Emperor's New Clothes [Waylian & Aloïs]

Emperor's New Clothes

Waylian & Aloïs

« I sew sins not tragedies »

Toute cette affaire n'était qu'un cruel rappel à la réalité pour Waylian. Il avait beau se plaire à Tevinter en restant bien au chaud chez le Divin, mais quand il mettait un pied dehors, les choses étaient très différentes. Il avait fallu un voleur audacieux pour cette piqûre de rappel salutaire, et un trou dans son budget. Il s'en voulait de ne pas avoir négocié davantage, d'avoir préféré avoir la paix plutôt que la justice : hélas, c'était souvent la meilleure option, à moins qu'on ne cherche à s'égosiller en vain ou à se faire tuer. L'elfe savait qu'il avait la protection de l'homme le plus puissant du pays, mais cet homme était absent, et il aurait de toute façon répugné à abuser de sa position. Du moins, de manière aussi peu subtile et frontale. Waylian restait orlésien, avec tout ce que ça peut impliquer de filouterie.

Le garde était loin d'être satisfait mais au moins le laissait-il tranquille, puisqu'il partit à la recherche du voleur et du vendeur, comme il aurait dû le faire tout de suite. Waylian ne se faisait pas d'illusions : cet argent irait directement dans la poche de cet homme indigne. Tant pis.

Une fois de nouveau seuls dans la boutique, Aloïs s'approcha de l'elfe pour lui glisser quelques mots. Ce qu'il disait n'était pas idiot, loin de là, d'autant plus que le vendeur lui-même s'était carapaté. S'il n'avait eu aucune espèce de conscience, Waylian serait parti sans demander son reste.

Seulement, une pointe de paranoïa traversa son esprit. Et si on l'avait reconnu ? Ou si on le reconnaissait un jour ? Tout ceci serait une affaire à devoir étouffer, un autre poids pour le Divin... Et puis, c'était bête à dire, mais en tant qu'elfe il devait montrer l'exemple, même si ça lui coûtait, littéralement.

— J'ai presque envie de tout laisser ici et d'aller acheter mes matières premières ailleurs. En tout cas, je ne remettrai plus jamais les pieds ici.

Entre l'attitude du vendeur et les voleurs qui se baladaient dans le coin, c'était sûrement pour le mieux. Hésitant encore un peu, Waylian sortit finalement quelques pièces de sa bourse (vraiment pas de quoi rembourser le vendeur, c'était purement symbolique) pour les poser sur le comptoir.

— Ça suffira.

Poussant un soupir, il prit le coupon d'étoffe pastel qu'il avait choisi, préférant penser à la confection de la chemise de Renatus plutôt qu'à ce qu'il venait de se passer. C'était dommage que la rencontre d'un compatriote se soit fait dans de telles circonstances, songea-t-il alors. Avec un petit sourire d'excuse, il se tourna vers Aloïs.

— Je pense que je ne vais pas m'attarder ici. J'aurais préféré qu'on puisse discuter dans d'autres conditions, vraiment... Et, si vous avez besoin de quelque chose, si je peux vous aider, n'hésitez pas. Vous êtes Orlésien, ça vous donne quand même un avantage. Bref, si vous avez un souci, venez me voir ou envoyez un courrier. Mon adresse est plutôt simple à retenir : j'habite chez le Divin Faustus Scaevola.

Avec un petit sourire, l'elfe inclina la tête poliment en signe de salutations, avant de se diriger vers la sortie. Il lui tardait de pouvoir rentrer et se poser tranquillement dans la cour.

(c) DΛNDELION

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