❖ « I just need to know, don't judge me »

I just need to know, don't judge me

I'm writing to you, but I don't even know if it's useful or not

A l'intention de Lysandre Dendram,

Je vous avoue ne pas savoir par où commencer cette lettre. Ce n'est pas dans mes habitudes prendre la plume pour écrire à un auteur, quand bien même lorsque celui-ci est l'un de mes préférés. D'ordinaire, je garde mes pensées pour moi, estimant que si une personne nous fait le cadeau de partager son talent pour l'écriture et les histoires qu'il imagine, les lecteurs n'ont pas réellement leur mot à dire. Après tout, vous faites ce que bon vous semble, et si ça ne nous plaît pas... Eh bien, qu'est-ce qui nous empêche de fermer le livre pour aller en attraper un autre ?

Cependant, vos deux premiers ouvrages m'ont réellement touchée, peut-être grâce à cette impression de sincérité qu'ils dégagent. Je ne vous cache pas que j'ai versé une petite larme à la mort d'Isabelle. J'aimais tellement ce personnage ! Sa nature de femme forte me confortait dans l'idée que je n'ai pas à me sentir coupable de ma propre façon de vivre et de concevoir les choses. Mais à présent, j'ai un peu peur de finir aussi tragiquement, un jour. Si c'est là la volonté des dieux, qu'est-ce que j'y peux, de toute façon ?

Je vous remercie de l'attention que vous accorderez à ce courrier, même si je me doute que vous devez en recevoir tellement qu'il devient irréalisable de tout lire. Quand bien même, j'espère que vous trouverez rapidement l'inspiration pour écrire la suite, que j'attends avec une grande impatience. Continuez à nous faire rêver.

Bien à vous,
Fae Sveinn

.SHADOW

A l'intention de Fae Svein;

J'ai coeur de répondre à tout ceux qui m'écrivent, et votre courrier à su me trouver, je m'excuse toutefois si je vous ai fait attendre ma réponse, la vie d'un auteur est agitée, entre le harcèlement intensif d'un éditeur bien aimé et les événements qui inspirent ce qu'il écrit.

Vous me voyez enchanté de tels compliments, et je m'excuse d'avoir fait subir funeste destin à Isabelle, croyez-le ou non, j'ai reçu maintes menaces de morts quant à ce fait, je ne pensais pas que mes lecteurs apprécieraient tellement le personnage, mais en peux en comprendre toutes les raisons; malheureusement, sa mort était essentielle dans l'évolution de Damien, comme vous avez pu le constater dans la suite. Je gage donc que si vous avez un tel regret de sa disparition, le personnage d'Ann ne vous a pas inspirée ?
Je tâche de mettre, dans chacune de mes œuvres et plus particulièrement dans les aventures du Chercheur Damien, un personnage féminin fort; je trouve qu'il n'y en a que trop peu dans la littérature alors que nous sommes entourés, moi le premier, de figures féminines fortes; ainsi je ne vois pourquoi il me faudrait les bannir de mes ouvrages, d'autant plus que sans elles, Damien n'arriverait pas à grand chose, il faut se l'avouer; j'envisage, quand La Quête sera terminée, de commencer une série mettant en scène un personnage principal féminin; qu'en pensez-vous ?

Je m'excuse également du temps que prend le troisième tome à sortir; il est en pleine écriture, et je peux vous confier en être à la moitié; malheureusement ces derniers mois ont été forts occupés, et occupants, pour ma personne et je n'ai pu réellement avancer sur mon récit ou l'ouvrage que j'ai débuté en parallèle; en tant qu'excuse, accepteriez-vous que je joigne à ma prochaine lettre un extrait du prochain tome de La Quête ?

N'hésitez pas à m'écrire de nouveau, malgré ce que disent les rumeurs et ce que voudrait mon éditeur, je me délecte des échanges avec mes lecteurs.

Portez-vous bien,

Lysandre Dendram

I just need to know, don't judge me

I'm writing to you, but I don't even know if it's useful or not

A l'intention de Lysandre Dendram,

Quel plaisir j'ai eu à recevoir votre réponse ! Je ne m'y attendais pas le moins du monde, et j'ai eu la sensation de redevenir une enfant ébahie devant un présent qu'on lui offre. Honnêtement, je ne pensais pas avoir un quelconque retour, et cela me convenait très bien, mais en avoir un est évidemment bien plus agréable. D'ailleurs, je ne vous tiens absolument pas rigueur pour ce délai, je suis bien la première à vagabonder de part le vaste monde et ne suis donc pas des plus ponctuelles pour répondre à mes correspondances. Il se pourrait bien qu'au final, cette lettre-ci vous parvienne dans le même laps de temps que celle que vous m'avez envoyée. Dois-je cependant comprendre que vous exercez une profession proche de celle de Damien ? Peut-être extrapolé-je trop.

Vous n'avez pas à vous excuser de la mort d'Isabelle, comme je vous l'ai dit précédemment, vous faites ce que bon vous semble. Votre histoire, vos décisions. Je suis toutefois atterrée d'apprendre que vous avez reçu des menaces de mort pour une chose si futile ! Les gens ne savent-ils donc plus distinguer la fiction de la réalité ? En vérité, je suis affligée d'une telle ânerie.
En ce qui concerne Ann, je dois bien dire que je ne l'appréciais guère, au début. Puis, au fil des chapitres, j'ai appris à l'aimer pour ce qu'elle est. J'ai à présent une certaine tendresse pour ce personnage, j'admire sa détermination, sa dévotion et son altruisme. J'ose espérer qu'il ne lui arrivera rien de fâcheux à l'avenir !
Je serais ravie de découvrir un ouvrage dont le personnage principal serait une femme autre qu'une damoiselle en détresse ou une princesse se contentant d'attendre patiemment l'homme de ses pensées en soupirant devant sa fenêtre. Ce serait un changement très appréciable, et je ne doute pas que vous saurez rendre ceci des plus intéressants.

Cessez donc de vous excuser quand il n'y en a nul besoin, allons. La vie est prenante, je peux le comprendre. Lire un extrait du prochain tome serait un véritable privilège, vous ne savez pas la joie que vous me faite. J'en ai d'ailleurs déduit qu'il se passera majoritairement à Tévinter, c'est cela ? Je n'y ai que rarement mis les pieds, je n'apprécie guère leurs moeurs et leur façon de faire les choses. Avez-vous eu l'opportunité de fouler le sol de cet empire à plus d'une occasion ? Si tel est le cas, j'admire votre patience.

Si vous me répondez effectivement une fois de plus, et que vous joignez un fragment de votre prochain livre, alors je ne peux décemment pas accepter sans vous offrir une modeste compensation. Lors de mon dernier voyage, j'ai eu la chance de pouvoir observer une ourse accompagnée de ses deux petits, qui pêchait le saumon dans un torrent de montagne. J'en ai fait un rapide croquis, que je vous offre, en remerciement pour votre gentillesse. En espérant qu'il soit à votre goût.

Prenez garde à vous sur les routes,
Fae Sveinn

Le croquis en question (c) WolfMinori

.SHADOW

Chère Fae,

Permettez-vous que je vous salue ainsi, désormais ? Votre réponse m'a bien trouvé, et je vous en remercie, votre croquis est superbe, quel talent ! Je ne m'attendais à un présent et il me réchauffe le coeur.
Je ne peux répondre à vos théories concernant mes occupations en dehors de l'écriture; disons simplement que je mène une vie qui me permet de croiser moult sources d'inspirations; mon entourage étant la première concernant mes personnages, ce qui renforce une certaine volonté d'anonymat, comme vous pouvez probablement le comprendre.

J'ai cru comprendre qu'il y avait un certain conflit chez mes lecteurs concernant Damien et ses relations féminines; mon éditeur m'a rapporté que des échanges acides se faisaient entre ceux qui soutienne sa relation, bien que terriblement achevée, avec Isabelle (les Damielle, il le semble) et d'autres qui ne vivent que pour celle avec Ann (Annien ?) je n'aurais pensé provoquer tels débats, et je dois avouer m'en amuser un peu. J'anticipe cependant les guerres internes qui se déhancheront à la découverte des deux nouveaux personnages féminins inclus dans le prochain tome.

En effet la suite de la Quête de déroulera à Tevinter; c'est un arc qui sera divisé en deux tomes qui conclurons probablement les aventures de Damien. J'y suis allé à une reprise, toutefois, le Tevinter de l'Ere des Tours était probablement fort différent du Tevinter actuel. Je me priverais toutefois de placer un quelconque jugement sur l'Empire à travers mes écrits; ils ont déjà montré que la vilenie n'était d'origine d'une région, et je ne compte pas revenir sur cette manière de faire.

Comme promis, voici un extrait; vous me pardonnerez l'aspect brut, je n'ai pas encore eu réellement de temps de retravailler les brouillons. Silus est le pseudonyme utilisé par Damien durant son enquête et Julia et Atys sont de nouveaux personnages. ""La nuit était tombée sur Minrathie, mais la chaleur restait la même, elle collait à la peau de Damien comme une chape de plomb; il n'était que peu habitué à pareille température, mais tachait de s'y accommoder pour le bien de la mission. Glissant à travers la villa Areti, il évita les quelques esclaves travaillant encore. D'après les conseils d'Atys, si il pouvait réellement lui faire confiance, le bureau du Magister Areti se trouvait sur la droite, au bout du long couloir de marbre. Mais à peine était-il entré dans la pièce que la porte se fermera derrière lui par nulle autre chose qu'un usage de la magie; assise dans un grand fauteuil au coin de la pièce, se relevant pour laisser la lumière dévoiler son visage, la Magister Julia Areti le dévisageait de ses yeux de feu; elle avait un air bien moins avenant que quand il l'avait rencontrée plus tôt dans la journée. "Ah, mais qui voilà donc ? Je ne pensais pas que vous étiez si pressé de me revoir, mon cher Silus. A moins que ce ne soit 'Chercheur Damien ?'" Il se figea sur place, qu'est-ce, ou plutôt qui, l'avait trahit ?"

Et voilà votre extrait Ma Dame, j'espère qu'il vous aidera à patienter jusqu'à la sortie de l'ouvrage !

Mes amitiés,

Lysandre Dendram.

I just need to know, don't judge me

I'm writing to you, but I don't even know if it's useful or not

Cher Lysandre,

Je n'y vois aucun inconvénient, si tant est que je puisse également me le permettre. Pour être franche, j'ai un peu de mal avec le protocole de la noblesse, au grand dam de mon père, qui me sermonne assez souvent quand il entend que presque tout le monde chez nous me tutoie derrière son dos. Qu'y puis-je si je n'aime pas avoir la sensation de me tenir au dessus des autres ? Cela me vient sûrement de ma mère.
Je comprends que vous gardiez le secret sur vos activités, c'est sûrement bien plus prudent ainsi. Je reste curieuse, je l'avoue, mais après tout, où serait le plaisir d'imaginer si la réalité venait tout briser ? Je resterai donc avec mes hypothèses, ce qui ne me déplaît pas.

Il y a vraiment un tel conflit au sein de vos lecteurs ? Je m'en étonne, et moi qui pensais être très investie dans mes lectures ! Voilà que je me découvre raisonnable, en fin de compte. Bien que ce ne doit pas être l'avis de ma chienne, qui râle souvent en grognant que je garde les chandelles trop longtemps allumées dans ma chambre. Mais c'est plus fort que moi, quand j'ai un nouvel ouvrage entre les mains, je ne parviens généralement pas à m'arrêter avant de l'avoir terminé. Les nuits blanches sont nombreuses et les réveils difficiles, mais je regrette rien. Chaque nouveau conte que j'ai la chance de lire m'enrichit un peu plus. Mais pardonnez-moi, je divague. Une fois de plus. On me le reproche souvent... Pardon, où en étais-je ? Ah oui. Cette opposition entre lecteurs m'amuse autant qu'elle m'intrigue. Se réunissent-ils en assemblées pour en discuter ? Cette idée me fait rire !

Juger Tévinter n'était pas mon intention, et je vous présente mes excuses si c'est ce que vous avez cru, j'ai dû mal m'exprimer. Notre monde est tout en nuance de gris, je suis bien consciente que rien n'est foncièrement mauvais ou entièrement bon. Seulement, j'ai bien peur de n'avoir de tenaces préjugés sur l'empire tévintide, que mes visites éparses n'ont fait que renforcer à chaque fois. Peut-être n'ai-je tout simplement pas eu de chance, me direz-vous. Vous me donnez envie d'y retourner. Qui sait, je pourrais faire de belles rencontres, si je prends la peine d'insister un peu.

Oh, vous me torturez ! A présent je vais bouillir d'impatience de pouvoir lire votre prochain ouvrage. Avouez que vous avez sciemment choisi celui-ci. C'est mal de jouer avec les émotions des demoiselles, mon cher Lysandre. Même si, en vérité, je trouverais cela amusant, à votre place.

Mais comme le temps file, et je n'ai pas davantage de temps à consacrer à cette lettre, je vous la joins donc en l'état, en espérant que vous n'en prendrez pas ombrage.

Puisse le Créateur (ou la divinité que vous révérez) vous garder des mauvaises rencontres,
Fae Sveinn

.SHADOW

Chère Fae,

C'est à mon tour d'être intrigué et de théoriser sur votre identité; vous dite faire partie de la Noblesse ? Je m'aventure, à votre nom, à penser qu'il s'agit là de celle de Ferelden ? Mes préjugés proviennent peut-être d'Orlaïs, mais ce chien que vous évoquez doit probablement être un Mabari. Voyagez-vous donc souvent ? Cela nous ferait donc un point en commun, je reste peu au même endroit, ce qui je dois l'avouer n'est pas des plus pratiques pour écrire. Je reviens d'une période à Kirkwall, y êtes vous déjà aller ? Je pensais y placer l'intrigue d'un de mes prochains romans, mais Varric Tethras a déjà si bien exploité la ville que je la lui laisserait probablement pour la postérité.

Je me sens extrêmement touché de savoir que vous usez vos bougies à me lire, et je me reconnais dans ce portrait de lecteur attentif que vous décrivez; hélas je n'ai guère plus le temps de passer mes soirées à lire; je préfère les garder, quand cela m'est possible, à l'écriture. J'ai d'ailleurs une bonne nouvelle pour vous, j'ai pu avancer dans le tome 3 de la Quête ! Vous êtes la première au courant, même mon éditeur n'a pas cette chance. Je vous connais encore peu, mais vous m'évoquez Isabelle, si bien que je vous imagine sous ses traits; j'espère toutefois que vous ne connaîtrez pas un sort similaire !

En parlant d'Isabelle, saviez-vous qu'elle était fort différente lors de mon premier jet ? Elle s'appelait Aline, était Templier et devait être celle qui trahissait Damien, en plus du Seigneur-Chercheur, mais j'ai pensé que cela donnait une image peut-être trop négative des femmes en position autre que Soeurs dans la Chantrie, et également leur collerait une étiquette de traîtresses pour le reste du roman. C'est ainsi qu'elle a évoluée en le personnage que vous connaissez. Ainsi son sacrifice mimique ceux de ces grands guerriers nobles que l'on peut voir dans d'autres romans.

Sur les romans, d'ailleurs, que lisez-vous d'autre ? Avez-vous parcouru certains autres livres de ma plume, dévorez-vous les ouvrages de mes confrères et consœurs ? On dit souvent qu'il est plus aisé de connaitre quelqu'un en sachant ce qu'il lit. Je m'excuse si ma curiosité s'avère mal placée.

Que le Créateur veille sur vous,
Mes amitiés,

Lysandre Dendram.

Ps: vous avez bel et bien raison, je me réjouis de la douce torture qu'est l'attente que je vous fait subir concernant mon roman et l'extrait envoyé, vous me voyez désolé de vous faire souffrir, mais c'est là un plaisir que s'offrent parfois les auteurs.

I just need to know, don't judge me

I'm writing to you, but I don't even know if it's useful or not

Cher Lysandre,

Belle déduction, vous avez raison. Je suis originaire de Ferelden, et c'est là que se trouve mon point d'ancrage, mon foyer. Je passe la plupart de mon temps sur les routes, sauf lorsque mes obligations familiales me rappellent. Ma fierté se trouve d'ailleurs un brin chiffonnée que vous ne connaissiez pas la réputation de ma famille, nous élevons les meilleurs Mabari de tout Ferelden depuis des générations. Mais enfin, je déduis que vous êtes orlésien, or donc cela ne me surprend pas outre mesure. J'aime me rendre en Orlaïs, par ailleurs. Même si je ne comprends pas bien le but de ce fameux jeu qui se joue dans les hautes sphères. A quoi bon ? Je sais que je ne pourrais pas vivre dans un environnement pareil, à toujours craindre un coup de poignard dans le dos. Cependant, les Sveinn ne comptent pas parmi les plus hautes naissances, une chance en ce qui me concerne. Je suis ainsi libre de parcourir Thédas à ma guise.
Oh, j'adore Kirkwall. C'est l'une de mes villes préférées, j'y passe régulièrement. Enfin, aussi souvent que je le peux, pas autant que je le voudrais. Parfois, je rêve de pouvoir me faire un ami d'un dragon, ce serait tellement plus pratique pour voyager. Même si chevaucher à travers prairies et collines reste un véritable plaisir, bien évidemment.

Je suis ravie d'apprendre que vous progressez dans votre écriture ! Néanmoins, prenez votre temps, il ne faudrait pas que vous omettiez des détails importants avant la publication, ce serait fâcheux. Je préfère que vous soyez sûr de vous et que ne regrettiez rien, plutôt que vous vous précipitiez par hâte d'en voir le bout. Vraiment, je vous rappelle Isabelle ? Permettez que je prenne cela comme un compliment, qui me touche beaucoup. Ce qui me fait par ailleurs penser que j'ai, lors de mon dernier trajet de retour, eut le temps de composer un petit air à la flûte traversière, inspiré par la scène de la tragique disparition d'Isabelle. S'il était possible de vous le faire partager, ce serait avec plaisir que je vous l'aurais joué. D'autant plus que j'avoue être fière de moi, sans vanité.

Aline, dites-vous ? Comme la mage dont Tomas s'éprend dans votre premier roman ? Je pense avoir lu tout vos ouvrages, mais celui-ci reste sans conteste l'un de mes préférés. Malgré quelques maladresses, sans vouloir vous vexer, ce qui est tout à fait normal pour un début. D'autant plus que l'écriture n'est pas une discipline facile, loin de là. Sinon, je lis pratiquement tout ce qui me passe sous la main, mes préférences allant aux livres où l'action est au centre de l'intrigue. Je n'aime guère les chapitres qui traînent en longueur et les descriptions trop étendues. Cela me donne l'impression que l'auteur cherche à camoufler un manque d'idées. C'est assez déplaisant. Ne vous souciez pas de ce que votre curiosité pourrait offusquer, ce n'est -

*La page est soudainement froissée, quelque peu déchirée, et semble avoir été mouillée avant d'avoir séchée*

Semble-t-il que ma chienne estime que je passe trop de temps à vous écrire. Elle vient de tenter de me voler la feuille, par chance elle n'a pas pu se sauver bien loin.
Peut-être nous sommes nous déjà croisés sans même le savoir. Cette perspective me tire un sourire. La vie est si imprévisible, et le monde si vaste. J'ai l'impression que je pourrais le parcourir toute ma vie durant, sans parvenir à tout en découvrir. Partagez-vous ma curiosité dévorante ? Est-ce pour cela que vous aussi, vous passez le plus clair de votre temps sur les routes ? Plus j'en apprends sur vous, et plus je deviens curieuse, pardonnez-moi.

Amitiés,
Fae Sveinn

.SHADOW

Chère Fae,

Maintenant que vous le dites, effectivement, votre famille me parle; je m'excuse de vous avoir offensé. Je suis effectivement d'Orlaïs, et je comprend votre recul face au Grand Jeu. Je ne le porte moi-même pas réellement dans mon coeur, comme peut-être avez-vous pu le comprendre en lisant Entraves Périlleuses; j'ai perdu une personne qui m'était chère au Jeu et j'espère que cela ne se reproduira pas. J'en connais toutefois les règles, il me semble que c'est là une nécessité pour tout Orlésien; c'est ainsi que s'est construit notre peuple et une manière étrange d'entériner les guerres, qui même si certaines finissent par se produire, semblent alors se limiter à la noblesse et la cour.

Ne vous inquiétez pas, je ne me presse pas, je suis juste soulagé d'avoir eu le temps d'écrire un peu entre deux périodes plutôt occupantes et occupées; ce n'est pas du gout de mon éditeur qui préfère me voir progresser, mais il attendra, encore. j'ai toujours privilégié la qualité à la quantité. En tout cas j'essaye de produire une œuvre littéraire digne de ce nom.

Vous avez vu juste, elles avaient le même prénom, mais Isabelle a prit son identité et est devenue ce qu'elle est devenue; je serais ravi, à l'occasion, d'entendre ce morceau de flute, si jamais nos sommes menés à nous rencontrer. Je me demande d'ailleurs si vous me reconnaitriez. Comment imaginez-vous Lysandre Dendram ? C'est la question que je me pose souvent; non seulement la manière dont mes lecteurs imaginent mes personnages, mais aussi celle dont ils visualisent leur créateur. Peut-être comme vous le suggérez, nous sommes-nous déjà rencontrés, cela serait un jeu étrange du destin, mais il sait en lier de tels.

Je voyage malheureusement plus par obligation que par passion; je suis porté sur les routes par devoir, mais cela ne me pèse pas, je me repet d'aventure et d'histoire, ainsi, chaque lieu visité laisse sa trace sur moi avec un plaisir certain, et j'essaye de reporter cela dans mes écrits.

Portez-vous bien,

Lysandre Dendram.

Ps: Votre chienne a l'air aussi douce que sa maîtresse; quelle est son nom ? Vous ne cessez d'en parler, elle doit vous être chère.

I just need to know, don't judge me

I'm writing to you, but I don't even know if it's useful or not

Cher Lysandre,

Laissez-moi m'excuser pour ce long silence, parfaitement involontaire de ma part. Mon dernier voyage a été quelque peu... Agité. Je suis rentrée il y a trois jours seulement, alors que j'aurais dû l'être trois semaines plus tôt. Rien de grave, fort heureusement, et j'en remercie encore les dieux. Ceci dit, Pandora a largement droit à tout le mérite, c'est grâce à sa présence d'esprit et sa loyauté à toute épreuve que je suis encore entière. Ce qui me rappelle que vous vouliez connaître le nom de ma compagne à quatre pattes, et bien voilà les présentations faites. Effectivement, je suis particulièrement attachée à elle, comme tout propriétaire de Mabari, cela dit. J'ignore si vous avez déjà eu l'occasion d'en côtoyer de près, mais ce ne sont pas seulement de splendides bêtes, ce sont également des animaux très intelligents, bien plus sensible que ce qu'on veut bien le dire. Elle m'accompagne partout depuis quatre ans à présent, et je ne me verrais pas passer une journée sans elle. Je suis tellement habituée à sa présence, si vous saviez.

Mais encore une fois, je m'égare. Est-ce que je vous reconnaîtrais ? Pour être franche, je l'ignore. Peut-être. J'aimerais dire que j'en serais capable, mais ce serait mentir. Ce que je n'apprécie guère. L'honnêteté est une qualité qui se perd, je trouve. Pas vous ? Quant à savoir comment je vous imagine... Eh bien, aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'y avais jamais songé, jusqu'à ce que vous souleviez la question. Physiquement, je ne peux rien déduire. Et de toute façon, je n'accorde pas d'importance à ce genre de détails futiles. Ce qui m'intéresse, c'est le coeur et l'âme des personnes. Car j'estime que c'est là le plus important.
D'après ce que je peux tirer de vos écrits, je pense que vous êtes un incorrigible romantique, mon cher Lysandre. Un idéaliste, qui court après une chose qui lui importe beaucoup. Je vous figure loyal, réfléchi. Peut-être un brin rêveur, aussi. Il me paraît également que vous accordez une certaine importance à l'ordre de façon générale. Après, je n'oserai en dire plus, de peur d'énoncer une absurdité.

J'espère que vous vous portez bien, de votre côté. Les tensions politiques deviennent assez inquiétantes, faites attention à vous lors de vos déplacements. La nouvelle de votre disparition m'affligerait, et pas seulement car cela enterrerait définitivement la suite de votre série d'ouvrages.

Amitiés,
Fae Sveinn

.SHADOW

Chère Fae,

Vous me voyez rassuré d'avoir de vos nouvelles, et heureux que votre fidèle Mabari vous ait ramenée saine et sauve chez vous; les voyages sont dangereux, mais n'est-ce pas là ce qui leur donne une part d'attrait ? Pour ma part vous pardonnerez mon écriture plus chaotique qu'en temps normal, une blessure sur ma main forte m'oblige à utiliser l'autre. Je n'ai jamais eu de Mabari moi-même, mais j'en côtoie à quelques occasions, et il s'agit effectivement de belles bêtes, trop dépréciées en Orlaïs pour leur aspect massif.

Qu'il est intentionné de votre part également de vous inquiéter pour moi, mais je vous rassure, les intrigues politiques et conflits divers sont malheureusement part de mon quotidien, ainsi je sais y être prudent d'office; cela, en plus de ma main incommodée, n'ont malheureusement pas effet de faire avancer le roman.

Votre portait de ma personne m'a tiré un sourire ca vous avez vrai sur bien des points, presque tous je dirais, mais sans les nommer, car ne faut-il pas garder une part de mystère ? A moi, peut-être, de m'aventurer à faire votre description. Vous m'apparaissez comme une personne farouchement sincère, quelqu'un de passionné, qui n'aurait pas forcément la langue dans sa poche (vous feriez scandale dans une cour Orlésienne, à n'en pas douter), et, si je ne m'abuse, imbue de liberté ? J'espère que mon portrait n'est pas trop éloigné, mes occupations, et ma fonction d'auteur également, me demandent de comprendre les personnes qui m'entourent, je ferais un piètre travail si je n'avais pas au moins soulevé un point correct.

Je vous retourne votre conseil de prudence;

Amitiés sincères,

Lysandre.

Ps: Je joins une fleure séchée d'Antiva, cultivée par un passionné d'histoire qui crée des fleurs uniques en fonction de figures historiques, celle-ci s'appelle la Chercheuse, en l'honneur de Cassandra Pentaghast, je me suis dit qu'elle serait un juste ajout à notre correspondance.

I just need to know, don't judge me

I'm writing to you, but I don't even know if it's useful or not

Cher Lysandre,

Eh bien, à ce que je constate je ne suis pas la seule à me fourrer parfois dans la gueule du loup. Je vous souhaite de tout coeur de vous rétablir au plus vite. Cependant vous avez bel et bien raison, c'est le frisson de l'inconnu et du danger qui rôde qui rendent mes pérégrinations plus grisantes encore. Plus j'y pense, et plus je me dis qu'il y a de fortes chances pour que finisse ma vie sur les routes. Je me vois mal expirer au fond d'un lit, dans lequel j'aurais passé mes dernières années, complètement paralysée. Ce serait pour moi un véritable cauchemar. Alors oui, j'accepte les dangers de cette existence que j'ai choisie. Je suppose que c'est là l'essentiel, être conscient des conséquences que peuvent avoir nos décisions.
Peu importe le roman, tant que vous vous ménagez et que vous parvenez à remplir vos fonctions. Peut-être n'en ai-je pas le droite, mais je pense parler au nom de tous vos lecteurs en vous disant que nous pouvons attendre. La patience est une vertu, n'est-ce pas ? Je le confesse, elle me manque souvent, mais je connais mes travers, et j'essaie de les corriger. Pour ma part, je saurai patienter. Je suis rassurée, ceci dit, que vous m'assuriez savoir vous garder des désordres actuels.

Ah, je suis enchantée d'avoir su voir si juste ! Je tâcherai de réfléchir aux points sur lesquels j'ai pu me tromper, néanmoins. Ce petit jeu m'amuse, je dois l'avouer. En ce qui vous concerne, vous touchez en plein coeur. Vous faites honneur à votre profession, soyez tranquille. Cela me correspond parfaitement, à tel point que j'en viendrais à me dire que je vous en révèle peut-être un peu trop à travers mes lettres. Est-ce que je le regrette, cela dit ? Pas le moins du monde. On me reprocherait sans doute de faire une erreur, à ainsi faire confiance à un parfait inconnu, mais j'ai toujours eu un excellent instinct, qui me trahit rarement. Pourquoi cesserais-je donc de l'écouter ?

La fleur que vous avez jointe à votre précédente missive est réellement superbe, je vous remercie. Je rêve d'aller découvrir Antiva, mais je ne m'y suis encore jamais risquée. J'ignore pourquoi une telle hésitation, d'ailleurs. Je me permettrai de garder votre présent sur moi lors de mes voyages, en espérant qu'il me serve de porte-bonheur. Pour ma part, je bien peur de n'avoir pas grand chose à vous offrir en retour, si ce n'est une aquarelle, que je vous envoie par la présente. Je n'ai vu que des croquis et des peintures de cet oiseau que l'on nomme un paon, et qui vivrait à Antiva, justement. Personnellement, je le trouve magnifique, je prie pour avoir rendu justice à l'élégance de ce volatile, et que ce modeste cadeau vous plaira.

Amitiés,
Fae

PS : Dernièrement j'ai fait la rencontre d'un mage qui m'assurait être la réincarnation du Créateur. Ce qu'il ne faut pas entendre ! Je ne sais pas vraiment pourquoi je vous raconte ceci, mais cela m'a fait rire. Peut-être que vous aussi.

L'aquarelle (a) WolfMinori

.SHADOW

Chère Fae,

Je pense que nous connaîtrons un destin similaire; autant que je souhaite passer une vieillesse à écrire, je pense que l'aventure sera maîtresse de ma destinée et raison de ma mort; que je n'espère pas voir arriver rapidement cependant. Ma main s'est remise, je vous remercie de vous en être inquiétée, j'ai même pu avancer d'un chapitre, nous nous rapprochons de la fin !
Votre aquarelle est superbe, je l'ai rangée auprès du croquis que vous m'avez offert il y a quelques temps; vous êtes ma correspondance la plus longue avec une lectrice, et je m'en réjouis et espère un jour pouvoir vous appeler amie.

Je vous remercie de la confiance que vous semblez m'accorder et promet de n'en faire mauvais usage, et si ainsi donc le portrait que j'ai dressé de vous correspond à qui vous êtes, je pense que nous nous entendrions sans trop de troubles en dehors des lettres; de même je pense également que le personnage d'Arys vous plaira beaucoup. Il s'agit d'une elfe mais vous n'être pas, d'après ce que je peux croire, du genre à vous en offusquer.

J'ai entendu parler de ce mage, que vous avez évoqué, celui se prenant pour le Créateur. Quelle histoire ! La Chantrie est cependant intervenu et le voilà au Cercle, de ce que j'ai pu comprendre.
Ainsi vous croisez des apostats durant vos voyages ? C'est sous la confidence et la confiance que je vous avoue que le sort des mages m'attriste et que j'y trouve une certaine injustice, mais je ne peux cependant réellement juger les décisions de la Divine.

Racontez-moi votre plus étrange aventure, et en échange je vous conterais la mienne, qu'en dites-vous ?

Amicalement,

Lysandre.

I just need to know, don't judge me

I'm writing to you, but I don't even know if it's useful or not

Cher Lysandre,

Je suis enchantée d'apprendre que l'aquarelle vous a plu. Si vous voyiez ce que je faisais à mes débuts, de véritables horreurs ! C'est comme tout, je suppose. A force de patience, de travail et d'application, on finit par obtenir des résultats. Malheureusement, j'ai beau écrire depuis des années pour garder une trace des rencontres que je fais lors de mes errances, je n'ai pas gagné davantage de talent littéraire. C'est que je ne dois pas être faite pour ça, car je pense qu'il y a quand même un part de talent inné, à un certain niveau. Tout le monde n'est pas de mon avis, mais enfin...

Il me plaît de croire que nous nous entendrions bien hors de nos échanges épistolaires, mais je pense que nous n'en serions convaincu que dans l'hypothèse où nous nous rencontrerions. Pas que l'idée me déplaise, et je vous avoue que je crains un peu d'affronter la dureté de la réalité. Je suis néanmoins ravie d'apprendre que vous ne portez aucun préjugé à l'encontre des Elfes. Ma mère en était une, et je me souviens que même chez nous, où une tolérance polie mais distante envers ce peuple est assez répandue, sa vie n'était pas toujours des plus paisibles. En ce qui me concerne, hormis pour les personnes qui connaissent mon ascendance, je ne rencontre pas le moindre souci. Tant que je sais tenir ma langue. J'ai donc hâte de découvrir Arys, qui promet d'être un personnage très intéressant !

Oh, je suis navrée d'apprendre que ce mage, bien qu'excentrique certes, se trouve à présent à la Flèche Blanche... Je n'apprécie guère les Cercles, et je vous confie sans honte que dès que je le peux, je viens en aide aux apostats que je croise. Car effectivement, j'en rencontre de temps à autres. La plupart ne sont que des personnes ordinaires, terrifiées à l'idée de se retrouver derrière les barreaux d'une cage dorée pour le restant de leurs jours. Et comme je les comprends... J'ai parfois frôlé les ennuis avec quelques Templiers, mais rien de bien grave, j'ai toujours réussi à m'en sortir sans avoir à faire parler le fer. Un peu de diplomatie, quelques caresses dans le sens du poil, et tout se passe pour le mieux.

Voyons, mon aventure la plus étrange... Je crois bien que c'est la fois où j'ai dû me déguiser en homme pour mieux passer inaperçue dans une caravane de marchands. A l'époque, j'étais suivie depuis plusieurs jours par une femme qui était persuadée de me connaître. Honnêtement, elle a fini par me faire peur, alors j'ai demandé de l'aide à quelques amis dont j'avais fait la rencontre sur les routes. Ce sont eux qui ont eu cette idée, et qui m'ont aidée à la mettre en application. Et puis, c'était amusant ! Je ne regrette rien.

A présent, j'attends avec impatience le récit de votre plus insolite péripétie.

Mes amitiés les plus sincères,
Fae

.SHADOW

Chère Fae,

Vous êtes réellement une âme généreuse, faites cependant attention à ne pas vous attirer trop de troubles en faisant cela. Je ne saurais plus vous conseiller, si ce n'est de ne pas vous attarder en détails dans des lettres; nous ne sommes jamais à la merci que nos écrits tombent entre de mauvaises mains.

Vous parlez de votre plume comme étant mauvaise, je ne le pense pas, il est fort plaisant d'échanger avec vous, ne pensez pas le contraire. Le récit de votre aventure m'a fait rire; m'en voudriez-vous si je vous l'emprunte, dans l'idée, pour une scène d'un de mes romans ?

Promesse tenue; voici donc une de mes plus étranges choses qui me soit arrivée; il a été dur d'en choisir une seule, mais celle-ci est singulière et je pense qu'elle vous plaira.

Il y a quelques années de cela, je me suis retrouvé prit au piège dans le coeur d'une terrible tempête de neige; j'ai heureusement eut le temps de trouver refuge dans une vieille mais grande demeure; le château d'un noble Orlésien qui avait fait faillite, des années auparavant. La bâtisse était encore habité par son fils, qui vivait reclus et loin de la cour. J'ai immédiatement eut une impression étrange; était-ce le château, en partie délabré ? Etait-ce la tempête, le vent sifflant à l'extérieur, la sensation de ne pouvoir faire demi-tour, la neige bloquant tout ? Mon hôte, très avenant, me guida jusqu'à ma chambre et me souhaita bonne nuit, lui-même étant fatigué, disparaissant dans sa chambre. La fatigue ne venant pas, empêchée par ce sentiment étrange, je me suis lancé à l'exploration silencieuse de la maison; j'ai fini par découvrir la bibliothèque des lieux, peut-être la pièce la mieux entretenue; me disant qu'un livre comblerait mon esprit, j'en ai ouvert un; mais à peine quelques pages tournées, j'entend un bruit; à la porte de la pièce, mon hôte, qui me regarde comme si il venait de voir un fantôme; il a une été à la main, ne semble pas me reconnaitre, me demande qui je suis, me menace; je ne comprends pas, et ait laissé mes armes dans ma chambre. Alors que je recule, je sens une main se poser sur mon épaule; c'est mon hôte, alors que je l'ai toujours en face de moi.

Il s'agissait en fait de jumeaux, celui m'ayant accueillit pensant son frère dormait, ne l'avait pas prévenu de mon arrivée; le malentendu passé, tout cela s'est terminé par une franche rigolade et j'ai pu repartir le lendemain. Je me suis trouvé dans des situations fort périlleuse, mais je dois avouer que celle-là, pourtant si simple, est l'une qui m'a le plus marqué; elle m'a d'ailleurs, comme vous vous en doutez peut-être, inspiré Le Château. C'est également l'histoire préféré de ma jumelle, ce qui se comprend plutôt bien.

Amicalement,

Lysandre.

I just need to know, don't judge me

I'm writing to you, but I don't even know if it's useful or not

Cher Lysandre,

Je vous remercie de votre sollicitude à mon égard, mais je doute que l'on puisse me reprocher quoique ce soit à cause de simples lettres. En effet, qu'est-ce qui vous dit que je n'affabule pas dans le seul but de me rendre plus agréable à vos yeux ? La frontière entre la vérité et le mensonge est parfois si mince qu'il devient difficile de faire la différence. Ainsi, je vous laisse seul juge de décider si ce que je vous raconte est une réalité ou de la simple fiction. Je prends néanmoins bonne note de vos conseils, vous avez parfaitement raison, prudence est mère de sûreté. Je tâcherai d'être moins expansive à l'avenir.

Vous êtes trop aimable, mais je vous assure qu'en dehors de mes correspondances, ma plume n'est pas aussi élégante. Je passe sûrement trop de temps à réfléchir à la tournure de mes phrases, sûrement. Et bien entendu que vous pouvez vous inspirer de mon récit pour l'un de vos ouvrages. Ce serait même avec plaisir que je la retrouverais au fil de vos pages.

D'ailleurs, j'ai adoré découvrir votre insolite aventure, qui m'a bien fait sourire. A votre place, je ne sais pas comment j'aurais réagi. Sûrement avec beaucoup moins de calme que vous. L'issue aurait pu en être très différente. Effectivement, je comprends que cela vous ai inspiré Le Château, il devait y avoir une sacrée ambiance dans cette vieille demeure ! Ce sont ce genre de découvertes que j'adore faire.
Je dois avouer que j'adore explorer les grottes que je trouve, parfois. Même si je sais que c'est dangereux, c'est pourquoi je reste très prudente et essaie de ne pas trop écouter cette petite voix qui me pousserait à entrer dans la gueule d'un dragon pour le simple plaisir de l'inconnu.
Vous avez donc une soeur jumelle ? Là, je vous jalouse un peu. Même si j'apprécie la solitude, j'aurais aimé avoir un frère ou une soeur avec lesquels tout partager.

Demain, je quitte à nouveau Ferelden pour partir vers les Marches Libres. J'ai des gens à retourner voir, et des affaires à mener. Ce n'est pas la partie la plus passionnante de mon existence, mais enfin... Je ne peux pas constamment esquiver mes responsabilités.
J'espère que vous vous porterez bien, de votre côté.

Mes amitiés les plus sincères,
Fae

.SHADOW