Da vhen'alas | Eshalineva
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
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Da vhen’alas
Eshalineva & Harand
Des Shem, partout, évidemment. L’odeur des chevaux, d’un feu perpétuellement en train de se consumer quelque part, le bruit des armes à l’entraînement, les rires et les invectives, tout ressemblait en tout point à une ville humaine, même ici.
L’Inquisition était pourtant un rassemblement hétéroclite, mélange curieux de races et de croyances diverses. Il y avait des Shem dans tous les coins, bien sûr, mais aussi des Nains et des Elvhen. Certains arboraient les vallaslin d’Andruil, de Sylaise, d’Elgar’nan, les autres rien du tout – et à voir la façon dont ceux-ci courbaient l’échine dès qu’ils croisaient un Shemlen, il n’y avait guère de questionnement sur leur origine. L’Inquisition rassemblait tout autant les Dalatiens que les Elvhen des bascloîtres. Vraiment hétéroclite, oui.
Au milieu de cette effervescence et de ce foisonnement de races, Harand peinait à trouver sa place. Certains lui auraient sans doute dit qu’il venait à peine d’arriver, qu’il lui faudrait quelques jours pour trouver ses marques, nouer des relations. Il savait que ce serait beaucoup, beaucoup plus compliqué. La vision d’autant de Shem au même endroit lui donnait la nausée. Qu’est-ce qui lui avait pris, de choisir de rejoindre l’Inquisition ? Pourquoi n’était-il pas resté parmi le clan, alors que tout le monde lui demandait d'abandonner son projet ? Il aurait pu partir avec les autres et continuer sa vie de nomade. Peut-être aurait-il fini par oublier, par se faire une vraie place. Il serait un jour devenu Archiviste, comme on le lui avait toujours dit.
Il secoua la tête, chassant ces regrets inutiles. Ressasser le passé, ce qui avait été, ce qui aurait pu être, ce qui serait, ne servait à rien. Il devait avancer. Et après tout, rejoindre l’Inquisition avait été son choix, aussi improbable que cela pût être. Évoluer au beau milieu de tous ces Shem avait été sa décision : se le reprocher à présent, c’était renier le chemin qui l’avait mené jusqu’ici, et toutes les raisons qui l’avaient conduit à rallier cette bannière. La folie chantriste. La folie shemlen. Le désarroi des mages. La solitude qu’il éprouvait toujours, même parmi les siens. Être seul et se sentir seul sont deux choses si différentes…
« Hé, l’elfe, tu bouges ? »
La voix bourrue le ramena à la réalité. Harand recula d’un pas et l’homme, à la carrure formidable, poursuivit son chemin, traînant derrière lui une charrette aussi facilement que s’il avait été un hahl. Le Dalatien le regarda passer, une lueur d’étonnement au fond de ses prunelles sombre. Le wagonnet était plein de fourrures et de peaux, destinées sans doute à la confection de vêtements, de couvertures, et peut-être même d’armures. La force du Shemlen devait être stupéfiante.
Avec un soupir, Harand se résolut à quitter son poste d’observation, sans trop savoir cependant où aller. La forteresse de Therinfal était une espèce de gigantesque verrue de pierre sur les flancs de la colline. La nature, ici, n’avait de droits que pour décorer un parterre de fleurs – depuis longtemps abandonné aux mauvaises herbes. Comme tous les nouveaux venus, Harand avait été accueilli avec circonspection. Il voulait aider ? Parfait. On lui ferait signe quand on aurait besoin de lui. En attendant, il lui faudrait trouver ses quartiers, se débrouiller pour obtenir à manger, et personne ne viendrait lui tendre la main pour le guider dans le dédale de couloirs, de cour et de salles. Une bouffée de nostalgie le saisit. La solidarité dalatienne lui manquait déjà.
Comme si les Faiseurs avaient entendu ses prières silencieuses, son regard s’immobilisa tout à coup. Une franche stupeur se peignit sur ses traits quand il reconnut un visage, pourtant pas vu depuis des années. Mais ces yeux, ce nez, ces lèvres, ces vallaslin, tout appartenait bien à une personne qu’il avait connue autrefois. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Cela faisait peut-être des années, mais elle avait à peine changé. Un peu plus mince, peut-être. Un effet des temps qui couraient ?
« Eshalineva ? »
Le nom lui était venu comme ça, comme une bulle de souvenir remontant à la surface de son esprit troublé. Se remémorerait-elle seulement leur précédente rencontre ?
« Eshalineva, c’est bien ça ? Je ne pensais pas… »
Non. Se présenter avant tout, pour qu’elle remette une identité sur ce visage.
« Aneth ara, lethallan. Je suis Harand, du clan Varalasan. J’ignore si vous vous souvenez de moi. Ça fait longtemps… »
Une autre vie. Un autre Harand. Elle aussi devait avoir vécu bien des épreuves pour arriver jusqu’ici. Par les Faiseurs, que Thédas était petit !
L’Inquisition était pourtant un rassemblement hétéroclite, mélange curieux de races et de croyances diverses. Il y avait des Shem dans tous les coins, bien sûr, mais aussi des Nains et des Elvhen. Certains arboraient les vallaslin d’Andruil, de Sylaise, d’Elgar’nan, les autres rien du tout – et à voir la façon dont ceux-ci courbaient l’échine dès qu’ils croisaient un Shemlen, il n’y avait guère de questionnement sur leur origine. L’Inquisition rassemblait tout autant les Dalatiens que les Elvhen des bascloîtres. Vraiment hétéroclite, oui.
Au milieu de cette effervescence et de ce foisonnement de races, Harand peinait à trouver sa place. Certains lui auraient sans doute dit qu’il venait à peine d’arriver, qu’il lui faudrait quelques jours pour trouver ses marques, nouer des relations. Il savait que ce serait beaucoup, beaucoup plus compliqué. La vision d’autant de Shem au même endroit lui donnait la nausée. Qu’est-ce qui lui avait pris, de choisir de rejoindre l’Inquisition ? Pourquoi n’était-il pas resté parmi le clan, alors que tout le monde lui demandait d'abandonner son projet ? Il aurait pu partir avec les autres et continuer sa vie de nomade. Peut-être aurait-il fini par oublier, par se faire une vraie place. Il serait un jour devenu Archiviste, comme on le lui avait toujours dit.
Il secoua la tête, chassant ces regrets inutiles. Ressasser le passé, ce qui avait été, ce qui aurait pu être, ce qui serait, ne servait à rien. Il devait avancer. Et après tout, rejoindre l’Inquisition avait été son choix, aussi improbable que cela pût être. Évoluer au beau milieu de tous ces Shem avait été sa décision : se le reprocher à présent, c’était renier le chemin qui l’avait mené jusqu’ici, et toutes les raisons qui l’avaient conduit à rallier cette bannière. La folie chantriste. La folie shemlen. Le désarroi des mages. La solitude qu’il éprouvait toujours, même parmi les siens. Être seul et se sentir seul sont deux choses si différentes…
« Hé, l’elfe, tu bouges ? »
La voix bourrue le ramena à la réalité. Harand recula d’un pas et l’homme, à la carrure formidable, poursuivit son chemin, traînant derrière lui une charrette aussi facilement que s’il avait été un hahl. Le Dalatien le regarda passer, une lueur d’étonnement au fond de ses prunelles sombre. Le wagonnet était plein de fourrures et de peaux, destinées sans doute à la confection de vêtements, de couvertures, et peut-être même d’armures. La force du Shemlen devait être stupéfiante.
Avec un soupir, Harand se résolut à quitter son poste d’observation, sans trop savoir cependant où aller. La forteresse de Therinfal était une espèce de gigantesque verrue de pierre sur les flancs de la colline. La nature, ici, n’avait de droits que pour décorer un parterre de fleurs – depuis longtemps abandonné aux mauvaises herbes. Comme tous les nouveaux venus, Harand avait été accueilli avec circonspection. Il voulait aider ? Parfait. On lui ferait signe quand on aurait besoin de lui. En attendant, il lui faudrait trouver ses quartiers, se débrouiller pour obtenir à manger, et personne ne viendrait lui tendre la main pour le guider dans le dédale de couloirs, de cour et de salles. Une bouffée de nostalgie le saisit. La solidarité dalatienne lui manquait déjà.
Comme si les Faiseurs avaient entendu ses prières silencieuses, son regard s’immobilisa tout à coup. Une franche stupeur se peignit sur ses traits quand il reconnut un visage, pourtant pas vu depuis des années. Mais ces yeux, ce nez, ces lèvres, ces vallaslin, tout appartenait bien à une personne qu’il avait connue autrefois. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Cela faisait peut-être des années, mais elle avait à peine changé. Un peu plus mince, peut-être. Un effet des temps qui couraient ?
« Eshalineva ? »
Le nom lui était venu comme ça, comme une bulle de souvenir remontant à la surface de son esprit troublé. Se remémorerait-elle seulement leur précédente rencontre ?
« Eshalineva, c’est bien ça ? Je ne pensais pas… »
Non. Se présenter avant tout, pour qu’elle remette une identité sur ce visage.
« Aneth ara, lethallan. Je suis Harand, du clan Varalasan. J’ignore si vous vous souvenez de moi. Ça fait longtemps… »
Une autre vie. Un autre Harand. Elle aussi devait avoir vécu bien des épreuves pour arriver jusqu’ici. Par les Faiseurs, que Thédas était petit !
© Grey WIND.
Invité
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Da vhen’alas
Eshalineva & Harand
You will learn a lesson from everyone you meet in this lifetime.
Cela faisait près d'un an, à présent, qu'Eshalineva avait rejoint l'Inquisition.
Durant cette période, elle avait pu voir l'organisation évoluer - de vieux membres revenir, de nouveaux volontaires s'engager, des conflits aller et venir, de nombreux blessés passer entre ses mains. L'endroit, qui lui avait semblé si étranger durant ses premiers jours, lui était à présent familier et même agréable. Therinfal n'était pas le genre d'endroit qu'une dalatienne comme elle fréquentait actuellement - et elle ne pouvait pas dire qu'elle ne regrettait jamais son aravel et son mode de vie nomade - mais elle avait appris à apprécier ses habitants et ses coutumes. Il y avait déjà sa propre infirmerie, plus grande que n'importe quel endroit où elle avait pratiqué avant, qui lui offrait un confort indéniable... Il y avait les repas du soir préparés par Alerion - et toutes les fois où elle l'interrompait en cuisine pour lui parler de sa journée et s'assurer de sa santé... Il y avait le jardin médicinal, les papotages avec Fëanor, et la taverne de la forteresse - autant de raisons qui la poussaient à penser qu'elle avait fait le bon choix, en s'engageant là.
Ce n'était pas toujours facile, bien sûr. Mais le travail d'une doctoresse ne l'était jamais.
Et clairement, la vie à l'Inquisition n'avait pas été de tout repos, ces derniers temps. L'attaque de la Flèche Blanche à Val Royeaux avait été particulièrement éprouvante, causant un nombre effarant de blessés et de morts parmi ses alliés... Les jours qui avaient suivi la bataille restaient parmi les plus intenses de la vie de la Dalatienne, bien qu'elle estime pouvoir être fière du travail qu'elle y avait effectué. A présent, les choses s'étaient un peu calmées... La calme durant la tempête, peut-être - une période dont elle ne comptait pas profiter pour se tourner les pouces. Elle ne tenait pas à manquer de baumes et de médicaments en périodes d'urgence : il était important d'être prêt pour tout.
Cela faisait plusieurs mois qu'elle était absorbée dans son travail d'apothicaire, collectant plantes, produits et matériels pour être préparée pour la suite. Il fallait l'avouer : les quartiers-maîtres du groupe étaient franchement efficaces. Elle avait même réussi à se procurer quelques livres qu'elle savait vraiment rares - des traités de médecines humains qu'elle se réjouissait de lire, dès qu'elle aurait le temps. Le temps, c'était peut-être ce qui lui manquait le plus, depuis son engagement !
Elle se dirigeait, pour l'heure, vers l'une des cours intérieures de Therinfal. Elle y avait planté plusieurs plants de laurier du prophète un peu plus tôt - et si tout allait bien, elle devrait pouvoir commencer à les récolter. Elle était quelque peu perdue dans ses pensées, traversant Therinfal l'air un peu distrait. Elle s'inquiétait pour les quelques membres de l'organisation qui s'étaient rendus au nord, dans les Marches Libres, pour une nouvelle mission avec les mages de Kirkwall. Elle ne savait pas exactement en quoi consistait leurs objectifs - l'opération toute entière semblait plutôt secrète. Mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu'elle aurait du être là. Si les choses tournaient mal...
Son propre nom la sortit de ces sombres pensées. Quelqu'un l'appelait... Elle chercha le responsable des yeux. Un elfe - un dalatien, au visage décoré des vallaslins de Mythal. Il s'approchait d'elle, amical - il la connaissait clairement.
Eshalineva avait déjà rencontré beaucoup de Dalatiens, au cours de sa vie. Suffisamment pour que leurs visages s’entremêlent et que leurs noms s'oublie. Celui-ci, pourtant, lui disait bel et bien quelque chose. Harand... Le clan Varalasan... C'était...
-"...Harand ? Oui, je... oh !"
Les souvenirs lui étaient revenus tout à coup. Des rencontres entre leurs deux clans, des échanges, du commerce, des discussions. Harand était cet elfe un peu plus jeune qu'elle, un mage, un garçon plutôt sympa ; elle ne l'avait jamais connu que d'assez loin, mais se souvenait quand même de quelques rencontres et conversations. Elle se rappelait notamment l'avoir croisé quelques semaines à peine après avoir reçu ses vallaslins - les membres son clan avait été, à l'époque, les premier à la voir en tant qu'adulte n dehors des Lavellan eux-même. Qu'elle était fière, à l'époque... Qu'elle était jeune.
-"Harand - aneth ara - c'est fou ! Ca doit faire des années..." Sa voix trahissait son étonnement. En toute franchise, elle n'avait plus pensé à lui depuis bien longtemps - et le voir réapparaître ainsi, sans crier gare, était vraiment une surprise... Une bonne surprise, cependant. S'était-il joint à l'Inquisition ? Elle lui sourit, enthousiasmée. "C'est un plaisir de te revoir, lethallin. J'ai du mal à le croire. Que fais-tu ici ?"
Durant cette période, elle avait pu voir l'organisation évoluer - de vieux membres revenir, de nouveaux volontaires s'engager, des conflits aller et venir, de nombreux blessés passer entre ses mains. L'endroit, qui lui avait semblé si étranger durant ses premiers jours, lui était à présent familier et même agréable. Therinfal n'était pas le genre d'endroit qu'une dalatienne comme elle fréquentait actuellement - et elle ne pouvait pas dire qu'elle ne regrettait jamais son aravel et son mode de vie nomade - mais elle avait appris à apprécier ses habitants et ses coutumes. Il y avait déjà sa propre infirmerie, plus grande que n'importe quel endroit où elle avait pratiqué avant, qui lui offrait un confort indéniable... Il y avait les repas du soir préparés par Alerion - et toutes les fois où elle l'interrompait en cuisine pour lui parler de sa journée et s'assurer de sa santé... Il y avait le jardin médicinal, les papotages avec Fëanor, et la taverne de la forteresse - autant de raisons qui la poussaient à penser qu'elle avait fait le bon choix, en s'engageant là.
Ce n'était pas toujours facile, bien sûr. Mais le travail d'une doctoresse ne l'était jamais.
Et clairement, la vie à l'Inquisition n'avait pas été de tout repos, ces derniers temps. L'attaque de la Flèche Blanche à Val Royeaux avait été particulièrement éprouvante, causant un nombre effarant de blessés et de morts parmi ses alliés... Les jours qui avaient suivi la bataille restaient parmi les plus intenses de la vie de la Dalatienne, bien qu'elle estime pouvoir être fière du travail qu'elle y avait effectué. A présent, les choses s'étaient un peu calmées... La calme durant la tempête, peut-être - une période dont elle ne comptait pas profiter pour se tourner les pouces. Elle ne tenait pas à manquer de baumes et de médicaments en périodes d'urgence : il était important d'être prêt pour tout.
Cela faisait plusieurs mois qu'elle était absorbée dans son travail d'apothicaire, collectant plantes, produits et matériels pour être préparée pour la suite. Il fallait l'avouer : les quartiers-maîtres du groupe étaient franchement efficaces. Elle avait même réussi à se procurer quelques livres qu'elle savait vraiment rares - des traités de médecines humains qu'elle se réjouissait de lire, dès qu'elle aurait le temps. Le temps, c'était peut-être ce qui lui manquait le plus, depuis son engagement !
Elle se dirigeait, pour l'heure, vers l'une des cours intérieures de Therinfal. Elle y avait planté plusieurs plants de laurier du prophète un peu plus tôt - et si tout allait bien, elle devrait pouvoir commencer à les récolter. Elle était quelque peu perdue dans ses pensées, traversant Therinfal l'air un peu distrait. Elle s'inquiétait pour les quelques membres de l'organisation qui s'étaient rendus au nord, dans les Marches Libres, pour une nouvelle mission avec les mages de Kirkwall. Elle ne savait pas exactement en quoi consistait leurs objectifs - l'opération toute entière semblait plutôt secrète. Mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu'elle aurait du être là. Si les choses tournaient mal...
Son propre nom la sortit de ces sombres pensées. Quelqu'un l'appelait... Elle chercha le responsable des yeux. Un elfe - un dalatien, au visage décoré des vallaslins de Mythal. Il s'approchait d'elle, amical - il la connaissait clairement.
Eshalineva avait déjà rencontré beaucoup de Dalatiens, au cours de sa vie. Suffisamment pour que leurs visages s’entremêlent et que leurs noms s'oublie. Celui-ci, pourtant, lui disait bel et bien quelque chose. Harand... Le clan Varalasan... C'était...
-"...Harand ? Oui, je... oh !"
Les souvenirs lui étaient revenus tout à coup. Des rencontres entre leurs deux clans, des échanges, du commerce, des discussions. Harand était cet elfe un peu plus jeune qu'elle, un mage, un garçon plutôt sympa ; elle ne l'avait jamais connu que d'assez loin, mais se souvenait quand même de quelques rencontres et conversations. Elle se rappelait notamment l'avoir croisé quelques semaines à peine après avoir reçu ses vallaslins - les membres son clan avait été, à l'époque, les premier à la voir en tant qu'adulte n dehors des Lavellan eux-même. Qu'elle était fière, à l'époque... Qu'elle était jeune.
-"Harand - aneth ara - c'est fou ! Ca doit faire des années..." Sa voix trahissait son étonnement. En toute franchise, elle n'avait plus pensé à lui depuis bien longtemps - et le voir réapparaître ainsi, sans crier gare, était vraiment une surprise... Une bonne surprise, cependant. S'était-il joint à l'Inquisition ? Elle lui sourit, enthousiasmée. "C'est un plaisir de te revoir, lethallin. J'ai du mal à le croire. Que fais-tu ici ?"
▬ Gasmask
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▲ OCCUPATION : CHIRURGIENNE ET DOCTORESSE, TRAVAILLANT ACTUELLEMENT POUR L'INQUISITION
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : ELLE A DÉDIÉ SA VIE À L'APPRENTISSAGE DE LA MÉDECINE ET ÇA SE VOIT. BIEN ENTRAINÉE EN HERBORISTERIE, CHIRURGIENNE CONFIRMÉE, SON JOB EST DE SAUVER DES VIES ET ELLE FAIT BIEN SON JOB.
▲ LOCALISATION : PARTOUT OÙ VA L'INQUISITION
Eshalineva Lavellan
Ladarelan
Da vhen’alas
Eshalineva & Harand
Harand poussa un soupir soulagé. La jeune femme ne l’avait pas oublié malgré les années. Soudain, la perspective de côtoyer ici quelqu’un qui l’avait connu autrefois, même si peu, apaisait l’inquiétude qui le saisissait depuis son arrivée. Il esquissa un sourire en entendant les salutations en elfique.
« Le plaisir est partagé, assura-t-il. Je ne pensais pas retrouver un visage familier entre ces murs. »
Il se souvenait sans mal de la fierté qu’elle arborait alors, la façon dont elle se redressait, affichant comme un trophée les marques toutes nouvelles sur sa peau. Harand n’était encore qu’un mage néophyte, à cette époque, et ne portait pas le masque de Mythal. Il apprenait son art avec application, tout en admirant la grâce sauvage des chasseurs, la compréhension des hahliers, la verve des commerçants. De son œil de jeune Elvhen, il avait bien sûr contemplé avec envie les vallaslin de son aînée. Un jour, lui aussi en serait gratifié. Elle ne l’avait jamais connu avec les siens. Par les Faiseurs, combien d'années s’étaient-elles écoulées depuis leur dernière rencontre ?
La question d’Eshalineva amena un nouveau sourire sur ses lèvres, un peu désabusé sans doute. Elle ignorait ce qui s’était produit entre-temps et ne pouvait donc imaginer pourquoi un mage dalatien se retrouvait au milieu d’une organisation qui ne le concernait absolument pas. Que pouvait-il dire ? Je suis venu parce que tous les miens sont morts et que je suis seul. Qu’en dépit de mes efforts, je ne trouve pas ma place dans un clan qui n’est pas le mien. Que ma vie a été bien trop bouleversée, que j’ai trop fréquenté les Shem durant mon errance. Que je redoute de m’isoler sur une terre en proie au chaos et que cet endroit est peut-être l'unique où je serai en sécurité, à l’abri de la folie des templiers et de la fureur des engeances. La lâcheté, en somme. Ou l’horreur, après des mois passés dans le monde des Shemlen, à constater qu’il n’était plus tout à fait…
Il déglutit, chassant avec fermeté les pensées qui se formaient dans son esprit, et reporta son attention sur Eshalineva. Il y avait peu de chance qu’elle se formalise de sa décision. Elle l’avait connu réservé et calme, non épris de justice et de vengeance.
« Je suis venu apporter mon aide à l’Inquisition, expliqua-t-il. Après tout, je suis mage, moi aussi. Je me sens concerné. »
La réponse n’aurait satisfait personne, surtout pas sortant des lèvres d’un futur Archiviste. Comment envisager qu’un garant des traditions elfiques puisse un jour décider de tout quitter, juste pour défendre la cause des mages – qui n’était en réalité pas du tout la sienne ? Les templiers n’avaient aucun pouvoir sur les Dalatiens. Ils pouvaient bien montrer les dents et grogner, les molosses ne pouvaient saisir ce qui leur filait perpétuellement entre les pattes.
Mais jusqu’à quand ? Tôt ou tard, la guerre entre chantristes et mages s’achèverait. Si les vainqueurs étaient les premiers, ils ne tarderaient pas à vouloir affirmer leur autorité sur tout ce qui leur résistait encore, et les Elvhens seraient les premiers à en pâtir.
Coupant court aux questions qui ne manqueraient pas de fuser, Harand embrassa du regard la scène qui s’étendait sous ses yeux, toutes ces fourmis en pleine effervescence. Il lui faudrait s’intégrer, à son tour, trouver sa place, son rôle. S’activer et quitter les murs de Therinfal aussi souvent que possible, sous la protection de l’Inquisition, avant de devenir fou au milieu de toutes ces pierres et cette fébrilité.
« Je suis surpris de te rencontrer ici, moi aussi. J’ignorais que tu t’intéressais aux affaires qui ne concernent que peu les Dalatiens. »
Une phrase trop ouverte aux interrogations inverses et au renvoi de la question. Harand détourna brièvement le regard.
« Mais c’est une cause juste, n’est-ce pas ? Combattre pour la liberté. Nous autres Elvhens savons ce qu’il en est, de vouloir rester libres en dépit des prétentions de la Chantrie. Mais, dis-moi… que fais-tu ici, toi ? »
Il ne se souvenait pas d’elle comme d’une rebelle, une guerrière. Qu’est-ce qui avait bien pu la pousser à rejoindre les rangs de cette armée de renégats ? Pourquoi la dalatienne avait-elle quitté son clan pour se mêler à toute cette population hétéroclite ?
« Le plaisir est partagé, assura-t-il. Je ne pensais pas retrouver un visage familier entre ces murs. »
Il se souvenait sans mal de la fierté qu’elle arborait alors, la façon dont elle se redressait, affichant comme un trophée les marques toutes nouvelles sur sa peau. Harand n’était encore qu’un mage néophyte, à cette époque, et ne portait pas le masque de Mythal. Il apprenait son art avec application, tout en admirant la grâce sauvage des chasseurs, la compréhension des hahliers, la verve des commerçants. De son œil de jeune Elvhen, il avait bien sûr contemplé avec envie les vallaslin de son aînée. Un jour, lui aussi en serait gratifié. Elle ne l’avait jamais connu avec les siens. Par les Faiseurs, combien d'années s’étaient-elles écoulées depuis leur dernière rencontre ?
La question d’Eshalineva amena un nouveau sourire sur ses lèvres, un peu désabusé sans doute. Elle ignorait ce qui s’était produit entre-temps et ne pouvait donc imaginer pourquoi un mage dalatien se retrouvait au milieu d’une organisation qui ne le concernait absolument pas. Que pouvait-il dire ? Je suis venu parce que tous les miens sont morts et que je suis seul. Qu’en dépit de mes efforts, je ne trouve pas ma place dans un clan qui n’est pas le mien. Que ma vie a été bien trop bouleversée, que j’ai trop fréquenté les Shem durant mon errance. Que je redoute de m’isoler sur une terre en proie au chaos et que cet endroit est peut-être l'unique où je serai en sécurité, à l’abri de la folie des templiers et de la fureur des engeances. La lâcheté, en somme. Ou l’horreur, après des mois passés dans le monde des Shemlen, à constater qu’il n’était plus tout à fait…
Il déglutit, chassant avec fermeté les pensées qui se formaient dans son esprit, et reporta son attention sur Eshalineva. Il y avait peu de chance qu’elle se formalise de sa décision. Elle l’avait connu réservé et calme, non épris de justice et de vengeance.
« Je suis venu apporter mon aide à l’Inquisition, expliqua-t-il. Après tout, je suis mage, moi aussi. Je me sens concerné. »
La réponse n’aurait satisfait personne, surtout pas sortant des lèvres d’un futur Archiviste. Comment envisager qu’un garant des traditions elfiques puisse un jour décider de tout quitter, juste pour défendre la cause des mages – qui n’était en réalité pas du tout la sienne ? Les templiers n’avaient aucun pouvoir sur les Dalatiens. Ils pouvaient bien montrer les dents et grogner, les molosses ne pouvaient saisir ce qui leur filait perpétuellement entre les pattes.
Mais jusqu’à quand ? Tôt ou tard, la guerre entre chantristes et mages s’achèverait. Si les vainqueurs étaient les premiers, ils ne tarderaient pas à vouloir affirmer leur autorité sur tout ce qui leur résistait encore, et les Elvhens seraient les premiers à en pâtir.
Coupant court aux questions qui ne manqueraient pas de fuser, Harand embrassa du regard la scène qui s’étendait sous ses yeux, toutes ces fourmis en pleine effervescence. Il lui faudrait s’intégrer, à son tour, trouver sa place, son rôle. S’activer et quitter les murs de Therinfal aussi souvent que possible, sous la protection de l’Inquisition, avant de devenir fou au milieu de toutes ces pierres et cette fébrilité.
« Je suis surpris de te rencontrer ici, moi aussi. J’ignorais que tu t’intéressais aux affaires qui ne concernent que peu les Dalatiens. »
Une phrase trop ouverte aux interrogations inverses et au renvoi de la question. Harand détourna brièvement le regard.
« Mais c’est une cause juste, n’est-ce pas ? Combattre pour la liberté. Nous autres Elvhens savons ce qu’il en est, de vouloir rester libres en dépit des prétentions de la Chantrie. Mais, dis-moi… que fais-tu ici, toi ? »
Il ne se souvenait pas d’elle comme d’une rebelle, une guerrière. Qu’est-ce qui avait bien pu la pousser à rejoindre les rangs de cette armée de renégats ? Pourquoi la dalatienne avait-elle quitté son clan pour se mêler à toute cette population hétéroclite ?
© Grey WIND.
Invité
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Eshalineva & Harand
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Ils ne s'étaient réellement plus vus depuis une éternité - mais ils se retrouvaient à parler comme des amis très proches. Plus que leur familiarité, c'était probablement leur identité commune qui devait les y aider... Quelques mots en elfique, une compréhension du monde partagée - il y avait certaines connexions que, même avec la meilleure volonté du monde, elle n'aurait pas pu partager avec un humain, ou même un elfe citadin.
Elle cru voir passer une ombre sur le visage de son ami quand elle lui posa une question sur sa présence sur place - mais l'explication qui suivit fut toute simple et banale. Bien des gens, comme lui, avaient décidé d'apporter leur pierre à l'édifice qu'était l'Inquisition parce que la tournure que prenait le monde les inquiétait. Mages ou pas mage, il ne fallait pas être une génie pour se méfier des derniers abus de la Chantrie andrastienne. Il est vrai que certains elfes dalatiens avaient tendance à s'isoler de ce genre de problèmes - des histoires de shemlens, en somme - mais, clairement, ce n'était pas le cas de chacun d'entre eux.
-"Oh, tu sais, les Lavellan ont toujours été assez proches de l'Inquisition." Du moins, depuis sa première reformation au siècle dernier, guidée pour l'Inquisitrice dalatienne que tout le monde connaissait encore aujourd'hui. Dans son clan, cette figure historique était une véritable héroïne, souvent présentée comme un modèle pour les plus jeunes. Eshalineva se souvenait parfaitement de l'avoir admirée dès son plus jeune âge, de s'être régalée de ses histoires et des légendes à son sujet, rêvant de devenir, un jour, comme elle. Était-ce cela qui l'avait poussée à se joindre au groupe ? Peut-être en partie... Elle avait en tout cas été réellement dérangée quand elle en avait appris la dissolution par la Divine, et soulagée en entendant parler de son retour.
Mais comment répondre aux questions de Harand ? Elle haussa les épaules, modestement. "J'ai pensé qu'il leur faudrait un bon soigneur. Et je n'avais pas tort, crois moi..." Elle esquissa un sourire un peu moqueur - non qu'elle méprise les autres soigneurs, souvent des mages, qui officiaient ici, mais clairement, elle ne es imaginait pas aller très loin sans son aide. Oui, son arrivée ne leur avait pas fait de tort... Mais c'était toujours plus agréable de se sentir utile. Elle replaça une longue mèche noire derrière son oreille et sourit. "Honnêtement, nous sommes tous concernés. Je suis contente que tu sois là, en tout cas. Ca fait combien de temps ?" Therinfal était vaste, et elle sortait peu de ses quartiers. Se pourraient-ils qu'ils se soient côtoyés sans le savoir pendant longtemps ? Ce n'était pas impossible, mais elle avait ses doutes. Harand avait l'air soulagé de quelqu'un qui rencontre un visage familier dans un lien inconnu. Probablement ne se sentait-il pas encore tout à fait à l'aise entre ces murs. Si c'était le cas, elle serait parfaitement heureuse de l'aider à prendre ses marques... C'était un frère, après tout.
Elle cru voir passer une ombre sur le visage de son ami quand elle lui posa une question sur sa présence sur place - mais l'explication qui suivit fut toute simple et banale. Bien des gens, comme lui, avaient décidé d'apporter leur pierre à l'édifice qu'était l'Inquisition parce que la tournure que prenait le monde les inquiétait. Mages ou pas mage, il ne fallait pas être une génie pour se méfier des derniers abus de la Chantrie andrastienne. Il est vrai que certains elfes dalatiens avaient tendance à s'isoler de ce genre de problèmes - des histoires de shemlens, en somme - mais, clairement, ce n'était pas le cas de chacun d'entre eux.
-"Oh, tu sais, les Lavellan ont toujours été assez proches de l'Inquisition." Du moins, depuis sa première reformation au siècle dernier, guidée pour l'Inquisitrice dalatienne que tout le monde connaissait encore aujourd'hui. Dans son clan, cette figure historique était une véritable héroïne, souvent présentée comme un modèle pour les plus jeunes. Eshalineva se souvenait parfaitement de l'avoir admirée dès son plus jeune âge, de s'être régalée de ses histoires et des légendes à son sujet, rêvant de devenir, un jour, comme elle. Était-ce cela qui l'avait poussée à se joindre au groupe ? Peut-être en partie... Elle avait en tout cas été réellement dérangée quand elle en avait appris la dissolution par la Divine, et soulagée en entendant parler de son retour.
Mais comment répondre aux questions de Harand ? Elle haussa les épaules, modestement. "J'ai pensé qu'il leur faudrait un bon soigneur. Et je n'avais pas tort, crois moi..." Elle esquissa un sourire un peu moqueur - non qu'elle méprise les autres soigneurs, souvent des mages, qui officiaient ici, mais clairement, elle ne es imaginait pas aller très loin sans son aide. Oui, son arrivée ne leur avait pas fait de tort... Mais c'était toujours plus agréable de se sentir utile. Elle replaça une longue mèche noire derrière son oreille et sourit. "Honnêtement, nous sommes tous concernés. Je suis contente que tu sois là, en tout cas. Ca fait combien de temps ?" Therinfal était vaste, et elle sortait peu de ses quartiers. Se pourraient-ils qu'ils se soient côtoyés sans le savoir pendant longtemps ? Ce n'était pas impossible, mais elle avait ses doutes. Harand avait l'air soulagé de quelqu'un qui rencontre un visage familier dans un lien inconnu. Probablement ne se sentait-il pas encore tout à fait à l'aise entre ces murs. Si c'était le cas, elle serait parfaitement heureuse de l'aider à prendre ses marques... C'était un frère, après tout.
▬ Gasmask
- ▲ MESSAGES : 124
▲ OCCUPATION : CHIRURGIENNE ET DOCTORESSE, TRAVAILLANT ACTUELLEMENT POUR L'INQUISITION
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : ELLE A DÉDIÉ SA VIE À L'APPRENTISSAGE DE LA MÉDECINE ET ÇA SE VOIT. BIEN ENTRAINÉE EN HERBORISTERIE, CHIRURGIENNE CONFIRMÉE, SON JOB EST DE SAUVER DES VIES ET ELLE FAIT BIEN SON JOB.
▲ LOCALISATION : PARTOUT OÙ VA L'INQUISITION
Eshalineva Lavellan
Ladarelan
Da vhen’alas
Eshalineva & Harand
Harand sentit un poids quitter son cœur quand Eshalineva accepta son aide. Il n’était pas soigneur attitré, mais Nesiara lui avait enseigné tout ce qu’elle connaissait de l’herboristerie et de la médecine. Il avait dirigé son attention principalement sur la magie de Création, et même s’il préférait découvrir les rites perdus et les anciennes pratiques de son peuple, il savait que son rang d’Archiviste exigerait de maîtriser l’art de la guérison.
Mais occuper ses mains et son esprit lui éviterait surtout de trop ressasser. Il culpabilisait bien assez de se tenir là où aucun Dalatien ne devrait être, même en tentant de se persuader que c’était nécessaire. Et puis, travailler avec une personne qu’il connaissait et respectait était tout de même appréciable. Il aurait le sentiment d’être sur un pied d’égalité avec elle – l’avantage de se trouver en présence d’une Elvhen et non d’une Shem. Les conversations seraient ainsi bien plus passionnantes et enrichissantes. Et aucun risque d’avoir des envies de meurtre à cause d’un pansement mal réalisé…
Harand emboîta le pas de sa guide improvisée, soulagé d’une partie de son anxiété. Il n’avait jamais beaucoup aimé les changements : se présenter à l’Inquisition s’était révélé extrêmement éprouvant à ses yeux.
« Comment as-tu deviné ? lança-t-il lorsqu’Eshalineva évoqua celui qui l’avait accueilli. Il avait l’air de s’en moquer comme d’une guigne, de savoir si j’étais nouveau ou pas. »
Cela dit, il ne s’en était pas offusqué. D’un Shem, il aurait pris cela pour du mépris. D’un Nain, il voyait cela comme une indifférence assez neutre. Il était rassurant cependant d'apprendre que tout le monde était logé à la même enseigne, avec lui.
« Cela fait longtemps que tu appartiens à l’Inquisition ? s’enquit-il alors qu’ils traversaient la cour. Tu sembles bien connaître cet endroit… et les personnes qui y vivent. »
Les Lavellan, contrairement à nombre de clans dalatiens, s’étaient toujours intéressés aux affaires humaines – c’était ce qui avait mené l’Inquisitrice au Conclave, le siècle dernier. Harand avait lui aussi fréquenté les villes shemlen durant son errance, et même s’il n’y avait pris aucun plaisir, il avait fini par s’habituer. Peut-être trop, d'ailleurs. L’effervescence des rues, des boutiques, des tavernes… il connaissait le bruit, lui qui aimait tant le silence de la forêt, et redoutait d’admettre la vérité. Il s’y était adapté. Pire, encore, le calme des sous-bois l’oppressait. Quand il se perdait autrefois en pensées lors de ses promenades solitaires, il n’y trouvait plus désormais que la douleur, le remords, la culpabilité.
Le Dalatien se laissa donc entraîner à la découverte de son nouvel environnement, aussi foisonnant d’activité qu’il l’avait constaté à son arrivée. Il lui faudrait un temps d’adaptation, mais l’effervescence qui régnait serait une excellente façon d’occuper son esprit.
« Comment es-tu traitée, ici ? Les gens te font-ils confiance, en dépit de tes origines ? Enfin… je suppose que porter le nom de Lavellan doit ouvrir quelques portes. Ils ne t’ont pas encore proposé un poste à hautes responsabilités ? »
Harand avait souri en prononçant ces mots, un peu amusé à cette idée – mais sans moquerie aucune. Il avait beau trouver ça drôle, l’Inquisitrice avait fait beaucoup pour la renommée de son peuple. Il y avait pire destin pour une Dalatienne que de suivre ses illustres traces.
« J’aimerais voir l’infirmerie, si tu veux bien m’y conduire. Si je dois venir t’y aider de temps en temps, autant repérer les lieux assez vite. »
Son regard s’attarda sur des soldats à l’entraînement. Tout à coup, le spectre de ce qu’il se passait au-delà des murs de Therinfal lui parut bien réel : une guerre entre mages et templiers, un Enclin sur le point d’empoisonner tout Thédas. Harand s’immobilisa en les observant, pensif. En dehors de cet endroit, les Dalatiens devraient se battre pour survivre à ces nouvelles menaces. Comme si la haine naturelle des Shems ne suffisait pas…
Il poussa un soupir, alors qu’un pli soucieux naissait sur son front. De nouveau, les doutes l’assaillirent, et il songea à ceux qui l’avaient accueilli et qu’il avait abandonnés derrière lui. Les Dinlaselan se débrouillaient très bien sans lui, avant son irruption dans leur vie. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se reprocher sa fuite. Il aurait sûrement pu les aider. Leur rendre tout ce qu’ils lui avaient apportés quand il en avait besoin.
« Dis-moi, lethallan… Penses-tu que c’était une bonne idée ? Que notre présence ici est réellement utile ? »
Mais occuper ses mains et son esprit lui éviterait surtout de trop ressasser. Il culpabilisait bien assez de se tenir là où aucun Dalatien ne devrait être, même en tentant de se persuader que c’était nécessaire. Et puis, travailler avec une personne qu’il connaissait et respectait était tout de même appréciable. Il aurait le sentiment d’être sur un pied d’égalité avec elle – l’avantage de se trouver en présence d’une Elvhen et non d’une Shem. Les conversations seraient ainsi bien plus passionnantes et enrichissantes. Et aucun risque d’avoir des envies de meurtre à cause d’un pansement mal réalisé…
Harand emboîta le pas de sa guide improvisée, soulagé d’une partie de son anxiété. Il n’avait jamais beaucoup aimé les changements : se présenter à l’Inquisition s’était révélé extrêmement éprouvant à ses yeux.
« Comment as-tu deviné ? lança-t-il lorsqu’Eshalineva évoqua celui qui l’avait accueilli. Il avait l’air de s’en moquer comme d’une guigne, de savoir si j’étais nouveau ou pas. »
Cela dit, il ne s’en était pas offusqué. D’un Shem, il aurait pris cela pour du mépris. D’un Nain, il voyait cela comme une indifférence assez neutre. Il était rassurant cependant d'apprendre que tout le monde était logé à la même enseigne, avec lui.
« Cela fait longtemps que tu appartiens à l’Inquisition ? s’enquit-il alors qu’ils traversaient la cour. Tu sembles bien connaître cet endroit… et les personnes qui y vivent. »
Les Lavellan, contrairement à nombre de clans dalatiens, s’étaient toujours intéressés aux affaires humaines – c’était ce qui avait mené l’Inquisitrice au Conclave, le siècle dernier. Harand avait lui aussi fréquenté les villes shemlen durant son errance, et même s’il n’y avait pris aucun plaisir, il avait fini par s’habituer. Peut-être trop, d'ailleurs. L’effervescence des rues, des boutiques, des tavernes… il connaissait le bruit, lui qui aimait tant le silence de la forêt, et redoutait d’admettre la vérité. Il s’y était adapté. Pire, encore, le calme des sous-bois l’oppressait. Quand il se perdait autrefois en pensées lors de ses promenades solitaires, il n’y trouvait plus désormais que la douleur, le remords, la culpabilité.
Le Dalatien se laissa donc entraîner à la découverte de son nouvel environnement, aussi foisonnant d’activité qu’il l’avait constaté à son arrivée. Il lui faudrait un temps d’adaptation, mais l’effervescence qui régnait serait une excellente façon d’occuper son esprit.
« Comment es-tu traitée, ici ? Les gens te font-ils confiance, en dépit de tes origines ? Enfin… je suppose que porter le nom de Lavellan doit ouvrir quelques portes. Ils ne t’ont pas encore proposé un poste à hautes responsabilités ? »
Harand avait souri en prononçant ces mots, un peu amusé à cette idée – mais sans moquerie aucune. Il avait beau trouver ça drôle, l’Inquisitrice avait fait beaucoup pour la renommée de son peuple. Il y avait pire destin pour une Dalatienne que de suivre ses illustres traces.
« J’aimerais voir l’infirmerie, si tu veux bien m’y conduire. Si je dois venir t’y aider de temps en temps, autant repérer les lieux assez vite. »
Son regard s’attarda sur des soldats à l’entraînement. Tout à coup, le spectre de ce qu’il se passait au-delà des murs de Therinfal lui parut bien réel : une guerre entre mages et templiers, un Enclin sur le point d’empoisonner tout Thédas. Harand s’immobilisa en les observant, pensif. En dehors de cet endroit, les Dalatiens devraient se battre pour survivre à ces nouvelles menaces. Comme si la haine naturelle des Shems ne suffisait pas…
Il poussa un soupir, alors qu’un pli soucieux naissait sur son front. De nouveau, les doutes l’assaillirent, et il songea à ceux qui l’avaient accueilli et qu’il avait abandonnés derrière lui. Les Dinlaselan se débrouillaient très bien sans lui, avant son irruption dans leur vie. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se reprocher sa fuite. Il aurait sûrement pu les aider. Leur rendre tout ce qu’ils lui avaient apportés quand il en avait besoin.
« Dis-moi, lethallan… Penses-tu que c’était une bonne idée ? Que notre présence ici est réellement utile ? »
© Grey WIND.
Invité
Invité
Da vhen’alas
Eshalineva & Harand
You will learn a lesson from everyone you meet in this lifetime.
Ainsi donc, en effet, Harand arrivait à peine à Therinfal : il venait tout droit d'Orlais, où il avait croisé un groupe de recrues pour l'Inquisitions et les y avait à priori accompagné. Elle crut entendre une hésitation dans sa voix au moment où il mentionna ces humains, l'éternelle nuance entre shem et shemlen qui trahissait toujours l'opinion des elfes qui utilisaient ces mots. Mais peut-être l'avait-elle simplement imaginé... Elle ne se souvenait pas d'Harand comme de quelqu'un d'intolérant. Et puis, il était là, n'est-ce pas ? Un dalatien moins ouvert n'aurait pas pris la peine de rejoindre une organisation telle que celle-ci. Et quand bien même : le temps était aux retrouvailles, et elle n'avait pas envie d'entacher cela avec des discussions trop lourdes.
Pour l'heure, il s'inquiétait surtout de ne pas vraiment savoir que faire ou où aller. Elle pouvait se mettre à sa place : elle s'était sentie comme ça aussi lors de son arrivée. Un endroit tel que celui-ci était si fondamentalement différent de tout ce que pouvait sembler familier à un Dalatien... Et encore, elle, au moins, à son arrivée, avait une idée assez claire du rôle qu'elle tiendrait sur place ; en tant que mage, Harand devait probablement avoir bien plus de possibilités ouvertes à lui... Elle imaginait que c'était troublant. "Je ne sais pas non plus. On a certainement besoin d'aide sur tous les fronts ! Ca dépendra de ta spécialité, je suppose." Elle sourit. "Et de ton choix, bien sûr." Jusqu'à présent, elle n'avait jamais été forcée à faire quoi que ce soit qu la mette mal à l'aise ici - sans quoi elle ne serait certainement pas restée aussi longtemps. L'Inquisition demeurait une organisation pleine de surprises, qui utilisait chacune de ses ressources et de ses membres si variés de la meilleure façon qui soit. C'était un peu étourdissant - mais plaisant, dans l'ensemble. Elle aimait cet environnement.
Elle se demanda brièvement dans quel domaines Harand préférait travailler, et quels types de magie il avait le plus exploré au cours de sa vie. Lors de leur dernière rencontre, après tout, ils étaient tous deux encore jeunes : il avait du bien évoluer depuis. Quoi qu'il en soit, Eshalineva savait que les mages dalatiens bénéficiaient d'un savoir tout particulier, et l'Inquisition ne pouvait que se réjouir d'accueillir l'un d'entre eux en son sein. (Une part d'elle-même, celle qui s'occupait des blessés et s'inquiétait pour le bien-être de ses proches, croisa intérieurement les doigts pour qu'il ne décide pas d'aller au combat direct contre les Chantristes.)
Dans l'immédiat, de toute façon, il devait avoir des préoccupations plus urgentes à l'esprit... Se trouver un lit, par exemple. A priori, la personne qui l'avait accueillie n'avait pas été des plu, eh bien, accueillantes, ce qui expliquait d'autant plus le fait qu'il se sente un peu perdu. Eshalineva fronça les sourcils, songeuse, en se demandant comment elle pourrait l'y aider. A quelle personne parler dans ces cas-là ? Son visage s'éclaircit quand il lui proposa de travailler avec elle. Était-il soigneur ? Voilà qui était parfait.
-"Oh, lethallin, ce serait un honneur. Tu serais réellement le bienvenu. Je suis sûre qu'on pourrait arranger ça." Elle était la première à admettre que deux mains de plus aux infirmeries ne ferait de tort à personne. En plus, Harand était un Dalatien, tous deux devaient avoir suffisamment de références en commun pour travailler ensemble sans peine - ce qui n'était pas toujours le cas, il fallait l'admettre, avec certains humains. Et puis, s'il venait travailler avec elle, il pourrait se trouver un endroit où dormir... Aux abords de l'infirmerie - un endroit où être accessible même en pleine nuit, en cas d'urgence. Tout semblait s'organiser parfaitement. "Il faudra en parler à quelqu'un de responsable, mais je ne vois pas pourquoi ça poserait problème. Et ça réglerait le problème du lit. Mais suis moi - il faut que je te montre les environs..."
Oui, elle s'était bel et bien une nouvelle mission pour la journée - celle de guider le nouvel arrivant jusqu'à ce qu'il prenne ses marques. Elle était en général assez fatiguée par ses journée, et avait acquis la réputation d'être une personne "blasée" et assez cynique, mais retomber sur cette vieille connaissance avait bel et bien réussi à faire revenir son entrain. "Laisse moi deviner," reprit-elle en se mettant doucement en marche, "l'homme qui t'a dirigé, c'était un nain avec les cheveux gris et une cicatrice ?" Elle connaissait le personnage de loin - un vieux de la vieille de l'Inquisition, à priori, réputé dans toute la forteresse pour ses manières un peu bourrues. Pour une raison qui échappait totalement à la dalatienne, c'était souvent lui qui accueillait les nouvelles recrues. "Ne t'en formalise pas, il est comme ça avec tout le monde..."
Pour l'heure, il s'inquiétait surtout de ne pas vraiment savoir que faire ou où aller. Elle pouvait se mettre à sa place : elle s'était sentie comme ça aussi lors de son arrivée. Un endroit tel que celui-ci était si fondamentalement différent de tout ce que pouvait sembler familier à un Dalatien... Et encore, elle, au moins, à son arrivée, avait une idée assez claire du rôle qu'elle tiendrait sur place ; en tant que mage, Harand devait probablement avoir bien plus de possibilités ouvertes à lui... Elle imaginait que c'était troublant. "Je ne sais pas non plus. On a certainement besoin d'aide sur tous les fronts ! Ca dépendra de ta spécialité, je suppose." Elle sourit. "Et de ton choix, bien sûr." Jusqu'à présent, elle n'avait jamais été forcée à faire quoi que ce soit qu la mette mal à l'aise ici - sans quoi elle ne serait certainement pas restée aussi longtemps. L'Inquisition demeurait une organisation pleine de surprises, qui utilisait chacune de ses ressources et de ses membres si variés de la meilleure façon qui soit. C'était un peu étourdissant - mais plaisant, dans l'ensemble. Elle aimait cet environnement.
Elle se demanda brièvement dans quel domaines Harand préférait travailler, et quels types de magie il avait le plus exploré au cours de sa vie. Lors de leur dernière rencontre, après tout, ils étaient tous deux encore jeunes : il avait du bien évoluer depuis. Quoi qu'il en soit, Eshalineva savait que les mages dalatiens bénéficiaient d'un savoir tout particulier, et l'Inquisition ne pouvait que se réjouir d'accueillir l'un d'entre eux en son sein. (Une part d'elle-même, celle qui s'occupait des blessés et s'inquiétait pour le bien-être de ses proches, croisa intérieurement les doigts pour qu'il ne décide pas d'aller au combat direct contre les Chantristes.)
Dans l'immédiat, de toute façon, il devait avoir des préoccupations plus urgentes à l'esprit... Se trouver un lit, par exemple. A priori, la personne qui l'avait accueillie n'avait pas été des plu, eh bien, accueillantes, ce qui expliquait d'autant plus le fait qu'il se sente un peu perdu. Eshalineva fronça les sourcils, songeuse, en se demandant comment elle pourrait l'y aider. A quelle personne parler dans ces cas-là ? Son visage s'éclaircit quand il lui proposa de travailler avec elle. Était-il soigneur ? Voilà qui était parfait.
-"Oh, lethallin, ce serait un honneur. Tu serais réellement le bienvenu. Je suis sûre qu'on pourrait arranger ça." Elle était la première à admettre que deux mains de plus aux infirmeries ne ferait de tort à personne. En plus, Harand était un Dalatien, tous deux devaient avoir suffisamment de références en commun pour travailler ensemble sans peine - ce qui n'était pas toujours le cas, il fallait l'admettre, avec certains humains. Et puis, s'il venait travailler avec elle, il pourrait se trouver un endroit où dormir... Aux abords de l'infirmerie - un endroit où être accessible même en pleine nuit, en cas d'urgence. Tout semblait s'organiser parfaitement. "Il faudra en parler à quelqu'un de responsable, mais je ne vois pas pourquoi ça poserait problème. Et ça réglerait le problème du lit. Mais suis moi - il faut que je te montre les environs..."
Oui, elle s'était bel et bien une nouvelle mission pour la journée - celle de guider le nouvel arrivant jusqu'à ce qu'il prenne ses marques. Elle était en général assez fatiguée par ses journée, et avait acquis la réputation d'être une personne "blasée" et assez cynique, mais retomber sur cette vieille connaissance avait bel et bien réussi à faire revenir son entrain. "Laisse moi deviner," reprit-elle en se mettant doucement en marche, "l'homme qui t'a dirigé, c'était un nain avec les cheveux gris et une cicatrice ?" Elle connaissait le personnage de loin - un vieux de la vieille de l'Inquisition, à priori, réputé dans toute la forteresse pour ses manières un peu bourrues. Pour une raison qui échappait totalement à la dalatienne, c'était souvent lui qui accueillait les nouvelles recrues. "Ne t'en formalise pas, il est comme ça avec tout le monde..."
▬ Gasmask
- ▲ MESSAGES : 124
▲ OCCUPATION : CHIRURGIENNE ET DOCTORESSE, TRAVAILLANT ACTUELLEMENT POUR L'INQUISITION
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : ELLE A DÉDIÉ SA VIE À L'APPRENTISSAGE DE LA MÉDECINE ET ÇA SE VOIT. BIEN ENTRAINÉE EN HERBORISTERIE, CHIRURGIENNE CONFIRMÉE, SON JOB EST DE SAUVER DES VIES ET ELLE FAIT BIEN SON JOB.
▲ LOCALISATION : PARTOUT OÙ VA L'INQUISITION
Eshalineva Lavellan
Ladarelan