L'Orgueil d'un Garde [Isobel]

L'Orgueil d'un Garde

L’Union pour devenir Garde des Ombres avait fondamentalement un peu choqué Hirin. Bien sûr, l’homme n’était pas du genre à pleurer dans les jupes dès que la moindre chose un peu effrayante ou gênante se passait, le nain avait toujours été un dur à cuir. Mais voir l’un de ses compagnons avec qui il avait dû aller chercher et récupérer du sang d’engeance, mourir suite au rituel, cela lui avait coupé le souffle. La Garde n’avait jamais laissé sous-entendre une telle chose lorsqu’il avait été recruté, et une partie de lui ne pouvait cesser de penser que, lui aussi il aurait pu y passer. De même, l’univers où il se trouvait, la surface, lui donnait une sensation extrêmement étrange, aliénante. Le ciel s’ouvrant à perte de vue, Hirin avait eu l’impression d’y tomber des dizaines et des dizaines de fois.

Les rêves aussi, une chose que le nain n’avait jamais vécu jusqu’à maintenant, en voyant l’archidémon, effrayant, sortir du fond des Tréfonds pour se diriger à la surface, l’armée d’engeances à ses côtés, hurlant et torturant tous ceux qui se mettaient sur leur chemin. Hirin en avait déjà tué, et la Légion des Morts était bien connue des nains, mais les voir en si grand nombre, dans ces nouveaux rêves, n’avait fait que renforcer ce sentiment d’anxiété lattent qui ne l’avait pas quitté depuis la sortie d’Orzammar. De plus, à présent, Hirin pouvait sentir les engeances, et elles le sentaient aussi. Cela faisait beaucoup de changement, alors qu’il venait tout juste d’être sauvé de son acte de trahison envers le roi nain, qui finirait fondamentalement, aux yeux de Hirin, par tomber un jour.

Mais les Gardes n’aimaient pas trop quand Hirin parlaient de ses aspirations et de ses opinions sur la politique naine. Les Gardes n’avaient aucune autre faction que la leur, et ils ne devaient pas se mêler de la politique de Thédas. Mais Hirin n’était pas n’importe qui, et ne le serait jamais, de son sang venait des devoirs, et du pouvoir, et il comptait toujours pouvoir suivre les premiers, et acquérir le deuxième. Devenir Garde le condamnait à mourir de la corruption, un jour, mais en attendant, il avait une mission. Celle de montrer ce qu’était un vrai dirigeant nain, et cela commençait par tuer l’archidémon, finir l’Enclin. Seulement… Dans les faits, les tâches que l’on lui donnait, n’étaient clairement pas à la hauteur de son juste rang. Le Fort avait été sévèrement abimé par l’Enclin, et il fallait le réparer, dégager les gravats, reconstruire certains murs.

Hirin n’était pas de la caste des artisans, ni des mineurs, ni un simple ouvrier humain. En fait, il n’était pas un mouton, mais bien fait pour commander. Se retrouver aussi bas dans l’échelle avait fortement impacter sa fierté, son orgueil. Alors le nain avait fini par arrêter, prétextant prendre une pause, pour s’amener à la taverne encore debout. Récupérant une bière, malgré les regards de certains autres Gardes, Hirin s’installa à l’une des tables, sirotant son alcool frais. Malheureusement, cela ne semblait pas lui empêcher de penser à l’or liquide d’Orzammar, qui avait accompagné plusieurs de ses nuits après une victoire à la Lice. Malgré lui, malgré la perte de ses parents, Hirin qui pensait que rien ne le retenait au sein de la cité naine, se voyait recouvert de nostalgie. De quoi blesser un peu plus son orgueil, et assombrir son humeur.

Finalement, après avoir presque fini sa pinte, Hirin vit la femme qui l’avait ordonné un peu partout depuis le début, entrer dans la taverne. Peut-être était-elle à sa recherche, pour punir la désertion de sa tâche, mais elle pouvait bien venir tiens ! Hirin n’était pas du genre à se laisser ordonner comme cela – surtout pas par une femme – et il n’était pas non plus du genre à jouer les ouvriers. Elle attendrait bien qu’il finisse sa pinte, et le nain comptait bien prendre son temps. Devenir garde et taper de l’engeance, oui, le reste ne faisait pas partie du plan. La nostalgie et l’humeur lui donnait d’ailleurs très fortement l’envie de frapper quelques ennemis, mais il n’y avait absolument rien sur cette saloperie de montagne !

Grognant un peu sa mauvaise humeur, il finit par parler assez fort en la voyant s’approcher. « A défaut d’écraser des crânes je voudrais finir ma pinte ! » Sa voix devint un peu plus faible, bougonnant à lui-même. « Les gardes sont pas interdits de ça, au moins… »

L'orgueil d'un garde

Hirin & Isobel

Man is not, by nature, deserving of all that he wants. When we think that we are automatically entitled to something, that is when we start walking all over others to get it.

Des nouvelles recrues, elle en avait vu passer, durant toutes ses années de service… Tellement qu’elle en avait perdu le compte depuis longtemps. La garde avait cela d’incroyable qu’elle rassemblait des gens de tous les horizons : des elfes et des nains, des humains, des hybrides, des nobles et des gens simples... Tous à la fois différents et similaires… Tous appelés pour l’une ou l’autre raison à rejoindre la Garde. Idéalement, Isobel aurait été fière d’accueillir toutes ces recrues… Malheureusement, ce n’était pas vraiment le cas.

De toute façon, elle n’avait jamais passé énormément de temps avec les nouvelles recrues. En général, elle évitait toujours de trop leur accorder de temps avant leur Union : après tout, beaucoup n’y survivaient pas, et après avoir commis l’erreur une ou deux fois de placer trop d’espoir dans un petit nouveau destiné à y succomber, elle avait appris à garder ses distances. De toute façon, elle n’avait jamais vraiment approuvé de tous les secrets qui entouraient l’Union... A ses yeux, ses conséquences réelles auraient dû être connues de tous, et le contraire lui semblait désagréablement malhonnête. Hélas, son engagement signifiait aussi qu’elle devait garder tous ces secrets, quoi qu’elle en pense, et donc elle évitait tout simplement de parler aux nouveaux, c’était bien plus simple.

Après l’Union… ce n’était plus aussi simple. Surtout aujourd’hui, avec la remise en ordre de Skyhold à sa charge. Encadrer les quelques nouveaux, les diriger, les mettre au travail – tout ça faisait partie de ses responsabilités désormais, que ça lui plaise ou non… Et bien sûr, elle pouvait admettre que leur apport était nécessaire. En fait, ils n’étaient même pas assez nombreux par rapport aux besoins de la Garde – et le taux de mortalité de l’Union n’aidait en rien.

L’une des dernières recrues à avoir passé son Union avec succès s’appelait Hirin Aeducan. C’était un nain d’Orzammar – de la famille royale d’Orzammar, s’il vous plait, bien que l’histoire de sa trahison et de son exil ai très rapidement circulé dans les rangs. Isobel n’aimait pas beaucoup les traîtres – les déserteurs de la Garde avant tout, bien sûr, mais les autres non plus ; elle n’aimait pas non plus énormément les nobles, ou les gens qui s’engageaient dans la Garde pour sauver leur peau. Autant dire donc que ses à priori concernant ce nouveau venu n’avaient pas été excellents. Pourtant, il fallait admettre que la Garde avait bien besoin de gens comme lui. Et ils s’étaient avérés corrects… Le nain avait une mauvaise attitude et ne cessait de se plaindre à la moindre occasion, comme s’il s’était attendu à partir jouer les héros dès son premier jour dans la Garde…. Un jour, peut-être, il serait un noble membre de leur confrérie, acquis à leur cause, mais clairement, ce n’était pas le cas actuellement.

La dernière fois qu’elle l’avait vu, elle l’avait laissé à ses travaux, ayant autre chose à faire que de le surveiller sans arrêt. Elle avait eu le déplaisir de constater, à son retour, qu'il n'était plus là où elle l'avait laissé. Il s’était éclipsé sans la moindre excuse… Sentant qu’elle perdait patience, elle se mis à sa recherche – et le trouva au premier endroit où elle alla le chercher. La taverne - tiens donc ! Il avait presque fini sa pinte.

-"Non. Abandonner son poste, en revanche – c’est une autre histoire." Elle le regarda d’un air sévère… Plus sévère que d'habitude, en tout cas. Les airs sévères, c'était plutôt commun avec elle. "Qu’est-ce te fais penser que tu as mérité une pause ?"

▬ Gasmask

Spoiler:

L'Orgueil d'un Garde

Hirin ne pourrait pas s’acheter beaucoup de temps avec un fond de pinte. Il n’était pas certain d’avoir envie de continuer de travailler encore, et certainement pas sous les ordres de la femme. Elle l’avait supervisé de près, et l’elfe savait que le nain n’aimait pas ses tâches. Pourtant, elle continuait de le forcer à accomplir le travail d’une simple recrue. Il ne comptait clairement pas la laisser continuer de l’insulter de la sorte, Hirin tint ses positions. Son honneur de noble, de nain et maintenant de garde étaient en jeu. Etirant ses courtes jambes sous la table, le nain poussa un soupir. L’air sévère de l’elfe l’invitait à prendre une position plus subtile. Il la regarda dans les yeux, un sourcil levé, répondant sur un ton moqueur. « Abandon de poste, tout de suite ! Les engeances vont pas prendre le fort car je m’absente le temps d’une pinte, vous pensez pas ? »

Le nain posa ses deux mains sur la table en bois, avant de se redresser pour se lever. Sa large main récupéra la pinte pour la finir, puis il croisa les bras, jetant un regard à la serveuse une seconde, avant de retourner vers l’elfe. Hirin était largement tenté de venir demander une seconde pinte, histoire de faire froncer un peu plus les sourcils de la vieille garde, qui semblaient déjà se trouver aussi bas que son nez. Mais ne voulant pas tenter de trop sa chance, et après un soupir désagréable, Hirin s’éloigna de la table pour s'amener devant la femme. La différence de taille ne faisait rien pour l’intimider. « Je sais pas d’où vous venez l’elfe, mais chez moi on s’entraîne et se bat beaucoup. Que ce soit entre nous, ou contre les engeances. » Il la contourna, pour sortir de la taverne.

Le froid mordant dû au vent, si haut dans les montagnes, fit frissonner quelques peu Hirin, avant qu’il ne se retourne, assumant que la garde allait le suivre, ou était déjà en train de le suivre. « Je veux un entraînement digne de ce nom ! » C’était pour cela que Hirin était devenu garde des ombres. Pour se battre. Ici il avait clairement l’impression de faire quelque chose qui n’avait pas d’intérêt, qui n’allait rien apporter à qui que ce soit, et que tout le monde pouvait faire. Personne ne se battait comme le nain le faisait, à ses yeux. Un sourire confiant sur le visage, il ajouta. « A Orzammar, la Lice permet à tous de se prouver bon guerrier. Vous voulez que je reprenne le travail en me taisant ? Prouvez-moi que vous êtes plus qu’un sourcil froncé et des ordres, knife ears. »

Hirin ne comptait pas bouger pour moins que cela. Il ne pourrait certainement pas utiliser son marteau de guerre, dû au fait qu’il finirait certainement par écraser la main, ou la tête, de son interlocutrice. Il avait attaché son arme dans son dos dès la prise de sa pause, au cas où on l’ennuierait un peu trop, et le nain était tout de même drôlement tenté de la persuader d’utiliser les armes réelles. « On utilise des armes réelles dans la Lice. Être blessé nous effraie pas, nous… » Un sourire un peu mauvais apparu sur son visage. A voir si elle mordrait à l’hameçon. C’était l’occasion de la remettre à sa place, de lui montrer que Hirin n’était pas qu’une sale petite recrue qu’on pouvait utiliser. Les risques qu’elle prendrait, serait les siens et elle n’aurait qu’à se blâmer elle-même quand elle devrait passer la semaine dans son lit pour récupérer.

L'orgueil d'un garde

Hirin & Isobel

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Insupportable dans son arrogance, le nain l’accueillit avec un sourire moqueur et une remarque désobligeante. Il finit tout de même par se lever de son siège et sortir, sans plus de discussion… Il est vrai que sa bière était déjà presque terminée quand elle était entrée. Elle l’écouta râler à propos de son interruption, comme s'il ne s'y était pas lui même exposé en quittant son poste ; en ce qui concernait Isobel, il pouvait passer toutes ses heures de temps libre à s'enfiler des pintes ! Mais le faire quand on lui avait textuellement demander de travailler sur autre chose, c'était une autre histoire.

-"Et ici", répondit-elle en le suivant à l'extérieur, "on a que ce qu'on mérite. Tu n'es plus à Orzammar, rentre ça dans ta tête." D'ailleurs, même à Orzammar, il n'avait pas pu se contenter de ce qui lui était offert, non ? Il avait conspiré contre son roi ! Ah, ça montrait bien le genre de personnage auquel elle avait à faire. Les nobles, il leur en fallait toujours plus, qu’ils soient humains ou nains.

Le froid de l’air de montagne lui frappa le visage quand elle sortit de la taverne. Elle respira à fond : les températures l’avaient un peu dérangées au début, mais plus le temps passait et plus elle s’y habituait… Dans tous les cas, cette atmosphère vivifiante faisait du bien à côté du nain.

Ce dernier continuait à se plaindre. Créateur ! "Orzammar", "Orzammar", il n’avait que ce mot à la bouche – elle songea un peu cruellement qu’il aurait mieux fait d’y rester. Peut-être n’était-ce qu’une impression, mais elle ne se souvenait pas que les recrues de sa génération aient été aussi désagréables. Elle n’avait certainement jamais manqué de respect à ses supérieurs comme ça, quand bien même elle voulait faire ses preuves.

-"Prouver," répéta-t-elle, incrédule... "Je ne te dois aucune preuve de quoi que ce soit ! Tu n'es qu'un… une recrue sans expérience à l'ego démesuré. A quoi est-ce que tu t'attendais ? A aller jouer les héros dès ton premier jour ? Eh bien, bienvenue dans le monde réel." Ce n'était même pas l'insulte raciale qui l'énervait le plus - même si ça n'était jamais plaisant ; c'était son air de supériorité... Dix-neuf ans d'ancienneté, et voilà le respect qu’elle recevait ? Le pire était qu’il n’avait pas entièrement tort, probablement savait-il bien se battre, et il avait une petite expérience contre les engeances que bien d’autres recrues ne possédaient pas. Et il avait passé son Union ! Mais peu importait ! L’entrainement, les combats, tout cela viendrait en temps et en heure – et sans doute plus tôt qu’elle ne l’aurait voulu. Pour l’heure, ce n’était pas de ça dont ils avaient besoin – et en toute franchise, au plus il se plaignait, au plus Isobel avait envie de le laisser stagner là où il était plus longtemps encore. "Tout le monde travaille sur les chantiers, anciens ou nouveaux. Tu te crois trop bon pour ça ? C’est toi qui dois prouver que tu as ta place ici. Prouve que tu es capable de suivre des ordres."

Elle soupira. "Mais soit. Tu veux un entraînement spécialement pour toi ? Soit. Mais soyons clairs, tu retourneras travailler sur ton mur directement après. Et en silence. D'accord ?"

▬ Gasmask

L'Orgueil d'un Garde

Elle osait penser que Hirin n’était qu’une petite recrue comme les autres. Ah ! Elle finirait forcément par mordre la poussière, ou plutôt la neige étant donné le climat, à la fin de cet entraînement. L’elfe semblait plus qu’offusquée par le comportement du Garde, ce qui l’amusait en réalité beaucoup. Un leader ne devait absolument pas montrer ses émotions de la sorte, et cette femme débordait et peinait largement à se contenir. Si bien que ses mots débordaient de mépris. Elle croyait être plus forte et plus expérimentée ? Que Hirin n’était qu’un pauvre nain qui, vu qu’il n’avait pas été capable de s’en sortir et devenir roi d’Orzammar, voilà qu’il devait ainsi un moins que rien ? L’idée était saugrenue et terriblement offensante. Mais Hirin allait lui prouver qu’il n’était pas intéressant d’utiliser ses compétences pour placer des pierres, que sa place était sur le champ de bataille, écrasant les corps de ces engeances, ou de quiconque travaillant de leur côté.

Sa place était près de l’archidémon pour le détruire.

Enfin, la Garde sénior semblait être persuadée de gagner l’entraînement. Elle semblait le sous-estimer lourdement avec ses paroles, le traitant tel à un enfant. C’était désobligeant, clairement pas à la hauteur du nom que portait Hirin, quand bien-même son nom ne valait apparemment plus grand-chose depuis qu’il était Garde. Dans tous les cas, elle lui avait accordé son entraînement, et c’était l’occasion de montrer ce qu’il valait, dans les faits. « Enfin ! » Un sourire victorieux déjà sur son visage et ne pouvant empêcher un sentiment de joie d’apparaître, Hirin se déplaça vers l’espace réservé à l’entrainement. Persuadé autant qu’il l’était de pouvoir gagner et montrer sa force, le nain fit craquer les articulations de ses doigts, avant de les bouger rapidement pour échauffer ses poignets. Il récupéra ensuite tranquillement son marteau de guerre, les doigts se serrant autour du manche. Il fit basculer ses épaules en arrière en accomplissant des petits tours pour s’échauffer, avant de pencher sa tête d’un côté à l’autre, faisant craquer ses cervicales.

Des souvenirs de ses anciens combats à la lice firent surface, décrochant à nouveau un petit sourire confiant. Ses yeux revinrent vers la knife ears, la scrutant. De ce qu’il savait de l’elfe, et il l’avait déjà vu quelques fois auparavant, elle utilisait largement l’épée et le bouclier. Hirin aurait certainement un certain problème à retirer ce dernier des doigts de l’elfe, mais cela lui donnait un petit challenge intéressant. Cela semblait avoir fait des années depuis qu’il n’avait pas pris son arme entre les doigts, préparé à causer un maximum de dégâts. Bien sûr, il ne valait mieux pas que Hirin ne tue sa supérieure. Lui écraser quelques doigts, pas trop fort tout de même, serait sans doute assez pour exprimer son point de vue et sa grande force. « Quand je gagnerai, nous verrons si vous pensez toujours que ma place est à pousser des pierres ! » S’exclama-t-il, laissant son ton légèrement offusqué se répandre sur sa phrase.

Bientôt, un léger groupes de personnes qui n’avaient apparemment rien de mieux à faire, s’approchèrent pour regarder le futur entraînement. Aux yeux de Hirin, il s’agissait de glandeurs, de personnes qui n’avaient pas à rester immobiles à regarder un combat. Mais cela lui donnait un certain public, des témoins de sa future victoire contre la Garde Sénior, qui sans doute, avait déjà déplût à beaucoup d’autres soldats, avec son attitude agressive. Elle était semblable à n’importe quelle femme qui accédait au pouvoir, et c’était pour cette raison qu’à Orzammar, elles n’avaient quasiment pas leur place autrement qu’en tant que mère. Certains diraient certainement que Hirin causait des problèmes, et c’était sans doute que la Garde Isobel pensait à son propos. Mais ce n’était que justice que chaque personne ait sa caste, leur place au sein de leur monde. Hirin méritait de facto une meilleure place. Au final, ils avaient tords, Hirin en était persuadé.

« Alors, prête, knife ears ? » Siffla-t-il, le regard lancé vers son adversaire après un petit signe du menton. Sa posture de combat était comme une tenue confortable, c’était comme redevenir la personne qu’il était tout au fond de lui-même. Cela éveillait ses instincts, sa passion et cela lui rappelait son sang noble. Ses pas respiraient la confiance, la condescendance, rappelant à tout et à chacun sa supériorité sur l’elfe. Elle verrait qui méritait réellement de s’occuper des constructions !

L'orgueil d'un garde

Hirin & Isobel

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Elle avait quelque peu perdu son calme, et elle le regrettait. D'un autre côté, elle n'était pas là pour traiter patiemment la moindre recrue se comportant comme un enfant gâté. Peut-être cette séance "d'entrainement" parviendrait-elle à lui remettre les idées en place ? C'était sans doute trop en espérer. Mais au moins cesserait-il peut-être de lui manquer de respect aussi directement. En franchement, à ce stade, elle se disait en plus qu'un petit combat lui ferait du bien à elle aussi.

En tout cas, il avait l'air content, et plus que confiant en sa capacité de la battre. Ils se dirigèrent vers l'un des coins dédiés à l'entraînement... Quelques curieux vinrent rapidement voir ce qui se passait. Il n’était peut-être arrivé que récemment au fort, mais le nain avait déjà su se faire une certaine réputation parmi ses pairs ; et Isobel elle-même était une ancienne de la garde, que tout le monde connaissait au moins de loin – surtout à présent qu’on l’avait mise en charge de la rénovation de cette forteresse. Il était compréhensible qu’une confrontation attire au moins quelques regards. Sans ajouter le fait que tout ce beau monde était sans doute ravi d’avoir une nouvelle distraction. La vie à Skyhold n’était pas facile, mais elle pouvait s’avérer monotone.

-"Ta place est là où on te dit qu'elle est," répliqua-t-elle sur un ton sans appel à son commentaire. Il semblait qu'ils avaient déjà eu cette conversation quelques instants plus tôt… Il ne servait pas à grand-chose de lui parler : de toute évidence, les choses ne rentraient pas facilement dans sa tête. Elle fit rouler ses épaules, elle aussi, et sortit son épée et son bouclier – deux armes simples et solides, issues de la forge de la Garde. "Si tu veux mon avis, pousser des pierres est encore trop bien." Elle leva son bouclier (il était, sans surprise, orné d’un griffon) et se prépara à l’action. Son maintien à elle était moins expressif - tenant ses armes d'une main ferme, elle était confiante mais sans excès, montrant surtout une certaine concentration. Elle devait avoir l'air d'un simple soldat comparée à lui, mais cela lui convenait. Isobel n'avait pas honte de qui elle était... Au contraire, elle en était franchement fière. Ici, dans la Garde, la noblesse ne faisait pas tout, et elle avait hâte d'en faire la démonstration à ce nain.

Il lui demanda si elle était prête. Elle répondit sans se dérider. "Je n'attends que toi..."

Et ainsi commença ce qui ressemblait plus à un duel qu'à un entraînement. Isobel gardait ses yeux sur son ennemi, prête à parer ses coups et optant pour une stratégie plus défensive... Il avait l'air du genre à vouloir en finir rapidement, mais elle n'allait pas se laisser impressionner. Bien sûr, son but n'était pas non plus de faire du mal à ce qui restait quand même une recrue prometteuse pour la Garde, mais elle espérait le faire tomber au sol et lui faire perdre un peu de sa fierté ; voilà qui suffirait bien.

▬ Gasmask

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