The deep end | ft. Evalyria [FB]

The deep end

Evalyria & Isobel

All about them as they lay hung the darkness, hollow and immense, and they were oppressed by the loneliness and vastness of the dolven halls and endlessly branching stairs and passages. ▬ JRR Tolkien

Isobel avait rejoint la Garde des Ombres à 18 ans. Bien des années avaient passé depuis, et durent ces années, elle avait déjà du s'aventurer dans les tréfonds plusieurs fois. On aurait pu croire qu'avec le temps, elle s'y serait habituée... Et s'il était vrai qu'elle s'y sentait déjà plus à l'aise qu'à ces débuts, il y avait toujours dant cet endroit sombre et corrompu quelque chose de sale, de dérangeant, qui faisait que quand elle y pénétrait, elle était presque immédiatement prise de l'envie d'en sortir.

Elle n'était pas la seule dans ce cas. Aucun Garde ne semblait aimer les anciennes routes naines - leur exploration et leur surveillance restant aux yeux de tous l'une des pires parts de la vie dans la garde. Et pourtant... Dans la paix, la vigilance : même en l'absence d'enclin, elle et ses frères devaient garder un oeil sur les Engeances, comme elle le faisait maintenant, dans ce qui devait être une simple mission de routine.

La chose positive, c'est qu'aucun Garde ne devait jamais descendre dans les Tréfonds tout seul. Du moins... du moins pas avant son dernier voyage, qui se ferait avec l'Appel pour seul compagnon, mais personne n'aimait penser à ça... Non, pour l'heure, Isobel pouvait encore espérer pofiter de plusieurs années avant de faire face à cette fin, et elle voyageait accompagnée de son amie, Evalyria, une femme sur laquelle elle savait qu'elle pouvait compter.

Lyria était une elfe, comme elle - une dalatienne avec laquelle Isobel s'était liée d'amitié. Sa vie, Isobel le savait, n'avait pas été simple et tranquille... Comme la plupart des membres de la garde, elle avait un passé, un passé qu'elle gardait en général très secret mais dont elle lui avait déjà révélé quelques bribes. Son histoire, pour ce qu'elle en savait, été triste et assez injuste : Isobel était heureuse, cependant, qu'elle ai trouvé le chemin de la Garde où une nouvelle vie avait pu s'offrir à elle, un renouveau après deux fuites (d'abord son clan, ensuite sa famille). C'était, dans le fond, ce qu'il y avait de beau dans cette organisation... La possibilité d'un nouveau départ, qui qu'on soit.

Depuis le début de leur expédition, pourtant, Evalyria s'était montrée plus distante qu'à l'accoutumée. Isobel avait à la base supposé que c'était du à leur environnement. Qui aurait été joyeux dans ces couleirs sombres, froids et dangereux ? Sans parler du grondement de la corruption dans leur tête qui était difficile à ignorer, dans cet endroit où les engeances pullulaient. Les heures passant, pourtant, elle commença à s'inquiéter un peu. Son amie avait-elle d'autres problème en tête ? Ce n'était certainement pas le moment : elles devaient être vigilantes si elles ne tenaient pas à avoir d'ennuis dans un lieu comme celui-ci.

Elle finit par s'arrêter à un embranchement, après une première partie de voyage sans signe de complication. "Je pense... que c'est à gauche." Sa voix, pourtant pas forte, sembla résonner à travers le couloir silencieux. Elle frissonna. Sale endroit... mais pas pire qu'un autre, dans cette région souterraine. "On pourrait faire une pause ici ? On en a le temps, et franchement, mes jambes ne seraient pas contre." C'était un peu une excuse. Isobel était une elfe forte et courageuse, qui aurait encore pu continuer à pieds sans se plaindre... mais en même temps, c'était vrai qu'une pause était possible, et elle espérait pouvoir en profiter pour un peu parler.

▬ Gasmask

Spoiler:

The deep end

Evalyria et Isobel

« There's an old voice in my head that's holding me back »

Qu’elle ne comptait plus ses années paisibles -ou presque- au sein de la garde des ombres. Elle avait cru à tort s’y être trouver une place, un entourage, voir même des amis, mais se bercer d’illusion n’avait jamais fait partie de ses mauvaises manies. La Dalatienne restait toujours aux aguets, anonyme figure parmi tant d’autre. Elle n’avait pas cru bon révéler quoique ce soit sur son passé, son identité, et elle n’était pas du genre à mentir, sauf lorsqu’il était question de son état civil. Ainsi lorsqu’on lui posait un peu trop de question, elle faisait la sourde oreille, éludait, changeait stratégiquement de sujet. Elle était rendu bonne à ce petit jeu d’éviter les questions gênantes. Après tout, elle était là pour éviter l’enclin, filer un coup de main, abattre des engeances, pas pour raconter sa vie pénible autour d’un feu de camps.

Cependant, il y avait bien une elfe qui était parvenue à percer ses défenses. Une seule qui avait réussi à lui baisser sa garde, lui faire révéler des choses, gênantes ou non, mais qui avait toujours fini par respecter son mutisme, lorsqu’elle considérait avoir trop parler. Isobel était la figure de support sur qui elle pouvait compter pendant ces temps sauvages. Même si l’enclin ne semblait pas imminent, on les sollicitait quand même pour balayer quelques zones, éviter des problèmes avant même qu’ils ne puissent éclores, et c’était sans rechigner que la dalatienne acceptait les missions qu’on lui confiait, surtout lorsqu’on la mettait de pair avec Isobel. Cette fois-ci, les Tréfonds étaient l’objet de leur visite dans les environs d’Orzammar. Toujours grouillants d’immondices, c’était l’endroit propice pour faire un peu de ménage, mais dans ce genre d’endroit, autant essayer de nettoyer une porcherie, il y aura toujours un récalcitrant pour remettre le bordel derrière elles.

Pendant l’expédition, Lyria s’était montrée particulièrement silencieuse. Elle avait cette impression que cette expédition serait la dernière, et que le moment était propice pour faire ses adieux à Isobel, sans que cela soit trop flagrant. Les risques en étant en cavale, c’est qu’on finit forcément par tomber sur quelqu’un qui pourrait la reconnaître. Et c’était arrivé, la mission ayant été une excuse parfaite pour éviter l’union du potentiel danger. Elle ne l’avait vu que quelques fois, lorsqu’elle vivait chez les Martell, mais elle savait qu’elle était particulière, tatouée, facile à reconnaître, et ce n’était certainement pas le moment de se mettre en danger.

Elle remarque un peu tard qu’Isobel s’est arrêtée, tellement elle est perdue dans ses pensées. Lorsqu’elle ne sent plus sa présence près d’elle, elle se retourne pour aller la rejoindre à l’intersection. ‘’À gauche oui…’’ Elle n’en avait aucune idée, après tout tant qu’à se perdre, autant le faire sans savoir comment revenir. De plus, son binôme avait beaucoup plus le sens de l’orientation qu’elle.

Ajustant son épée à deux mains dans son dos, elle hoche la tête lorsque la garde propose une pause. Pas qu’elle ait particulièrement envie d’allonger leur destination, mais elle a l’impression que son épée pèse plus lourd qu’à l’accoutumé. Elle reste debout, s’entoure de ses bras, ne se sentant pas particulièrement bien vu l’ambiance de l’endroit. Et c’est étrangement beaucoup trop tranquille pour le moment. ‘’Je n’aime pas ce qu’on entend. On ferait mieux de pas rester ici trop longtemps.’’ Le dos contre le mur, elle regarde autour d’elle avec suspicion, avant de reporter son regard sur Isobel. Le silence était d’autant plus suspect qu’habituellement, elles pouvaient entendre quelques mouvements, quelques grognements, sifflements. Mais là, c’était le silence des plus complet.

(c) DΛNDELION

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Evalyria & Isobel

All about them as they lay hung the darkness, hollow and immense, and they were oppressed by the loneliness and vastness of the dolven halls and endlessly branching stairs and passages. ▬ JRR Tolkien

Traverser les Tréfonds n'était jamais une bonne expérience. Peut-être était-ce là l'unique raison pour laquelle Evalyria semblait si distante : peut-être Isobel se faisait-elle des idées. Après tout, n'était-elle pas elle-même plus maussade que d'habitude quand elle s'aventurait dans ce dédale ? Pourtant, son amie ne l'avait pas habituée à ça. Distraite, elle ne remarqua même pas quand Isobel marqua une pause à un embranchement, continuant sans elle sur quelques pas avant de réaliser ce qui se passait et de faire demi-tour... Inhabituel, oui, inhabituel et inquiétant.

Isobel frissonna.

Lyria semblait d'accord sur la direction où aller - une réponse au ton peu convaincant, en vérité, mais ça suffisait à la citadine. Dans le fond, elle était assez sûre d'elle sur la direction où aller, cherchant surtout des sujets de conversation...

Elles se mirent d'accord sur une pause, et Isobel s'assit sur un rocher qui dépassait d'un mur. Juste temporairement... Comme le disait son amie, il ne fallait pas trop s'attarder. Elle réfléchit à ses paroles. Ce qu'on entendait ? Elle tendit l'oreille. Ce qu'on entendait, c'était presque rien. Aucun des crissements, grognements, murmures qui faisaient habituellement l'ambiance des Tréfonds... le silence était presque total. Ca aurait du être rassurant, mais en fait, c'était plutôt l'inverse. Les bruits étaient familiers, faciles à gérer : en entendant les sifflements d'une araignée géante au bout d'un couloir, au moins, on savait à quoi s'attendre. Là, tout semblait calme, mais vu l'endroit, c'était sans doute trompeur.

-"C'est vrai... Tu penses qu'il y a un danger ?"

"Un danger ?" Quoi ? Il y avait toujours du danger. Mais si sa question était vague, elle ne pouvait pas faire mieux. Elle leva un peu plus sa torche pour une meilleure visibilité. Rien ne semblait les guetter dans l'immédiat. Elle murmura. "Créateur, je déteste cet endroit."

Elle ne savait pas comment aborder le sujet de son mutisme avec la dalatienne.

▬ Gasmask

The deep end

Evalyria et Isobel

« There's an old voice in my head that's holding me back »

La pause est beaucoup plus bienvenue qu’elle ne le pensait. C’est comme si elle avait plus de mal à endosser son uniforme, à supporter ces bottes qu’elle ne considérait plus comme les siennes. Elle ne se sentait pas au bon endroit, ni dans la bonne faction pour faire changement. Il lui semblait que toute sa vie n’avait été que transition d’un point à l’autre afin de se retrouver, ou de se trouver tout simplement, sans réellement atteindre ce qu’elle cherchait, et pour ce qui était de la garde des ombres, elle avait l’impression d’avoir atteint le bout du chemin. Mais ça, elle se le garderait pour elle, aussi intimement que possible, même si sa partenaire semblait se douter que quelque chose n’allait pas comme d’habitude.

S’accroupissant, la dalatienne pose sa paume contre le sol froid. Pas un tremblement. Rien, tout aussi muet que l’air, le sol ne dégage aucune présence maléfique. Son plan tomberait peut-être à l’eau après tout. Elle avait prévu profiter d’une bagarre pour disparaître, mais si la bagarre tarde trop, elle devrait trouver un plan de rechange. Elle finit par s’adosser contre une parfois, puis regarde Isobel de nouveau.

-Ce serait surprenant que ça reste tranquille aussi longtemps. Peut-être quelqu’un est-il passé avant nous et à fait un petit ménage...Mais on aurait vu des traces.

Elle se penche vers l’elfe afin d’attraper une gourde et se désaltérer avant de reprendre l’exploration, se demandant bien comment elle pourrait disparaître, feindre même la mort si il n’y avait pas de monstre à proximité. Encore une fois, elle semble contrariée, encore plus qu’au début du voyage, car rien ne semble se dérouler comme prévu. Mais elle remarque l’inquiétude sur le visage de son amie, et devine que ça n’a majoritairement rien à voir avec l’endroit ou elles se trouvent. Elle se redresse, puis cherche quoi dire pour la rassurer.

-Tu sais. Sans toi je n’aurais sans doute pas fait long feu dans la Garde des ombres.

C’était bien maigre, mais au moins elle se montrait sincère. Elle aurait sans doute quitter bien avant si ça n’avait pas été de la présence et du soutiens de l’elfe. Elle se montrait efficace lorsqu’il s’agissait de la rassurer, et malgré le peu d’information qu’elle confiait à la citadine, celle-ci ne s’était jamais montrée trop insistante, comme en ce moment.

(c) DΛNDELION

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Evalyria & Isobel

All about them as they lay hung the darkness, hollow and immense, and they were oppressed by the loneliness and vastness of the dolven halls and endlessly branching stairs and passages. ▬ JRR Tolkien

Lyria n'était pas optimiste quant aux chances que les choses restent aussi calmes qu'elles l'étaient pour l'instant sur leur chemin. Elle n'avait pas tord. Les tréfonds étaient remplis de dangers, et qui savait ce qui les attendait au détour du prochain couloir : une embuscade d'engeances ? Un nid d'araignées géantes ? Dans tous les cas, il ne fallait pas se réjouir trop vite... Même si quelqu'un était passé par là avant elle en dégageant la route, il y avait fort à parier que cet inconnu ne serait pas amical.

Mais ça ne pouvait pas être la seule raison pour l'air distant de la dalatienne. Isobel aurait préféré qu'elle dise les choses franchement, sans détours, même si elles étaient désagréables à entendre : la vérité valait toujours mieux que les cachotteries. Elle s'étira et se désaltéra à sa gourde tout en gardant un œil sur son amie. "Au pire, on est prêtes." Elle était bien contente d'avoir ses armes sur elle, son bouclier, son épée, et même une dague parce qu'on était jamais trop prudent. Elle se savait assez en forme et entraînée pour repousser bien des assaillants - et elle pouvait compter sur son alliée pour en faire de même.

Les non dits entre les deux elfes se faisaient cependant de plus en plus sentir, comme un malaise invisible et pourtant bien présent. La citadine ne pouvait être la seule à le percevoir. D'ailleurs, sa compère changea soudainement de sujet, cessant de parler de notions terre-à-terre concernant leur expédition pour mentionner sa propre vie chez les Gardes. Elle la remerciait de sa présence, sans laquelle elle disait qu'elle "n'aurait pas fait long feu" dans l'Ordre...

Isobel se tut quelques instants, à la fois touchée par ces propos et intriguée par cette entrée en la matière. Qu'est-ce qui poussait Evalyria à lui parler ainsi, maintenant ? Peut-être était-ce uniquement sa façon d'aborder un sujet plus difficile... Ou peut-être était-elle simplement d'humeur plus mélancolique que d'habitude, sans réelle raison, et que c'était Isobel elle-même qui se faisait des idées depuis le début du voyage.

-"Oh, Lyria... C'est normal, tu sais. Entre elfes, on doit se serrer les coudes." C'était vrai que la dalatienne avait toujours un peu de mal, semble-t-il, à se lier avec les autres de leurs confrères et consœurs, gardant ses distances avec tout le monde. Isobel avait été comme ça au début de sa vie dans la Garde, elle aussi, même si elle-même l'avait plutôt été dans un esprit de compétition et de volonté de prouver sa valeur à ses supérieurs aux dépens de ses compères... Heureusement, ça lui était passé avec l'âge. Peut-être serait-ce aussi le cas pour Evalyria, même si ça faisait déjà plusieurs années maintenant que le problème persistait... En tout cas, si elle avait pu l'aider un peu à se sentir bien dans le groupe, elle ne pouvait que s'en réjouir. "Je suis contente que tu sois là. La Garde, c'est comme une grand famille, c'est bien que tu y trouves ta place."

Elle cherchait partiellement à rassurer l'autre elfe par ses paroles, de peur qu'elle se sente réellement à part dans l'Ordre. Aux yeux d'Isobel, il était évidant que sa compare avait sa place parmi les Gardes, mais peut-être avait-elle besoin qu'on le lui rappelle pour se sentir mieux.

-"Je veux dire... merci. Mais pourquoi tu me dis ça ? Il y a un souci ?"

▬ Gasmask