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Lun 7 Aoû - 11:15

When things get better
Nesiris & Bastian
Great things happen to those who don't stop believing, trying, learning, and being grateful. ▬ Roy T. Bennet

Il y avait l'inconfort, un type d'inconfort qu'elle n'avait jamais connu avant. L'ennui, le manque de lumière, et le mouvement tanguant des vagues auquel elle était incapable de s'habituer. Et l'odeur. Elle se sentait mal, cachée dans la cale de ce bateau - malade et fatiguée, et pourtant incapable de dormir correctement. Parfois, elle songeait à son père, lui qui avait fait le même trajet, dans le sens inverse, dans le bateau qui l’entraînait vers l'empire tevintide. Ca avait du être bien pire, pour lui : elle n'avait pas à se plaindre. Elle tentait de puiser du courage dans cette idée, comme si elle continuait son histoire en s'échappant ainsi, comme si elle accomplissait quelque chose. La plupart du temps, pourtant, elle ne parvenait qu'à se rendre triste.

Il y avait la peur, cette peur qui ne la quittait plus depuis des semaines... Peur du passé, de la demi-sœur meurtrière qu'elle laissait derrière elle et de ce qu'elle lui ferait si elle lui remettait la main dessus ; peur de l'avenir, de cette si vaste incertitude devant elle qui n'avait connu, jusqu'à présent, qu'une vie de servitude dans une grande maison dont elle n'était presque jamais sortie avant de devoir la fuir soudainement. Et peur, bien plus immédiate, des ennuis qu'elle pourrait avoir à présent, si quelqu'un venait à la trouver dans sa petite cachette. Que ce passerait-il alors ? Elle l'ignorait, comme elle ignorait bien des choses. Rien de bon, supposait-elle. Son cœur battait plus fort à chaque fois que des pas semblaient s'approcher d'un peu trop près.

Et il y avait la solitude, aussi. Pas seulement celle liée à son isolation dans ce petit coin oublié de la Valse Éplorée... Bien qu'elle en face partie, bien sûr - elle n'en avait pas l'habitude, elle, de rester si longtemps sans voir personne... Elle se parlait à elle-même mais ça n'arrangeait pas les choses, pas plus qu'écouter les bruits que faisaient les marins, là-haut, plus loin... Se savoir si proche de toute cette vie, et pourtant si loin ! Mais ce n'était pas le pire - non, le pire était ce constat : elle n'avait plus personne. Son père était mort, sa mère était morte - où qu'elle aille désormais, personne ne l'attendrait, personne ne la connaîtrait. Et pas une heure ne passait sans qu'elle n'y songe...

Mais, parmi tout ça, il y avait un visage... Le seul visage qu'elle voyait, coincée sur ce navire... Le seul réconfort venant troubler ces heures de vide, lui apportant à manger, des nouvelles...

Un seul visage...


_____________

Il y avait un port.

Nesiris, pour la première fois depuis des semaines, avait quitté ses habits de Sœur. En ce moment, elle n'était plus Soeur Cerys ; elle était Nesiris Gallo, petite elfe anonyme de Denerim... Et elle était de sortie.

Elle quittait rarement la Chantrie, en partie parce qu'elle avait beaucoup à y faire, en partie parce que se promener en ville lui faisait un peu peur. Elle était bien à l'intérieur, entre les murs rassurants de ce lieu saint, même si une part d'elle même rêvassait à un changement. Elle ne serait pas sortie par elle même... C'était en fait sa protectrice et amie, la (véritable) Soeur andrastienne qui l'avait aidée à se cacher parmi son groupe... c'était elle, donc, qui l'avait convaincue d'aller prendre l'air ce jour-là. Elle devait voir le monde, lui avait-elle dit ; comment trouverait-elle des opportunités de vie si elle restait cloîtrée dans la Chantrie à longueur de journée ?

Elle n'avait pas tord, mais son insistance n'était pas passée inaperçue. Nesiris se demandait si elle s'impatientait, si elle commençait à regretter de lui avoir proposé de l'héberger ainsi. Elle avait peut-être peur de se faire démasquer, et d'avoir des ennuis, maintenant que la situation s'éternisait. Tout ceci n'était sensé être que temporaire...

S'il y avait bien une chose dont Nesiris n'avait pas envie, c'était d'attirer des ennuis à son amie. Malheureusement, elle ne savait pas vraiment comment faire pour y remédier. Que pourrait-elle bien faire de sa vie après avoir quitté son refuge ? La seule chose qui lui venait en tête, c'était de rentrer au service d'un noble quelconque de Denerim. Elle aurait fait une bonne servante, elle le savait très bien - mais cette idée lui déplaisait et la déprimait, et pas sans raison. Elle n'avait pas fait tout ce chemin, elle n'avait traversé toutes ces épreuves, pour se retrouver à travailler dans la propriété d'un riche de Denerim. Que penseraient ses parents ? Non... Quoi qu'il arrive, elle se débrouillerait pour trouver autre chose.

Ses pas, ce jour-là, l'avaient menée au port de la capitale de Ferelden. Un endroit fascinant, plein de vie... un peu effrayant, aussi. Elle observait toute cette activité sans s'y mêler, discrète comme à son habitude - elle se tenait à une distance respectueuse de la foule. Le vent soufflait lentement ; les bateaux, qui vus de loin semblaient tous légers et majestueux, oscillaient lentement au rythme des vagues.... C'était joli, mais Nesiris savait d'expérience que ce n'était qu'une fausse impression. Naviguer, c'était loin d'être agréable. Mais qu'est-ce qui l'empêchait de les admirer ?

Celui-là, d'ailleurs, lui semblait familier.

Elle l'observait de loin depuis quelques minutes, pensive. Bien sûr, elle n'y connaissait rien, en bateaux. Elle aurait été bien incapable d'en distinguer un d'un autre... Il fallait qu'elle en aie le cœur net. Si, vraiment, le hasard avait voulu qu'elle retombe sur ce bateau à l'improviste, il aurait été idiot de ne pas vérifier.

Elle respira un bon coup et s'aventura plus profondément dans le port, avec l'impression croissante de ne pas y être à sa place. Trop de monde, trop de gens pressés ou occupés avec mille et une chose en tête - et pas le moindre temps à accorder à une elfe dépaysée dans son genre. Ce n'est qu'après s'être répandue en excuses auprès d'un humain énervé qu'elle avait bousculé (enfin, à ses yeux, c'était plutôt lui qui l'avait bousculée, mais il ne servait à rien de discuter) qu'elle arriva enfin face au navire...

C'était bien celui-là, aucun doute là-dessus - lire son nom était devenu inutile, tant elle était maintenant sûre de l'avoir reconnu. Elle le fit, pourtant, déchiffrant l'inscription lettre par lettre avec sa lenteur habituelle. La Valse Éplorée... Le bateau sur lequel elle avait fuit Tevinter. Elle souffla un coup. C'était étrange, de se retrouver devant lui comme ça, à l'improviste - comme un vieux souvenir qui lui serait brusquement revenu à la figure. Si étrange... Était-ce le créateur qui avait voulu ces retrouvailles, en la menant vers le port en cette journée comme une autre ?

-"Salut", murmura-t-elle au navire sans attendre de réponse. "On se retrouve. C'est une sacrée surprise."

Elle resta encore quelques temps, sans rien dire, à songer et sa vie et aux événements qui l'avaient menée sur place. Elle s'était plutôt bien débrouillée, dans le fond. Ce n'était pas fini, bien sûr. Mais pour l'instant, elle ne pouvait pas se plaindre.

Il semblait que les choses s'amélioraient bel et bien.

Nesiris resta immobile quelques instants encore, les yeux fixés sur le navire, avant de finir par soupirer et se retourner. Les yeux plissés, elle observa les passants... Scrutant leurs visages à la recherche d'une tête connue. C'était réellement le bon bateau - ce qui signifiait que son propriétaire ne devait pas être loin. Le capitaine ! S'il était ici, elle avait envie de le revoir.

Elle n'eut pas à chercher longtemps. Elle était bien plus douée pour reconnaître les hommes que les bateaux - et cet homme-là en particulier, elle n'était pas prête de l'oublier. En quelques sauts, elles fila le rejoindre.

-"Monsieur Van Markham !" Elle lui fit un grand sourire, assez surprise. "J'ai reconnu votre bateau ! Je me doutais bien que vous seriez quelque part..."


▬ Gasmask
Nesiris Gallo

Nesiris Gallo

have courage & be kind
▲ MESSAGES : 1749
▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
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Ven 11 Aoû - 15:55



When things get better

Come now and follow me down, to the lights of city where there's fine sailors walking the town and waiting to meet the ladies there.


Le crépuscule sur le port de Denerim. Une vision ô combien enchanteresse sur laquelle le pirate avait tellement posé les yeux qu'elle en devenait presque commune. C'est la cale chargée de marchandise et les marins assoifés de conquêtes et d'or que la Valse avait trouvé entracte ici. Non sans généreusement graisser la patte du responsable, et certain d'être reparti avant l'aube, pour éviter un malencontreux accident envers son navire. C'est au milieu des rafiots, dans un coin mal famé du port, à l'abri des regards indiscrets que le trois-mats était parqués, sous haute garde de ses hommes restés à veiller sur leur demeure flottante. Lesquels ne surent même pas comment réagir quand ils virent s'approcher une frêle elfe qui s'aventura par ici.
Elle n'accorda aucune sombre attention à cet amas de gueule plus ou moins cassées, les yeux rivés sur La majestueuse Valse Éplorée. Même les plus hardis et agressifs ne pouvaient que jauger de loin cette jeune fille assez brave ou inconsciente pour braver les recoins les plus sombres du port de Denerim pour aller saluer un bâteau pirate, tout aussi beau qu'ils soient. La scène avait un côté ouvertement absurde, et les forbans laissèrent la jeune fille partir comme elle était venue.

Une partie de sa clique sur les talons, ses canines mâchonnant une pipe d'un air impérieux, Van Markham était en chemin pour retourner à son navire et femme de sa vie, non sans avoir passer quelques heures à marchander pour des provisions nécessaires pour de nouvelles longues semaines en mer. Bastian évitait de mouiller trop souvent à port, encore plus un port pareil, pour éviter d'être aisément sujet à une vulgaire embuscade. Il était possible qu'une mauvaise surprise l'attende au large, mais de ce qu'il savait, rien qui ne lui faisait bien peur. Prêt à profiter d'une de ses rares nuits sur la terre ferme, aucun nuage de venait assombrir le ciel d'une nuit de paix.

Mais voilà qu'une litérale tête blonde apparaît dans son champ de vision et se confond en politesse et joie de revoir sa face mal rasée. Il entend très précisément un de ses matelots marmonner dans son dos : « Par les couilles du Créateur, encore une?! »
Bastian, non sans avoir arquer un sourcil, doit avouer qu'il lui faut bien quelques instants de flottement avant d'identifier la jeune fille devant lui : les gens qui l'appelait Monsieur Van Markham sans hypocrisie et ironie se comptaient sur les doigts d'une main. Quand enfin il mit un événement sur le visage de la jeune elfe, il n'en faut pas plus pour qu'il fasse fi du sous entendu grivois de son acolyte, pour chercher rapidement à se tirer de cette situation houleuse. Par Andrasté : il avait sauvé cette jeune femme au nez et à la barbe de son équipage, et la voilà qui se présenter devant lui avec la douceur d'une jouvencelle. Ce qu'elle était, au grand dam  de tout les pirates ici présents, dont la plupart la dévisageait comme un affamé devant un gateau orlésien,

« Ah tiens ma belle! » Il jette sa pipe d'un air négligé sur le côté. « Tu tombes bien. » Il n'y avait qu'une seule façon pour qu'il s'adresse à une femme aussi jeune sans relever un comportement étrange. Sans plus de dialogue, il hissa donc la jeune fille sur son épaule, sans aucune honte, et non sans les ricanements de son équipage. « Je serai pas long mais oubliez pas : Personne laisse ma femme sans surveillance, même avec cinq barriques d'alcool dans l'sifflet! »

Il quitta les lieux, Nesiris, sur le dos -il était quasiment sûr que c'était son nom- et marcha le plus rapidement possible dans un coin étriqué et sombre pour la reposer, et probablement faire face à son ire et incompréhension : pas vraiment de quoi le choir.

« J'ignore comment tu as survécu tout ce temps, mais si personne ne t'a apprit à trainer dans les recoins les plus mal famés de la ville, je n'ai pas le temps de le faire à leur place. »


Il jeta un œil cependant à la jeune fille devant lui : bien nourrie, avec des vêtements et une figure propre. Un luxe quand on sait de là où elle vient. Il hocha la tête, et sa face perclu de rides d'expression s'étira sous un bref sourire.

« Content de te voir bien portante. On s'est pas quitté sous de très bonnes augures, et je t’accueille ainsi, comme le dernier des rustres. Tu m'en vois navré, mais je n'suis pas chef d'une choral d'enfant de chœur de chantrie. »
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Dim 13 Aoû - 13:41

When things get better
Nesiris & Bastian
Great things happen to those who don't stop believing, trying, learning, and being grateful. ▬ Roy T. Bennet

Il y eu quelques instants durant lesquels le capitaine sembla chercher dans sa mémoire le souvenir de qui elle était. Nesiris, elle, ne faisait toujours pas la moindre attention au reste des spectateurs et à leurs réactions... Elle avait été, jusqu'à présent, on ne peut plus inconsciente de l'impression qu'elle faisait sur la population du port. Oh, elle avait bien eu l'impression d'être... hors de son élément, en quelque sorte, mais c'était une impression qu'elle avait plus ou moins tout le temps de toute façon. Elle s'apprêtait à lui rappeler qui elle était quand il prit finalement la parole.

Elle laissa échapper une petite exclamation de surprise en se retrouvant si soudainement sur ce perchoir, mais ne se débattit pas - plus interloquée qu'autre chose. Tandis qu'ils s'éloignaient, et que le capitaine laissait quelques dernières instructions quant à sa femme (quelle femme ?), elle jeta un dernier coup d’œil à la Valse.

Il a redéposa enfin sur le sol après une marche rapide, et elle reprit son équilibre. "Monsieur ?"

Elle était toujours confuse, peut-être même un peu inquiète... Il ne tarda cependant pas à reprendre la parole, l'air mécontent. Elle errait dans un mauvais quartier... Oh, c'était pour ça... ?

-"Ah !" Elle n'était toujours pas sûre de tout comprendre mais ça expliquait peut-être l'étrangeté de sa réaction. C'était la première fois que Nesiris s'approchait du port, et elle n'avait pas été très attentive aux alentours, un peu trop intéressée par les bateaux. Elle jeta un regard autour d'elle comme si elle venait de réaliser où elle était : l'endroit où Bastian l'avait déposée était sombre et peu peuplé - pas très agréable, en effet. "Je n'avais pas remarqué. Je ferai plus attention à l'avenir... Mais vous savez, il ne faut pas s'en faire pour moi, la plupart du temps, je passe inaperçue !" Il n'était pas la première personne à lui reprocher son inconscience. Elle avait bien de la chance qu'il ne lui soit pas arrivé plus de malheurs que ça par le passé... La chance, surtout, d'avoir rencontré assez de gens pour l'aider.

Puis, finalement, le visage du capitaine s'éclaira d'un bref sourire : il fit un commentaire sur sa forme et s'excusa pour son accueil bourru. Elle lui sourit en retour, haussant les épaules. L’inquiétude passée, elle n'était pas du genre à s'outrer si facilement.

-"Oh, et bien... au moins, c'était surprenant. Mais je suis sûre qu'ils ne sont pas si terribles", tempera-t-elle en parlant de ses marins, de la voix de la personne qui croit sincèrement en ce qu'elle dit. "Je suis désolée si je vous ai interrompu en arrivant comme ça ! Mais vous comprenez, en voyant le bateau..." Elle laissa sa phrase en suspens, avec un geste de la main comme pour indiquer qu'elle avait eu envie de venir le saluer, tout simplement. "Je suis contente de vous voir aussi. Tellement de choses ont changé, depuis la dernière fois !"

Un changement pour le mieux, clairement, même s'il n'avait pas été évident d'en arriver là.  

-"C'est amusant parce que moi, je vis à la Chantrie, justement, depuis quelques mois. Ici, à Denerim. C'est bien." Elle n'avait pas envie d'en faire une nouvelle cachotterie, surtout qu Bastian savait déjà très bien qui elle était et d'où elle venait, de toute façon. De temps en temps, ça faisait du bien d'être honnête.


▬ Gasmask
Nesiris Gallo

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Jeu 24 Aoû - 15:13



When things get better

Come now and follow me down, to the lights of city where there's fine sailors walking the town and waiting to meet the ladies there.


Le nez en trompette dans les airs et des yeux qui s'écarquillent de surprise. Bastian serait sûrement prit d'affection si il n'était pas sincèrement concerné par son inconscience. Est-ce bien surprenant de la part d'une jeune fille qui, le cœur rêvant de liberté, a confié sa vie à un pirate réputé pour se repaître du cœur de nouveaux nés? La question reste ouverte. C'était l'une des premières d'une longue série. Bastian a toujours vu la misère s'abattre sur Thedas, de toutes les façons possible. Elle touche indépendamment les plus pauvres que les mieux lotis, en témoigne feu sa mère. Qu'il vogue sur les eaux ou qu'il crapahute d'un coin à l'autre du monde, elle lui saute au visage. Il tend la main aux victimes sans blâmer les bourreaux : cela ne leur fait plus ni chaud ni froid. Une fois qu'il eut embrassé à nouveau la mer déchainée, il savait qu'il ne pouvait se résoudre à laisser le monde tourner. Une main tendue ne signifie rien si ce n'est pour la personne qui l'attrape.

Nesiris est à peine reconnaissable de la jeune elfe perpétuellement malade et effrayée dans la cale de sa cabine, à l'abri des regards. Elle ne se plaignait jamais, préférait prendre son mal en patience, et attendre sagement les pauvres nouvelles qu'il lui donnait dés que le temps lui permettait. Mais visiblement peu habituée aux coutumes de Denerim, ce qui était surprenant de la part d'une jeune fille qui vivait éternellement ici. Une elfe en plus : ils apprennent bien souvent très rapidement à se tenir à carreau. Difficile de l'imaginer en excellente santé ainsi alors qu'elle avance le museau en l'air devant les pires crapules de la ville.

« Tu es loin, bien loin de passer inaperçue. » Commente-t-il en levant une main qui la gourmande de l'index. De la chaire fraîche qui s'offre ainsi à la vision de forbans qui parfois ne voient pas une femme de plusieurs mois : terrible erreur. Il est presque étonné de les avoir vu se tenir tranquille. Probablement la promesse d'une bonne soirée à la Perle aux frais de la princesse.

Il s'autorise cependant un bref sourire en coin, quand elle affirme que ses hommes sont probablement de jeunes oies blanches, avant de se pincer les sinus pour retenir des gloussements. Il hausse les épaules tout de suite après. Si les choses ont changés pour elle, pour lui, c'est la même musique qui se joue. Andrasté sait qu'il ne s'en lasse pas, mais il vieillissait sur son magnifique navire jusqu'à ce qu'il finisse bouffé par les poissons. Van Markham se posait peu de questions en vérité. Cela lui laissait moins de temps pour vivre. Andrasté savait à quel point il avait des dents acérés à planter dans la vie.

Son sourcil couleur rouille se hausse, et soudainement la situation prend son sens. Une jeune fille de la chantrie n'a sûrement pas le réflexe, enfermée entre quatre murs, de se méfier des premiers roublards venus. Si Bastian n'avait jamais été un chantriste convaincu et zélé, sa méfiance avec les nouvelles réformes de la récente Divine, monta rapidement croissante. Ce qui ne s'arrangera en rien quand il apprit la dissolution pure et simple de l'inquisition. Moult questions lui vint à l'esprit, mais celle qui lui traversa l'esprit en premier lieu fut simple.

« Cette idiote de Faustine autorise les elfes dans la Chantrie? » Il lève une main, absolument pas concerné ou désolé par son blasphème : si il a des comptes à rendre, ce n'est absolument pas à cette garce pathologique lovée dans ses habits en soie. « Ne me fais pas dire c'que j'ai pas dit : c'est bien la moindre des choses. » Ses sourcils se froncent et ses bras se croisent, parfait avatar de la perplexité « Ça n'en reste pas moins étonnant de sa part. »

Et surtout : quel traitement les chantristes perclus de préjugés peuvent lui faire subir, à cette elfe un peu trop naïve ?
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Ven 25 Aoû - 12:32

When things get better
Nesiris & Bastian
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Nesiris se demandait ce qui pouvait bien être si remarquable chez elle pour qu'elle fasse une telle impression. Enfin, si le capitaine le disait, ça devait être vrai. Quand elle lui expliqua vivre à la Chantrie, il sembla plutôt surpris... non pas par son engagement, mais par le simple fait qu'elle y ai été accepté, elle, une elfe. C'était une question tout à fait logique.

-"Ah... Oui, en fait, elle ne nous accepte pas vraiment", avoua-t-elle en regardant ailleurs... Nesiris n'avait pas envie de critiquer la Divine, et n'aurait certainement jamais osé la qualifier d'idiote. Critiquer une figure d'autorité gardait un côté tabou, pour elle - et puis, elle avait tant profité de la chantrie dans sa vie que faire des remarques aurait été ingrat. Faustine était... Un peu excessive, peut-être... Pas aussi ouverte qu'elle aurait pu l'être... Pas aussi généreuse que les idéaux qu'elle aurait du prêcher le dictaient ? Nesiris avait une vision plutôt idéalisée du Cantique de la Lumière, et voyait la mission des Sœurs comme une mission de charité et de bienfaisance dont elle était fière de faire partie. La foi elle-même lui semblait presque secondaire à côté de ça, d'ailleurs, elle même ne partageait pas toutes les croyances du Sud ! Ce qui était important, c'était cet esprit de partage et de bonté, et les cercles, la mise en marge des non humains... ça ne correspondait pas vraiment à tout ça. Mais encore une fois, qui était-elle pour critiquer ? A Tevinter non plus, les elfes n'étaient pas admis à la Chantrie.

-"Ce n'est pas grave, ce n'est pas si difficile. Il me suffit de faire semblant d'être, vous savez, humaine. Il y a une autre Sœur qui m'aide... C'est juste temporaire, le temps de me trouver autre chose pour vivre ma vie !" Elle ne savait pas combien de temps cet arrangement pourrait encore durer, ni ce qui l'attendrait après... Heureusement, elle n'était pas seule, quelques personnes l'aidaient et la soutenaient, sans quoi elle ne serait sans doute jamais parvenue à ce stade. Mais même avec leur aide, la situation restait un peu délicate. "C'est pour ça que j'étais de sortie, aujourd'hui, pour essayer de trouver quelque chose - mais je suppose que le port, ce n'est pas l'idéal." Elle supposait. Uh. Il faudrait être plus prudente à l'avenir.

-"Et vous, alors ? Toujours sur votre bateau ? Les... affaires vont bien ?" Nesiris n'était pas vraiment sûre de ce que Bastian van Markam faisait dans la vie, exactement, sauver des esclaves de Tevinter ne devant pas rapporter grand chose. Depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, elle avait entendu plusieurs rumeurs horribles à son sujet, des histoires de démons et de cannibalisme totalement absurdes. Elle n'y accordait pas de crédit, tout à fait confiante envers l'homme qui l'avait aidée. Il était peut-être un pirate, mais certainement pas un monstre comme certains semblaient le penser. Elle se demanda si elle devait lui en parler.  


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Nesiris Gallo

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Sam 16 Sep - 1:59



When things get better

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Si la surprise serait une femme, c'est directement le genre qui ne taperait pas dans les yeux de Bastian à cet instant précis, en sincérité toute objective. L'aveu soufflé de la jeune fille qui affirme que la Chantrie refuse les elfes en son sein n'est nullement nouveau pour le capitaine. Déjà car il eut souvent affaire avec les andrastéen, au sein de l'Inquisition, qui avaient été les premiers à le pousser à la porte sans autre forme de procès, mais également parce que la putain démoniaque en bure blanche dont le séant usait le trône de la Divine, n'était pas un exemple flamboyant de bonté et d'ouverture d'esprit.

Nesiris avait peut être troqué un bourreau pour un autre, bien que celui là soit plus lointain et plus indirect. Mais elle semblait ravie de sa nouvelle vie, et surtout en sécurité. Le pirate hoche la tête positivement quand elle lui affirme être aidée chez les sœurs. Une sœur précisément, ce qui vaut une discrétion exemplaire si elle ne veut pas être dénoncée pour quelques sous. Fort heureusement pour être, Tevinter est loin, bien loin. Peu de chance que ses anciens bourreaux ne viennent lui mettre la main dessus. Et peu de chance qu'eux même eurent l'idée brillante de se rendre dans une chantrie. Cela serait au moins au niveau d'une tâche de bière sur le col d'une sœur : dérangeant, malvenu et perturbant.

La jolie gueule de Bastian s'orne d'un haussement du sourcil droit, et se voit même gratifié d'un bref sourire. « J'ignore qui est la charmante sœur qui t'a prit sous ton aile, mais laisse toi t'annoncer que ce n'est pas entre quatre murs que tu trouveras un moyen de vivre ta vie. » Il penche la tête sur le côté. Il a une petite dizaine d'idée de travail possible dans un port, mais, effectivement, rien de bien valorisant, et surtout sécuritaire, pour une jeune elfe.

Il semble réfléchir en silence quand elle l'interrompt pour lui demander des nouvelles sur sa vie de pirate. Il lui fait signe de la main de la suivre pendant qu'il reprend la marche sans lui accorder un regard. « Rien de bien intéressant pour tes jolies oreilles, jeune fille. » Répond le démon qui ne souhaite pas vraiment résumer ses aventures à une elfe qui a vécu l'Enfer. Elle n'a probablement ni envie ni intérêt à écouter déclamer un bandit sur les bateaux qu'il a pillé, les corps qu'il a jeté à la mer, et les filles qu'il a sailli. Pauvre enfant. Épargnons donc ses oreilles plates.

Le forban quitte en sa compagnie les chemins sinueux et austère de Denerim pour la mener dans des avenues bien plus charmantes. Où les silhouettes à leur côtés n'étaient pas des borgnes édentés, et où les odeux rances d'urines étaient remplacées par des senteurs fleuris sur les balcons. Bastian semble persque charmé par l'ambiance agitée des petites gens autour d'eux. Denerim était une cité qu'il avait moult fois fréquenté, et malgré le pied marin, il semblait se repérer sans mal au sein de la cité. Bientôt, ils eurent atteint la place principal, où un vaste marché avait prit place. Bastian est à l'aise, mais surveille ses poches : un petit malin à la main trop rapide est si vite arrivé.

« Il y a tellement de choses à faire ici, Nesiris. J'imagine qu'il y a plus intéressant pour toi que de prier toute la sainte journée dans un ordre qui ne veut même pas de toi.» Argue-t-il, peut-être un peu ignorant de la condition d'une jeune fille elfique, ancienne esclave de surcroît. Il pose son regard sur l'elfe, bras croisé. « As-tu essayé de te rendre au bascloitre? » Fit-il, presque persuadé que cela serait un bon début pour qu'elle se sente acceptée au sein des siens. Van Markham s'y était déjà rendu une paire de fois, certains des elfes là bas lui était redevable d'avoir ramener des proches, ou de les avoir défendu lors d'une époque révolue.

Tout en marchant, il se dirige naturellement vers le repaire des elfes de la cité. Sans vraiment attendre l'approbation de la jeune fille.
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Mer 20 Sep - 14:22

When things get better
Nesiris & Bastian
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Nesiris n'avait pas envie de révéler le nom de la soeur qui lui avait apporté son aide. Oh, c'était sans doute un peu idiot - elle faisait confiance à Bastian, et de toute façon, quel mal pourrait-il faire avec cette information ? Mais c'était un secret qu'elle avait promis à son amie de garder, et elle ne voulait pas la trahir aussi facilement. Si les choses s'ébruitaient, et qu'il lui arrivait malheur... l'elfe ne se le pardonnerait pas.

Il affirmait qu'elle n'arriverait jamais à grand chose en restant cloîtrée dans la Chantrie, et il avait raison, bien sûr. Elle ne serait jamais vraiment Sœur, et se devait de trouver autre chose à faire de sa vie. Pourtant, elle ne put s’empêcher de percevoir un certain reproche dans ses propos. Peut-être n'aimait-il tout simplement pas l'Eglise, en plus de traiter Divine Faustine V d'idiote ?

-"Je ne fais pas que prier !", protesta-t-elle. "Je chante et je reçois les nécessiteux et je récolte les dons des fidèles." Elle savait que ce n'était pas grand chose, mais d'un autre côté, c'était un travail important. Qu'avait dit ce fameux visiteur il y a quelques jours ? Elle rassurait les gens, et elle en était fière. Mais la Divine ne voulait pas d'elle... C'était froidement dit, mais c'était réellement le cas, dans le fond. Les elfes n'avaient pas plus leur place dans sa Chantrie du Sud que dans celle de Tevinter, et en plus, Nesiris ne croyait même pas vraiment en ses doctrines concernant Andraste. Qu'on apprenne qui elle était vraiment, et on la ficherait dehors. C'était vraiment dommage.

Elle sourit légèrement en entendant le capitaine parler de ses "jolies oreilles" - ça, c'était quelque chose qu'elle n'entendait pas souvent. Il restait pourtant évasif sur ses affaires à lui, il ne voulait sans doute pas la préoccuper avec ça. Oh, bon. Dans tout les cas, elle espérait que tout se passait bien de son côté. Il avait probablement sauvé d'autres esclaves comme elle, et il ne voulait pas lui dire, pour ne pas se vanter.

-"Pas ici." En arrivant à Denerim, elle s'était presque immédiatement rendue à la Chantrie, avec la lettre qu'Armand de Lydes lui avait donnée... et puis elle avait rencontré cette Sœur, et elle n'avait plus eu de raison de sortir. Mais elle avait vu d'autres Bascloîtres, dans les marches libres, y avait même brièvement séjourné à Tantervale. Globalement, elle en avait eu une impression correcte. Bon, c'était assez misérable, mais depuis sa fuite de la demeure Vospiscus, elle en avait vue, de la misère, et là, au moins, les gens semblaient se serrer les coudes... Elle ne s'y était pas vraiment sentie à sa place, pourtant, encore trop éprouvée par sa fuite tout récente, peut-être, ou par la peur de se faire retrouver par sa demi-sœur. "Mais je ne sais pas ce que j'y ferais, au Bascloître, vous voyez ? Je n'ai pas énormément de qualifications, à part dans la maintenance..." Tenir une maison et servir de camériste et ce genre de chose, termina-t-elle mentalement. Ca, elle aurait pu faire. Sauf qu'elle n'en avait pas envie.

Elle lui emboîta le pas, marchant d'un bon pas pour ne pas se laisser devancer et, ensemble, ils quittèrent les ruelles du quartier du port pour se diriger vers ce qui devait être le Bascloître. Elle se demanda un peu comment il se faisait qu'il le connaisse comme ça. Peu d'humains s'aventuraient dans le Bascloître de Tantervale, mais c'était peut-être différent à Denerim. Ou alors, c'était Bastian van Markham qui n'était pas un homme ordinaire. "Mon père vivait dans un Bascloître, je crois, avant de se retrouver à Minrathous. Mais pas celui-ci. Vous, avec tous vos voyages, vous avez déjà du en voir beaucoup !" Du moins s'il prenait habituellement la peine de les visiter.


▬ Gasmask
Nesiris Gallo

Nesiris Gallo

have courage & be kind
▲ MESSAGES : 1749
▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
▲ LOCALISATION : TEVINTER, CHEZ AURELIUS ARGENTO

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