Codex Unlocked
Étrange de songer qu'il faille attendre d'être esclave pour accéder à ce dont on avait toujours rêvé. Façon de parler, car Waylian n'aurait jamais dans les mains les objets qu'il avait caressé en rêve, pas plus qu'il ne pourrait visiter les lieux qu'il avait vus ou parlé aux gens auxquels il avait parlé. Mais d'une certaine manière, un bon vieux livre est une façon comme une autre de relier le songe à la réalité. Et des vieux livres, il y en avait un bon paquet ici.
Il était aussi courageux que stupide pour s'aventurer en pleine nuit dans la bibliothèque du Divin Noir, dans le but de mettre la main sur ces ouvrages qu'il avait entrevu la journée. Il n'avait pas encore l'autorisation expresse de pénétrer dans le saint des saints qu'était la bibliothèque, mais c'était là que s'arrêtait son obéissance aveugle.
En catimini, faisant le moins de bruit possible, Waylian parcouru les couloirs en rasant les murs, le pas léger et la respiration silencieuse. Il n'était pas mauvais pour se faufiler, la faute à son enfance dans un bascloître où il n'y avait parfois pas beaucoup de solutions pour manger. Si ce problème était désormais réglé, il y en avait un autre : cette tentation feuilletée et habillée de cuir, déclinée en de multiples volumes... Comment pouvait-il résister ?
Usant d'une chance presque surnaturelle, il entra dans la bibliothèque et se fit tout petit pour se mettre dans un coin, vérifiant que le lieu était bien désert. Ce serait dommage de tomber sur Soren... ou pire, le Divin lui-même. Mais pour le moment, il n'y avait personne. Ouf. Waylian expira, soulagé, et commença à parcourir les rayons. La pauvre lumière nocturne, filtrée par les vitres, ne suffit pas, et le jeune elfe dut se résoudre à allumer une chandelle. Ce ne devrait pas être compliqué de trouver de quoi s'éclairer dans une bibliothèque, mais elle était grande et il ne connaissait pas les lieux : cela lui prit bien plus de temps qu'il ne l'aurait imaginé. Mais quand il put enfin lire les titres des ouvrages, il sut que ça valait le coup.
Des traités de magie à ne plus savoir qu'en faire, presque à perte de vue... Bon peut-être pas, mais dans l'esprit de Waylian, c'était tout comme. Un trésor, une véritable mine de névarrite, de quoi lui mettre des étoiles plein les yeux. Il y avait tant de choses intéressantes qu'il finit par prendre un ouvrage au hasard pour aller le bouquiner dans un coin de la bibliothèque. Il n'avait tout de même pas l'outrecuidance de poser ses fesses sur des sièges qui ne lui étaient pas destinés, et puis de toute façon, il préférait lire assis en lotus sur le sol, alors c'est ce qu'il fit.
Et il bouquina. Longtemps. Trop longtemps. La nuit touchait à sa fin, et il n'avait pas vu le jour se lever : il l'ignorait, mais il ne tarderait pas à être bloqué dans cet endroit où il était impossible de se cacher... Et cela ne faisait pas de doutes que quelqu'un finirait bien par le surprendre en pleine lecture. Mais allez, juste un chapitre de plus...
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Codex Unlocked
I think you should think again about what you're doing
La nuit a été courte. Avec un soupir de satisfaction, je me glisse dans l'eau chaude de mes thermes personnelles. Oh, rien de bien extravagant, mais tout de même suffisant pour qu'on puisse y faire se baigner une bonne trentaine de personnes, sans qu'elles n'empiètent sur l'espace personnel de chacun. Si je daignais partager, ce qui n'est pas le cas. Soren y a accès, si l'envie lui prend. Mais c'est bien le seul. Enfin, je ne compte évidemment pas les invités, mais ces derniers sont choses rares, en ma demeure. Je me méfie de tout, et tout le monde. Comme toujours.
Créateur, ce que je me sens bien quand je m'immerge. Mon esprit cesse de s'activer pour quelques délicieuses dizaines de minutes, et je suis enfin apaisé. Oh, je reste aux aguets, sait-on jamais. Cependant, mes interrogations et mes doutes sont écartés, et rien que cela, c'est déjà un sacré poids en moins sur mes épaules.
Malheureusement, même les meilleures choses ont une fin, et je ne peux pas me permettre de tremper là indéfiniment. Je sors donc, et vais m'habiller soigneusement. Comme de coutume. Une fois apprêté, je décide de m'octroyer une matinée de lecture tranquille. J'aurais bien le temps de retrouver la Flèche d'Argent dans l'après-midi, rien ne presse. Alors que je lève la main pour la poser sur la poignée de la porte, je me rends compte que celle-ci est entre-ouverte. Tiens donc... Pas besoin de réfléchir bien longtemps pour deviner de qui il s'agit. Un seul de mes esclaves est suffisamment téméraire -ou inconscient- pour oser se faufiler ainsi dans ma bibliothèque. Telle une souris curieuse. Ah, il veut jouer au rongeur ? Eh bien, soit. Jouons. Ni une ni deux, je quitte mon apparence d'être humain pour adopter celle d'un félin noir, et me glisse dans la vaste salle débordante d'ouvrages.
De quelques bonds élégants, je me retrouve à trottiner sur le sommet des étagères, fouillant du regard les alentours. Moins de cinq minutes, voilà ce qu'il me faut pour trouver Waylian. Assis en tailleur sur le sol, le jeune Elfe a le nez plongé dans un livre. Evidemment. Je lève les yeux au ciel, le plumeau duveteux me servant de queue s'agitant dans mon dos. Réalise-t-il seulement la chance qu'il a ? Sa position si particulière entre l'Archonte et moi-même le mettait à l'abri de bien des désagréments. Combien d'autres de ses semblables asservis tueraient pour se trouver à sa place ? Beaucoup. Tous ou presque, à n'en pas douter. Ne pas le maltraiter est nécessaire, l'une des nécessités qui, je l'espère, l'empêcheront d'un jour se retourner contre moi. Aquila aussi bien que moi devions nous assurer de sa loyauté, et le brimer aurait donc été contre-productif. La plupart des autres maîtres de Tévinter auraient eu un tout autre avis sur la question, mais peu importe. Je sais ce que je fais.
Néanmoins, cela ne m'interdit pas de m'amuser un peu à ses dépends. Je saute donc de mon perchoir, me réceptionnant souplement sur le sol couvert d'un luxueux tapis, pour m'approcher du rat de bibliothèque avec un miaulement. A présent que j'ai son attention, je viens encore plus près. Mes pattes avant se posent sur le volume qui le captive tant. Je le fixe intensément, sans frémir ne serait-ce qu'une moustache. Puis, avant même qu'il ait pu me toucher, je lui donne un coup de patte sur la joue -sans sortir les griffes- lui bondit sur le crâne où je mets la pagaille dans sa crinière blonde, et m'esquive vivement un peu plus loin. Avant de disparaître entre deux imposantes étagères, je m'arrête, me tourne pour miauler à son encontre, et détale.
Qu'il me suive ou non, j'ai déjà une petite idée pour poursuivre le jeu.
.SHADOW
- ▲ MESSAGES : 310
▲ OCCUPATION : Divin de la Chantrie Impériale
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : Maître Nécromancien - Métamorphe (chat & panthère noire) - Manie la dague, mais surtout son sceptre qui sert occasionnellement de bâton de combat
▲ LOCALISATION : Minrathie
Faustus Scaevola
Imperial Divine
Codex Unlocked
Le temps filait sans que Waylian ne s'en rende compte quand il avait le nez dans un bouquin, a fortiori un traité de magie commençant à être un peu ancien. Oh, si Way n'avait pu prendre absolument toutes les précautions pour ne pas l'abîmer, il avait été doux et tendre avec le papier, et tout dans ses gestes trahissait le plus grand respect pour l'objet qu'il avait entre les mains. Ses longs doigts parcourait les pages, les frôlant sans tout à fait toucher l'encre, de peur qu'elle ne disparaisse à son contact.
Ses yeux piquaient depuis un bon moment déjà, mais ce qu'il lisait le tenait trop en haleine pour qu'il se résolve à fermer le volume. Seule la lumière du jour l'alarma, et trop tard : il y avait bien peu de chance pour qu'il rejoigne ses quartiers sans être vu désormais, et il allait sûrement être puni alors... Autant rester et continuer à lire, non ? C'était un raisonnement qui se tenait, d'une certaine manière.
Il attendrait sagement de se faire engueuler, en espérant ne pas y perdre un bout de sa dignité ou de son intégrité physique, le tout en ingurgitant le plus de savoir qu'il le pouvait. Il ne s'attendait simplement pas à se faire interrompre par... un chat.
Un magnifique chat noir, qui le toisait comme n'importe quel félin l'aurait fait. Waylian leva les yeux vers l'animal, et lui sourit presque instantanément. Il était comme ça, l'elfe, un peu clicheton, un peu fleur bleue. Et il adorait les animaux. Les chats figuraient d'ailleurs en bonne place, avec les chevaux et les hahls. Il l'appela en... faisant ce bruit à la con qu'on fait pour appeler un chat, le tout avec une expression véritablement enjouée.
Évidemment, un chat, c'est un chat : ce dernier ne dérogeait pas à la règle, et vint le gratifier de son plus grand mépris en le baffant d'une patte de velours (oh, elle était si douce), et le décoiffa en se foutant dans sa tignasse blonde.
— Hé mais... Petit...
Le chat disparut ensuite dans les rayonnages sans l'attendre, et alors qu'il remettait ses cheveux plus ou moins en ordre, Waylian sourit. Il n'allait pas passer devant une occasion de jouer un peu ! Toujours aussi respectueux du livre qu'il tenait entre ses mains, Waylian le referma en y glissant le ruban marque-page, et le posa délicatement sur le bureau avant de s'intéresser de plus près au chat.
Il l'appela encore une fois, se demandant où il était passé. L'elfe avait bien envie de câlins et de ronrons, mais quelque chose lui disait qu'après la baffe et la séance de coiffure, il n'y aurait pas droit. Pas de la part de ce fauve, en tout cas.
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