes à avoir. Le brigand s'y enfonce après avoir jeté un coup d'oeil à sa coéquipière. « C'est par là. » Il a intérêt à ne pas se planter, cette fois-ci.
Aravar tape presque du pied quand il tombe une fois encore nez à nez face à ce qui semble être un cul-de-sac ; mais en s'attardant sur l'apparence de l'un des murs et en tâtant la roche, il découvre qu'elle n'est pas comme les autres côtés. Le voile de poussière est brièvement ôté, venant infester ses poumons et lui déclanchant une légère toux. Il ne se préoccupe pas réellement de son état car tandis qu'il tousse, ses doigts cherchent la serrure. Trouvent cette dernière. Hallelujah. Sans attendre, pressé de découvrir le fameux Thaig, il enfonce la clef et tourne une fois. Deux fois. Trois fois. « Putain de clef rouillée. » Il se demande depuis combien de temps la grande porte n'a pas été ouverte. L'ouverture est difficile mais tout de même couronnée de succès pour le bâtard, au sourire fier. Et il garde celui-ci imprimé quand il se retourne vers Zarvia en cherchant ses louanges ; irrécupérable. « Arrivés à destination. » Automatiquement son épaule enfonce la porte tout autant rouillée tel un bélier et ses yeux s'illuminent en découvrant le trésor à ramener à Thral. Le gros lot. What else ?
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