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Lun 31 Juil - 0:50


NIGHTFALL (CAÏN & ISELAD)
Monstrous it covered the shore, fearful into the unknown. Quietly it crept in new horror, insanity reigned ••• Ploc, ploc, ploc. Le canasson avance à un rythme accéléré, supportant tout le poids d'un homme éreinté par sa journée fastidieuse. Plein le dos, plein les épaules, plein la tête, il rumine en constatant les heures perdues. Une mission de routine, le transport d'une missive délicate ainsi qu'une visite de courtoisie ayant pompé une bonne partie de son énergie. D'abord l'attente non justifiée - et surtout interminable de son hôte, figure importante de l'Ordre, suivie d'une discussion assommante. Sans évoquer les précédentes nuits peu glorieuses du Chevalier-sous-capitaine, en proie à des cauchemars récurrents. Une période difficile qu'il souhaite voir dissipée le plus tôt possible, pressé de revenir au bercail - au Cercle ainsi qu'aux côtés de Felix. Il espère encore être en mesure de parvenir à Val Royeaux dans les temps, avant que l'orage qui gronde au loin ne lui tombe sur le coin du nez ou que pire encore, les dernières bribes de lumière du soleil ne s'évanouissent à l'horizon. Déjà dissimulées par les nuages noirs. Et rien qu'en songeant à l'obscurité, ses battements de cœur s'accélèrent. Caïn inspire un bon coup puis expire. Très vite, il presse son cheval tout autant fatigué. Actuellement en plein Orlaïs, c'est faisable.

Les minutes d'après, c'est un désastre. Un coup de tonnerre résonne à proximité du canasson, promptement accompagné de grosses gouttes ainsi que d'un vent qui arrive sans prévenir, se mêlant à la fête. Le Templier gronde dans sa barde, certes moins fort que l'orage mais suffisamment pour perturber son compagnon équestre. Quelle poisse ! L'étrier, guidé par son pied, cogne vivement contre ce dernier suffisamment chahuté en raison des coups de tonnerre. Il n'est pas bon de rester sur place sans grotte ni quoi que ce soit capable de les abriter le temps que le plus gros passe. Même si à vrai dire, Caïn n'aurait peut-être pas eu suffisamment de cran afin de s'y réfugier, tant la noirceur de ces lieux le met mal à l'aise et lui évoque de mauvais souvenirs. Quelles options reste-il ? En scrutant avec difficulté les alentours, le Chevalier-sous-capitaine se remémore que les terres d'un allié de l'Ordre se situent à proximité. C'est une grande bâtisse qu'il lui semble d'ailleurs apercevoir au loin, entre deux éclairs et malgré l'obscurité qui s'installe à grande vitesse. Sans attendre, il s'y dirige, incapable de continuer sa route avec un tel déferlement. Plus encore, il est incapable de surmonter son achluophobie qui le hante jour après jour.

Floc, floc, floc. Dans sa course effrénée jusqu'au fief de l'intéressé, porté par son étalon, Caïn sent l'angoisse le gagner. Celle-ci même qui reste nichée lorsqu'il arrive aux portes de la demeure, se précipitant presque afin de trouver refuge chez le noble elfe. Iselad, de son prénom, qu'il ne remerciera jamais assez pour toutes les informations croustillantes à propos d'apostats en fuite. Une aide précieuse pour l'Ordre s'il en est une. Mais est-il seulement présent ici, sur ces terres que le blond ne connaît que de nom - et de vue ? C'est bien la première fois qu'il s'amène ici en visiteur, lui rendant d'habitude visite à ses appartements en pleine capitale. Dans le pire des cas, Caïn s'imagine tout de même trouver refuge ici et être accueilli comme il se doit. Il frappe à l'aide du heurtoir imposant, sa voix résonnant juste à la suite. « Y-a-il quelqu'un ? Je suis le Chevalier-sous-capitaine du Cercle d'Orlaïs. J'aimerais trouver refuge le temps que l'orage passe. »


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Jeu 3 Aoû - 23:07


Sous la pèlerine de sorgueles ténèbres en-deçà
***

Les cieux enténébrés se vermiculent des éclairs tonitruants. L'orage clabaude, un limier qui approche à s'apprête à leur uriner dessus – telle était l'allégorie que lui soufflait un géronte de Kirkwall, lorsque petit il était. Ce n'est qu'une mélopée agréable à son oreille, une berceuse céleste au violent clair-obscur ayant été l'escorte de bien des sorgues. C'est même durant ces nuis houleuses que son inspiration atteint son paroxysme, et que ses créations émerveillent les rétines de ses nobles clients. Une muse du firmament, qui tend d'ailleurs à lénifier l'appréhension intrinsèque à tout homme d'affaires plutôt qu'à l'exacerber le concernant. La démarche est de fait quiète, presque badaud dans les corridors de la demeure aux ornements nouveaux, repensés selon le style notoire du Noblelfe. Ses longs atours au turquoise moiré sont d'un textile suave et léger, digne de tout copurchic orlésien qui se respecte, élégant même dans le privé. Sur son côté dextre, son factotum suit la rythmique tout en palabrant sur les divers événements de la journée, féal et consciencieux, notamment sur l'activité illicite qui se joue entre les geôles et un lieu secret au cœur de la sylve limitrophe. Un nouvel et énième arrivage d'aliénés en direction de l'Empire des obscurs mages, un pécule estimable à l'arrière goût d'hémoglobine. Un procédé perfectionniste qui ne laisse rien à la fortune, qu'elle soit bonne ou mauvaise, il en va après tout de son patrimoine – et de sa vie.

Le binôme descend les escaliers en demi-cercle pour flâner à proximité du vestibule, où soudain, résonne la symphonie du heurtoir sur l'immense huis. Une mélodie qui transit tant seigneur que domestiques environnants, la stupeur embaume les lieux d'un mutisme abyssal, qui ne se fait meurtrir qu'au phonème qui s'élève derrière la porte, à demi étouffé par l'épaisseur de celle-ci. L'identité alors énoncée fait frémir les râbles et enfante une angoisse palpable.
« Le Chevalier Sous-Capitaine ?! » Meugle l'intendant, froissant par mégarde l'épître et aussi preuve de leur culpabilité entre ses phalanges crispées. Un claquement de lingual agacé de son beau sire suffit à le rappeler à l'ordre. « Il suffit ! Un peu de tenue ! » Les prunelles subitement algides raclent les carcasses pataudes des deux factionnaires postés à l'entrée, qui échangent une lorgnade peu rassurée. « Dites-moi, vous deux... N'êtes-vous pas du mauvais côté de l'huis, par hasard ? Euh...C'est que l'déluge s'annonce, m'seigneur... On a pensé que rester au sec... » La désinvolture de la tirade fait piauler les mandibules d'Iselad qui grogne, littéralement, tel un animal. « Si je vous ai engagé, bande de décérébrés, c'est pour que vous gardiez les musards de mauvais aloi de mettre le pied sur mon territoire ! Qu'il vente, qu'il neige, qu'il tempête, si je vous somme d'être les gargouilles qui surveillent le pas de ma porte, c'est dehors que vous restez ! Ce sont des fientes de mes corbacs que je vous nourrirai pour les trois jours qui viennent, à présent sortez et faites diversion jusqu'à ce que je daigne me montrer ! » Les bougres soubresautent et se hâtent de quitter la douce chaleur du foyer, allant à la rencontre de l'indésirable le temps que le sieur rugisse ses instructions à qui de droit.

Quelques minutes fluent avant que la maisonnée ne recouvre une once de placidité – toute relative, car les palpitants pulsent sous les poitrines. Une fois convaincu que la mascarade est convenablement tissée, d'autres bretteurs en cuirasse ouvrent grand les portes pour interrompre la distraction de leurs homologues. A plusieurs coudées de là, le tailleur se tient droit, faisant ostentation d'un étonnement savamment dosé.
« Ser Caïn, bien le bonsoir. » Il exécute une ronde de la patte pour le convier à le rejoindre. « Je vous souhaite la bienvenue en mon humble demeure. Pardonnez la méfiance de mes gardes, nous ne sommes guère accoutumés aux visiteurs impromptus... cet orage en approche vous aurait-il emprisonné sur mes terres ? Vous étiez en mission pour l'Ordre, peut-être ? »

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Lun 7 Aoû - 15:09


NIGHTFALL (CAÏN & ISELAD)
Monstrous it covered the shore, fearful into the unknown. Quietly it crept in new horror, insanity reigned ••• L'orage s'intensifie, gronde toujours plus fort, parfaitement accordé avec le cœur emballé du Chevalier Sous-capitaine. Si il tente de reprendre contenance pour ne pas paraître affollé lorsque l'huis s'ouvrira à lui, il tend également l'oreille vers celle-ci. Mais rien ne lui parvient. Tout est masqué par la tempête, à son plus grand dam. C'est là une véritable plaie que d'être coincé : impossible pour le Van Geert de relativiser ni même se s'interroger dans l'immédiat sur l'absence de surveillance assez surprenante. Il ne toque pas à la porte d'un vulgaire fermier mais d'une propriété appartenant à un noble, après tout.

C'est d'abord avec un soupçon de soulagement qu'il observe les deux gardes sortir à sa rencontre. Enfin du mouvement. Il déchante bien assez tôt lorsque ces derniers ne l'invitent pas immédiatement à entrer s'abriter, ne serait-ce que par bienséance. Ils préfèrent l'assommer de questions dissimulant mal un stress emmagasiné qui fait écho avec celui de Caïn. Les raisons diffèrent cependant. En parallèle, l'attitude bornée - et stupide des deux hommes risque de ne pas tarder à l'agacer. Ce n'est pas le moment. « Alors comme ça, z'êtes le Chevalier Sous-Capitaine ? -  Oui. J'aimerais voir le maître des lieux, si il est présent, et m'abriter le temps que l'orage passe. Auriez-vous l'amabilité de me laisser entrer ? » Caïn inspire profondément. Allez, courage, plus que quelques secondes à tenir. C'est là ce qu'il songe, espérant qu'enfin les gardes vont comprendre qu'il n'est pas respectueux d'accueillir un invité de marque de cette manière. Encore moins avec ce temps. Et pourtant... « Oh là, doucement, qu'est-ce qui vous amène exactement ? - Messieurs, ne paraît-il pas évident que j'ai été surpris par l'orage ? » Il commence à perdre patience, ainsi que contenance. Son angoisse grandissante n'aide en rien. « Notre boulot c'est de surveiller l'entrée v'savez, le reste ne nous concerne pas. - Vous me faites perdre mon temps. Où est le Seigneur Anfauglith ? » Rumine-il, prêt à forcer l'entrée face à tant d'incompétence et de manque de respect. Les gardes d'aujourd'hui ne sont plus ce qu'ils étaient...

L'altercation est manquée de peu. C'est grâce à l'huis qui s'ouvre enfin pour l'accueillir qu'il recouvre ses esprits, se hâtant à l'abri. Voici enfin un traitement convenable de la part de son hôte, lui permettant notamment de reprendre un rythme de respiration correct. Il n'est plus à l'extérieur, entouré d'ombres vicieuses ni piégé aux mains de l'orage. Malgré tout, il reste trempé, la faute aux gardes - en partie. « Bonsoir, Seigneur Iselad. » Caïn salut à son tour, ignorant son état en suivant le noble elfe. Peu à peu, son malaise se dissipe. « Je vous remercie de votre hospitalité. Cependant, sauf votre respect, je ne félicite pas l'accueil de vos gardes. Je comprends leur méfiance mais ce n'est pas là une manière de traiter un hôte par ce temps. » Bien évidemment, il rejette la faute non pas sur Iselad mais bien sur les deux hommes postés à l'entrée. Une remarque pour les corriger au besoin, la prochaine fois, ignorant qu'ils venaient de l'être quelques minutes plus tôt.

Caïn glisse une main dans sa tignasse à la fois emmêlée et trempée. « En effet, j'ai été surpris par l'orage à proximité et pour être exact, je rentrais de mission. Je n'ai eu d'autre option que de venir frapper à votre porte afin de trouver refuge le temps qu'il passe. J'espère que je ne dérange pas ? » C'est bien la première fois qu'il met les pieds ici, dans une demeure visiblement autant luxueuse que la seconde possédée par l'argenté. Caïn se demande cependant si la raison de toute cette attente n'est pas en raison d'une activité - personnelle, professionnelle, qu'il aurait interrompu sans le savoir. Mauvais timing ? « Puis-je faire sécher mes habits ? J'aurais également souhaité passer la nuit ici, mais je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité. »


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Lun 14 Aoû - 22:28


Sous la pèlerine de sorgueles ténèbres en-deçà
***

Le Noblelfe guigne l'infortune qui se présente à son huis – les convives inopinés se font rares en son fief, au moins depuis que les tévintides et leur misérable butin y viennent musarder presque à leur guise. Heureusement que la sylve limitrophe est une hôte certaine à sa forfaiture, camouflés sous les frondaisons et d'autres choses, les martyrs voués à n'être que livres de chair aux vils paluches des maléficiens sont invisibles à qui ne sait pas où fureter. L'avantage de cette pluie diluvienne, se dit-il au moins, est qu'elle préviendra toute curiosité flâneuse de la part du bretteur en cuirasse. Pour autant, il coudoie suffisamment les templiers pour être au fait de leur expérience perceptuelle et leur fâcheuse faculté à y discerner la moindre truculence. Des limiers, rien de moins, au sens olfactif trop aiguisé. L'appréhension si subreptice n'en demeure pas moins présente du fait qu'ils aient eu peu loisir de camoufler les preuves de leur culpabilité, mieux valait que Caïn se contente du peu que le dignitaire serait disposé à lui offrir. Les prunelles de celui-là lichent un instant l'estoc embrasé qui frappe le plastron de tout quidam de cet Ordre que d'aucuns craignent, conscient que son interlocuteur n'en est pas seulement un membre, mais bien le second plus distinguable de leur hiérarchie en Orlaïs. Une attention qu'il n'est pas bon d'attirer en cas de méfait, d'autant plus qu'elle est susceptible d'intéresser celle autrement plus délétère de Félix.

Essouchant rapidement l'innommable Chevalier-Capitaine de son esprit, Iselad esquisse un rictus emprunt de compréhension lorsqu'il est sujet de ses drôles de cerbères.
« Je me chargerai personnellement de leur remémorer le décorum adéquat, soyez-en sûr. » ou de les congratuler d'avoir gagné une once de temps supplémentaire. Ceci étant occulté de la discussion, il plisse les paupières à l'évocation du retour de besogne. A en juger de la quiète intonation, il opine que son domaine est pour le moment immaculé de tout soupçon et qu'il n'est ici question que d'un concours de circonstances. Son inquiétude s'en voit estompée, aussi Iselad arbore t-il une risette doucereuse. « Par le Créateur non, non, vous n'importunez personne. » Crachoter quelques injonctions andrastiennes de temps à autre, onguent inconscient à apposer sur l'orgueil des dévots. En cela la place d'Elbereth au cœur même de la Chantrie apporte de la vraisemblance à l'image des Anfauglith et de leur foi, que les incultes redoutent elfiques. Au Chevalier Sous-Capitaine il n'a cependant plus rien à prouver, ce dernier ayant par maintes fois été l'oreille dans laquelle le sylphe susurre ses précieuses informations.

« Oh, je manque à tous mes devoirs ! » S'insurge l'opaline figure lorsque le paladin demande à faire sécher ses vêtements étreints par l'ondée. Derechef il lui fait signe de le suivre et le binôme entame la traversée du cossu foyer. « Je vais vous conduire à vos appartements pour la nuit, il est évident que vous ne pouvez repartir par pareille intempérie. Vous êtes prié de rester autant de temps que vous le souhaitez et de faire usage de mon chez moi comme s'il était le vôtre, bien sûr. » Ou presque, mais il compte sur la bienséance du gentilhomme pour ne pas se hasarder en zone prohibée. Les torches font voluptueusement danser leur lueur ignée dans l'escalier qu'ils gravissent, puis dans les corridors qu'ils empruntent, où les tableaux de maître se succèdent aux ornementations de collection et aux élégantes ronde-bosses. Des arabesques d'encens volettent de-ci de-là, une fragrance vouée à dulcifier l'âme et l'encéphale. Au cœur du couloir qu'ils arpentent alors, la décoration se fait disparate, davantage fatras d'articles hétéroclites que l'on a aggloméré là. « L'aile des visiteurs est en pleine modification, il s'agit de la dernière partie de ma demeure à devoir être restaurée. J'entends que l'on y voit encore l'estampille de l'ancien propriétaire, car comme vous devez le savoir, il ne m'en a fait héritage qu'il y a une année. Ses goûts étaient assez... particuliers, tout mettre aux miens demande du temps. Et de l'argent. » A l'aboutissement de leur marche et à seulement cinq coudées de la chambre, trône une imposante et patibulaire sculpture de Maférath à demi recouverte d'un draps, une allégorie pour le moins ironique, aux yeux d'Iselad. « Je vous avais bien dit que ses goûts étaient douteux. » Commente l'elfe dans un rire frivole tout en ouvrant la porte. Il convie le jeune homme à pénétrer dans la pièce et l'y suit, l'endroit bien qu'austère en comparaison au reste de la maison n'en est pas moins propre et douillet. « Nous y voici, j'espère que vous serez à votre aise. Mes enfants étant absents, vous serez seul à loger dans cette aile-ci. Souhaitez-vous d'autres habits en attendant que les vôtres sèchent ? J'en ai pléthore, après tout, je devrais bien trouver quelque chose qui vous sied. Je vais également ordonner à mes domestiques qu'il vous prépare un bain et une gouleyante pitance. J'insiste, je reçois la plupart de mes clients et associés dans mon atelier à Val-Royeaux et n'ai pas l'occasion de leur faire connaître l'hospitalité des Anfauglith, je tiens de fait à ce que ceux qui me visitent en dehors en gardent un excellent souvenir. »

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Jeu 17 Aoû - 19:18


NIGHTFALL (CAÏN & ISELAD)
Monstrous it covered the shore, fearful into the unknown. Quietly it crept in new horror, insanity reigned ••• Rassuré de ne pas demeurer un importun en cette soirée, Caïn accorde à son tour un faible rictus qui s'évapore pourtant lorsqu'il songe à son état. Trempé de la tête jusqu'aux pieds. Une mine grisonnante s'amène, non pas contre son hôte mais bien contre l'orage l'ayant pris au dépourvu. Il inspecte un instant son accoutrement puis, peu à l'aise, est forcé de formuler une nouvelle demande. Comme toujours, Iselad se montre compréhensif. Jamais il n'a encore déçu Caïn qui trouve en lui en excellent allié - et de choix. C'est d'ailleurs un grand soulagement pour lui d'entendre le noble elfe lui proposer un abri pour toute la nuit ou plus encore s'il le souhaite. C'est ce qui illumine ses pupilles, songeant principalement à ses terreurs nocturnes qu'il traîne derrière lui comme un boulet. « Merci, je vous suis. » Inclinant brièvement la tête, il lui emboîte le pas.

Les décorations captées par ses prunelles en chemin sont splendides, propres au lieu qu'il ne découvre peut-être pas en excellente condition mais dont il profite un tantinet. Le mutisme installé, son regard contemple les fresques exposées à chaque nouveau corridor. Caïn reste tout de même impatient qu'ils en arrivent à ses appartements temporaires. Son oreille est tendue, buvant les dires d'Iselad qui l'aide à patienter tandis que ses pas s'amènent presque à ses côtés. Il reste néanmoins légèrement en retrait jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à proximité de leur destination. Là, les paroles plus tôt énoncées prennent tout leur sens lorsqu'il découvre la sculpture de Maférath. « En effet c'est... spécial. » Peu bavard pour l'heure, il escompte ne pas être de trop mauvaise compagnie. Ce qui n'est pas le cas du Seigneur qui parvient à réanimer sa bonne humeur d'entre les morts. Caïn découvre ses quartiers pour la nuit, qu'il ne juge en aucun cas : il est déjà bien satisfait d'avoir un toit sous la tête en ces circonstances là qu'il ne jouera pas l'Orlésien douillet. A partir du moment où il lui est possible d'avoir une bougie à son chevet, il est enchanté. Et puis honnêtement, il trouve que le confort ici présent est presque meilleur qu'au sein de la Tour. « Je vous remercie encore de votre accueil. Vous êtes un agréable hôte. » Non comme les gardes à l'entrée, se retient-il d'ajouter.

Le bain ainsi que la gouleyante pitance évoquée sont un luxe sur lequel il ne crache certainement pas. Il en veut pour preuve sa mine enchantée, malgré qu'il se questionne sur la compagnie qu'il aura lors de son repas offert du soir. « Je ne serais pas contre une autre parure à me mettre sur le dos en attendant. Vous retrouverais-je après pour partager le repas ? En tout cas, votre hospitalité est telle qu'elle donne très envie de revenir. » Sans honte, avec plaisir même, il vante donc l'hospitalité du Anfauglith. Ce sera là une bonne occasion de prendre connaissance de récentes nouvelles ou d'informations, si tant est qu'il en ait sous le coude. Mais d'abord, un minimum de confort.

Caïn patiente le temps que Iselad informe ses domestiques de la marche à suivre, puis se voit soulagé de l'accoutrement trempé qui lui collait presque à la peau. Tout d'abord sa cuirasse rapidement suivie des habits encombrants. Ses oreilles guettent les bruits environnement du bain qu'on lui prépare, des domestiques qui s'agitent - non sans une certaine pression. Est-ce sa présence qui intimide autant ? Cela lui change véritablement de son ancienne position, simple Templier Senior, qui n'avait pas le droit à autant de petites attentions.


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Mer 30 Aoû - 16:55


Sous la pèlerine de sorgueles ténèbres en-deçà
***

Les babines ébauchent un demi-sourire lorsqu'il se fait flatter d'agréable, et le chef exécute une modeste révérence. Fourbe esthète sous les habits de débonnaireté, il n'hésiterait pas à faire glisser le tranchant de son estoc sur la carnation de sa gorge si cela signifiait sauvegarder ses intérêts. Dommage qu'il en faille arriver là, à ourdir quelque potentielle exécution alors que le paladin s'avère être un protagoniste important, tant dans l'arantèle orlésienne que dans la sienne. La curiosité, toutefois, est défaut inhérent à tout templier, ou l'ineffable aptitude à se situer au mauvais endroit au mauvais moment. Que bonne fortune les drape et que les premières lueurs matutinales soient synonyme d'adieux quiets, que chacun retourne à ses besognes respectives. Une sorgue placée sous l'arcane de la vigilance, mieux valait ainsi boursoufler le rumen de son convive, éthériser ses muscles esquintés par la coercition d'un bain chaud à la fragrance d'huiles essentielles, tout cela pour l'inviter à la narcose du brave et l'agglutiner à sa couche jusqu'à l'heure du départ. L'interrogation quant à sa compagnie pour la pitance est un carcan subtilement passé à son goitre, car si le désir y est il ne peut s'y déroger. « Il s'avère que j'ai déjà soupé, mais je serai à vos côtés pour vous faire la discussion, rien de plus normal. » Et nécessaire pour garder une prunelle acérée sur sa carcasse, s'assurer que le bretteur demeure docile. « Je vais vous trouver de quoi vous vêtir et vous le ferai porter par un domestique, en attendant prenez vos aises et profitez-en pour vous reposer. Vous devez avoir une monture à l'extérieur je présume, je vais faire mander le palefrenier pour qu'il le réfugie dans nos écuries et lui donne de quoi se sustenter aussi. Je vous dis à plus tard messer. » Sur ce, le dignitaire dispose, laissant le soldat jouir de ses privilèges éphémères.

Sitôt à l'extérieur et l'huis clos, c'est d'une foulée diligente qu'il se dirige et convoque son cheptel de serviteurs, promptement en rang d'oignons et parés à suivre le commandement. Que l'on serve et satisfasse l'indésirable adonis mais qu'on ne laisse rien paraître, et qu'on l'escorte dans l'ensemble de ses mouvances hors de ses appartements. Les êtres elfiques se hâtent pour apporter l'eau chaude, le textile et préparer le repas, pendant qu'Iselad s'assure qu'aucune preuve de sa culpabilité n'ait été omise à portée de main. La soirée se poursuit sur une tranquillité chimérique lorsque l'une des domestiques amène le chevalier jusqu'à la pièce de vie où les délicieuses effluves du gueuleton prennent aux naseaux, et où l'opalescent tailleur l'accueille. Pléiade de conversations et d'ergotage s'en suit, un échange d'informations utile à chacun puisque l'Anfauglith fait part des dernières rumeurs d'apostats lui ayant été susurrées, et récolte ainsi les actions actuelles des sigisbées de la Chantrie. Une fois les linguaux épuisés, le voilà à accompagner Caïn jusqu'au pas de sa chambre, singeant derechef une complaisance captieuse alors qu'il ne fait que veiller au grain.

Les heures fluent, et le foyer cossu s'est assoupi. Le firmament continue de glavioter une pluie diluvienne et nul ne se risque au-dehors, dissuadé par l'assourdissant clabaudage de l'orage. Les torches et élégants candélabres miroitent l'ombre d'un rôdeur inopiné, bohémien des ténèbres trop bercés par ses démons pour pouvoir dormir. Caïn a l'opportunité de s'intéresser de plus près aux ornementations antérieurement passées, ces tableaux et ces ronde-bosses, tout comme le hiéraldique symbolisant toute la finesse d'un masque de grand bal. Ses pas le conduisent à travers corridors, jusqu'à l'étage inférieur, où un bruit biscornu lui provient des cuisines. La tempête semble y bramer davantage, et pour cause, c'est le galbe encapuchonné d'un olibrius que ses calots épousent, en train de faire varappe depuis l'extérieur et de faire un bond pour entrer par la fenêtre. Celui-ci goutte de toutes parts et se redresse dans un discret râle, tombant nez-à-nez avec l'épéiste dans l'étonnement le plus mutique et fuligineux. Le binôme s'observe, ankylosé dans leur position, avant qu'une bourrasque ne fasse claquer les battants et n'enfante un sursaut de conscience. Le bélître à l'oeil d'obsidienne empoigne et renverse la table directement sur le Van Geert, avant de prendre la fuite.


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Sam 2 Sep - 11:52


NIGHTFALL (CAÏN & ISELAD)
Monstrous it covered the shore, fearful into the unknown. Quietly it crept in new horror, insanity reigned ••• Les serviteurs sont à ses petits soins ; rien que ceci met au baume au cœur à Caïn pour qui la journée s'était si mal enclenchée. Le mental ainsi que les muscles sont réconfortés alors qu'ils trempent dans le fiévreux bassin. La décompression atteint des sommets, entraînant l'invité à somnoler quelques instants. Il ne reste néanmoins pas excessivement, une table bien remplie attendant son arrivée. Jamais il n'avait goûté à un tel confort ; pas même à la Flèche Blanche ni lors de de ses passages éphémères chez maints nobles. Revêtant une parure de choix, il s'amène en direction du souper accompagné de l'un des domestiques. Une attention qui ne le gêne aucunement, s'imaginant que celui-ci est assigné à ses côtés afin de lui éviter tout tracas s'il venait à s'égarer à travers les allées de la demeure. Les huiles essentielles agissent encore parfaitement à travers sa carcasse revigorée, le rendant presque insouciant à tout ce petit monde qui s'active à ses côtés une fois installé. Et il va sans dire que les narines sont autant satisfaites que l'est l'estomac, une fois la première bouchée avalée. Bientôt, ce sont au tour des oreilles d'être comblées lorsque quelques informations viennent s'y nicher en toute amitié. Un agréable échange pour le Chevalier sous-Capitaine, l'estime qu'il porte au noble elfe ne cessant de s'accroître au fil de leurs entrevues. Puis, une fois le Van Geert rassasié et le ventre chargé, une bonne nuit de sommeil s'impose comme une évidence ; si son psychique joue le jeu. Il est chaleureusement ramené jusqu'à ses quartiers pour la nuit, beaucoup moins éloquent que lors du dîner mais pas moins déçu des petites attentions qui lui sont destinées ; son ego en est presque comblé. En remerciant une énième fois son hôte, lui souhaitant bonne nuitée, il s'évapore dans ses draps.

La tête blottie contre l'oreiller et les paupières à demi-closes, Caïn espère être bercé par les faibles flammes qui l'éclairent, installées à son chevet. Morphée est néanmoins peu disposé à l'emporter promptement, alors qu'il tourne en rond sur son matelas ; les échos de la pluie qui continue à l'extérieur ne l'aident pas réellement. Les minutes, bientôt les heures défilent, le cœur palpitant face à l'inquiétude ; face à l'insomnie. Doucement il se redresse, assis au bord du lit. Puis debout. Son échappatoire réside finalement en une aventure au sein des couloirs. Le Templier s'y égare, une bougie en main malgré les torches disséminées un peu partout. Ses pas le guident sans but précis tandis que ses prunelles s'attardent plus en avant sur la décoration et les chefs d’œuvres exposés. Définitivement dispersé, il commence à s'inquiéter de ne pas retrouver son chemin ; mais un bruit sourd provenant des cuisines l'interpelle. En tout bon invité, il s'y dirige en espérant que la tempête n'est pas fautive d'une vitre brisée. C'est pourtant un tout autre spectacle qui s'offre à lui, alors qu'il constate une ombre s'infiltrant sans gêne. Le temps que les liaisons de son cerveau se joignent convenablement, avant qu'il n'ouvre la bouche pour le questionner sur son intrusion, la table lui est renversée dessus et le fautif prend la fuite. Un voleur, un criminel, Caïn n'a au moins plus de doutes. Le sursaut plus tôt provoqué est vite refoulé.

Promptement, il se lance à la poursuite de l'intrus. Sa bougie est restée étalée sur le sol de la cuisine mais peu lui importe, pour une fois, les couloirs étant suffisamment éclairés pour ne pas l'angoisser. Ses jambes - certes peu éveillées s'activent alors qu'il talonne le dos de l’agresseur. Impossible de discerner son faciès. « Tu ne m'échapperas pas bien longtemps ! » Des paroles qui rassurent le Templier malgré la distance qui s'ajoute à nouveau. L'autre est plutôt entraîné et ne craque pas ; la course-poursuite résonne à travers les longues allées, animant l'antre du noble elfe en cette nuit déjà bien agitée. Malheureusement, à force de courir et n'ayant pas entièrement récupéré, Caïn perd finalement de vue l'importun. Ne reste plus que des suppositions sur la direction empruntée, la zone à quadriller ; ne laissant que très peu d'issues si ce n'est aucune. Il manque cependant de se prendre les pieds au tournant d'un couloir, tombant sur un indice de choix : un bâton, très probablement laissé derrière par le voleur. Automatiquement, Caïn fronce les sourcils et son regard noir fixe intensément l'arme. Ce n'est plus une simple question de politesse, retrouver le malotru en devient une affaire personnelle s'il s'avère qu'il s'agit d'un mage ; au même moment, un bruissement résonne à proximité. Des pas agités, est-ce ce dernier ?


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Ven 8 Sep - 18:46


Sous la pèlerine de sorgueles ténèbres en-deçà
***

Sur le sentier des deux drôles qui s'offrent en spectacle dans le dédale de la noble demeure, les quelques âmes encore éveillées sont interloquées. Les caboches interrogatives de plusieurs domestiques fleurissent aux chambranles des portes à proximité. Même l'intendant, excédé de ce tintamarre tardif, s'aventure hors de son office pour manquer de se faire littéralement piétiner par le binôme pressé. Contraint de se lancer et se plaquer contre le mur, il les observe, le regard béant, disparaître à l'angle d'un couloir sans comprendre. La seconde suivante, à son tour de faire diligence vers l'étage pour prévenir son maître, assurément trop bien claquemuré dans son atelier pour ouïr le tumulte. Le poursuivi, quant à lui, , ne concède pas un iota de faiblesse nonobstant la sueur qui commence à perler à ses tempes – fruit de l'effort et de l'angoisse associée. L'instinct de survie semble lui offrir des ailes, et il cherche, dans sa fuite, une quelconque fenêtre même entrouverte pour se jeter à l'extérieur et disparaître dans la nuit sombre. Aucune échappatoire, et il lutte avec l'humidité de son galbe qui rend le sol glissant et fait de chaque virage une épreuve d'équilibriste. Pour autant, ses muscles parviennent à le porter loin d'un paladin éreinté, aux calots duquel il se soustrait enfin.
Accalmie bienvenue, il se fait violence pour récupérer une eurythmie lambda sans en devenir trop bruyant, embusqué dans une discrète encoignure. Le bougre de chantriste ne se résignera pas – ceux-là sont des cabots trop opiniâtres, qui ne lâche jamais leur gibier quitte à arpenter l'entier continent. Un de moins suffirait à galvaniser le moral de bien des gens, une inspiration qui occulte sa sapience jusqu'à présent salutaire et lui fait extraire un surin de sa manche. Une lame fine et demi-circulaire, qui siérait parfaitement pour éviscérer l'importun. Ce dernier, par ailleurs, n'est qu'à quelques coudées, intéressé par un bâton d'ébène joliment sculpté. Le même, censé se tenir dans son râble. Une inattention qui le fait s'étrangler d'un râle silencieux – quand bien même, la magie ne peut être manifeste en ces lieux. Motif pour lequel il s'arme et se jette avec une hardiesse démente sur le bretteur. Toutefois, un templier fatigué n'en est pas moins un templier, quidam surentraîné qui esquive avec vélocité. La dague siffle pernicieusement à trois reprises, proche de la pâle carnation qu'elle désire ardemment larder. La lutte est violente mais prompte, et le supposé larron achève son intrépidité alité par terre. Au même instant, résonnent les foulées hâtives de divers individus, Dont Iselad à leur tête.

« Il suffit ! » Somme t-il d'une voix diaphane mais sans appel, jusqu'à ce qu'il parvienne jusqu'au duo en conflit. « Messer, je vous en prie. » Les prunelles azurées pressent aimablement Caïn de se calmer, avant d'échouer sur la silhouette de l'olibrius qui se redresse à quatre pattes en rouspétant sa douleur. Le beau sire sourcille, gondolé d'une ire et d'un embarras qu'il farde avec l'expérience. Les pensées et réflexions fusent, il lui faut l'idée luminescente pour s'extirper de cette situation indiciblement périlleuse. Après un instant de mutisme, il soupire lourdement et s'adresse à son hôte noctambule. « Je suis affreusement confus Chevalier Sous-Capitaine, tout ceci est un fâcheux concours de circonstances. Je connais cet homme. En vous épargnant les détails, disons que nous avons eu un différend, à la suite duquel je lui ai interdit l'accès à mon fief et à mon foyer. Et cet idiot n'a manifestement rien trouvé de plus astucieux que de s'introduire chez moi par effraction, ceci, sans compter votre présence. » Ledit imbécile lève le chef, un moment interpellé avant de se faire heurter par la lorgnade algide du Baron. Frappé par un éclair de lucidité, il découvre enfin son faciès à la barbe bien sculptée et arbore une expression penaude. « O... oui mon seigneur... toutes mes excuses, je... je voulais m'entretenir avec vous et vous me refusiez audience... Je ne savais plus que faire... » Il guigne modestement l'andrastien, puis baisse les yeux. « J'ai paniqué en apercevant un visage inconnu, je suis navré d'avoir fui... » mais pas d'avoir tenté de l'occire.

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Jeu 14 Sep - 21:26


NIGHTFALL (CAÏN & ISELAD)
Monstrous it covered the shore, fearful into the unknown. Quietly it crept in new horror, insanity reigned ••• La rage qui l'alimente en cet instant scintille dans ses prunelles, alors qu'il ressert son emprise sur le bâton. Difficile d'accuser un individu de magie simplement parce que celui-ci détient une arme de ce type ; néanmoins, intérieurement, Caïn ne semble pas en démordre. La fatigue ne l'aide pas non plus à avoir une vue plus d'ensemble, ajouté à ceci sa haine bien encrée pour les mages. La paranoïa, l'insistance, l'abus. Le Templier ne se résigne pas. Bien avant qu'il ne reprenne ses recherches avec un semblant plus d'attention, le malotru sort de lui-même de sa cachette. Une attaque qu'il évite de justesse, ses réflexes ne lui faisant pas défaut et l'accompagnant sans retenue. La dague échoue à maintes reprises, épargnant au moins à Caïn une utilisation de magie de la part de son assaillant. Le doute s’immisce donc une nouvelle fois, malgré sa ténacité et ses avis sur lesquels il reste cramponné. Le chien de la Chantrie gagne la dernière manche en propulsant son adversaire au sol ; l'arme change de main, prête à écorcher le bougre qui souhaitait lui faire la peau juste avant. Il est pourtant interrompu dans son élan par une présence familière ; Iselad.

Caïn est contrarié, plutôt frustré, mais s’exécute tout de même en tant que bon hôte. Pour autant, il n'attend pas moins des explications de la part de ce dernier et le fixe longuement ; patientant jusqu'à son entrée dans le vif du sujet. En parallèle, ses yeux ne perdent pas de vue le bougre à ses côtés. Il ne darde d'un regard extrêmement noir concentré en ressentiments, jusqu'à se perdre sur le noble elfe en changeant légèrement de nuance. L'annonce le laisse plutôt perplexe. Si tout paraît faire sens, si l'accusé approuve les faits, des détails le titillent néanmoins. « Je vois, Seigneur Iselad. J'imagine de ce fait qu'il n'est pas non plus associé d'une quelconque manière avec la magie. » Et la magie n'est que l'un d'entre eux. La question lâchée sous forme d'affirmation n'en est pas moins une, même si Caïn s'étonnerait que son hôte lui rétorque positivement en confirmant ses doutes. Il soupire intérieurement. Après une telle nuit, cette fatigue accumulée puis cet affrontement imprévu, il n'est pas au mieux de son état pour tirer des conclusions. Le Chevalier sous-Capitaine passe l'éponge dans l'instant mais n'oublie pas ; dès demain, ses questionnements vont resurgir.

La dague reste calée entre ses doigts, peu désireux de la rendre immédiatement à cet "idiot". Idiot capable de se battre férocement, à son niveau, et de ce fait visiblement bien entraîné. Il y a anguille sous roche. Caïn ne partage pas ses pensées, reste muet, autant par politesse que dans l'optique de rester neutre avec son hôte. Une fois encore, mieux vaut qu'il songe à tout ceci demain, avec les idées au clair. Après au minima quelques heures de sommeil ; une récupération qui s'impose, presque vitale, avant qu'il ne reprenne la route. Pour l'heure, le Templier offre tout autant des explications à Iselad concernant son expédition nocturne. « Mes excuses pour l'agitation causée en votre demeure. Comme je ne trouvais pas le sommeil, je suis allé faire les cents pas dans les couloirs plutôt que de tourner en rond au sein de mes quartiers assignés. » Franc, il n'a rien à cacher mais ne rentre pas dans les détails en ce qui concerne son insomnie. Il se masse longuement l'arrête nasale, fermant quelques secondes ses paupières lourdes. Morphée se manifeste ; en retard bien évidemment.


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Jeu 28 Sep - 13:23


Sous la pèlerine de sorgueles ténèbres en-deçà
***

Les couleuvres, le mystique sieur a coutume de les glisser dans les gosiers de ses interlocuteurs avec une certaine maestria, conscient que l'exercice s'avère toujours risqué et délicat, mais nécessaire dans une sphère telle que celle qu'il arpente désormais. Jouer avec les flammes en compagnie d'un homologue dignitaire est une chose, se délasser ainsi au feu d'un templier, faciès d'autorité et de bon-droit dans cette contrée, en est une autre. Ce simple incident pourrait suffire à nécroser la confiance que le paladin lui portait jusqu'à présent, et de fait, mettre en péril bien davantage que son union à quelque vermine tévintide. Voilà qui enténèbre considérablement sa future besogne, quand bien même Caïn n'en montrerait rien, son alliance avec le fer de lance de la Chantrie devient précaire. De son appréhension il ne fait nulle ostentation, gardant haute et bonne figure pour feindre avoir la situation sous un parfait contrôle. Si l'incrédulité règne en despote, aucune véracité ne peut en cet instant venir s'opposer à son explication... à moins que le bâton enchanté qu'il aperçoit du coin de l'oeil n'y mette son maudit grain de sel. Il le reconnaît tout de go, sculpté dans un apparat que l'on ne connaît que dans le Septentrion de Thédas, propriété du nigaud encore sur ses rotules qui prend simultanément conscience de son erreur. Tant que le chevalier n'y fait point référence, Iselad s'en abstient, prompt à s'en débarrasser dès que ce dernier aura l'échine tournée – et les interrogations relatives, il s'en chargerait lorsqu'elles pointeront à l'horizon. Pour l'heure, il force ses calots à se concentrer sur le jeune homme, qui partage sans ménagement sa suspicion. Le sylphe arbore un simulacre d'un étonnement goguenard, qu'il ponctue d'un ricanement éthéré. « Cet homme ? Un mage ? Serait-il doué de magie qu'il ne saurait pas quoi en faire, croyez-moi. » Il lorgne sur l'intéressé avec un mépris narquois – puisqu'il se hisse en position de force, autant en profiter.

Puis, sans qu'il n'en fasse la requête, voilà l'andrastien qui justifie sa flânerie nocturne. Les paupières mi-closes, les sourcils se haussent, et il feint derechef de considérer et d'accepter le motif de cette incartade – somme toute innocente, mais importune. Une brèche s'entrouvre lorsqu'il manifeste les signes explicites de la fatigue, dans laquelle le baron s'engouffre sans tarder.
« Vous semblez épuisé messer, le sommeil reprend ses droits. S'il-vous-plaît, regagnez vos appartements et reposez-vous, je vais vous faire porter une tisane dont les elfes ont le secret, ses herbes vous gratifieront d'un repos serein – elles proviennent tout droit de Dalatie. Une domestique va vous raccompagner. » Il claque deux fois des doigts, l'une des modestes nymphes en arrière scène approche avec diligence et exécute une courbette devant le bretteur, qu'elle emmène ensuite dans son sillon.

La frêle donzelle aux cheveux d'ébène ouvre donc la voie, mains jointes sur son rumen et prunelles expressément vissées au sol – elle connaît si bien les corridors de la demeure qu'elle n'a plus besoin de regarder devant elle. Elle conduit silencieusement Caïn jusqu'à l'huis derrière laquelle on espérait le voir rester jusqu'à l'aube, cette fois, et se fend d'une nouvelle révérence marquant son départ. Si elle fait volte-face, elle ne se meut cependant pas... étrangement statique, sa voix diaphane s'élève doucement.
« Mon seigneur... » Elle se retourne pour lui faire face, son minois poupin blême d'angoisse, ses grandes mirettes mordorées luisantes et hésitantes. Elle observe les alentours, visiblement effrayée qu'on les surprenne. « Mé... méfiez-vous... » Un craquement lointain la fait sursauter, il ne lui en faut pas plus pour prendre ses jambes à son cou et disparaître après une dernière salutation.

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Lun 2 Oct - 11:37


NIGHTFALL (CAÏN & ISELAD)
Monstrous it covered the shore, fearful into the unknown. Quietly it crept in new horror, insanity reigned ••• Le cœur est vivement apaisé, moins emballé, lorsque le maître des lieux nie l'évidence que l'importun demeure maléficien. Et c'est la fatigue qui emporte le Chevalier sous-Capitaine, quand il ne cherche pas plus loin en cette heure tardive. Confiance peut-être aveugle en cet allié de choix qui ne l'a jamais déçu ; ni lui ni l'organisation. Le ton est pourtant très méprisant et nul doute qu'il s'avère confiant sur ce qu'il émet. Caïn lorgne une nouvelle fois celui qu'il soupçonnait, puis soupire intérieurement ; la dague est relâchée en signe de bonne foi. Son hôte remarque naturellement les traits éreintés qui marquent son faciès, profitant de l'opportunité pour remettre le trouble-fête entre les bras de Morphée. Celui-ci s'y engouffre derechef tant le sommeil frappe à sa porte et lui arrache un bâillement peu maîtrisé. Soit, le sommeil l'appelle. « En effet, je vous remercie de vos attentions. » La tisane évoquée semble être la solution à son état, si tant est que Morphée lui faussait encore compagnie. Il est donc rassuré à l'idée d'être bercé et se laisse guidé par la domestique après une dernière salutation pour la nuit au noble elfe.

Ses pas témoignent plus encore que son expression sur la fatigue qui accapare tout son être. Cette sortie nocturne ne l'a pas aidé à se reposer, il faut dire. Caïn est finalement ramené jusqu'à ses quartiers et remercie promptement la jeune femme sans qui il n'aurait probablement pas retrouvé son chemin ; tout du moins pas avant longtemps. Seulement, après ses remerciements, il est perturbé par le comportement qu'elle adopte. Sa curiosité s'éveille à nouveau depuis les profondeurs en le laissant dubitatif. Perturbé. Méfiez-vous. Pourquoi ? « Que voulez-vous dire par là ? » Commence le Templier tandis qu'un craquement résonne et que automatiquement, la domestique ne s'envole de crainte d’être surprise.

Caïn reste sur sa faim, en proie à de terribles doutes. Bloqué sur le pas de la porte quelques bonnes minutes avant qu'il ne se décide à regagner sa couche ; son train du sommeil paraît s'être évaporé malgré un énième bâillement qui surgit. Il reste de longues minutes le regard fixe, les pensées agitées, mais les conclusions sont peu pertinentes et il n'arrive à rien. Comme si le tout était bouché. Un grognement s'échappe d'entre ses lèvres lorsqu'une autre domestique toque à la porte ; il l'invite à pénétrer. Sa tisane est déposée sur la table de chevet et Caïn ne reconnaît pas la brune qui l'avait plus tôt accompagné. Dommage, car les questions auraient fusé. Alors qu'il remercie la porteuse puis ingère le liquide, il s'enfonce dans les draps propres. Les paroles résonnent en une litanie incessante. Bientôt, il est finalement emporté dans de vrais songes. Et demain matin, il sera capable de reprendre la route, non sans omettre tout ce qui s'est déroulé dans la demeure de Iselad. Louche, peu importe tout le respect qu'il porte à son hôte. Caïn retournera dans des jours prochains mener sa propre enquête. En attendant, le reste de sa nuit est bercée.


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