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Mar 8 Aoû - 16:48


Par ici la monnaie

Une petite mélodie sifflotée accompagnait le rythme régulier des sabots claquant sur la route. Les portes de Minrathie approchaient et avec elles, la fin du voyage, le dépôt du précieux colis de Siegfried et surtout, le paiement promis. Le mercenaire avait hâte de se défaire de cette tâche, qui avait été tout sauf passionnante. Trouver un esclave désobéissant et ramener gentiment sa tête à ses maîtres ? Il avait cru que Tévinter regorgeait d’aventures un peu plus trépidantes, avec plus de danger, plus de créatures mortelles à évincer, plus de tout. Jamais content, l’ancien lieutenant de l’Inquisition ! Ses yeux noisette s’élevèrent vers les arches des larges portes de la capitale tévintide lorsqu’il les traversa, une ville qui vomissait de noirs desseins, de funestes histoires et plus encore, des gens qu’un étranger comme lui ne pouvait compter dans son cercle d’amis. Des empoisonneurs, des vipères crachant le venin de la magie du sang, et toutes ces histoires qu’on pouvait raconter de Tévinter dans les royaumes du Sud.

A plusieurs reprises, le mercenaire dut demander son chemin et rarement fut-il accueilli par de la bonne volonté. Son regard se promenait çà et là sur les demeures, les échoppes, les passants qui remplissaient les rues de cette contrée en tout point différente avec ce qu’il avait toujours connu. Puis les indications le menèrent vers les quartiers les plus restreints de la cité, les demeures les plus richement décorées et paradoxalement, les moins accueillantes. Siegfried fit arrêter sa monture devant ce qui ressemblait à la description sommaire qu’il avait réussi à arracher de la bouche d’un esclave elfique. Pendant plusieurs secondes, légèrement penché vers l’avant, il observa la cour intérieure d’un œil inquisiteur, cherchant la personne appropriée pour annoncer la raison de sa venue. Ne voyant pourtant là que quelques serviteurs occupés à récurer les pavés ou à traverser rapidement la cour d’un bout à l’autre, le colosse ne vit pas d’autre solution que de s’imposer sans plus attendre, conduisant sa monture jusqu’au plein milieu de l’endroit.

Là, un esclave au regard méfiant lui demanda ce qu’il souhaitait. « C’est bien la maison des Pavus, ici ? » lâcha Siegfried de sa voix de baryton. Il s’empara du parchemin qu’il avait pris à l’auberge où il avait trouvé le contrat, le déroula et ajouta : « Il y a une certaine madame Jezabel Pavus qui souhaite retrouver la tête d’un esclave perdu. Je suis ici pour ça. » On lui demanda d’attendre sagement le temps qu’on aille avertir ladite dame et Siegfried en profita pour s’étirer, les mains croisées appuyées sur le pommeau de sa selle. Son regard se tourna ensuite vers le sac de toile accroché à côté de ses sacoches de voyages, plutôt satisfait de la conservation de son cadeau, qui n’empestait pas autant qu’il ne l’aurait cru. Rajustant la sangle de cuir maintenant son épée dans son dos, il s’enthousiasmait déjà de la somme promise et du prochain contrat à décrocher. C’est alors qu’une silhouette noire se profila à l’extérieur de la demeure et approcha quelque peu du mercenaire qui durant un instant, la détailla des pieds à la tête d’un œil inquisiteur. « Madame Pavus, je suppose ? », dit-il en dénouant la lanière qui retenait le sac de toile. Il s’empara du paquet et le lança aux pieds de Jezabel, esquissant un sourire narquois. « Votre colis tant attendu, v'la la tête que vous avez demandée. »
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Mer 9 Aoû - 13:53


« Que fais-tu ici ? Je t'avais interdit de remettre les pieds dans cette demeure. »
« Allons, un père n'a-t-il pas le droit de rendre visite à sa fille ? »

Assise dans son fauteuil, tasse de thé en main, Jezabel fixe son père qui lui fait face, debout et digne. Augustus était un homme grand et fin, doté d'un charisme écrasant tant par l'aura malsaine dont il disposait que pour ses penchants pour le sadisme et tout autre forme de sournoiserie. Longue chevelure noire qui lui tombait jusqu'au milieu du dos, seul un idiot n'aurait pas remarqué l'incroyable ressemblance physique que lui et sa fille partageait. Jezabel avait toujours été – et de très loin- l'exacte réplique de son géniteur. Richement habillé, l'homme offre un sourire mielleux à sa fille alors qu'il s'approche d'elle. Figée, Jezabel abaisse sa tasse, fixant le vide alors que son paternel se penche pour venir embrasser son front avec une tendresse toute particulière.

« Je suis venue t'apporter ceci, ma fille... »
Il dépose une boîte sur la table basse, joliment décoré d'un ruban de soie avant de murmurer sur un ton doux mais Ô combien ourlé d'un cynisme évidemment. « C'était les pâtisseries préférées de ta mère, lorsqu'elle était enceinte de toi. » ricanement. « J'espère que ce sera un petit garçon. »

Alors qu'Augustus se redresse, croisant les mains dans le dos et tourne le dos à sa fille pour s'éloigner tranquillement, Jezabel est frappée de stupeur. Alors comme cela, il sait pour l'enfant ? Elle qui avait espéré que son père ne découvre cette grossesse que plus tardivement. L'angoisse la prend aux tripes alors qu'elle regarde la silhouette de son père qui disparaît dans l'ombre du couloir. Le cœur battant la chamade, la prêtresse observe le petit paquet avant de voir le papier coincé dans le ruban Elle s'en empare, l'ouvre et découvre avec surprise le nom du traître qui avait vendu à son père, la précieuse information.

Sawël


Ainsi donc c'était son plus proche serviteur. Cet elfe ingrat avait vendu la mèche comme l’odieux parjure qu'il était. Le dégoût sur le visage, l'épouse Pavus écrase le papier dans son poing avant de le jeter au sol puis vient ouvrir le couvercle de la boîte. Une dizaine de pâtisseries reposaient dedans et au milieu, le cadavre d'un fœtus humain tout juste formé et probablement arraché au corps encore chaud d'une mère mourante dans un des caniveaux de Minrathie. Le sang fait office de nappage sur les pâtisseries alors que des centaines de vers grouillent dans la boîte, dévorant la chair en décomposition du fœtus dont l'odeur âcre de la pourriture vient saisir la victime du cadeau empoisonné, avec une force rare. Le cri de Jezabel retentit avec force dans toute la maisonnée alors qu'elle se lève subitement, lâchant la boîte qui tombe au sol et déverse son contenue sur le tapie du petit salon. C'est finalement Aedan qui arrive en courant, suivit de deux domestiques. Le petit garçon s'approche d'un pas hésitant, observant la carcasse et les pâtisseries au sol avec les vers qui gesticule dans tous les sens pour finalement regarder sa mère en larmes, à plusieurs mètres de là, acculé contre un mur. Dans la tourmente, c'est le petit Pavus qui garde son calme avant de toiser les domestiques, s'écriant.

« Que quelqu'un aille au Magisterium chercher mon père ! Maintenant !!! »

◈ ◈ ◈

La grande porte s'ouvre dans un grincement aussi prononcé que sinistre alors qu'émerge de sa demeure, l'épouse Pavus. La mine sombre, le faciès plus pâle que jamais et les yeux rougit, elle a la tête de ceux qui vivent une mauvaise passe. Le début de grossesse n'aidant en rien, c'est surtout le traumatisme causé par son paternel qui la plonge dans un tourment d'angoisse et de frustration ; par chance, Valeria, Aedan et Nero sont là pour son bien-être, chacun à leur façon et dans la mesure du possible. Voilà d'ailleurs longtemps que Jezabel n'avait pas passé autant de temps dans les bras de son mari, chose qu'elle faisait à présent à la moindre occasion, cherchant consolation et réconfort. Mais loin de ces instants privilégiés, Jezabel n'en avait pas moins oublié ce traître d'esclaves qui avait fui avant même que Augustus ne porte un coup de maître à sa fille. Sans perdre une seconde, Jezabel avait fait parvenir à qui voulait l'entendre, que la tête de l'elfe avait été mit à prix pour pas moins de cent cinquante pièces d'or. Un prix exorbitant pour un vulgaire esclave mais ce parjure, elle le voulait mort, coûte que coûte. Et voilà donc qui avait répondu à l'appel, un colosse à la pâle chevelure. Lentement, Jezabel descend les marches du perron de la maisonnée, dardant son regard gonflé et fatigué sur le mercenaire qui dénouait déjà le paquetage pour le jeter à ses pieds. Alors que le sac roule, la prêtresse l'arrête de son pied, plaquant sa chaussure dessus. Elle le presse doucement, savourant le craquement osseux sous le cuir de son soulier puis murmure sans détourner le regard du mercenaire.

« Vous l'avez fait souffrir, j'espère. »

Elle finit par retirer son pied pour venir se pencher et ramasser le sac de toile poisseux de sang et l'ouvre. Sa main se plonge en son cœur, saisit la tête par les cheveux et la soulève, l'observant attentivement. Aucun doute, c'était Sawël ou tout du moins, ce qui restait de lui. Un rictus de haine étire discrètement les lèvres de la nécromancienne alors qu'elle se détourne du mercenaire, sifflant durement.

« Venez, votre or vous attend. »


Elle remonte les marches, tenant la tête à bout de bras puis s'engouffre dans la maison. Le mercenaire sur les talons, Jezabel entre dans le petit salon où son fils et sa sœur se trouvaient, prenant le thé et le goûter tranquillement dans un silence pesant. Lentement, Jezabel dépose la tête sanguinolente sur un plateau d'argent au milieu de la table basse, entre le plateau de pâtisseries dont Aedan s'empiffrait et la théière fumante.

« Ma sœur... ? Pourrais-tu donner à cet aimable manant, la récompense pour la tête qu'il m'a apportée ? »
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Mer 9 Aoû - 15:52

Décidément, songeait Siegfried en observant la maîtresse de maison approcher, avec son teint plus cireux qu’un mort, il fallait croire que les Tévintides n’avaient pas la fibre de l’accueil chaleureux. Le mercenaire haussa un sourcil peu impressionné, presque blasé par l’espoir qu’elle caressait. On lui avait demandé de ramener une tête, le reste du corps devait pourrir quelque part dans la nature, là où il l’avait laissé. « Pour le faire souffrir à vot’ convenance, l’aurait fallu préciser de le ramener en meilleur état, madame. », rétorqua-t-il en haussant les épaules : de toute façon, ce qui était fait, était fait, elle ne saurait jamais ce que cet elfe avait véritablement subi lorsque Siegfried l’avait débusqué pour se saisir du trophée ma foi, certes peu louable, mais bien payé. Lorsque la dame tévintide aux allures de sorcière l’invita à la suivre pour récupérer son or, ses cent cinquante pièces d’or si durement méritées, le mercenaire ne sut s’il se réjouissait d’avoir à entrer dans cette demeure ou à l’inverse, s’il n’aurait pas plutôt préféré faire tourner immédiatement sa monture et partir très loin. L’ambiance qui se dégageait de cette maison, de toute cette ville même, avait cette fragrance aussi désagréable que celle de la pourriture, à ceci près que c’était plus subtil. Plus caché. Moins évident.

Au final, il n’avait pas véritablement le choix, Siegfried mit pied à terre et suivit la petite dame macabre qui tenait toujours sa tête presque fraiche. Il se retrouva malgré lui dans un salon qui suintait les conversations mielleuses et venimeuses, et par-dessus tout l’oisiveté de la haute société qui n’avait rien d’autre à faire que de s’engraisser de pâtisseries, en restant vautrée au fin fond de fauteuils marquetés. Les pouces intercalés dans sa ceinture, il promena rapidement son regard noisette sur le gamin et la femme qui semblaient converser ensemble jusqu’au moment où Jezabel entra et posa sans délicatesse la tête tuméfiée au milieu du service et des gâteaux. Siegfried ne fit aucun commentaire, toutefois ses lèvres pincées et ses sourcils froncés montraient qu’il n’en pensait pas moins. Où avait-il encore atterri ? Est-ce qu’ils étaient tous aussi dégénérés dans ce pays ? Aussi peu distingué qu’il était, le mercenaire ne mélangeait pas la nourriture et les cadavres humains. Il fut si absorbé par cette vision peu ragoutante qu’il ne reconnut pas immédiatement la femme aux longs cheveux blancs qui était en train de le dévisager dans un silence pesant, son visage aussi figé que celui d’une statue. Il porta à nouveau le regard sur celle-ci qu’elle tournait immédiatement les talons et disparaissait, avant de revenir quelques instant plus tard, un petit sac d’or dans les bras.

Et alors que Valeria s’approchait, Siegfried se sentit se raidir par la surprise. Nom du Créateur. Mais… d’où, comment ? Bouche bée, ce fut le regard glacial de la femme au teint de neige qui lui fit perdre la parole alors qu’elle lui remettait son sac, avant d’énoncer d’un ton moqueur : « Ma sœur… Permets-moi de te présenter ce manant qui n’a rien d’aimable. Quel est ton nom déjà… ah, oui, impossible d’oublier. Siegfried, ancien lieutenant de l’Inquisition, de son état. A présent… hum, mercenaire, drôle de reconversion d’ailleurs. » Le colosse parvint de justesse à refermer sa mâchoire, n’arrivant toujours pas à croire ses yeux. Comment… mais… Valeria, une mage de Tévinter ? Quelle horreur ! Même si pour le coup, il comprenait un peu mieux la violence avec laquelle elle avait jadis repoussé ses avances. Une petite femme un peu maigrichonne mais qui flanquait des dérouillées mémorables. Mais le pire fut probablement la magie dont elle usa sur lui pour lui couper toute envie de l’approcher à nouveau. Pour un grand gaillard qui ignorait la peur, voilà qu’elle lui en avait fait gouter la sensation. C’était à en avoir froid dans le dos. Même si elle était toujours aussi céleste. Et même plus belle qu’autrefois, en fait. « Valeria ? C’est une… sacrée surprise. Je suis content que tu… que vous… avez réussi à quitter Orlaïs. Mais du coup… quand vous dites ma sœur, c’est… vraiment … ? » Valeria croisa les bras sur sa poitrine dans une expression dédaigneuse et ne prit même pas la peine de répondre par l’affirmative. « Ah. », lâcha Siegfried avec un enthousiasme qui frôlait le zéro.
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Mer 9 Aoû - 16:25

Des retrouvailles pour le moins houleuses.
Alors que Valeria revenait avec un sac remplit d'or pour le mercenaire, voilà qu'un nom tomba et pire encore, un rang. Un rang déchu, mais un rang tout de même. Lieutenant de l'inquisition ? En voilà donc une sacrée surprise. Un homme qui ne devait pas avoir peur de grand chose et qui savait comment repoussé le mal... Sous bien des formes. Silencieuse, Jezabel prend place sur le divan avant d'accueillir contre elle son fils qui saisit l'occasion pour alpaguer les bras de sa génitrice et c'est toujours avec une douceur excessive qu'elle caresse ses cheveux, embrasse son front. Son plus grand trésor : son enfant. Pourtant l'épouse Pavus garde un œil sur l'échange entre les deux compères, la froideur de Valeria fait honneur aux Thorn tendis que l'homme semble soudainement perdre les bourses rebondit dans son pantalon. Que lui avait donc fait sa sœur pour rendre ce cerbère si docile ?

Mais du coup… quand vous dites ma sœur, c’est… vraiment … ? Ah.

« Un soucis avec notre lien de parenté, monsieur Siegfried ? »

Claque sèchement Jezabel avant de toiser lourdement le mercenaire. Qu'avaient-ils donc tout ces gens, quand il parlait d'elle ? Jezabel devait avoir bien piètre mine ou juste très mauvaise réputation. Sans doute les deux, à bien y réfléchir. Délaissant son enfant dans un dernier baiser maternel, Jezabel se lève à nouveau, contournant la table basse et s'approche d'un pas lent, s'interposant entre le mercenaire et sa sœur. Quelle carrure ! La prêtresse semble minuscule à côté. Elle le dévisage allègrement, avec une sévérité particulière alors qu'elle croise les mains contre son ventre encore plat malgré la vie qui s’épanouit à l'intérieur.

« Dites moi, mercenaire... à quel point vos services sont étendus ? » Elle arque un sourcil, jetant un regard en biais à sa sœur avant de fixer de nouveau Siegfried. « Par hasard, vous ou peut-être un mercenaire de votre connaissance... feriez éventuellement dans la garde rapprocher ? »

La prêtresse se détourne à nouveau, s'approchant de la cheminée et savoure la chaleur qui s'en dégage. Le silence retombe mais Jezabel pivote bien vite le regard vers le colosse pour reprendre la parole.

« Je pourrais évidemment me contenter d'un soldat mais je n'ai pas besoin d'un simple garde en armure. J'ai besoin d'une personne de jugeote qui sait anticiper les dangers et les contrer efficacement. Alors dites-moi, monsieur Siegfried... Seriez-vous intéresser par un emploie temporaire qui vise à entretenir ma sécurité et celle de mon enfant ? Ce sac d'or que vous tenez entre les mains... Vous en aurez un identique chaque semaines jusqu'à ce que je juge que je n'ai plus besoin de vos services. »
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Mer 9 Aoû - 18:55

La voix de Jezabel qui résonna comme un fouet eut au moins le mérite de faire retrouver ses esprits à Siegfried. Un souci ? Qu’avait-il laissé entrevoir dans son hésitation pour qu’elle semble alors un peu contrariée ? « Aucun, madame. J’étais juste loin d’imaginer à l’époque que Valeria puisse être d’un rang si… important. Bref. » Le visage en biais, Valeria levait les yeux au ciel avant de lui tourner le dos pour aller s’appuyer contre un divan. Siegfried, quant à lui, dut ployer la nuque pour croiser le regard de la petite dame qui s’était approchée pour le jauger bizarrement. Quoi, il avait sa chemise à l’envers ? Soutenant la noirceur du regard de la tévintide, on eut dit, à cet instant, un grizzli des neiges face à un chat de mauvais poil. Posant les poings sur ses hanches tout en haussant un sourcil intrigué, il ne fallut guère longtemps pour qu’un petit sourire retrousse les lèvres du mercenaire. « Du moucheron au dragon, en passant par de l’humain de toutes les sortes et de toutes les formes, du moment que ça se découpe au fil de l’épée, je peux m’en charger. » Alors qu’il prononçait ces mots, il songea que ça faisait presque un slogan pour qu’on l’engage et une lueur rieuse passa dans son regard.

Mais très vite, l’intérêt que la question de Jezabel avait suscité chez Siegfried s’effondra en petits morceaux. Garde du corps ? Sérieusement ? Il était mercenaire pour traverser des contrées sauvages, croiser le fer contre tous les dangers, pas pour accompagner une petite dame peureuse faire son marché ! Au centre de la pièce, le regard de Valeria se posait alternativement sur Siegfried puis sur Jezabel, tandis que ses sourcils froncés lui donnaient une mine à la fois réprobatrice et interrogatrice. « Jezabel… ? », marmonna-t-elle en espérant sous doute une explication. Dans son regard, on pouvait voir qu’elle ne demandait pas, pourquoi un garde du corps, mais plutôt, pourquoi lui en particulier ? Pourquoi ce bougre-là ? Et lorsque Jezabel consentit effectivement à expliciter son idée, le grand regard glacé de Valeria ne quitta sa sœur qu’une fois pour jauger Siegfried qui se sentit presque disséqué vivant. Lorsqu’elle retint avec peine un petit rire au mot « jugeote », le mercenaire ne put s’empêcher de la foudroyer du regard avec une expression boudeuse.

La proposition de Jezabel était difficilement refusable pour un homme attiré par l’or, mais Siegfried hésita, sembla peser le pour et le contre. Et alors qu’il calculait la somme mirobolante qu’il pourrait recevoir ne serait-ce qu’en un mois de service, Valeria, elle, lâcha d’une voix plaintive : « Par tous les esprits de l’Immatériel, Jezabel… es-tu sérieuse ? » Son regard exaspéré se posa sur le mercenaire, qui finit par trancher dans ses propres négociations intérieures : « Ça dépend, je dois m’attendre à quoi concernant votre protection ? Parce que si c’est simplement pour remballer d’éventuels coupe-jarrets pendant vos courses, c’est niet. Si c’est pour me faire crever d’ennui et m’emmerder à compter vos tasses de thé, tout votre or suffira pas, j’vous préviens. » Valeria lâcha un soupir qui en disait long sur sa patience à supporter le mercenaire. « Ma sœur, tu ne voudrais tout de même pas de ce rustre sous ton toit… Oh, certes, il sait se servir de son épée… » « Et pas que de cette épée là. », coupa Siegfried en pointant la lame d’acier dans son dos, un sourire goguenard aux lèvres.

Valeria pinça les lèvres et continua : « Et il est d’une vulgarité ! Bagarreur, d’une conversation pitoyable et pire que ça, il ne sait pas se taire. » Elle semblait avoir encore toute une liste de défauts pour faire changer sa sœur d’avis mais elle s’arrêta toute seule dans son discours, comme si des rouages invisibles s’étaient mis à l’œuvre dans sa tête. « Blablabla. », rétorqua le mercenaire. « Je suis peut-être pas né avec une cuillère en or dans la bouche, mais je suis pas un esclave non plus. Et d’ailleurs, ça serait à partir de quand, ce travail, dans l’hypothèse que j’accepte ? » Non pas qu’il voulait faire croire qu’il était un mercenaire extrêmement occupé avec un agenda surchargé, mais presque.
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Mer 9 Aoû - 19:40

 Du moucheron au dragon, en passant par de l’humain de toutes les sortes et de toutes les formes, du moment que ça se découpe au fil de l’épée, je peux m’en charger.

« Et il est poète avec ça... »

Souffle Jezabel sans quitter le feu des yeux. Inutile d'avoir à tergiverser, ici nulle dragon, rien d'aussi extravagant mais quelque chose de bien pire en réalité. Un cauchemar. Elle espérait que le fil d'une épée, comme si joliment dit, saurait en venir à bout. Si la mère et son enfant savent savourer le silence, ce n'est pas le cas de Valeria et Siegfried qui en viennent rapidement à se crêper le chignon, se confondant en accusations dont la Pavus n'a que faire. Jezabel inspire, sentant déjà poindre un agacement dont elle se serait volontiers passer. Elle est fatiguée, les nerfs à fleur de peau que ce soit à cause des récents événements comme sa condition. Leurs voix criardes lui vrillent les oreilles, mettent à mal sa patience, jusqu'à au moment où la prêtresse finit par exploser de colère.

« ASSEZ !!!!! »


Dans cette haine, la magie se déverse et un froid mordant entoure le mage alors que le feu dans la cheminée est quant à lui souffler par un vent brutal, éteignant les flammes. Un long soupir passe ses lèvres alors que la ne magie disparaît aussi vite qu'elle est apparu alors que Jezabel pivote sur elle-même pour toiser sa sœur et le mercenaire.

« Oui, je suis sérieuse et tu n'as pas ton mot à dire quant à la décision qui vient d'être prise, Valeria. » Elle s'éloigne de la cheminée, s'approchant des deux compères dont le passé houleux semble les séparer aussi durement que le feu qui vient d'être soufflé dans l'âtre. « Notre père s'est introduit ici et m'a offert une boîte avec un fœtus mort à l’intérieur, entouré de pâtisseries. Inutile de t'éclairer sur le message qu'il m'a fait passer par cet horrible cadeau. »

Jezabel se détourne de sa sœur pour venir à nouveau prendre place sur le divan, gratifiant son fils d'une caresse dans les cheveux alors que lui semble être le seul capable de maîtriser ses émotions et faisant preuve d'un calme incroyable. La prêtresse darde son regard sur le binôme à la haine palpable et ajoute, le ton toujours aussi froid.

« Votre rôle, monsieur... Sera de veiller à ce qu'aucune intrusion ne survienne dans cette maison. Il vous sera demandé notamment de veiller à ma sécurité personnelle et celle de mon fils ici présent. Ce travail débutera dès l'instant où mon mari quittera la demeure pour rejoindre le magisterium jusqu'à ce qu'il en revienne et lorsqu'il s'absente pour ses... » elle déglutit, mensonge au bord des lèvres. « affaires personnelles. » Jezabel ajuste une mèche de cheveux, l'air hautain peint sur le visage pour cacher sa propre frustration. « Vous devrez vous faire discret, il sera inutile de rester dans les mêmes pièces que nous à supporter notre compagnie, le simple fait d'être dans la maison sera suffisant pour assurer cette sécurité. Vous logerez avec les domestiques, une chambre vous sera mise à votre disposition, vous serez donc logé, nourrit et blanchis en échange de vos services, en plus du paiement convenu et de votre... grande discrétion. »

La tévintide se lève de plus belle, revenant vers le mercenaire pour lui faire face, soutenant son regard couleur de miel et susurre.

« J'ose espérer que la somme qui vous sera versée sera suffisant pour gagner votre loyauté. Cette tête derrière moi, est là pour vous rappeler ce que vous risquez à vous laisser corrompre par... disons... des manipulateurs plus aguerrissent. »
Son père, en d'autre termes. Jezabel tend une main vers Siegfried. « Alors... Avons-nous un accord, monsieur Siegfried ? Si c'est le cas, vous pourrez commencer dans les plus brefs délais. »
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Mer 16 Aoû - 19:29

Le coup de colère de la petite dame eut au moins l’effet de faire taire immédiatement le mercenaire et Valeria. Siegfried porta son regard sur la magicienne tévintide qui venait de souffler littéralement l’âtre de la cheminée, et retint une mine bougonne en songeant qu’il aurait mieux fait de ne jamais entrer dans cette maison, tout comme il ne devrait absolument pas accepter ce travail, parce qu’il sentait qu’il allait finir par le regretter, d’une façon ou d’une autre. Valeria soupira légèrement et, d’un signe de la main, accepta sa défaite quant à raisonner sa sœur : « Certes… mais je t’aurais prévenue, Jezabel. », souffla-t-elle avant de s’éclipser et vaquer à ses affaires. A l’évocation de la visite impromptue du patriarche Thorn, Siegfried, qui ignorait si ce genre de présent était une coutume de ce pays des plus bizarres, esquissa une grimace dégoutée. Un fœtus mort au milieu des pâtisseries ? Il en avait vue des choses à l’Inquisition, mais un cadeau pareil, jamais !

A l’explication sur le rôle qu’il aurait à endosser, le colosse croisa machinalement les bras sur son torse. Garde du corps… Mieux valait refuser un truc pareil mais… La récompense était si énorme, et surtout, elle avait titillé sa curiosité. Alors la chose dont il était censé protéger la donzelle, c’était… son père ? Super, la famille. Ils avaient l’air absolument adorables et équilibrés. Le mercenaire haussa un sourcil. « Affaires personnelles ? » répéta-t-il avec une pointe de sarcasme dans la voix comme dans le regard. Si cette femme était véritablement en danger, qu’est-ce qui pouvait être plus personnel que la sécurité de son épouse ? Ah oui, c’était vrai, il était à Tévinter. Rien de plus important que le pouvoir et la façon de l’augmenter… Super famille, super ambiance. Entre la petite dame pas commode, Valeria encore moins commode, le mari qu’il n’avait pas encore eu la joie de rencontrer et le père complètement cinglé, non vraiment, un sain d’esprit aurait déjà pris ses jambes à son cou depuis longtemps.

Le visage de Siegfried se contracta légèrement à l’évocation du quartier des domestiques. Il espérait qu’elle n’avait pas l’intention de le confondre avec les esclaves et les boniches, parce que ça serait niet ! « Vous savez, je pourrais tout aussi bien me contenter d’une chambre en ville, si vous préférez avoir la paix quand je serai pas de service. » C’était surtout lui qui voulait avoir la paix et ne pas avoir ces gens-là constamment sur le dos ! Un sourire narquois retroussa ses lèvres. Alors quoi, on le menaçait de subir le même sort que la tête qu’il venait d’apporter ? Ce n’était pas la mort qui effrayait les hommes et les femmes des Anderfels. Il porta à nouveau son regard ambré sur la mage en rétorquant : « Y a pas que l’or dans la vie, vous savez. Avant de jouer les nounous, je servais une cause qui valait bien plus que tous les diamants du monde. Alors la loyauté… Si ça peut vous rassurer, madame, j’ai combattu la corruption toute ma vie, alors c’était comme si j’y étais devenu allergique. » Et puis, Siegfried n’était pas le genre couteau dans le dos… La seule chose qu’il pouvait faire, ce n’était pas trahir Jezabel, c’était tout simplement demander à mettre fin à ce contrat qu’il accepta en prenant la main qu’elle lui tendait pour la serrer légèrement. « Affaire conclue, madame. »

– FIN –
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