-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% sur le Lot de 2 écrans PC GIGABYTE 27″ LED M27Q
429 € 539 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Dim 6 Aoû - 14:38



Ferahel & Caelestis & Sextus

To those with the keen eye, gold gleams like a dagger's point


Les tevintides avaient un sens de l'humour particulier. Si leurs réceptions n'étaient pas le coupe-gorge du Noble Jeu, en cet occasion, on avait fait appel au géant pour prendre l'expression au pied de la lettre. Son dernier client, ravi de sa dernière prestation pour enterrer femme et enfant, avait fait une nouvelle fois appel à ses services. Sextus Tilanis, son employeur et hôte de la soirée. Assez de pièces sonnantes et trébuchantes pour lui faire faire tout ce qu'il voulait pour trois existences sur Thedas, et une réputation sulfureuse. Pour faire dans l'euphémisme. Il avait une cible particulière, et il avait manifesté son désir de lui en faire part au sein même des festivités. Suledin n'avaient rien contre les fantaisies des clients, surtout quand ils payent aussi bien.
La somme demandée exigeait une expertise digne de ce nom. Pour cette raison, le Géant s'était déplacé lui-même, malgré le challenge osé d'être une elfe en vadrouille dans un pays esclavagiste. La première fois n'avait pas été aisé, il lui avait fallut nombre de combines, de vêtements et de pièces glissées dans les poches pour se faufiler jusqu'à Qarinus. Des sacrifices peu coûteux quand on est certains de finir avec les mains débordantes de pierres précieuses.

C'était vêtue d'une tenue simple de servante locale qu'elle s'était dissimulée dans une des pièces avoisinantes du premier hall. A vu de nez, un débarras quelconque, peu utilisé dans les réceptions. Une elfe de maison -dévêtue de son uniforme- se réveillerait le lendemain derrière les jardins avec une migraine insupportable et probablement un sévère blâme pour son absence lors d'une réception importante. Si elle veillait à ne laisser aucun corps sans vie derrière elle pour ne pas éveiller plus de soupçon, une esclave incompétente de plus ou de moins ne rehausserait même pas un sourcil de ses maîtres. L'adage sur les elfes paresseux l'avait sauvé plus d'une fois.

L’œil acéré, découpé dans l'encadrement enluminé de la porte, scrutait avec attention les invités passants par l'entrée. Ses petits papiers l'avaient aidé à dresser une liste des convives, et elle pouvait se vanter d'être un semblant familiarisée avec les têtes des nobliaux, depuis ses dernières aventures sanglantes au sein de l'empire.

Mais celui-ci, elle ne l'avait jamais vu. Ce n'était pas le seul, et elle ne s'arrêta pas sur ses airs de poupons. Rien que la chevelure chérubine du commanditaire de l'opération était un signe de ne pas se laisser distraire par les apparences des Tevintides. Cet empire puait le sang, et chaque dos était démangé par un couteau qui leur taquinait la colonne. C'est plutôt son air confus et les excuses balbutiés à un elfe qu'il venait de bousculer à force de rester le nez au ciel, qui piqua la curiosité de l'assassin. Même à Ferelden c'est loin d'être une attitude normale face à des oreilles plates. Le Géant l'observa s'écarter du chemin de l'esclave avec un sourire gêné, et c'est précisément à cet instant que la révélation lui vint. Celle d'une soirée beaucoup moins pénible pour arriver à ses fins.

La porte s'ouvrit, soudainement. D'un geste faussement maladroit, mais assez pour entrer dans le champ de vision qu'il l’intéressé. Elle afficha une expression de terreur après s'être laissé choit, et ferma à l'instant la porte dans une panique feinte.

Quand la porte s'ouvrit, c'est pour trouver une jeune elfe, rabougrit sur elle-même, articulant au travers de ses hoquets et larmes :

« Je... suis désolée, maître. Je... je... » Elle releva la tête, les joues percluses de pleurs, et les mains jointes. « Pitié, ne me faites pas de mal... J'ai... désespérément besoin d'aide. »
avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Lun 7 Aoû - 13:26


The Killing Type

I don't know if I'll enjoy this evening or not

       Le reflet qui se tient debout, juste son nez, paraît être celui d'un étranger. La riche tenue qu'il porte -récupérée dans les coffres de vêtements ramenés par son père lors de sa dernière visite à la villa Tilani- lui appartient, et pourtant il a la dérangeante impression qu'elle ne lui va plus. Ou plutôt, que c'est lui qui ne s'y accorde plus. Avec un soupir, Caelestis lisse un pli indésirable de la paume de la main, puis relève les yeux vers son double dans le miroir. Au moins, il présenterait une mine agréable sur laquelle poser les prunelles. Depuis son retour à Qarinus, le mage a plutôt bien récupéré. Parfois, il accuse encore un petit coup de fatigue, mais rien de vraiment alarmant. Rien ne l'empêcherait de profiter de cette soirée, la première depuis de longs mois d'exil forcé.

Alors, il se force à afficher un sourire, et quitte la petite pièce où il se trouve pour rejoindre la grande salle de réception, déjà bien peuplée. Un sentiment de chaleur s'empare de lui. C'est bête, mais revoir ces nobles exécuter leur habituel ballet de courtoisies et de flatteries, qui échangent des mots pourtant creux et sans intérêt, il trouve ça rassurant. C'est familier. Pour un peu, Caelestis en aurait presque sautiller de joie au milieu des autres convives. Presque. Il n'en est pas à ce point-là, tout de même.
Enthousiaste, le jeune homme se met à louvoyer habilement entre les hommes et les femmes, adressant des salutations polies à ceux ou celles qui ont l'amabilité de le faire en premier. Les autres, il préfère les ignorer. Rien ne lui gâchera la fête, il l'a décrété.

Même s'il vient de percuter par mégarde l'un des esclaves chargés du service, à force de rester la tête dans les nuages. Confus, l'Altus se répand en excuses, la mine penaude. Par chance, l'Elfe ne portait aucun plateau ni aucun verre. Pas de catastrophes, donc. Après s'être écarté du domestique, il pense pouvoir être enfin tranquille.
Il pense, seulement. Car voilà qu'une nouvelle tuile lui tombe sur le coin du museau. Une tuile qui s'incarne sous la forme d'une Elfe, manifestement aux abois. Le premier réflexe de Caelestis est de se figer devant la scène. Trop surpris, prit au dépourvu, il ne sait pas quoi faire. Elle a l'air paniquée, bouleversée, et son trouble commence lentement mais sûrement à le contaminer. Incapable de rester insensible à la scène, le jeune mage pose un genou au sol pour lui présenter un visage affable, voulu rassurant.

- Je ne vais rien te faire, voyons... Qu'est-ce qui se passe ? Tu as été agressée ? Menacée ?

Et, bien évidemment, Sextus avait disparu quelque part. Où le Tilani peut-il encore bien être... ?
   
.SHADOW
   
avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Mer 16 Aoû - 19:41



Ferahel & Caelestis & Sextus

To those with the keen eye, gold gleams like a dagger's point


Le menton tremblait comme sous la pression imminente d'une explosion de sanglots, la mine basse, et un visage défiguré par les larmes qui s'enterre dans le creux de ses mains. Pur visage de désolation et d'accablement. Ferahel, parfaite dans son rôle d'éplorée, dissimule à merveilleux la singularité de la situation. Bien qu'une aubaine, jamais elle n'aurait imaginé qu'il soit aussi facile d'attiser la pitié dans un cœur Tevintide. Une partie d'elle se méfie encore : on ne sait jamais ce qui peut se tramer dans la tête des gens, qu'ils soient shem ou oreilles plates.

« Non, vous vous méprenez... » Les trémolos larmoyants est teinté de l'affreux accent antivan qu'elle avait passé des années à camoufler, revient pour les besoins de la mascarade. Cela lui arrache la langue comme du papier de verre, mais l'elfe y fait fi.

Elle pleurniche encore, entre des reniflements nerveux et quand elle sent que le fruit est mûr, elle le cueille avec délicatesse entre ses serres perfides. « Je vais très bien, c'est juste... mon pauvre mari... » Nouvelle série de sanglots hoqueteux qu'elle fait volontairement duré assez de temps pour capter l'attention de l'infortuné qui lui servira de clé pour la visite du palais. L'elfe essuie ses larmes de crocodiles à coup de gestes désorganisés de revers de mains sur son visage rougit par l'émotion. « Je sais que je n'ai pas le droit d'être ici, je suis désolée, vraiment désolée... Je jure de partir, je veux... je veux juste le voir. » Qu'elle hoquette, piteuse. C'est quand elle est certain d'avoir définitivement l'ouïe de son interlocuteur, qu'elle s’époumone, entre deux reniflements, à éclaircir la raison de son état.

« Il m'a été enlevé à Antiva City. Le bascloitre nous donnait une vie misérable, mais tant bien que mal heureuse, à nous trois, avec notre fils. Mais un jour, il n'est jamais rentré... »
Elle s'évente légèrement, prétend se retenir d’éclater en sanglot un nouvelle fois. « Je l'ai cherché partout, et j'ai donné tout l'argent que j'avais pour remonter la piste. On m'a dit qu'il était ici. Je ne sais pas si c'est vrai mais si il y a la moindre chance... »

Ferahel ravale ses pleurs, fait mine de détourner le regard en se recoiffant avec des doigts tremblants. « Je veux juste m'assurer qu'il est vivant, ensuite je jure que je partirai... » Nouveau gémissement, vu que le jeune homme ne semblait nullement s'en lasser. « Mon pauvre Lorenzo, que ferra-t-il si il ne sait même pas où est son père? Si il doit l'enterrer ou pas?... »

Voilà qui devrait lui ouvrir quelques portes au sein de la réception sans se voir risquer de finir avec une chaîne autour du cou. La soirée était loin d'être fini, le géant, tout aussi gémissant et plaignant qu'il soit à l'instant, veille à ce que le chemin soit tracé jusqu'à son employeur dans la plus grande des discrétions.
« Je ne savais pas comment rentrer ici, alors j'ai volé cette robe a une esclave, je vous l'avoue... » Elle baisse des yeux chargés de culpabilité. « Je promets de la rendre mais je vous en prie... » Les doigts s’entrelacent, et elle utilise son plus beau regard suppliant, celui qui n'avait aucun effet contre ses supérieurs chez les Corbeaux, lors d'une époque désormais révolue. « Si vous ne m'aidez pas à le retrouver, ne me faites pas de mal... Je jure de repartir dés que j'ai la confirmation qu'il est ici... ou non. »

L'Altus Tilani devrait être aisément trouvable. Elle disparaîtra accomplir son office, quoiqu'il soit, dés qu'elle sera en mesure de lui manifester sa présence.
D'ici là, un chaperon serait le bienvenue.
avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Sam 19 Aoû - 20:07


The Killing Type

I don't know if I'll enjoy this evening or not

         Incrédule, Caelestis écoute avec la plus parfaite des attentions le véritable mélodrame que lui joue la demoiselle. Sincèrement touché par ses mots et sa mine littéralement désespérée, le jeune Altus ne sait pas résister à l'envie de porter sur elle une main rassurante, qu'il cale sur son épaule. Pauvre créature. Et quel récit ! Oser s'introduire ainsi dans une demeure tévintide, elle doit être sacrément amoureuse de son époux. Il n'en faut pas plus pour que la fibre profondément romantique de Caelestis entre en résonance. C'est décidé, il l'aiderait. Du mieux qu'il pourrait !

- Ne t'inquiète pas, je vais essayer de te venir en aide. Même si je n'ai aucune idée de comment faire, je dois te l'avouer... Peut-être que Sextus saura, lui... Mais je ne sais pas s'il se montrera aussi généreux que moi, malheureusement.

Naïf, mais pas totalement idiot, l'apprenti maître de magie. Il craint que son vieil ami ne soit pas conciliant et compréhensif comme lui peut l'être. Oh, le Tilani n'est pas un monstre non plus, bien loin de là -du moins en est-il persuadé- mais cette histoire l'attendrirait-il ? Le doute le ronge.
En attendant, il ne peut pas laisser l'épouse éplorée à-même le sol, ça ne se fait pas. En se relevant, il prend doucement les poignets de la femme entre ses doigts, l'entraînant à sa suite. Une fois debout, il la relâche avec un sourire.

- Si tu arrives à sécher ces larmes, je peux t'aider à circuler dans la maison sans qu'on vienne t'incommoder. A quoi ressemble-t-il, ton mari ?

Caelestis pose la question, mais il commence déjà à chercher du regard, au loin. Après tout, sait-on jamais, comme on dit.
   
.SHADOW
   
avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Ven 25 Aoû - 20:04


the killing type

Les soirées chez Sextus Tilani étaient multiples; parfois privées, parfois non, elles oscillaient entre le grand évènement social où flottait une vague ambiance de meurtre, comme dans toute soirée Tevintide digne de ce nom, à l'orgie complète et décadente. En tout cas, elles étaient toujours prisées et plus riches que jamais. L'évènement actuel était du premier bord, mais ce n'était pas pour autant qu'il serait ennuyant; ce soir, le sang coulerait. Sextus l'avait décidé ainsi, et il n'en serait pas autrement. Bien entendu, ce ne serait pas directement de sa main, il se devait de garder une image, mais il avait quand même une victime en tête. Il avait reçu une lettre d'un père, inquiet et meurtrit de la trahison de son fils envers son propre frère. Ainsi, le Tilani avait reçu le premier indice du premier rouage de ce qui serait une longue vengeance, même pas pour lui-même, mais pour une personne qui avait une place toute particulière en son coeur. Et c'est pour cela qu'il avait fait appel aux services, certes onéreux, d'un rare assassin en qui il pouvait avoir une toute relative confiance. Et alors qu'il profitait de la soirée, il eut la surprise de les voir ensemble; celui qui allait être vengé avec l'outil de la vengeance. Cette dernière jouait un parfait rôle, Sextus avait tout entendu, attendant simplement d'arriver au bon moment; il aimait ménager ses effets. Attrapant doucement l'elfe par le bras, posant une main sur l'épaule de son ami, il déclara "Je vais m'occuper d'elle, merci de ton aide Caelestis " avec un sourire avant de s'éloigner avec la prétendue épouse éplorée.


"Un plaisir de te revoir, superbe entrée en matière " lâche-t-il avec un sourire plus naturel, alors qu'ils sont désormais isolés dans une alcôve, à l'abri des oreilles indiscrètes. De loin il ressemble à n'importe quel maître donnant des ordres à une servante ou esclave elfe; la vérité est quelque peu différente. "J'ai besoin que tu élimines quelqu'un pour moi, rien de nouveau, mais avec un petit détail que je te laisse relativement libre; mais je veux qu'il souffre." Dans son regard brillait une fureur sadique; Il avait été attaqué par cette personne, jamais directement mais il en avait prit le coup pour lui, alors il se vengeait, naturellement. "Il s'agira de la prochaine personne que j'irais saluer de prêt, tu devineras de suite." Il la laissa là, avec un petit sourire si particulier, reprenant cet air social pour affronter la soirée dont il était l'hôte. Et la personne désirée était non loin. Vitalis Tenera, qui se figea sur place en voyant Sextus s'approcher de lui, alors même qu'il avait été invité et avait répondu. Le Magister Tilani le prit dans ses bras, en une grande embrassade de salut, c'est ainsi que les autres le voyait, en tout cas. Et alors que leurs corps étaient si proches, tout naturellement, il approcha sa bouche de l'oreille de son invité "Je sais tout." puis, le laissant aussi blême qu'une planche, il trottina jusqu'à Caelestis qui l'attendait, avec un air parfaitement satisfait sur le visage. "Ton frère a l'air en pleine forme ce soir !" Il prit un verre sur le plateau d'un des esclaves qui passaient. "Ta soirée se passe bien ? Ton retour dans le bain social de Tevinter n'est pas trop dur ?" Probablement moins que les geôles de torture d'Orlaïs, mais l'endroit ne restait pas moins un bain de requins.




avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Jeu 28 Sep - 22:44



Ferahel & Caelestis & Sextus

To those with the keen eye, gold gleams like a dagger's point


Les hoquets éplorés au milieu des murs austères de Tevinter. Une douce ironie, et volontiers bienvenue.  L'arantèle bien tendue pour que ce jeune altus tombe dedans à pieds joins, c'était tellement facile que c'était presque inintéréssant. Presque.
Elle comptait sur son employeur pour offrir un peu de sel à son long voyage depuis Orlaïs. Les demandes de monsieur Tilani étaient toujours colorées, parfois franchement malsaines, mais toujours, toujours familiales. Si Ferahel n'avait nullement roulée sa bosse à force de voyage et de requêtes malaisantes, elle auraient presque pu trouver le mage effrayant de cruauté. Mais dans chaque recoins de son carnet de bal reposait un Sextus Tilani plus ou moins assumé. Un pain quotidien garanti pour le Géant, et une réputation offerte sur un plateau de pierres précieuses. Une monnaie toujours appréciable. À défaut de les porter sur sa peau, elle aimait particulièrement leur poids au creux de ses mains. Il n'était pas dit qu'un jour, elle en sélectionne une particulièrement prisée dans sa collection pour s'en faire un élégant et sobre collier, qu'elle ferait éhonteusement passé pour la seule richesse d'une mère expirée trop tôt. Mais dans son cas, la mise en garde était de mesure, et ce genre de fantaisie était à double tranchant. Mais qu'il est dur de ne pas succomber au plaisir de la produgalité quand on vivait entourée de parures vivantes.

Très rapidement, Magister Tilani s'invita dans la sauterie improvisé. Se faisant étrangement douceur pour une pauvresse à la recherche de son mari. Probablement très mauvais signe pour elle en temps normal, aucun tevintide ne serait aimable avec une elfe illégalement présente sous son propre toit. Mais ici, loin des oreilles indiscrète, les larmes de crocodiles s'évaporèrent, laissant juste un sillon rosâtre sur ses joues alors qu'elle fixa sa nouvelle cible. Aucune indication superflu, si ce n'est la mort et la souffrance. Son rayon d'activité. Bien que cette fois cela n'incluait pas la disparition subite et inexpliquée d'un corps.

Esseulée face à son devoir, Ferahel mime une jeune esclave qui remet avec gêne une mèche de cheveux derrière son oreille pointue. Très vite elle disparaît complètement pour se fondre dans la tapisserie, comme tout autre âme en peine de liberté ici. À peine besoin de prétendre voguer entre les nobles pour accomplir des tâches ingrates, comme remplir les verres. Sa cible, elle, semble peu à l'aise. Chose courante à Orlaïs, là où le noble jeu rêgnait en épée de Damoclès. Ici, moins courante. Au milieu des rires forcés, il jette des regards inquiets autour de lui.

Elle saisit sa chance quand il prétend avoir besoin de fraicheur, et s'élance dans le couloir à pas rapide, presque au trot. De quoi rester le moins de temps possible seul. Une petite foule est dehors, de quelques personnes qui fuient un instant l'animation et le salle de bal bondée. Patiente, Ferahel veille dans le couloir. Bien à l'abri derrière une porte de vestibule entrouverte. Il lui aura bien fallut de très longues minutes, mais quand Tenera revient, c'est en solitaire, et c'est ce qui ne le sauvera pas.

Une dague dans le dos et une main aux prime abord frêle qui claque sévèrement contre le nez et les lèvres du tevintide. Le moucheron se débat dans la toile, mais la surprise fut son allié contre un adversaire bien plus épais qu'une simple elfe. Il aurait été simple, bien plus simple de l'achever, mais son amphytrion fut on-ne-peut plus clair. C'est le dos jeté contre le mur du vestibule qu'il fut bâillonné sans sommation, les liens déjà prêts pour le travail qu'elle devait exécuté. En temps normal elle avait toujours quelques personnes à soudoyer pour l'aider, ici, elle était seule.

« Monseigneur me pardonnera. » Fit-elle en s'accroupissant d'un geste peu féminin, net contraste avec la douceur prétendue voilà peu, en dégainant sa dague sans trop de sentiments. « J'aurai très volontiers écouté votre plaidoirie pour en réchapper, mais voyez vous, c'est que j'ai un travail et que vous avez très malheureusement énervé la personne qui ne fallait pas. »

Elle hoche la tête d'un air entendu, fixe la carrure de l'infortuné devant elle, qui se débattait comme un beau diable, comprend qu'il faut commencer par lui fatiguer les bras pour que la force de se détacher finit par lui manquer.

Sans sourire, Suledin avance, et tel l'employé modèle qu'elle est, s’exécute avec une finesse rarement vue.
avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut