Noirs songes, blanche chimère
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
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La chaleur et les bourrasque sableuses lichent le faciès hirsute, la gueule fangeuse et avilie par le tourment, par l'incompréhension du quidam qui erre au cœur de la tempête. Les teintes ne sont que de vermeil, tout autour, et n'y a que la cantilène du sirocco pour lui caresser les tympans. Peu importe où les prunelles éreintées se posent, tout horizon n'est que confusion, sans nord ni sud, sans est ni ouest – sans point cardinal ni repère dans un erg encore plus infécond que les Anderfels. Sont-ce ces landes infertiles qu'il traverse ? Ces lambeaux de terre galvaudés par l'enclin, il y a si longtemps de cela ? La nuque vrille et la caboche s'interroge, ses foulées ne laissent aucune empreinte dans son sillon, et le firmament n'est pas même visible depuis son actuelle position. Ni nitescence diurne, ni nocturne. Point une trace d'être dont le sang pulse, comme s'il s'était égaré dans un coin omis de tous.
Jusqu'à ce que, au loin, ses calots ne capturent les entours d'un galbe apparemment anthropomorphe. Il s'immobilise alors, le corps étrangement gourd, et contemple sa main dextre tenant une longue estoc. Il y aperçoit l'héraldique de son Ordre sur le fourreau, et sans en connaître la raison, il la lève, paré à frapper l'individu qui approche lentement. Les esquisses de ce dernier deviennent plus précises au gré des secondes, tandis que les pulsations du baroudeur s'accélèrent à la même cadence. Les phalanges se crispent, les mandibules se serrent, rage et appréhension écument à sa lippe lorsqu'il distingue enfin le visage de l'énergumène. Perclus de stupeur, qu'il se fait, en le reconnaissant, laissant de fait son anxiété prendre grâcieusement son essor.
« C'est toi. » Que le gosier énonce, fatigué, et les muscles de se soulager de leur tension. « Mon ami, quel soulagement. Où sommes-nous, le sais-tu donc ? » Il approche et pose une paluche amicale sur l'épaule du vis-à-vis, qui ne se fend d'aucune réaction. Pas un mot en guise de réponse, par un éclat dans un regard étonnamment vide. Gwenaël arque un sourcil, incline la tête, interrogatif, puis il voit. Il voit, sur le front de son acolyte, le sceau d'un astre luminescent. Horrifié, il saisit suavement, presque paternel, la mâchoire de l'apparent Apaisé. « N... non... Que t'ont-ils fait... ? Que t'ont-ils... »
Plus de mouvance attire son attention, celle d'une légion de bohémiens, tous engravés de la même estampille chantriste, qui marchent sans s'interrompre. Certains le frôlent, et plus l'innommable vague avance, plus l'adonis prend conscience de toutes ces figures qui lui sont familières. C'est une horde de revenants qui n'ont plus rien que leur enveloppe charnelle, un violent ressac de camarades tous châtiés et spoliés de leur essence. Abasourdi, épeuré, il se retrouve au milieu de cet immonde océan, en proie aux plus affligeants affects. « Par le Créateur ! C'est impossible ! » Les doigts agrichent sa crinière, il opine négativement, refusant de croire à cette apocalypse qui fait s'écrouler son monde. Puis, il se met à courir, il galope dans le sens contraire du flux zombifié comme si un archidémon se trouvait sur ses talons. Les prunelles closes, il ne fait halte que lorsque ses avant-bras heurtent une surface solide : un huis, immense et sculptural, dans lequel il s'engouffre sans plus de question. Diligent, le voilà qui avale la distance qui le sépare d'un bastion duquel il emprunte les escaliers, et il grimpe, encore et encore, jusqu'à atteindre une haute pièce dans laquelle il fait enfin halte. Pantelant, il se dirige vers la fenêtre par laquelle il se penche, pour mieux observer tous ces vagabonds en dehors de Fort Céleste. Car il l'a reconnue, sa tendre forteresse, sans juger biscornu qu'elle se situe à cet endroit où les usuelles montagnes sont inexistantes. Et, y a cette indicible atmosphère qui règne, telle l'impression de ne plus véritablement être chez lui.
« Vous avez vu ? » Qu'il siffle non sans une incrédulité chamarrée d'une effroyable ire. « Vous avez vu tous ces gens. Ce que la Chantrie leur a fait, alors qu'ils étaient innocents... certains ne sont pas même mages, c'est folie pure, c'est abjection... » Il tient la conversation, comme s'il avait toujours eu connaissance de cette silhouette encapuchonnée qui patiente dans son échine – le bon-sens semble s'être tranché les veines. Rien ne lui semble plus curieux que la bêtise des Andrastiens, alors qu'il y aurait tant à redire sur cet invraisemblable environnement. Il se redresse et se tourne en direction du nouvel olibrius, tambours battants, mal à l'aise dans sa situation. « Et vous, vous êtes là, vous ne faites rien. » Il le toise avec toute l'inimitié de l'univers, inspiré par un sentiment de colère et d'injustice aux troubles origines. Il approche de quelques pas, les poings contracturés et l'expression torve. « C'est vous. C'est vous qui leur avez fait cela ! C'est inhumain... C'est vous, pourquoi ?! »
Jusqu'à ce que, au loin, ses calots ne capturent les entours d'un galbe apparemment anthropomorphe. Il s'immobilise alors, le corps étrangement gourd, et contemple sa main dextre tenant une longue estoc. Il y aperçoit l'héraldique de son Ordre sur le fourreau, et sans en connaître la raison, il la lève, paré à frapper l'individu qui approche lentement. Les esquisses de ce dernier deviennent plus précises au gré des secondes, tandis que les pulsations du baroudeur s'accélèrent à la même cadence. Les phalanges se crispent, les mandibules se serrent, rage et appréhension écument à sa lippe lorsqu'il distingue enfin le visage de l'énergumène. Perclus de stupeur, qu'il se fait, en le reconnaissant, laissant de fait son anxiété prendre grâcieusement son essor.
« C'est toi. » Que le gosier énonce, fatigué, et les muscles de se soulager de leur tension. « Mon ami, quel soulagement. Où sommes-nous, le sais-tu donc ? » Il approche et pose une paluche amicale sur l'épaule du vis-à-vis, qui ne se fend d'aucune réaction. Pas un mot en guise de réponse, par un éclat dans un regard étonnamment vide. Gwenaël arque un sourcil, incline la tête, interrogatif, puis il voit. Il voit, sur le front de son acolyte, le sceau d'un astre luminescent. Horrifié, il saisit suavement, presque paternel, la mâchoire de l'apparent Apaisé. « N... non... Que t'ont-ils fait... ? Que t'ont-ils... »
Plus de mouvance attire son attention, celle d'une légion de bohémiens, tous engravés de la même estampille chantriste, qui marchent sans s'interrompre. Certains le frôlent, et plus l'innommable vague avance, plus l'adonis prend conscience de toutes ces figures qui lui sont familières. C'est une horde de revenants qui n'ont plus rien que leur enveloppe charnelle, un violent ressac de camarades tous châtiés et spoliés de leur essence. Abasourdi, épeuré, il se retrouve au milieu de cet immonde océan, en proie aux plus affligeants affects. « Par le Créateur ! C'est impossible ! » Les doigts agrichent sa crinière, il opine négativement, refusant de croire à cette apocalypse qui fait s'écrouler son monde. Puis, il se met à courir, il galope dans le sens contraire du flux zombifié comme si un archidémon se trouvait sur ses talons. Les prunelles closes, il ne fait halte que lorsque ses avant-bras heurtent une surface solide : un huis, immense et sculptural, dans lequel il s'engouffre sans plus de question. Diligent, le voilà qui avale la distance qui le sépare d'un bastion duquel il emprunte les escaliers, et il grimpe, encore et encore, jusqu'à atteindre une haute pièce dans laquelle il fait enfin halte. Pantelant, il se dirige vers la fenêtre par laquelle il se penche, pour mieux observer tous ces vagabonds en dehors de Fort Céleste. Car il l'a reconnue, sa tendre forteresse, sans juger biscornu qu'elle se situe à cet endroit où les usuelles montagnes sont inexistantes. Et, y a cette indicible atmosphère qui règne, telle l'impression de ne plus véritablement être chez lui.
« Vous avez vu ? » Qu'il siffle non sans une incrédulité chamarrée d'une effroyable ire. « Vous avez vu tous ces gens. Ce que la Chantrie leur a fait, alors qu'ils étaient innocents... certains ne sont pas même mages, c'est folie pure, c'est abjection... » Il tient la conversation, comme s'il avait toujours eu connaissance de cette silhouette encapuchonnée qui patiente dans son échine – le bon-sens semble s'être tranché les veines. Rien ne lui semble plus curieux que la bêtise des Andrastiens, alors qu'il y aurait tant à redire sur cet invraisemblable environnement. Il se redresse et se tourne en direction du nouvel olibrius, tambours battants, mal à l'aise dans sa situation. « Et vous, vous êtes là, vous ne faites rien. » Il le toise avec toute l'inimitié de l'univers, inspiré par un sentiment de colère et d'injustice aux troubles origines. Il approche de quelques pas, les poings contracturés et l'expression torve. « C'est vous. C'est vous qui leur avez fait cela ! C'est inhumain... C'est vous, pourquoi ?! »
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Chimères vampiriques et alouvies de sa carne à lui, c'est la sensation qui lui torsade les boyaux et les ombres qui planent au-dessus de son crâne. Pourtant accoutumé, tout au long de cette décade à se flanquer du titre d'Inquisiteur, à cette épée de Damoclès de laquelle il faut se méfier, voilà que les nerfs se fêlent. Le miasme de l'ignominie chantriste lui fait froncer les naseaux et fulminer le cerveau, il ne peut croire à pareille déviation des mœurs, quand bien même la Chantrie aime à avoir ses propres interprétations. Ne serait-ce que Marius et ses féroces Chercheurs de la Vérité, ces pieux n'auraient point laissé tel sacrilège être mené. Pourtant, ce sont bien les griefs de ceux qui se sentent trahis et indûment châtiés qui font écho dans la cour de Fort Céleste, de plus en plus rauques, de plus en plus abondants. Comment aurait-il pu, lui-même, être à ce point frappé de cécité pour ne rien voir du déroulement de cette œuvre aussi macabre soit-elle ? Impossible. Le mot ricoche aux quatre coins de l'esprit, se nielle douloureusement dans l'encéphale pour mieux suinter au cœur. Impossible.
Mais le clairon de la silhouette de lui susurrer cette laide véracité, de contredire ce qu'il se tue à vouloir penser. L'eurythmie pilonne davantage lorsque cette simulacre de démone l'incrimine comme étant le responsable de cette sanction de masse, les cervicales grincent, car la caboche opine spontanément et négativement en guise de prime réponse. Prunelles et affliction béantes alors qu'il contemple le ressac d'Apaisés se frayer un sentier, il replonge dans l'auto-persuasion. « Non... c'est faux... » Les commissures labiales s'évasent avec rage, il attrape son crâne entre ses paluches crispées, martyr de l'ondée verbale que lui inflige son interlocutrice. « La ferme... » Implore t-il à l'aube du discours. « La ferme !! » Enjoint-il à son point d'orgue à l'instar d'un cabot à l'orée de mordre.
Le flot se poursuit mais il n'en désire plus miette, il ne se sent pas de vivre avec l'envergure de cette culpabilité. « Qu'êtes-vous pour ainsi juger mes actes ?! » Clabaude le clebs meurtri en faisant volte-face vers l'endroit où la succube s'est juchée, tous crocs sortis, venin postillonné. « Le Créateur m'en est témoin ils sont chardons à mon cœur ! L'abnégation est une faiblesse, mais la mort aussi ! » Et c'est en tas dans un charnier qu'on aurait retrouvé l 'Inquisition et ses beaux rangs s'il n'en avait pas de ses mains lardé les armoiries. Elle ne comprend pas. Comme tous ceux qui le toisent et dédaignent son choix.
Les doléances mortifères se faisant plus pressantes, Gwenaël quête intuitivement pour une échappatoire. Il s'élance et emprunte derechef des escaliers qui le font grimper d'un nouvel étage, dans lequel il espère pouvoir se réfugier. Une fois dans la pièce, il se barricade sans tarder, faisant choir tables et tabourets pour bloquer l'huis – comme si l'idée pouvait lui être en quoi que ce soit salvatrice. Ses pas le conduisent ensuite jusqu'à une épaisse poutre à laquelle il s'arc-boute, la sueur perlant à son front et à ses tempes comme si la lave des Tréfonds se trouvait à proximité. Quant à Elle, il la sait toujours là. « Qui êtes-vous diablesse ? » L'interrogation est un soupir algide, c'est qu'au revers de son irascibilité et des mâchoires qui claquent, il craindrait presque son identité. L'aura de l'intéressée dégueule un « quelque chose » qui gèle l'ichor, elle lui semble... inexplicablement patibulaire. « Laissez-moi en paix... N'ai-je pas suffisamment de mon faix sans que vous ne veniez persifler ? »
Mais le clairon de la silhouette de lui susurrer cette laide véracité, de contredire ce qu'il se tue à vouloir penser. L'eurythmie pilonne davantage lorsque cette simulacre de démone l'incrimine comme étant le responsable de cette sanction de masse, les cervicales grincent, car la caboche opine spontanément et négativement en guise de prime réponse. Prunelles et affliction béantes alors qu'il contemple le ressac d'Apaisés se frayer un sentier, il replonge dans l'auto-persuasion. « Non... c'est faux... » Les commissures labiales s'évasent avec rage, il attrape son crâne entre ses paluches crispées, martyr de l'ondée verbale que lui inflige son interlocutrice. « La ferme... » Implore t-il à l'aube du discours. « La ferme !! » Enjoint-il à son point d'orgue à l'instar d'un cabot à l'orée de mordre.
Le flot se poursuit mais il n'en désire plus miette, il ne se sent pas de vivre avec l'envergure de cette culpabilité. « Qu'êtes-vous pour ainsi juger mes actes ?! » Clabaude le clebs meurtri en faisant volte-face vers l'endroit où la succube s'est juchée, tous crocs sortis, venin postillonné. « Le Créateur m'en est témoin ils sont chardons à mon cœur ! L'abnégation est une faiblesse, mais la mort aussi ! » Et c'est en tas dans un charnier qu'on aurait retrouvé l 'Inquisition et ses beaux rangs s'il n'en avait pas de ses mains lardé les armoiries. Elle ne comprend pas. Comme tous ceux qui le toisent et dédaignent son choix.
Les doléances mortifères se faisant plus pressantes, Gwenaël quête intuitivement pour une échappatoire. Il s'élance et emprunte derechef des escaliers qui le font grimper d'un nouvel étage, dans lequel il espère pouvoir se réfugier. Une fois dans la pièce, il se barricade sans tarder, faisant choir tables et tabourets pour bloquer l'huis – comme si l'idée pouvait lui être en quoi que ce soit salvatrice. Ses pas le conduisent ensuite jusqu'à une épaisse poutre à laquelle il s'arc-boute, la sueur perlant à son front et à ses tempes comme si la lave des Tréfonds se trouvait à proximité. Quant à Elle, il la sait toujours là. « Qui êtes-vous diablesse ? » L'interrogation est un soupir algide, c'est qu'au revers de son irascibilité et des mâchoires qui claquent, il craindrait presque son identité. L'aura de l'intéressée dégueule un « quelque chose » qui gèle l'ichor, elle lui semble... inexplicablement patibulaire. « Laissez-moi en paix... N'ai-je pas suffisamment de mon faix sans que vous ne veniez persifler ? »
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Las, qu'il peut l'être. Ballant à la corde du condamné sous les prunelles sardoniques des détracteurs et des impuissants. Recru de cette cabale alors qu'il n'est coupable que d'obligeance envers son prochain, avec ou sans aura mystique, criminel de vouloir être un onguent sur les plaies putrescentes de ce fichu microcosme. La bonté ne paie pas toujours, s'est-il niellé profond dans la cervelle, et à défaut de pouvoir aider l'indigent, il ne peut non plus se résoudre à l'embourber dans des ennuis qui risqueraient de le mener droit au gibet. Entre regrets et remords, il ne sait quel surin le larde le plus douloureusement. Lui qui songeait obtenir un iota d'accalmie une fois sa démission annoncée au tout Thédas, après tant d'années à jouer le calice de la veuve, de l'orphelin et de l'infortuné, le Créateur semble ourdir bien d'autres choses à son sujet.
La détresse dans les yeux, il contemple avec un blême effroi cette créature anthropomorphe qui flotte plus qu'elle ne marche, pense t-il apercevoir. Durant une fraction de seconde, il s'interroge : est-ce possible que, cuvant dans une encoignure sans plausibilité de se défendre, il ait été la proie d'un démon ? D'un spectre de l'Immatériel désormais dans son esprit, un tourmenteur se pourléchant les babines face à ce met de choix, cet Inquisiteur n'ayant point tout perdu de ses accointances cardinales au contraire de sa volonté d'agir. La conjecture lui glace les veinures, tandis que la drôlesse se délasse de sa carcasse sans daigner se présenter. Pis encore, elle fait pilonner son titre déchu contre les parois de tout Fort Céleste, jusque dans les moindres recoins de son encéphale et de son myocarde. Chaque mot qu'articule ce phonème diaphane lui suçote un peu plus de sa vitalité déjà malingre, il serre les mandibules et s'agriche à son déni. « Arrêtez... » Acculé entre la sylphide et la menace qui rauque au revers de l'huis, il se redresse et darde des calots au paroxysme du méfiant sur cette dernière... qui lui miaule sa sympathie, et son desiderata de le remettre dans le droit chemin duquel il a pernicieusement obvié. Une volition qui le laisse coi, et à laquelle il peine accorder vraisemblance, quand bien même ses propos se fichent en plein dans son âme. Il recule de quelques pas, exsangue et pantelant. « Cessez là... » Il secoue le chef. « Je sais... je sais que je suis devenu indigne de ce qu'un jour je fus... Mais à quoi bon s'échiner à sauver des gens si c'est pour les retrouver macchabées dans le charnier ou spoliés de volonté au service de la Chantrie ? En les aidant je les condamne... j'ai essayé, si ardemment, croyez-moi... » Ardemment, il est vrai, mais peut-être pas suffisamment. Dans l'abîme de son être, quelque part, il le sait.
Ses foulées l'éloignent encore, jusqu'à ce que son râble ne cogne contre la barricade de fortune qu'il a de ses paluches improvisée. A peine stoppé, le bois vocifère soudain, la porte se retrouve éventrée et les mains sycophantes d'emprisonner Gwenaël de toute part. Il feule et s'accroche au chambranle pour empêcher les martyrs de l'emporter, luttant de tout son soûl, écume aux lippes et hargne dans la peau. Il quête du regard pour son estoc, qu'il distingue à deux coudées de là, sur le sol. Incapable de la récupérer de lui-même, il n'a d'autre choix que de vouer tout son intérêt à la sibylline ondine. « Mon épée... ! » Ou quoi que ce soit – n'importe quoi ! « Faites quelque chose... ! »
La détresse dans les yeux, il contemple avec un blême effroi cette créature anthropomorphe qui flotte plus qu'elle ne marche, pense t-il apercevoir. Durant une fraction de seconde, il s'interroge : est-ce possible que, cuvant dans une encoignure sans plausibilité de se défendre, il ait été la proie d'un démon ? D'un spectre de l'Immatériel désormais dans son esprit, un tourmenteur se pourléchant les babines face à ce met de choix, cet Inquisiteur n'ayant point tout perdu de ses accointances cardinales au contraire de sa volonté d'agir. La conjecture lui glace les veinures, tandis que la drôlesse se délasse de sa carcasse sans daigner se présenter. Pis encore, elle fait pilonner son titre déchu contre les parois de tout Fort Céleste, jusque dans les moindres recoins de son encéphale et de son myocarde. Chaque mot qu'articule ce phonème diaphane lui suçote un peu plus de sa vitalité déjà malingre, il serre les mandibules et s'agriche à son déni. « Arrêtez... » Acculé entre la sylphide et la menace qui rauque au revers de l'huis, il se redresse et darde des calots au paroxysme du méfiant sur cette dernière... qui lui miaule sa sympathie, et son desiderata de le remettre dans le droit chemin duquel il a pernicieusement obvié. Une volition qui le laisse coi, et à laquelle il peine accorder vraisemblance, quand bien même ses propos se fichent en plein dans son âme. Il recule de quelques pas, exsangue et pantelant. « Cessez là... » Il secoue le chef. « Je sais... je sais que je suis devenu indigne de ce qu'un jour je fus... Mais à quoi bon s'échiner à sauver des gens si c'est pour les retrouver macchabées dans le charnier ou spoliés de volonté au service de la Chantrie ? En les aidant je les condamne... j'ai essayé, si ardemment, croyez-moi... » Ardemment, il est vrai, mais peut-être pas suffisamment. Dans l'abîme de son être, quelque part, il le sait.
Ses foulées l'éloignent encore, jusqu'à ce que son râble ne cogne contre la barricade de fortune qu'il a de ses paluches improvisée. A peine stoppé, le bois vocifère soudain, la porte se retrouve éventrée et les mains sycophantes d'emprisonner Gwenaël de toute part. Il feule et s'accroche au chambranle pour empêcher les martyrs de l'emporter, luttant de tout son soûl, écume aux lippes et hargne dans la peau. Il quête du regard pour son estoc, qu'il distingue à deux coudées de là, sur le sol. Incapable de la récupérer de lui-même, il n'a d'autre choix que de vouer tout son intérêt à la sibylline ondine. « Mon épée... ! » Ou quoi que ce soit – n'importe quoi ! « Faites quelque chose... ! »
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