Prince & Princesse

Prince & Princesse.

Allongée dans son lit elle ne cesse de tourner pour essayer de trouver une position pour dormir. Malheureusement peut importe sa position elle entendait toujours les bruits venant d’une pièce pas si éloignée de sa chambre, la chambre de son père. Elle finit par s’asseoir sur son lit, se demandant ce qu’elle pouvait bien faire pour faire cesser ce bruit. Une fois sa décision prise elle sortit de sa chambre pour se rendre devant celle de son père, inspirant un coup elle ouvrit la porte et entra dans la pièce.

Comme elle le pensait son père était bien avec une femme, bon il était difficile de se tromper vu les gémissements qu’elle avait entendus un peu plus tôt. S’approchant du lit de son paternel elle ramassa sa chemise sur le sol et lui lança dessus. S’il n’était pas au courant de sa présence maintenant il n’y avait plus aucun doute.

-T’a pas bientôt fini ? T’a dû réveiller tous les gens se trouvant sous ce toit !

Jetant un regard plein de dégoût à l’intruse, elle la pointa du doigt.

-T’es allé la chercher où celle là ? Elle gémit comme une chienne, tous les cabots des environs vont débarquer pour la prendre !

Attrapant d’autres vêtements qui trainaient sur le sol, elle les lâcha sur le lit.

-Va te la faire ailleurs ou fout la à la porte mais y’en a qui essayent de dormir.

Elle resta devant le lit de son père, les bras croisaient, légèrement en colère contre son paternel, dégouter par celle se trouvant dans le lit et qui se permettait de toucher son père. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait son père dans cette situation mais ce n’était pas pour autant qu’elle appréciait cela…Bien au contraire, elle détestait le voir ainsi.

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Lueurs assombries par la lune se cachant derrière les volets, derrière les rideaux diaphanes ne laissant passer que peu de lumière. Il n’est pas seul dans sa chambre, dans sa couche. Ils sont deux, deux figures entrelacées depuis bien plus d’une heure. Il pose son regard embué sur sa peau scintillante, humide, d’où se reflète la lueur des bougies tout autour. La cire commence à prendre, à fondre, à devenir de moins en moins élevée, contrairement à sa masculinité qui se dresse toujours dans le noir dans la nuit.

Et elle gémit, fort, longuement, laissant parfois sa voix se couper de râle, de mot murmuré dont il ne comprend pas les sens. Sa voix se percute contre la pierre de sa chambre à coucher, mais n’y reste pas moins enfermée. Beaucoup trop aiguë pour la nécessitée, l’elfe se laisser aller à coeur joie sur les reins de son amant qui l’admire d’en dessous. Il ose à peine la toucher, ne souhaitant pas altérer la danse qu’elle a entrepris de faire sur lui, et beaucoup trop déconcentrer par le battement de sa poitrine pour l’interrompre de ses caresses masculines.

Il ne sait rien d’elle, sinon qu’elle postulait pour travailler en boutique. Il a dû décliner son offre, malheureusement, sa fille occupant déjà majoritairement la plage horaire, mais il l’a quand même invitée pour un verre, jusqu’à l’inviter entre ses draps. La beauté de l’elfe l’avait complètement subjugué, ses cheveux dorés flottant doucement sur ses épaules dénudées l’hypnotisaient à un tel point qu’il en oubliait presque son plaisir, la raison de sa présence, et il espérait bien la revoir après cet épisode chaleureux.

En fait, il était tellement profondément ancré dans ses mouvements continuels qu’il remarqua à la dernière minute le visage de sa fille derrière l’épaule de son amante. À peine eut-il le temps de réagir qu’il se retrouva le visage couvert, la verge à nue, dans le froid, et les reins dégagés. L’elfe outrée n’en demanda pas plus avant de se casser en bonne et dû forme, tandis qu’il s’évertuait à couvrir sa pauvre virilité suintante. «EVA, MERDE!»

Mais quelle réplique remarquable, bravo le pater. Piteux, il regarde la magnifique elfe passer la porte de sa chambre, lançant un ultime « On se reverra?» qui se tait immédiatement lorsqu’il croise le regard d’Eva. Grognant, il s’asseoit sur le bord du lit, cul nu, à la recherche de son pantalon, les vêtements de l’elfe ne lui étant d’aucune utilité pour se r’habiller. «T’es contente maintenant?..J’avais pas terminé.» Légèrement boudeur, il lève son regard bleuté vers la jeune femme, n’étant aucunement importuné par son manque de vêtements. Ce n’était pas la première, ni la dernière fois, malheureusement.

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Evalyn suivi du regard l’elfe qui quitta la chambre de son père sans dire un mot, mais c’était visible qu’elle n’avait pas appréciée l’intervention. La jeune fille afficha un petit sourire en coin, au moins l’intruse n’était plus là, il ne restait que son père…Son crétin de père qui osait demander s’il allait se revoir…Le regard de sa fille lui fit comprendre que ce n’était pas vraiment le genre de choses qu’il fallait dire. Son paternel s’assit au bord du lit, le visage boudeur et toujours entièrement nu, cela aurait dû choquer la jeune femme…Problème ce n’était pas du tout la première fois et surement pas la dernière. Puis cet imbécile se permit de faire un reproche à sa fille comme si c’était elle qui était en tort !

Décroisant les bras, elle s’approcha de son père puis le gifla. Il allait être surpris et n’allait pas aimer cela mais sur le coup Evalyn ne trouva rien de mieux. Son père était trop ivre apparemment pour se rendre compte de ce qu’il faisait…Oui il avait le droit, c’était un homme adulte et il aurait eu tort de s’en priver, mais voilà ce soir la jeune femme ne voulait pas voir son père ainsi.

-Oui je suis contente !

Sans attendre une quelconque réaction, elle tourna le dos à son paternel et quitta à son tour la pièce, non sans oublier de claquer violemment la porte derrière elle. La jeune femme avait dû réveiller tout le monde, tant pis, elle verrait bien demain matin, elle retourna donc dans sa chambre. Retournant sous les couvertures et enfouissant son visage dans son oreiller, elle s’en voulait un peu pour la gifle mais n’avait pas pu se retenir…Son père allait la détester surement et ça, ça lui faisait mal.

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Il ne voit rien venir, toujours emmerdé que l’elfe ait quitté son giron chaleureux. Il ne sait pas si elle lui pardonnera un jour, surtout qu’il ne se souvient même pas de son prénom. Si ça se trouve, elle ne restera même pas au manoir et à son réveille elle sera rendu le plus loin possible de cette famille. Sa famille. Légèrement déçu, il ne réagit pas immédiatement lorsque la main de sa princesse s’écrase sur sa joue. Innocent, il la regarde déguerpir tout comme l’elfe la fait quelques minutes plus tôt, le regard hagard et la joue en feu. Elle avait de la force cette petite.

Alistair reste quelques minutes sur son lit, ayant complètement oublié ce qu’il était en train de faire. L’alcool n’aidant pas, il se sent quand même légèrement étourdi et ce même si il a toujours le cul posé sur son lit. Il s’en veut, pas d’avoir coucher avec une femme, mais de l’avoir réveillée. Il lui arrivait souvent de ne pas faire attention, de ne pas y penser. Il savait qu’il n’était pas seul, mais c’était la première fois qu’elle réagissait aussi vivement. Décidé, il finit par se lever de son lit, titube jusqu’à la porte restée entrouverte après son claquement violent, puis s’élance dans le couloir, flambant nu.

Le courant d’air sur ses organes l’arrête immédiatement. Il avait complètement oublié ce détail. Empressé, il retourne dans sa chambre, trébuche sur ses bottes, gueule un peu, puis attrape le drap sur son lit pour s’en faire une sorte de cape au moins pour se couvrir. Puis son idée première refait surface ; il doit rejoindre Eva, la rassurer, et surtout, s’excuser de trouver des partenaires aussi bruyantes, bien qu’il se doute que ce ne soit pas l’essence même du problème.

Sa chambre proche de la sienne, il toque doucement à la porte. Évidemment, pas de réponse, il s’y attendait. Il pousse doucement le lourd bois de la porte, grinçant sur ses gonds, et voit sa magnifique princesse camouflée sous les couvertures. «Eva...Ma chérie...»

Ignorant si elle souhaite le gifler à nouveau, il rompt le périmètre de sécurité qu’il s’était fixé et vient s’asseoir près d’elle. Au pire il accusera de nouveaux coups, il en avait rien à foutre, si ça pouvait la rendre de meilleure humeur. «Parle-moi...» Il soulève doucement la couette épaisse qui recouvre le visage de sa perle, pour au moins tenter d’apercevoir ses traits et qu’elle aperçoive son visage inquiet. Bon, son visage était semi inquiet, semi alcoolisé, le regard légèrement perdu, voguant entre son visage et ses cheveux brillants sous la lueur des bougies.

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Cachée sous ses couvertures, elle entendit quelqu’un toquait à sa porte, sans aucun doute elle sait qu’il s’agit de son père. Elle ne répond rien, elle ne veut pas le voir, elle ne dit rien et pourtant cela n’empêche pas son père d’ouvrir la porte. Elle le sait car elle a entendu la porte grincer légèrement, elle ne bouge pas, pas même quand elle sentit le poids de son paternel sur le matelas.

Evalyn sentit qu’on retira doucement la couverture la recouvrant, en entendant la voix de son père elle ne bougea pas. Elle préféra se contenter de lui tourner le dos.

-J’ai pas envie de te parler. Pas ce soir.

La jeune femme se doutait qu’il ne lâcherait peut-être pas l’affaire aussi facilement, elle tourna donc légèrement son visage pour le regarder.

-T’es qu’un crétin, tu…Non c’est carrément inutile discuter avec toi ce soir. T’a pas la bonne tête pour ça. Alors laisse-moi.

En mentionnant la tête de son père, elle faisait allusion au fait qu’il était ivre. Certes il savait encore ce qu’il faisait mais il ne retiendrait surement que la moitié de ce qu’il serait dit cette nuit…Il se souviendrait surtout d’une elfe, d’une bouteille et de sa gueule de bois, mais pas du reste. Elle attrapa la couverture et la tira de nouveau au-dessus de sa tête, Evalyn n’était pas contre discuter avec son père demain. Elle savait que ça le ferait plus chier qu’autre chose vu le mal de crâne qu’il aurait et justement c’était ça l’idée.

Puis d’un côté elle voulait réfléchir un peu, pourquoi elle avait autant réagi cette fois ? Ce n’était pas la première fois, elle était blasée par tout ça. Elle était en colère contre lui, y’avait pas de doute, mais pourquoi réellement ? Elle avait utilisé comme excuse le fait que l’autre femme soit bruyante, mais ce n’était pas ça, il y avait plus et elle devait y réfléchir calmement…Et la présence de son père l’enquiquinait plus qu’autre chose dans l’immédiat.

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Impuissant devant la tête de mule de sa fille, il s’allonge derrière elle et entreprend de caresser ses cheveux, comme elle s’entête toujours à lui tourner le dos pour ne pas le regarder. Il ne s’en veut pas. Enfin, pas complètement. Il s’en veut qu’elle ait entendu, qu’elle ait croisée l’elfe, pas de s’être envoyer en l’air avec cette créature divine. En fait, il détestait faire de la peine à sa princesse, du coup, dès qu’il devait faire quelque chose qui allait à l’encontre de ce qu’elle voulait, il se cachait le plus possible, ou essayait d’éviter qu’elle soit présente au manoir. La faire souffrir était la dernière chose qu’il voulait pour elle, mais il avait des besoins à prendre en compte, aussi bas fussent-ils.
‘’Alors ne dis rien.’’

Il soupire doucement lorsqu’elle le traite de crétin. Il pourrait la punir, la réprimander pour son aussi flagrant manque de respect, mais il n’a pas la foi de la faire chier encore plus. De toute façon, elle avait raison ; lorsqu’il buvait, il avait cette tendance à agir comme un imbécile de première, et comme elle était la femme de sa vie, elle était la première blessée par ses agissements.

La couverture la masque de nouveau, mais il reste là, cachant son corps avec le drap qu’il a ramené de son propre lit. Il n’a pas l’intention de quitter sa fille, et ce même si il doit dormir sur le misérable coin de lit sur lequel il a prit place. Il ronchonne quand même, mais lui n’a pas l’intention de se la fermer. ‘’T’es pas obligée de parler, mais moi je vais le faire…’’ Et ce même si il ne savait pas vraiment quoi dire. S’excuser? Ce serait lui donner raison et de devoir se tenir calme pendant un moment. Mais bon, avait-il le choix ? Elle était aussi tête dure que sa mère, voir encore plus, les deux caractères combinés de ses parents y étant sans doute pour quelque chose. ‘’Écoute. Pour me faire pardonner demain, et ce même si je risque d’avoir la pire migraine, je t’emmène et on t’achète une nouvelle robe.’’

Pas malin, d’essayer de l’acheter. Mais pouvait-il faire d’autre pour lui montrer qu’il l’aimait plus que tout? Persévérant, il repousse de nouveau la couverture ornant la tête de sa fille et se redresse pour voir son visage. Même si elle risque d’avoir de nouveau envie de lui fendre la gueule à coup de gifle - d’ailleurs il doit encore avoir la joue rosée-, il affiche un petit sourire contrit, espérant avoir adoucie sa mauvaise humeur.

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Son père ne semblait pas vouloir la laisser toute seule pour le moment, Evalyn soupira doucement, pourquoi insistait-il autant ce soir ? Il voulait lui parler, soit, elle n’était pas vraiment obligée de l’écouter…Bon c’était difficile de ne pas l’entendre, la jeune femme ferait donc avec. Il lui proposa de lui acheter une nouvelle robe le lendemain pour se faire pardonner, d’accord, elle voulait bien une nouvelle robe…Après tout elle adorait les belles robes et adorait en avoir des nouvelles, mêmes si ses préférées étaient celle faite par son oncle Alois…Mais elle ne voulait pas faire croire à son père qu’il serait aussi facile de se faire pardonner.

Son paternel enleva de nouveau la couverture la recouvrant, non mais vraiment il ne pouvait pas la laisser tranquillement sous le tissu ? Enfin, il afficha un petit sourire espérant surement calmer la jeune femme…Ce qui marcha plus ou moins, elle roula les yeux puis se redressa pour s’asseoir, croisant les bras tout en regardant son père.

-D’accord pour la robe, mais tu ne seras pas totalement pardonné pour ça… Baissant son regard, elle ne savait pas comment lui dire ce qui la dérangeait en réalité.C’est juste que…J’sais pas, j’ai juste l’impression dernièrement que t’aimes plus les femmes que tu ramènes que moi c’tout.

Elle tourna le visage, voulant cacher les larmes qu’elle sentait venir. Ce n’était pas le moment pour dire ce genre de choses, son père n’avait sûrement pas les idées assez clairs pour réfléchir de manière cohérente. Mais il avait plus ou moins insisté, elle avait l’habitude de tout lui raconter en temps normal, c’est pour cela qu’elle lâcha la raison de sa petite crise.

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Il espère apaiser son humeur, même si il n’est pas dans le meilleur état pour dire quoique ce soit d’intelligent. Il se félicite quand même d’avoir pensé lui acheter une robe, elle pourrait même en prendre plusieurs si elle le voulait, et même des escarpins, des foulards, un nouveau masque pour tenter de se glisser dans les bals Orlésiens. Tout ce qu’elle voulait, il lui offrirait. Il n’y avait rien de trop beau pour sa princesse, rien de trop cher, et il était près à tout donner juste pour la voir sourire.
-Je m’en doute. Le pardon n’est pas une route facile.
Il prend un air dramatique, beaucoup trop comique pour être sérieux. Alistair n’aimait pas être sérieux. Toutes situations graves, il devait la retourner en quelque chose de drôle, de moins triste. Il détestait voir les gens s’apitoyer, il détestait la tristesse et la douleur, surtout lorsqu’il la voyait dans le regard d’Eva. Il s’était donné comme mission de rendre les gens heureux, que ce soit les membres de sa famille, de son entourage, ou même les quelques employés qui vivaient au manoir ou autour.

Lorsqu’elle exprime la raison de sa soudaine colère, de son énervement, Alistair à l’impression de sentir son coeur se serrer dans sa poitrine. Il soupire doucement, puis passe un bras autour de ses épaules pour la rapprocher de lui oubliant par le fait même qu’il ne porte qu’un mince drap-. C’est douloureux pour lui, d’infliger cela à sa fille, mais il ne peut pas s’en empêcher. Il a des besoins à combler, et il ne peut pas nier est tombé sous le charme de la jeune elfe, sans même penser que cela pourrait perturber sa princesse.
-Oh Eva, tu le sais...Que tu es la femme de ma vie.
Il passe une main malhabile sur sa joue pour essuyer les larmes au bord de ses yeux puis pose son front contre le sien, pour la regarder, l’admirer, et la forcer à voir qu’il est sincère.
-Si tu pouvais être présente dans toute les sphères de ma vie, j’en serais heureux. Cependant, lorsqu’il s’agit de ça -et je sais que tu sais de quoi je parle-, je ne peux malheureusement pas compter sur toi, et ce même si tu es la plus magnifique, la plus parfaite des jeunes femmes de tout Thédas.

Sa main se pose sur sa nuque pour caresser quelques mèches de ses cheveux. Elle était si parfaite, si belle, qu’il pouvait presque regretter qu’elle soit sa fille. C’était une obstacle qu’il ne pourrait jamais passer. Son paternel le trouvait déjà assez excentrique, si en plus il devait tomber amoureux de sa fille, ce serait la fin des haricots. Enfin, ce serait sans doute la fin de sa carrière, de son héritage, de sa famille, et de tout ce qui va avec. Et malheureusement, entraîner Eva dans sa chute ne faisait pas partie de son plan. Il s’efforce à penser à elle, mais parfois, penser à lui devient une urgence presque douloureuse.

Prince & Princesse.

Elle lui annonce qu’il sera difficile qu’elle lui pardonne totalement et lui affiche son air pas sérieux…Comme à son habitude…Heureusement Evalyn à l’habitude, sinon elle aurait pu mal le prendre mais voilà c’est la façon d’agir de son père. Alors qu’elle avait tourné la tête pour éviter son regard, elle entendit son paternel soupirait légèrement avant de sentir son bras autour de ses épaules. La jeune femme ramena son regard vers son père, ce qui lui dit la rassura un peu, elle était la femme de sa vie…Elle était importante pour lui et pourtant elle n’arrivait pas à chasser ce sentiment de jalousie quand elle voyait d’autres femmes avec lui.

Elle ferma les yeux quand elle sentit la main de son père sur son visage, puis leurs fronts se touchent. Elle le regarde, elle l’écoute, elle comprend parfaitement ce qu’il veut lui dire. C’est tout à fait normal, elle n’est que sa fille, leur relation à toujours était très fusionnelle mais il y a certaines choses qu’elle ne peut pas faire.

Elle le sait, elle le comprend et pourtant elle a mal, elle ne veut pas. La main de son paternel sur sa nuque ne l’aide pas, ils sont proches...Comme un père et une fille doivent l’être ? Elle ne sait pas, elle n’a personne à qui comparer sa relation père-fille.

-Je sais p’pa mais je…

Elle laissa sa phrase en suspend ne sachant pas réellement quoi dire. Elle savait cependant ce qu’elle pouvait faire pour lui faire comprendre…Enfin elle-même n’était pas certaine de réellement comprendre. Evalyn posa ses mains sur le torse de son père, avant d’avancer son visage et de poses ses lèvres sur celle de son paternel. Un baiser chaste, simple mais elle savait qu’elle risquait de briser quelque chose avec ce simple geste.

S’écartant de lui, les larmes se mirent à couler toutes seules, elle n’essayait même pas de les arrêter, elle n’y arriverait pas.

-Je suis désolée papa.

Elle n’aurait pas dû et pourtant elle en avait eu envie de le faire à cet instant…Elle commença à se demander si elle était normale ou si quelque chose n’allait pas avec elle.

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Son regard se perd dans celui d’Eva. Elle ressemble atrocement à sa mère, douloureusement. C’est presque sa copie conforme. On pourrait presque croire qu’elle n’est pas de lui tellement ils sont différents, et pourtant, dans sa manière d’être, de parler parfois, il n’y a aucun doute qu’il s’agit de son propre sang. Il le sait. Il le sent. Parlant de sang, le siens commence à bouillir, comme si un coup de chaleur, une montée de pression envahissait ses sens. Il a chaud, et il a du mal à rester concentrer plus que quelques secondes. Il a encore abusé du bon vin des Cadell qu’il garde précieusement dans sa réserve personnelle, pour faire changement de l’hydromel.

Il commence à rougir, et il va pour se débarrasser du drap, lorsqu’il sent une chaleur nouvelle contre son torse, contre ses lèvres. Il n’y croit pas. Ce n’est pas possible. Il y avait déjà pensé, secrètement, honteusement, qu’une seconde ou deux, mais jamais plus, et il avait chassé cette idée aussi rapidement qu’elle l’avait effleuré. Et pourtant, là, il n’était pas l’instigateur de cette étrange pulsion, de cette pulsion contre nature, ce coup de tête immoral. Il fige, devient de marbre, puis la regarde, fronce les sourcils lorsqu’elle s’excuse, et panique lorsqu’elle commence à pleurer.
-Eva...Ne pleure pas. Je t’en pris ne pleure pas.

Encore sous le choc, le drap lui glisse des épaules lorsqu’il attrape sa princesse pour la serrer contre lui. Les pensées déferlent dans sa tête, torturé mais aussi charmé, presque soulagé qu’elle ait fait ce premier pas interdit. Il ne sait pas si il doit souhaité que ce sera l’unique, la dernière fois. Il ne sait rien. C’est un énorme secret qui vient de naître entre lui et sa fille, et il ne sait pas s'il sera capable de l’assumer, de le garder pour lui et de ne plus le mentionner. Mais pire encore, il ne savait pas s’il aurait la force de le chasser de sa mémoire, de ne plus y penser, et d’ignorer l’étrange chaleur qui lui avait parcouru le bas-ventre lorsqu’elle avait posé ses lèvres contre les siennes.
-Je ne comprend pas ce qui vient de se passer.

Le mentionner le rend déjà mal à l’aise, mais il sent qu’il n’a pas le choix de briser le silence entrecoupé par les pleures de sa femme...De sa fille. Elle est sa fille bon sang, pas une de ses employés à qui il peut manquer de respect sans problème. Il s’écarte doucement d’elle pour la regarder. Elle semble aussi confuse que lui. Il ne sait pas quoi faire pour qu’elle se sente mieux, et d’un coup, une simple pensée lui traverse l’esprit. Fiévreux, il se penche doucement vers elle pour venir cueillir ses lèvres sur les siennes. Ses intentions sont douteuses, mais il espère qu’elle s’en voudra moins si c’est lui qui initie le geste, si c’est lui qui reprend sa faute, son erreur. Erreur dont l’envie est irrépressible. Alarmé par le sentiment qui le prend, il se recule, beaucoup moins doux qu’Eva, puis la regarde, toujours aussi confus, comme un enfant découvrant qu’il est agréable d’embrasser ceux qu’il aime.

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Ce qu’elle venait de faire était mal, ce n’était pas censé arriver, une fille et son père, non c’était contre nature. Pourtant elle l’avait fait et même si maintenant elle avait honte, sur le moment au contact de son père, elle avait ressentit ce sentiment si particulier…Celui qu’on ressent en embrassant quelqu’un qu’on aime. Oui Evalyn aimait son père, comme n’importe quel enfant envers son géniteur, mais visiblement son amour avait dépassé le stade du simple amour filial.

Alors qu’elle laissait couler ses larmes de honte, son père essaya de la calmer en la prenant dans ses bras, ce n’était peut-être pas la bonne chose à faire. Il aurait dû être choqué, dégouter, il ne devait pas tenter de la rassurer, si lui ne mettait aucune limite elle n’y arriverait pas. Eva le savait très bien et c’est pour cela qu’elle n’arrivait pas à calmer ses larmes, elle n’aurait jamais dû se lever cette nuit, elle aurait dû supporter la voix de l’autre femme. Les paroles de son père ne l’étonnent pas beaucoup, il ne comprend pas ce qui vient de se passer, normal, n’importe quel père serait sûrement choqué d’avoir sa fille qui l’embrasse et vu l’alcool qu’il a bu il risquait de mettre du temps à comprendre.

Doucement il s’écarte d’elle, les larmes d’Evalyn s’étant un peu calmé, tous les deux ne savent pas quoi faire, c’est une situation difficile et étrange. Les deux se regardent, elle ne sait pas quoi dire ni quoi faire, elle a peur qu’en ouvrant la bouche elle dise une énorme connerie. Puis ce fut son tour d’être surprise par son père, voilà que lui aussi à son tour l’embrasse, pourquoi ? Eva ne sait pas pourquoi son père fait cela, il ne devrait pas…Peut-être qu’elle n’est pas aussi bizarre qu’elle pense ? Ou ils sont bizarres tous les deux ?

Son paternel fini par s’écarter d’elle, un regard étrange sur le visage, il n’est pas dégouté, il n’a pas honte…Elle ne comprend pas pourquoi. Elle ne devrait pas mais doucement elle posa sa main sur la joue de son père, elle devrait éviter les contacts avec lui, vu la situation mais elle aime ça.

-Pourquoi ?

Sans vraiment y réfléchir, elle laisse glisser sa main, suivant le cou et ensuite le torse, puis lorsqu’elle arriva au niveau du ventre elle retira vivement la main comme si elle venait de se brûler. Evy venait surtout de se rendre compte de ce qu’elle faisait, elle allait beaucoup trop loin, à cause d’elle son père devrait porter un lourd secret.

-Je…Tu devrais pas rester p’pa…Désolée.

Encore une fois elle s’excusait, espérant vraiment que son père lui pardonne. Si elle avait bu elle aurait pu dire que c’était la faute de l’alcool, mais malheureusement seul son père pouvait utiliser cette excuse…Elle faisait vraiment n’importe quoi…Elle était bizarre et vraiment idiote.

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La tête lui tourne et il ne sait plus si l’alcool fait encore effet, ou si c’est la situation qui le retourne ainsi. Il n’ose pas bouger. Il avait l’impression que si il osait se lever, le sol s’écroulerait, la situation deviendrait réelle dans le temps, s’imprimerait dans sa mémoire, et qu’elle ne serait plus l’ordre d’un questionnement malsain. Il lutte fortement, intérieurement entre ce qu’il devrait ressentir, et ce qu’il ressent. Il sait que c’est mal, et pourtant, plus il se le répète, plus l’envie devient intense, brûlante au coeur de son ventre.

Il sent son visage s’embraser là où Eva pose sa main, chaque geste devenant désormais une urgence entre l’arrêt de contact, et l’envie de plus. Il refuse, mais il reste immobile, impuissant, et pourtant, aussi fort qu’un lion.
-Pourquoi...Je...Écoute Eva c’est...C’est mal.

En prononçant ces mots, il sent ce moment gravé dans la réalité. Il soupire doucement, s’autorisant à respirer, jusqu’à sentir sa main glisser sur son cou, son torse, son ventre. Un long frisson parcourt l’homme tandis que se dresse l’inavouable. Il n’a plus aucun contrôle, et sa nudité ne lui rend pas service, le drap ne couvrant plus la moindre parcelle de sa peau. Embarrassé, il détourne le regard. Il ne peut plus la regarder, il ne peut plus s’imposer dans sa chambre, dans son lit, près d’elle. Il ne peut pas la forcer à plonger avec lui dans l’interdit, dans la honte, dans ce secret. Il souhaiterait qu’elle oublie tout ça, cette image de son paternel contre elle, cette image sexuelle qu’il dégage à son intention, pour elle, et pour personne d’autre que la femme qu’il aime plus que tout au monde. Car c’est une femme qu’il voit, dont il réalise la présence. La petite fille n’est plus depuis longtemps.

Lorsqu’elle lui annonce qu’il devrait partir, il se redresse, comme pris d’un choc électrique, nu et ridicule devant elle, surprise, mais aussi honteux.
-Je suis désolé Eva.

Il ne sait plus exactement pourquoi il s’excuse. Peut-être pour son indécence soudaine, d’avoir dépasser les bornes, et pourtant, il avait quand même cette impression qu’elle aurait plonger avec lui. Mais c’était lui l’adulte, il devait être raisonnable. Il devait absolument l’empêcher d’avoir honte, d’être triste..de souffrir à cause de lui. Il vient quand même se pencher pour attraper le drap, se couvrir, et poser un baiser sur le front de sa fille, doucement cette fois, et ce malgré la brûlante envie de la serrer contre lui.
-Je t’aime.

Puis il se redresse, essayant de cacher son regard embué et troublé.

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Même lui avoue que c’est mal, elle en était sûre, elle le savait que quelque chose n’allait pas. Et pourtant comme une parfaite idiote, Eva continue, sa main descend, ressentir la chaleur du corps de son père sous ses doigts lui est étrangement agréable. Cependant elle retire vivement sa main en voyant le corps de son paternel qui réagit, le rouge lui montant aux joues elle tourne elle aussi son visage, n’osant plus regarder son géniteur. La jeune femme est au courant de ce genre de choses, l’ayant déjà expérimenté avec d’autres jeunes hommes, mais voir son père ainsi…Elle était honteuse de l’avoir fait, mais aussi un peu fière et heureuse qu’il réagisse, elle aussi était capable de plaire à son père, les autres femmes n’avaient rien de plus qu’elle au final.

Evalyn savait qu’elle ne devrait pas ressentir ce genre de fierté, ce qu’elle venait de faire ne devait ne plus se reproduire. Elle préféra dire à son père de s’en aller, elle s’excusa, elle était responsable de tout ça et pourtant lui aussi s’excusa. Pourquoi ? Elle n’en savait rien, c’était entièrement sa faute, pas la sienne, il n’avait fait que subir sa fille. Il récupère un drap pour se couvrir de nouveau avant de l’embrasser sur le front, lui disant après une chose toute simple, une chose que tous les deux s’étaient dit de nombreuses fois dans le passé sans aucunes arrières pensés. Et pourtant cette fois-ci ce « je t’aime » sonne différemment aux oreilles de la jeune femme, elle aimerait tellement lui dire qu’elle aussi elle l’aime, elle aimerait le retenir lorsqu’il se redresse, elle voudrait l’embrasser de nouveau. Evalyn voudrait tellement plus, mais céder à ce genre de pulsion serait mauvais, si cela venait à se savoir, elle serait responsable de la destruction de la réputation de son père, de son nom, non elle ne le voulait pas. Il était tout pour elle et le nom Martell était important pour son père, elle ferait donc en sorte de ne rien briser même si elle-même n’héritera jamais de quoi que ce soit.

Elle se mord la lèvre pour retenir ses mots et ses larmes, elle baisse le visage, honteuse devant son père, elle ne veut pas voir le regard troubler de son géniteur. La jeune semi-elfe ne sait pas comment agir désormais…Comment devra elle agir devant son géniteur le lendemain ? Comment allait-elle faire pour éviter que ses oncles et tantes ne se doutent de quelque chose ? Evalyn ne savait pas du tout comment allait être sa relation avec son père ? Non, il n’y avait pas de réel relation…Elle n’était que sa fille, elle ne devrait agir que comme cela.

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prince and princess

Un poids dans l’estomac, il se couvre, soudainement pudique, avant de quitter une dernière fois du regard sa princesse. Il fixe la porte, comme si elle menaçait de se dérober sous son regard et l’emprisonner dans sa chambre. Il doit sortir de là, il se meut rapidement jusqu’à atteindre la poignée, et il a l’impression que sa légèreté s’est envolée avec les derniers relents d’alcool qu’il avait dans le sang. La nuit devait se terminer ainsi, et il ne savait pas comment il pourrait trouver le sommeil après ce rêve -ou ce cauchemar- éveillé.

Il n’ose pas se retourner pour lui parler, pour rompre ce silence pesant accompagnant sa marche vers la sortie. Il soupire doucement, puis souffle presque à voix basse ; ‘’Il ne faudra plus que cela arrive, Eva…’’ Puis, la main sur la poignée, il tire la porte et disparaît dans la noirceur du couloir. Il ne sait pas exactement ou se diriger. Il n’a certainement pas envie de rejoindre sa propre chambre. Au pire, ses employés avaient l’habitude de le retrouver nu, évanoui, endormi à cause de l’alcool. Une fois de plus ne sera pas une surprise.

Il prend ainsi la direction des réserves d’hydromel, son drap blanc flottant comme une cape dans la nuit.