CORRESPONDANCE ENTRE WAYLIAN ET ELENA

L'enveloppe semble avoir vécu, la lettre dedans aussi; elle est adressée au "Divin Faustruc" puis en dessous, en plus petit "non en fait c'est pour Waylian, et juste pour lui" d'une écriture assez stricte. En espérant que ce ne soit pas le Divin qui récupère son courrier.

Chère personne qui lisez cette lettre et n'êtes pas Waylian, veuillez arrêter de suite et la lui donner. Y'a rien de suspect; je vais juste parler de ma vie et de cul. Et si il me répond en me disant qu'elle a été ouverte et lue, je vais pas être contente; merci.

(ps : il faut éviter, pour son propre bien, que je sois mécontente)

WAY DARLING !

Alors, Tevinter ? Pardon d'avoir prit autant de temps pour t'écrire; tu me connais, j'ai été assez occupée. Et puis j'ai oublié. Terrible amie que je fais; mais tu me pardonnera je pense. J'espère. Ou je viens mordre tes petites oreilles toutes mignonnes (je sais que tu aimes ça, et que le pardon sera direct.)

Comment es-tu traité ? J'ai cru comprendre que ton Divin(nement inutile) n'était pas très ouvert d'esprit (comme tout ceux de Tevinter, je présume), j'espère qu'il ne t'a pas fait de mal, sinon, quitte à en crever, je viens lui rappeler que même en naissant avec une cuillère en argent dans la bouche on peut finir avec une dague dans le fion.
Si il te traite bien et que tu l'aimes bien, oublie ce que je viens de dire, je ne le toucherais pas, et si tu insistes, je retiendrais même mes avis sur l'inutilité de son rôle dans cette vague connerie que sont les croyances.

Je me suis dit un moment, que tu m'écrirais, mais en fait c'est con, tu peux pas savoir où je suis. Du coup je te met au dos l'adresse d'une taverne en Orlaïs où je fais désormais recevoir mes lettres...Enfin. Comme si beaucoup m'écrivaient (autre chose que des menaces de mort, et encore, eux ont pas l'adresse.)

Je suis allée à Antiva il y a peu; je dois t'avouer que j'essaye de m'éloigner de l'Enclin le plus possible, j'aime pas ces merdes et j'espère que pour une fois la Garde va servir à quelque chose. Figure toi que j'ai faillis la rejoindre ! Je me suis retrouvée dans une situation délicate en Orlaïs et un Warden a proposé de me ... circontruc ... pour que je les rejoigne et donc ne finisse pas pendue. Je l'ai envoyé chier et me suis évadée la nuit même.

Bref. Je disais. Antiva. Purée que les bordels m'avaient manqués; et puis j'ai deux de mes petits coeurs là-bas, eux aussi me manquaient, et comme ils ne savent ni lire ni écrire, ou juste assez pour tenir les comptes de leur boutique, je n'ai jamais de lettres d'eux; ça m'a fait du bien de les revoir.

Parler d'amour le fait penser à toi encore (sinon je ne t'écrirais pas cette lettre); si tu me dit que tu as trouvé ça à Tevinter, j'aurais... pas trop de mal à y croire en fait. On peut dire que un peu plus d'un mois de trajet avec toi m'auras apprit beaucoup de choses. Sur ton romantisme caché par exemple. Même sans t'en rendre compte.

Et bien entendu, sur tes capacités au pieu (oui autre personne lisant peut-être, enfin le cul, vous êtes content ?); tu te souviens, au tout début, quand tu as enfiiiin succombé à mes intentions (ça a été rapide quand même) ( et j'avoue, j'ai vu ton boule j'ai tout de suite eu envie de te baiser) et que tu as fini attaché à un lit, toutes tes économies en moins ? C'était drôle; mais bon, je suis revenue, j'avais envie de faire un petit voyage, et franchement, c'était très plaisant en ta compagnie, si tu vois ce que je veux dire.

J'écris trop ? Ou pas assez. J'ai pas l'habitude.

J'espère que tu vas bien, je m'inquiète vite pour mes amis, les personnes que j'aime et tout ... et en fait, y'en a pas tant que ça. Enfin SI, mais pas des comme toi; c'était...différent. Je saurais pas dire. Je crois que tu comprend

Par contre, ok, pas de lettres, mais tu aurais au moins pu essayer un truc magique non ? Vous avez pas un bidule pour parler au loin, vous les mages ? Te voir me manque.
Je vais peut-être me pointer à Tevinter un jour pour te saluer; de la manière que tu préfères eheh. Tu viendras me sauver des Templiers ? (enfin eux je gère, les mages moins, mais t'es là pour ça.)

Si quand je reviens d'Antiva je n'ai pas de tes nouvelles j'assumerais le pire; je renverrais une lettre, et si elle est sans réponses, j'irais directement demander à ton '''Divin''' ce qu'il a fait de toi, quitte à y passer

Je t'embrasse;

Elena.

(Ps : je garde précieusement le cadeau que tu m'as fait avant que l'on se quitte, merci encore)

La lettre est signée d'une trace rouge à lèvres, une bouche en coeur.

Waylian

Elena,

Avoir de tes nouvelles est étonnamment plaisant, je dois l'avouer. J'aurais bien envoyé des missives plus tôt, mais comme tu l'as remarqué, je n'avais aucune adresse à laquelle te les envoyer. Tu avoueras que c'est tout de même moins pratique. Remercie le tenancier de cette taverne orlésienne qui veut bien te servir de coursier, il le mérite. Ou elle. J'en sais rien.

Ma chère, tu sais que j'ai toujours apprécié ta franchise et ton côté brutal mais direct : là j'aurais bien aimé que tu y ailles un peu moins fort. Tevinter n'est pas aussi terrible qu'on le dit, du moins quand on tombe dans les bonnes mains... De bonnes mains vers lesquelles tu as su me guider. Je n'ai absolument pas à me plaindre, alors s'il-te-plaît, range-moi cette dague.

La société ici est très différente de ce qu'on a l'habitude de voir en Orlaïs, mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle est meilleure ou moins bonne. Comment peut-on juger d'une société toute entière, de toute façon ? Alors oui, je suis un esclave, mais comme tu le constates, je t'écris librement. Le Divin Faustus Scaevola (je te dirais bien de le respecter mais je doute que ce verbe fasse partie de ton vocabulaire si fleuri) est bien meilleur que le noble orlésien moyen. Les Tévintides ont cette même condescendance, voir répugnance pour les elfes, mais certains savent voir au-delà. Comme toujours, faire des généralités ne sert de rien. Le système esclavagiste n'est ni plus ni moins juste que ce que l'on connaît en Orlaïs : au moins sont-ils honnêtes sur notre sort. Pas de faux espoirs, hmm ?

J'imagine qu'Antiva doit bien t'aller oui. J'aurais bien aimer y aller moi aussi, mais je pense que désormais ce n'est plus trop au programme. Ce n'est pas bien grave : me donnerait-on un bordel ou deux aujourd'hui que je ne saurais pas quoi en faire.

Tu ne t'es pas trompée, tes instincts sont toujours aussi aiguisés. Je suis désespérément romantique, fleur bleue au-delà de toute rédemption. Je ne pensais pas que tu l'avais remarqué : je pensais si bien le cacher. Je dois être plus mauvais menteur que je ne le pense... Ou alors c'est toi qui sait trop bien lire en moi ? Nan, impossible. Si tu avais ce genre de dons, ça se saurait.

Peut-être que tu n'as juste pas l'habitude qu'on te baise sans penser à toi derrière, sans imaginer qu'il puisse y avoir plus qu'un simple contact physique. Je n'ai pas forcément aimé d'une passion dévorante tous mes partenaires, mais je ne m'abaisserais jamais à le faire sans avoir la moindre sympathie pour eux. Si je ne t'avais pas estimé et admiré, jamais tu n'aurais pu toucher à ce boule si alléchant.

Être mage ne règle pas tous les problèmes Elena, je te l'ai déjà dit. Et puis, n'est-ce pas bien mieux de pouvoir tenir entre tes mains ce bout de papier, le triturer et le déchirer comme tu l'entends ? Le sentir entre tes doigts, preuve concrète que, quelque part ailleurs dans Thédas, ma vie continue ? Et que, par je-ne-sais-quel miracle, elle s'améliore ? S'illumine de jour en jour ?

Tout n'est pas tout rose ici, mais je pense que tu as nombre de personnes à plaindre avant moi, à commencer par toi. Comment te portes-tu ? Oh et si tu viens à Tevinter, je t'en supplie, préviens-moi avant. Je pourrais t'éviter nombre de déconvenues et surtout, surtout, tu m'éviteras un embarras sans nom. Je le sais désormais, ma place n'a jamais été à Val Royeaux, dans un bascloître miteux. Ma place est ici, sur cette chaise, à écrire avec cette plume et sur ce parchemin. J'ai une raison de vivre, quelqu'un à qui je tiens et qui, je pense, tiens à moi en retour : il est hors-de-question que je doive abandonner tout ça parce que tu auras provoqué un incident diplomatique.

Je dois avoir l'air d'un illuminé, un de ces cinglés dont on se moquait parfois, mais je ne pense pas valoir beaucoup plus qu'eux désormais. J'ai mon propre dieu, et ce dernier ne s'exprime pas via des cantiques obscurs ou des prophéties floues. Il n'est ni muet, ni froid, ni dédaigneux. Il... Je m'égare. Peut-être que j'ai perdu l'habitude de te parler, ou qu'écrire me plaît plus que de raison pour que je sois si bavard.

J'espère que tu ne te seras pas endormie en lisant mes mots, et surtout, que tu en auras compris le sens malgré les litrons de vin que tu te seras enfilés.

Plein de bisous sur toi,

Way

HARLEY-MAGNEION

Pour l'adresse il y a juste "Waylian, chez Faustus Scaelova" (oui, avec la faute), sur une enveloppe un peu froissée et tachée. La lettre a d'ailleurs un petite tache de sang (ou d'autre chose rougeâtre sur un coin à droite) mais il n'en est pas fait mention.

Way ;

Chouette, t’es vivant ! Vu le mal que j’ai eu parfois à te garder en vie lors de notre petit voyage (tu sais genre les filets dans les arbres, les fossés loupés sans oublier le piège à Ours – et puis les brigands et les chasseurs de mages, mais ceux c’était marrant) j’y aurais pas cru ! Mais je serais venue vérifier, quand même, on sait jamais.

Tevinter, Orlaïs, même Ferelden, c’est la même chose de toute façon darling ; tous des cons ; les riches gagnent, les puissants dominent et c’est les pauvres qui trinquent (leçon retenue d’une amie rousse), donc bon, ce qui m’inquiétait plus c’est que eux, les esclaves, ils assument de les trancher en morceaux pour la magie du sang.
(Je t’ai jamais raconté ? J’ai testé…enfin, on a testé sur moi. Plus jamais ça)

Tant mieux si Faustru…Boon ok, Faustus te traite bien ; mais tu te lirais, tu es pire que transparent, tu pue l’amour mon cher. (oui j’ai des dons pour ça, ferme ta gueule et laisse-moi mon égo de liseuse d’âme.)
Dommage pour moi, je pense que tu ne m’offrira plus ton fessier (ou ton torse, ou le reste, je suis pas difficile.)

Je suis pas mal pressée là, faudra que je te raconte ce qui est arrivé à Antiva, tu vas pas y croire (ou alors tu crois tout venant de moi, ce qui est soit une très bonne soit une très mauvaise idée), mais j’ai mis à genou, et pas pour prier, un Chantriste ; c’était jouissif (oui, dans ce sens là)

Du coup tu te doutes que je suis en Orlaïs, vu que j’ai ta lettre ; si pour passer de l’Enclin à loin de l’Enclin y’a du monde, j’étais tellement seule sur le chemin du retour que je me suis ennuyée ; heureusement j’ai trouvé de quoi m’occuper, j’aurais été bien malheureuse ; et puis j’avais un de mes cœurs à aller saluer.

En parlant de cœur, sache que tu as le mien, plus qu’amis, plus qu’amant, mais pas comme ceux avec qui je pourrais vivre une vie tranquille jusqu’à la fin de mes jours ; faut pas avoir peur de le dire, je t’aime Way. Différemment des autres, c’est tout. Maintenant file dire ça à celui qui occupe tes pensées même à travers tes mots, je suis certaine qu’il a besoin de l’entendre.

Sinon c’est vrai que les lettres c’est bien, ça a quelque chose de concret, mais ça peut si vite disparaître ; et puis j’écris mal, mes phrases ne sont pas aussi belles que les tiennes, mes mots mal formés, j’ai l’impression d’être une enfant et je déteste ça.
Enfin, je me cherche des excuses, en vrai j’ai envie de te revoir, mais si t’es pas à moitié con que tu ne l’est, tu l’aura deviné.

J’me suis pas endormie, j’ai quelqu’un qui m’attend dans un lit par contre, alors mon ptit blond aux grandes oreilles, je te laisse sur ces mots ;

Porte toi bien ou je viens casser la gueule à tout Tevinter (ça serait marrant jusqu’à que je me fasse butter.)

Je t’embrasse (où tu veux)

Elena.

La lettre est signée d'un "DIS LUI" écrit en majuscule avec cinq points d'exclamation.