Le Vivisiteur - Vitus

La Visite.

Journée silencieuse, tranquille, parfaite pour prendre un peu de temps pour se reposer dans la demeure presque vide de Caïus. Les dernières semaines s’étaient montrées paisibles, dû au nombre restreint d’esclave encore en formation au Vittoria. Depuis l’ouverture des cercles en Orlaïs et Férelden, Caïus ne s’était pas aventuré à l’extérieur de Tévinter, par prudence, mais surtout car il ne voulait aucunement se compromettre et rester coincé dans un cercle loin de chez lui. Habituellement pleine d’une vingtaine d’employée, l’illustre demeure se trouvait bien vide, malgré les quatre ou cinq elfes arpentant docilement les couloirs.

Les quelques figures restantes s’étaient montrées être ses favorites. Déjà, bien qu’il eut bon nombre d’esclave humain, Caïus montrait une préférence notable pour les elfes, beaucoup plus travaillant, dociles, et pour la plupart, reconnaissants d’avoir la chance de vivre paisiblement dans cette demeure plutôt que dans la rue. Après tout, quelques années de servitude ne valaient-elles pas un lit chaud et de quoi se mettre sous la dent? Parce que même si il s’agissait d’esclave, Caïus n’était ni injuste, ni cruel. Il était à cheval sur l’éducation de ses bêtes, et surtout, connaissait la valeur d’un corps travaillant, à côté d’un corps martyrisé. Ses larbins ne pourraient d’être d’aucune aide s'ils étaient abîmés, et malheureusement, certains marchands d’esclaves préféraient passer leur nerf sur leur marchandise plutôt que de prôner la qualité de celles-ci.

-Joana. C’est l’heure du thé.

Il se trouve dans son petit salon, tout aussi immaculé que le reste de la demeure. L’elfe, hésitante, se balance d’un pieds à l’autre, ce qui a le don d’énerver l’esclavagiste qui met honneur à corriger ces petites bévues. Il soupire tout en posant son regard bleuté sur la jeune esclave.

-Chérie, si tu veux me dire quelque chose, tu dois le faire. Et si tu as besoin d’aller aux toilettes, tu as l’autorisation avant de me servir le thé. N’oublie pas de te laver les mains, sinon je devrais te les brûler pour m’assurer qu’elles sont bien propres.

Il lui sourit, un sourire mauvais, mais qui n’annonce aucunement un excès de sauvagerie. Il souhaite simplement qu’elle arrête avec ses hésitations, ses petites manies. C’est sans doute l’une des raisons pourquoi il ne l’a pas encore vendue celle-là. Beaucoup trop de chose à corriger avant de pouvoir en faire une esclave modèle. Une petite voix fluette s’échappe d’entre ses lippes, tellement douce, qu’il doit se pencher vers elle pour en comprendre le sens.

-...Visite Monsieur. Jamais vu. Il attend dans le couloir.

Il reprend place dans son fauteuil. Le thé attendrait donc, à moins que son invité surprise n’en veuille une tasse. Un léger soupire s’échappe d’entre ses lèvres, puis il remarque qu’elle est toujours plantée là, le regardant, presque effrayée.

-Mais qu’attends-tu pauvresse? Va accueillir notre invité ! Et propose lui du thé !

Ses billes bleues roulent, et il attend impatiemment que l’elfe revienne en compagnie de cette visite. Il ne se passait plus grand chose au manoir, et un peu de distraction ne ferait pas de tort. Il avait l’impression d’être passé par tous les livres de sa bibliothèque, et même si il avait l’habitude d’être confiné, d’avoir la liberté de sortir sans n’avoir aucune destination le déprimait presque. Il avait l’habitude de voyager, de voir du monde, mais il devait se montrer prudent, surtout par les temps qui couraient.

Vivisiteur.

Pourquoi il se trouvait chez Vittoria ? Honnêtement même lui se posait franchement la question, il était venu sur un coup de tête et maintenant il se disait qu’il ferait mieux de repartir. C’était trop tard malheureusement, il avait déjà dit à une esclave d’aller l’annoncer à son maitre, Caius, il ne pouvait plus vraiment faire marche arrière…Il aurait l’air de quoi sinon ? Bon maintenant qu’il était là autant allé jusqu’au bout de son idée…Son idée totalement idiote, dernièrement le jeune prêtre s’était mis en tête d’étudier de nouveau la magie pour s’améliorer et aussi pour satisfaire sa curiosité maladive, oui c’était idiot.

Alors pourquoi Vittoria ? Il aurait surement put demander à Sextus, mais la résidence de son cousin se trouvait à Quarinus ce qui n’était pas tout prêt. Alors s’il était ici c’est tout simplement parce qu’il était connu que le Vittoria était doué dans l’utilisation de la magie entropique et cette dernière intriguait beaucoup le prêtre…Puis demander conseil à un ‘concurrent’ de son père dans le commerce d’esclave ne pouvait qu’emmerder son paternel, ce qui était une excellente chose.

Du coup voilà, il était là dans un couloir attendant que l’elfe revienne avec les instructions de son maître, heureusement il était du genre patient…En général…Pas avec les esclaves, mais elle avait de la chance, Vitus ne faisait et ne disait rien aux esclaves ne lui appartenant pas. Après tout, il était plutôt du genre très possessif, il n’aimait pas qu’on touche ce qu’il était à lui donc il respectait ce qui était aux autres aussi.

L’elfe revint enfin vers lui, le prêtre ne la regardant à peine lorsqu’elle lui annonça avec sa petite voix fluette de la suivre jusqu'à son maitre. Vitus lui fit signe de lui montrer le chemin puis lui répondit par l’affirmatif quand elle lui demanda s’il voulait du thé. Ils finirent par arriver dans le petit salon où se trouvait Caïus, l’elfe quitta la pièce sûrement pour aller chercher le thé et le prêtre se trouva planter devant l’esclavagiste, ne sachant pas trop comment commencer.

-Je vous remercie d’accepter de me recevoir.Inclinant légèrement la tête pour montrer un minimum de respect au noble, après tout il n’était qu’un simple prêtre. Je suis désolé de venir sans vraiment avoir prévenue en avance.

Vitus gardait un visage plutôt neutre mais avenant tout de même, cinq années à jouer le rôle d’un prêtre sympathique lui avait au moins apprit à avoir l’air presque digne de confiance.

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La Visite.

L’attente se faire longue, attise sa curiosité et il se montre presque fébrile d’accueillir un visiteur chez lui. Pourtant, sa demeure est impeccable, reluisante, et il n’a aucune honte à la présenter à quiconque. Mais c’est le manque d’habitude,de visiteurs qui le rendait nerveux, mais à peine. Lorsque l’elfe revient enfin, elle ne prend pas la peine de présenter l’homme, l’abandonnant au pas de la porte pour se précipiter vers le chariot à boisson. Il soupire. Quelle mauvaise première impression cela donnait-il. La jeune elfe semblait des plus distraites aujourd’hui, mais il n’était pas d’humeur à lui imposer un interrogatoire. Surtout pas en présence de l’homme.

D’ailleurs, son attention se tourne vers lui et son visage vaguement familier. Il est certains de l’avoir croisé quelques fois, sans avoir pris la peine de se présenter ou d’initier quelconque conversation. Son prénom et nom de famille lui échappe, mais il est persuadé de savoir de qui il s’agit. L’esclavagiste s’élance vers l’invité comme son elfe est inutile, puis lui tend une main afin de serrer la sienne.
-C’est un plaisir de voir un nouveau visage en ma demeure. Cependant, il semble qu’on ait omis de m’informer de votre identité, ou même de la raison de votre visite. Pardonnez mon manque de politesse, mais aucun nom ne me vient en regardant votre visage.

Il sourit doucement pour s’excuser. Mais bon, il ne pouvait pas connaître tout Minrathie. Ses quelques lacunes auraient dû être corrigées, mais il sortait si peu qu’il n’avait pas l’occasion de se faire un cercle de connaissances plus élaboré. Enthousiasme, il se retourne vers l’elfe et lance ;

-Joana ! Le thé ! Allons, un peu de vitesse avant que notre invité ne se dessèche.

Il claque dans ses mains pour encourager l’esclave, mais elle semble prise d’une nervosité sans nom, pour une raison qui lui échappe encore. Devra-t-il la corriger devant cet homme? Il espérait que non, n’aimant pas faire étalage de son sadisme devant les inconnus, ni de ses méthodes de redressement. Devant l’absence d’excuse de l’elfe, il prend lui-même en charge la rencontre. Plaçant doucement une main contre le dos de Vitus, il l’invite à prendre place sur l’un des canapés. Lui même retourne à son fauteuil, face à lui.

-Pardonnez mon elfe. Elle ne semble pas dans son assiette aujourd’hui. C’est une situation que je règlerai plus tard. Si vous avez besoin de quoique ce soit, adressez-vous à moi.

Il tente de ne pas laisser échapper un sourire d’agacement, hésitant à renvoyer Joana pour faire venir Madely. Mais il n’a pas l’envie ni le temps de faire cet échange, surtout que Madely était beaucoup moins jolie et avenante que Joana. En tant normal, l’elfe savait charmer les invités, leur offrir une visite agréable, mais la visite se faisait si rare qu’elle semblait avoir perdu ses attraits principaux. Encore une fois, il se rappel qu’il devra la corriger, et c’est sans doute pour cette raison qu’elle tremble de façon exagérée, elle sait qu’elle va y passer dès que l’homme serait partie.

Elle semble comprendre que son rôle n’est pas terminé. Doucement, à petits pas, elle propose une tasse de thé à l’invité, puis en amène une deuxième à Caïus. Elle omet évidemment de demander si Vitus souhaite l’aromatiser, y mettre de la crème ou autre chose. Timidement, elle va se planter près du chariot et attend comme une imbécile qu’on la fustige. Enfin, c’est ce que pense Caïus. Il plisse les yeux, puis s’approche lui même du chariot, écartant la jeune elfe d’un geste vif. Elle trébuche mais se rattrape de justesse sur une table basse, en poussant une petite exclamation de surprise. L’homme murmure entre ses dents serrées ;
-Hors de ma vue, vermine. Attend moi dans ta chambre.

Il verse de l’eau chaude, dans une tasse, prépare un plateau avec quelques bouchées à déguster, et le présente à son invité en le posant sur la table basse devant lui tout en le regardant dans les yeux. Légèrement énervé, il tente de ne rien laisser paraître, et tente d’évaluer les réactions de son interlocuteur.

Vivisiteur.

Il ne s’était pas correctement présenter, c’était une mauvaise chose mais après c’était aussi la faute de l’elfe…Voilà, c’était toujours la faute des elfes de toute façon, il n’y avait pas à discuter, ils étaient là pour ça non ?

-Non c’est entièrement ma faute, je suis venue sans m’annoncer et je m’en excuse vraiment. Sinon mon nom est Vitus Sepirio.

Son nom de famille ferait surement tilter, les deux familles travaillant dans le commerce d’esclave. Après lui-même lui serait surement inconnu, de souvenir ils ne s’étaient jamais rencontrés mais Vitus pouvait faire erreur. Lorsqu’il entendit Caius ‘motivé’ son esclave, le jeune prêtre ne put cacher son petit sourire, il connaissait une elfe qui allait passer un mauvais moment dès son départ, dommage il ne verrait rien de tout cela. Un peu perdue dans ses pensées, le prêtre se tendit légèrement en sentant la main du Vittoria sur son dos, ne s’y attendant pas mais rapidement il se détendit et alla s’asseoir.

Caius lui signala de s’adresser à lui s’il avait besoin de quelque chose…Tant mieux, Vitus préférait éviter de s’adresser aux esclaves dans la mesure du possible. L’elfe lui apporte ensuite du thé, puis retourne auprès du chariot après avoir servi son maitre. Caius ne semble pas satisfait d’ailleurs car Vitus le voit renvoyer plutôt sèchement l’esclave. Le jeune prêtre cacha son sourire, ne plus avoir cette chose dans la même pièce que lui ne pouvait être qu’une bonne chose.

Vitus attrapa quelque chose à grignoter avec son thé, ne quittant pas son hôte des yeux. Il n’était peut-être pas le plus doué pour lire les gens, mais il était clair que le Vittoria était un peu sur les nerfs. S’il n’avait pas besoin de lui demander un service, il aurait surement lancé une petite pique, mais c’était une mauvaise idée dans la situation actuelle. Il avala une gorgée de son thé avant d’ouvrir enfin la bouche.

-Vous m’avez demandé plus tôt la raison de ma venue. Hé bien ma raison risque peut-être de vous surprendre. Je voulais demander si vous seriez d’accord pour m’enseigner la magie entropique.

Voilà c’était dit, il avait préféré dire les choses clairement. Le jeune prêtre n’aimant pas réellement tourné autour du pot longtemps, cela avait tendance à l’enquiquiner profondément. Puis ainsi si la réponse était négative il n’aurait pas perdu trop de temps.
Caïus n’avait en réalité aucune raison d’accepter, il ne connaissait pas Vitus et en plus les deux familles étaient des concurrents pour la vente d’esclaves…Même si techniquement Vitus ne prenait absolument pas part à ce commerce, lui n’était qu’un simple prêtre au service du Divin…En gros il ne servait pas à grand-chose, ils étaient nombreux à servir la chantrie impériale.

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La Visite.

Légèrement déconcentré par son imbécile esclave, Caius ne tilte pas tout de suite lorsque son invité se présente. C’est lorsque la jeune femme quitte enfin la pièce et la tension libère ses épaules que l’information se rend à son cerveau rapidement. Il fixe l’homme devant lui, son regard bleuté devenant plus intense. Qu’est-ce qu’un Sepirio faisait ici? Il voulait lui proposer un marché? Lui faire étalage du commerce de sa famille? Venir le narguer ? Il n’en avait aucune idée. Cependant, Vitus ne semble pas avoir quelques intentions hostiles à son égard, pour le moment.

Doucement, il se cale dans son fauteuil et évalue son compétiteur du regard. Si il venait évaluer la marchandise, son elfe devait avoir donnée bien mauvaise impression. Il espère qu’il ne lui fera pas une sale réputation en se basant seulement sur le service de merde qu’elle avait prodiguer. Nerveux, il prend sa tasse de thé entre ses mains et se rassure au contact chaleureux de celle-ci. ‘’Un Sepirio chez moi. C’est d’autant plus honteux que Joana ait choisi cette journée pour offrir un mauvais service.’’ Il laisse échapper un petit rire très peu naturel, nerveux, pour tenter de détendre l’atmosphère, ou surtout, se détendre lui-même, mais l’effet est inversé, il se rend bien compte qu’il est maladroit, et qu’il est en train de perdre sa crédibilité.

Il vaut mieux opter pour le silence, le laisser parler et amener lui-même le sujet. Pour reprendre contenance, il prend une gorgée de son thé brûlant, ignorant la douleur qui se répand dans son gosier lorsque le liquide fumant fait son chemin. Il sent la chaleur descendre jusqu’à son estomac, et se calme doucement, se convaincant qu’il ne pouvait rien y faire, si son interlocuteur s’était fait une mauvaise idée de lui. De toute façon, il se promettait de punir convenablement l’elfe fautive, et ce même si il devait y passer la nuit.

Lorsqu’il mentionne finalement la raison de sa venu, le principal intéressé laisser échapper un petit ‘’oh’’, puis pose sa tasse de thé doucement sur la table basse. C’était surprenant comme demande, mais le marchand n’avait pas qu’une réputation d’esclavagiste, il était aussi connu pour sa grande maîtrise de la magie, et surtout, pour une utilisation assez imaginative de la magie entropique. Un sourire plus sincère apparaît sur son faciès lorsqu’il regarde Vitus dans le bleu des yeux. ‘’C’est, comment dire. Flatteur, surtout venant d’un compétiteur direct.’’ Mais il se souvient n’avoir jamais vu Vitus près du commerce des Sepirio, et ne jamais l’avoir croisé lors des ventes à ciel ouvert. En fait, si sa mémoire ne faisait pas défaut, il lui semblait que son invité participait à un autre genre d’activité, même si il ne pouvait pas mettre le doigt dessus. ‘’Je ne sais pas si il serait très...Malin de ma part de vous prendre comme apprentis. Cela pourrait énervé...Certains membres de votre famille et s’avérer autant dangereux pour vous que pour moi.’’ Il se lève, caresse sa barbe bien taillée du bout des doigts, et réfléchis.

Sa vie n’était pas des plus palpitante dernièrement, et ce même si il allait parfois rendre visite à Nero à Quarinus. Hors, se mettre en danger n’était pas la meilleure idée, mais si il ne se trouvait pas rapidement quelque chose à faire, il allait mourir d’ennuie. Mais il restait méfiant, surtout envers un Sepirio. Il lui lance un regard suspicieux, avant de faire les cents pas dans la pièce.

Vivisiteur.

-Ce n’est qu’une elfe, il ne faut pas trop lui en demander.

Ce n’était parce que l’esclave s’était mal débrouillé que Vitus aurait une mauvaise image de Caïus, on ne pouvait pas juger un tévintide rien qu’en voyant le comportement des esclaves…C’était totalement idiot. Le jeune finit par lui avouer la raison de sa présence et visiblement l’autre homme fut un peu surpris, mais il sembla se détendre un peu par la suite.

En entendant le marchand d’esclave émettre quelques réserves vis-à-vis de sa famille, Vitus rigola légèrement, visiblement il ne savait pas que lui-même n’avait aucun lien avec ce genre de commerce. Son père ne voulant pas que son fils, cette erreur, ne s’occupe d’aucune affaire de la famille, il avait voulu se débarrasser de lui, c’est sa mère qui l’envoya à la Chantrie pour le garder loin et ainsi le garder en vie.

-Il y a une petite méprise apparemment. Mon nom est bien Sepirio mais je n’ai aucun lien avec le commerce d’esclave, ce genre d’affaire concerne le reste de ma famille. Moi, je suis un simple serviteur du Divin impérial et du Créateur.

Le jeune prêtre resta assit et observa le marchand faire les cent pas devant lui, il ne pouvait pas le forcer à accepter sa requête mais s’il devait entendre un refus à cause de son nom de famille, il le vivrait très mal.

-Si ça peut vous rassurer, je n’ai presque aucun contact avec ma famille…Puis si dans l’éventualité que vous acceptiez, mettre en rogne mon très cher géniteur ne serais qu’un bonus de mon point de vue.

Au moins c’était dit, s’il pouvait clairement faire chier son père, il sauterait sur l’occasion. Il a passé tellement de temps à avoir peur de lui donc s’il pouvait un peu se vengé, il n’allait pas se gêner.

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La Visite.

Il rigole. Son invité rigole, et pourtant, il était plus que sérieux par rapport à ses réticences. Que penserait-on de lui si il prenait sous son aile l’un des Sepirio? Mais il était probablement trop réticent, car si il se souvenait bien, il n’avait jamais vu ce jeune heure de près ou de loin en compagnie des autres Sepirio. Après tout, c’était peut-être un cousin éloigné qui se trouvait porter ce nom de famille. Il haussa doucement les épaules avant de reporter une attention particulière envers Vitus. Le petit discours de son invité le rassure, mais à peine. Si il devait croire tout ce qu’on lui dit, il ne serait pas devenu celui qu’il est actuellement. Si il avait jadis été naif, c’était une tare qu’il avait vite fait de soigner une fois sa mère décédée. Il grimace légèrement en penser à elle, puis va retrouver Vitus après avoir achever de faire les cents-pas.

-Je consens ne jamais vous avoir vu de près ou de loin dans l’un des marchés ou l’un des encans...Cependant…

Il hésite toujours, cela se voit. Il n’a pas envie de refuser, mais d’un autre côté, il veut se montrer prudent envers son plus grand compétiteur. Mais d’un autre sens, apporter son attention sur autre chose que sur son commerce ne pourrait-il pas être bénéfique? Si il s’attirait les foudres du marchand pour une autre raison que le commerce, il en resterait sans doute distrait et plus mou dans la compétition sans fin qui opérait entre eux depuis le jour ou Caïus avait décidé d’ouvrir sa propre affaire.

Toujours incertain, il vient prendre place devant Vitus, posant ses mains sur les appuies-bras de son fauteuil pour lui faire face.

-J’avoue que vous me rassurez légèrement. Et détourner l’attention de votre père, ou géniteur si vous préférez, pourrait s’avérer bénéfique à tout les deux, de ce que j’en sais.

Il sourit, puis plante son regard perçant dans celui de son invité. Il ne sait pas si il ment, il ne sait pas si il souhaite véritablement apprendre quelque chose de lui, que ce soit magique ou non, mais il était certain d’une chose ; il s’ennuyait. Son prochain voyage était prévu pour dans quelques semaines, et d’ici là, il peinait à se trouver une activité intéressante. Pour la première fois en 10 ans, il n’avait aucun esclave à vendre. Les siens étaient même devenu plus difficile à gérer, et c’était un problème qu’il retardait à éclaircir.

-J’accepte. Cependant, sachez que de me poser dans un rôle d’enseignant sera une première pour moi. Enfin, je ne me ferai pas le plaisir de vous enseigner de la même façon que j’enseigne à mes recrues d’esclaves. Vous risqueriez de ne pas vouloir revenir pour la prochaine leçon.

C’est à son tour de laisser échapper un doux rire, puis de se redresser. Par quoi commencer. Parce qu’il souhaitait commencer immédiatement. Il n’avait rien de prévu, Vitus était là et attendait probablement qu’il fasse ou dise quelque chose d’intéressant, et il avait tout l’après-midi devant lui pour faire l’exemple de ce qu’il savait. Enthousiasme devant ce nouveau défi, il regarde rapidement autour de lui, en quête d’une inspiration quelconque.

Vivisiteur.

Il hésite toujours, Vitus n’a pas l’habitude de voir les gens hésiter aussi longtemps, pourtant il était totalement honnête…Ce qui était assez rare. Puis enfin l’esclavagiste avoue ne l’avoir jamais vu dans l’un des marchés. Bien il commence enfin à le croire, ça aurait été un peu long mais par chance le jeune prêtre est très patient…Enfin pas pour tous, mais là sa patience n’était pas mise à l’épreuve.

Le Vittoria finit par s’approcher de lui, posant les mains sur les accoudoirs du siège de Vitus. Trop près, trop dans son espace vital, le prêtre se retint de froncer les sourcils, mais il fallait croire que les gens appréciaient vraiment entrer dans son espace vital. Bon par contre le Vittoria semblait enfin un peu rassuré, ce qui était une bonne chose puis arriva enfin l’acceptation de l’esclavagiste.

Vitus afficha un air satisfait, pendant un moment il avait cru que l’homme allait refuser, mais non.

-Hé bien ça sera une première pour moi d’être l’élève de quelqu’un, hors un membre de ma propre famille.Le jeune prêtre se leva pour se tenir face à l’autre homme.Et vous risquez d’être surpris de voir à quel point je suis…motivé.

Il était surtout plus curieux que motivé, mais peu importe, il voulait apprendre et il le ferait donc. Lorsqu’il voulait quelque chose il était prêt à beaucoup pour l’avoir.

-Dite, aurais-je droit à une petite démonstration d’abord ? Il est toujours plus facile d’apprendre en regardant les maîtres exécuter leur magie.

Bon, oui voir un esclave souffrir était aussi la raison de pourquoi Vitus souhaitait avoir une démonstration…On ne pouvait pas vraiment lui en vouloir non ?

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