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Mer 19 Juil - 0:48

Un long voyage, des idées noires à ressasser, des nouvelles peu aguichantes dès son arrivée. A peine les murailles de Val Royaux franchies et les flèches des quartiers des Chercheurs en vue que le cadet de Ghislain avait pressenti qu’il n’aurait plus une minute pour respirer dès qu’il aurait passé la porte de la Chantrie. Et évidemment, cela n’avait pas manqué. Voilà que Marius retrouvait enfin ses quartiers privés accolés au bureau du Seigneur-Chercheur que déjà, on voulait le faire ployer sous une montagne de documents à lire, d’ordres à vérifier et à signer, de missives qui attendaient une réponse. Et il n’était guère au bout de ses surprises… Le noble orlésien lâcha un long soupir, révélateur de la fatigue qui l’assaillait déjà et, surtout, de la lassitude qui l’étreignait alors qu’il aurait simplement aimé prendre un bain chaud sans que personne ne vienne le déranger, de son arrivée dans la cour des écuries, jusqu’à son arrivée dans ses appartements. Mais c’était chose impossible, n’est-ce pas ? En grommelant, Marius dégrafa les deux pans de capes fixés à sa cuirasse et le tissu lourd glissa avant d’être envoyé vers le fond d’un fauteuil. Son regard orageux fixa un instant sa table de travail qui croulait sous les documents en attente de traitement et il secoua la tête. Oh non, par Andrasté, tout ce méli-mélo de drames pathétiques attendraient ! Et comme pour souligner sa pensée, il laissa tomber au travers du bureau son épée et la ceinture qui en maintenait le fourreau.

Le temps se perdit jusqu’à ce que son grand cœur, bien trop attaché au devoir qui jalonnait son existence, ne forçât Marius à s’atteler à un minimum de travail. Lâcher prise, même s’il le voulait ? Impossible. Impensable. Débarrassé de ses effets de voyage, il s’était installé confortablement dans un fauteuil faisant face à une table basse, qui jouxtait sa table de travail dont la vue, pour le moment, avec tout ce bazar, lui paraissait trop austère pour qu’il aille y lire. La seule et unique fois où la porte s’ouvrit, fut pour laisser entrer un acolyte apportant les rafraichissements demandés. Autrement, ce fut le silence complet, et ce n’était pas plus mal. Aussi Marius leva-t-il un œil glacial vers l’entrée, lorsque sans crier gare, quelques petits coups secs retentirent sur la porte qui s’ouvrit quelques secondes plus tard. Quoi encore ? Il avait pourtant dit qu’il ne voulait pas être dérangé. Nom du Créateur, était-ce si difficile à comprendre ? Le noble orlésien considéra le même novice de tout à l’heure avec une expression sévère sur ses traits figés. Le pauvre avait dû être assigné à la tâche ingrate de s’occuper de la liaison entre le Seigneur-Chercheur et l’extérieur. Une mission que probablement personne n’aimait faire quand ce dernier demandait à ne pas être dérangé, en fait. On dirait que c’était d’autant plus vrai que le jeune postulant avait pris une teinte plutôt livide. « Seigneur-Chercheur… Une personne importante souhaite vous rendre visite. »

Marius haussa un sourcil peu intéressé. « Cette personne attendra d’avoir été invitée, comme tout le monde. », maugréa-t-il, faisant mine de retourner à sa lecture. « C’est que… Il a dit que l’invitation ne serait pas un problème et qu’il n’aurait pas besoin d’attendre. », hésita le novice en jetant un coup d’œil à l’extérieur. « Ça m’étonnerait. » Mais le noble orlésien n’eut pas même l’occasion de mettre le jeune acolyte à la porte une bonne fois pour toute qu’une silhouette imposante s’invita dans le bureau et tourna court à toute envie de protester. Pendant quelques secondes, le regard d’abord dur du Ghislain, outré qu’on s’invite comme ça sans y avoir été autorisé, fondit soudainement pour briller de perplexité. Marius ne le reconnut pas instantanément, mais il y avait des traits qu’on ne pouvait oublier, malgré les années passées. La surprise s’afficha sur le visage du Seigneur-Chercheur en reconnaissant là celui qu’il avait pris sous son aile pendant une décennie, celui qu’il avait rapidement considéré comme le petit frère qu’il n’aurait jamais dans sa fratrie de sang. « Lucius ? », lâcha-t-il alors qu’un sourire venait enfin dérider son visage austère marqué par la fatigue et la mauvaise humeur. « Ou plutôt, devrais-je dire, votre altesse, Lucius du Névarra ? », ajouta-t-il avec une pointe de sarcasme. Il décroisa les pieds qui reposaient jusque-là sur la table basse ou plutôt, sur une pile de pochettes en cuir renfermant des parchemins à traiter, et se leva pour accueillir le jeune homme. « Que me vaut cette surprise ? »
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