The bird must take flight
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The bird must take flight
Durard & Nyghann
Forteresse de l’Inébranlable, bastion de la Garde des Ombres dressé au milieu du sable et des roches arides. Un climat et un relief difficile, obligeant les Gardes présents ici à s’adapter aux conditions. Être simplement en service ici est parfois un entraînement rien que par simple présence en ces lieux, pour ceux peu habitués à la chaleur et ayant parfois passé leur ancienne vie à vivre ou non dans le confort. Durard a été de ceux-là, fut un temps. Mais aujourd’hui, c’est d’un pas leste qu’il évolue sur ce terrain, semblant insensible à la chaleur et imperturbable face au sable qui a le don d’en agacer plus d’un à se glisser partout. Y compris dans les endroits les plus improbables.
C’est son bureau qu’il gagne, poussant la lourde porte pour s’y engouffrer. Porte étant bien deux fois plus grande que lui du haut de son mètre trente-sept, tel le nain qu’il est. Nyghann est censé l’y rejoindre et l’heure approche. Il prend place derrière son bureau, parcourant une seconde fois plusieurs missives récentes. Si ses entrevues avec Nyghann se tiennent le plus souvent dans d’autres lieux moins formels, c’est pour une mission officielle qu’ils sont censés se voir cette fois-ci, et de la plus haute importance. Une mission découlant d’un constat alarmant du côté des Tréfonds et d’Orzammar : la disparition de la Légion des Morts, et l’inquiétude du souverain de la cité suite à cette constatation. C’est son passé directement lié à Orzammar et au roi en personne l’ont amené à le rencontrer en premier lieu, plutôt que son homologue de Férelden. Mais si une menace suffisamment sérieuse et capable d’anéantir la Légion des Morts se terre dans les Tréfonds, qu’importe les origines de chacun, il faudra y faire face ensemble. Le mot ne court pas encore sur toutes les lèvres, mais le nain ne néglige pas la possibilité d’un nouvel Enclin.
Le raclement de la porte s’ouvrant le sort de ses pensées, et il lève les yeux vers celle qu’il considère comme sa fille malgré leurs apparentes différences. A-t-elle frappé ? Il n’y prêtait pas attention, et il en doute. De toute manière, ils ont dépassé le stade où il aurait pu lui tenir rigueur d’un tel détail, bien trop proches pour être formels entre eux. Il hausse un sourcil, et déclame d’un air parfaitement sérieux « Tiens, mais tu es habillée ? Tu es malade ? Tu as froid ? Ce serait étonnant, vu comment le soleil brille dehors. » D’un geste, il l’invite à le rejoindre, posant la paperasse qui l’occupait juste là. « Sais-tu pourquoi je t’ai fait venir, ou le mabari d’Arus a encore mangé le message ? » Il s’était pourtant promis de ne plus lui confier quoique ce soit, à cet elfe-là. Mais il n’avait eu que lui sous la main, malheureusement.
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L'oiseau tourne en rond, son regard perçant scrutant l'étendue du désert et l'Inébranlable en son cœur. De là-haut le volatile voit tout et même la silhouette gracile de l'elfe qui remonte les remparts et garde lui aussi, un œil vers le ciel. Il finit par siffler, longuement, mélodieusement avant d'agiter le bras en fixant le rapace dans les cieux qui, aussitôt interpellé, descend en piqué. Bien vite l'animal atterrit au bord des remparts dans un battement d'ailes puissant et vient alors cette transformation impressionnante mais devenu une habitude. Cela craque de partout, les plumes tombent et s'envolent au gré du vent brûlant du désert et en quelques instants, c'est une femme nue qui se tient près de son comparse aux longues oreilles qui lui offrent un sourire chaleureux.
« Bonjour Nyghann, le commandeur désire ta présence. »
« Arus. » Salut-elle, tremblante. « À quel sujet? »
Sans perdre un instant, l'elfe brandit un petit papier que la jeune femme déroule tout en reprenant son souffle. Mission importante, vitale, nains, légion des morts. Rien que les mots étalés sur le bout de parchemin lui donne une boule au ventre. Nyghann lève doucement les yeux vers son frère de la gare qui lui observe son air avec perplexité.
« Rien de grave j'espère... Tu as l'air... Ennuyé. »
« Non non, tout va bien Arus, merci. »
Ment Nyghann avant de lui adresser un pâle sourire tout en assenant à son confrère une tape amicale. Alors qu'elle commence à s'éloigner, le nez plongé dans ce bout de papier qu'elle lit et relit encore, c'est finalement l’elfe qui l'interpelle encore.
« Nyghann? » La jeune femme se fige et lui jette un regard par-dessus son épaule avoir de voir l'elfe lever un baluchon de tissus avec un sourire franc.« Tes vêtements. Je me suis dit qu'il serait plus convenable pour toi de te présenter au commandeur avec plus de décences. »
Les jointures s’abattent contre le bois de la porte et sans attendre une réponse, Nyghann s'engouffre dans la pièce. Vêtue de cuir, de sangles et de légères fourrures, l'elfe loin de ses habitudes, offre une allure beaucoup moins sauvage. À peine a-t-elle mit les pieds dans la pièce que la petitesse de Durard derrière son bureau avec son habituel air grave sur le visage, lui arrache un soupir las.
« Bonjour à vous aussi, Père. Oh mais si vous préférez me voir nue, il ne tient qu'à vous de me le dire et je me ferais un plaisir de vous offrir une vision moins morne que celle de votre bureau. Espèce de vieux cochard. »
Grogne Nyghann tel un mabari aux abois. Ses yeux d'azur ne quittent pas ceux de son père de cœur avant qu'elle ne pose doucement son séant sur la chaise où elle prend ses aises, étendant ses jambes.
« Arus m'a apporté le message en main propre. » L'elfe lève la main, agitant le parchemin entre ses doigts fins et toise le commandeur d'un air grave. Visiblement, le contenu du message la mine. « La légion des morts, Père? C'est impossible... Qui vous a informé de cela? Êtes-vous sûr que c'est fondé? » Elle se penche en avant, serrant le papier dans son poing avec force. « Si c'est vrai alors nous avons un énorme problème sur les bras. »
« Bonjour Nyghann, le commandeur désire ta présence. »
« Arus. » Salut-elle, tremblante. « À quel sujet? »
Sans perdre un instant, l'elfe brandit un petit papier que la jeune femme déroule tout en reprenant son souffle. Mission importante, vitale, nains, légion des morts. Rien que les mots étalés sur le bout de parchemin lui donne une boule au ventre. Nyghann lève doucement les yeux vers son frère de la gare qui lui observe son air avec perplexité.
« Rien de grave j'espère... Tu as l'air... Ennuyé. »
« Non non, tout va bien Arus, merci. »
Ment Nyghann avant de lui adresser un pâle sourire tout en assenant à son confrère une tape amicale. Alors qu'elle commence à s'éloigner, le nez plongé dans ce bout de papier qu'elle lit et relit encore, c'est finalement l’elfe qui l'interpelle encore.
« Nyghann? » La jeune femme se fige et lui jette un regard par-dessus son épaule avoir de voir l'elfe lever un baluchon de tissus avec un sourire franc.« Tes vêtements. Je me suis dit qu'il serait plus convenable pour toi de te présenter au commandeur avec plus de décences. »
◈ ◈ ◈
Les jointures s’abattent contre le bois de la porte et sans attendre une réponse, Nyghann s'engouffre dans la pièce. Vêtue de cuir, de sangles et de légères fourrures, l'elfe loin de ses habitudes, offre une allure beaucoup moins sauvage. À peine a-t-elle mit les pieds dans la pièce que la petitesse de Durard derrière son bureau avec son habituel air grave sur le visage, lui arrache un soupir las.
Tiens, mais tu es habillée ? Tu es malade ? Tu as froid ? Ce serait étonnant, vu comment le soleil brille dehors.
« Bonjour à vous aussi, Père. Oh mais si vous préférez me voir nue, il ne tient qu'à vous de me le dire et je me ferais un plaisir de vous offrir une vision moins morne que celle de votre bureau. Espèce de vieux cochard. »
Grogne Nyghann tel un mabari aux abois. Ses yeux d'azur ne quittent pas ceux de son père de cœur avant qu'elle ne pose doucement son séant sur la chaise où elle prend ses aises, étendant ses jambes.
Sais-tu pourquoi je t’ai fait venir, ou le mabari d’Arus a encore mangé le message ?
« Arus m'a apporté le message en main propre. » L'elfe lève la main, agitant le parchemin entre ses doigts fins et toise le commandeur d'un air grave. Visiblement, le contenu du message la mine. « La légion des morts, Père? C'est impossible... Qui vous a informé de cela? Êtes-vous sûr que c'est fondé? » Elle se penche en avant, serrant le papier dans son poing avec force. « Si c'est vrai alors nous avons un énorme problème sur les bras. »
Invité
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The bird must take flight
Durard & Nyghann
La petite ne manque pas de répondant. Elle n’en a d’ailleurs jamais été dépourvue depuis qu’ils se connaissent. Sa répartie lui arrache un rire rauque, chose rare réservé presque exclusivement à Nyghann. En sa présence familière, il en vient à se détendre naturellement. Ou même à se moquer gentiment d’elle comme il vient de le faire. Mais en dehors de ces rares relations particulières capables de le dérider, le nain conserve presque tous le temps un air sérieux sur le visage et des yeux ayant vécus. Il ne se formalise pas de l’insulte, l’ayant souvent entendu ces dernières années. Il en est même venu à en sourire, comme pour provoquer un peu plus l’elfe. Mais l’heure n’est actuellement pas à la plaisanterie, ni aux autres sujets que Durard souhaite évoquer avec elle. Le devoir et son rôle de Garde-Commandeur passent avant tout. Le vieux nain vient joindre ses mains au-dessus de son bureau, la lueur d’amusement disparaissant de son regard pour être remplacée par son habituel sérieux.
« Je tiens cette information du Roi d’Orzammar en personne. Il m’a récemment contacté pour me faire part de ses inquiétudes. Et je les comprends. La Légion des Morts ne comporte que des guerriers d’exception. Ils n’ont pas pu être vaincus par de simples Engeances, à moins qu’un flot tout entier les aient submergé. Et encore. » Les souvenirs sont lointains, mais ils se souvient avoir parfois rendu visite à quelques amis de son père qui s’étaient engagés dans la Légion. L’occasion de s’approcher plus près de ces fiers guerriers, de les voir se battre de ses propres yeux. Et aujourd’hui encore, ce souvenir persiste, imprimé sur sa rétine. Il se souvient encore de la vigueur et de la rage pourtant méthodique avec laquelle se battent les Légionnaires. Devenir des machines à tuer, voilà à quoi ils sont entraînés.
« Je pars bientôt rencontrer le roi concernant cette affaire. Il craint qu’un nouvel Enclin se prépare, bien qu’aucun d’entre nous n’en ressent les signes. Je dois régler les derniers détails avec lui, notamment la préparation face à un potentiel Enclin. Mais ce n’est pas pour cela que je voulais te voir, alors garde ceci pour toi. Inutile d’alerter tes frères et sœurs tant que nous ne sommes sûrs de rien. » Soucieux du bien-être de ses troupes, il préfère retarder l’annonce risquant de provoquer émoi et stress pour bon nombre d’entre eux. Pour tous ici, l’Enclin n’est qu’un fait historique, retransmit à travers les âges par les contes et récits, mais aussi par les archives de la Garde des Ombres. Des mots couchés sur papier, dont il peut être difficile de projeter dans la réalité. « Je voulais te voir car une expédition dans les Tréfonds va être organisée, afin de découvrir ce qu’il est advenu de la Légion. J’aimerais que tu en soi. Certains Gardes de Férelden s’y joindront peut-être. De ton côté, je te laisse carte blanche pour choisir ou non ceux que tu jugeras appropriés pour cette mission. Il nous faut savoir si ce qui est à l’origine de leur disparition est en rapport avec un Enclin, ou s’ils ont simplement joué de malchance. »
Invité
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Lentement Nyghann s'enfonce dans sa chaise, fixant son paternel qui explique qu'il était impossible que des engeances aient pu venir à bout de la légion des morts. Malgré elle, l'elfe ne peut s'empêcher de se demander 'et si '… Et si la légion avait été dépasser par le nombre d'ennemis? Et si un fait d'apparence anodine avait permis aux engeances de prendre le dessus? Les tréfonds, c'était instable, qui sait ce qui pouvait se passer là-bas. Un rien suffisait à donner l'avantage dans une bataille, ou bien à la perdre. Mais oui, Durard avait raison, quelque chose de plus inquiétant se tramait et lorsqu'il mentionna un nouvel enclin, la dalatienne pinça les lèvres, visiblement courroucée.
« Ce n'est pas comme si je me tuais à dire que ça nous pend au nez depuis un moment. »
Combien de fois l'avait-elle dit, pressentit? Et il fallait attendre qu'une légion de guerriers nains disparaissent pour qu'on donne enfin du crédit à ses paroles. C'était presque vexant. Nyghann secoue légèrement la tête, détournant le visage alors que Durard affirme tenir l'information du roi d'Orzammar. Son cœur loupe un battement violent, si l'information était bien vraie -et elle l'était, cette fois elle n'en doutait plus – dans ce cas oui, tout le monde avait du souci à se faire. Elle la première. Son esprit s'égare un instant. Pendant un instant elle pense à Marius qu'elle laisserait probablement seule et leur dernière conversation lui revient en tête. Son ami en resterait un pour toujours, si tant est que toujours puisse être synonyme des dernières semaines -peut-être moins- qu'il lui restait à vivre. Pourquoi? Parce qu'avant même que Durard de lui demande de prendre part à l'expédition, Nyghann s'était déjà mentalement faite à l'idée d'y participer. En réalité, dès l'instant où elle avait lu ce foutu message, elle avait sût ce qui l'attendait.
« J'irais à Ferelden, Père. J'ai de bons contacts là-bas et je connais des gardes qui n'hésiteront pas à se joindre à moi. »
Murmure Nygahnn avec un pâle sourire aux lèvres. Aguilar fut le premier nom qui effleura son esprit et durant un instant, elle imagina aussi ces deux Chasind plus bornés l'un que l'autre mais tellement attachants. Cependant impossible d'emmener des recrues pour une telle mission et rapidement Nyghann chassa de son esprit, l'idée d'emmener avec elle les deux puissants et courageux barbares.
« Quand descendrez-vous à Orzammar? »
L'oeil torve, la dalatienne pose sur son commandeur un regard las, presque triste. Cette histoire venait de lui briser le moral en quelques secondes à peine. L'idée d'un enclin était difficile à encaisser. C'était voir ses confrères mourir, y laisser soi-même la vie si nécessaire. Le savoir était une chose, l'accepter aussi mais se retrouver devant le fait accompli... S'en était une autre. Et puis il y avait Durard, il n'était plus tout jeune et était dans la garde depuis si longtemps. Tiendrait-il encore face à un enclin? Le faciès de l'elfe blêmit et c'est un regard triste, infiniment triste, qu'elle pose sur son père adoptif avant que sa voix ne souffle, brisée de chagrin.
« Et vous...? Qu'adviendra-t-il de vous ?»
« Ce n'est pas comme si je me tuais à dire que ça nous pend au nez depuis un moment. »
Combien de fois l'avait-elle dit, pressentit? Et il fallait attendre qu'une légion de guerriers nains disparaissent pour qu'on donne enfin du crédit à ses paroles. C'était presque vexant. Nyghann secoue légèrement la tête, détournant le visage alors que Durard affirme tenir l'information du roi d'Orzammar. Son cœur loupe un battement violent, si l'information était bien vraie -et elle l'était, cette fois elle n'en doutait plus – dans ce cas oui, tout le monde avait du souci à se faire. Elle la première. Son esprit s'égare un instant. Pendant un instant elle pense à Marius qu'elle laisserait probablement seule et leur dernière conversation lui revient en tête. Son ami en resterait un pour toujours, si tant est que toujours puisse être synonyme des dernières semaines -peut-être moins- qu'il lui restait à vivre. Pourquoi? Parce qu'avant même que Durard de lui demande de prendre part à l'expédition, Nyghann s'était déjà mentalement faite à l'idée d'y participer. En réalité, dès l'instant où elle avait lu ce foutu message, elle avait sût ce qui l'attendait.
« J'irais à Ferelden, Père. J'ai de bons contacts là-bas et je connais des gardes qui n'hésiteront pas à se joindre à moi. »
Murmure Nygahnn avec un pâle sourire aux lèvres. Aguilar fut le premier nom qui effleura son esprit et durant un instant, elle imagina aussi ces deux Chasind plus bornés l'un que l'autre mais tellement attachants. Cependant impossible d'emmener des recrues pour une telle mission et rapidement Nyghann chassa de son esprit, l'idée d'emmener avec elle les deux puissants et courageux barbares.
« Quand descendrez-vous à Orzammar? »
L'oeil torve, la dalatienne pose sur son commandeur un regard las, presque triste. Cette histoire venait de lui briser le moral en quelques secondes à peine. L'idée d'un enclin était difficile à encaisser. C'était voir ses confrères mourir, y laisser soi-même la vie si nécessaire. Le savoir était une chose, l'accepter aussi mais se retrouver devant le fait accompli... S'en était une autre. Et puis il y avait Durard, il n'était plus tout jeune et était dans la garde depuis si longtemps. Tiendrait-il encore face à un enclin? Le faciès de l'elfe blêmit et c'est un regard triste, infiniment triste, qu'elle pose sur son père adoptif avant que sa voix ne souffle, brisée de chagrin.
« Et vous...? Qu'adviendra-t-il de vous ?»
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Durard & Nyghann
« Je ne doute pas un seul instant de ta capacité à te trouver des alliés, et à éclaircir tout ceci. » Pouvait-il en être autrement ? Pas dans l’esprit du nain, qui place sa confiance absolue en la jeune elfe. Et s’il veut qu’elle soit prête et correctement préparée aux épreuves qui les attendent en ces temps troublés, alors cela est nécessaire. L’oiseau doit prendre son envol maintenant afin de survivre à la menace d’un Enclin. Et cette mission – comme toutes les autres auparavant, mais celle-ci d’autant plus – est là pour mettre la jeune femme en condition. Car ce n’est pas lui, le vieux nain, qui représente l’avenir des Gardes des Ombres et de Thédas : c’est sa fille Nyghann, ainsi que les autres recrues et jeunes Gardes.
« D’ici demain. Si un Enclin se prépare bel et bien comme le redoute le roi, alors chaque minute est précieuse. Je te transmettrais davantage de précisions quant à ta mission une fois que je me serai entretenu avec le roi, et que nous aurons défini les dispositions à prendre pour assurer la protection d’Orzammar. » Nul besoin d’être un grand détective ou d’avoir des dons d’empathie pour cerner aisément la tristesse qui accable peu à peu Nyghann. Le vieux nain a beau ne pas étaler son ressenti face à sa fille, il ne peut néanmoins s’empêcher de sentir son cœur se serrer à la dernière question qu’elle lui pose. Effectivement, qu’adviendra-t-il du vieux nain qu’il est ? L’annonce d’un nouvel Enclin semble sonner le glas pour lui, bien qu’il ne compte pas se laisser tuer aisément par la moindre Engeance qui osera l’approcher de trop près. Mais qu’en sera-t-il de l’Archidémon ? L’un d’entre eux devra bien l’abattre. Et pour celui à qui reviendra « l’honneur, » ce sera une mort inévitable.
« Ma fille… » La voix plus douce, le masque sérieux du Garde-Commandeur tombe. Il se lève de sa chaise pour venir se planter devant Nyghann, prenant délicatement ses mains dans les siennes usées par le temps et le maniement de l’épée. « Quoiqu’il advienne… Promet-moi que tu n’oublieras pas ton devoir. Si un Enclin se prépare, c’est la survie de Thédas qui compte avant la nôtre. » Et il voudrait en dire tellement plus, la rassurer, mais cela serait mensonge. Car il ne peut lui promettre qu’il en sortira vivant, tant l’avenir sera incertain. Il aimerait lui dire ce qu’elle souhaite entendre, mais cela ne lui rendrait pas service. Son cœur est partagé entre l’idée d’exposer la vérité, et celle de peser ses mots, craignant de froisser la jeune femme. Elle doit se faire à l’idée qu’il n’en sortira peut-être pas vivant, mais il ne souhaite pas non plus la brusquer ou paraître résigné à l’idée de mourir. Car non, il ne se laissera pas aisément tuer, et s’il a l’opportunité de survivre à cet Enclin, alors il la saisira à pleine main.
« Tu sais que je n’aime pas faire de promesse que je ne pourrais pas tenir. Mais je peux au moins te promettre que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour survivre à ce qui nous attend. Et j’attends de toi que tu en fasses de même. » Il le faut. Car à l’heure actuelle, malgré la valeur d’autres de ses compagnons vétérans, il ne voit aucun d’entre eux à sa place à part Nyghann. Mais il est encore trop tôt pour lui en faire part.
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