Messages futiles

Waylian

Permettez-moi de vous souhaiter un excellent retour à Minrathie. J'anticipe votre extrême fatigue et votre besoin de calme après cet éreintant voyage, c'est pour cela que je vous laisse ce mot, plutôt que de japper joyeusement dans vos jambes comme Corvus le ferait.
Sa présence a rendu Renatus encore plus rayonnant, bien que Verius ne semblât pas d'accord avec ce nouvel invité.

Mon dessein, en vous écrivant ce mot, est de ne point vous importuner avec des paroles que vous vous échinez à rejeter. Au cœur de ces humbles griffonnages, vous verrez peut-être en moi un esclave trop entreprenant. Oh, il est vrai que je ne suis pas habitué à ma condition. Ma maladresse est vôtre, comme tout le reste.

W.

Telle une danse secrète, dissimulée au cœur, mesure reprenant après chaque arrêt, chaque fois allant plus loin. Un deux trois quatre.

HARLEY-MAGNEION

Messages futiles

Voilà le genre d'audace qui sait me ravir. Les égards que tu sembles me porter sont appréciés à leur juste valeur. Tout comme j'apprécie ce mot que tu as eu la délicatesse de m'adresser, et dont j'ai savouré chaque syllabe.

Je t'avoue ne pas être fâché de retrouver la tranquillité de ma demeure, tout comme j'ai hâte de retourner m'isoler des heures durant entre les innombrables étagères de la bibliothèque. Ces ouvrages -ainsi que leur nouveau gardien- m'ont manqué.

Saurais-tu donc danser, Waylian ? Cette promesse qui se glisse entre tes mots sonne comme une douce musique, malheureusement j'ai bien peur d'être trop gauche pour parvenir à te suivre. Peut-être serais-tu disposé à m'enseigner, à la faveur d'un songe ?

Faustus

Codage par Libella sur Graphiorum

Waylian

J'ai lu que les rêves reflétaient qui nous étions vraiment, et que, peu importe le nombre de personnages que nous voyions, il ne s'agissait au fond que d'une autre facette de nous-même. J'ai également lu qu'ils n'avaient aucune importance, qu'ils étaient futiles, négligeables, totalement hors propos de ce qu'est la réalité.

J'ai lu que la danse rapprochait les êtres d'une manière qui était impossible autrement. Elle permet le dialogue, un discours des corps, des murmures glissés à l'oreille alors que les danseurs passent d'un partenaire à un autre. Elle dit ce qu'on ne peut pas dire, laisse s'exprimer une partie de nous que nous devons taire autrement. J'ai également lu qu'elle précipitait vers la décadence, que peu importe combien nous l'ornions de nos codes civilisés, elle restait, par essence, physique, et bestiale.

Toutes mes lectures ont raison, et ont tort tout à la fois. Nos rêves sont aussi intangibles qu'ils sont ce qui nous lie le plus intimement. Nos danses sont aussi sophistiquées qu'elles sont naturelles et primitives. Nous sommes dissemblables, mais ce qui est opposé peut parfois se mêler de façon extraordinaire.

Vous êtes le seul soleil qui brille quand tombe la nuit, et je suis la phalène assoiffée de lumière.

HARLEY-MAGNEION