⑪ esclave de ce monde, à sa première aurore. ☾ lucrezia
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
Je pensais que l'on finira par vite s'habituer. Non pas que je finirais par accepter cette nouvelle condition, mais que je finirais par faire les tâches que l'on me demande de faire sans que cela ne soit pas si insupportable que cela. Faire la cuisine, s'occuper du ménage, de préparer les vêtements, jardiner. Mais non. Au final, je percevais mes journées comme un long et éprouvant quotidien. Qui plus est, on ne me payait pas pour ce que je faisais et je ne pouvais guère, hélas, m'occuper de ma petite personne comme je pouvais le faire jadis. Il n'y avait plus que mon maître qui comptait. Lui et ses proches. Je n'arrivais tout bonnement pas à me faire à cette idée. Même les maltraitances étaient encore insuffisantes. Je ne pouvais m'empêcher de rêver à la liberté et à tout ce qu'elle m'avait apporté. Être libre de faire ce que je voulais faire, au point même de me révolter contre les templiers qui ont toujours eu le désir de m'enfermer au sein des Cercles. Aujourd'hui n'allait donc pas changer par rapport au passé. Tôt ou tard, je finirais par partir d'ici. Je quitterais cette cité maudite pour une existence bien meilleure. Ce n'est qu'une question de temps, j'allais devoir me montrer patient...
Néanmoins, je ne pouvais pas dire que j'étais la créature la plus résignée de toutes. Encore présentement, je traînais de la patte pour exécuter les ordres que l'on m'avait donné pour le reste de la journée, profitant de l'absence du maître Pavus pour profiter de mon existence à moi plutôt que de faire plaisir à mes propriétaires... J'avais même envie de provoquer tout le contraire et provoquer le chaos au sein de la demeure, prouvant que par la même occasion que si Nero était le maître de ma vie alors je pourrais bien devenir le maître de la maison. Mais je pense soudainement à tout ces esclaves qui s’attellent à la tâche. Eux n'ont que faire de la liberté. Ils ont baigné dans l'asservissement depuis leurs tendres années. À tel point qu'ils me jugent comme si je serais le vil petit mouton noir. Celui qui sait lire et écrire. Oui. D'un côté, je me disais que je ne pouvais me permettre de les haïr, qu'ils sont comme moi, après tout. Mais ne sont-ils pas méprisables avec moi ? Oh, je suppose qu'ils doivent également me craindre parce que moi aussi je suis un mage et pas eux. Que d'un côté, devais-je refléter un peu l'image de notre propriétaire. Mais moi, non, je ne suis pas un tortionnaire !
Je profitais donc d'un instant de pause, posé sur un siège et fermant les yeux quelques instants, me disant que je n'aurais que faire si on me voyait là, à ne rien faire. Pourtant, je suis tétanisé lorsque je remarque finalement une petite personne s'approcher. Elle n'a guère l'allure d'un esclave et je serais prêt à parier qu'elle est même très certainement l'une des invités de mon cher maître. Pas un seul instant je pense faire face à l'un des membres de sa famille, la demoiselle n'ayant pas une crinière noire caractérisant habituellement si fièrement les Pavus. ≪ - Oh... Bonjour... Que puis-je faire pour vous ? ≫. Je m'étais levé d'un bond avant de courber légèrement l'échine. Cette attitude était devenue quelque chose d'assez banale, un fait qui s'était également ancré dans mon quotidien, requérant toutes les possibles demandes des personnes qui se considéraient comme étant supérieur à moi. Et pourtant, elle paraissait si chétive, fragile. Je pourrais tordre son petit cou entre mes doigts. Mais peut-être qu'elle cachait une puissance magique. Et puis, soyons honnête, qu'est-ce que cela pourrait-il bien me rapporter ? Rien, si ce n'est des représailles.
Douce rencontre ft. kaida & lucrezia
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Je m'attendais à ce qu'elle me sermonne, qu'elle m'attrape par les cheveux peut-être avant de m'extraire du siège pour me contraindre à la tâche alors que j'avais failli à ma fonction de serviteur ; ou du moins, à ce qu'elle soit mécontente de mon attitude loin d'être servile. Au lieu de cela, elle a agit presque normalement avec moi, remarquant ma présence singulière et indiquant son prénom pour ensuite me tendre la main. Je ne réagis pas tout de suite, portant à la fois mon attention sur sa menotte avant de relever mon regard vers son visage. Est-ce un piège ? Pourquoi faire fi de ma condition alors que mes chaînes enserraient mes membres ? Pourquoi ne pas me considérer comme un vulgaire animal de compagnie alors que je n'étais en rien un simple humain ? Il y avait-il des gens à Tévinter qui ont la main sur le cœur et qui vous respecte en tant qu'être ? J'avais du mal à y croire. Bien évidemment, j'étais persuadé sur ma première idée, que c'était un piège pour voir comment je devrais réagir. Toujours aussi droit, je pris néanmoins la décision de me présenter à mon tour. ≪ - En effet, je suis nouveau. Et mon nom est Kaida Maidh. ≫ m'exprimais-je alors avant de plier l'échine à nouveau. Je ne pris cependant pas sa main afin de la serrer, comme si je craignais de perdre la mienne. J'avais, en effet, supposé que son geste était pleinement maladroit... De la même manière que l'on vienne à aborder un esclave pour discuter avec lui... Mais on ne pouvait pas dire que c'était la première fois que cela m'arrivait !
C'était cependant encore différent en cette situation. Certes, le Divin noir m'avait abordé en personne, mais seulement parce que j'avais été la seule âme qui vive en cet instant pour l'occuper quelques temps. Et il n'avait su cacher son mépris pour ma condition quand Lucrezia démontrait une attention toute particulière qui ne soit pas malfaisante envers moi. D'ailleurs, je me demandais bien ce qui pouvait la pousser à venir me rencontrer sans être méfiante ou méchante. Peut-être devrais-je tout simplement la questionner. ≪ - Est-ce normal de devoir tendre amicalement la main à un esclave à Tévinter ? ≫. Sans doute qu'elle allait mal le prendre, mais je voulais en avoir le cœur net. Nous occupions une place essentielle sur ces terres et peut-être que je ne me rendais pas compte pleinement de l'importance de ma personne pour croire que certains pourraient avoir une considération envers nous. Que si le titre en lui-même était dégradant et que ma condition de prisonnier m'obligeait à agir contre ma volonté, certains maîtres devaient tellement prendre cela pour une banalité qu'ils devaient profiter simplement de notre situation, mais qu'ils n'appréciaient sans doute guère nous rabaisser... Enfin, sa stature me poussait à croire que la demoiselle n'était guère une mauvaise personne. Surtout qu'elle avait même été jusqu'à ignorer ma requête en tant que serviteur utile, si je pouvais la servir en cette situation présente. ≪ - Vous n'êtes pas d'ici non plus, je me trompe ? Qui êtes vous pour mon maître ? ≫. Ne sachant mettre un titre sur son identité, je préférais également la questionner dessus. Certainement une invitée arrivée en avance.
Douce rencontre ft. kaida & lucrezia
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La demoiselle reprend la parole et plus elle parle, plus elle me surprend. D'abord, elle me dit qu'elle souhaiterait me souhaiter la bienvenue dans son pays si cela ne serait pas maladroit et qu'ensuite, qu'elle doit être la seule noble dans toute la contrée à être contre l'esclavage et donc, par la même occasion, à me considérer comme son égal. Il est clair que cela était plus que surprenant. déjà parce que même les nobles orlésiens se considéraient au-dessus du peuple de part leur titre, mais une noble qui se soucie d'une créature qui n'avait, techniquement, aucun droit ? Un fait rare que j'étais présentement heureux d'apercevoir. Et qui sait, peut-être était-elle un cadeau envoyée par Andrasté ou par le Créateur en personne. ≪ - Je n'ai pas encore eu l'occasion de parler plus franchement avec les autres... Ils n'apprécient guère mon attitude un peu trublion et puis moi, je suis un mage. ≫ annonçais-je alors tandis qu'elle avait affirmée plus tôt que les serviteurs avaient pour habitude de s'épauler. En effet, j'étais encore qu'un inconnu pour eux et j'avais un potentiel magique que eux, ne possédaient pas. j'étais le vilain petit canard de la maisonnée, mais peut-être finiront-ils par m'apprécier et comprendre que je pourrais leur être un atout. Si seulement ils désiraient se révolter aussi ! On ne brise pas ses chaînes du jour au lendemain, surtout si nous n'avions connu que l'esclavage et rien d'autre. C'est alors que la demoiselle enchaîne, disant qu'elle venait de Qarinus et que Nero était son oncle. Je la regarde de la tête aux pieds. Son oncle. Nero. Impossible. ≪ - Vous ne lui ressemblez aucunement ! Est-ce que votre génitrice est plus douce que lui ? Qui vous a éduqué pour que vous considériez sincèrement l'esclavage comme une injustice ? ≫ Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire, essayant d'imaginer mon propriétaire se montrer délicat avec la demoiselle et lui démontrer les belles choses de la vie, les papillons et les arc-en-ciel. Mais je tentais de reprendre rapidement mon sérieux. Si les esclaves voyaient à ce que je puisse me permettre de discuter calmement avec l'une des membres de la famille de notre maître, ils me balanceraient. ≪ - Vous n'allez pas lui dire que je n'ai pas suivis ses ordres, n'est-ce pas ? ≫. Piqué à vif par la crainte, j'étais terrifié à l'idée de me faire punir pour cette insolence venant de ma part. Néanmoins, j'avais confiance en la demoiselle. Oui, quelque chose me disait qu'elle laisserait passer cette faute qui, à ses yeux, n'en était certainement pas une. J'avais seulement gardé le goût à la liberté et je ne comptais pas me laisser aller de sitôt. Le fait qu'elle puisse me considérer également différemment que son oncle me poussait à me questionner si elle ne sera pas en mesure de me libérer... Trois fois rien. Seulement une petite aide. Histoire que je puisse quitter la demeure sans crainte et courir à nouveau à travers les champs.
Douce rencontre ft. kaida & lucrezia
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Alors que je lui explique ma situation, elle réplique et m'explique que ces autres esclaves ne percevaient par la vie comme moi-même je la percevais. Qu'ils avaient toujours connu l'asservissement et que chercher à briser ses chaînes, c'est aussi prendre le risque d'être puni pour cela. Que si je cherchais également à les traiter comme des esclaves, il me prendront également comme un ennemi. Je la juge un instant du regard. Bien sûr, j'avais bien évidemment conscience de cela, seulement, j'aurais espéré que ; s'ils n'étaient pas capables de se révolter un minimum, alors qu'ils ne cherchent également aucunement à me forcer l'entrave et à devenir un ennemi lorsque des idées de révolutions me fusaient en tête. Certes, mes agissements pouvaient également être lourds de conséquences pour eux mais si je partais alors ils n'auraient plus à entendre parler de moi et ils continueraient leur petit destin de chiens dociles. M'enfin, j'imaginais que tout était cependant mis en place afin que la rébellion complète ne soit possible. Qu'un jour ou l'autre, je finirais par me rendre compte de l'évidence ; la liberté ne me serait plus accessible. ≪ - Je les comprends mais cela ne semble pas suffisant... J'imagine que tout le monde a besoin d'un temps d'adaptation. Aussi bien pour eux que pour moi. ≫. Les mots sortent cependant amèrement. Je ne veux pas accepter cette réalité alors que justement, je fuyais l'oppression pour me retrouver dans une situation similaire. je ne pouvais pas me dire que l'on osait fermer les yeux devant l'esclavage, et que même, cela soit tout bonnement un fait naturel aux yeux des Tévintides... mais je n'étais q'un elfe. Je ne pouvais guère changer le lendemain seulement à la force de mes frêles bras. Ce genre d'histoire n'existait que dans les contes et les légendes.
La demoiselle décide alors de se rasseoir et m'invite à faire de même, ce que je fais sans aucune honte, ayant pleinement confiance en elle. Elle m'explique alors que sa génitrice est la sœur jumelle de Nero et que malgré que sa mère ne soit pas aussi cruelle que mon propriétaire, elle n'est pas forcément mieux. Que du coup, elle avait appris à devenir ainsi de par elle-même. Décidément, cela me troublait de plus en plus. Si j'aurais été à sa place, probablement aurais-je choisis la voie de la facilité. Sans doute aurais-je ignoré les malheurs des asservis pour me concentrer sur ma seule et unique vie ; bien que j'aidais jadis les autres elfes au sein du bascloître de Val Royeaux lorsque j'en faisais encore parti. Mais c'était différent. Les elfes avaient pour habitude de se soutenir et moi aussi. Libérer un esclave ici, c'était aller à l'encontre de la culture et des règles établies... Sauf bien évidemment lorsque l'esclave en question vous appartient et que vous désiriez soudainement briser de ses chaînes. Et encore, j'imaginais que cela arrive rarement. Lorsque l'on s'est bien comporté durant toute notre vie, sans doute. Une chose qui n'était pas prêt d'arriver aux côtés de Nero. ≪ - Et bien... Merci ! ≫ fis-je alors finalement lorsque je l'entendis s'exprimer quant à ma demande de rester secrète à propos de mon comportement actuel. Cela était sans doute rien pour elle mais c'était beaucoup de choses pour moi. J'évitais ainsi les châtiments corporels. Une aubaine que je saisissais pleinement. ≪ - Oh ! ...Au fait, je viens de Val Royeaux, d'Orlaïs. ≫ réagissais-je soudainement, ayant ignoré maladroitement sa question précédemment posée.
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