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Dim 30 Juil - 21:05

Un second foyer, ou presque. Elle se sentirait comme chez elle, dans cet Immatériel si familier dans son étrangeté, s'il n'y avait cette sensation permanente de péril, de menace. Dangereux et superbe, riche de connaissances et de pièges, d'amis incertains et d'ennemis précieux ... quoi de bien différent avec Thédas, au final ? Un simple mot : certitude. Son absence serait peut-être plus exact. Ici, pas d'absolu, pas d'immobilité, pas d'avis arrêté. En dehors de ce fait ... Là-bas, comme ici, elle n'est pas complètement vulnérable, détentrice d'un pouvoir reconnu et précieux. Là-bas, elle est l'Archonte, l'une des deux têtes de Tévinter, l'une des puissances majeures de Thédas, vouée à devenir l'unique si ses plans s'accomplissent. Ici, elle est l'une des Rêveuses de Thédas, une espèce presque éteinte, et l'une des rares à prendre la pleine mesure de son potentiel. La Dame des Songes. Un titre qui pourrait flatter son ego, n'était-ce son indifférence blasée. Des Tévintides, elle est l'une des plus compétentes, si ce n'est la plus compétente dans les arts des rêves et de l'Immatériel. Mais comparé aux talents d'antan, à ceux qui peuvent encore résider au-delà du Voile, peut-elle vraiment s'en glorifier ? Tant de menaces s'y tapissent encore dans l'ignorance de tous ...

Elle détache son regard des fresques sur les murs. Souvenir d'une pérégrination à Antiva. Il va de soit qu'elle serait bien incapable de les reproduire à la main, de restituer leur splendeur par son maigre talent artistique. Mais ici, dans l'antre de tous les possibles, ce n'est qu'un jeu d'enfant. Pourquoi, alors, perdre de son temps à les reproduire ? L'exercice est distrayant, il est vrai, mais surtout, l'attention aux détails, à l'exactitude de la reproduction, à l'accord de sa mémoire, aux perturbations induites par la nature changeante et insoumise de l'Immatériel, en fait un excellent entraînement pour des manipulations plus complexes et plus délicates. Du reste, s'occuper les mains, ou l'esprit dans ce royaume-là, facilite ses réflexions, ses décisions. Idéal, alors qu'elle tergiverse devant les potentielles conséquences et retombées de celle qu'elle doit prendre rapidement.

Trop de gens se figurent que l'une des facettes les plus délicates du pouvoir est l'obtention d'informations, de connaissances cachées, de secrets. Une vérité partiellement fausse, d'autant plus dangereuse pour ses détenteurs qu'ils n'ont pas souvent connaissance de ses limites. Acquérir un secret n'est que le premier pas, souvent le plus aisé. Son utilisation, en revanche, voilà où se cache la véritable épreuve. Quand l'utiliser ? Dans quelles circonstances ? Quels en sont les risques, les gains, les coûts ? L'utiliser ne revient-il pas à le périmer pour toute autre opportunité ? Qu'en est-il des retombées sur la source de ce secret ? Et tant d'autres questions à traiter ...

Fort heureusement, ce n'est pas la première fois que l'Archonte se retrouve face à un tel dilemme. Certains ont requis des heures, des journées entières de réflexion méticuleuse avant d'être tranchés. D'autres ont nécessité une action immédiate, dans le vif, à l'instinct, sans le recul nécessaire pour en étudier les alternatives. Celui-ci n'a requis que quelques minutes de concertation solitaire. La réponse était déjà là, juste à la surface de l'inconscient. Mais elle a tenu à s'accorder ce délai, cette précaution élémentaire. Maintenant ... place à l'action, ou plutôt le dialogue. Encore doit-elle retrouver l'âme qu'elle cherche. L'heure tardive, ou précoce selon le regard, lui laisse bon espoir d'arriver à localiser le trublion. Mais rêve-t-il ? Et veut-elle vraiment assister aux aventures oniriques de cet esprit qu'elle sait ... heurté, pour le moins ? Le choix, toujours le choix ... ou plutôt son absence. Elle doit agir maintenant.

D'un claquement de doigt, elle dissipe les murs, la fresque, le sofa, ne laissant qu'un morceau de terre vide, désolée autant que déserte. Elle déteste laisser les traces de ses manipulations, de ses jeux d'un instant. Elle n'a aucune prétention de marquer les lieux de son empreinte, de leur laisser sa marque. Une arrogance fatale que d'autres n'ont su esquiver. Elle incline la tête, l'oreille dextre en l'air, comme à l'écoute d'un murmure, d'un appel qu'elle seule pourrait entendre. S'ensuit un fredonnement sourd, sans paroles, une mélopée aux paroles indiscernables, inintelligibles. La fin ne provoque aucune variation de l'environnement, aucune altération des alentours. Pourtant, quelques instants après la fin de l'incantation, la Dame des Songes redresse sa figure et déploie les doigts de sa main, un sourire amusé se dessinant sur ses traits. Elle l'a trouvé. Sans effets d'esbroufe ou d'apparat, elle disparaît de la scène, sa silhouette se dissipant en de fines volutes.

Elle réapparaît dans un environnement familier, bien qu'elle ne puisse se targuer de l'avoir parcourue dans tous ses recoins. Sans prêter attention à la décoration des lieux, ni aux esprits et silhouettes de dormeurs qui arpentent l'espace, elle s'engouffre dans les escaliers qui mènent à l'étage. Elle n'a jamais dépassé la pièce qui la borde dans l'immédiat, l'une des salles de réception de cette vaste demeure. Le propriétaire et elle ne s'entendent guère, même si leurs querelles sont passées en sourdine ces dernières années, dans l'intérêt de leur contrée. Voilà bien une valeur qu'ils partagent tous deux, malgré leurs visions parfois ... divergentes. Pour la première fois, elle dépasse la porte d'ordinaire verrouillée, celle qui mène vers les appartements privés. Elle sent sa présence, parcourt sa mémoire des plans des pièces, qu'elle a acheté et consulté une ou deux fois, par simple curiosité plus que par réelle planification d'une nuisance ou d'un complot plus sérieux. Une antichambre, un cabinet de travail peut-être inutilisé, les cabinets d'aisance, une ou deux bibliothèques et un cabinet de curiosités ... et la chambre principale. Dans laquelle de ces salles ses songes peuvent-ils l'avoir amené ? Surprise, surprise, mais la réponse ne devrait plus se faire trop attendre. Elle se faufile, dissimulée à l'attention des esprits qui y rôdent et des autres rêveurs par une petite manipulation subtile. Enfin, elle s'arrête devant une robuste porte. Il est là. Sa chambre.

La porte ? Verrouillée, scellée. Elle pourrait la forcer, l'exploser d'un simple geste, la faire voler en éclats. Comme à son habitude, elle opte pour une solution plus élégante et raffinée. D'un bref effort de concentration, elle se fait brume, de légers rubans aériens qui se faufilent à travers la serrure et pénètrent en silence dans la pièce close, avant de s’agréger pour recomposer sa silhouette. De l'ameublement, des goûts en matière de peintures ou tapisseries murales, du choix des couleurs et de la composition des lieux, elle ne retient rien. Du reste, pourrait-elle vraiment s'y fier ? Non, son attention se concentre sur le maître des lieux, le personnage assis sur le majestueux lit qui trône au centre. Première surprise, il n'est pas seul. Deuxième surprise, sa compagnie d'un soir, ou plutôt son compagnon, pour être précis. Oh, elle a bien prêté l'oreille aux rumeurs et aux ouï-dire qui résonnent à travers les sphères Tévintides, mais par amusement et curiosité plus que par réel intérêt. Avérées ou non, son rival a toujours su mener ses hypothétiques affaires avec la plus grande discrétion ... à l'instar d'elle-même. Mais là ... oh, rien que la décence ne pourrait vraiment réprouver, une main à la rencontre d'un visage, un baiser effleuré sur les lèvres ... mais la morale tévintide ne saurait accepter qu'une telle relation soit connue de tous, qu'elle sorte de l'ombre, de leur propre fait ou par le biais d'autrui. Hypocrisie, quand tu nous tiens !

D'un geste de la main, elle invoque un fauteuil dans lequel elle s'installe confortablement. Hésitante sur la marche à suivre, elle contemple la scène d'un regard froid, ni réprobateur, ni voyeur, ses doigts tapotant l'accoudoir sans rythme perceptible. Comment aborder ce qui l'amène à faire irruption dans ce lieu ... son futur interlocuteur lui tournant le dos, il serait bien délicat pour lui de remarquer sa présence. Avec un léger soupir, à peine audible, elle claque dans ses mains, figeant le rêve tout entier. A l'exception des flammes désormais immobiles des chandelles, le seul autre indice de son emprise tient dans la pétrification du fantasme, de l'objet du désir : un jeune Magister du nom de Sextus Tilani, qu'elle connaît quelque peu. Elle toussote légèrement pour attirer l'attention du seul autre acteur de la scène.

- Mon cher Divin, croyez bien que je suis désolée de faire irruption de manière si cavalière dans vos songes. Mais une affaire urgente m'amène, que je ne pouvais vous soumettre par des voies plus conventionnelles.

D'un autre claquement, elle fait apparaître au pied du lit une pile de vêtements aussi sobres que sombres, mais d'un tissu luxueux, à la taille de son interlocuteur. Nul doute qu'il a connu mieux, mais l'Immatériel n'a peut-être pas transposé ses vêtements et penderies ...

- Avant que je ne poursuive plus avant, vous souhaiterez peut-être vous vêtir plus ... décemment ?

Elle ne peut s'empêcher de sourire légèrement à ces mots, désignant du regard la nudité complète du fier dirigeant de la Chanterie Impériale. Une moue presque moqueuse se dessine progressivement, son regard pétillant de malice. Vraiment, elle se doit de savourer ce moment, d'autant plus qu'il promet d'être unique.
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Mer 2 Aoû - 12:44




Entrevue onirique à l'impromptue

I'm starting to wonder if I'm cursed or something

   Mes songes sont à la fois l'un de mes derniers refuges comme une potentielle salle de torture. Lorsque la chance m'abandonne et que le Créateur se détourne, je cauchemarde du passé. Je revis avec horreur certaines scènes de mon enfance, mon esprit s'empoisonnant à ne rien vouloir oublier, entêté qu'il est. Les coups, les humiliations, les remontrances, les hurlements à mon encontre à toute heure du jour ou de la nuit, parfois sans réelle raison. Les punitions sévères -bien trop sévères- à chacune de mes erreurs sur le Cantique de la Lumière, à chacune de mes provocations d'enfant qui cherchait juste à se faire entendre, et comprendre. Ce sentiment d'impuissance qui me prend à la gorge et me donne l'impression d'étouffer, qui me réveille en sursaut au beau milieu de la nuit. Aujourd'hui, j'ai beau être l'une des personnes les plus puissantes de l'empire, je continue à trembler devant des êtres qu'il me serait pourtant si facile de supprimer. Je pourrais aisément les balayer d'un revers de la main, comme je chasse les grains de poussière indésirables qui se collent à mes atours. Alors, Créateur pourquoi est-ce que je ne fais rien ? Qu'est-ce qui me retient de me glisser dans cette ancienne demeure que je n'ai jamais considérée comme un foyer, pour y assassiner méthodiquement les monstres qui me servent de géniteurs ? Des relents de conscience ? La pensée que se faisant, je ne vaudrais pas mieux qu'eux ? Oh que si, je vaudrais mieux qu'eux. Car je ne m'amuserais pas à les torturer comme eux ont pu y prendre un malin plaisir. Leur agonie serait rapide. Pas indolore, mais la mort viendrait les cueillir bien assez vite. Néanmoins, ce serait mentir que d'affirmer que ce ne serait pas une grande joie d'étaler leur sang en charmantes oeuvres d'art écarlates, un peu partout sur les murs. Un jour, plus rien ne me retiendra, peu importe ce dont il s'agit.

Mais parfois, ces cauchemars revêtent des formes plus diverses. Ma paranoïa redoute la trahison et les coups de poignard dans le dos, et c'est donc naturellement vers cela que mon imagination s'égare, certaines nuits. Ma propre famille qui me jette aux loups, ma Chantrie qui se retourne contre moi et m'abat sans aucune pitié, les mages qui me tournent le dos. Autant de visions qui me terrifient et ne font que renforcer mes inquiétudes, une fois bel et bien éveillé.

Malgré tout, mes rêves s'avèrent de temps à autres d'une douceur étonnante. Des lieux desquels je n'ai pas la moindre envie de m'en aller, et où je me sens enfin serein. Là, je sais que je peux laisser libre cours à mes désirs, sans avoir à redouter un quelconque jugement, ou la moindre conséquence. Tout est permis, sans aucune restriction. Le plus souvent, il ne s'agit que de songes innocents, figurant des plaisirs simples d'une vie que j'idéalise. D'une vie que j'aimerais pouvoir mener, tout en sachant que c'est impossible.
Et, occasionnellement, je me projette dans des situations plus... Intimes. Comme actuellement. Etendu sur le flanc, dans le plus simple appareil, c'est sans bouder mon plaisir que je profite de la chaleur des bras de Sextus. Ses doigts courent le long de mes trop nombreux stigmates pour lesquels je n'éprouve ici aucune honte, mes lèvres viennent caresser les siennes avec une tendresse que je ne me permettrais pas d'exprimer d'ordinaire. Assurément, je ne pourrais pas me trouver dans plus plaisante position.

Soudain, un léger sursaut me fait ouvrir les yeux. Un claquement de mains, un toussotement, une voix que je ne connais que trop bien qui s'élève au sein de ma chambre. Cette voix, que je n'aurais justement jamais voulu entendre dans un lieu que je tentais de préserver du mieux possible des intrusions extérieures pour que j'y puisse m'y sentir suffisamment en sécurité pour parvenir à m'y assoupir. Peu d'esclaves étaient autorisés à y pénétrer, et le plus souvent sous la surveillance de l'intendant de ma demeure. Alors, elle...
Avec un profond soupir frustré, je me détache du jeune Magister à présent aussi statique qu'une statue pour me redresser, m'asseyant sur le lit. Mon regard, qui doit probablement être encore plus sombre que d'habitude, se pose sur la dérangeante intruse. Aquila Caelina, évidemment. Le simple fait qu'elle me surprenne dans ma propre couche avec un homme est déjà suffisamment contrariant et gênant en soit, mais que de surcroît je me trouve totalement dénudé... Voilà qui aurait suffit à m'achever. Que l'on s'entende bien, ce n'est pas tant le fait qu'elle ait une vue directe sur ma virilité qui me dérange, mais plutôt que ses prunelles inquisitrices se trouvent libre de détailler chacune de mes humiliantes cicatrices. Celles qui me rebutent le plus se trouvent sans l'ombre d'un doute sur mon torse, et sur ma gorge. Qu'on puisse les voir m'insupporte.
C'est pourquoi j'accueille avec une pointe de soulagement les vêtements que l'Archonte vient de faire apparaître. Afin de ne pas perdre toute contenance, je prends cependant le temps de les saisir, puis de les revêtir, sans vraiment me soucier de me cacher à ses yeux. Perdu pour perdu, comme on dit. Tout en enveloppant soigneusement mon cou d'un foulard noir que je noue du mieux que je peux étant donné les circonstances, je daigne enfin lui adresser la parole à mon tour.

- Ma très chère Archonte, permettez-moi de douter que vous regrettiez quoique ce soit. J'en veux votre sourire pour preuve. Je grimace imperceptiblement en constatant que mon fantasme du jeune Tilani se trouve encore là, figé. Voilà qui est dérangeant. Auriez-vous l'amabilité de bien vouloir l'effacer ? Si, comme vous le prétendez, nous avons à discuter d'affaires sérieuses, j'ai peur qu'il ne représente une source de distraction trop élevée. A ce propos...
Si vous pouviez avoir la délicatesse de garder tout ceci pour vous, je saurais m'en souvenir.


La perspective d'avoir une dette envers Aquila ne m'enchante pas le moins du monde. Malheureusement, je n'ai pas le choix. Si de telles rumeurs se mettaient à circuler sur mon compte, les choses pourraient rapidement devenir compliquées. Après tout, il ne suffit que d'une minuscule pierre pour provoquer l'effondrement d'un pan entier d'une montagne. Chaque détail compte, et plus que jamais lorsqu'on se situe si haut dans la hiérarchie de l'empire. Cela, l'Archonte comme moi-même le savons fort bien.

- Quelle est donc cette affaire si urgente qu'elle ne peut souffrir une attente de quelques heures ? Y aurait-il un souci si préoccupant que cela ?

.SHADOW
Faustus Scaevola

Faustus Scaevola

Imperial Divine
▲ MESSAGES : 310
▲ OCCUPATION : Divin de la Chantrie Impériale
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : Maître Nécromancien - Métamorphe (chat & panthère noire) - Manie la dague, mais surtout son sceptre qui sert occasionnellement de bâton de combat
▲ LOCALISATION : Minrathie

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Mar 15 Aoû - 15:28

Ils disent que les cicatrices les plus atroces pour l'être sont celles de l'âme, pas celles du corps. Mais à voir celles qui parsèment le corps de l'homme dont elle a apprit à se méfier, à surveiller le moindre geste, Aquila ne peut réprimer un frisson de dégoût pour la main qui a administré une telle sentence. La brutalité, la violence physique débridée et aveugle, peut avoir son utilité, mais elle manque tellement de raffinement, de sagesse et de clairvoyance qu'elle n'est à exercer qu'en dernier recours, faute d'autre méthode. Elle ne détourne pas les yeux pour autant, refusant d'exposer ce qui pourrait passer pour un moment de faiblesse. Impardonnable pour l'Archonte de Tévinter. Quand on est femme, et roturière, c'est un luxe qu'on ne saurait s'offrir.

Avec un petit geste, elle exécute le vœu de Faustus et fait disparaître son fantasme. En l'espace de quelques battements de cœur, le lit du Divin se retrouve déserté de toute autre présence que celle de son légitime propriétaire. Le sourire d'Aquila s'efface dans un soupir, devant la requête suivante. Encore une fois, ceci l'insupporte dans ce monde si ... hypocrite. Qu'importe ce qui se passe derrière des portes closes, tant que la chose ne vient pas à s'ébruiter. Mais que la rumeur se propage, que la croyance en sa véracité se développe ... et alors la compétence, le talent ou la probité n'auront plus aucune valeur. L'objet du commérage perdra de son autorité, et peut-être même chutera. Les mains jointes, elle hausse les sourcils et déclare d'un ton ferme :

- Entendons-nous bien, mon très cher Divin. Si je pensais votre présence néfaste à Tévinter, je ne ménagerais pas mes efforts pour vous chasser de ce trône que vous occupez. Et mes assauts seraient d'une toute autre intensité qu'une pitoyable rumeur sur votre compagnie nocturne. A titre personnel, je me contrefiche de vos goûts en la matière, fussent-ils tournés vers les hommes ou les femmes, les deux, ou même les elfes. Tant que vous n'avez pas la prétention de m'ajouter à votre liste de conquêtes, dont la longueur m'est tout aussi indifférente, et que vous limitez vos confidences sur l'oreiller à la portion congrue, ce dont je ne doute pas un seul instant ... je n'aborderais pas cette matière, ni avec vous, ni avec quiconque. Je détesterais inaugurer un précédent tel que vous vous sentiriez obligé d'espionner à votre tour mes fréquentations et d'en répandre la nouvelle sur la place publique !

Le sourire ne réapparaît pas, dissipé pour de bon. C'est une affaire sérieuse qui l'amène à déranger le repos du Divin, et un rictus moqueur ne l'aiderait pas à être dans de bonnes dispositions pour la croire, pas plus que pour discuter posément. Elle a apprécié ce bref instant de surprise, oui, mais il ne faudrait pas voir à en abuser. Elle repose ses bras sur les accoudoirs de son fauteuil et soupire à nouveau, plus longuement.

- Maintenant, concernant l'affaire qui m'amène ... elle est aussi urgente que grave, je vous prie de le croire. Si ce n'avait pas été le cas, je n'aurais pas utilisé d'une méthode aussi ... risquée pour vous contacter. L'Immatériel n'est pas sûr, même pour les Rêveuses. De plus, j'ai pris le risque de vous offenser, une fois de plus. Et parmi les nombreux défauts que vous me prêtez, j'ose espérer que la pyromanie politique n'en fait pas partie ...

Après une très brève hésitation, elle finit par se jeter à l'eau.

- Au sein de la Chantrie Impériale, on cherche à vous éliminer. Politiquement ou physiquement, c'est selon. Et à l'inverse de la plupart des cabales de notre connaissance, celle-là est non seulement petite, mais bien organisée, résolue, et proche de son objectif. Ai-je votre intérêt, ou bien voulez-vous que je repasse demain matin ?

L'énoncé se fait sur un ton badin, similaire à celui qu'emploierait une roturière pour parler du prix de la courge sur le marché dominical. Mais l'absence de sourire, le regard vif, attentif, suffisent à signaler qu'elle est sérieuse. Mortellement sérieuse.
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Lun 21 Aoû - 10:34




Entrevue onirique à l'impromptue

I'm starting to wonder if I'm cursed or something

    Pour un peu, la situation aurait presque quelque chose de risible. Peut-être en rirais-je, plus tard. Sûrement avec une pointe d'amertume, mais au moins serais-je capable d'y repenser avec du recul. Rationalisons. L'Archonte aurait pu se faufiler dans mes songes à un moment encore moins opportun que celui-ci. Alors, tout bien reconsidéré, je m'estime heureux qu'il ne s'agisse que de cela.
C'est avec un infime soupir de soulagement que j'accueille l'évanouissement de la silhouette de Sextus. Bien. Il est déjà un peu plus aisé de reprendre contenance. Tranquillement, je contourne le lit pour venir me placer de front par rapport à Aquila, restant tout de même à une distance raisonnable. Par respect ou par prudence, l'interprétation reste libre, ma propre opinion oscillant entre les deux options. Cette femme est sans aucun doute l'un des pires -meilleurs ?- adversaires qu'il m'ait été donné d'affronter. Et, bien que ma fierté s'en trouve meurtrie, je me vois forcer d'admettre qu'elle a une légère avance sur moi. A l'époque, j'ai eu beau faire des pieds et des mains, je n'ai su lui barrer la route lors de son ascension à la tête de notre empire. Alors oui, j'ai toutes les raisons de m'en méfier. Enfin, si nous n'avions pas convenu d'une trêve.

La tirade de la Caelina me tire un rire discret, que je ne cherche pas réellement à camoufler. M'imaginer tenter de m'attirer les faveurs de l'Archonte dans un contexte aussi intime m'apparaît tout simplement ridicule. Jamais je ne l'avais envisagé. Comme si quiconque aurait une chance d'y parvenir. Autant essayer de charmer un serpent en lui proposant une feuille de salade, vous seriez sans doute plus chanceux. Aucun de ses mots ne m'offusque, pas même lorsqu'elle insinue que je pourrais apprécier la compagnie des Elfes. Peu m'importe, je sais ce qu'il en est. C'est suffisant.

Cette brève parenthèse plus légère passée, j'accorde toute mon attention à la femme qui me fait face, conscient qu'elle ne serait effectivement pas venue jusque dans l'Immatériel dans le seul but de m'indisposer pour le seul plaisir de la chose. Un petit mouvement de tête de ma part l'invite à poursuivre, songeant un instant à la détromper sur la conviction qu'elle semble avoir que je lui trouve une multitudes de défaut. Si tel était le cas, j'aurais cherché à la faire tomber. Or, elle se trouve être une meilleure dirigeante que j'avais pu le supposer, lors de sa prise de pouvoir. Oh, des travers, elle en a. Comme tout à chacun, cependant.

Le choc de la nouvelle me donne l'impression qu'on vient de me frapper en plein estomac. Un complot visant à me destituer ou m'assassiner, ce n'est pas une nouveauté. Cela arrive de temps à autres, mais j'en suis toujours sorti indemne. Plus ou moins. Cependant, ce qui m'assomme cette fois-ci est que... Eh bien, je n'ai rien vu venir. Le Créateur me vienne en aide, comment ai-je pu être aussi aveugle ? Les traîtres se tapissent au sein de ma propre Chantrie, et moi, je n'ai pas su le voir ? D'autant plus que, d'après les dires d'Aquila, ils sont proches d'atteindre leur but. J'ai baissé ma garde. Je n'aurais jamais dû. A mon réveil, je corrigerai le tir. Mais pour l'instant, nous n'en sommes pas là.

- Non. Vous avez toute mon attention. Je dois vous avouer que je ne soupçonnais rien, cela m'intrigue. Comment avez-vous mis au jour cette cabale ? Sont-ils si près que vous semblez l'insinuer ? Dois-je me méfier de ma propre maison ?

La plupart de mes esclaves sont suffisamment loyaux pour que je n'ai normalement pas à m'en méfier, mais... Tout s'achète, en ce bas monde. Et même Soren ne saurait avoir des yeux partout.

.SHADOW
Faustus Scaevola

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