sinful prayers - faustus (-18)

sinful prayers

Les matinées d'été à Qarinus étaient toujours douces; l'air marin adoucissait l'ardeur de la chaleur estivale du nord, berçant la côte d'un vent plus frais. La vila Tilani, posée telle une perle face à la mer, profitait de cet air, bercée également par le ronron régulier de l'océan déversant son écume sur la plage. La chambre de Sextus, idéalement située dans la demeure, profitait de tout ces charmants éléments; le vent, soulevant doucement les rideaux blancs des larges fenêtres ouvertes, le soleil, passant à travers les pans de tissus pour offrir une lumière dorée et tamisée à la pièce, le murmure de l'eau et le chant des oiseaux pour tout réveil. Mais le plus agréable était peut-être, pour Sextus, que sa respiration n'était pas la seule à se joindre à cette mélodie régulière, lui offrant la touche parfaite pour le satisfaire. Alors qu'il avait émergé d'un sommeil juste et profond, le corps encore engourdit de la soirée et de la nuit, dans des draps qui s'en souvenaient tout autant. Mais la douleur musculaire était bienheureuse et la fatigue vague de sa chair était de celles qu'ils aimait. Les cils battant, protégeant ses yeux de la lumière, le temps qu'ils s'accoutument, il laissa un sourire naitre sur ses lèvres encore légèrement enflées, engourdies de leur travail précédent, ayant presque encore le gout salé de la sueur d'une peau ancrées en elles. Les pupilles habituées révélèrent le trésor qu'il avait cueillit hier, après une longue approche, un jeu presque éreintant mais à la délicieuse récompense. Le corps nu du Divin dans son lit, après une longue nuit d'entretient et de confession charnelle.

D'aucuns diraient que c'était rare (et ils se tromperaient), mais Sextus avait prit son temps, point par point pour en arriver là; un baiser volé, avant gout prometteur, des visites plus régulières, une cour assidue dans le secrets des alcôves de la Chantrie, des promesses en paroles et en gestes, une escapade, enfin loin des yeux et des oreilles indiscrètes. Et enfin, le fruit supposément défendu avait fini par être sien, et Sextus y avait croqué, mais avec toute la douceur et la diligence nécessaire. Il n'était pas un amant qui prenaient pour son bon plaisir, mais au contraire, un amant à l'écoute, à l'envie, qui s'offrait comme savait offrir, sans jamais oublier de prendre l'autre, les autres en compte. Il avait face à lui une gourmandise savoureuse mais débutante, alors il avait prit, laissé prendre, sans brusquer, ne laissant offense qu'à une pudeur qui n'avait lieu d'être, dans la sécurité d'un endroit où ils n'auraient sût être dérangés. Sextus savait être doux et tendre quand il le fallait tout autant qu'il pouvait délivrer délicieuse souffrance; il était versatile et s'adaptait.
La nuit à ses yeux avait été satisfaisante; elle le serait plus encore les fois prochaines, quand les derniers liens encore attachés fermement par une vie tourmentée finiraient de se défaire, mais il ne se plaignait pas de ce qu'il avait obtenu et ne pensait pas avoir laissé matière à se plaindre.

Lentement, il laissa ses doigts parcourir la peau qui lui faisait face, parcourant du bout des mains blessures que l'ont craignait ignobles mais qui ne le repoussaient pas; lui en avait également, il se les étaient offertes, celle d'en face avait été imposées; mais il en fallait bien plus pour provoquer en lui dégoût et rejet. Doucement, il parcourait les bras, le dos, la nuque, la peau lui étant offerte en caresse jusqu'à que les orbes des yeux d'en face finissent par découvrir à son tour le soleil; sourire offert à nouveau, comme rappel de cette arme lui ayant offert cet instant. "Alors, mon bien cher Divin, que pensez-vous du goût du pêché ?" rappel à la discussion ayant fait office de premier mouvement de pion. Sextus lui avait promit d'être sien; la promesse avait été tenue, et l'offrande faite.

Sinful prayers

We talk in the dark as we fall asleep, and we are objects in the night sky, outside of time

Une douce brise traverse la pièce, venant me caresser la peau. C'est une sensation que je découvre avec un certain contentement, car même seul, je ne me couche jamais entièrement dénudé. La vue de mon propre corps m'insupporte, la moindre occasion pour le dissimuler est donc bonne à prendre. Néanmoins, l'esprit encore embrumé par le sommeil et une certaine fatigue, je ne m'en soucie pas. Pour le moment, je préfère de loin me complaire dans cette sensation de quiétude quasi parfaite. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens apaisé, tranquille. Mes doutes et mes suspicions permanents se sont sagement effacés. Oh, je sais qu'ils reviendront m'assaillir trop vite, mais je n'y songe pas. Pas encore.
Ce sont des pensées bien plus douces qui habitent mon esprit à cet instant, le genre que je n'aurais jamais envisagé avoir un jour. La nuit dernière avait incontestablement été pleine de découvertes toutes plus délicieuses les unes que les autres, j'en viens presque à regretter de sentir le soleil naissant de cette matinée éclairer encore doucement la chambre. J'aimerais avoir le pouvoir de suspendre le temps pour demeurer dans cet état de contentement profond. Je suis heureux, et c'est suffisamment rare pour que je le remarque.

Bientôt, ce sont de tendres caresses qui parcourent mon dos, mes bras, ma nuque. Je les accueille avec plaisir, cette fois-ci sans frémir que le contact avec ma peau puisse rebuter mon amant. Après tout, ne m'a-t-il pas prouvé plus d'une fois qu'il n'y accorde pas la moindre attention ? Précautionneusement, j'ouvre les yeux pour tomber nez à nez avec le visage de Sextus, celui-ci illuminé d'un sourire auquel je ne peux refuser que peu de choses, pour mon plus grand malheur. Un sourire qui est contagieux, puisque le coin de mes lèvres ne tardent pas à suivre le mouvement. A ses mots, je lève vaguement les yeux au ciel tout en m'approchant pour lui voler un baiser, sans pour autant me défausser de mon sourire.

- Tais-toi donc, idiot. Ma bouche s'attarde encore quelques instants sur sa consoeur, avant d'aller se nicher dans le creux de son cou tandis que je caresse son dos et la chute de ses reins d'une main. Autre découverte troublante, il s'avère manifestement que je sois une personne bien plus prompte à quémander de l'affection que je n'aurais cru. Quant à savoir si c'est un trait de caractère que j'ai enterré depuis le temps ou si c'est une conséquence de mon passé... Je n'en sais fichtre rien. Et je dois avouer que dans la situation actuelle, c'est loin d'être ma priorité. Si tu tiens tant à avoir une réponse, ceci dit... Il est enivrant. J'ai bien peur qu'après y avoir goûté, je ne puisse plus m'en passer. Je me permets d'ajouter dans un léger rire, alors que le bout de mon nez vient effleurer l'oreille du Tilani : Tu as définitivement gagné la partie, si un doute subsistait. Et avec les honneurs.

.SHADOW

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Sextus frémit de contentement aux réponses de Faustus, autant orales que physiques. Ses affections sont tendres, et elles pourraient mener à autre chose, le retour de la danse de la veille mais pas tout de suite, Sextus est d'humeur tendre, ce qui est moins rare que ce que l'on pourrait penser; il prend ce que veulent les gens avec qui il partage son lit, et le Divin semble vouloir le dévorer de tendresse; à raison peut-être, vu ce que son corps laisse raconter comme histoire. Il lui rendit doucement caresses et baisers, profitant, prenant son temps, ce qui parfois était chose rare. Sourire encore, provenant de la sincérité d'un coeur flatté et sincèrement heureux, quand Faustus lui offrit compliments et aveux. "Flatteur, tu n'étais pas mal non plus pour un début" Les premières fois n'étaient pas toujours faciles, il était heureux que celle-ci fut un succès et attendait de nombreux retours ; toutefois, il lui semblait qu'il manquait une dernière petite chose; il savait à quel point le Divin s'était ouvert à lui pour en arriver là, mais Sextus étant qui il était, il lui fallait plus, toujours plus, sa gourmandise n'étant réellement limité au plaisir de la chair, et le jeu étant toujours un peu là, bien qu'il ait été déclaré vainqueur.

Il s'éloigne un instant, jusqu'à un grand placard qu'il ouvre et dans lequel il se saisit d'une petite boite avant de revenir auprès de Faustus, et de l'embrasser puis de se placer de manière à surplomber son corps. "Dans d'anciennes cultures, on ne jetait pas ce qui était brisé; on le recollait, et dans les fissures restantes, on coulait de l'or; ainsi l'objet aimé était embelli et son histoire devenait autre." le Tilani ouvrit la boite, découvrant de la poudre d'or; c'était un rituel qu'il accomplissait sur lui régulièrement, c'était la première fois qu'il le partageait avec une autre personne, peut-être pas la dernière, lui glissait son esprit, mais ce n'était pas le moment de penser à un autre pour l'instant, il était entièrement au Divin. Il se saisit d'un pinceau, également présent dans l'écrin, puis il embrassa, une à une, les cicatrices qui passaient à proximité de ses lèvres, laissant assez d'humidité pour ensuite, lentement mais avec l'assurance d'un artiste et une douceur sans fin, venir déposer l'or sur la peau abimée. Cela prit le temps que cela devait prendre, avec un mélange de tendresse et de sensualité, Sextus recouvrit le corps du Divin d'or. une fois son travail terminé, il reposa la boite et le pinceau sur la table basse et observa Faustus, avec un sourire "Tu es mon oeuvre chérie, désormais." Il parlait non seulement de son travail avec l'or, mais également de tout le chemin accompli depuis leur première rencontre dans une Chantrie. Sextus avait une certaine fierté en ce qu'il faisait, mais il estimait la mériter.

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We talk in the dark as we fall asleep, and we are objects in the night sky, outside of time

Si la situation est délicieuse à bien des points de vue, des murmures de suspicions commencent à se frayer un chemin, à mesure que les dernières bribes de sommeil s'évaporent comme brume au soleil, et que la logique et la raison reprennent lentement mais sûrement le dessus. La réputation de Sextus Tilani n'est un secret pour personne, en Tevinter. Et moi... J'ai bien peur de m'être trop attaché. Une chose dont je me croyais incapable il y a peu encore. Il faudrait que j'y remédie, si c'est possible.
Pour l'instant cependant, ces doutes sont chassés par la proximité du Magister et ses caresses, les sourires qu'il m'adresse. Je préfère de loin me raccrocher à ce sentiment de bonheur plutôt qu'à mes interrogations paranoïaques.

Lorsque Sextus s'éloigne pour aller se saisir d'un petit coffret dans un placard à l'autre bout de la pièce, je me redresse sur les coudes pour le regarder faire d'un regard perplexe. Que peut-il bien vouloir faire à un tel moment ? Avant que je n'ai pu formuler la moindre question, le voilà déjà de retour, m'offrant un baiser avant de se placer au dessus de moi. Je le laisse faire et l'écoute sans rétorquer, tout de même curieux de savoir ce que tout cela peut bien signifier. Le couvercle de la boîte se soulève, et j'aperçois de la poudre d'or. Je l'avoue, plus ça va, et moins je comprends.
Le mystère ne tarde néanmoins pas à se lever. C'est avec des frissons de plaisir que je sens les lèvres du Tilani se poser sur les cicatrices qui envahissent pratiquement chaque partie de mon corps, pour ensuite venir y déposer des paillettes d'or à l'aide d'un pinceau. Bien que le traitement soit très plaisant, je reste assez hermétique à son utilité...

Son oeuvre chérie... Mes prunelles parcourent mes bras, mon torse, mes cuisses... J'ai beau chercher, je ne vois pas où se trouve une quelconque beauté. Avec un soupir las, je me laisse retomber sur le matelas en fermant les yeux.

- Je suis ridicule. Tu n'aurais pas dû gâcher cet or aussi bêtement. lâché-je dans un souffle, me refusant à lever les paupières pour le moment. J'aime les bijoux, certes. On pourrait même aller jusqu'à dire que je leur porte une certaine passion, mais là c'est différent.

Délicatement, je saisis les hanches de Sextus pour le décaler et me lever, attrapant au sol la longue tunique que je portais la veille pour la revêtir dans une volonté de me cacher à la hâte. Là, je me retrouve un peu perdu. A quoi est-ce que je pense... ? Un nouveau soupir m'échappe, je m'assois sur le bord du lit en fixant le sol. Qu'il semble loin, le Divin Impérial, le Divin Noir si sûr de lui.

- Si seulement il suffisait d'un peu d'or pour réparer ce qui est brisé. Si seulement c'était si facile...

.SHADOW

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Tout allait pourtant si bien, dans un mélange de douceur, de volupté, de sensuel. Mais voilà qu'il sent quelque chose qui change; comme si à la lumière du jour, les démons de Faustus le reprennent, volent à Sextus ses mois, ses semaines de travail; le mot est dur, il ne voit par Faustus comme un travail, comme une mission. Au début c'était un défit, un amusement, puis est venu le désir, et la victoire; mais à le voir ainsi, il a l'impression de faire des mois de retour en arrière; il pose la boite un peu plus loin sur le lit "ne te fait pas de soucis pour l'or" c'était la dernière des choses à faire; les Tilani en avaient tellement qu'un peu plus, un peu moins ne changerait rien; surtout qu'il le trouvait beau ainsi, même caché par le tissu. Il le trouvait beau sans, tissu ou or, également. Mais Faustus ne comprend pas, il ne voit pas la beauté dans l'histoire de son corps, décoré d'or, il ne voit pas la beauté qu'y voit Sextus, en lui, plus que physiquement même. Il y a plus que le défi désormais, qui anime le Tilani; ce n'est pas comme avec certains de ses amants rapides, c'est quelque chose de plus profond; un sentiment qu'il possède pour certaines personnes; lui ne mettrait pas de mot, surtout pas en a dessus, mais c'est sincère, et rare. Sextus descent du lit, attrape un peignoir de soie rouge aux motifs d'une teinte plus sombre et vient s'accroupir en face de Faustus, avant de lui prendre le visage entre ses mains, délicatement et poser ses yeux ciels dans ceux du Divin.

"Il ne s'agit ni de cacher, ni de réparer, il s'agit d'accepter." Il le sait, la réparation, la vengeance, Faustus l'a déjà faite; il faut passer à autre chose maintenant. Il va embrasser, lentement le front de l'homme, puis son nez, avant de se saisir, doucement, pour être sûr de ne pas s'imposer, les lèvres, de les mordre lentement un instant, glisser légèrement sa langue; le bord de son peignoir, qu'il n'a pas prit la peine d'attacher glisse: même parfois soignées, lui aussi a des cicatrices; Faustus n'a pas pu ne pas les voir. Sextus se les imposes pour la plus part, certaines, anciennes, sont dues à l'apprentissage, compliqué, de cette magie qu'il utilise peut-être trop. Mais les traces des lames, des blessures sur sa peau, ces cicatrices elles existent, et elles font part de lui. Il aura à expliquer ça à Cae, un jour, car il le sait souffrir des même maux que Faustus; mais pour le moment, il n'a que le Divin en tête, en coeur et en corps. Il éloigne son visage au bout d'un moment, après avoir cessé le baiser, il a posé son front contre celui du Scaevola pendant de longues secondes, en silence, les mains contre ses joues, sa mâchoire, une descendant sur le cou, la nuque, en maintenant doucement une pression sans donner d'impression de strangulation; il savait les choses à ne pas faire. Après ces longues secondes à partager leurs souffles, Sextus recule légèrement le visage; et il lui refait un coup similaire à leur partie d'échecs, quelques mois plus tôt " Tout ce que le Créateur forge de ses mains est aimé et précieux à ses yeux" Oui, il cite le Cantique au Divin; mais là c'est spécial; il ne parle pas du Créateur, celui des cieux que prient des dévots; il se met un instant à SA place; comme pour offrir un message, qui l'étonne lui-même, plus que de raison peut-être, mais surprendra, il espère, Faustus plus encore. Que le Divin le sache, il a le droit d'être aimé, pour qui il est et non un titre.

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Je ne me suis jamais senti aussi vulnérable que depuis que j'ai la rencontre de Sextus. Si, sur certains points, j'ai appris que cela pouvait être relativement agréable une fois sous un certain angle, je dois avouer ne pas encore être friand de la chose. J'ai bien trop peur qu'il en abuse, qu'il en profite d'une manière ou d'une autre, et que tout ceci n'ait au final été qu'un moyen de parvenir à ses fins, quelles qu'elles puissent être. Cette pensée me hante encore, car je ne parviens pas à comprendre pourquoi et en quoi une personne telle que moi peut bien intéresser un homme tel que le Tilani.
Pourtant, il essaie de se faire rassurant, je le vois bien. L'effort est plus qu'apprécié, il suffit même à dissiper quelque peu mes craintes, mais celles-ci sont trop fortes pour être totalement balayées. Même quand Sextus prend doucement mon visage entre ses mains, et commence à y déposer une série de baisers. Même lorsqu'il vient cueillir un baiser aussi tendre que j'aurais pu l'espérer, auquel je réponds sans vraiment m'en rendre compte, mes doigts se perdant dans la chevelure dorée de mon amant. Même lorsque c'est au tour de ses mains de venir explorer une nouvelle fois ma peau, à des endroits où d'ordinaire je n'ose pas moi-même réellement m'aventurer.

Et même lorsqu'il... Pardon ? Incrédule, je rouvre les yeux pour toiser Sextus, comme cherchant une confirmation à ce qu'il vient de dire. A-t-il vraiment utilisé le Cantique pour ce à quoi je pense ? J'ose à peine y croire, et honnêtement, je ne suis pas même certain de vouloir y croire. La peur d'être rejeté, dupé, est si forte que je crains d'en souffrir, plus tard, si je m'accorde le luxe d'y croire. Mais d'un autre côté, n'est-ce pas là le pilier même de mon rang, de ma fonction au sein de notre empire ? Croire ? Je ne sais pas. Là, le regard noyé dans le sien, j'ai envie de lui faire confiance. Il paraît sincère. Je me surprends à prier le Créateur pour qu'il le soit. Quel égoïsme.

Avec un infime soupir, je rejette toutes ces vaines interrogations dans un recoin de mon esprit. Plus tard. Pour l'instant, je voudrais juste profiter de ces quelques moments de paix qui me sont offerts. Glissant mes mains le longe des bras de Sextus, j'attrape ses avant-bras pour le faire se relever avant de l'attirer à nouveau contre moi, ce qui le force à s'asseoir à califourchon sur mes cuisses. De là, j'en profite pour délicatement mordiller et embrasser le creux de son cou, tandis que je l'enlace une nouvelle fois.

- Cesses de dire des choses pareilles, je vais finir par y croire.

.SHADOW

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Les doutes du Scaevola pourrait presque être vexants; car c'est bien de cela dont il s'agit, et pas d'un trop plein d'envie qui couperait court à la conversation. Ne le croit-il pas, ou ne veux-t-il pas y croire ? Sextus, pendant cette cour qu'il lui avait fait, avait comprit que Faustus était un être complexe, encore plus qu'il ne laissait paraitre, mais surtout complexe vis-à-vis de lui-même. La méfiance était quelque chose qui l'habitait peut-être plus encore que la foi. Une peur vivace, conjuguée d'une certaine haine, d'un manque de confiance personnelle venaient se mêler à tout cela, donnant un homme qui refusait de croire qu'il pouvait être aimé sincèrement; c'était ainsi que la vie l'avait fait et il serait probablement long de lui faire entendre ou comprendre le contraire

Cependant c'était sans compter sur la volonté de Sextus, celle -là même qui avait réussit le pari impossible d'amener le Divin, que tous pensaient hors d'atteinte, dans son lit, et de se glisser une place dans son coeur, même si la réciproque s'avérait vraie, sans que cela ne soit étonnant ou perturbant pour Sextus. "Mais je veux que tu puisse y croire" lâche Sextus dans le creux de l'oreille de Faustus avant de mordre le lobe et de descendre ses lèvres sur le cou, dont il va saisir la peau pour y laisser sa marque; après tout le Divin porte des cols hauts, cela ne devrait pas se voir. "Fais-moi confiance, Amatus" lui demande-t-il en l'allongeant sur le lit. La demande est autant valable pour ce qu'il a confié plus tôt que pour ce qu'il va faire, même si c'est un écho de la veille, raison de plus pour lui accorder cette confiance.

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We talk in the dark as we fall asleep, and we are objects in the night sky, outside of time

Tout ceci me paraît irréel. La sensation d'être là, mais sans y être, est saisissante. Pourtant, tout me crie que ce n'est pas un rêve, que je suis bel et bien là, que le corps du Tilani est contre le mien. Sa peau contre la mienne, la chaleur qui se dégage de sa chair, son odeur qui m'enivrerait presque ; tout cela m'enveloppe dans une chape de bonheur et de bien-être comme je n'en avais jamais ressenti jusque là. Je souhaiterais que ça ne s'arrête jamais.

Ses paroles murmurées au creux de mon oreille et les gestes qui les accompagnent ont quelque chose de rassurant, sans que je sache moi-même pourquoi. Car rien ne les différencie des autres, de celles que j'ai pu entendre des dizaines, de centaines de fois. Comme si je pouvais me permettre d'y croire, justement parce que c'est Sextus. Malgré une part de moi, quelque part, qui refuse encore de faire confiance, qui se défie, qui redoute la trahison, et qui en est certaine : cette histoire ne peut pas bien se terminer.
Cette petite voix est mise en sourdine quand un mot en particulier me parvient. Amatus... C'est avec peine que je réalise qu'il m'est adressé, à moi. Ce simple ensemble de lettres suffit à me gonfler le coeur, des espoirs pleins la tête. Des folies, peut-être.

.SHADOW