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Lun 25 Sep - 16:38

Branwen
&
Aloïs
à Branwen Cadell



Mademoiselle Cadell,


Nous n'avons pas le bonheur de nous connaître, ou du moins pas encore, et vous devez vous demander pourquoi vous recevez une lette d'un parfait inconnu. Je me sens, à vrai dire, terriblement navré et malheureux de devoir vous écrire, car c'est une bien triste nouvelle que je viens vous annoncer. Je ne sais toujours pas de quelle manière vous l'apprendre, j'ai peur de vous paraître trop brusque, ou trop long, pas assez convenable. Voilà au moins dix fois que je recommence à vous écrire sans jamais en être satisfait, alors je me jette à l'eau, et tant pis : pardonnez-moi si mon écriture tremble ou si une larme est venue éclabousser l'encre et le papier, et pardonnez-moi encore de cette nouvelle que j'aurai préféré ne jamais vous donner.


Permettez-moi avant de vous apprendre que je suis un très bon ami de votre frère, pour lequel j'ai par ailleurs eu la plus pure des affections. Il m'a souvent parlé de vous, et je regrette amèrement de pouvoir vous "rencontrer" en correspondance qu'à cause de cet évènement tragique. Je ne sais si vous avez déjà été mise au courant, mais il me fallait vous envoyez cette lettre, à laquelle j'ai joint quelques-unes écrites par votre frère sans qu'il n'ait le courage de vous les faire parvenir : c'est le seul souvenir qu'il me reste aujourd'hui de lui, et c'est avec bienveillance que je vous les cède, car c'est bien à vous qu'elles reviennent, et non à moi. Votre frère nous a quitté, mademoiselle, et j'ai encore du mal à le réaliser. Pourtant, Dyname a été assassiné, et je ne saurais tarir mes larmes tant que je n'aurai pas accompli mon devoir envers lui, qui est de vous prévenir.


Nous travaillions ensemble au Cercle d'Orlaïs, et je pense pouvoir dire sans me tromper que nous étions assez proche pour qu'il ne me cache presque rien, jusqu'à ce que, du moins, il ne s'éloigne du Cercle en compagnie de son amant, le Templier Valerius. Je n'en sais malheureusement pas plus : qui donc a assassiné votre frère, une si douce et si bienveillante personne ? Je ne lui connais pas d'ennemis mais, vous savez, les Templiers et les Mages, entre autre... Vous devez forcément le savoir, et ne pensez pas une seule seconde que je puisse vous juger pour ce que vous êtes : la sœur d'un ami très proche est une Mage elle aussi, et je la tiens en très haute estime et l'apprécie tout autant. Je veux simplement dire que même sans avoir d'ennemi déclaré, la vie d'un Templier est pleine de danger, mais la mort de votre frère me touche tout particulièrement.


Je ne saurais m'étendre plus dans cette lettre, et je pense que vous aurez déjà bien des choses à lire avec celles de Dyname que je vous joins : je ne saurais vous voler plus de temps, j'en ai déjà bien assez abusé. Je vous offre, mademoiselle, tout mon soutient et toute mon affection. Si l'envie vous prenez de me contacter, si vous désirez que nous parlions plus amplement de votre frère ou si vous désirez juste une épaule - ou une lettre - sur laquelle vous appuyer, n'hésitez pas à m'envoyer quelque chose au Cercle d'Orlaïs, à la Flèche Blanche de Val Royeaux, pour être plus précis. Au nom du Templier Aloïs Martell.


Mes sincères condoléances, et tout mon soutient,
A. Martell



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Mer 4 Oct - 18:54


     Aloïs Martell

PLEASE ACCEPT MY HEARTFELT CONDOLENCES
AT THIS MOST DIFFICULT HOUR.

   

A l’intention du Templier Aloïs Martell,
Cercle d’Orlaïs, Flèche Blanche

Vos paroles me semblent irréels, par delà le rideau de larmes qu’elles ont fait naître. Elles forment une rivière qui ne cesse de noyer chacune de mes tentatives de vous répondre. Je ne sais encore si cette lettre est destiné à y survivre. Celles qui l’ont précédé, ont vu l’encre se noyer dans toute cette eau, qui ne semble vouloir tarir. Aloïs, vous ne m’apprenez rien. Votre lettre ne fait qu’appuyez ce que je me refusais à admettre. Ce que j’aurais souhaité n’avoir jamais à accepter. Dyname. Mort. Assassinés. L’aboutissement définitif de quinze année de silence. La conclusion tragique d’une vie en 3 mots. La fin d’un frère que j’ai sincèrement aimé, sans jamais le connaître. Nous sommes devenus au fil du temps, de parfaits étrangers.

Aloïs.

Permettez moi de vous appeler par votre nom, comme je l’aurais fait pour lui. Pour ce frère revenant d’un voyage, dont j’ignorais tant l’origine que l’aboutissement. Permettez moi d’user de cette familiarité. Si c’est bien de l’écoute que vous m’offrez, alors acceptez je vous prie, la liberté avec laquelle je m’octroie ce privilège. Ou plutôt n’acceptez rien. Laissez cet égoïsme qui me ronge, être seul juge. Votre assentiments m’importe finalement moins, que ce besoin irrépressible de réparer ce qui a été perdu. De projeter sur vous, le rêve cette relation que je n’ai pu connaître. N’est-ce pas pathétique ? Vous ne m’êtes personne et je souhaiterais vous voir devenir mon frère. J’attends d’un parfait étranger bien plus que de l’amitié. J’ai le fantasme, avec vous, de corriger cet échec que ni Dyname, ni moi n’avons su faire de son vivant.

Aloïs, dites moi, une faute n’est-elle jamais commise qu’à deux ? N’est-ce pas là ce que nous enseigne la Chantrie ? Et pourtant en lisant ses lettres que vous avez jointe, en retrouvant à travers elles ses silences, j’ai le sentiment amer, qu’il fut le seul responsable de notre distance. Elles ne sont qu’un journal épistolaire à destination de lui-même. Un long monologue de lui à lui. Je ne sers qu’à en excuser la rédaction. A lui offrir le sentiment d’être un peu moins égoïste. Un peu plus acceptable. Peut-être me direz-vous qu’elles ne sont que les prémices, des lettres qui ont suivit. Qu’il faudrait que je lui pardonne sa maladresse de’écriture, dû à une époque difficile pour lui. Mais n’est-ce pas injuste de sa part ? Pourquoi faut-il que même par delà la mort, le délaissement prime toujours avec lui?

Je n’ai connu de Dyname que l’abandon, qu’il perpétue aujourd’hui en partant rejoindre le Créateur. Pardonnez moi, de vous décevoir. Mais s’il a été pour vous un bon ami, il n’a jamais été avec moi un bon frère. Seulement un être absent qui s’efforce de sauver les apparences, lorsqu’il venait au domaine.  Dites moi Aloïs, vous qu’il a sincèrement affectionné, devez le savoir. N’était-il donc destiné qu’à aimer quelqu’un d’autres que moi ? N’ai-je donc jamais été autre chose pour lui, qu’un fardeau ? Est-ce là, tout ce que mérite une mage, qui aurait voulu, qui aurait tout fait pour perdre cette affinité empoisonné avec l’Immatérielle. Qui a tout fait en réalité, excepté trouver le courage de se suicider.  N’est-ce pas injuste à l’égard de chacun des pas que j’ai fait vers Dyname, pour renouer avec lui ? Je n’ai plus la force de lui pardonner. Pas alors qu’il s’en va une fois encore, en me laissant derrière lui. Je n’ai pas seulement le deuil d’un frère à faire, mais également celui d’une relation que je ne connaîtrais jamais et d’un amour qui n’aura été, ne sera jamais qu’à sens unique. Et je le hais pour ça. C’est lâche de ma part. C’est cruel de la sienne. Mais est-il vraiment raisonnable d’en vouloir à un mort ? Non. Ne me dites rien. Je me sais suffisamment risible, pour que vous n’ayez besoin de le souligner. Mais au fond qu’importe la raison, quand la douleur engloutit tout. On pardonne tout aux fous, n’est-ce pas ? Alors pardonner à la sœur qui n’est folle que par la tristesse. Et laissez-moi exigez de vous plus que vous ne m’auriez donné.

Aloïs. Vous qui m’êtes aussi parfaitement étranger que lui. Vous qui n’êtes rien pour moi, alors soyez ce frère qu’il n’a été, le temps d’une simple réponse. Aloïs. Réparez cet injustice. Ne devenez qu’un réceptacle, sur lequel je puisse projeter le fantasme, d’être entendu par celui qu’on met en terre.  Peut-être saurez-vous m’expliquer ce qu’il ne pouvait me dire de son vivant. Soyez une porte sur cet homme qui m’est resté étranger. Soyez celui qui parle la langue de Dyname et m’en apprends le sens. Contez moi son histoire, puisque lui même ne parvenait à le faire. Soyez une porte ouverte sur ce frère que je souffre de méconnaître. Répondez ou ne répondez pas. Mais ne me refusez pas cela. Je ne peux accepter de vous que l’absolue. La représentation idéalisé de cet amour fraternel qu’il ne m’a jamais rendu. Soyez un frère. Ou ne soyez qu’un silence. Cela fait longtemps que j’ai appris à ne plus attendre de réponse. Alors qu’importe si la votre ne venait pas. Cela ne vous épargnerez cependant cette imagerie que je pose sur vous. Je l’exige de vous. Comme un juste retour. Le remboursement tacite de son affection, que vous m’avez prise si longtemps auparavant.

Aloïs. Votre lettre m’offre l’excuse à un déchaînement de violence exutoire. C’était cruel de votre pars, de me parler de la proximité que vous aviez avec lui. Ne pouviez-vous donc, vous contenter d’une simple mot officiel ? D’un bout de papier dénué de tout émotion, que je puisse vous reprocher avec rancœur, votre froideur ! Vous m’auriez ainsi offert de pouvoir prétendre, au moins de façon illusoire, le connaître mieux que vous. Mais non. Il fallait que vous noyiez cette lettre de votre propre souffrance. Que vous me preniez le peu que je n’ai jamais possédé. Je pleure un fantasme. Vous pleurez Dyname. Celui qu’il a vraiment été, là où je ne connaissez que celui qu’il prétendait être. Le Créateur seul sait combien je vous jalouse et vous hait de pouvoir parler ainsi de lui. Pourquoi fallait que votre affliction soit plus légitime que la mienne? Le destin n’est-il donc pas assez cruel ? Il vous fallait m’enfoncer un peu plus !

Si les mots peuvent heurter, alors que les miens vous transperce de toute cette amertume et violence qui s’accumule en moi. Combien je vous hais Aloïs pour cette façon que vous avez de m’écrire. Pour la justesse de votre amour pour lui, alors que je me découvre incapable d’aimer l’étranger qu’il a été. Quel odieux personnage êtes vous pour me tourmentez ainsi. Pour agiter devant moi ce que je ne possède pas. Pour revenir quinze ans après me parler de son affection que vous m’avez volé. Cela vous amuse donc temps ? Prenez-vous plaisir à me blesser ainsi ? Dites moi, que je puisse vous haïr avec plus de force encore ! Que je puisse vous reprendre ce qui me revient de droit ! Que ma colère me donne et me rende, ce dont Dyname m’a privé. Ce qu’il me devait. Ce qu’il aurait dû me donner. Ce qu’il était le seul à pouvoir me donner. Qu’elle m’offre cette chaleur et cette amitié auquel je n’ai eu le droit. Qu’elle me rende ce frère dont je n’ai connu que l’absence. Et que mes propres mots me transperce ensuite, de vous écrire ainsi. Car je sais combien il est injuste de vous détester de la sorte. Je n’aurais voulu lire de votre part, qu’une rancœur contre cette famille qui l’a poussé à l’exile; une rancœur contre laquelle extérioriser ma propre violence. Créateur combien je vous hais et combien je me hais tout autant.

Je n’ose relire ce que je viens d’écrire. Je suis plus que gouffre sans fond d’un égoïsme qui m’horrifie moi-même. Mais dans le fond qui cela importe ? Brûlez cette lettre comme il a sans doute brûlé les miennes. Qu’en saurais-je de toute façon. Nous ne sommes l’un pour l’autre qu’inconnu. Vous qui n’avez pour moi rien de tangible, vous n’êtes qu’un nom sur lequel je n’ai aucun visage à poser. Aucun souvenirs. Aucune amitié. Je n’ai pour vous qu’une jalousie que j’ai honte de vous laisser entrevoir. Vous êtes un énième vide que je découvre dans ses lettres qu’il n’a jamais envoyé. Une peau dont il me décrit la sensation, en oubliant.la soeur à qui il la prédestine. Le désir que faisiez naître en lui. Un fantasme dont je ne comprends qu’à demi-mots la nature, mais dont je devine combien elle la porté durant ses jeunes années. Vous n’êtes personnes et pourtant je crois vous connaître, comme si j’avais moins même rêvé la caresse de votre corps. Vous l’ignoriez probablement. Peut-être n’avez-vous même jamais ouvert ses lettres. Leur contenu est profondément intime. Inaccessible pour la novice que je suis. Moi qui n’ai jamais su aimé quelqu’un d’autres que moi. Moi qui n’ai pu aimer que moi, puisque que personne ne le faisait. Je découvre un autre monde dont je suis exclu à jamais. Ses lettres ne font que révélé un peu plus l’inconnu qu’il était. Chaque ligne le rendent plus inaccessible. Ses sentiments ont sans doute vocation à faire rougir. Elles ne me laissent quant à moi que dans l’incompréhension et face à ma propre ignorance. Elle me rappellent simplement combien, de par nature nous n’avions rien en commun.

Mage et templier, l’opposition la plus parfaite et risible qui soit. Vous dites affectionner la soeur mage, d’un ami qui vous est cher. Alors laisser moi vous donner un conseil.  Répétez le lui et appliquez le vous mêmes. Ne la laissez pas seule face à ses doutes. Il est déjà suffisamment difficile d’être mage, dans ce monde chantriste. Ne lui imposez pas  en plus de cela le fardeau, d’être livré à soit-même. Il n’en ressortirait rien de bon. Ne lui offrez pas non plus pour seul compagnie, la solitude. Elle mérite plus que votre silence… En sommes ne répétez pas les erreurs de Dyname, vous nous devez en tant que frère et amis bien plus que cela. Nous sommes humains, avant d’être mage...

Je ne sais dire si j’aurais aimé vous rencontrer autrement, car je ne parviens aujourd’hui plus à voir au-delà de ma peine. Les visages et les noms se succèdent sur ses lettres sans qu’aucun ne fasse écho en moi. J’ai le sentiment amer de découvrir, que ce frère que j’ai un jour aimé, n’était que le fantasme d’une enfant qui s’efforçait de combler les manquements de ses parents. Ma réponse n’est finalement que l’aboutissement de la réalité de ce gouffre énorme que nous entretenions avec Dyname.  Et c’est vous qui en subissez injustement les conséquences.

Elle ne revêt aucune des formes de politesses que j’aurais dû vous écrire. Je suis incapable de vous remercier. Je jalouse moins votre relation, que l’attention qu’ils vous a ainsi porté, quand je n’avais que son éternel absence pour me consoler. Il était avec vous, quand sa soeur pleurait. Et pourtant je ne peux vous le reprocher. Ou plutôt je m’octroie l’injustice de le faire. Ne doutez pas du remord qui m’accablera une fois cette réponse expédiez. J’en ressent déjà les prémices, mais je n’ai pas le courage d’en recommencer la rédaction. Cette démarche de vous écrire n’était que purement égoïste. Comme un pieds de nez envers ce destin qui ne semble avoir de goût, que pour vous prendre le peu qui vous reste. Je cherche à retrouver chez vous, ce dont il m’a privé. Créateur que je vous hais et vous aimes déjà à la fois.

Branwen


PS: Cette lettre suis finalement la trajectoire de celles de Dyname. Elle n’est qu’un long monologue qui se contrefiche du destinataire. C’est pathétique. Brûlez la. Elle n’en vaut pas la peine.




   
AVENGEDINCHAINS
   
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Lun 9 Oct - 18:03

Branwen
&
Aloïs
à Branwen Cadell



Branwen,


Me permettez-vous de vous appeler ainsi ? Je m’en donne le droit dans cette lettre, et veuillez me pardonner si cela vous indispose (mais je ne pense pas trop me tromper en pensant que non), après tout je vous permets moi-même de m’appeler Aloïs, avec la plus grande sincérité du monde. Vous êtes toutes excusée de l’aigreur ou de la violence que vous pensez avoir mis dans votre lettre : je la comprends tout à fait. Je ne vous répondrai par point par point, et il faudra m’excusez si mon mot vous paraît bien court après tout l’encre et les larmes que vous avez versées pour moi ; je ne sais trop quoi vous dire, si ce n’est qu’il m’est impossible de ne pas vous répondre et vous laissez dans l’attente comme l’a fait ce cher Dyname.


Je ne vous trouve pas pathétique : la douleur vous accable car vous venez de perdre un être cher, malgré la distance qui s’est créée entre vous. Le choc de la nouvelle, le sentiment de ces années perdue, de cette famille volée… Je ne peux décemment pas vous en vouloir pour tout ça, et si cela vous fait du bien de vous décharger un peu sur moi, alors au moins ma lettre aura-t-elle servie. Peut-être aurait-il été préférable que je ne vous réponde pas, pour ne pas réveiller une fois de plus votre douleur, mais j’en suis incapable et voyez m’en sincèrement désolé. Car je le suis : et je m’en veux réellement de vous avoir, en quelque sorte, volé ce frère duquel vous avez été bien injustement et cruellement séparé.


Comme vous le dites si bien, pour vous je ne suis personne. Et pourtant, vous dites me haïr, vous dites m’aimez, vous dites vouloir de moi que je remplisse ce rôle dont Dyname a été déchu : je vous répond donc, apprenons à nous connaître, si vous le désirez. Je ne cesserais de vous répondre, car je sais ce qu’est l’absence ou l’indifférence, et si l’un de nous deux doit mettre fin à cette correspondance, je vous en laisse ce choix. Je me permettrais simplement d’essayer d’adoucir un peu votre jugement à propos de votre frère : il vous aimait. Je pense qu’il n’a jamais eu le courage de vous envoyer ces lettres que je vous ai fait parvenir, et que je n’ai jamais lu (le contenu m’aurait, autrement, certainement fait rougir, comme votre lettre l’a fait). Si le fardeau de ses préférences et choix de vie était aussi lourd que le mien, peut-être souffrait-il lui-même de ne pas réussir à vous dire quoi que ce soit.


Mais je ne puis réellement juger ses actions, ou les vôtres : nous sommes restés de bons et proches amis, et ce n’est jamais allé plus loin. J’ai aimé tendrement vôtre frère, et je pense pouvoir vous aimer tendrement vous aussi, en tout bien tout honneur, si c’est ce que vous désirez. Laissons donc nos plumes apprendre à nous connaître et, si je le peux, je serais l’épaule et le réconfort dont vous avez besoin.


En espérant avoir de vos nouvelles,
Aloïs



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Ven 13 Oct - 15:25


     Aloïs Martell

PLEASE ACCEPT MY HEARTFELT CONDOLENCES
AT THIS MOST DIFFICULT HOUR.


   

Aloïs,

Les vagues viennent caresser les rochers, au moment où je vous écris. Leur eau porte la tranquille quiétude des matins qui, immuables, continuent de succéder aux nuits. Inscrite dans une trajectoire éternelles, elles dessinent un mouvement continue. Inexplicable. Comme un énième secret, scellé sur les lèvres du Créateur. Un présent n'étant fait, moins pour le sens, que la beauté de la contemplation. Leur vas et viens semble ne vouloir prendre sa source que dans l'origine de ce monde qui nous a été offert. Savez-vous, ce qui provoque ainsi la régularité de leur mouvement ? Peut-être avez-vous lu par le passé, des écrits scientifiques s'étant penchés sur le sujet ? Il n'y a là ni magie, ni Immatérielle, rien qui ne soit appréhendée par le templier et la mage que nous sommes. Seulement le secret impénétrable, d'un mouvement fait pour se perpétuer dans l'éternité. La mer est sans route. La mer est sans explication. C'est peut-être là, la source véritable de sa beauté.

Les vents marins soufflent avec force en Gwyren. Et pourtant la fraîcheur qui règne sur les remparts est plus chaleureuse que le cœur des hommes. Comme si ces terres souhaitaient, par leur souffle, vous embrasser dans l'immensité de leurs bras aériens. J'aurais aimé vous décrire plus en détails la beauté de ces lieux. L'apaisement qui semblent habiter chacune des pierres dressées sur ces falaises. Mais à la vérité cette lettre ne s'y prête pas. Elle ne s'y est jamais prêté. Ces mots ne sont finalement qu'une façon de repousser un peu plus ce moment où il me faudrait choisir de vous répondre véritablement...

"On ne pardonne pas pour que l'autre soit changé. Ce serait un calcul qui n'a rien à voir avec la gratuité d'amour de la Chantrie. On pardonne à cause d'Andrasté. Pardonner, c'est aller jusqu'à renoncer à savoir ce que l'autre fera de ce pardon." C'est en vous lisant que j'ai pour la première fois compris le sens, de ce sermon venu de l'enfance.

Aloïs, je n'aurais osé attendre de vous ni lettre ni bienveillance. Après l'injustice de mes mots, votre silence aurait été un aussi juste retour, que l'expression d'une violence similaire à celle que je vous y ai faite subir. Je devine dans vos paroles, une retenu et bonté qui vous honore.  N'ayez pourtant peur de mettre en mots ce qui est. La vérité n'est blessante que dans la justesse avec laquelle elle pointe nos défaillance. Mais elle est aussi ce qui nous permet de grandir. Le comportement blâmable qui fut le mien, ne pourrait se justifier par la seule perte d'un frère. Si elle peut l'expliquer, elle n'excuse pourtant l'immaturité avec laquelle je vous ai répondu. La véhémence de mes écrits. Leur sottise et impertinence. Ce n'était que l'expression de l'orgueil enfantine, d'une femme qui n'aurait voulu n'être que le centre de son entourage.

Aloïs, ne vous excusez pas d'avoir aimé un frère qui m'était cher. Ne vous excusez d'avoir reçu en retour de lui, une affection que je devine sincère. Je ne puis vous le reprocher. La tristesse de telle parole, la culpabilité qui semble poindre entre vos lignes, est un fardeau que vous ne méritez Pardonnez l'écriture de ces reproches infantiles, dont la présence n'était dû qu'à la facilité avec laquelle il vous blesserez. La sœur de Dyname n'est pas le corbeau pure, des récits d'autrefois, mais cet oiseau de mauvais augure, qui souffrant de peines de cœur, ne frappe que là où elle sait blesser.

Aloïs, je ne puis exiger de vous, que vous teniez ce rôle qui devait échoir à Dyname. On ne remplace pas les morts. On les pleure. On les enterre. Mais on ne peut prendre leur place sans souffrance. Ce fardeau ne devrait échoir à aucun. La facilité avec laquelle j'ai attendu de vous, pareille hérésie, est horrifique. Je me fait honte. Vous n'êtes et ne serez jamais Dyname. C'est là quelque chose qu'il me faudra accepter, si cette correspondance perdure. Sentez-vous libre d'y mettre fin, si ces lettres devait vous peser. Ce droit est autant votre que miens.

Si je comprends, la bienveillance avec laquelle vous me décrivez cet étranger que j'ai aimé comme un frère, je ne puis cependant lui pardonner ses manquements, avec la même abnégation que vous avez eu à mon égard. Ne me demander pas d'oublier aussi simplement quinze années de souffrances. Je ne puis en nier leur existence. Effacer ce sentiment profond de trahison qui me hante, sur le simple peut-être d'une douleur qui lui était propre. Pardonnez moi, d'être aussi faible.

Je vous ai parlé des paysages maritimes de Gwyren.
Peut-être pourriez-vous me parler d'un lieu qui vous est cher, dans votre prochaine lettre ?

Que le Créateur vous préserve
Branwen

   
AVENGEDINCHAINS
   
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Mer 18 Oct - 14:08

Branwen
&
Aloïs
à Branwen Cadell



Branwen,


Votre lettre m’apporte un réconfort et un soulagement que vous pouvez difficilement imaginer. La description que vous m’avez donné des paysages maritimes de Gwyren est une évasion. Je n’ai pas eu la chance de pouvoir visiter cette région, n’ayant jusqu’à présent jamais quitté Orlaïs et passant mon temps entre Val Royeaux, l’hydromellerie et Lydes ou, respectivement, mon devoir, mon sang et mon cœur. Savoir que vous n’avez pas coupé court à cette correspondance est une véritable joie, vous me permettez de m’éloigner un peu de mon quotidien et du cercle restreint de mes connaissances, celles qui sont dignes de confiance. Je ne me plaints pas de cela, au contraire : tous me sont chers, mais je comprends la joie qu’un de mes amis ressent pour sa correspondance avec une inconnue, qu’il a appris à connaître. La teneur de notre relation ne sera jamais comme celle que j’entrevois entre lui et la dame en question, mais le principe est le même : nous ne nous connaissons pas encore, simplement à travers les souvenirs que nous a laissés Dyname, mais nous pouvons apprendre à nous connaître et, je l’espère, nous le ferons. D'ailleurs, peut-être connaissez-vous cet ami dont je vous ai parlé :
lui-même appréciait Dyname.


Ce n’est pas par politesse que je ne vous blâme pas, Branwen, mais parce que je n’en ressens pas le besoin. Je n’ai jamais perdu de frère, et je ne peux connaître votre douleur : pourtant, j’ai failli perdre un « frère » avec lequel je ne possède aucun lien de sang, et la terreur et la peine dans lesquelles cette nouvelle m’a mise me donne à penser que, dans ce genre de moment, nous perdons un peu de notre lucidité. Que vous vous en rendiez compte à présent est, je pense, le principal : peut-être que votre peine n’excuse pas votre véhémence, mais cette lettre vous pardonne tout, si tant est qu’il y ait quelque chose à pardonner. N’ayez donc crainte que tout le fiel de votre précédente lettre est oublié, et qu’il ne saurait nous porter préjudice. Ce qu’il m’a donné à avoir, c’est une femme forte, franche, mais également une sœur brisée, peinée et en colère par un trop long silence qui ne saura plus jamais être brisé. Je ne vous blâmerai jamais pour cela, et ne regretterai donc jamais l’affection De Dyname. Peut-être, un jour, lorsque la douleur se sera quelque peu apaisée, nous pourrons discuter de tout cela – autour d’un bon feu, même, s’il nous est un jour donné la permission de nous rencontrer.


Il a été bien idiot et téméraire de ma part également de me proposer comme substitue de frère : je ne souhaitais qu’apaiser votre souffrance mais lorsque j’y repense, ce n’est pas faire honneur à Dyname, et j’en ai honte. Pardonnez-moi donc cela, cet égarement que nous avons pu avoir, vous et moi, à propos d’une relation qui nous manque à tous les deux. Vous avez entièrement raison. Je ne peux oublier ou renier l’affection que j’ai porté à votre frère, comme vous ne pouvez oublier la souffrance de ces quinze années de silence ; c’est tout à fait normal. Repartons donc sur de bonnes bases qui ne pourront que croitre, saines et solides. Je ne désire pas mettre fin à cette correspondance, car même si elle est encore jeune, je sens qu’elle m’est déjà chère : mais libérons-nous des liens que nous nous sommes mutuellement imposés, et laissons grandir cette affection qui, je l’espère, nous sera heureuse.


Je terminerai cette lettre sur un lieu certainement bien moins exotique que Gwyren, mais il me tient à cœur et m’est cher car c’est là que je m’y sens le mieux – et c’est d’ailleurs d’ici que je vous écris. Il s’agit de Lydes, et peut-être ne suis-je pas totalement objectif car la simple présence d’une personne immensément chère à mon cœur suffirait à embellir n’importe quel endroit. La forêt qui semble ceinturer le château où je me trouve est immense, magnifique. Un océan de verdure qui ondoie sous la brise, de manière bien moins régulière que l’eau venant lécher le rivage par chez vous. Leur bruissement, accompagné du doux chant des oiseaux, est un régal pour les oreilles, une véritable sensation de plénitude et de bien-être, parfois accompagnée par le martellement des sabots des chevaux sur les pavés de la cour. Il m’est donné d’observer tout cela d’une fenêtre à l’étage, immense et lumineuse. Tout est grand dans la demeure de la famille de Lydes : cela est imposant, parfois même un peu intimidant, au début, mais l’on s’y fait vite, et cela devient quelque peu rassurant, à la longue. La chambre est spacieuse, clair et agréable, avec son bureau sur lequel trône plume, lettres et papiers, son aménagement coquet et sa décoration somptueuse, sans être trop chargée.


A l’heure où je vous écris, la nuit est tombée depuis un moment. Je ne suis pas aussi douée que vous pour décrire avec une sincérité touchante, un réalisme transportant et une poésie enivrante. La flamme de ma bougie danse contre le mur et la feuille, et vous me pardonnerez mon écriture peut-être un peu hésitante. Les draps sont si doux que leur caresse est un véritable plaisir, on voudrait ne jamais les quitter : mais la présence de mon amant endormi contre moi dépasse de loin tous les plaisirs que peuvent me procurer ce lieu, auquel je ne rends pas hommage. Quel ennuie de ne certainement pas réussir à vous faire rêver comme vous m’avez fait rêver avec Gwyren.


Ah, mais je me dois d’écourter cette lettre ! Qu’aurais-je donc à raconter si je révèle tout maintenant ? Je vous taquine, et je serai volontiers resté éveillé toute la nuit pour coucher toutes mes pensées sur ce papier, mais ce serait risquer de réveiller mon Soleil bien-aimé et ne pas profiter de ses bras et de sa présence tant que j’ai la possibilité d’être auprès de lui, et non pas au Cercle. Portez-vous bien, surtout, et faites attention à vous !



Dans l’attente de votre réponse, avec une certaine impatience,
Aloïs



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Mer 17 Jan - 23:46

A la place d'une lettre de relance, emprunte d'inquiétude, Branwen trouve dans l'enveloppe une déclaration destinée à une tout autre personne et qu'Aloïs n'assumerait, en temps normal, qu'à peine.


Branwen
&
Aloïs
à Ariel de Lydes



Ariel,


Mes lèvres brûlent de ne pouvoir toucher ta peau. Excuse cette lettre empressée, écrite à la simple lueur d’une unique bougie au cœur d’une nuit agitée – mais ton manque se fait trop pressant, ce soir. Mon esprit ne parvient pas à te chasser pour trouver le sommeil, le repos n’est pas pour moi aujourd’hui. Pas que je parvienne habituellement à t’effacer de mes pensées : c’est impossible. Mais c’est quelque chose de différent, et je peux profiter de ma solitude nocturne pour coucher sans trop de honte cette myriade de sensations sur le papier.


Dans tes mains, se cache le secret de ma frustration. Quand celles-ci me prennent, mon âme défaille, mon corps crie ton nom ; j’ai connu grâce à toi le plaisir de la brûlure, et je désire tellement mon Soleil que j’en souffre presque.


Je voudrais tellement sentir tes paumes se glisser sous les tissus inutiles pour les dérober rapidement à notre vue et n’être plus que nous – sentir ta bouche sur la mienne, dans mon cou, sur mon torse, mon ventre, et plus bas, oh plus bas !... La clé de nombreux plaisirs jusqu’alors insoupçonnés, que tu manipules avec tant de doigtés que tu parviens sans peine à ouvrir les portes du paradis pour nous. Et tu n’as plus qu’à t’y engouffrer jusqu’à ce que nous en restions sans voix. Comme j’aimerai que tu sois là, maintenant, entre mes bras, pour que mon corps cesse de se tendre vers toi – pourtant si loin.


Mes désirs sont bien simples et pourtant si difficiles à contenter lorsque je suis au Cercle ; je te veux, Ariel, toi et seulement toi. Dans ta chambre, dans la bibliothèque, dans la salle de bain : n’importe où, tant que mon Soleil est là, m’éblouissant dans sa plus simple beauté. Qu’il est cruel de prendre des bains qui n’ont ni ta chaleur, ni ton odeur, ni ton goût ; même les baignoires les plus étroites me semblent beaucoup trop larges et glaciales lorsque tu n’es pas là pour jouer au bateau ivre.


Mon esprit s’égare sur chaque parcelle de ton corps, imagine quel morceau de tissus doux et léger je pourrais glisser autour de tes poignets, avec lequel couvrir nos yeux : j’en ramènerai la prochaine fois, si cela te dit. J’ai déjà hâte de te retrouver, pour mille raisons entre celles-ci, pour laisser mes lèvres et ma langue goûter à chacun de tes muscles, et y goûter encore. Te montrer à quel point je suis capable d’être bon escrimeur – du moins, je l’espère ! – et entendre ta voix s’écorcher sur mon nom, avant de s’abîmer en tendres murmures lorsque nous échouerons aux creux des bras l’un de l’autre pour terminer une courte nuit en débordant largement sur la matinée.


Oh, Ariel – Ariel ! Ton nom ne quitte pas mes lèvres, chuchotement exquis, frémissement de tout mon corps, frisson sur toute ma peau – Ariel, murmure suave – Ariel, grondement rauque – Ariel, cri de joie – Ariel, enfin, murmure tendre, énamouré, doux, gracieux, mille fois répétés : imagine ma voix, imagine mes lèvres juste dire pour toi : Ariel.



Mon amour pour toi est parfois si fort, si dur ! Oh, comme je t’aime, comme tu me manques !

Ton Aloïs, tout dévoué, dont l’esprit est tout tendu vers toi et dont chacune des pensées t’es dédiées.



CODAGE PAR AMIANTE
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