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Jeu 27 Juil - 20:10

 
Hélène Sutter & Melisende Seneca

"Il ne mérite pas tes larmes"

"Tears are words the heart can’t express." - Gerard Way
La douce et belle Melisende Seneca. Je me souviens parfaitement du jour où je l'ai rencontrée, comme si c'était hier. J'ai vu en elle une fille brisée, meurtrie, une enfant à qui on avait arraché son innocence pour la laisser se faire dévorer par ce monde cruel... Son histoire tragique a réveillé un sentiment que je pensais ne jamais ressentir ici : la compassion.

{FlashBack - Il y a plusieurs mois}

Ça va maintenant faire trois semaines. Trois semaines que je suis enfermée dans cette prison pour mages qu'est le Cercle d'Orlaïs. Je maudis les templiers pour m'avoir capturée et amenée ici, mais surtout, je me maudis moi-même pour m'être fait prendre. D'autant que je ne me souviens toujours de rien. Les jours passent et mes souvenirs me restent inaccessibles, enfouis au plus profond de ma mémoire, comme s'ils étaient cadenassés et que j'en avais - délibérément ou non - jeté la clé.
Au début, j'ai refusé de me plier à leurs règles. Je préférais mourir tout de suite plutôt que de vivre une existence de captive entre leurs mains. Mais j'ai finalement décidé de continuer, gardant précieusement dans un coin de ma tête l'idée de m'enfuir de ce traquenard infernal. J'ai fait la connaissance d'autres mages mais j'ai préféré garder mes distances. Je refuse de tisser des liens avec eux, parce qu'ici, entre les murs de la Tour, chaque relation peut devenir une faiblesse. Et les templiers ne se privent pas d'exploiter ces faiblesses. Mais parfois, on ne choisit pas, et on s'attache quand même.
Chaque jour qui passe, je tâche de rester à l’écart des templiers et de ne pas attirer leur attention. J’ai vu le sort qu’ils réservent aux mages les plus récalcitrants, et ça me terrifie. L’apaisement, il n’en a plus été question depuis des décennies et voilà que le Chantrie recommence à priver les mages de leurs émotions sous prétexte qu’ils sont trop dangereux. C’est une méthode barbare, inhumaine, et pourtant je sais que les templiers n’hésiteront pas à l’employer s’ils estiment que c’est nécessaire. Pour ma part, je préfère mourir plutôt que de perdre ce qui fait de moi ce que je suis : ma magie et mes émotions.
Une fois de plus, j’ai passé ma journée à la bibliothèque, le nez enfoui dans un épais volume pour m’occuper. Et pendant tout le temps que j’y ai passé, j’ai entendu des murmures à mon sujet et ai senti des regards méprisants se poser sur moi. Je fais de mon mieux pour les ignorer, mais c’est parfois difficile.
A l’extérieur, le soleil est sur le point de se coucher, et il est l’heure du dîner pour nous autres mages. Mais ce soir, je n’ai pas faim. Je décide donc - avec l’autorisation des templiers bien entendu – de regagner ma chambre directement, sans passer par le réfectoire.
Je traverse rapidement les couloirs silencieux jusqu’au dortoir des mages. Les salles de la Tour, à cette heure-ci, ne sont que faiblement éclairées, seule la lueur des bougies permet d’y voir quelque chose. L’ambiance est lugubre, pesante, comme si des fantômes hantaient cet endroit. Je regrette presque de ne pas être restée avec les autres, mais mon besoin de solitude est plus fort.
Je viens tout juste de déposer mes affaires sur mon lit lorsqu’un bruit attire mon attention. C’est très faible et lointain mais je distingue pourtant clairement qu’il s’agit d’une personne qui pleure.
Tiraillée entre l’envie de savoir ce qu’il se passe et celle de rester tranquille, j’hésite quelques instants. Je décide finalement de partir à la recherche de cette âme en peine.
J’arpente quelques instants le dortoir, l’oreille tendue pour identifier la source des pleurs, quand je finis par découvrir une jeune fille rousse, recroquevillée dans un coin sombre.
Pendant quelques secondes, je me demande s’il s’agit de Rosélie, cette jeune apprentie elfe à qui je commence tout juste à dispenser des cours de magie élémentaire, mais il m’apparaît bien vite que cette demoiselle est humaine.
La tête enfouie dans ses genoux, sanglotant, elle ne semble pas s’être aperçue de ma présence.

« Tu sais, peu importe qui est la cause de tes pleurs, il ne les mérite pas. » Je l’interpelle doucement en m’agenouillant près d’elle.

A première vue, mes propos peuvent sembler durs, mais c’est pourtant une leçon qu’il est bon d’apprendre quand on est un mage pris au piège au Cercle.
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Sam 29 Juil - 14:19






❝Il ne mérite pas tes larmes❞
Hélène Sutter & Melisende Seneca

La douce liberté de mes mouvements me manquait. J’avais l’impression que cela faisait une éternité que je n’avais pas foulé le sol d’une prairie en ne me souciant pas de ces personnes qui m’observaient. J’avais l’impression que cela faisait une éternité que j’avais cessé d’être moi. Pourtant, je me trouvais dans le Cercle d’Orlaïs depuis peu. Mon arrivée ici avait été faite dans la plus grande des brutalités… Fille de Chevalier-Capitaine ou pas, j’étais la même chose pour eux, un danger, une abomination. Les Templiers m’avaient capturé et m’avaient emmenée sur mes pas, là où j’avais vu le jour, terre que j’espérais ne plus jamais revoir de toute ma vie. Car il était là, et il m’attendait. Sa traitresse de fille. Celle qui devait certainement lui faire honte. Celle qui se révélait être son ennemie et qu’il devait garder dans le Cercle qui n’était qu’un synonyme de prison. Les gens qui me connaissaient devaient certainement se dire que j’allais avoir droit à un traitement de faveur. Mais ce n’était pas le cas, bien au contraire d’ailleurs. Mon père était aussi dur avec moi qu’avec les autres mages et même plus dur… Il n’avait jamais été très présent pour moi et le fait de me revoir était une certaine vengeance pour lui avoir caché ma nature et d’être partie sans dire un mot, comme ma mère jadis. Le seul moyen de se venger fut les coups qu’il me porta, les insultes qui vinrent me frapper et puis… ça. Une main baladeuse, un tissu arraché et une fille qui devenait un objet de plaisir, un jouet pour cet homme cruel que je devais appeler père devant les autres.

Et ce soir-là, c’était la même chose. Probablement avait-il passé une mauvaise journée, peut-être que des mages lui étaient passés sous le nez ou encore que quelqu’un lui avait tenu tête. Toute cette frustration était déversée en moi dans un flot de coup, d’insultes et de gémissements. Une brutalité inhumaine pour son propre sang. Et puis, il m’avait jetée comme si de rien n’était, m’ordonnant de retourner au dortoir, en sanglot. Le monde se dérobait encore sous mes pieds, comme à chaque fois que je me trouvais seule avec lui, comme à chaque fois, je perdais un peu plus de mon être. J’étais retournée aux dortoirs en titubant, sanglotant, versant de chaudes larmes en repensant à ce qu’il m’avait encore fait subir. Jamais il ne me frappait au visage, non, cela risquerait de trop se voir. Il préférait frapper ailleurs et faire passer cela pour un traitement normal pour les mages qui s’opposaient à son autorité. Mais je ne m’y opposais pas, j’étais contrainte de la subir.

Je m’étais laissée tomber sur le sol, jambes pliées, tête enfouie dans ma robe, sanglotant, n’arrivant pas à me ravoir. A chaque fois, c’était la même chose et je ne pouvais rien y faire. Je ne pouvais pas me plaindre, sans quoi mon sort déjà bien délicat s’aggraverait davantage. J’étais seule dans les dortoirs, me laissant ainsi le temps de récupérer, car les autres mages mangeaient. Bien entendu, je n’avais pas faim, tout ceci me coupait l’appétit. Me coupait de tout. Mais c’est alors que j’entendis, quelques instants plus tard, une voix proche de moi. Une voix féminine. Une voix à la parole dure, mais pourtant réaliste. Cela lui faisait certainement trop plaisir que j’en pleure, que j’en fasse des cauchemars pour que la prochaine fois, cela soit encore plus difficile et bien plus plaisant pour lui.

« Je pensais être seule. » Dis-je après m’être redressée en posant mes yeux sur la femme qui se trouvait, à genoux, près de moi. Je passai mes mains sur mon visage pour tenter d’essuyer mes larmes, histoire de garder bonne figure. En général, j’y arrivais, car ces moments, je les passais seule. « Désolée de vous avoir faut subir cela. » Dis-je en la regardant. Je l’avais déjà croisée sans pour autant faire connaissance avec. C’était la première fois que son regard croisait le mien.





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Mar 1 Aoû - 20:04

 
Hélène Sutter & Melisende Seneca

"Il ne mérite pas tes larmes"

"Tears are words the heart can’t express." - Gerard Way
Remarquant ma présence, la jeune femme relève la tête. Son beau visage est ravagé par son chagrin, ses yeux bleus noyés de larmes. En temps normal, avec un minois pareil, ce doit être une très jolie fille. Qu’est-ce qui a bien pu engendrer une telle tristesse ?  
Il ne me semble pas la connaître, mais après tout je peux très bien l’avoir déjà croisée au détour d’un couloir et ne pas m’en souvenir. En général, je fais assez peu attention aux autres mages de la Tour, leur préférant les livres et ma solitude. D’ailleurs, c’est la principale raison pour laquelle ils ont commencé à me surnommer « Porte-de-Prison » depuis peu. Ce qualificatif est encore acceptable, d’autres sont bien moins polis.
La jeune fille s’excuse alors auprès moi de m’avoir fait subir cette vision de la voir ainsi éplorée. Quelle politesse ! Ce serait plutôt à moi de m’excuser pour venir ainsi la déranger. Mais enfin je ne vais pas lui faire la réflexion et commencer à être désagréable.
Les yeux encore rougis, elle essuie les larmes sur son visage d’un revers de la main. Songeant qu’il est bien dommage de gâcher ainsi une telle beauté, je sors un morceau de tissu de la poche de ma robe et le lui tend pour qu’elle puisse se débarbouiller plus correctement.

« Pour tout t’avouer, moi aussi je pensais être seule ici. » Je l’informe en fixant mon regard dans le sien.  

Elle parait si fragile, comme un animal blessé. Je ne sais pas ce qu’il me prend à faire de pareilles comparaisons, je dois probablement être fatiguée. Et puis d’ailleurs, qu’est-ce que je fais là à m’occuper d’elle ? Ah oui, ma foutue curiosité. Un jour, je finirais par regretter d’avoir eu envie de l’assouvir.

« Comment t’appelles-tu ? » Je lui demande en fixant mon regard dans le sien.

Je m’interroge alors sur ce qui a bien pu la pousser à venir se réfugier ici, loin des regards. A en juger par son état, ce doit être grave. Elle est certes jeune, mais elle ne parait pas seulement triste, elle a l’air profondément affligée.
Je me souviens qu’au début, quand je suis arrivée ici, il m’arrivait de pleurer à moi aussi. Toujours loin des autres, cachée dans un recoin sombre – comme elle aujourd’hui – car je refusais que quiconque puisse voir ma faiblesse. J’ai cependant bien vite chassé mes pleurs, refusant de les laisser me submerger. Je préfère refouler mes émotions plutôt que de les laisser m’envahir. Certains diraient de moi que je ne suis guère mieux qu’une apaisée… Mais ça je m’en contrefiche. Leur avis ne compte pas, seul le mien est important. Et puis, mes émotions sont toujours là, vibrantes au plus profond de mon être, mais je les cache derrière un masque stoïque.
La perte de mes souvenirs facilite toutefois les choses. Quand on ignore ce que l’on a perdu, comment le regretter ? Aucun manque ne n’anime, aucune douleur passée… Juste la rage de me sortir de ce trou à rats, la détermination d’un jour m’enfuir et espérer retrouver mes souvenirs et peut-être même, qui sait, ma vie ?

« Je suis Hélène, au fait. Hélène Sutter. » Je me présente, oubliant presque les règles communes de politesse. « Enfin il est possible que tu ne me connaisses pas sous ce nom. ‘‘Porte-de-Prison’’ te sera peut-être plus familier. Les autres ont l’air de trouver ça amusant, ma foi. » J’ajoute, le ton cynique, en esquissant un petit sourire.

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Dim 6 Aoû - 9:20






❝Il ne mérite pas tes larmes❞
Hélène Sutter & Melisende Seneca

La tristesse est une douleur qui nous poignarde violemment. C’est quelque chose que je ressens depuis que je suis ici. Je n’ai pas beaucoup d’amis pour me réconforter, car lorsqu’ils apprennent mon nom de famille ils me fuient comme la pire des maladies. Ils ont peur de mon père. Moi-même j’ai peur de lui et de ce qu’il pourrait encore me faire. Mais cette jeune femme était arrivée en face de moi, ne se doutant pas un instant de qui j’étais et je n’avais pas envie de lui révéler mon nom de famille. Je n’avais pas envie qu’elle recule, qu’elle fasse demi-tour. J’avais besoin d’une épaule sur laquelle m’accrocher, car ce soir, j’étais vraiment à bout. Mes larmes parlent d’elles-mêmes d’ailleurs, rougissant mes yeux et mon visage, gâchant la beauté et la naïveté qu’ils reflètent d’habitude. Mais qui sait, peut-être savait-elle déjà ? Peut-être pouvait-elle associer mon prénom et ma couleur de cheveux comme étant la fille du Chevalier-Capitaine… Après tout, je ne passais pas inaperçue pour ceux qui savaient. J’attrape le mouchoir qu’elle me tend pour m’essuyer les yeux et le visage de manière plus correcte qu’avec un simple revers de la main. Elle pensait être seule ici, tout comme je le pensais aussi. Je n’aimais pas que l’on me voit comme cela, car on pourrait croire que je suis faible. Mais j’avais beaucoup de mal à encaisser ce que je subissais et, à ma place, n’importe qui aurait difficile. Une famille est là pour nous aider, pour se soutenir, mais la mienne était déchirée depuis bien longtemps et mon père prenait un malin plaisir à me détruire à petit feu, comme s’il s’agissait d’un jeu pour lui ou alors qu’il se venge de la plus cruelle des manières pour m’être enfouie ou cachée qui j’étais.

Je n’avais pas vraiment réagi lorsqu’elle me demandait comment je m’appelais, lui laissant le temps de se présenter la première. Elle me dit son nom, puis un surnom qu’on semblait lui affubler. Je relevai doucement la tête. « J’ai déjà dû entendre ce surnom. Une ou deux fois. » Dis-je, étant honnête avec elle bien que j’ignorais pourquoi on lui donnait ce fameux surnom qui ne semblait pas coller avec la première impression que j’avais d’elle. Hélène était une jolie jeune femme qui était venue vers moi pour me tendre sa main.

« Je m’appelle Melisende. »
Dis-je en levant mes yeux à nouveau dans sa direction, séchant au maximum ces larmes, mes yeux étant encore quelque peu rouges, mais cela allait probablement se dissiper dans plusieurs minutes. Je pris une respiration en collant ma tête au mur, tout en regardant Hélène. « Je… Je ne pensais pas que vivre dans le Cercle serait aussi difficile. » Dis-je en justifiant mes larmes de manière très générale. Je ne désirais pas rentrer dans les détails, car Hélène n’avait pas à savoir, je ne la connaissais pas encore pour lui en parler. Mais tout ceci était lié avec mon intégration dans ce foutu cercle. « Cela fait longtemps que vous êtes ici, vous ? » Demandais-je tout naturellement afin de savoir si son propre calvaire était récent ou qu’elle vivait ici depuis bien plus longtemps que je pouvais le penser.


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Dim 20 Aoû - 22:18

 
Hélène Sutter & Melisende Seneca

"Il ne mérite pas tes larmes"

"Tears are words the heart can’t express." - Gerard Way
La jeune fille me souffle qu’elle a déjà entendu le surnom quelques fois. Je pouffe, amusée. Cela ne m’étonne guère, l’un des passe-temps préféré des mages, hormis la conspiration, est le mépris et les messes basses à l’égard des autres habitants de la Tour. Ils préfèrent cracher dans le dos, persuadés d’être à l’abri des oreilles indiscrètes, plutôt que d’assumer en face leurs opinions.
Croyez-moi, on finit par s’y habituer. Les murmures et les regards noirs que me jettent certains mages me dérangent bien moins que les regards de certains templiers. Vous savez, cette lueur de meurtre qui brille au coin de leurs yeux. Ça, ça me fait frémir.
Mon interlocutrice m’informe qu’elle se nomme Melisende. Joli nom, je songe. Délicat et chantant, à l’image de l’apparence de la jeune femme. Il est triste qu’une si jolie fleur finisse ici, entre les murs froids de cette prison pour mages. Je me demande à quel genre de vie on a bien pu l’arracher.
Melisende m’avoue qu’elle supporte mal la vie au Cercle. Je ne peux guère lui reprocher, nombre de mes semblables ne supportent pas d’être privés de leur liberté. Cependant, chez elle, cela semble être plus profond qu’une simple tristesse liée à son enfermement. Mais je ne suis pas indiscrète au point de lui poser directement la question. Après tout, elle est assez jeune, tout cela n’est peut-être dû qu’à sa sensibilité.
Elle m’interroge alors, désirant savoir depuis combien de temps je suis la captive des templiers.

« Trois semaines, environ. Et je ne vais pas te mentir, on peut penser que cela s’arrange avec le temps, mais ce n’est pas le cas. » Je lui réponds, honnête.

Il serait idiot de lui cacher la vérité. Les illusions sont l’apanage des faibles, ils préfèrent se draper dans les mensonges plutôt que de faire face à la dure réalité des choses. Je les vois comme des lâches.

« En ce qui te concerne, à en juger par ton état, je suppose que tu viens tout juste d’arriver, n’est-ce-pas ? » Je lui demande à mon tour.

Et, fort malheureusement, elle ne risque pas repartir de sitôt. Très peu sont les mages qui parviennent à quitter les murs du Cercle, et encore plus rarement de façon définitive. Parfois, certains mages ourdissent des plans d’évasion, mais le résultat est souvent le même : ils sont rattrapés par les templiers et ramenés ici. D’autant que le Chevalier-Capitaine est loin d’être un tendre. Au contraire, je vois Felix Seneca comme une brute épaisse. Le regard qu’il porte sur les mages me glace toujours le sang.

« J’aimerais bien te souhaiter la bienvenue, mais je doute que ce soit approprié. » Je raille. « A la place, je vais te donner un conseil : oublie la tristesse et la peur, remplace-les par la colère. Et surtout, ne les laisse pas voir tes larmes, parce que personne ici ne les mérite. »

La colère pousse à avancer, à continuer. C’est ce brasier de rage brûlant au creux de mon être qui me donne la force de continuer à me battre. Sans elle, consumée par la peur et la souffrance d’être ainsi cloîtrée entre les murs de la Tour, j’aurais abandonné depuis longtemps.

« Puis-je te demander d’où tu viens ? » Je la questionne pour changer de sujet. «Tu n’es bien entendue pas obligée de me répondre, je comprendrais que tu ne veuille pas me confier une telle information. »
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Dim 10 Sep - 10:06






❝Il ne mérite pas tes larmes❞
Hélène Sutter & Melisende Seneca

Je me doutais bien que tout ne s’arrangerait pas avec le temps… Comment pourrais-je davantage supporter les coups que je recevais, les viols de mon père ? Je ne pouvais supporter cela, même si le temps passait. Je ne me faisais pas d’illusions. La seule lueur d’espoir qui me restait, c’était de pouvoir m’échapper d’ici, de pouvoir à nouveau être libre comme l’air. Mais pour cela, il fallait que je sois une fille modèle, que je ne me fasse pas remarquer. Que je souris à ce que le m’on disait, que je subisse les coups sans trop broncher. Mais ce n’était clairement pas évident. C’était une lutte de chaque instant et chaque coup arrachait un peu plus mon être pour devenir une coquille vide.

« Vous ne m’apprenez rien. Comment pourrait-on aller mieux avec le temps avec ce que l’on subit ? » J’avais envie de parler, de me confier. J’avais envie de dire ce que je subis, que l’on m’offre une épaule sur laquelle s’appuyer. Car, pour l’instant, j’étais seule dans mon monde à savoir vraiment le calvaire que je subissais ici. Mais j’avais peur. Peur de révéler qui j’étais réellement de peur que les autres mages se vengent sur moi pour les péchés de mon propre sang, à savoir mon père. Mais cette jeune femme, elle était gentille avec moi, mais pouvais-je lui faire confiance ? Mon périple à travers le monde m’avait appris de me méfier des mains tendues, mais ici, nous étions tous dans la même prison, après tout, dans la même galère.

« Ça ne fait pas longtemps, oui. » Dis-je à Hélène. Bien entendu, ça ne faisait pas si longtemps que j’étais ici, mais je trouvais que cela faisait déjà une éternité. Une éternité de souffrance et d’humiliation. Hélène ne désirait pas me souhaiter la bienvenue, ce qui était une bonne chose d’ailleurs. Je n’avais pas envie d’être ici. En échange, elle m’offrait un conseil. Un conseil que je commençais tout doucement à comprendre. Je savais qu’ils ne méritaient pas mes larmes. Au contraire, cela leur faisait certainement trop plaisir. Mais je n’arrivais pas à me retenir tant c’était difficile. Mais elle avait raison et elle semblait avoir adopté son propre conseil.

« Je sais. Mais c’est difficile. » Dis-je en soufflant doucement, passant mes mains sur mon visage pour tenter de faire disparaitre toute cette tristesse qui émanait de mon être en cet instant. Peut-être avais-je ici une épaule sur laquelle m’appuyer, un bras sur lequel m’accrocher. Mais serait-elle toujours de bon conseil en sachant quel foutu sang coulait dans mes veines ? Je n’en étais pas aussi sûre. Je ne la connaissais pas assez pour savoir cela. Mais à force de me questionner sur mon passé, elle risquait de faire des rapprochements et je ne pouvais ignorer ses questions, car elle se poserait elle-même des questions.

« En réalité, je viens d’ici. Mais mon père n’aurait jamais pu comprendre ce que je suis alors j’ai décidé de quitter Orlaïs alors que j’avais quinze ans. En apprenant la réouverture des Cercles, j’ai décidé de me rendre en Tévintide mais les templiers m’ont capturé et ramené ici. » Dis-je en restant pour le moins évasive sur ce soi-disant père. Car après tout, il n’a de père que le nom. « Et vous ? D’où venez-vous ? » Demandais-je, tout aussi curieuse de savoir comment elle avait atterri ici.




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Lun 11 Sep - 1:16

 
Hélène Sutter & Melisende Seneca

"Il ne mérite pas tes larmes"

"Tears are words the heart can’t express." - Gerard Way
Melisende confirme mes pensées en m’apprenant qu’elle n’est effectivement au Cercle que depuis peu de temps. Pauvre enfant tombée dans le filet des templiers. Quand Faustine IV a ordonné la réouverture des Cercles dans tout Thédas, combien de familles a-t-elle séparées ? Combien de destins a-t-elle brisés ? Combien sont morts par la faute de cette décision ? "Beaucoup trop" est la réponse à toutes ces questions.

Si mes souvenirs me restent inaccessibles, je me rappelle néanmoins d’une chose : la peur. Ce n’est pas une réminiscence claire, plus comme une sensation qui continue de me coller à la peau, encore maintenant. Si je la repousse constamment, elle ne manque jamais de ressurgir la nuit, dans les plus sombres de mes cauchemars. En réalité, elle ne me quitte jamais. Je fais simplement de mon mieux pour la tenir à l’écart.

La jeune rousse écoute attentivement mes conseils et me réponds qu’elle sait que c’est la bonne chose à faire, mais que c’est difficile. Comme je la comprends. Elle est si jeune, à peine sortie de l’enfance. Une proie de choix pour tous ceux qui veulent du mal aux mages. Si elle veut espérer survivre au Cercle, elle doit mettre sa fragilité de côté et s’endurcir.

A ma grande surprise, elle répond à ma question. Je pensais qu’elle refuserait de me répondre. Nous ne nous connaissons pas, après tout. Mais, visiblement, tout le monde n’est pas aussi méfiant que moi. Est-ce vraiment une mauvaise chose d’être comme je suis ? Ma carapace me protège de ceux qui pourraient me vouloir du mal. Cependant, elle me condamne également à la solitude.

Melisende m’informe qu’elle est originaire d’Orlaïs et qu’elle a quitté sa maison à cause de son père. Elle prétend que celui-ci n’aurait pas pu comprendre sa condition de mage.

Je soupire. « Penses-tu vraiment que ton père aurait pu te haïr pour le simple fait d’être douée de magie ? » Je l’interroge, les sourcils froncés.

Quel père serait donc capable de renier sa fille pour une raison aussi idiote ? Il faudrait une haine chronique à l’égard des mages pour faire une chose pareille. Certaines personnes en sont capables, j’en suis bien consciente. Mais je trouve cela tellement absurde… Un mage n’est pas responsable de ce qu’il est. Il n’a pas choisi de naître avec les dons qui sont les siens. En revanche, s’il y a une chose dont il est responsable, ce sont ses actions. La façon dont il choisira d’user de ses dons. S’il les utilise pour servir l’intérêt de tous, ou bien dans son propre intérêt. S’il choisit d’ôter des vies, ou bien d’en sauver.

La jeune femme m’apprend également qu’elle était en route pour Tévinter lorsqu’elle a été stoppée par les templiers et amenée de force au Cercle. Quelle malchance. Si elle était parvenue à quitter le territoire et à pénétrer sur la terre des mages, elle aurait probablement été hors de portée. Mais Tévinter est-elle vraiment une solution ? Les rumeurs les plus folles courent à propos des pratiques de L’Empire Tévintide. Esclavage, magie du sang… Rien qui ne me paraisse très réjouissant. Pourtant, la perspective d’y être en sécurité en tant que mage est tentante. Etre libre de ses mouvements sans être traquée, cela me paraît être un doux rêve.

Elle me retourne ensuite la question et me demande d’où je viens moi-même. Devrais-je lui répondre ? Elle a accepté d’assouvir ma curiosité, alors je ne peux pas vraiment me permettre de décliner la question.

« A vrai dire, pour être parfaitement honnête avec toi, je n’en ai aucune idée. » Je lui annonce en haussant les épaules. « Je sais juste que j’étais en Orlaïs lorsque les templiers m’ont attrapée. »

Je m’interromps quelques instants. Devrais-je lui faire part de ça ? Qu’est-ce que cela change après tout ? Et puis, si je montre ouverte envers elle, peut-être acceptera-t-elle de se confier plus avant.

« J’ai apparemment perdu la mémoire dans le combat qui m’a opposée à eux. » Je lui explique, le ton las. « Je suis restée inconsciente pendant quelques jours et, quand je me suis réveillée, j’étais ici et je ne me souvenais plus de rien. »

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