L'inquisition, ce privilège maternel (Mère et fille Caelina)
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
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Seuls les forts peuvent se permettre de paraître faibles.
Elle médite cette phrase alors qu'elle patiente dans son fauteuil favori, dans cette pièce à laquelle si peu ont accès. Ni sa chambre, ni son bureau, ni sa bibliothèque privée. Un havre de paix, une pièce au mobilier et à la décoration si épurée, minimaliste. Des murs de teintes sombres, bleues, violettes et grises, à peine illuminées d'un éclairage tamisé, diffus. Quelques livres qui s'entassent sur une table, variant selon les lectures et les intérêts du temps. Et le siège, bien sûr. Un meuble extrêmement confortable, usé par l'usage et patiné par le temps, de bois si commun et de tissus si ordinaire. Tout l'inverse de ce trône, si inconfortable et luxueux, sur lequel son séant se doit de reposer régulièrement, bien trop souvent à son goût. Devrait-elle y voir une métaphore simpliste du poids du pouvoir ? Un ouvrage quelconque soutenait cette thèse, roman dénué de tout réalisme, l'histoire d'un monarque dont le siège était inconfortable à dessein. Risible. Tout détenteur de l'autorité un tantinet compétent remarquera aisément la charge qu'elle représente, si ce n'est avant de la désirer, du moins après l'avoir acquise. Quant aux idiots et aux aveugles ... ceux-là ne l'exercent que rarement, renversés ou dépossédés de sa substance. Un sort mérité.
Cet aphorisme la fascine. Si simpliste, si mensonger, et pourtant, il recèle une part de vérité. Seuls ceux qui possèdent la force d'affronter les menaces peuvent s'autoriser à être perçus comme faibles. Qu'ils abaissent leur garde dans l'optique d'un piège, d'une machination, ou par sincérité, ou pour toute autre raison. Mais pourtant ... qu'est-ce donc que le pouvoir, l'autorité, si ce n'est de paraître fort ? D'en convaincre les autres, à tort ou à raison ? Nul ne peut se maintenir sur son piédestal, son trône, son podium, s'il ne persuade la foule, la plèbe, ses adversaires, de son droit, contestable ou non, de s'y tenir. En définitive, personne ne saurait se permettre de paraître faible trop longtemps. Tout est une question de mesure ...
La ponctualité, politesse des rois. Un autre aphorisme qui lui traverse l'esprit. Pourvu que sa pupille ne s'avise pas d'être à la traîne. Dans son propre intérêt. Une sentence de plus à manier avec précaution. S'il est vrai qu'un monarque se doit de donner l'exemple en la matière, le pouvoir, une fois de plus, permet de s'affranchir de cette contrainte, à l'occasion. Mais toute puissance est relative, et si cette chère Marianis n'en manque pas, elle doit encore s'incliner devant l'Archonte, comme les autres. Pour combien de temps ? Voilà une question fascinante. Des années, nombreuses, avant qu'elle ne se révèle être une menace digne d'attention, une rivale potentielle. Une décennie, sans doute. D'autres l'auraient sûrement fauchée d'emblée. Les idiots. Certains, plus avisés, auraient attendu le dernier instant. Stupide. Elle ne saurait se maintenir pour l'éternité. D'autres ont essayé, et échoué. Femmes et hommes se jugent à l'aune de ce qu'ils laissent derrière eux, successeurs inclus ... Mais elle ne lui facilitera pas la tâche, tant dans son intérêt, égoïste et naturel, que celui de Tévinter ...
*Les minutes trottent, Marianis, j'espère que tu galopes ...*
Un retard entraînera une punition, un châtiment mesuré mais inévitable. C'est ainsi. Qu'importe l'affection qu'elle lui porte. Les leçons s'enchaînent et ne s'arrêteront qu'à la déchéance de l'une d'elles. Quoi de plus normal lorsqu'on aspire à l'ascension, au plus hautes sphères des arcanes, à régner sur la plus glorieuse nation de Thédas ? La faiblesse n'est pas de mise, les erreurs dangereuses, toujours coûteuses. L'avertissement résonne à son oreille, une voix usée par les décennies et les luttes. Tout a un prix, tout se paye en ce bas monde, Aquila. Mais aurait-elle pu emprunter un autre chemin ? Une question irrésolue, et qui ne le sera sans doute jamais. Pourquoi s'en ouvrir ? Nul ne saurait y apporter de réponse suffisante, pas même cette fille d'âme, à défaut de sang, à laquelle elle a dit beaucoup. Pas par crainte d'exposer ses faiblesses, quelle idée stupide. Marianis doit déjà les connaître, elle n'en fait pas mystère. Mais parce que personne ne saurait résoudre ce problème-là. Nul ne saurait défaire ce que les années ont fait, sauf peut-être le Créateur, et il s'en est toujours bien gardé ... Enfin la porte s'ouvre dans un grincement, et elle rassemble en un éclair des bribes de son pouvoir. Prête à le déchaîner. Bien sûr, nul ne saurait avoir accès à cette salle sans en connaître l'emplacement exact, déverrouiller l'antichambre et franchir le barrage de gardes d'une dévotion sans failles, mais ... L'impossible n'est pas de son monde. Même devant le visage si familier de sa pupille, elle n'abaisse pas sa garde. Paranoïa est mère de sûreté.
- Tout juste à l'heure, ma fille. Tu as su répondre à temps à une convocation si inattendue, presque cavalière de ma part, et je t'en félicite. Le message n'était pas très explicite, mais tu dois te douter de la raison de ta présence ici, n'est-ce-pas ?
Un accueil affable, une voix sereine, tranquille. De la main, elle lui désigne une pile de coussins posés à même le sol. Elle-même s'écarte à regret de son fauteuil pour en tirer une poignée et s'installer dessus. Au même niveau que sa pupille. Certes, l'apparat, la symbolique de la différence de perchoir a ses atouts, mais pas en ce lieu, en cet instant. Ici doit prévaloir la relation la plus pure de maître à disciple, dans son essence même. Non d'égale à égale, mais de passeuse à receveuse, faite de continuité et d'espoir, de promesses qui ne demandent qu'à être achevées, peut-être, un jour. Pas de hiérarchie basique et simpliste.
- Alors, Marianis, pourquoi cet acte ? J'espère que tu es prête à m'expliquer les raisons d'une conduite si ... audacieuse ?
Le ton est badin, le timbre doux et amical, le sourire charmant. Et pourtant, déjà, la leçon a commencé. Une première inquisition, primaire, guère plus qu'un échauffement. L'élève ne devrait pas tomber dans ce piège-là, mais un rappel n'est jamais superflu ...
Elle médite cette phrase alors qu'elle patiente dans son fauteuil favori, dans cette pièce à laquelle si peu ont accès. Ni sa chambre, ni son bureau, ni sa bibliothèque privée. Un havre de paix, une pièce au mobilier et à la décoration si épurée, minimaliste. Des murs de teintes sombres, bleues, violettes et grises, à peine illuminées d'un éclairage tamisé, diffus. Quelques livres qui s'entassent sur une table, variant selon les lectures et les intérêts du temps. Et le siège, bien sûr. Un meuble extrêmement confortable, usé par l'usage et patiné par le temps, de bois si commun et de tissus si ordinaire. Tout l'inverse de ce trône, si inconfortable et luxueux, sur lequel son séant se doit de reposer régulièrement, bien trop souvent à son goût. Devrait-elle y voir une métaphore simpliste du poids du pouvoir ? Un ouvrage quelconque soutenait cette thèse, roman dénué de tout réalisme, l'histoire d'un monarque dont le siège était inconfortable à dessein. Risible. Tout détenteur de l'autorité un tantinet compétent remarquera aisément la charge qu'elle représente, si ce n'est avant de la désirer, du moins après l'avoir acquise. Quant aux idiots et aux aveugles ... ceux-là ne l'exercent que rarement, renversés ou dépossédés de sa substance. Un sort mérité.
Cet aphorisme la fascine. Si simpliste, si mensonger, et pourtant, il recèle une part de vérité. Seuls ceux qui possèdent la force d'affronter les menaces peuvent s'autoriser à être perçus comme faibles. Qu'ils abaissent leur garde dans l'optique d'un piège, d'une machination, ou par sincérité, ou pour toute autre raison. Mais pourtant ... qu'est-ce donc que le pouvoir, l'autorité, si ce n'est de paraître fort ? D'en convaincre les autres, à tort ou à raison ? Nul ne peut se maintenir sur son piédestal, son trône, son podium, s'il ne persuade la foule, la plèbe, ses adversaires, de son droit, contestable ou non, de s'y tenir. En définitive, personne ne saurait se permettre de paraître faible trop longtemps. Tout est une question de mesure ...
La ponctualité, politesse des rois. Un autre aphorisme qui lui traverse l'esprit. Pourvu que sa pupille ne s'avise pas d'être à la traîne. Dans son propre intérêt. Une sentence de plus à manier avec précaution. S'il est vrai qu'un monarque se doit de donner l'exemple en la matière, le pouvoir, une fois de plus, permet de s'affranchir de cette contrainte, à l'occasion. Mais toute puissance est relative, et si cette chère Marianis n'en manque pas, elle doit encore s'incliner devant l'Archonte, comme les autres. Pour combien de temps ? Voilà une question fascinante. Des années, nombreuses, avant qu'elle ne se révèle être une menace digne d'attention, une rivale potentielle. Une décennie, sans doute. D'autres l'auraient sûrement fauchée d'emblée. Les idiots. Certains, plus avisés, auraient attendu le dernier instant. Stupide. Elle ne saurait se maintenir pour l'éternité. D'autres ont essayé, et échoué. Femmes et hommes se jugent à l'aune de ce qu'ils laissent derrière eux, successeurs inclus ... Mais elle ne lui facilitera pas la tâche, tant dans son intérêt, égoïste et naturel, que celui de Tévinter ...
*Les minutes trottent, Marianis, j'espère que tu galopes ...*
Un retard entraînera une punition, un châtiment mesuré mais inévitable. C'est ainsi. Qu'importe l'affection qu'elle lui porte. Les leçons s'enchaînent et ne s'arrêteront qu'à la déchéance de l'une d'elles. Quoi de plus normal lorsqu'on aspire à l'ascension, au plus hautes sphères des arcanes, à régner sur la plus glorieuse nation de Thédas ? La faiblesse n'est pas de mise, les erreurs dangereuses, toujours coûteuses. L'avertissement résonne à son oreille, une voix usée par les décennies et les luttes. Tout a un prix, tout se paye en ce bas monde, Aquila. Mais aurait-elle pu emprunter un autre chemin ? Une question irrésolue, et qui ne le sera sans doute jamais. Pourquoi s'en ouvrir ? Nul ne saurait y apporter de réponse suffisante, pas même cette fille d'âme, à défaut de sang, à laquelle elle a dit beaucoup. Pas par crainte d'exposer ses faiblesses, quelle idée stupide. Marianis doit déjà les connaître, elle n'en fait pas mystère. Mais parce que personne ne saurait résoudre ce problème-là. Nul ne saurait défaire ce que les années ont fait, sauf peut-être le Créateur, et il s'en est toujours bien gardé ... Enfin la porte s'ouvre dans un grincement, et elle rassemble en un éclair des bribes de son pouvoir. Prête à le déchaîner. Bien sûr, nul ne saurait avoir accès à cette salle sans en connaître l'emplacement exact, déverrouiller l'antichambre et franchir le barrage de gardes d'une dévotion sans failles, mais ... L'impossible n'est pas de son monde. Même devant le visage si familier de sa pupille, elle n'abaisse pas sa garde. Paranoïa est mère de sûreté.
- Tout juste à l'heure, ma fille. Tu as su répondre à temps à une convocation si inattendue, presque cavalière de ma part, et je t'en félicite. Le message n'était pas très explicite, mais tu dois te douter de la raison de ta présence ici, n'est-ce-pas ?
Un accueil affable, une voix sereine, tranquille. De la main, elle lui désigne une pile de coussins posés à même le sol. Elle-même s'écarte à regret de son fauteuil pour en tirer une poignée et s'installer dessus. Au même niveau que sa pupille. Certes, l'apparat, la symbolique de la différence de perchoir a ses atouts, mais pas en ce lieu, en cet instant. Ici doit prévaloir la relation la plus pure de maître à disciple, dans son essence même. Non d'égale à égale, mais de passeuse à receveuse, faite de continuité et d'espoir, de promesses qui ne demandent qu'à être achevées, peut-être, un jour. Pas de hiérarchie basique et simpliste.
- Alors, Marianis, pourquoi cet acte ? J'espère que tu es prête à m'expliquer les raisons d'une conduite si ... audacieuse ?
Le ton est badin, le timbre doux et amical, le sourire charmant. Et pourtant, déjà, la leçon a commencé. Une première inquisition, primaire, guère plus qu'un échauffement. L'élève ne devrait pas tomber dans ce piège-là, mais un rappel n'est jamais superflu ...
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Un instant, devant les manières irréprochables de sa fille d'âme, elle ne peut retenir un sourire, presque nostalgique. Le port, l'attitude, les gestes, la vêture, la coiffure, tout est si ... parfait, accordé à son rôle, à sa place, à son image. Difficile de repenser à la créature sauvage et tout en guenilles qu'elle a recueilli il y a tant d'années. Un suicide politique et sociétal, d'aucuns ont murmuré. Mais elles ont su leur prouver tord, aux médisants, aux préjugés. Et elle ne peut que se féliciter de ce pari osé. Plus fine qu'elle n'en a l'air, plus prometteuse qu'au premier instant ... si elle arrive à maîtriser ses pulsions qui l'amènent parfois à des actes audacieux, à la limite de la témérité. Sa dernière initiative, ou du moins la plus importante de ces dernières années, en est un parfait exemple. Sans une certitude absolue, Aquila peut néanmoins affirmer qu'elle n'a pas essayé de manœuvrer autrement. L'assassinat ne devrait pas être employé à la légère. Et c'est bien là la raison de sa convocation. Moins d'administrer un châtiment, que d'une évaluation, un rappel à l'ordre.
- Jouer les ingénues est inutile en ma seule présence, Marianis. Même si tu ne manques pas de conviction, je m'y laisserais presque piéger si je ne te connaissais pas aussi bien...
Une réprimande ? A peine, une esquisse si faiblement ébauchée qu'elle ne devrait pas tromper l'albinos. L'Archonte apprécie bien trop leurs petits jeux oratoires, ces élégantes circonvolutions du langage qu'elles maîtrisent toutes deux et qui sont indispensables à l'ascension à travers la sphère Tévintide. Là où il importe moins de commettre l'inavouable que d'éviter de se faire prendre à l'avouer ouvertement. Et de fait, la pseudo-révélation qui s'ensuit est un modèle du genre. Pas une déclaration, pas un témoignage, pas la moindre prise à une éventuelle oreille furtive, à un importun, ni même à son interlocutrice. Une moue appréciatrice se dessine sur le visage d'Aquila, tandis qu'elle approuve avec un petit rire ironique.
- C'est vrai. Une telle ... tragédie. Le pauvre homme. De plus grands dirigeants se sont fourvoyés pour moins que ça.
Elle se retient d'ajouter qu'elle a rencontré ledit monarque, peu après la disparition de son fils et héritier. Une entrevue fructueuse, sous le couvert d'une illusion, d'un déguisement, d'une personne qui n'a d'autre consistance que celle qu'elle nécessite. Quelques heures, une nuit, avant de disparaître. Mais là n'est pas le sujet de l'heure, ni même de la journée. Et tout comme Marianis conserve sûrement certains secrets, sa mère d'adoption se doit de protéger les siens ... mais avec plus de succès que sa fille. Pour encore combien de temps ? Le plus possible ! S'extirpant de cette pensée qui la conduirait vers un fatalisme malvenu, elle opte pour une posture plus confortable sur ses coussins, avant de relancer la conversation.
- Non, en effet, plusieurs motifs m'ont amenée à te convoquer. Et constater de mes yeux comment la prunelle de mes yeux se portait n'était pas le moindre ...
Un nouveau sourire, affectueux celui-là, vient détendre les traits d'Aquila. Sincère ? Oui, sans l'ombre d'un doute. Malgré leur relation complexe, malgré la lutte qui se joue depuis plusieurs années et qui se transformera en conflit ouvert, un jour plus ou moins lointain ... elle l'apprécie vraiment, cette pupille. Sa fille. Mais son affection ne saurait l'affaiblir.
- Mais revenons sur cet événement que tu viens de mentionner. A ma connaissance, les Corbeaux n'avaient pas de grief personnel avec la Couronne de Férelden, ni avec son héritier ... qui pourrait donc être le commanditaire d'un tel crime ? Toi qui a voyagé par Férelden récemment, peut-être serais-tu mieux à même que moi de l'envisager ? J'imagine que le monarque endeuillé ne doit pas ménager ses efforts pour mettre la main sur l'assassin ... et s'il venait à remonter la piste, cela serait fâcheux pour les personnes impliquées, ne crois-tu pas ?
A-t-elle bien couvert ses traces ? Voilà tout ce qui intéresse l'Archonte. Ce qui a été fait ne peut être défait, quand bien même elle déplorerait la mort du Féreldien ... et ce n'est pas le cas. En revanche, vérifier que sa fille, dans son impétuosité, a su anticiper et protéger ses arrières, voilà qui est digne d'intérêt, et même vital.
- Jouer les ingénues est inutile en ma seule présence, Marianis. Même si tu ne manques pas de conviction, je m'y laisserais presque piéger si je ne te connaissais pas aussi bien...
Une réprimande ? A peine, une esquisse si faiblement ébauchée qu'elle ne devrait pas tromper l'albinos. L'Archonte apprécie bien trop leurs petits jeux oratoires, ces élégantes circonvolutions du langage qu'elles maîtrisent toutes deux et qui sont indispensables à l'ascension à travers la sphère Tévintide. Là où il importe moins de commettre l'inavouable que d'éviter de se faire prendre à l'avouer ouvertement. Et de fait, la pseudo-révélation qui s'ensuit est un modèle du genre. Pas une déclaration, pas un témoignage, pas la moindre prise à une éventuelle oreille furtive, à un importun, ni même à son interlocutrice. Une moue appréciatrice se dessine sur le visage d'Aquila, tandis qu'elle approuve avec un petit rire ironique.
- C'est vrai. Une telle ... tragédie. Le pauvre homme. De plus grands dirigeants se sont fourvoyés pour moins que ça.
Elle se retient d'ajouter qu'elle a rencontré ledit monarque, peu après la disparition de son fils et héritier. Une entrevue fructueuse, sous le couvert d'une illusion, d'un déguisement, d'une personne qui n'a d'autre consistance que celle qu'elle nécessite. Quelques heures, une nuit, avant de disparaître. Mais là n'est pas le sujet de l'heure, ni même de la journée. Et tout comme Marianis conserve sûrement certains secrets, sa mère d'adoption se doit de protéger les siens ... mais avec plus de succès que sa fille. Pour encore combien de temps ? Le plus possible ! S'extirpant de cette pensée qui la conduirait vers un fatalisme malvenu, elle opte pour une posture plus confortable sur ses coussins, avant de relancer la conversation.
- Non, en effet, plusieurs motifs m'ont amenée à te convoquer. Et constater de mes yeux comment la prunelle de mes yeux se portait n'était pas le moindre ...
Un nouveau sourire, affectueux celui-là, vient détendre les traits d'Aquila. Sincère ? Oui, sans l'ombre d'un doute. Malgré leur relation complexe, malgré la lutte qui se joue depuis plusieurs années et qui se transformera en conflit ouvert, un jour plus ou moins lointain ... elle l'apprécie vraiment, cette pupille. Sa fille. Mais son affection ne saurait l'affaiblir.
- Mais revenons sur cet événement que tu viens de mentionner. A ma connaissance, les Corbeaux n'avaient pas de grief personnel avec la Couronne de Férelden, ni avec son héritier ... qui pourrait donc être le commanditaire d'un tel crime ? Toi qui a voyagé par Férelden récemment, peut-être serais-tu mieux à même que moi de l'envisager ? J'imagine que le monarque endeuillé ne doit pas ménager ses efforts pour mettre la main sur l'assassin ... et s'il venait à remonter la piste, cela serait fâcheux pour les personnes impliquées, ne crois-tu pas ?
A-t-elle bien couvert ses traces ? Voilà tout ce qui intéresse l'Archonte. Ce qui a été fait ne peut être défait, quand bien même elle déplorerait la mort du Féreldien ... et ce n'est pas le cas. En revanche, vérifier que sa fille, dans son impétuosité, a su anticiper et protéger ses arrières, voilà qui est digne d'intérêt, et même vital.
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