coup de cœur - Neil [FB]

Pour peu qu’il est un cœur, il l’avait enragé. Cette pompe sanglante saignait de l’intérieur, métaphoriquement, et il ne souhaitait pas en être le seul coupable. Échec cuisant qu’était sa vie, il était beaucoup plus facile de cibler ceux qui y avaient participés, et en dehors de son père, il n’avait plus grand monde à blâmer. Et pourtant, une nuit brumeuse, un visage dont il pensait avoir oublié l’existence vint hanter ses rêves de promesses juvéniles. Des conversations s’étant déroulées des années auparavant avaient inspirés ses songes, jusqu’à le hanter jusqu’au matin, et ce même jusqu’à la fin de la journée. L’évidence était là ; tout n’était pas uniquement de sa faute.

Il n’y avait plus aucun doute sur ce qui devait se produire par la suite. Préparé au voyage, le nouveau Templier s’arme jusqu’aux dents, et en profites pour plier bagages vers sa destination finale ; il ne sait pas si il en ressortira vivant, ou si il souhaitera en ressortir tout court tellement son coeur le jette à terre, le déchire en lambeaux pour le convaincre qu’il n’est qu’un moins que rien. C’est peut-être une destination suicide, de toute façon, il n’a pas le coeur à espérer autre chose ; mais quoi qu’il en soit il ne serait pas seul à en souffrir.

Les yeux vairons parcours sa vieille carte du regard, enregistre les chemins à emprunter pour retrouver le garçon de Golefalois. Ce petit con aux conseils idiots. En fait, son seul désir était de lui éclater la gueule, simplement. Sauf qu’il savait que ce petit garçon en question devait probablement être entouré d’autre chose que de mabari. Il aurait sans doute un mur de protection à traverser avant de pouvoir même poser la main sur l’homme en question.

Et si il ne le reconnaissait pas? Et si il s’en foutait, tout simplement. Son pire cauchemar serait sans doute de ne même pas pouvoir l’atteindre. De se faire jeter en geôle, lui, le nouveau Templier. Ce serait d’un ridicule, et d’une inutilité sans nom.

Il devra être mâlin, judicieux. L’atteindre sous un prétexte, même douteux. Et pourquoi ne pas jouer les nostalgiques? Le vieux copain venu rendre visite à l’autre, dont même le prénom lui échappait. Réal? Bryce? Aucune idée de ce qu’il pouvait bien porter comme identification. Il verrait bien sur place de toute façon.

Le Templier part en pleine fin d’après-midi, se souciant peu de devoir chevaucher en pleine nuit. Rien ne l’effraie, et il est armé pour se protéger en cas d’attaque. Au galop, il arrive à destination un peu après minuit. Évidemment, Golefalois est plongée dans l’obscurité, mais il se trouve quand même un chemin vers le château du Iarl, ne souhaitant pas attendre jusqu’au matin.

Il irait même jusqu’à perturber son sommeil, pour peu qu’il en ai quelque chose à foutre. L’eau clapote autour de lui au même rythme que les sabots de son cheval heurte le chemin de pierre menant jusqu’au château. Évidemment, il se retrouve nez à nez avec les sentinelles, veillant douteusement sur le sommeil de leur Iarl adoré. ‘’Douce nuit, n’est-ce pas?’’ Sourire charmeur comme première arme, il adopte un ton rassurant afin de s’adresse à celui des deux  qui semble le plus idiot. ‘’J’ai un message important adressé au Iarl. Je sais qu’il est tard, mais l’urgence ne connaît pas d’heure, et le voyage m’a éreinté.’’ Aucun doute qu’il s’agit d’un Templier, mais encore là, le laisseront-ils passer quand même à cette heure?

Ça avait été facile. Sans doute son statut de templier lui avait facilité la tâche, bien qu’il ne souhaitait pas entacher la réputation de la Chantrie de par ses comportements. Le premier des deux gardes s’élance vers le château sans doute pour avertir de son arrivée. L’autre, un peu moins allumé, se propose lassement pour s’occuper de sa monture et l’emmener aux écuries du iarl le temps de sa visite, et pour qu’il puisse repartir avec un destrier en forme. « Faites donc. Cette bête mérite un peu de repos, je l’ai épuisée en arrivant ici au galop.» Le garde paresseux ne releva pas sa remarque, tandis que Merlynn s’imaginait déjà fuir les lieux avec une bête un minimum en forme pour semer les gardes. Il gardait en tête que le pire pouvait arriver, et que les choses pouvaient tourner invariablement mal. En fait, il ne comptait aucunement sur un dénouement heureux.

Car il savait que sa réaction ne serait pas des plus contrôlée. Il n’arrivait jamais à garder son sang-froid bien longtemps et il était convaincu que Neil était majoritairement responsable de ses malheurs. En fait, il était persuadé que sa vie irait beaucoup mieux si il n’avait pas croisé le futur iarl par le passée. Une rencontre soit-disant innocente qui avait beaucoup trop influencé ses choix par la suite, malheureusement. Il avait la fâcheuse tendance à se dissocier du blâme et de poursuivre une vengeance éternelle plutôt que d’assumer ses propres décisions. Et il allait sans doute finir par en crever, mais ce n’était pas une conclusion qui l’effrayait. Si tout devait se terminer, autant que ce soit d’un geste de justice ultime et ce même si c’était complètement égoïste envers le monde et la cause qu’il servait accessoirement.

La marche s’avère courte jusqu’aux portes. Le premier garde les informe que le iarl va le recevoir et ce même si il est tard, et qu’il était apparemment couché. Merlynn se prépare à affronter un homme émergeant du sommeil, donc forcément, son humeur ne serait pas des plus appréciables. Le Templier s’efforce quand même de garder un visage neutre, d’ignorer la surprise qui lui prend les tripes en constatant à quel point il est facile d’avoir une entrevue avec l’homme, et ce même au beau milieu de la nuit. Il ne s’en plaint pas, cependant, conscient qu’il y aura sans doute d’autres obstacles à franchir sur sa route vers le iarl.

Le château est sombre mais chaleureux, et la pièce où on le dirige semble être la plus lumineuse dû au feu qui crépite doucement dans l’âtre de la cheminée. Le garde l’abandonne dans la grande salle tandis qu’il perd son attention et son calme en fixant le feu ardant dans l’âtre. Il n’arrive déjà plus à se contenir, mais c’est encore pire lorsqu’il entend le pas de Neil retentir dans le couloir d’où il est arrivé. Il sent la nervosité l’envahir, le prend au ventre comme un coup de poing qui lui aurait couper le souffle.

La chaleur du feu semble vouloir l’étouffer, mais son attente se fait courte lorsqu’il entend enfin le iarl tourner le coin du mur. Un homme et une bête. Ils prennent place devant la cheminé rayonnante tandis qu’il les details de dos, du moins. Aucun doute sur l’identité du personnage, il s’agissait bien de son ami, son seul ami d'enfance, mais il n’avait jamais croisé de Mabari à l’époque, et celui-ci ne faisait certainement pas partie de son plan.

Il tente de calmer ses nerfs, adoptant une voix amical mais chevrotante ; il ne pouvait pas lui sauter dessus sans risquer de se faire arracher une jambe par l’animal, et ce même si l’envie de le faire le prenait presque à la gorge. Il avait envie d’hurler tout en le rouant de coup de poings, mais il avait l’impression qu’il crèverai avant même d’avoir atteint l’un de ses cheveux ; il ne fallait pas sous-estimer le canidé.

«J’aurais cru que vous accueillerez un vieil ami avec un peu plus de considération.»

Il plante son regard vairon dans celui de son interlocuteur qui a daigné se retourner vers lui, forçant un sourire nostalgique sur son faciès tourmenté. L’homme ressemble encore à l’adolescent, malgré la carrure beaucoup plus intéressante que celle qu’il avait dans le temps. Quand à lui, il porte maintenant les cheveux courts, ses mèches ne trainant plus devant son regard qu’il assume désormais. Il est d’autant plus facile de l’identifier qu’il ne porte aucune barbe, gardant un visage juvénile si ce n’était de ces traits qui le vieillissent prématurément tellement il se renfrogne souvent.

Il le laisse s’impatienter, chercher son identité tandis qu’il reste planté au beau milieu de la place. Il n’a pas l’intention d’afficher la raison de sa venue ici. Il veut prendre son temps et ce même si l’envie de l’éclater lui urge. Il soupire doucement, évaluant la bête et l’homme qui lui tournent autour. Le chien sera probablement un problème, et il devait trouver un moyen de l’atteindre sans que la bête ne s’interpose. Une idée lui vient, mais il se montre toujours patient vis à vis de cette rencontre. ‘’Oh. Je suis embêté. Notre amitié avait pourtant marqué mon adolescence, je suis terriblement déçu que ce ne soit pas réciproque.’’

Nouveau sourire forcé. Merlynn a bien l’intention de lui rafraîchir la mémoire. Il attend qu’il se positionne de nouveau devant le feu avant de s’approcher lui même, tendant une main vers son visage. Il entend aussitôt un grondement sourd venant de la bête, sa main reste immobile dans les airs tandis qu’il jette un regard vers le canin. ‘’Sssh. Ça ira…’’ Il ne sait pas si la bête est rassurée, elle semble rester attentive, cependant.

Son attention revient sur Neil tandis que sa main se glisse derrière son oreille. Presque aussitôt, il ramène sa main devant le visage de son interlocuteur afin de lui montrer la pièce d’or qu’il en a ‘’magiquement’’ sortie. ‘’Et maintenant, vous vous souvenez?’’ Il espère que sa mémoire ne lui fasse pas défaut, puis il pose la pièce dans sa paume afin de lui offrir. Combien de fois lui avait-il fait ce tour avant de le réussir parfaitement? Au moins des centaines de fois. Il avait été son cobaye, son supporter le plus dévoué, et pourtant, cette nuit, ses envies étaient toujours meurtrières.

Il recule histoire de faire taire le chien, puis croise les bras. ‘’C’était un bel été, beaucoup moins pluvieux que celui-ci...Certes, je suis ici pour autre chose.’’

D’un geste beaucoup plus brusque que le précédent, il sort un parchemin de sa bourse, et le déroule devant les yeux du Iarl. ‘’Je souhaite acquérir cette propriété. Il semble que ça cause problème étant donnée qu’elle est l’objet d’un héritage. Or, l’héritier - mage - est mort sur la route, de ce que j’ai pu constater. Vous pourrez vérifier demain matin…’’  Il laisse le sous-entendu planer. Évidemment, c’est lui qui l’a tué, il ne souhaite pas s’en défendre puisque l’achat de la maison est un prétexte, de toute façon. ‘’Une simple signature et cette bourse pleine d’or est à vous.’’ Pas que le Iarl avait besoin d’or, de toute façon, si il le crevait, il repartirait sans doute avec.

Ses yeux vairons roulent dans ses orbites lorsque l’autre quidam devine enfin de qui il s’agit. Il ne s’en émeut pas, tout comme Merlynn qui tente d’oublier cette mauvaise rencontre. En fait, il veut tellement l’oublier qu’effacer toute trace du iarl de la surface de thédas semble être une option respectable, la seule option possible pour tout dire.

C’est lorsqu’il lui tend le parchemin qu’il soupire. Ce Iarl est encore plus idiot qu’il ne le pensait. Non seulement il ne tique aucunement qu’un mage se trouvait dans son village, mais en plus, il ne souhaite aucunement faire enquête. Merlynn sens son sang bouillir dans ses veines. Si il détestait Neil, il détestait encore plus la présence de mage, et encore plus qu’on ignora ses signalements.
-Êtes vous sérieux, Ser?

La colère du iarl ne l’intimide aucunement. Il s’en rapproche même malgré les grognements du cabot à ses côtés. Il est en armure, il a de quoi se protéger si la bête décide de s’en prendre à lui.
-Je vous signale la présence de mage dans votre village. La présence d’Apostats, et vous me dites que cette information n’est pas importante? Vous devriez être soulagé qu’un Templier prenne la peine de prendre demeure dans votre village pour surveiller, car apparemment, certaines choses se passent à votre insue...À moins que…

Il fronce les sourcils. Le iarl aurait très bien pu être au courant et n’avoir rien fait. Dans ce cas là, il était d’autant plus déterminer à lui éclater la gueule. Un ami de mages en plus, quelle plaie. Il est décidé à partir, pour revenir? Non c’était idiot. Il devait passer la nuit là si il voulait avoir une chance de liquider ce pro-mage. Il est d’autant plus encouragé lorsque le Iarl l’invite à passer la nuit dans sa demeure. Il a fortement envie d’éviter, mais il n’a plus trop le choix.
-Je préfère dormir à l’écurie avec mon cheval. Au moins je peux m’assurer que celui-ci n’est pas amis avec quelconque mages.

Il réajuste sa cape, ignorant le fait que le iarl le tutoie. Manque de politesse, manque de bon sens. Ce personnage de son enfance était tout sauf appréciable. Il sent toujours la colère en lui, mais maintenant dirigé contre les mages, contre l’ignorance du Iarl à propos de ses affaires à Golefalois. De plus, il savait très bien qu’il venait sans doute de l’insulter. Au pire, ça l’arrangerait que le Iarl le frappe en premier. Il aurait une bonne raison de répliquer sans devoir se justifier. Car même si il avait une forte envie de le tuer, il n’avait pas nécessairement l’intention de lui révéler pourquoi. C’était personnel, et probablement au sommet de l'égoïsme, de priver un homme des raisons de son exécution.

Sa provocation semble causer le bon effet auprès du Iarl. Après tout, si il portait le premier coup, ça lui donnerait une excuse pour répliquer encore plus violemment. Dans son dos, il sent sa massue prendre du poids, comme si elle se gonflait d’énergie avant d’être utilisée, mais il se contient, hésitant encore entre lui exploser la figure de ses mains, ou lui explorer la tête avec son arme. La réplique enfantine du iarl le fait ricaner doucement. Un mage en cheval? Il s’en serait certainement rendu compte - il avait un sixième sens pour ce genre de chose. Il en conclut que l’homme tentait seulement de trouver une réplique pour le retenir, mais il se retourna quand même, confiant, malgré son dos tourné.

Il est cependant impressionné par la réaction rapide du molosse. Il sent sa cape tirée, sans la déchirer, heureusement, puis se retourne sans un mot, questionnant le iarl innocemment du regard. Il l’avait énervé, et pourtant, il n’agissait pas, enfin pas violemment. Il hausse une épaule lorsqu’il lui donne l’ordre de le suivre. S’imaginait-il avoir quelconque pouvoir sur le templier? Pour l’instant, il lui laissait avoir cette impression, mais il avait affronter bien plus qu’un homme et son chien. Depuis son année chez les templiers, il avait eu affaire à bien plus menaçant qu’un iarl en pyjama. Curieux, il obtempère cependant et le suit vers les couloirs glauque qu’il désigne.

Le templier admire le décors, puis hoche la tête, laissant échapper un petit ‘’Charmant’’, lorsqu’ils descendent l’escalier pour rejoindre deux gardes. Décidément, les boulots de merdes existaient encore, même chez un iarl. Curieux, il regarde autour de lui avec enthousiasme, lorsque son hôte se décide à lui faire la conversation.
-Pourquoi crois-tu que j’ai choisi de m’établir ici ? Pour la vue? Pour le Iarl des plus agréables? Parce que je n’ai pas un gros budget?

Il décoche une oeillade amusée au Iarl et continue de s’enfoncer dans les profondeurs de ce qui semble être les cachots. Bien sûr qu’il le savait. Il était loin d’être un inculte de l’histoire de Férelden, et Golefalois était un village particulièrement connu pour avoir abriter des mages. C’était l’endroit idéal pour un templier assoiffé de sang, et personne n’avait cherché à le convaincre du contraire lorsqu’il avait annoncé son intention à la chantrie.

Lorsqu’ils arrivèrent au niveau du sol, l’odeur de sang et de chairs viciées le prirent à la gorge. Pour un être normalement constitué, l’odeur aurait dû le faire vomir, mais pour Merlynn, c’est une excitation morbide qui apparue. Il avait du mal à le cacher, et sa colère semblait s’être fait la malle brièvement, remplacée par l’envie de découvrir les secrets sombres du iarl. Sa vision s’habitue lentement aux ténèbres pour pouvoir comprendre de quoi est fait l’endroit.

Ils s’arrêtent finalement devant l’une des cellules, et Neil procèdent aux présentations. Indifférent à l’état de la femme de vermine, il jette un regard au Iarl, se demandant bien à quoi il veut en venir. Merlynn s’affaire quand même à lui faire une charmante révérence, et se redresse aussitôt que le iarl explique qu’il savait. En gros, Merlynn avait rapidement conclu l’affaire. Il pourrait le remercier, au moins.
-C’est problématique, en effet. Oh. Ne marchez pas sur ma cape messieurs !

Il se fait attraper, ne résiste pas et comprend rapidement ce qu’on attend de lui. Enfermé dans la cellule avec sa charmante amie, Merlynn se retient de rire ironiquement. Mais, pour qui se prenait-il? Il n’était pas son chien. Mais soit, si c’était ce qu’il y avait à faire pour avoir sa charmante maisonnette, il n’allait certainement pas perdre son temps à...Mais. Attendez? Pourquoi ils ferment la cellule? Lorsqu’il explique qu’il passera la nuit ici, la colère du templier décuple rapidement.

[JET DE RP ; RÉUSSITE]

Il déteste être enfermé contre son gré. Il se rappel lorsque son père l’enfermait dans la caravane pendant des jours sans voir la lumière du soleil. Un voile de panique passe dans son visage tandis qu’il dévisage le iarl. Sa rage décuple, gonfle, et sa main se glisse tout naturellement dans son dos à la recherche de la poignée de sa massue. Il oublie complètement la présence de la femme derrière lui, qui semble apeurée par son regard soudain démoniaque. Le templier rassemble ses forces, il panique, il doit sortir à tout prix.
-SORTEZ MOI DE LÀ.

L’angoisse le prend au coeur, et massue en main, il en balance la tête vers la femme qui éclate sous le choc puissant du templier. Il l’extermine d’un coup, son armure rutilante devenant écarlate, comme si un ballon avait éclaté à ses pieds. Elle n’a même pas eu le temps de le voir venir, et le sang se déverse dans les rigoles de la cellule, tandis que Merlynn se jette contre les barreaux, enragé, comme fou. Il tente d’enfoncer les barreaux de métaux de ses mains, mais il reprend rapidement son arme maculée de sang avant de la balancer contre la porte, l’affaiblir, l’exploser comme le pauvre corps de la femme à exploser devant ses yeux. Un nouveau rugissement de rage surgit de la cellule, puis au troisième coup, la porte grince doucement, avant de tomber sur le sol de pierre. La bête qui en sort est incontrôlable, et ses deux nouvelles cibles semblent être sur le point d’abandonner leur iarl avec la bête.

Avant même que la première de ses cibles ne puissent tourner les talons, Merlynn lui balance sa massue en plein poitrail, pour un premier coup, et lui explose la tête violemment lorsqu’il se reprend un deuxième élan. La deuxième victime semble plus forte, plus alerte à ce qui se déroule, et parviens à bloquer le templier suffisamment longtemps pour qu’il ait le temps de croiser le regard du Iarl. Il semble beaucoup trop calme, trop froid, pour la scène qui vient de se dérouler devant ses yeux. Le templier voit rouge, souffle, le râle pris au fond de sa gorge, puis arrête de pousser la défense du garde lorsque l’homme le ramène et l’éloigne.

-Et vous? Êtes-vous fait pour mourir ou pour tuer?

Il passe une main sur son visage pour chasser les quelques gouttes de sang y étant toujours présentes, mêlées à sa sueur, à sa panique, elles laissent des sillons rouges sur sa peau déjà blême. Il voulait parler? Incertain, il se redresse, un peu moins sur la défensive maintenant que le garde inutile s’est éloigné pour ramasser les restes de son compagnon.

L’envie d’éclater la tête du iarl semblant toujours présente, il essaye de respirer, se calmer, son regard vairon ne quittant pas la silhouette de l’homme. Mais il serait imprudent de l’achever, et surtout, il pourrait causer sa propre perte. Tuer un Iarl, ce n’était pas comme tuer un mage, et d’origine, l’homme n’était ni mage, ni elfe, et avait donc aucune raison de s’attirer la colère du templier.

-De l’eau ne serait pas de refus. J’ai la bouche sèche après tout cela. Je serai peut-être plus enclin à discuter autour d’une bonne table, cela dit.

Arrogant, il se rend bien compte qu’il en demande peut-être trop, mais après ce qu’il vient de subir, il n’a aucune honte à exiger au moins une carafe. Il l’avait provoqué après tout, il avait eu ce qu’il méritait, et même moins. Au moins, le Iarl accédait à sa requête, en espérant qu’il ne l’enferme pas ailleurs.

Sans attendre son hôte, le templier reprend le chemin du château pour sortir de ces cachots puants au plus vite. Lorsqu’il arrive en haut de l’escalier, il est accueilli par la gueule grognante du mabari de son seigneur Neil. Légèrement impatient, il attend la venu du maître de la bête, tandis que l’envie lui démanche de balancer un nouveau coup de massu sur le museau de ce dernier.

Avant d’entreprendre l’ascension de l’escalier, le Iarl répond à sa question, rigole, malgré que l’ambiance ne soit pas du tout propice, et affiche ses couleurs aux Templiers toujours en train de souffler, malgré sa rage descendante. Il ne prend pas la peine de lui répondre, il voyait bien qu’il essayait de le provoquer, et il n’avait plus envie de jouer à ce petit jeu, surtout qu’il avait eu ce qu’il voulait en venant ici, à la base. Malgré qu’il aurait bien souhaité que cela se passe sans la case enfermement.

Enfin en haut de l’escalier, il tombe face à face avec la bete du iarl, bientôt présenté comme Nyx, un autre de ses garde du corps. Il lui souhaite quand même que celui-là se montrerait plus efficace que les deux autres, au cas ou, après, en observant la carrure de Neil, il se doutait que l’homme pouvait très bien se défendre seul aussi. Le chemin inverse est parcouru pour retourner au point de départ. Ça aurait été si simple de simplement en venir au fait, plutôt que de jouer le coup de la domination, mais encore là, il avait jeté de l’huile sur le feu en provoquant Neil.

Lorsque son hôte lui fait signe de s’asseoir, Merlynn prend quand même le temps de se débarrasser de quelques parties de son armure rendu poisseuse et humide à cause du sang, gardant ainsi une tunique rendue tout aussi écarlate que le reste de sa personne. L’odeur cuivrée lui remonte à la gorge, ainsi se dépêche-t-il d’attraper de quoi boire afin de se soulager un peu, l’oreille tendue afin d’écouter ce qu’à à dire ce cher dirigeant. ‘’J’ose espéré que tu ne penses pas faire de moi l’un de tes pauvres chiens de garde. Et oui, je compte rester dans le coin, j’ai toujours apprécié Golefalois.’’ Il lorgne vers Nyx, puis s'assoit face au Iarl, le tutoyant comme lui s’adresse à Merlynn de cette façon.

C’est lorsqu’il parle de chasse aux mages qu’il retient l’intérêt du Templier. Il ne pouvait pas avoir toucher plus dans le mille que ça. ‘’Ce n’était pas mon intention première en restant ici, certes, pas au vu du jour, mais puisque tu en parles…’’ Il attrape un bout de fromage. Le voyage de nuit l’avait affamé, maintenant qu’il y pensait. Un bon bain ne lui ferait pas de mal non plus, dès la première heure, il irait sans doute profiter du point d’eau près du château pour se débarbouiller un peu. ‘’Je me doutais bien que les cellules du fond n’étaient pas pour de simples voleurs. Après, si j’ai ton soutiens, et ta discrétion, je te promet qu’aucun mage dans un rayon de cinquante kilomètre n’approchera ta ville chérie.’’ Aussitôt ingurgité, il attrape un bout de pain, un fruit, une pomme, bois de nouveau. S’il ne se retenait pas, il allait manger tout le plateau à lui tout seul.

Le templier laisse glisser les compliments à son égard sans y réagir. Il savait qu’il était beaucoup trop compétent pour faire le sale boulot. Mais la chasse...C’était plus un loisir qu’un travail, alors pourquoi ne pas s’y adonner en ayant une contrepartie? Silencieux, car trop occupé à s’empiffrer sans paraître trop affamé, il hoche simplement la tête à sa première affirmation.

Lorsqu’il lui parle des autres nobles, il redresse la tête, sourit doucement, puis prendre une dernière gorgée d’eau. ‘’Pas de danger pour la Divine. Je suis très discret, et je n’arbore pas bêtement mon uniforme lorsque je pars en chasse. Et je pourrais dire pareil des autres nobliaux du coin. S'ils découvrent ta petite cache, je feindrai de ne pas savoir.’’ Il hausse les épaules, puis lorsqu’il finit enfin de manger, se redresse, déjà revigorer, malgré la fatigue qui se fait sentir dans ses muscles. ‘’Je n’irai pas bien loin ce soir. L’auberge du coin doit être pleine. Je vais prendre une chambre ici, puisque tu te portes garant de moi, du moins pour le moment.’’ Il s’étire, regarde le cabot en biais, puis ramasse ses plates afin de les emporter avec lui dans une chambre quelconque. Pas le temps d’aller quelque part qu’un serviteur s’empare de ses biens afin de le guider, suite au départ du Iarl.

L’accueil avait été, certes, violent, mais au moins il savait à quoi s’attendre avec lui. De ce qu’il avait compris, ils étaient dans le même camps, jusqu’à ce qu’on les force à la trahison. Cependant, le templier avait bien envie de voir de quoi le Iarl était capable durant ses fameuses parties de chasse. Impatient, il héla le serviteur de se bouger le cul, rapidement vers une chambre, et s’installa pour la nuit, satisfait de cette rencontre et de ce qui en découlerait.