HANGOVER - CASTIEL (tw : hot)

Antiva était presque l'endroit où Elena se sentait le plus à l'aise, à part peut-être dans sa patrie de naissance; pirates, marchands, gens de tout les milieux; tant de contrats à trouver ici. Elle venait d'en finir un d'ailleurs et elle célébrait à grand coup de bière; elle avait même payé la tournée à l'ouverture; et maintenant elle comptait plus vraiment. Une autre raison pour laquelle  Antiva était parfaite c'est qu'elle était fucking loin de cet Enclin de merde. Elle en avait chié pour l'éviter ce con; et putain, les engeances, elle voulait pas les revoir. Crevures; y'a plus qu'à espérer que les garde arrivent à tuer l'Architruc et voilà, fini. Sinon ils allaient tous crever. Et tout ça pour quoi ? Pour qui ? Un prétendu mec pas content qu'une personne ait voulu entrer dans sa maison. Conneries. C'est ce qu'elle expliquait en tout cas, une bière à la main, le pied sur une chaise, le coude sur le genou au groupe de marins, marchands, peu importes, mecs aussi bourrés qu'elle, qui mataient plus son décoté qu'écoutaient ses paroles.
En fait, Elena n'avait pas tant bu que ça; pas assez pour ne plus être alerte, juste assez pour libérer une parole qu'elle avait facile; et elle se sentait d'humeur provocante ce soir; elle avait scanné la pièce des yeux et elle l'avait vu, ce mec, plutôt mignon. Mais idiot, crétin, Chantriste. C'était des synonymes pour elle. Alors elle allait le faire chier, exprès; et puis comme l'Enclin la gavait aussi, c'était l'occasion idéale.

A son public, elle leva sa choppe, et les yeux fixés dans ceux du Chiantriste, elle déclara, assez haut et fort pour que tous entendent; "Le Créateur avec son Enclin, vous y croyez vraiment ? Andrasté elle est née après le premier non ? Elle aurait pas pu, je sais pas moi, lui faire une pipe, qu'il arrête ses merdes ? C'est son "épouse" non ? Enfin...de ce que j'en sais, elle sait pas très bien choisir ses époux, le divin tas de cendres" Rires dans l'assemblée, elle aussi. Il y avait des gens qui choisissaient de croire, ils étaient cons, il y avait des gens qui ne croyaient pas mais restaient en silence, comme ils voulaient, et il y avait des gens qui méprisaient les croyances, et Elena en faisait partie. Rien ne lui avait jamais donné une seule raison de croire à ce Créateur et toute autre merdes venue d'un bouquin que le premier illuminé aurait pu écrire. "Et puis je veux bien vous parier qu'avec l'Enclin et les Mages à Kirkwall, Fistine la Cinquième, elle s'en chie dessus et elle a du aller se planquer bien loin; sous la robe d'une autre, peut-être" blague grivoises et elle termina son verre, le posant sur la table, murmurant quelques mots à l'oreille de l'une des personnes qui fixaient sa poitrine depuis trop longtemps pour que ce soit décent (mais elle en avait rien à cirer ) elle obtint une pièce pour aller retourner s'en prendre une de bière. Et  une fois la choppe en main, sur le chemin du retour à sa table, elle réfléchissait à comment insulter encore plus la plus grosse fumerie de Thedas; sur ce point, elle ne manquait pas d'imagination.

Après avoir rendu visite à son ami Armand en convalescence à Lydes, Castiel est retourné à ses affaires de Chercheur le temps que celui-ci se remette en piste. Et entre temps, l'enclin attendu est arrivé, alors qu'il était en route en direction d'Antiva. Il ne s'inquiète pas pour son propre sort, il est actuellement en sécurité cependant il espère que ses connaissances et proches sont à l'abri. Certains savent se défendre ou sont bien protégés mais il pense notamment à Sœur Cerys à la Chantrie de Dénérim ; la cité avait été envahie lors du précédent enclin. Cette fois-ci, d'après les informations reçues par courrier, la horde est installée aux Dorsales de Givres et plus exactement à Fort Céleste. Que le Créateur les garde tous, leur donne la force de combattre, de triompher. Ses prières accompagnent les Gardes, les combattants et quiconque se dresse face à la menace. Elles vont également à ses frères dont Zach dont il ignore exactement la position en ce moment - même s'il a des doutes ainsi que les personnes chères à ses yeux. Silencieux, attablé, il est bientôt sorti de ses songes en raison du brouhaha environnant. Nullement étonnant au sein d'une auberge, à vrai dire. Surtout à Antiva. Il n'est que de passage mais le calme lui manque déjà.

C'est pire lorsque soudain, une voix insultante s'élève à proximité ; une brune prend la parole afin de satisfaire un public déjà bien alcoolisé. Elle blasphème. Automatiquement Castiel voit rouge, le manque de respect envers le Créateur et Andrasté est trop important pour ne pas être une provocation ; et il le sent son regard posé sur lui. Nul doute qu'elle fait exprès après l'avoir aperçu avec son insigne Chantriste significative. Par le Créateur, il lui ferait bien ravaler de tels propos. Impossible de passer outre, de la laisser continuer tranquillement sa vie après ça, le Chercheur est touché au vif. Ses pupilles ne peuvent feindre autre chose que l'indignation ainsi que la colère, qu'il sait contrôler et user à bon escient. En l'observant, il remarque qu'elle n'en est de toute manière plus à sa première pinte donc plus facile à berner, à avoir. Elle se lève d'ailleurs pour en chercher une nouvelle. Sur son trajet retour, Castiel en profite pour bouger une chaise, discrètement pour que cela paraisse être un accident lorsqu'elle trébuchera. De toute façon, elle doit être trop alcoolisée pour se rendre compte de quoi que ce soit et c'est pareil en ce qui concerne les autres. Vraiment, là, il ne se sent pas à sa place. Que le jugement du Créateur s'abatte sur ces hérétiques songe-il.

Les minutes défilent encore et le Chercheur songe un instant à trouver une auberge plus tranquille, mais le besoin de vengeance s'exprime encore. La brune n'a pas eu son compte, n'a pas été remise dans le droit chemin avec si peu, et il est de son devoir d'agir en conséquence. C'est plus fort que lui. Pour le moment il l'observe, patiente jusqu'à ce qu'elle quitte sa table et retourne à sa chambre si elle loge ici pour la nuit. C'est là bas que Castiel sera plus libre d'agir ; toujours en toute discrétion. Même si, clairement, ce n'est jamais simple s'improviser sans se faire prendre. Il veut juste qu'elle s'imagine que ces accidents sont un signe du Créateur, d'ordre divin tout simplement. La pauvre Andrasté doit se retourner dans sa tombe.

Le chemin du retour vers la table est plus compliqué que prévu ; une chaise qui n’était pas là quelques secondes plus tôt a fait son apparition et Elena a trébuché, se renversant l’intégralité de la pinte dessus. On l’aide à se relever et on lui propose directement une autre ; elle est appréciée dans cette taverne après tout. Mais cette chaise n’a pas bougée seule, et elle a encore l’esprit assez clair pour voir que le Chantriste lui, n’est plus dans la même position que précédemment ; et le regard entre la satisfaction et la colère semblent assez clair. Elle est quasiment sûre que c’est lui qui l’a bougée, cette chaise. Il veut jouer à ce petit jeu ? Il n’aime pas qu’on touche à la femme à qui il a juré fidélité sans même pouvoir être capable de la baiser derrière, vu qu’elle n’est que des cendres, disparues, qui plus est. Le haut dégoulinant de bière, sa chemise de lin, à travers même le gilet protecteur de cuir, laisse apparaître des formes certaines, et agréables, d’après les regards qui s’y posent. Prenant une gorgée de ce qu’on lui a offert, elle laisse sortir un rire et déclare, sur le plus pur ton de la provocation « voyez ? on parle du Créateur et me voilà toute trempée ; la vue doit lui plaire, peut-être se cherche-t-il une autre femme ? » Rires généraux et puis elle fini par passer à la suite, on lui propose une partie de carte, ce qu’elle ne peut refuser, elle se changera plus tard ; tant pis.

La nuit plus sombre, la taverne se vide, Elena en a un peu marre de jouer, peu importe le jeu d’ailleurs et après avoir repoussé une énième personne qui ne l’intéresse par, elle remonte vers sa chambre, en faisant semblant de tituber. Car elle a remarqué, le Chantriste est toujours là ; et elle a survécu à assez de pièges pour savoir quand quelque chose est louche et quand il faut prendre mensonges et précaution ; une fois dans la chambre, elle ne ferme pas la porte à clef et y attend, face à cette dernière, dague à la main. Mais rien ne se passe. Peut-être était-ce un jeu de l’esprit ? En tout cas elle en a marre de puer la bière, ainsi commence-t-elle à retirer les vêtements imbibées. C’est alors qu’elle est torse nu qu’elle entend le bruit de la porte se refermer, comme discrètement ; réflexe immédiat, elle envoie une dague dans la direction ; cette dernière va se ficher dans la cape du visiteur (les capes, toujours une mauvaise  idée, on a dit), qui n’est d’autre que le Chantriste précédent. Sans retenue aucune ni se recouvrir, elle se rapproche de lui avec un sourire malicieux « Est-ce ainsi que le Créateur s’occupe de sa femme, en tentant de la surprendre à moitié nue ? » elle lui soulève le menton d’un doigt, bien consciente qu’il est armé et elle sans armure, et qu’il fait 20cm de plus, au moins. « Etrange sens de l’humour. A moins que vous ne soyez venu essayer de gouter à ce qui est … vraiment divin ? » Lâche-t-elle lascivement en passant sa main sur l’entre-jambe du Chantriste, insistante, les yeux bloqués dans les siens. Mais l’autre main elle reste dans son dos, serrée sur une seconde dague ; une épée, une arme, ça prend du temps  à sortir ; elle aura celui de l’égorger avant qu’il ne tente quoi que ce soit. Et puis elle a été dans des situations plus désagréable (il n’était pas laid, avouons-le, et l’embêter était un réel plaisir) et périlleuses à plusieurs reprises…et une fois même, elle était beaucoup plus nue que maintenant.

Le piège, même ridicule, ne loupe pas : la brune renverse sa bière tout juste récupérée en plein sur son haut et sous les yeux de l'assemblée générale. Ce n'est pas grand chose mais cela suffit à satisfaire un minimum Castiel, pour un début. Si seulement elle n'avait pas profité de son malheur pour faire une énième réflexion salace très outrageante envers le Créateur... Elle fait au moins le lien mais le Chantriste convaincu aurait préféré qu'elle prenne ceci comme un signe, un avertissement divin. Il reste frustré, sur sa faim, et ronge son frein en patientant jusqu'à la prochaine opportunité. Peut-être plus en privé cela dit, surtout s'il se met à lui faire la morale, ce serait l'échec à coup sûr avec un tel public. Beaucoup ici se moquent du Créateur, d'Andrasté. Rien que rire d'un blasphème est une faute grave à ses yeux. Rien que l'entendre sans réagir plus que ça l'embête énormément ; mais ça arrive. Castiel reste attablé toute la soirée en observant sa cible qui se prête au jeu après la boisson. Il reste à l'écart, dans l'ombre, et s'arrange pour que son regard ne soit pas insistant. Celui-ci s'égare même légèrement sur la chemise trempée, transparente, de la jeune femme. Cependant il le nierait si on lui faisait la réflexion ; c'était dans l'optique d'éviter le contact visuel, mais oui, bien sûr.

Enfin, alors que les habitués de la taverne rentrent chez eux où rejoignent leur chambre pour la nuit, la brune remonte vraisemblablement dans la sienne. Castiel patiente encore, prend son temps pour ne pas paraître trop suspect ni sur ses talons ; il se dissimule dans l'ombre du coin de couloir pour ne pas être repéré. Elle titube mais il se méfie, reste à proximité de sa porte. Quelques minutes plus tard il se glisse finalement jusqu'à ses appartements... au mauvais moment. Ce n'était pas fermé à clef, et ce n'est peut-être pas un hasard car Castiel évite de justesse une dague lancée en sa direction ; pas sa cape. Très bien, ce n'est pas comme s'il comptait s'enfuir la queue entre les jambes. Il espère seulement qu'une violence inutile sera évitée, il n'aime pas ça. Ignorant la provocation qui lui vrille les tympans de la pire manière, sa voix s'élève à son tour, confiante. « Le Créateur vous entend et vous puni pour vos blasphèmes. » La référence à l'accident de la chaise, le sous-entendu est évident. Oh il n'en a pas terminé avec elle et à répandre sa bonne parole. Ce qui risque d'être compliqué, si la brune commence à s'en prenne à lui ainsi... Son entre-jambe est titillée. Automatiquement il grimace et tente également d'ignorer la vision juste sous son nez ; à savoir une poitrine nue. Ses pupilles dévient mais très vite, sont recadrées, replongées dans celles de l’agresseuse. « Vous l'insultez à chaque parole, chaque... acte. Vous devriez vous repentir tant qu'il en est encore temps. » Castiel attrape, suivant ses paroles, sa main s'intéressant à une zone sensible de son corps. Doucement pour ne pas qu'elle ait une bonne raison - ou supplémentaire de l'attaquer ; mais il n'est pas manche et sait se défendre dans le besoin. Et il est sobre, aussi.

C'était potentiellement la situation la plus drôle dans laquelle Elena s'était retrouvée; à moitié nue avec  un Chantriste qui essayait de lui faire la morale. Ce n'était pas un simple Chantriste d'ailleurs; tous ne portaient pas d'armes et d'armures et il n'avait pas l'air du templier typique. Qu'était-il ? Bah, peu importe; le soleil ardant sur son torse suffisait à lui crier qu'elle devait tout faire pour continuer son petit jeu. Aucun respect et assez peu de réflexion, mais qu'importe. Alors qu'elle sentait, la main bien accrochée, qu'elle ne manquait pas d'effet, avant qu'il la lui retire, elle eut un petit rire provocateur, reculant, posant sa main sur sa hanche droite, dans une position lascive. "Ah vraiment ? Si le Créateur entend mes blasphèmes, il semble pourtant en rendre satisfait ses serviteurs" dit-elle avec un sourire avant de retourner vers le lit, où elle avait commencé à se changer, laissant bien voir la dague qu'elle avait gardé dans son dos; elle n'était pas qu'une provocatrice; elle allait se mettre en danger pour un petit plaisir personnel, mais elle laissait voir qu'elle n'était pas sans défense. Plantant la lame dans le bureau elle entreprit de se dénuder complètement. La voilà nue comme un vers, offrant de trois quart la courbe de sa poitrine à celle de ses fesses rebondies belle et bien visible de son petit chantriste qui n'aurait aucun mal à se libérer de la dague plantée dans la cape.

"Vous avez raison il fait que je me repentisse, j'ai été une vilaine fille, j'insulte qui a disparu en nous laissant avec l'Enclin, j'insulte qui a laissé son épouse être brulée vive; quel vil personnage je suis. A moi que ce ne soit le Créateur, le vil personnage de cette fable ?" Nouvelle provocation, la dernière ? Oh non, elle en avait encore une en tête, juste après, mais elle pouvait voir que cela fonctionnait. Quelle idée de mettre un homme comme lui en colère ? Tout simplement car elle n'était pas dupe, ni aussi alcoolisée qu'il pouvait le croire, et qu'à part une Soeur un jour (longue histoire) elle n'avait jamais réellement testé de Chantriste; alors autant qu'il soit mignon. En plus à l'hésitation qu'elle semblait avoir perçu dans sa voix, et ce qu'elle avait senti dans sa main, elle savait qu'elle n'était pas très loin de réussir. Ou alors de le faire fuir, mais les deux étaient hilarants. Elle ne se sentait pas tant en danger que ça, bien qu'aussi nue que possible, elle avait des armes cachées dans la pièce, n'était pas mauvaise au corps à corps et pouvait tuer quelqu'un d'un bon mouvement de cuisse...avec bien entendu le double sens qui allait dans cette capacité. Elle se tourna donc vers lui, entièrement dévêtue, toute sa peau visible, quelques cicatrices, ses formes dont on ne pouvait nier l'existence. Et ultime provocation. Ou pas. "Il faut donc que je me repentisse. Repentez-moi, offrez moi confesse, plantez en moi la Grace du Créateur à travers vous. Je qui suis aussi nue qu'Andrasté dans la plus pure de ses tenues. Je m'offre à votre divine punition." Oui elle osait à nouveau se comparer à Anstrasté, et elle espérait que ça suffirait, en plus de tout les sous-entendus; et puis au pire, Elena ne manquait pas d'imagination.

Dans quelle situation s'est-il encore fourré ? De toute sa vie, son expérience en tant que Cantor à l'écoute des âmes en peine et désormais en tant que Chercheur, Castiel peut se satisfaire d'avoir été confronté à moult circonstances... des déconvenues, des problèmes, des plaisirs. Un beau mélange, des épreuves envoyées par le Créateur, mais celle-ci est de loin l'une des pires. La brune joue avec ses nerfs et... ses parties intimes. Le suppôt du divin n'est pas idiot, il sait ce qu'elle cherche à faire : qu'il craque face à son corps dénudé. Au moins préfère-il ceci à une tentative forcée mais c'est euphémisme, il se sent d'une certaine manière piégé entre ses convictions, sa morale et... elle. Pour le moment, profitant qu'elle soit à l'écart, il retire la dague plantée dans sa cape pour être libre de ses mouvements. Ses pupilles reviennent automatiquement en sa direction et, Créateur, cette vision est provocante à souhait. Bien évidemment Castiel n'est pas promis à la chasteté, ou plus maintenant, mais c'est une blasphématrice dont il s'agit. Et il ne cautionne pas. Mais il doit avouer qu'avec un beau taux d'alcool dans le sang, elle se débrouille bien, alors il se mordille la lèvre inférieure en la laissant continuer son spectacle ; il réfléchit aux remontrances qu'il pourrait faire, tout en étant légèrement déstabilisé. Inutile de nier, son regard s'égare, son inimité le piège.

Mais Castiel est accroché à ses convictions, il cherche encore le moyen de faire en sorte qu'elle regrette ses blasphèmes, qu'elle se repente correctement. Pas comme elle espère le faire en le provoquant ainsi, lui arrachant une réflexion d'un ton qui se veut sec ; et tranchant. « Vous déformez mes propos. Vous ne pourrez jamais vous repentir de cette manière, vous... Créateur, est-ce une plaisanterie de mauvais goût ? » Soupire-il vers la fin, levant les yeux au ciel, mais respectant l'épreuve à laquelle il fait face... Sans réellement savoir comment s'y prendre. Pas pour faire... cette affaire, évidemment, mais pour résister à la tentation, de la bougresse qu'il aimerait remettre dans le droit chemin. Elle risque d'y prendre plaisir, alors qu'il aimerait qu'elle soit marquée, sincère dans ses excuses qui puent actuellement la plaisanterie. « Peut-être votre cas est-il irrécupérable. N'insultez pas Andrasté en vous comparant à elle, vous n'avez pas son âme ni son charisme. Vous êtes une blasphématrice née. » Il s'acharne, borné, le Chantriste, même si sans réellement s'en rendre compte il s'approche du matelas où elle séjourne. L'envie lui prend, son imagination s'égare, il pense à lui frapper le fessier mais très vite il se ressaisit en murmurant dans sa barbe pour lui-même et pour le Créateur, s'il veut bien l'entendre. « Non, ce n'est pas bien. Pas avec elle. » Pourtant il songe à autre chose qui sonnerait comme un signe évident mais qui ne concorde pas avec sa manière d'agir : lui graver les initiales divines sur sa carcasse. Castiel s'égare plus qu'il ne devrait, détourne ses yeux, mais l'envie reste intacte. La tentation est forte. Pour se rassurer, il murmure à nouveau ; des extraits du Cantique qu'il connaît presque par cœur à force de l'avoir récité. « Nombreux, ceux qui se vautrent dans le pêché, persuadés d'être damnés de corps et d'âme. Mais qui se repent, qui garde sa foi entière... »

Elena éclate d'un long rire, mi moqueur mi séduisant. "Plaisanterie de mauvais gout ? C'est vous qui avez fait en sorte que je sois couverte de bière, vous devriez nettoyer votre ... péché.." Car oui, gâcher de la bonne bière, c'était pêcher pour Elena. "Je vous laisse le choix sur la manière, voyez ma générosité, digne de la Chantrie." Et elle, elle peut le voir prier tout ce qu'il peut prier pour garder son calme. Elle lui plait, beaucoup, il faudrait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. Et pourtant il garde un calme presque frustrant, mais elle y est presque; elle veut se venger, et quoi de mieux que punir une humiliation que de voler la vertu d'un vertueux ?
"Moi ? Indigne d'Andrasté ? Rien à foutre. Cela dit elle s'est pourtant sacrifiée pour les nécessiteux non ? Et c'est ce que vous êtes; je peux le lire dans votre regard, vous brûler autant qu'elle sur le bûcher." Elle provoque encore tandis qu'il se rapproche du lit et donc d'elle. Il se parle même à lui-même, ou au Créateur, ce que ça peut changer. "Vous pensez qu'invoquer votre dieu va vous aider ? Il m'a envoyée, voyez cela comme une évidence." elle lui tourne autour, de manière à ce qu'il se retrouve plus prêt du lit qu'elle. Son regard se porte sur son entrejambe, de façon à laisser croire qu'elle observe avec envie quelque chose alors qu'elle analyse en fait comment se détache rapidement cette ceinture avec cette fichue arme. Et le voilà qui récite les cantiques...elle roule des yeux. "Il y a mille manières de se vautrer dans pêché, et croyez moi, vous allez bien en avoir besoin, de votre foi."

Sans prévenir, elle l'envoie valser sur le lit d'un violent coup de pied, bien placé dans l'entre-jambe, qui elle n'est pas protégée par une armure. Alors que saisit par la douleur il n'est pas capable de faire quoique ce soit, elle en profite pour retirer cette ceinture armée qui la dérange et l'envoie au loin dans sa chambre avant de lui monter dessus à califourchon. "C'est vous qui mériteriez d'être puni. Et puis...Qui dit Créateur et épouse, dit baise non ? Comment a-t-il fait d'ailleurs ? Peut-être a-t-il utilisé une personne dictée par ses propres mots comme vous." lâche-t-elle en se saisissant de sa mâchoire, non sans donner un petit coup de bassin vers le bas, au niveau de l'entre-jambe où la sienne s'est installée. "Votre Créateur vous a envoyé ici faire un devoir, non ? Je prend la repentance, mais c'est la votre, que je vais voler, je crains." dit-elle en se repositionnant. Il peut la faire basculer sans problème, mais en attendant, elle a les cuisses biens accrochées aux siennes et par les dieux, si ils existent, elle est persuadée qu'elle va réussir. "Andrasté, elle, en aurait profité, d'un beau morceau comme vous, elle qui avait tant d'amants, vous savez." Elle connait un peu l'histoire, les rumeurs, et provoque encore. Colère et sexe vont si bien ensemble parfois et elle espère bien avoir les deux ce soir.

Elle n'abandonne pas, elle ne lâche pas l'affaire, mais le Chantriste doit être aussi borné qu'il ignore tant bien que mal ses élucubration. Il feint d'être imperméable, il nie l'évidence de son attirance, pas envers une femme aussi insultante envers ses croyances. N'a-t-elle dont pas de limites ? Sourd à ce qu'elle avance concernant son désir intérieur, il continue de réciter le Cantique qui oeuvre auprès de lui comme un réconfort, mais là encore la brune trouve un moyen de le salir. Castiel la fusille clairement du regard « Vous n'êtes qu'une vile tentatrice. Si c'est le Créateur qui vous envoie, je le vois comme une épreuve, je ne céderais pas. Ma foi est intacte. » L'appel en dessous de la ceinture est pourtant évident alors au fond, peut-être qu'il est déjà trop tard ? Et en parlant de ceinture, concentré dans son récit, il est pris au dépourvu par son coup de pied ; échappant un cri distinct avant d'être démuni de ses apparats retenant son épée ainsi qu'une sacoche avec son matériel de dessin. Incapable de réagir à temps en raison de la douleur - accentuée par l'excitation qu'il avait. Oh elle est toujours présente, à n'en pas douter, mais la colère s'est installée plus forte elle aussi.

La Chercheur est désormais sur le matelas, la blasphématrice sur lui : il n'est plus en mesure de l'ignorer. Ni sa présence, ni ce qu'elle crache à sa figure, le cherchant beaucoup trop pour qu'il ne craque pas. Alors il craque.

Oui, elle allait le laisser nu et attaché sur le sol ; rhabillée, la fenêtre ouverte, elle va regarder dans la sacoche qu’il avait sur lui, des dessins et un nom. Castiel de Serault ; un noble en plus de ça ; elle rajoute la pochette de dessin à sa propre ceinture «  je t’emprunte ça, j’aime bien l’art, ça me fera un souvenir » puis enjambant la fenêtre, elle se posa sur le toit pour filer prestement, non sans un dernier salut « Andrasté te remercie » ; quoi de mieux pour conclure cette rencontre après tout ? Elle trouverait une autre auberge, finirait ses affaires et quitterait la ville demain ; lui, le temps qu’il se libère, n’aurait pas celui de la retrouver, clairement.

Mais elle n'en fait rien, ne le détache pas. Castiel rumine, remue, plus encore lorsqu'elle touche à sa sacoche si précieuse à ses yeux. Tout son matériel de dessin est là dedans ainsi que des croquis, portraits, dont un qui n'est pas encore achevé. Il brûle de colère car il le sait, elle n'a aucun scrupule. « Repose ça toute suite ! » Les mots flottent, résonnent mais n'atteignent pas la voix de la raison de la brune ; en possède-elle seulement une ? Elle s'évapore dans la nuit, par la fenêtre, le laissant là complètement nu et bêta - non sans un dernier blasphème. « Je te retrouverais. » Il n'a pas dit son dernier mot cependant un goût amer stagne dans sa bouche... La situation lui saute aux yeux, les restes de semence étalés, son état, un malaise profond qui s'installe. Le prévôt se sent sale. « Créateur... Je m'en veux, je n'ai pas su résister, mais était-ce là votre volonté ? Donnez-moi une réponse, un signe. » Un soupire, il ferme les yeux un instant, essaie de reprendre ses forces ; qu'il se libère et reprenne ses affaires qui n'ont pas été volées. Cette rencontre lui reste en travers de la gorge, cette soirée aussi, il n'est pas prêt de l'oublier ; pourtant même après ça ses croyances n'en sont en rien affectées. Andrasté le guide toujours, c'était sa volonté, mais une solide épreuve, à n'en pas douter.