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Mar 18 Juil - 18:51


How to save a life

Don't be like that, you know I hate it when you're behaving this way

    Il y a des jours où on souhaiterait pouvoir se faire tout petit. Disparaître dans un trou de souris, et y rester pendant quelques heures. Juste le temps d'encaisser le nouveau crochet du droit amicalement envoyé en pleine mâchoire par la vie. Je connaissais bien ce sentiment, pour l'avoir expérimenter plus d'une fois. Sauf que cette fois-ci, ce n'était pas moi qui avait l'air de me retrouver six pieds sous terre, mais Aguilar. Le matin même, je l'avais vu me passer devant en grognant vaguement quelque chose que je ne compris pas sur le coup, perplexe. Deux minutes à peine après, on venait m'annoncer la mort d'une des deux recrues avec lesquelles il était allé dans les Tréfonds, quelques heures plus tôt. Oh. Voilà qui expliquait tout. En ce qui concernait Fenara, l'elfette paraissait égale à elle-même, aussi ne m'en inquiétai-je pas vraiment. Je notai tout de même dans un coin de ma tête d'aller lui adresser quelques mots quand j'en trouverais le temps, parce qu'on ne sait jamais. Ca ne pouvait pas faire de mal.

Si mon envie première était d'aller auprès de mon ami de longue date pour m'assurer que tout allait bien -ou du moins pas plus mal que je ne me l'imaginais- j'avais malheureusement des obligations qui me retenaient. C'est donc avec un soupir que je me remis au travail, en essayant de faire au plus vite.

Ce n'est que lorsque vint le soir que je me trouvais finalement libre de mes mouvements. Au cours de la journée, j'avais tenté d'apercevoir Aguilar, mais... Pas moyen. Comme je le craignais, il était parti se terrer dans un coin de Fort Bastel pour y ruminer. Ce serait donc à moi de le débusquer, sans quoi il resterait muré dans la solitude et le silence.
Par acquis de conscience, j'allai vérifier sa chambre. Vide, bien sûr. C'eut été trop facile, mais eh, on pouvait toujours rêver. Je me mis donc à fouiller méticuleusement chaque recoin où je le savais susceptible de se cacher, l'un après l'autre. Après plus d'une demi-heure passée à farfouiller en tout sens, je commençais à me dire que j'allais baisser les bras, malgré le fait que cette seule idée me déplaisait horriblement... Quand je me souvins de l'ancienne armurerie. C'était une petite pièce qu'on avait vidée et changée en débarras, mais qui se trouvait relativement excentrée. Du coup, peu de personnes voulaient y entreposer quoi que ce soit. Un lieu donc la plupart du temps vide, tranquille, loin de tous. D'un pas un rien empressé, je me dépêchai de m'y rendre, cette fois-ci sûr de mon coup.

Et à raison, puisque le jeune homme s'y trouvait. En compagnie d'une bouteille d'alcool qui n'était pas loin de rendre son dernier souffle, aussi. Un profond soupir las m'échappa. Dos à la porte, je ne savais pas s'il m'avait entendu entrer. Sûrement. Mais il ne bougeait pas pour autant. Doucement, je refermai le battant de bois derrière moi, et vins m'asseoir à côté de lui. Il avait l'air... Eteint ? Je ne sais pas si ce mot était le bon. Ca m'inquiétait. Sans la moindre hésitation, je passai une main dans ses cheveux avant d'aller la poser sur son épaule, tout en le toisant d'un air soucieux, mais non moins compatissant.

- Quoique tu puisses penser, ce n'est pas de ta faute, Aguilar. Je te connais, et je sais que tu as tout fait pour essayer de ramener tout le monde en vie. Parfois, les choses tournent mal et nous n'y pouvons rien, c'est comme ça.

Tant qu'il ne s'exprimerait pas, je ne saurais pas vraiment quoi lui dire pour essayer de lui remonter le moral. Mais quand bien même il choisirait de garder le silence, je ne m'en irais pas pour autant. Lui avait la patience de m'épauler quand mon addiction passée au Lyrium refaisait surface, alors j'aurais celle de le soutenir dans ce genre de moment.
   
.SHADOW
   
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Mar 18 Juil - 22:23


HOW TO SAVE A LIFE
FEAT. LAW DUNSTAN
Il est revenu en vie des Tréfonds. Encore une fois. Ce qu'il pensait n'être qu'une mission d’apprentissage - mais chiante en soit s'est avérée être bien pus que ça. Une véritable plaie, un poids sur le cœur, la mort d'une recrue lui pesant désormais sur la conscience. Et non, ce n'est pas la première fois qu'il est témoin de la mort de l'une d'elles. Toutes ne survivent pas à l'Union. Rien que ça est plutôt difficile à digérer, mais on s'y fait. Aguilar ose désormais dire qu'il est préparé : il s'attend au pire. Il est tout autant déchirant d'assister à un tel spectacle que de pleurer la mort d'une sœur ou d'un frère officiellement devenu Garde. Mais malgré la régularité de la chose, il n'est pas accoutumé comme il devrait l'être. Comme il aimerait l'être parfois. Extérieurement il ne montre peut-être pas tant ses émotions - tout dépend des circonstances mais intérieurement, ça le ronge parfois plus qu'il ne le pense. Et là, c'est pire que tout. Il se sent responsable. C'était à lui qu’incombait la tâche de surveiller et protéger les deux recrues. La culpabilité s'est nichée en lui dès l'instant où il n'a rien pu faire pour stopper Leeroy dans sa course effrénée et surprenante vers le groupe d'engeances. Si son mabari Stein avait été là, peut-être aurait-il...

Sa tête cogne volontairement contre son poing fermé et serré. L'autre paume est quant à elle en possession d'une consolation, une bouteille détentrice d'un alcool salvateur. Tout du moins, suffisamment réconfortant le temps d'une soirée. Là, Aguilar a vraiment besoin de s'évader loin des autres Gardes, ses compagnons, et plus encore des recrues. Si bien qu'aujourd'hui, il n'a fait qu'éviter celles-ci. Surtout Fenara qui était présente à ses côtés dans les Tréfonds. Le guerrier n'avait clairement pas envie de ressasser les événements déroulés dans les tunnels, se remémorant les derniers instants de Leeroy. Encore. Alors machinalement, il porte la bouteille à sa bouche afin de siffler une gorgée. Ou deux, ou plus, aucune idée. Dire qu'il n'a même pas pu rapatrier le corps du malheureux, celui-ci ayant disparu avec la magie de l'elfe. Une nécessité sur le moment, certes.

Sa faute. Encore et encore. Sa faute. Il vide cette fois-ci une bonne partie de la bouteille qui bientôt, ne sera plus qu'un cadavre étalé sur le sol. Au moins ici, personne n'est en mesure de le voir dans cet état qui ne lui ressemble pas. Sauf qu'après dix ans passés dans la Garde, les jours qui passent sont de plus en plus difficiles. Les récents événements rapportés, la menace d'un enclin qui plane - et qui viendra, il le sent, les agitations de tous les côtés... Ses nerfs craquent un peu après cette accumulation. Personnelle aussi, autant être franc. Revoir l'un de ses amants passés piégé au cercle est déstabilisant. Se poser des questions sur son avenir, autant sur le plan émotionnel qu'avec son rôle dans la Garde. Quand il n'a pas l'alcool fêtard, il l'a décidément morose.

Aguilar sursaute soudain lorsqu'un bruit résonne derrière lui puis que très rapidement, une main glisse sur ses cheveux. Puis son épaule. Il frissonne légèrement mais ne s'inquiète pas, devinant qu'il s'agit là de Law. Qui d'autre, surtout ici ? Si il lève à peine les yeux pour le moment, ses paroles ne lui échappent pas et il lui en est reconnaissant. Encore une fois même sans l'avoir demandé, son fidèle ami s'amène pour le soulager d'un poids. Il ne rétorque pour l'instant rien mais un sourire s'amène quelques secondes sur son visage. Aguilar relève doucement la tête vers Law, le fixant. « Je sais mais c'est plus fort que moi. J'étais responsable de sa vie. J'ai l'impression de ne pas avoir fait tout ce qui était possible pour le sauver et... J'avais encore une autre vie sur les bras. » Il soupire. « Merde. » L'injure n'est pas destinée à son compagnon mais bien à lui-même, un faible élan de colère avant de sombrer à nouveau avec un énième soupire. Il n'y a pas que ça. Avec tout ce qu'il a accumulé ces derniers temps. Son corps tangue légèrement du côté de son ami. Lui qui disait ne pas avoir envie de voir du monde, une chaleur réconfortante ne serait finalement pas de trop - surtout venant de Law. Mais l'alcool l'aide aussi à ce niveau là. Sa paume toujours en possession de la bouteille, il l'observe longuement. Elle est presque finie. Il est tenté. Mais. « T'en veux ? »
© FRIMELDA

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Mar 18 Juil - 23:29


How to save a life

Don't be like that, you know I hate it when you're behaving this way

     Voir un frère d'armes dans un tel état ne ferait plaisir à personne. Du moins, pas quand on a une conscience et un minimum d'empathie envers les autres. Mais pour moi, et surtout venant d'Aguilar, c'est un sentiment encore plus profond qui me prend aux tripes. J'aimerais juste qu'il cesse de s'accabler comme il le fait. Je sais, venant de moi c'est la Chantrie qui se fout de la charité, mais franchement, je tenais beaucoup trop à lui pour le voir se flageller lui-même comme ça. Quel intérêt ? Aussi regrettable soit la disparition de cette recrue, tous les remords et tout l'alcool du monde ne pourraient pas le ramener. Pas même le plus puissant des mages ne le pourrait. Enfin, hormis sous la forme d'une marionnette cadavérique, mais ça... Eww, non merci.

Quand il prit la parole, je l'écoutai sans sourciller ni l'interrompre, ni même sans le quitter des yeux, alors que lui-même avait enfin décroché son regard du sol pour le croiser avec le mien. Il se sentait coupable, et c'était parfaitement naturel, je ne pouvais pas le nier. Honnêtement, c'est s'il n'avait pas ressenti la moindre culpabilité que j'aurais commencé à sérieusement paniquer. Mais au fond, dans l'état actuel des choses, il n'y avait rien d'anormal.
Avec un infime soupir, je réfléchissais à ce que j'allais bien pouvoir rétorquer à ça. J'avais l'impression que mes mots allaient sonner creux, et faux. Ce que je voulais éviter à tout prix. Par pur automatisme, mon pouce se mit à caresser l'épaule de mon ami, espérant lui remonter un peu le moral malgré tout. C'était peu de choses, mais le temps que je trouve des phrases qui sauraient faire mieux, c'était tout ce que j'avais.
Avant que j'ai pu mettre le doigt sur quelque chose de plus intelligent, Aguilar me proposa la bouteille qu'il tenait encore. Là, je levai les yeux au ciel, plus amusé qu'agacé ou contrarié.

- Non, et toi non plus, d'ailleurs. Ca suffit pour ce soir. Lançai-je avec un brin d'autorité dans la voix, avant de me saisir du poignet du Garde Senior d'une main, me servant de l'autre pour desserrer les doigts autour du verre, et posai ensuite la pauvre lichette qui restait un peu plus loin. Après quoi, je lui rendis son bras. Ce n'est pas ça qui te fera te sentir mieux, tu le sais très bien. Si jamais tu as envie... Je ne sais pas, de me raconter ce qu'il s'est passé, ou quoi que ce soit, je suis là.

Un temps d'arrêt, le silence. Oui, c'est tout ce que j'ai trouvé. Non, que personne ne me juge. Merci. Qu'est-ce que vous voulez dire dans ce genre de situation, aussi ? On m'accorde un certain talent d'orateur, mais pas pour ces moments-là. Enfin, je fais de mon mieux, et je suppose que c'est déjà ça... Puis, soudainement, allez savoir pourquoi, je repensais à une scène qui s'était déroulée le matin même, et qui m'avait fait rire. Une fois que je m'étais réveillé, bien sûr.

- Tu vas te moquer de moi, mais dans la matinée je me suis endormi sur un de mes rapports. L'encre n'avait pas encore séché, je me suis retrouvé avec des tâches un peu partout sur le visage. ... Je sais pas pourquoi je te raconte ça, désolé.

Non vraiment, je n'en avais aucune idée.
   
.SHADOW
   
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Mer 19 Juil - 20:43


HOW TO SAVE A LIFE
FEAT. LAW DUNSTAN
Law est très tactile. Il l'a toujours été et si au début, Aguilar avait beaucoup de mal, il s'est désormais habitué au point de l'être à son tour. Peut-être pas autant mais suffisamment pour surprendre ceux qui ne sont pas accoutumés au contact physique. Là, si la culpabilité n'est pas délogée, elle est au moins apaisée à l'aide de l'alcool. Celui-ci commence à atténuer un peu plus la douleur qu'il y a quelques minutes sans compter son ami qui finalement, est le seul qu'il accepte de garder à ses côtés ainsi aujourd'hui. Un réconfort. Pourtant, le voleur aimerait finir sa boisson. Ou au moins ne pas gâcher le peu qu'il reste. Il propose à Law et dans le cas d'un refus, s'apprête déjà à siffler le tout. Avant d'en être rapidement empêché, la bouteille lui étant ôtée des mains dans un grognement évident. Il râle, peste légèrement dans sa barbe, mais comprend. Les deux ne sont pas incompatibles. Aguilar n'est pas bête et est même le premier à savoir que l'alcool n'arrange rien aux peines. Mais bon, dans son état, il ne raisonne pas aussi bien qu'en temps normal... Une chance que Law demeure à ses côtés. C'est ce qu'on appelle un vrai ami.

Le Garde Senior reste ensuite silencieux durant un bon moment. Des doutes ressortent et se nichent dans son esprit, des questions sur l'avenir, encore. Ceci lui permet au moins de paraître moins désemparé qu'en songeant à nouveau à l'aventure dans les Tréfonds. Il s'enferme donc dans ce mutisme qui paraît sans fin. Comme si on lui avait cousu la bouche, il n'ose pas se confier plus. Son regard penché vers le sol en témoigne facilement. Une chance que Law, encore, relance le dialogue avec une anecdote pour le moins amusante. Et intérieurement, Aguilar remercie énormément son ami pour lui avoir énoncé. C'est ce qui amène un sourire sur ses lèvres - du genre qui reste imprimé quelques minutes. « Sérieusement ? J'aurais bien aimé voir ça ! T'as réussi à tout nettoyer ? » Une bouffée d'énergie. Même avec si peu, le brun se fait un film en tête qui parvient à lui arracher un faible rire. Dans son élan, la tête redressée, il observe le faciès de son interlocuteur. Glisse l'une de ses paumes le long de sa joue, rapprochant son propre visage afin de voir si il reste des traces. Et peut-être est-ce l'alcool qui lui fait faire ça, mais sa langue passe soudainement sur cette même joue.

« Merci, Law. Merci d'être là. Je te dois tout. » Les paroles qui suivent sont sincères, et cela se lit aisément dans ses yeux. Il soupire pourtant. Il faut qu'il parle, il le faut et l'alcool délie plus facilement les langues. « Tu sais en ce moment, je me pose pas mal de questions sur la suite, pour moi. Sur le plan affectif. C'est en raison d'une connaissance que j'ai revu il y a peu que j'ai repensé à ça, le fait que je n'ose pas me décider à être avec quelqu'un. Je me suis toujours imaginé, surtout à long terme, que c'était incompatible avec la tâche de Garde des Ombres. Comment tu fais, de ton côté ? » Aguilar aborde de nouveau un sujet peu plaisant, certes pas hilarant, mais qui lui permet au moins de mettre de côté le cas de Leeroy.
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Mer 19 Juil - 23:25


How to save a life

Don't be like that, you know I hate it when you're behaving this way

     A la Garde des Ombres, chacun gère sa peine comme il l'entend, et surtout comme il le peut. J'ai vu certains hommes et certaines femmes se murer dans le silence, d'autres au contraire entrer dans des accès de colère noire, ou bien encore se mettre à festoyer comme si le jour ne devait pas se lever le lendemain matin. Le tout, c'est de ne pas laisser la culpabilité nous ronger. Nous devions rester solides, et sûrs de nous. Face aux Engeances, il n'y a pas de place pour les doutes et les angoisses. Chaque Garde doit être persuadé qu'il peut confier sa vie à son frère d'armes, qu'il viendra à son secours s'il devait flancher. Enfin, c'était comme ça je concevais les choses. Ce n'était jamais que mon avis personnel, mais j'estimais qu'il collait plutôt bien à la réalité des choses.
Pourtant, je le sais, ce n'est pas facile. Chaque fois qu'une recrue meurt durant le rituel de l'Union, j'ai l'impression que c'est de ma faute. Surtout quand je suis celui qui a ordonné qu'on le ou la ramène à Fort Bastel, parfois de force. Dans ces moments-là, j'ai la détestable sensation d'être un bourreau qui envoie des innocents à l'abattoir... Comme ça aurait pu être le cas d'Aguilar.

Je le voyais me sourire, enfin, et malgré la joie que ça me procurait, je sentais un noeud me nouer l'estomac. J'aurais pu avoir sa mort sur la conscience, à lui aussi. Et je n'aurais alors jamais eu l'occasion de faire réellement sa connaissance, ni de forger l'une des plus précieuses amitiés qui m'aient été offertes. Il aurait pu s'éteindre, ce jour-là, et j'aurais perdu un autre proche, avant même de savoir qu'il allait le devenir. J'avais beau savoir que tout ça était à présent loin derrière nous, j'avoue que parfois, ça me hantait encore. Et si, parmi les victimes de l'Union, se trouvaient des compagnons dont on ignorait tout ? Des liens avortés avant même de leur avoir laissé une chance de se développer. Mais à quoi bon se torturer... Les choses étaient comme ça, c'est tout.

Le contact de la main du Garde Senior m'arracha à mes sombres pensées, ce dont je l'en remerciai intérieurement. Ruminer est l'une de mes spécialités, heureusement personne ne m'en laissait le temps, par ici. Jusque là, je ne voyais rien à redire à son contact. Au contraire, je l'appréciais à sa juste valeur. En revanche, quand il approcha son visage du mien, je commençai à m'interroger. Est-ce que j'avais quelque chose sur le visage ? Une trace d'encre, encore ? C'était possible, avec ma barbe, difficile de tout voir, et de tout nettoyer. De toute façon, ce n'était pas comme si on côtoyait des têtes couronnées, pas besoin d'être impeccables. Mais quand il passa un coup de langue sur ma joue, là, j'avoue que j'en restai sur le cul. Non, ce n'était pas un geste habituel entre nous. Ou alors, j'avais loupé un sacré chapitre. Voire carrément tout un tome. Bien que très au courant du penchant d'Aguilar pour les hommes, ce n'était pas ça qui me gênait actuellement. D'ailleurs, ça ne faisait qu'écarter un peu plus le brouillard d'incertitude quant à mes propres préférences, mais là n'était pas le sujet. Pour le moment, en tout cas. Non, ce qui me dérangeait, c'est qu'il pouvait actuellement être sous l'emprise de l'alcool, et je n'aimerais pas qu'il vienne à regretter ses actes, quand il serait de nouveau sobre.
Mais je n'eus pas vraiment le temps de faire quelque chose par rapport à ça, mon vis-à-vis reprenant la parole. C'est une oreille attentive que je lui prêtais, conscient que ce soir plus que jamais, il en avait besoin. Quand il se tut une nouvelle fois, je patientai quelques instants, pour être sûr qu'il ne voulait rien ajouter, aussi bien que pour choisir mes mots, encore.

- J'aimerais pouvoir te répondre, mais... Je n'ai jamais trouvé quelqu'un qui me donne sincèrement envie de rester avec. De me fixer. Même quand j'étais Templier. Je sais que certains de nos camarades n'y voient aucun inconvénient, tant que leur partenaire est bien au fait de leur côté assez "éphémère". Après, je te dirais de faire ce dont tu as vraiment envie. Quand on y pense, tout le monde risque de mourir demain, pas seulement nous. Un accident, une agression, la maladie... Seul le Créateur peut dire ce qui adviendra. laissai-je échapper avec un soupir. C'est avec un certain étonnement que je me surpris à ressentir un pincement au coeur, à la pensée que Aguilar puisse écouter mon conseil et s'engager avec quelqu'un. Est-ce que je craignais que notre relation privilégiée soit mise à mal ? J'étais vraiment si égoïste que ça... ? Mais, si ça peut t'aider, personnellement je me suis toujours dit que si je devais passer le reste de mes jours avec quelqu'un, ce serait sûrement avec un autre Garde. Après tout, ce sont les gens qu'on croise le plus, non ?

Un léger sourire que je voulais rassurant étira mes lèvres, tandis que je glissai une main sur la nuque du jeune homme pour venir déposer mes lèvres sur son front. Si je devais m'effacer pour qu'il ait droit un peu de bonheur avant de quitter ce monde, alors soit. Ce ne serait qu'un moindre mal.
   
.SHADOW
   
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Jeu 20 Juil - 18:45


HOW TO SAVE A LIFE
FEAT. LAW DUNSTAN
Son malaise intérieur se tasse peu à peu. Ses pensées cogitent moins sur les tristes événements qui se sont déroulés, faute de ne pouvoir revenir en arrière. Ce qui est fait est fait. Les paroles de Law n'ont pas été si vaines, au final. La boisson non plus, quoi qu'il en dise. Mais si culpabilité s'efface, elle n'est pas totalement abandonnée pour autant - plutôt mise de côté pour revenir le chatouiller quelques jours encore durant. Plus tard. Un temps nécessaire où il évitera encore très probablement la recrue Fenara. Au moins tant que le souvenir est à vif. Non pas qu'il lui en veuille, cependant, son manque d'empathie envers ses futurs frères et sœurs de la Garde est assez contrariant.

Bien vite, Aguilar s'emporte dans des gestes affectifs un peu osés. Usant comme excuse de l'anecdote contée par son ami Law, il se laisser aller au grès de ses désirs de l'instant. La main nichée sur la joue de celui-ci mais plus encore. Lorsqu'il lèche brièvement cette dernière, lui-même est un peu surpris, au fond, de son comportement. Ou plutôt la part encore sobre de son esprit l'est. C'est bien la première fois qu'il agit de la sorte avec le Garde-Commandeur et à la place d'être excessivement gêné, il entame un nouveau sujet. Des craintes qu'il sort au grand jour, se doutant que Law ne le jugera jamais pour lui en avoir touché deux mots. Au contraire. Et puis, n'est-il pas venu afin de le réconforter ? D'une manière ou d'une autre, il fallait que tout ceci sorte des lèvres du Garde qui se contient depuis trop de semaines.

Aguilar est rassuré de ce qu'il entend. Très rassuré, même, lui qui s’imaginait anormal. Il ne l'est pas, beaucoup plus de ses compagnons qu'il ne soupçonnait voient les choses de manière identique, dont Law. Sans l'interrompre, il balade ses yeux dans la pièce, accueillant les conseils de son ami dans un coin. Peut-être n'a-il pas tord. Il profite déjà bien des plaisirs charnels mais il serait bon de franchir un cap avant qu'il ne soit trop tard. Une relation plus profonde, plus réelle... Pourtant, à chaque fois qu'il y songe, il pense également à sa moitié qui serait abandonné s'il lui arrivait un accident. Ou tout simplement à cause de la souillure infiltrée depuis dix années. Il soupire également, presque en cœur avec Law avant de l'entendre reprendre.

Encore une fois, le combattant laisse faire son compagnon. Il est plus que réconfortant, vraiment. Le baiser déposé sur son front parvient même à lui arracher quelques frissons - mais encore une fois la boisson est en cause. Sûrement. Et c'est plus fort que lui, un sourire marque son faciès avec la question qu'il lui pose juste après. « Un Garde comme moi ? » Oui, bon, l'alcool n'a jamais rendu très subtil. Derrière cette note humoristique, taquine, l'imagination s'active malgré tout. Jamais il n'avait pensé à de telles choses entre lui et son ami de toujours. Enfin si, mais pas à ce point. Voilà que tout ressort de nulle-part, le mettant dans une posture... particulière. Ses neurones tortillent, chahutent du mieux qu'ils le peuvent. La main d'Aguilar attrape le col de Law afin qu'il reste proche. Les faciès sont proches et il le darde comme si il venait d'avoir une illumination. Quelques millimètres les séparent. Mais lorsque leurs lèvres se frôlent, c'est lui-même qui recule en s'excusant.

Au même instant, un bruit résonne à proximité. Une épée accrochée au mur qui chute en emportant avec elle un bouclier et qui une fois à terre, dérange d'autres armes bien rangées. De quoi faire sursauter Aguilar qui jure instinctivement. Lui qui pensait qu'ils n'étaient pas seuls... Il se racle la gorge. « Et bien... Heureusement que nous n'étions pas en dessous. C'est la pagaille maintenant. »
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Ven 21 Juil - 2:03


How to save a life

Don't be like that, you know I hate it when you're behaving this way

     Les interrogations d'Aguilar avaient le mérite de m'interloquer, moi aussi. Maintenant que j'y pensais, je n'avais jamais vraiment réfléchi à tout ça. Je me contentais de veiller au bon ordre de Fort Bastel, de mener et accompagner du mieux possible les hommes et les femmes qui vivaient là, d'aller trancher la tête de quelques Engeances et de patrouiller dans les Tréfonds, sans m'occuper plus que ça de ce genre de sujets. Pourquoi l'aurais-je fait ? Je ne ressentais pas particulièrement de vide à me retrouver seul. Même si parfois, je dois bien l'avouer, le manque d'une présence complice se faisait ressentir, entre les draps. Ca faisait un moment que je n'avais pas eu d'aventure d'une nuit, ou plutôt que je ne me l'étais pas permis. Pas le temps, que je me disais. Je devrais peut-être le prendre, un de ces jours. Quoique. Enfin, je verrai bien.

Quelque part, je pouvais comprendre les appréhensions de mon ami à s'engager sur le plan sentimental. Il n'y avait qu'à se glisser dans la peau de celui qui reste quand l'autre se trouve arraché à soi pour immédiatement savoir que ce serait loin d'être une partie de plaisir. Est-ce que je supporterais de perdre prématurément la personne que j'aime ? Non. Clairement pas. J'en aurais le coeur brisé, et peut-être n'arriverais-je pas à recoller les morceaux. Est-ce que j'en aurais seulement le temps, d'ailleurs ? Je commençais à prendre de l'âge, et même si je ne ressentais pas l'Appel pour le moment, je savais bien que ça finirait par arriver. Si je survivais jusque là. Parce qu'avec l'Enclin qui menaçait, à n'en pas douter... Oui, l'optimisme était décidément de mise, ce soir.

« Un Garde comme moi ? »

J'esquissai un sourire amusé, entraîné par celui, plus espiègle, qu'il m'adressait. Néanmoins, malgré le ton désinvolte et son air de ne pas y toucher, Aguilar venait de titiller mon imagination. Bien que ce genre d'images ne m'aient jamais traversé l'esprit, voilà que celui-ci se mettait à s'en peupler progressivement. Et honnêtement... J'aurais menti en disant que ça me déplaisait. Je les chassai d'un revers de la main, cependant.

- Eh, pourquoi pas. Tu n'es pas le pire énergumène du coin !

Sur ça, je ne mentais pas. On en voyait passer de toutes les sortes, par ici. Des illuminés, des barbares, des voyous, des assassins, des voleurs. Juger sur le passé n'était pas dans la politique de la maison, mais certains d'entre eux restaient parfois difficilement fréquentables, même après leur Union. Il est vrai qu'à ses débuts, le Garde Senior avait eu du mal à s'intégrer, et j'avais dû parfois lourdement insister pour être certain qu'il ne prenne pas la poudre d'escampette au beau milieu de la nuit, en emportant avec lui autant que possible. A voir où nous en étions aujourd'hui, je ne pouvais que m'en féliciter.
Et soudain, je sentis la poigne d'Aguilar se refermer sur le col de mon vêtement, pour m'interdire de reculer alors que c'était justement le mouvement que j'avais amorcé. En forçant, j'aurais pu me dégager facilement. Si ma raison aurait bien voulu que je m'écarte, je m'en trouvais pourtant incapable. Nos visages se rapprochaient de seconde en seconde. Nos lèvres s'effleurèrent. Un frisson me parcourut le bas du dos, et j'eus la sensation que mon coeur venait de faire un bond d'au moins trente centimètres. C'est quelque peu frustré que je vis le jeune homme s'écarter en s'excusant. Rectification, je devais vraiment être en manque. Ou peut-être pas.

Le choc de l'acier et du bois s'abattant sur le sol m'arracha presque un sursaut. Sourcils froncés, j'adressai aux épées, dagues, boucliers et autres joyeusetés un regard noir. Qu'on ne me fasse pas croire que ce n'était pas fait exprès. Mais à quoi bon s'énerver contre des objets inanimés, de toute façon. Un soupir de lassitude m'échappa, et je me levai pour commencer à ranger tout ce bazar. Bien que je m'interrogeais sur le bien fondé de la chose, étant donné que nous devions être les premiers à venir ici depuis plusieurs semaines.
Les mains occupées à une tâche simple, mes pensées se trouvèrent libres de vagabonder où bon leur semblait. Et, forcément, bon nombre de questions surgirent. Y avait-il une raison plus profonde au geste d'Aguilar que la simple envie d'un peu d'affection pour effacer la tristesse et la culpabilité ? L'alcool était-il la seule chose qui l'ait poussé à le faire ? Si c'était un autre qui s'était trouvé là, à ses côtés, aurait-il agi de la même manière ? Est-ce qu'il me faisait vraiment autant d'effet que ça ? Au fond, qu'est-ce qui m'empêchait d'aller lui voler un baiser, juste pour m'en assurer ? ... Non. Non, non. Quand bien même ce serait vrai, il était de dix ans mon cadet, de quoi aurais-je l'air ?

Pourtant, je brûlais d'avoir au moins quelques unes de ces réponses. Peut-être était-ce la fatigue qui commençait à s'installer qui me rendit moins mesuré dans mes paroles. Avec un profond soupir, je posai lourdement une hache sur ce qui devait être un vieil établi, tout en laissant échapper :

- Pourquoi ? Aguilar, est-ce que... Non. Laisse tomber. Rangeons ça. Oh, et tu ne me dois rien. Tu as largement mérité la vie que tu mènes aujourd'hui. Tu ne dois rien à personne.
   
.SHADOW
   
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Ven 21 Juil - 21:39


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FEAT. LAW DUNSTAN
Aguilar a beau ne pas être véritablement sérieux, très vite, ses pensées s'égarent pour en faire tout un film. L'imagination débordante. C'est pire encore lorsque son ami lui rétorque que oui, ce serait tout à fait possible. Sur le même ton taquin certes, mais c'est bien le genre de réponses qui amènent le Garde à douter. Derrière tant de plaisanteries, est-il raisonnable de croire que si la question s'était présentée de façon plus sincère, il aurait eu une réaction identique ? C'est désormais ce à quoi Aguilar songe, dérangé, embarrassé, intrigué. Ses gestes sont instinctivement amorcés afin de confirmer des envies profondes jusqu'à présent ignorées. Si il confirme... C'est plus fort que lui, à l'instant, d'éclaircir les choses. Mais c'est le blocage. La part encore lucide en lui l'arrête avant qu'il ne soit trop tard, par crainte d'empoisonner une amitié de longue date de manière totalement stupide. Il n'aimerait pas non plus que son ami pense qu'il est uniquement guidé par la boisson. Seulement, c'est plus facile pour lui, il se pose moins de questions. Ou presque, disons.

Et c'est le sursaut. Le gong sonné, peut-être de manière trop précipitée. Aguilar est gêné, encore une fois, mais profite du bordel installé afin de changer de sujet - même s'il aurait préféré s'excuser. A la place, il se lève et s'active également dans le rangement de la pièce désormais mise à sac. Tout est complètement sans dessus dessous. Portant à peine un regard à Law qui l'aide à tout remettre en ordre, le Garde confirmé attrape une épée puis une lancée étalée au sol. Pensif. Bien évidement. Il zieute parfois en direction de son compagnon. Lorsque celui-ci reprend la parole, il réalise alors qu'il n'aurait pas dû changer de sujet aussi promptement. Une erreur que finalement, il essaye tant bien que de mal de rattraper. Surtout avec autant de compréhension émanant de son ami. Si il y en a un qui peut le comprendre, c'est bien lui.

« Désolé je... Je voulais confirmer quelque chose, mais je n'ai pas pu. » Confesse-il, les mains prises, rapportant les armes échouées à terre au sein de ce qui les contenait jusqu'à présent. En pleine action, sa main frôle celle de Law et c'est là qu'il inspire profondément. Leurs regards se croisent. Ils se toisent à nouveau, Aguilar ne pouvant se retenir une seconde fois. Tant pis. « Désolé, encore. Je dois en avoir le cœur net. » Ce n'est pas identique à la première fois. Celle-ci, il capture les lèvres de Law en une fraction de secondes, l'une de ses mains accrochée à son épaule. Trop tard désormais pour faire machine en arrière, il en est conscient. A présent, il espère simplement que son ami... peut-il encore dire ami, ne le rejettera pas. Il ne demande rien si ce n'est une réponse à sa question. Mais à l'instant, Aguilar s'est perdu entre ses lèvres. Les yeux clos, les frissons, puis la fin. La chute. Merde. « J'ai toujours cru que tu n'étais pas intéressé. »
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Sam 22 Juil - 1:42


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     Si seulement je savais quoi faire, comment réagir, quoi dire. Mais la vérité, c'est que du haut de mes presque quarante années d'existence, je me retrouvais perdu. Avec la détestable sensation d'être redevenu cet adolescent qui se retrouvait comme un idiot devant son premier coup de coeur. Sauf qu'à l'époque il s'agissait de la fille du forgeron, et qu'elle m'avait allègrement piétiné le coeur et la fierté dans la foulée, sans aucune pitié. Ceci dit, le sentiment était le même, je ne savais fichtrement pas ce qu'il convenait de faire. Au fond, j'aurais voulu céder à mes envies. Ce serait tellement plus facile. Pourtant, il restait encore cette agaçante lubie de toujours vouloir bien faire. D'être le type bien, celui qui préfère la passivité plutôt que de risquer de froisser qui que ce soit. Car oui, j'avais peur de froisser Aguilar. Pour une raison ou une autre, même si ça me paraissait stupide et irrationnel. Et j'avais peur que notre amitié ne survive pas à cette soirée. J'en regrettais presque d'être venu. Presque. Comme si j'étais capable de l'abandonner dans un moment pareil...

Remettre de l'ordre dans la pièce avait quelque chose d'apaisant. Un peu comme si c'était dans mon esprit que je rangeais chaque chose à sa place, laissant ainsi davantage d'espace à mon esprit pour réfléchir correctement. Même si mes réflexions restaient encore chaotiques, un début d'éclaircie pouvait se deviner. Aguilar voulait confirmer quelque chose. Mais quoi ? Qu'il commençait à être trop saoul et devrait aller se coucher ? Ou bien... Autre chose. Je préférais ne rien répondre, ne trouvant de toute façon rien de particulièrement intelligent à ajouter.
Presque du même mouvement, nous déposâmes quelques armes dans le coffre, et nos mains se frôlèrent. C'était loin d'être la première fois, mais à la lumière des très récents événements, ce simple geste prenait des proportions bien plus significatives. Par réflexe, je relevai les yeux vers le visage de mon frère d'armes, sentant que son regard se trouvait déjà sur le mien. Avant même que je puisse rétorquer, il posa d'autorité ses lèvres sur les miennes. Trop surpris, je ne bougeai pas d'un cil. Je ne m'attendais pas à ce qu'il tente à nouveau une chose pareille aussi rapidement.

« J'ai toujours cru que tu n'étais pas intéressé. »

Sa voix eut sur moi le même effet que si on m'avait renversé un seau d'eau glacé sur la tête. Pas dans le sens négatif de l'expression, mais ça eut le mérite de me tirer de cette espèce de torpeur dans laquelle je me trouvais englué. Aguilar risquait de prendre mon manque de réaction pour un refus, ce que je ne voulais pas. Alors, je laissai finalement la bride lâche à mon instinct. L'un de mes bras se glissa dans le dos de mon compagnon, ma paume appuyant dans le creux de ses reins afin de l'approcher encore davantage de moi, tandis que je venais chercher un nouveau baiser. Mes lèvres s'ourlèrent d'un infime sourire contre les siennes, tandis que tout mon corps frémissait à son contact. Ciel, ce que c'était bon.
Alors que je levai mon autre main dans l'idée d'aller la poser sur sa nuque, je m'interrompis à peine mon geste amorcé en étouffant un grognement de douleur. Un rapide coup d'oeil jeté à mon poignet me confirma ce que j'avais déjà deviné. Trop accaparé par Aguilar, je n'avais pas prêté attention à la lame de l'épée bâtarde qui se trouvait tout près, et m'étais entaillé bêtement sur une bonne quinzaine de centimètres.

- Eh merde, quel idiot... J'ajoutai ensuite avec un léger rire : Pour te répondre, je ne savais pas moi-même que je pouvais l'être. Et au passage, tu pourrais sûrement trouver mieux qu'un vieil étourdi dans mon genre.

C'était dit sur le ton de la plaisanterie, mais ça traduisait une certaine angoisse. Il pourrait définitivement trouver mieux qu'un ex Templier incapable de passer une seule nuit sans être hanté par des cauchemars en tout genre, et qui même en étant optimiste et supposant qu'aucun de nous deux ne meurt prématurément, quitterait ce monde le premier, l'abandonnant derrière lui.
   
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Sam 22 Juil - 11:54


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Aguilar est sincère dans ses gestes et dans ses paroles qui suivent le surprenant échange. Il ne pensait pas que son ami était visiblement intéressé par la gente masculine - probablement en plus de la féminine, mais encore moins par lui tout court. Leur amitié était-elle destinée à finir de cette manière, sur un besoin stupide ? Une relation forgée depuis tant d'années, renforcée de maintes façons malgré les prises de becs quotidiennes. Celles-ci demeuraient en revanche plus présentes lorsque Aguilar était une jeune recrue et un peu après, ayant réussi son Union mais déchantant bien rapidement. Tous ces souvenirs sont précieusement nichés au coin de son esprit. Law a tant fait pour lui, soutenu comme un vrai frère. A moins que tout ce temps, ce n'était plus et qu'il ne le réalise que maintenant ? Il est un peu perturbé. Encore. Le baiser n'a aidé en rien si ce n'est à informer son compagnon de ce qu'il souhaitait vérifier... Et le silence installé en cet instant ne le conforte pas le moins du monde.

Aucune réponse. Aucune réaction. Aguilar commence peu à peu à regretter son geste, quand finalement Law lui rétorque enfin : à sa plus grande surprise par un second baiser, plus fort que le précédent. La main de son ami est toujours calée contre le bas de son dos et la sienne, instinctivement, se glisse sur ses hanches. Il est bien dommage que tout se stoppe un peu précipitamment à son goût. Lui qui aurait bien envie de recommencer, là toute suite, constate la faible entaille au poignet de son ami. Et un rire. Rien de tel pour lui en arracher un à son tour, trouvant la situation particulièrement bête. « Ah bah bravo... »

Même si il est un peu plus long à la détente qu'en état de sobriété, Aguilar sort de sa poche un bout de tissu qu'il garde toujours en réserve. Il attrape le poignet blessé de Law puis commence à l'enrouler autour de celui-ci pour éviter des dégâts supplémentaires. Un nouveau sourire est offert alors qu'il lève ses yeux sur le Garde-Commandeur, n'ayant pas omis ces dernières paroles. « Que dire de moi ? Un ancien voleur, criminel, assassin de surcroît... Même si c'était un accident, je n'ai pas un meilleur vécu. » Rétorque-il même si forcément, Law est informé de tout ça depuis belle lurette. Il ajoute également une plaisanterie, si content de ne pas avoir été rejeté. « C'est vrai qu'avec le spectacle que tu viens d'offrir, c'est pas beau à voir. Malgré tout, peut-être suis-je autant atteint que toi, mais je ne regrette rien. »

Il le sait. Aguilar est bien informé, également, du vécu de l'ex-Templier. Il l'a suffisamment soutenu lui aussi, à son tour, pour connaître ses souffrances. Pourtant il n'en a cure, ce serait se foutre de la gueule du monde de juger une personne uniquement là dessus et de ne pas voir au-delà. Les avis du Garde confirmé, ses convictions même, ont tellement évoluées depuis son entrée dans la Garde.
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Sam 29 Juil - 21:51


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     Je sais que la vie de Garde des Ombres n'a rien de facile. Je sais que nos existences sont condamnées à une fin prématurée ; nous ne sommes rien de plus que des morts en sursis, des vies éphémères suspendues à un fil, qui peut aisément être coupé. Alors, la plupart de nos frères et soeur d'armes cherchaient parfois quelque chose qui leur permettrait de vivre intensément, de se raccrocher aux branches autant qu'il serait nécessaire. Pour certains, c'était la recherche de l'âme soeur, le plaisir de découvrir de nouvelles contrées, la satisfaction d'écrire ou de peindre, ou même la quête des grandes variétés culinaires de Thédas, celles qui font voyager les papilles. En ce qui me concerne, c'est le sens du devoir envers la Garde qui me pousse à me lever chaque matin, et à retourner inlassablement dans les Tréfonds pour y affronter les Engeances. Et aussi de veiller à ce que le plus possible de mes camarades restent en vie autant qu'il est faisable. C'était ça, ma raison de vivre.
Pouvais-je à présent ajouter Aguilar à la liste ? Peut-être était-ce un prématuré. Après tout, nous ne venions que d'échanger un baiser, et aussi plaisant celui-ci ait pu être, j'ignorais ce qu'il signifiait exactement. Aussi bien pour mon ami -avais-je encore le droit de le définir ainsi ?- que pour moi. Le jeune homme me faisait l'effet, c'était indéniable, et je ne pouvais pas non plus nier que la saule pensée de le voir dans les bras d'un autre me tordait les entrailles de jalousie. Mais ça pouvait être une simple possessivité "amicale", produit de mon égoïsme latent. ... A qui est-ce que je voulais faire avaler ça, au juste ? Cette étrange soirée aura au moins eu le mérite de m'ouvrir les yeux sur les sentiments que je porte à Aguilar. Mais les doutes subsistaient, et j'avoue que j'avais soudainement peur de n'être rien de plus qu'une consolation, un réconfort passager aux yeux de mon frère d'armes. Quelque chose qui fait du bien sur le moment, mais qu'on ne garde pas sur le long terme. Ca me blesserait, beaucoup. Mais je n'y pourrais rien.

Avec un léger sourire, je le laissai bander la plaie minime, en songeant avec amusement que je n'en avais probablement pas besoin. Lui comme moi avions connu bien pire. Nous avions depuis longtemps perdu le compte du nombre de blessures que nous avions ramenées à Fort Bastel. Quoique, je sais quasiment certain qu'il est en tête. Ceci dit, l'attention restait touchante, et c'est sûrement pourquoi je n'avais pas protesté. Malgré ses airs de brute épaisse (que voulez-vous, le délit de faciès touche tout le monde), parfois il se révèle d'une douceur inespérée. Les apparences sont souvent trompeuses.

- C'était un accident, Aguilar. Ca aurait pu arriver à n'importe qui. On va dire que tu manques de chance, voilà tout. On ne va pas commencer un concours de "qui est le pire de nous deux", mais en tant que Templier j'ai dû tuer à plusieurs reprises, tu le sais. Parfois j'y repense, et je me demande sérieusement si tout ces gens méritaient vraiment ce sort-là. Mais c'est le passé, on n'y peut rien. A quoi bon se torturer avec ? Ce que tu as fait ou ce que tu as été, je m'en fiche. Tout comme je ne t'en veux pas de m'avoir volé quelques menues bricoles à plusieurs reprises. ajoutai-je avec un léger sourire en coin.

J'allais reprendre la parole, mais... Je fus interrompu par un véritable boulet de canon plein de poils, qui enfonça presque littéralement la porte pour se jeter sur Aguilar. De surprise, j'arquai les sourcils tout en faisant un pas en arrière. Avant d'éclater de rire. Stein, le Mabari de mon compagnon, venait de faire l'une de ses entrées remarquées. Je saisis au vol une plume, accrochée au cou de l'animal, et la portai à hauteur de mes yeux en la faisant tourner entre mes doigts, pouffant doucement.

- Tiens, Pandora doit être dans le coin. Parce que je ne crois pas que ce soit dans les habitudes de Stein de s'en prendre aux oiseaux d'ordinaire, non ? Qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour séduire une belle demoiselle, un véritable Casanova, ton chien. Et si on sortait d'ici ?

Mes doutes, mes interrogations, tout ça attendrait que Aguilar soit à nouveau sobre, et en pleine possession de ses facultés de réflexion. Pour l'instant, j'aurais apprécié qu'on aille s'installer dans un endroit plus confortable qu'une vieille réserve.
   
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Dim 30 Juil - 15:47


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Quelle soirée inattendue. Autant pour Aguilar que pour Law, finalement. Quand bien même le Garde Senior est en proie à des sentiments partagés, un peu chahutés par tout ce qui vient de se dérouler, il est réconforté. Comme si après le malheur survenu, quelque chose de bon se profilait à l'horizon. Loin de considérer son ami - ou plus comme un bonbon de consolation, Aguilar songe que la relation qu'ils entretiennent vient de franchir un cap... incertain oui, mais positif, il l'espère. C'est peut-être ce qui le pousse à agir ainsi en bandant la main de Law. Un acte anodin lors duquel il dévoile une tendresse de temps à autre dévoilée, un sourire imprimé sur ses lèvres. Son cœur auparavant serré est libéré, en proie à une chaleur apaisante qui n'en décolle pas. Elle reste là, le berce en plus des paroles du Garde-Commandeur qui l'a toujours soutenu là dessus. Il marque un point. Inutile de s'attarder sur le passé, tous deux fautifs de tords qui sont rachetés depuis leur service dans la Garde - plus ou moins. Le fait est que même s'il est peu aisé de tourner la page, il est nécessaire de le faire. Aguilar hoche la tête, le sourire renforcé, prêt à rétorquer.

Mais au même titre que Law, il est interrompu. Il ne lui faut pas longtemps avant de deviner qu'il s'agit de son fidèle compagnon canin Stein, visiblement très excité. Malgré tout, Aguilar accueille le mabari avec un léger hoquet de surprise, observant son état. « Eh ben alors mon gros... » Marmonne-il en le caressant, tandis que son ami repère la plume d'un oiseau nichée dans le cou de l'animal. Tiens donc. Même alcoolisé, le voleur n'est pas dupe, ni Law d'ailleurs. Il rigole à son tour, l'atmosphère s'étant particulièrement détendue depuis plusieurs minutes, et l'arrivée de Stein ne perturbant aucunement celle-ci. Il est amusant de voir que même son mabari est sujet aux aventures et aux histoires de cœur, en pinçant depuis un bon moment pour Pandora. « Tu as totalement raison. Décidément Stein, tu es sous le charme. » Il caresse encore le chien qui aboie positivement, confirmant ce qu'il vient d'annoncer à l'instant. Qu'il est content. Stein remue frénétiquement la queue, allant d'ailleurs faire un tour complet autour d'Aguilar, puis de Law.

Il relève la tête vers le Garde-Commandeur, retenant un bâillement importun à l'aide de sa main. « Oui, j'ai peur que si nous restons ici Stein mette encore la pagaille alors que nous venons de tout ranger. » Commence-il avec un sourire en coin à son mabari puis à son ami. Il est le premier à sortir afin de mener la danse, même s'il ne sait pas où se rendre à l'instant. Une promenade de santé dans le Fort avant d'aller se coucher est une idée, si jamais, en étant bien entouré. Une chose est certaine, c'est grâce à Law si il ne va pas passer la nuit dans cette réserve, à côté d'un cadavre de bouteille. Et pour ça, il l'en remercie encore. Il stoppe son ami dans sa marche et trouve bon de se perdre dans ses bras quelques instants, en raison d'une envie qui lui vient comme une envie de pisser. Nécessaire. « Merci, je peux toujours compter sur toi. Et je sais, je me répète. » Il en est conscient malgré son état, ce qui est déjà un bon point. Alors qu'il est bien calé, là, son attention est agrippée par Stein juste à côté. Il aboie un coup et les observe, la langue sortie, avec les yeux pétillants. Et d'un coup, Aguilar est presque sûr que si le mabari savait parler, il aurait fait une réflexion au sujet de leur rapprochement. Les chiens sentent tout, n'est-ce pas ? « Oui Stein, je sais à quoi tu penses. » Grogne-il doucement, peut-être un peu gêné. Encore un élan de tendresse en une soirée, même avec Law et même bourré, il y a de quoi. C'est aussi la fatigue, responsable par ailleurs son manque de dialogue depuis quelques minutes.

Aguilar se détache, reprenant sa marche décalée aux côtés de ses compagnons. Son rythme n'est pas si lent mais il n'est pas serein car il éprouve quelques difficultés pour avancer convenablement en ligne droite. Ses paupières commencent également à être lourdes. Quand bien même, il n'a pas envie d'aller se coucher toute suite.
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Dim 30 Juil - 22:17


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      Loin de me déranger, l'irruption de Stein au milieu de la réserve nous donnait une excellente occasion d'enfin en débarrasser le plancher. Ce n'était pas vraiment le genre d'endroits dans lesquels j'aimais m'attarder. Pas que les pièces exiguës me posent un réel problème, mais très franchement, je préfère largement le grand air. Ou des endroits plus larges, plus aérés. Avec un léger rire, je suivis le mâtin du regard, qui tourna d'abord autour des jambes de son maître avant d'en faire de même avec moi. Quand je voyais à quel point les Mabari étaient intelligents et dévoués, je me demandais parfois si je n'allais pas tenter d'en avoir un... Mais je pensais toujours à la douleur que ce serait de le perdre face aux Engeances, et je préférais m'abstenir. Rien que d'imaginer le sort qui pourrait attendre Stein au jour me rendait anxieux, alors...

Néanmoins, l'heure n'était pas à des pensées aussi déprimantes. Je me sentais même, comment dire... Heureux, serein. Apaisé. J'avais la sensation que pour la première fois depuis des années, j'allais peut-être réussir à dormir correctement. Peut-être pas pour la nuit entière, mais le souvenir de la chaleur du corps d'Aguilar contre le mien, et de l'étonnante douceur de ses lèvres suffirait éventuellement à dissiper les cauchemars pour quelques heures. Qui seraient les bienvenues, je commençais à accuser le coup, moi aussi. Je gratifiai à mon tour le molosse d'une caresse avant de suivre son maître dehors. L'air frais de ce début de nuit avait quelque chose de vraiment agréable, et surtout me redonnait un petit coup de fouet.
Alors que nous marchions tranquillement, plus ou moins droit concernant mon compagnon, celui-ci m'arrêta pour venir se nicher entre mes bras. Un sourire prit une nouvelle fois place sur mon visage, tandis que je lui rendais l'étreinte. Les yeux clos pour mieux savourer chaque seconde de cet instant, je portai une main à sa nuque pour la lui caresser du bout des doigts.

- Evidemment que tu peux toujours compter sur moi, tu radotes, vieux machin.

Même si je serais bien resté là encore un peu, dans cette position exacte, c'est finalement un aboiement qui me ramena à l'instant présent. M'écartant légèrement du Garde sans pour autant m'en décrocher, je reportai mon regard sur la bouille enchantée de Stein, ou du moins le paraissait-elle, avant de le faire glisser vers le visage d'Aguilar, souriant discrètement.

- Ah oui, et qu'est-ce qu'il pense, alors ? En fait, je pensais m'en faire une assez bonne idée tout seul, mais au vu de la gêne que je pouvais lire sur le visage de mon ami, je me demandais tout de même s'il n'avait pas songé à autre chose. Ma curiosité frappait encore.

Cependant, c'est la fatigue qui frappa mon frère d'armes pratiquement au même moment. Enfin, je ne voyais que ça pour expliquer le fait qu'il se soit emmêlé les pinceaux avec ses propres jambes. Une chance pour lui, je n'étais pas encore suffisamment éteint pour perdre mes réflexes, et je pus le rattraper in extremis, lui épargnant une douloureuse rencontre avec le sol. Avec un soupir, je le rehaussai pour mieux passer l'un de ses bras autour de mes épaules.

- Eh, t'es bien mignon mais tu n'es pas léger, mon grand. Alors aide-moi un peu, sinon je vais devoir te traîner par le pied à-même la terre. Puis je me tournai vers le Mabari pour lui donner mes instructions... Pour ne rencontrer que son absence. Ah, d'accord. Lâcheur, traître, va.
C'est donc grommelant dans ma barbe que je pris la décision de conduire Aguilar jusque dans ma chambre, afin qu'il puisse s'y reposer un peu. En tout bien tout honneur, bien évidemment, et aussi en toute logique, puisque c'était la mienne qui se trouvait la plus proche. Sans vouloir vexer mon compagnon, ce n'est vraiment pas un poids plume. Sur le trajet, personne n'y trouva rien à redire, nos compagnons d'armes étant même plutôt habitués à ce genre de situations. Des camarades passablement saouls que d'autres ramènent chez eux pour s'assurer qu'ils ne passent pas la nuit dans le caniveau, ce n'était pas exceptionnel, à Fort Bastel.

Je ne fus pas mécontent du tout de pouvoir enfin déposer le jeune homme sur le lit. Après l'avoir calé à peu près correctement pour qu'il soit assis, un oreiller dans le dos, j'allai fermer la porte et allumer quelques chandelles. Là, on y verrait déjà mieux. Mon regard s'égara sur l'allumette encore allumée, la poche droite de ma veste me sembla soudainement peser... Bon, je n'allais pas gâcher. Rapidement, j'en profitai pour embraser l'herbe à pipe qui se trouvait encore dans ma bouffarde, et tirai une grande bouffée dessus avec un soupir de satisfaction.
Bien. Et je faisais quoi, maintenant ? ... Soudainement, une pensée effleura mon esprit, me faisant froncer les sourcils. Il n'en avait pas l'air, mais... Si Aguilar était revenu blessé ? L'absence de sang ne voulait pas dire qu'il était intact.  Je devais en avoir le coeur net.
Je coinçai ma pipe entre mes dents, et allai me pencher au dessus de mon compagnon, pour entamer un minutieux mais délicat examen de son corps. Pas d'os déplacés ni brisés, pas de côtes fêlées, pas d'articulations démises... Non tout allait bien. Il semblerait que je me sois inquiété pour rien.
   
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Lun 31 Juil - 22:06


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Vieux machin. Sur le moment, semblable à un enfant vexé, Aguilar gonfle légèrement les joues mais ne rechigne en rien à la réflexion dénuée de mauvaises intentions. Au contraire même, celle-ci est affective et renforce l'union entre les deux hommes. Une accolade qui dure jusqu'à être interrompue par Stein très intéressé par la scène, visiblement. Inutile d'être devin pour discerner la lueur imprégnée au sein des pupilles du mabari. Il se doute bien que son maître, lui aussi, vit ses propres aventures et amours. Peut-être même a-t-il senti le rapprochement entre Aguilar ainsi que Law en cette soirée. Non, c'est certain. Et vu l'état du Garde Senior, toujours sensibilisé par l'alcool ingurgité doublé de la fatigue, il est inutile de tenter de dissimuler la douce gêne qui s'installe. Faute aussi à son imagination qui s'égare plus en avant, songeant que Stein pense qu'ils sont allés plus loin que le flirt en son absence. Alors à la question de Law, il se racle légèrement la gorge. « Euh... Des choses, tu sais, entre nous deux. » Se décide-il, vaguement, alors qu'il reprend le chemin sur lequel ils sont engagés. Pourquoi est-il si prude d'un coup, en compagnie de son ami - et plus ? Lui-même est étonné de son comportement.

Mais la fatigue est installée depuis quelques minutes déjà. Ça se sent dans ses paroles, dans ses réactions, dans sa marche si bancale et étourdie. Ses pupilles sont si lourdes qu'il en oublie, un instant, de les rouvrir pour éviter une dangereuse chute. Les pattes emmêlées, qui se sont chevauchées et qui l’entraînent vers le sol. Merci à Law et ses réflexes encore suffisants en cette soirée. Aguilar est à nouveau congédié dans ses bras puis porté, ses forces le quittant presque. En tout cas, il n'a plus suffisamment de motivation pour faire plus d'activité. Tel un chiffon, il pend aux côtés du Garde-Commandeur, tenant à peine sur ses jambes même après avoir été relevé. Ses paupières sont encore à moitié ouvertes et il baragouine quelque chose d'incompréhensible avant de sourire un peu. « Hm... Mignon, je sais que je suis mignon. » Un bâillement s'installe à peine sa phrase achevée car désormais, son corps est décidé : plus d'efforts inutiles. Même chose pour son cerveau qui vacille du côté du bouton off, tout juste conscient pour ne pas être un poids complètement mort.

Aguilar se laisse guider jusqu'à ce qu'il soit confié aux soins du matelas, ô doux matelas, l'accueillant chaleureusement. Si il luttait encore contre le sommeil en chemin, il est désormais prêt à se laisser totalement aller aux bras de Morphée. Ou presque. Les yeux clos, il n'empêche qu'il sent les mains de Law qui tâtent quelques recoins de son corps - qui en passant, le chatouillent un peu. Il pouffe à peine, instinctivement, sans pour autant ré ouvrir ses paupières et voir ce qu'il essaye vraiment d'accomplir. Il n'en a plus le courage, à l'heure actuelle. D'ailleurs, dans cette position, ça tourne un peu. Difficile de ne pas être emporté dans cette valse à l'intérieur de son esprit, qui le berce en raison de son rythme raisonnable. Somnolant, les portes du sommeil n'attendent plus que lui. Mais son bras, lui, décide d'attraper celui de Law. Il le colle presque contre lui et l'enroule à l'intérieur de son autre bras, comme un doudou. Comme une moule s'accrochant désespérément à son rocher. Et soudain dans un murmure tout de même distinct, le timbre de l'assoupi - ou à moitié, encore, résonne. « Reste. »
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Lun 7 Aoû - 14:37


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       La nuit était plus avancée que je le pensais. Sûrement avais-je passé plus de temps que prévu à crapahuter un peu partout à la recherche d'Aguilar. C'est un grand machin, mais Fort Bastel n'est pas un placard à balai non plus. Quand quelqu'un décide de disparaître, il peut être difficile de le retrouver.
Avec l'heure qui se faisait tardive, je commençais à fatiguer. Un bâillement m'échappa, entraîné par ceux qui avaient échappé à mon compagnon. C'est tout de même avec amusement que j'avais accueilli la réponse gênée du Garde Senior, peu avant qu'il ne chute bêtement. Cette soudaine pudeur dans ses mots m'étonne autant que ça m'amuse. Bon, il n'est pas vulgaire non plus d'habitude, mais disons qu'il n'hésite pas non plus à s'exprimer de manière assez crue. La fatigue, l'esprit embrumé par l'alcool, peut-être ? Possible. De toute manière, ce n'était pas capital de connaître le pourquoi du comment.

Après un trajet plus ou moins chaotique, j'avais été content de pouvoir déposer l'espèce de loque somnolente que je qualifie d'ami -il faudrait vraiment que je réfléchisse à un autre terme pour le désigner maintenant, je crois- sur le lit, où il pourrait finalement prendre un repos bien mérité. Après que je l'ai soigneusement examiné afin de m'assurer que rien ne clochait du point physique. Sait-on jamais. D'ailleurs, mes tâtonnements le firent légèrement pouffer, ce qui m'arracha un infime sourire, la pipe toujours fermement coincée entre les dents. S'il gloussait au lieu de grogner, grimacer ou geindre de douleur, c'est que tout allait bien. Mais j'ignorais qu'il pouvait être aussi chatouilleux, voilà une information que je pris soigneusement en note, dans un coin de mon esprit.

J'allais me relever, mais mon compagnon me saisit le bras pour me tirer contre lui, m'emprisonnant au creux de son étreinte. Douce prison, ceci dit. Malgré tout, je comptais tenter de me dégager pour lui laisser le lit, histoire qu'il puisse se reposer tranquillement sans être dérangé par mon sommeil parfois quelque peu... Agité. Projet que j'abandonnai quand il me demanda, le plus sobrement du monde, de rester. S'il y tenait, je me voyais mal refuser. Et j'aurais menti en disant que la perspective me déplaisait.

- Comme tu voudras, Aguilar. Laisse-moi juste déposer ça, sinon on pourrait bien y passer connement. soupirai-je en m'étirant autant que possible au dessus de mon frère d'armes, pour déposer ma bouffarde sur la petite table de bois brute qui se trouvait juste à côté du sommier. Je ne sais pas vous, mais personnellement je n'avais aucune envie de mourir brûlé vif à cause d'une pipe, dont les cendres auraient mis le feu aux draps. Quelle triste et ridicule fin pour des Gardes des Ombres.
Puis je revins prendre place contre lui, étouffant un nouveau bâillement, et calai ma tête contre son torse. A en croire le son paisible et régulier de sa respiration, il devait déjà s'être endormi. Les paupières closes, il ne me restait plus qu'à me laisser glisser moi-même dans un sommeil profond, bercé par le rythme rassurant des battements du coeur d'Aguilar.

Je n'avais définitivement pas signé pour ça en m'engageant dans la Garde, ni même en prenant la décision d'enrôler de force le jeune voleur condamné à mort qu'il était à l'époque, mais une chose était sûre, je ne regrettais aucune de ces décisions.
   
.SHADOW
   
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