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Mar 18 Juil - 23:21



The bird must take flight
Durard & Nyghann


Forteresse de l’Inébranlable, bastion de la Garde des Ombres dressé au milieu du sable et des roches arides. Un climat et un relief difficile, obligeant les Gardes présents ici à s’adapter aux conditions. Être simplement en service ici est parfois un entraînement rien que par simple présence en ces lieux, pour ceux peu habitués à la chaleur et ayant parfois passé leur ancienne vie à vivre ou non dans le confort. Durard a été de ceux-là, fut un temps. Mais aujourd’hui, c’est d’un pas leste qu’il évolue sur ce terrain, semblant insensible à la chaleur et imperturbable face au sable qui a le don d’en agacer plus d’un à se glisser partout. Y compris dans les endroits les plus improbables.

C’est son bureau qu’il gagne, poussant la lourde porte pour s’y engouffrer. Porte étant bien deux fois plus grande que lui du haut de son mètre trente-sept, tel le nain qu’il est. Nyghann est censé l’y rejoindre et l’heure approche. Il prend place derrière son bureau, parcourant une seconde fois plusieurs missives récentes. Si ses entrevues avec Nyghann se tiennent le plus souvent dans d’autres lieux moins formels, c’est pour une mission officielle qu’ils sont censés se voir cette fois-ci, et de la plus haute importance. Une mission découlant d’un constat alarmant du côté des Tréfonds et d’Orzammar : la disparition de la Légion des Morts, et l’inquiétude du souverain de la cité suite à cette constatation. C’est son passé directement lié à Orzammar et au roi en personne l’ont amené à le rencontrer en premier lieu, plutôt que son homologue de Férelden. Mais si une menace suffisamment sérieuse et capable d’anéantir la Légion des Morts se terre dans les Tréfonds, qu’importe les origines de chacun, il faudra y faire face ensemble. Le mot ne court pas encore sur toutes les lèvres, mais le nain ne néglige pas la possibilité d’un nouvel Enclin.

Le raclement de la porte s’ouvrant le sort de ses pensées, et il lève les yeux vers celle qu’il considère comme sa fille malgré leurs apparentes différences. A-t-elle frappé ? Il n’y prêtait pas attention, et il en doute. De toute manière, ils ont dépassé le stade où il aurait pu lui tenir rigueur d’un tel détail, bien trop proches pour être formels entre eux. Il hausse un sourcil, et déclame d’un air parfaitement sérieux « Tiens, mais tu es habillée ? Tu es malade ? Tu as froid ? Ce serait étonnant, vu comment le soleil brille dehors. » D’un geste, il l’invite à le rejoindre, posant la paperasse qui l’occupait juste là. « Sais-tu pourquoi je t’ai fait venir, ou le mabari d’Arus a encore mangé le message ? » Il s’était pourtant promis de ne plus lui confier quoique ce soit, à cet elfe-là. Mais il n’avait eu que lui sous la main, malheureusement.

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Mer 19 Juil - 17:44

L'oiseau tourne en rond, son regard perçant scrutant l'étendue du désert et l'Inébranlable en son cœur. De là-haut le volatile voit tout et même la silhouette gracile de l'elfe qui remonte les remparts et garde lui aussi, un œil vers le ciel. Il finit par siffler, longuement, mélodieusement avant d'agiter le bras en fixant le rapace dans les cieux qui, aussitôt interpellé, descend en piqué. Bien vite l'animal atterrit au bord des remparts dans un battement d'ailes puissant et vient alors cette transformation impressionnante mais devenu une habitude. Cela craque de partout, les plumes tombent et s'envolent au gré du vent brûlant du désert et en quelques instants, c'est une femme nue qui se tient près de son comparse aux longues oreilles qui lui offrent un sourire chaleureux.

« Bonjour Nyghann, le commandeur désire ta présence. »
« Arus. » Salut-elle, tremblante. « À quel sujet? »

Sans perdre un instant, l'elfe brandit un petit papier que la jeune femme déroule tout en reprenant son souffle. Mission importante, vitale, nains, légion des morts. Rien que les mots étalés sur le bout de parchemin lui donne une boule au ventre. Nyghann lève doucement les yeux vers son frère de la gare qui lui observe son air avec perplexité.

« Rien de grave j'espère... Tu as l'air... Ennuyé. »
« Non non, tout va bien Arus, merci. »

Ment Nyghann avant de lui adresser un pâle sourire tout en assenant à son confrère une tape amicale. Alors qu'elle commence à s'éloigner, le nez plongé dans ce bout de papier qu'elle lit et relit encore, c'est finalement l’elfe qui l'interpelle encore.

« Nyghann? » La jeune femme se fige et lui jette un regard par-dessus son épaule avoir de voir l'elfe lever un baluchon de tissus avec un sourire franc.« Tes vêtements. Je me suis dit qu'il serait plus convenable pour toi de te présenter au commandeur avec plus de décences. »

◈ ◈ ◈

Les jointures s’abattent contre le bois de la porte et sans attendre une réponse, Nyghann s'engouffre dans la pièce. Vêtue de cuir, de sangles et de légères fourrures, l'elfe loin de ses habitudes, offre une allure beaucoup moins sauvage. À peine a-t-elle mit les pieds dans la pièce que la petitesse de Durard derrière son bureau avec son habituel air grave sur le visage, lui arrache un soupir las.

Tiens, mais tu es habillée ? Tu es malade ? Tu as froid ? Ce serait étonnant, vu comment le soleil brille dehors.

« Bonjour à vous aussi, Père. Oh mais si vous préférez me voir nue, il ne tient qu'à vous de me le dire et je me ferais un plaisir de vous offrir une vision moins morne que celle de votre bureau. Espèce de vieux cochard. »

Grogne Nyghann tel un mabari aux abois. Ses yeux d'azur ne quittent pas ceux de son père de cœur avant qu'elle ne pose doucement son séant sur la chaise où elle prend ses aises, étendant ses jambes.

Sais-tu pourquoi je t’ai fait venir, ou le mabari d’Arus a encore mangé le message ?

« Arus m'a apporté le message en main propre. » L'elfe lève la main, agitant le parchemin entre ses doigts fins et toise le commandeur d'un air grave. Visiblement, le contenu du message la mine. « La légion des morts, Père? C'est impossible... Qui vous a informé de cela? Êtes-vous sûr que c'est fondé? » Elle se penche en avant, serrant le papier dans son poing avec force. « Si c'est vrai alors nous avons un énorme problème sur les bras. »
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Jeu 20 Juil - 0:10



The bird must take flight
Durard & Nyghann


La petite ne manque pas de répondant. Elle n’en a d’ailleurs jamais été dépourvue depuis qu’ils se connaissent. Sa répartie lui arrache un rire rauque, chose rare réservé presque exclusivement à Nyghann. En sa présence familière, il en vient à se détendre naturellement. Ou même à se moquer gentiment d’elle comme il vient de le faire. Mais en dehors de ces rares relations particulières capables de le dérider, le nain conserve presque tous le temps un air sérieux sur le visage et des yeux ayant vécus. Il ne se formalise pas de l’insulte, l’ayant souvent entendu ces dernières années. Il en est même venu à en sourire, comme pour provoquer un peu plus l’elfe. Mais l’heure n’est actuellement pas à la plaisanterie, ni aux autres sujets que Durard souhaite évoquer avec elle. Le devoir et son rôle de Garde-Commandeur passent avant tout. Le vieux nain vient joindre ses mains au-dessus de son bureau, la lueur d’amusement disparaissant de son regard pour être remplacée par son habituel sérieux.

« Je tiens cette information du Roi d’Orzammar en personne. Il m’a récemment contacté pour me faire part de ses inquiétudes. Et je les comprends. La Légion des Morts ne comporte que des guerriers d’exception. Ils n’ont pas pu être vaincus par de simples Engeances, à moins qu’un flot tout entier les aient submergé. Et encore. » Les souvenirs sont lointains, mais ils se souvient avoir parfois rendu visite à quelques amis de son père qui s’étaient engagés dans la Légion. L’occasion de s’approcher plus près de ces fiers guerriers, de les voir se battre de ses propres yeux. Et aujourd’hui encore, ce souvenir persiste, imprimé sur sa rétine. Il se souvient encore de la vigueur et de la rage pourtant méthodique avec laquelle se battent les Légionnaires. Devenir des machines à tuer, voilà à quoi ils sont entraînés.

« Je pars bientôt rencontrer le roi concernant cette affaire. Il craint qu’un nouvel Enclin se prépare, bien qu’aucun d’entre nous n’en ressent les signes. Je dois régler les derniers détails avec lui, notamment la préparation face à un potentiel Enclin. Mais ce n’est pas pour cela que je voulais te voir, alors garde ceci pour toi. Inutile d’alerter tes frères et sœurs tant que nous ne sommes sûrs de rien. » Soucieux du bien-être de ses troupes, il préfère retarder l’annonce risquant de provoquer émoi et stress pour bon nombre d’entre eux. Pour tous ici, l’Enclin n’est qu’un fait historique, retransmit à travers les âges par les contes et récits, mais aussi par les archives de la Garde des Ombres. Des mots couchés sur papier, dont il peut être difficile de projeter dans la réalité. « Je voulais te voir car une expédition dans les Tréfonds va être organisée, afin de découvrir ce qu’il est advenu de la Légion. J’aimerais que tu en soi. Certains Gardes de Férelden s’y joindront peut-être. De ton côté, je te laisse carte blanche pour choisir ou non ceux que tu jugeras appropriés pour cette mission. Il nous faut savoir si ce qui est à l’origine de leur disparition est en rapport avec un Enclin, ou s’ils ont simplement joué de malchance. »

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Ven 21 Juil - 17:17

Lentement Nyghann s'enfonce dans sa chaise, fixant son paternel qui explique qu'il était impossible que des engeances aient pu venir à bout de la légion des morts. Malgré elle, l'elfe ne peut s'empêcher de se demander 'et si '… Et si la légion avait été dépasser par le nombre d'ennemis? Et si un fait d'apparence anodine avait permis aux engeances de prendre le dessus? Les tréfonds, c'était instable, qui sait ce qui pouvait se passer là-bas. Un rien suffisait à donner l'avantage dans une bataille, ou bien à la perdre. Mais oui, Durard avait raison, quelque chose de plus inquiétant se tramait et lorsqu'il mentionna un nouvel enclin, la dalatienne pinça les lèvres, visiblement courroucée.

« Ce n'est pas comme si je me tuais à dire que ça nous pend au nez depuis un moment. »

Combien de fois l'avait-elle dit, pressentit? Et il fallait attendre qu'une légion de guerriers nains disparaissent pour qu'on donne enfin du crédit à ses paroles. C'était presque vexant. Nyghann secoue légèrement la tête, détournant le visage alors que Durard affirme tenir l'information du roi d'Orzammar. Son cœur loupe un battement violent, si l'information était bien vraie -et elle l'était, cette fois elle n'en doutait plus – dans ce cas oui, tout le monde avait du souci à se faire. Elle la première. Son esprit s'égare un instant. Pendant un instant elle pense à Marius qu'elle laisserait probablement seule et leur dernière conversation lui revient en tête. Son ami en resterait un pour toujours, si tant est que toujours puisse être synonyme des dernières semaines -peut-être moins- qu'il lui restait à vivre. Pourquoi? Parce qu'avant même que Durard de lui demande de prendre part à l'expédition, Nyghann s'était déjà mentalement faite à l'idée d'y participer. En réalité, dès l'instant où elle avait lu ce foutu message, elle avait sût ce qui l'attendait.

« J'irais à Ferelden, Père. J'ai de bons contacts là-bas et je connais des gardes qui n'hésiteront pas à se joindre à moi. »

Murmure Nygahnn avec un pâle sourire aux lèvres. Aguilar fut le premier nom qui effleura son esprit et durant un instant, elle imagina aussi ces deux Chasind plus bornés l'un que l'autre mais tellement attachants. Cependant impossible d'emmener des recrues pour une telle mission et rapidement Nyghann chassa de son esprit, l'idée d'emmener avec elle les deux puissants et courageux barbares.

« Quand descendrez-vous à Orzammar? »


L'oeil torve, la dalatienne pose sur son commandeur un regard las, presque triste. Cette histoire venait de lui briser le moral en quelques secondes à peine. L'idée d'un enclin était difficile à encaisser. C'était voir ses confrères mourir, y laisser soi-même la vie si nécessaire. Le savoir était une chose, l'accepter aussi mais se retrouver devant le fait accompli... S'en était une autre. Et puis il y avait Durard, il n'était plus tout jeune et était dans la garde depuis si longtemps. Tiendrait-il encore face à un enclin? Le faciès de l'elfe blêmit et c'est un regard triste, infiniment triste, qu'elle pose sur son père adoptif avant que sa voix ne souffle, brisée de chagrin.

« Et vous...? Qu'adviendra-t-il de vous ?»
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Sam 22 Juil - 19:22



The bird must take flight
Durard & Nyghann


« Je ne doute pas un seul instant de ta capacité à te trouver des alliés, et à éclaircir tout ceci. » Pouvait-il en être autrement ? Pas dans l’esprit du nain, qui place sa confiance absolue en la jeune elfe. Et s’il veut qu’elle soit prête et correctement préparée aux épreuves qui les attendent en ces temps troublés, alors cela est nécessaire. L’oiseau doit prendre son envol maintenant afin de survivre à la menace d’un Enclin. Et cette mission – comme toutes les autres auparavant, mais celle-ci d’autant plus – est là pour mettre la jeune femme en condition. Car ce n’est pas lui, le vieux nain, qui représente l’avenir des Gardes des Ombres et de Thédas : c’est sa fille Nyghann, ainsi que les autres recrues et jeunes Gardes.

« D’ici demain. Si un Enclin se prépare bel et bien comme le redoute le roi, alors chaque minute est précieuse. Je te transmettrais davantage de précisions quant à ta mission une fois que je me serai entretenu avec le roi, et que nous aurons défini les dispositions à prendre pour assurer la protection d’Orzammar. » Nul besoin d’être un grand détective ou d’avoir des dons d’empathie pour cerner aisément la tristesse qui accable peu à peu Nyghann. Le vieux nain a beau ne pas étaler son ressenti face à sa fille, il ne peut néanmoins s’empêcher de sentir son cœur se serrer à la dernière question qu’elle lui pose. Effectivement, qu’adviendra-t-il du vieux nain qu’il est ? L’annonce d’un nouvel Enclin semble sonner le glas pour lui, bien qu’il ne compte pas se laisser tuer aisément par la moindre Engeance qui osera l’approcher de trop près. Mais qu’en sera-t-il de l’Archidémon ? L’un d’entre eux devra bien l’abattre. Et pour celui à qui reviendra « l’honneur, » ce sera une mort inévitable.

« Ma fille… » La voix plus douce, le masque sérieux du Garde-Commandeur tombe. Il se lève de sa chaise pour venir se planter devant Nyghann, prenant délicatement ses mains dans les siennes usées par le temps et le maniement de l’épée. « Quoiqu’il advienne… Promet-moi que tu n’oublieras pas ton devoir. Si un Enclin se prépare, c’est la survie de Thédas qui compte avant la nôtre. » Et il voudrait en dire tellement plus, la rassurer, mais cela serait mensonge. Car il ne peut lui promettre qu’il en sortira vivant, tant l’avenir sera incertain. Il aimerait lui dire ce qu’elle souhaite entendre, mais cela ne lui rendrait pas service. Son cœur est partagé entre l’idée d’exposer la vérité, et celle de peser ses mots, craignant de froisser la jeune femme. Elle doit se faire à l’idée qu’il n’en sortira peut-être pas vivant, mais il ne souhaite pas non plus la brusquer ou paraître résigné à l’idée de mourir. Car non, il ne se laissera pas aisément tuer, et s’il a l’opportunité de survivre à cet Enclin, alors il la saisira à pleine main.

« Tu sais que je n’aime pas faire de promesse que je ne pourrais pas tenir. Mais je peux au moins te promettre que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour survivre à ce qui nous attend. Et j’attends de toi que tu en fasses de même. » Il le faut. Car à l’heure actuelle, malgré la valeur d’autres de ses compagnons vétérans, il ne voit aucun d’entre eux à sa place à part Nyghann. Mais il est encore trop tôt pour lui en faire part.

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Dim 23 Juil - 12:55

Départ trop rapide mais nécessaire. Nyghann ne se fait pas à l'idée que Durard par si vite pour Orzammar. C'est donc une entrevue en coup de vent, le temps de quelques paroles, d'un derniers regard, d'un dernier touché. Parce qu'elle sait que chaque descente dans les tréfonds est une potentielle mort qui plane au dessus de sa tête, la dalatienne se sent encore plus morose à l'idée de quitter son paternel si vite. La jeune femme baisse les yeux sans un mot. Que dire, que faire? Si la mage se sent incapable de dire quelque chose de plus, Durard lui se lève, contournant le bureau pour venir à la rencontre de son adoptée. Elle n'ose pas lever les yeux vers lui alors que le nain s'empare de ses mains avec une tendresse qu'il n'avait que pour Nyghann alors qu'il la force à une promesse qu'elle avait fait il y a bien longtemps déjà.

« Je vous le promet père, mon devoir resteras toujours prioritaire, même au prix de ma propre vie. »


Mais cela n'en faisait pas moins mal. L'aveu silencieux du commander lui laissait un goût amer dans la bouche et l'elfe retombe bien vite dans le silence. Vient alors sa propre promesse, celle de ne pas se laisser emporter facilement par la mort en cas d'enclin. Comme si les choses étaient aussi simple. La prenait-il pour une petite recrue pour tenter de la berner, de la rassuré, d'une si piètre façon? Nyghann déglutit, fronçant les sourcils avant de lever le regard vers son chef, soufflant durement.

« Il suffit. Gardez vos promesse père, je sais à quoi nous sommes condamné. Je sais ce qui vous attends et je me suis faite à cette idée il y a des années déjà... »


La jeune femme s'enfonce dans sa chaise, retirant ses mains de celle du nain avant de pivoter le regard. Ses yeux clair sur perde dans le vide ambiant, glissant sur le contenu du bureau. C'était plus simple que d'avoir à affronter le regard de Durard. Si elle était honoré par la confiance qu'il plaçait en elle, la situation quand à elle s'avérait plus difficile que prévu. Tuer des engeances était une chose, courir après une légion probablement massacré en était une aussi... Mais affronter ses peurs et ses sentiments était nettement plus difficile. Mourir, Nyghann ne s'en souciait pas. Mais voir ses proches décliner, s'éteindre? Jamais. Dans un souffle, c'est avec la voix brisée par la morosité que la jeune femme murmure.

« Avez-vous autre chose à me confier avant que je ne parte pour fort Bastel, père? »
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Sam 5 Aoû - 9:29



The bird must take flight
Durard & Nyghann


Le devoir est un fardeau nécessaire qui leur incombe, mais qui reste néanmoins bien lourd. Suffisamment pour alourdir l’air de la pièce et imposer le silence entre eux pendant quelques instants. La mort est un aspect de leur devoir qu’ils ne peuvent ignorer. Durard aimerait qu’il en soit autrement, mais il est trop vieux et cabossé par la vie pour se prêter à des attentes illusoires. Quoiqu’il advienne, mieux vaut ne pas se voiler la face. Et pourtant il ne sait pourquoi il rappelle l’évidence à sa fille. Sans doute est-ce lui qui a joué de sentimentalisme pour le coup, en sentant son corps se serrer à la vue de la tristesse sur le visage de Nyghann. Si le vieux nain a un point faible, c’est bien elle.

« Avez-vous autre chose à me confier avant que je ne parte pour fort Bastel, père ? »

Question agissant comme un signal le sortant de sa morosité. Il y a bien autre chose dont il aimerait s’enquérir avec elle. Mais il a peur de se montrer trop intrusif. Il n’aime pas ça, que les gens viennent s’enquérir de trop près de sa vie privée ou de celle des autres. Chacun a bien le droit de posséder son jardin secret, éden préservé de la violence extérieur et du jugement d’autrui. Mais la limite est parfois floue quand elle touche Nyghann. Le nain est protecteur envers sa fille. De bien des manières, souvent subtiles pour ménager la fierté de la jeune femme.

« Il y a… autre chose, en effet. Quelque chose qui m’intrigue. » Et c’est peu de le dire. Mais il préfère laisser à sa fille l’occasion de lui expliquer la situation avant de tirer des conclusions hâtives qui seraient embarrassantes pour eux deux. « On m’a rapporté que tu serais en contact avec le Seigneur-Chercheur, Marius de Ghislain. Ou plus exactement, qu’il aurait été vu à plusieurs reprises au sein de la Garde, demandant explicitement à te voir. » Le ton se veut neutre au maximum, empreint d’impartialité. Mais s’il devait l’avouer honnêtement, qu’un homme aussi haut placé à la solde de la Chantrie tourne autour de sa fille ne lui plaît que très moyennement.

Le cœur est partagé entre la volonté d’inquisition paternelle, et le respect d’une certaine vie privée de la jeune femme. Après tout elle a beau être sa fille, ce n’est plus une enfant. « Je suis pour le moins curieux de savoir quel genre de rapport tu entretiens avec cet homme pour le voir aussi fréquemment, alors que tu n’es pas dévote pour un sous. » Ou du moins, pas envers le Créateur. Le nain ne s’est jamais tellement intéressé au Panthéon elfique des Dalatiens, mais il sait que l’allégeance de sa fille va à un de ces dieux en particuliers. Mais cette notion de croire en une entité définie, incarnée physiquement, le dépasse. Mais rien de bien étonnant pour ceux qui grandissent dans le culte de la Pierre, bien qu’il l’ait délaissé par la suite. Cela fait bien longtemps qu’il ne l’entend plus chanter, tenu trop éloigné de sa patrie pendant deux décennies.

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Lun 7 Aoû - 20:50

L'ambiance entre le père et sa fille, n'avait jamais été si tendue. Nyghann n'ose même plus lever les yeux vers son aîné de peur d'y voir quelque chose qui pourrait la faire changer d'avis. Car pour ces grands yeux tristes de cabot mal dégrossi, elle aurait retourné ciel et mer. Ou pire, abandonné jusqu'à son devoir pour rester auprès de lui. Alors elle reste immobile la dalatienne, fixant le vide en face d'elle, tâchant de faire bonne figure jusqu'à ce que Durard ne prenne à nouveau la parole. Lorsqu'il mentionne le seigneur chercheur, la jeune femme se raidit sur son assise, ses ongles s'enfonçant dans le bois des accoudoirs de son siège. Misère... Si Durard commençait à se poser des questions, les choses risquaient fortement de dégénérer. Lentement, la jeune femme relève le regard, arborant une expression mal à l'aise qu'elle peine à cacher.

« Marius de Ghislain est... Un ami. »

Souffle froidement l'elfe avant de détourner le visage. Il était dur de dire cela et même si c'était la stricte vérité, elle n'en pensait pas moins à ce baiser volé lors de cette nuit dans le domaine des Ghislain. Le corps tendu, les traits tirés, Nyghann parvient de moins en moins à garder son calme alors que sa voix s'élève à nouveau.

« Juste un ami, Père. Ce qui me lie au Seigneur-chercheur est avant tout une dette de vie... Je vous avais dit qu'un chercheur avait tué mon abomination de mère, n'est-ce pas ? Eh bien... C'était lui. C'était Marius de Ghislain alors qu'il n'était encore qu'un chercheur. Il nous a sauvé mon frère et moi. »

Les yeux azurés se baissent et Nyghann ajuster rapidement son assise sur son siège. Que dire de plus? Elle disait la vérité tout en faisant l'impasse sur ses véritables sentiments pour Marius. Non pas qu'elle cherchait à cacher cela à son père mais plus pour ne pas avoir à penser au fait que cet amour était à sens unique. C'était moins douloureux ainsi... La dalatienne relève le regard, offrant un pâle sourire à son paternel avant de se pencher, tendant la main pour s'emparer de celle du nain.

« Vous vous faites trop de soucis père... Vous n'avez rien à craindre. Marius est un homme bon et juste... Il ne me fera jamais de mal, je vous le promets. »

Nyghann tire la main de Durard, venant la poser contre sa joue puis en embrasse la paume. Cette peau rêche, abîmé par le temps et les combats mais dont le contact avait toujours eu ce quelque chose d'atrocement réconfortant.

« Parlons de nous Père, c'est peut-être nos dernières heures ensemble... Je ne veux penser à rien d'autre que vous, mon père... papa... » Le regard humide, le jeune elfe se lève doucement, libérant cette main aux doigts trop court et trop épais pour se dresser devant Durard. « Père, cela fait des années que je vous considère comme tels et c'est de loin le plus grand honneur que je pouvais recevoir de vous... Alors ne croyez-vous pas qu'il serait temps d'officialiser cela ? » Nyghann inspire doucement, posant ses mains sur les épaules du nain. « Je ne veux plus être votre fille seulement en apparence et... Vous me feriez le plus cadeau, papa, en me laissant porter votre nom. En faisant en sorte que je sois reconnu comme votre fille adoptive. Votre enfant à vous... Et rien qu'à vous. »
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Mer 9 Aoû - 10:53



The bird must take flight
Durard & Nyghann


Le malaise reste gravé sur les traits de sa fille à l’évocation du nom du Seigneur Chercheur, elle leur proximité physique laisse le loisir à Durard de constater la raidissement du corps de la jeune femme. Aurait-il touché un point sensible en évoquant cet homme ? Ses sourcils se froncent légèrement malgré les explications de sa fille et sa tentative de réconfort à l’égard de la bienveillance de l’homme concerné. On aura beau dire ce qu’on veut, le Garde-Commandeur sait rester attentif aux besoins et sentiments de ses hommes, et d’autant plus lorsqu’il s’agit de sa fille. Ce tiraillement dans le cœur et cette méfiance instinctive, est-ce cela à quoi sont condamnés à ressentir un jour tous les pères ? Un ami, soit. Un ami important, et très proche dans ce cas-là. Et ce parmi toutes les personnes qui sont amenées à croiser la route du Seigneur Chercheur, c’est avec sa fille qu’il est proche ? Mais bien sûr. Ça ne tient pas la route aux yeux du nain et il flaire clairement anguille sous roche, mais il n’insiste pas, ne voulant pas enfoncer Nyghann dans des émotions qui semblent l’affecter d’une manière qu’il n’apprécie pas. « Soit, un ami… Tu n’es pas obligé de tous me dire, mais fait tout de même attention à toi. C’est un homme haut placé. Qu’il ne vienne rien te réclamer ce que tu ne saurais lui donner en retour pour cette dette, ou il risque de faire ma connaissance. » Les mots s’échappent malgré lui sous le sourire pâlichon de Nyghann et sur un ton bougon. Il n’aime pas voir sa fille ainsi sur la défensive.

Sur la joue de Nyghann, sa main paraît être celle d’un vieil enfant, petite mais épaisse. Buriné par le travail du temps et le maniement de l’épée, endurci par un destin l’ayant tenu éloigné d’une vie plus paisible qui aurait pu être la sienne. La peau de Nyghann est bien plus douce et lisse à côté de la sienne, encore épargnée par les affres d’une longue vie de guerrier. Mais le réconfort que lui inspire ce contact prend fin bien trop tôt, à l’image de leur temps passé ensemble désormais limité. Mais où se situe la limite justement ? Une réponse qu’aucun d’entre eux n’est en mesure de trouver, alors le réconfort vient autrement. « Nyghann… Cela te ferait plaisir, c’est vrai ? » Sa demande le laisse presque sans voix, celle-ci étreinte par l’émotion. Foutredieu. Cette gamine a toujours su comment l’amadouer, comment l’émouvoir plus que quiconque. « Si, tu as raison. Pardonne-moi de ne pas y avoir songer plus tôt. Je devrais avoir le temps avant mon départ de faire les démarches. » En vérité, l’idée lui avait déjà effleuré l’esprit, pour rapidement s’éteindre. Sans doute par volonté de ne pas trop s’imposer dans la vie de la jeune femme malgré son attachement profond et le fait incontestable qu’elle soit sa fille dans son esprit. Après tout, Nyghann était loin d’être une enfant lorsqu’elle a rejoint la Garde. Mais aujourd’hui, les choses sont différentes puisque la demande émane de sa fille elle-même. « Merci à toi, ma fille. » Dans sa pudeur à exposer clairement l’intensité de ses sentiments, il espère que ses mots se suffisent à eux-mêmes. Merci d’être là et d’avoir rendu cette existence moins morne. Merci d’être celle que tu es, et de m‘apprécier tel que je suis. Merci pour tous ces souvenirs, et surtout. Merci à toi d’être là. Mais il sait qu’elle le connait assez bien pour lire dans ses yeux tous ces mots qu’il ne dit pas.

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Jeu 10 Aoû - 10:55

Le sujet de Marius est soigneusement évité, repoussé et fort heureusement pour la dalatienne, Durard n'insiste pas. Pourtant dans sa réponse, elle sent le doute quant aux dires de sa fille. Loin d'être fou ou idiot, le commandeur a bien saisi que quelque chose lui était volontairement caché et sans doute a-t-il même déjà compris de quoi il s'agissait. L'instinct paternel et protecteur du nain arrache un vague sourire à son enfant qui préfère ne pas renchérir quant au rang de Marius. Un rang dont il n'avait jamais abusé sur elle et qui était d'ailleurs une des principales raisons de leur éloignement. Durard se méprenait mais ses craintes étaient justifiées. Silencieuse, elfe continue de fixer son paternel, ses doigts jouant sur le cuir qui couvrait ses épaules, ajustant doucement les sangles de sa tenue et lorsqu'il s'inquiète de savoir si l'adoption lui ferait réellement plaisir, c'est avec un sourire mutin que Nyghann fixe le nain.

« Douterais-tu de mon amour pour toi, père ? »

Comment pouvait-il imaginer un instant que cela ne lui ferait pas plaisir ? Cela faisait presque dix ans qu'elle attendait ce moment. La seule qu'elle pourrait éventuellement reprocheront, c'est que Durard n'ait jamais eu le courage de le lui proposer. Pour quelles raisons, cela n'en savait rien, mais lui importait aujourd'hui. Un enclin était probablement à leur porte, elle allait descendre pour sans doute, ne jamais revenir.

Merci à toi, ma fille.

L'elfe plonge son regard dans ceux du nom, l'azure de ses yeux soutenant l'obsidienne de ceux du fauconnier avant qu'elle ne se rapproche, entourant son père de ses bras pour le serrer dans ses bras fermement mais avec tendresse. L'étreinte est puissante, elle a le goût amer d'un adieu alors qu'elle vient nicher son nez dans les cheveux de Durard.

« N'oublies jamais comme je t'aime, papa. »

Murmure-t-elle dans un souffle doux mais douloureux. Elle le relâche pour mieux prendre son visage en coupe et embrasser son front déchiré par les premières rides d'un homme qui avait vécu et vu trop de choses dans sa vie. C'est à contrecœur que Nyghann relâche le nain pour se détourner de lui. Pas un regard de plus, pas un mot non plus. Elle quitte simplement la pièce, filant aussi vite qu'il lui est possible car le moindre regard en arrière serait suffisant à briser tout élan de courage, l'empêcherait de faire son devoir, pour rester auprès de son père.

- FIN -
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