CONCEAL, DON'T FEEL (EZEQUIEL)

Conceal, don’t feel.

Ses paroles ont au moins le mérite de faire réagir Itzal, comme il le pensait, intérieurement il était content…A son tour d’être blessé par de simple mot, mais peut-être qu’il était allé trop loin en mentionnant le frère d’Itzal. C’était quelque chose de privé, Eze’ n’avait pas le droit de le mentionner, en tout cas lui ne s’en donner pas le droit.

Itzal réagit plutôt vite lorsqu’il attrapa sa dague puis la gorge du plus jeune. Ezequiel ne quitta pas du regard l’autre homme, il ne fuyait pas, il assumait jusqu’au bout. Il avait eu totalement tort, Itzal avait mal vécu la mort de son frère, lui qui pensait que son ainé l’avait bien supporté…Encore une preuve qu’il ne comprenait, ni ne connaissait Itzal…Et aussi une preuve qu’il était un parfait crétin.

Le jeune Corbeau avala sa salive quand le plus vieux le lâcha enfin, il avait vraiment cru quelques instants qu’il finirait avec une dague dans le cœur. Ezequiel ne le lâche pas du regard quand il recule, remarquant le sang coulant de son dos, voir le liquide carmin lui fit mal au cœur. Il avait refusé de faire du mal avec le fouet, mais il avait fait pire avec ses paroles, il n’osait plus ouvrir la bouche de peur d’empirer la situation.

Doucement il se rapproche du plus vieux puis une fois assez près il attrape la lame dans sa main pour la retenir, peut importe s’il se blesse en se coupant.

- Franchement je ne sais pas quoi faire…Ni quoi dire…Je ne vais pas m’excuser, tu l’as cherché.Ses paroles étaient presque un murmure, personne ne pouvait les entendre et pourtant il avait peur.Je ne veux pas te faire du mal Itz’, ni le voir, pourquoi ? Aucune foutue idée…Enfin j’en suis pas certain.

Sa main libre se posa sur la nuque de l’autre corbeau, serrant légèrement son emprise pour éviter une fuite de l’autre. Puis une fois encore il posa ses lèvres sur celle du plus vieux mais cette fois-ci ça ne dura pas juste le temps d’un simple contact, il forçait peut-être un peu les choses mais il arriverait peut-être enfin à comprendre pourquoi il n’arrivait pas à agir correctement avec l’autre.
Puis il mit fin à tout, il relâcha Itzal, un sourire sur le visage il recula.

-Je…Enfin, je ne suis pas désolé, non…C’est même le contraire. Et tu sais quoi ? Rien à foutre de comprendre au final.

Enfin lui il avait plus ou moins compris qu’au final il tenait beaucoup trop à l’autre Corbeau et c’était très mauvais. Il ne pouvait pas rester ici, pas près de lui, il devait partir et faire comme si tout ça ce n’était que des conneries…Il était plutôt pour faire ça en général, il devrait pouvoir gérer cette fois encore.

-Je vais y aller…Tu as pas fini de te faire mal je crois.

Ce fut son tour d’utiliser le sarcasme pour mettre une certaine distance entre eux, il espérait juste qu’Itzal ne le connaisse pas assez bien pour voir que quelque chose n’allait pas.

Codage par Libella sur Graphiorum

Conceal, don't feel

Cette scène est surréaliste pour le mentor qui même dans ses rêves les plus ambigus, même inconsciemment, n'aurait jamais pu l'intégrer, encore en proie à un si ce n'est de multiples blocages. Une boule entortillée qui s'est un tantinet démêlée mais qui resserre d'autres liens bloqués à l'intérieur, un cycle sans fin. Et tout s'écroule à nouveau, peu importe les efforts initiés, Ezequiel l'embrasse à nouveau. Cette fois-ci, probablement à l'aide de l'alcool qui le berce encore et de la main posée sur sa nuque, le plus âgé ne s'écarte pas dans un sursaut incontrôlable mais se contente de froncer les sourcils. C'est la troisième fois, si on compte l'incident, et là l'échange est volontaire.

Itzal ne sait que répondre, que dire, lui aussi. Il se plonge dans un énième mutisme jusqu'à ce que le brun ne commence à prendre la direction de la sortie, prêt à le laisser finir sa flagellation, même si étonnement le cœur n'y est plus. Le sarcasme ne l'atteint pas mais il sent que quelque chose cloche, autant chez lui que chez son compagnon. « Ezequiel. Reste. » Sans précipitation, sans un mot de plus, il attrape les lanières dont il se débarrasse en les posant sur la table. Puis avec un rythme identique, il enfile sa tunique qui s'imbibe doucement de sang au niveau du dos, prévisible et le cadet de ses soucis pour l'heure.

Par la lucarne il est facile de deviner que la nuit est tombée à l'extérieur, ainsi, Ezequiel peut rester pour la nuit si il le souhaite ; la proposition est silencieuse mais bien là. Il ne sait plus ce qu'il fait depuis tout à l'heure après tout, alors à ce stade là, c'est déjà trop tard pour reculer. Une fois rhabillé son regard se pose à nouveau sur le plus jeune, le lorgnant intensément quelques minutes pour chercher quelque chose qu'il n'a pas réellement remarqué ces derniers jours ; la fameuse ressemblance avec son frère. Elle s'étiole, physiquement parlant, et mentalement... ce n'est plus pareil. Itzal n'arrive plus à percevoir le plus jeune ainsi, tout du moins pas entièrement. Ce qui n'est qu'une infime partie de son blocage. Le reste est lié à cette douceur, à ces baisers, à ce qu'ils impliquent et au brouillard qu'ils dissipent peu à peu en lui ; plus exactement au niveau de son cœur qui n'était plus censé battre de cette manière. Il n'était plus censé aimer. Il était censé être imperméable, pas vulnérable. Le voilà qui se retrouve comme un Corbeau peu à peu déplumé ; n'y a-il pas pire pour un assassin ayant consacré sa vie au meurtre ? Pire, n'ayant jamais rien connu d'autre, tout son être et son héritage se basant là dessus ?

Itzal chute en arrière, pris d'un vertige qui le surprend mais qui n'est pas étonnant ; son cerveau surchauffe à force de se poser des questions, il pense trop et il est alcoolisé, fatigué. Heureusement il ne tombe pas plus bas que le sol, se rattrapant juste à temps, clignant frénétiquement des yeux pendant quelques secondes ; le temps que sa vision floue se dissipe.

Conceal, don’t feel.

Il était en train de partir, de tout laisser derrière lui et surtout il comptait retourner dans une taverne et boire toute la nuit…Mais non, une voix lui dit de rester là et c’est ce qu’il fait, il s’arrête pour ensuite se retourner vers Itzal. Ils s’observent pendant longtemps, sans rien dire, aucun des deux ne sait quoi dire en réalité.

Ezequiel se sent réellement bête, avant sa première ‘trahison’ tout était étrangement plus simple. Il vivait sa vie en ne prenant rien au sérieux, enchainer les contrats et passait son temps à s’amuser. Ensuite dans la garde, il a pu vivre un peu comme il voulait, il pouvait faire et dire ce qu’il pensait sans penser aux conséquences…Et maintenant il était revenu ici, là où il ne devrait rien prendre au sérieux, mais raté, cette histoire avec Itzal…Ce quelque chose le faisait beaucoup trop cogiter, avant jamais il n’aurait osé toucher le plus vieux mais maintenant il voulait faire ce qu’il voulait et voilà où ça le menait.

Le jeune crétin n’était pas certain que ce soit une bonne idée de rester avec l’autre cette nuit, il arriverait à se contrôler, ce n’était pas le problème. Mais il n’était pas sûr que cela arrangerait la situation, la nuit allait être très longue.
Un mouvement sur le côté le sorti de ses pensées, Itzal venait de chuter, pas totalement car il avait pu se rattraper, mais visiblement il n’était pas bien.

-Oh hé Itz ! Ezequiel se rapprocha rapidement du maitre Corbeau pour l’aider comme il pouvait, il l’attrapa par le bras pour l’empêcher de retomber.Bravo, tu as perdu trop de sang…Tu as l’air malin.

Sans vraiment lui demander son avis, le plus jeune guida le plus vieux vers son couchage et l’aida à s’allonger. Ezequiel se contenta de tourner le dos puis de s’asseoir sur le sol, il ne pouvait pas faire grand-chose, l’autre avait juste besoin de repos. Le petit Corbeau allait tout simplement se contenter de rester assis, sans bouger tout en regardant le mur d’en face…C’était trop le bordel dans sa tête pour faire quoi que ce soit d’autre.

Codage par Libella sur Graphiorum

Conceal, don't feel

Sa tête tourne encore quelques instants avant qu'il ne reprenne entièrement le contrôle, et encore, son état laisse à désirer. Le réveil demain matin sera difficile, le temps de décuver, sa carcasse n'étant plus aussi fraîche et jeune que celle de Ezequiel. D'ailleurs celui-ci, resté comme demandé, l'aide plus ou moins à se rendre jusqu'à sa couche ; mais Itzal n'est pas entièrement d'accord sur ce qu'il avance. « C'est pas à cause de ça, crétin... » L'alcool, la fatigue, le cerveau en surchauffe... Le sang joue certainement, pourtant, le maître assassin ne pense pas en avoir perdu autant pour perdre l'équilibre ainsi. Maintenant allongé, le risque de chute est inexistant, à moins qu'il tente de se relever. Non, il observe plutôt son cadet dos à lui.

Quelques minutes qui semblent une éternité s'écoulent, le plus âgé luttant encore contre le sommeil alors qu'il peine à garder ses paupières ouvertes. Il n'arrive même plus à réfléchir ; automatiquement quand il essaye une douleur au crâne s'installe. C'est clair, même son corps ne souhaite plus coopérer, ses batteries sont épuisées, faute à son psychique plus que le physique. Avant de rejoindre les bras de Morphée un soupire suffisamment audible s'échappe malgré tout d'entre ses lèvres : « Merci. » Et le voilà qui sombre sans plus de cérémonie.

Quelques heures plus tard. Un cri. Itzal se réveille dans la pénombre, en sursaut ainsi qu'en sueur, le cœur battant à cent à l'heure comme si il sortait d'un mauvais rêve alors qu'il ne se remémore de rien. Seulement la panique est là, s'accroche à ses tripes, et par réflexe il inspecte le terrain à proximité sans parvenir à mettre la main sur son stylet, sans même se souvenir d'où il se trouve ni que Ezequiel se trouve à ses côtés. La surprise est donc importante lorsqu'il sent sa présence, le bougre ayant probablement été réveillé avec son agitation. Il s'échine à remettre de l'ordre dans sa tête. Au final, le Corbeau arrive à se souvenir du lieu, c'est son coin privé, mais pourquoi n'est-il pas seul ? Ce détail reste particulièrement fou, il se sent nauséeux, une sensation qui lui rappelle ses cuites de jeunesse ; il doit avoir trop bu et vu l'heure, il lui reste probablement encore un peu d'alcool dans les veines même si le plus gros est parti. Voyant que son rythme cardiaque ne se stabilise pas, l'une de ses mains se pose sur sa poitrine puis il inspire, expire fort.

Conceal, don’t feel.

Il ne comprend pas trop quand Itzal lui rétorque que ce n’est pas à cause du sang, d’accord ça pouvait être aussi l’alcool, mais il ne voyait rien d’autre. Ezequiel ne chercha pas à en savoir plus, de toute façon il était de mauvaise humeur, il se contenta donc juste d’aider l’autre à s’allonger. Puis une fois qu’il était certain que l’autre n’allait pas rouler par terre, il s’assit sur le sol, dos à l’autre. Plusieurs minutes passèrent en silence avant qu’Eze’ n’entende une parole d’Itzal, il le remerciait, le jeune crétin fut surpris, il tourna légèrement la tête et remarqua que le maitre corbeau était déjà endormi.

-De rien.

Il resta ensuite sans rien dire, observant le mur face à lui et vérifiant de temps en temps que l’autre dormait toujours. Ezequiel n’était pas vraiment à l’aise, se demandant sérieusement qu’est-ce qui s’était passé entre eux…Il avait vraiment fait de la merde. Le jeune corbeau soupira, il n’était pas fatigué pour le moment et il avait surtout envie de boire encore, pour oublier mais il ne voulait pas partir…Pas pour le moment.

Au bout d’une heure ou deux, le jeune Corbeau somnolait, toujours assit, lorsqu’un cri le fit sursauter. Eze’ se retourna et regarda surpris le maitre assassin, il ne s’attendait pas du tout à un réveil de ce genre. Voyant qu’il n’était pas très bien réveiller, le plus jeune ne dit rien, attendant qu’Itzal reprenne doucement ses esprits. Le plus jeune toussa légèrement et se leva.

-Ca va ?

Pas très sûr de lui, Eze’ alla s’asseoir à côté du maitre assassin, il n’avait pas l’air bien…Bon après sa présence n’allait peut-être améliorer tout ça non plus…En fait c’était vraiment la merde cette situation, le jeune crétin ne savait vraiment pas quoi faire.

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Spoiler:

Conceal, don't feel

C'est un faible toussotement qui ramène une fois de plus Itzal à la réalité, pas encore suffisamment maître de lui-même pour étouffer un sursaut minime mais bien présent ; qui n'aide pas son rythme cardiaque pourtant moins agité. Ezequiel est là, éveillé, s'installe à ses côtés non sans le perturber davantage. Non, ça ne va pas. Depuis que ce dernier est réapparu dans sa vie, depuis les incidents, depuis les rapprochements. Le rouquin est peut-être encore dans le déni par rapport à certaines choses mais il peut le sentir en lui : il a commencé à changer. Ce qu'il pensait être lié à toutes les années sur ses épaules n'est au final qu'une partie de la face cachée de l'iceberg.

Automatiquement il essaye de reprendre les bonnes habitudes, une distance de sécurité, sans grand succès. Le Corbeau est déplumé, il se sent nu, avec l'impression d'avoir raté un épisode si ce n'est plusieurs. « Je... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi je suis ici avec toi ? Pourquoi... » Pas le choix, Itzal se stoppe net lorsqu'il sent un haut-le-cœur ; à deux doigts de dégobiller. Heureusement ce n'est pas le cas, il déteste ça, et le plus jeune n'aurait évidemment pas apprécié recevoir le tout sur lui.

Quelques minutes lui sont nécessaires avant qu'il ne reprenne des couleurs, inspirant un bon coup. Pour l'instant Itzal parvient à ne pas aggraver ses mauvaises sensations, même si pour cela il ne bouge pas ; excepté ses prunelles fixant le vide. Ses lèvres le brûlent depuis un bon moment, pour être honnête, en ce qui les concerne. Il n'avait pas particulièrement envie d'aborder le sujet mais loin d'être dans un état habituel, après ce qui semble une terreur nocturne, doublée des conséquences de son trop plein d'alcool, elles s'ouvrent. « Ce n'est plus pareil entre nous. Je me rappelle très bien de ce que je t'ai dis, mais je n'arrive pas à faire comme si rien ne s'était passé. Je suis trop vieux pour ces conneries... Je ne ferais pas long feu si je continue ainsi parmi les Corbeaux. Toi, tu es encore jeune. » Sur la fin ses paroles sonnent comme une plainte macabre propre aux mentors âgés, aux personnes avec un pied dans la tombe. Le genre de réflexion que les cadets accueillent parfois en levant les yeux au ciel, parfois en soupirant, et Itzal ne réalise même pas qu'il est ridicule à lâcher ça. En tout cas avec du recul, il se trouverait ridicule.

Conceal, don’t feel.

Visiblement le maitre Corbeau ne se souvient pas de grand-chose, sinon il n’aurait pas posé cette question à Ezequiel. Le plus jeune ne répondit rien sur le moment, enfin il n’eut pas le vraiment le temps car en voyant la tête du plus vieux, le jeune crétin se tint près à s’écarter assez vite. Cependant il ne se passa rien, Eze’ rigola légèrement puis soupira.

-Ce qu’il s’est passé c’est que tu as beaucoup trop bu. J’ai voulu te ramener au QG mais tu as refusé et tu as voulu venir ici…Je suis désolé j’ai vu ton…euh…petit secret…C’est…Ne t’inquiète pas, personne n’en sera jamais rien, je te le promets. Puis après t’es tombé dans les vapes, l’alcool, tout ça. Ezequiel se releva pour remettre une distance entre eux.Je suis resté pour m’assurer que ça allait, maintenant j’vais pouvoir rentrer au QG je pense.

Il n’avait jamais été un excellent menteur, mais en tant qu’assassin il savait mentir quand c’était nécessaire et là c’était le cas. Il ne pouvait pas clairement tout dire, il ne pouvait pas mentionner les paroles qu’il avait dit, ni qu’il l’avait embrassé volontairement et que franchement il avait aimé cela…Non, Itzal avait l’air déjà assez mal avec sa gueule de bois, donc autant limiter les dégâts au strict nécessaire.

En entendant les paroles du maitre assassin, Eze’ eut un rire amer, oui il était jeune mais dans moins de trente ans il allait crever. La souillure allait le bouffer petit à petit et il finirait dans un sale état d’après ce qu’il avait pu comprendre.

-Je te rassure, je ne vais pas mourir vieux non plus…On est juste deux crétins c’est tout. Itzal je sais que y’a un truc qui ne va pas, mais pour être franc je ne sais pas quoi…J’sais pas trop quoi faire, mais bon je suppose qu’on ne va pas trouver une solution ce soir, t’a la gueule de bois et moi j’en suis pas loin.

Ezequiel resta planté devant Itzal, le regard fuyant, il espérait vraiment que l’autre homme avait vraiment tout oublié et qu’il n’allait pas deviner que lui ne disait pas toute la vérité. Au pire, il pouvait toujours partir en courant, Itzal n’arriverait pas à le suivre vu son état, mais bon ça restait une solution un peu lâche…Quoi que, la lâcheté ça le connaissait bien, il avait été lâche devant sa potentielle pendaison, devant des hurleurs et maintenant devant le rouquin il ne voulait pas dire la vérité. Oui en fait c’était un lâche, un traitre et un lâche…Il ne valait pas grand-chose vraiment.

Codage par Libella sur Graphiorum

Conceal, don't feel

Les paroles de son comparse semblent incomplètes et pourtant Itzal est disposé à le croire, restant en priorité bloqué sur son "petit secret". Ainsi Ezequiel est maintenant informé de sa pratique, de ses flagellations, et cela explique cette désagréable sensation dans son dos ; le sang sec collé entre sa peau ainsi que le tissu. Sa main glisse doucement pour vérifier, ce n'est pas pire que les fois précédentes, au contraire. Le maître assassin note également son abus d'alcool qu'il avait déjà deviné avec son état précaire. Toute cette angoisse ramenée, ça le bouffe un peu, alors il se libère étonnement et réalise que c'était inutile ; il ne se sent même pas mieux, sans compter que la réponse de son cadet n'aide en rien. Il ne sait pas quoi faire lui non plus. Il ne sait pas. N'est-ce pas plutôt un signe évident de déni, de conflit interne ?

C'est comme un concours de soupires, Itzal récidive, s'allongeant à nouveau quand son état nauséeux se stabilise un minimum. « T'as raison. Dors un peu, ça te fera pas de mal, et quant à moi je vais essayer de me rendormir. » Pas même une réflexion pour s'assurer que Ezequiel tiendra sa langue, au pire il abordera le sujet le lendemain, mais pour l'heure il se tourne dos à lui. L'envie de dormir est revenue et si une angoisse subsiste, il doit admettre que le savoir ici est réconfortant finalement, en un sens. La route est si longue entre les deux Corbeaux... Si dure, si crépue, si incertaine. Ce qu'ils partageaient il y a de cela plusieurs années est en train de disparaître, remplacé par de nouvelles fondations encore peu solides ; un faux pas et tout s'écroule.