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Sam 15 Juil - 10:19


PROVE YOURSELF FIRST
FEAT. BAZRAL AEDUCAN
Jamais Aravar n'a déçu le Carta. Plus encore, jamais il n'a déçu Thral, l'un des chefs de l'organisation ayant cru bon de le prendre sous son aile à des fins égoïstes. C'était sans compter sur l'ambition débordante du jeune brigand qui élevé dans la crasse mais en connaissance de ses origines, ne prévoie pas de stagner si bas dans l'échelle sociale. Si chaque jour il se remue les méninges afin de savoir de quelle manière approcher le roi, ne serait-ce que pour une entrevue, une occasion se présente enfin. De source sûre, Aravar est informé que le souverain des nains assistera à la Lice d'aujourd'hui depuis les gradins. Il faut qu'il se démarque dans l'arène. Qu'il participe aussi, impossible avec son identité actuelle... mais pas en usurpant celle d'un des combattants. Bien que ce domaine ne soit pas le fort du bâtard, il s'est beaucoup renseigné, n'hésitant pas à rendre visite à des clients du Carta en usant de diverses menaces qui elles, lui sont familières. Une fois les vers tirés du nez, sa cible était toute définie : Gildal, l'un des participants constamment cloîtré à la Taverne avant les hostilités - traînant tout de même une mauvaise réputation derrière lui. Aujourd'hui, c'est la chance pour ce dernier de briller à nouveau. Oh ce sera bien le cas, à n'en pas douter, mais grâce à Aravar.

◈ ◈ ◈

Une armure qui n'est pas sienne sur le dos et un pass emprunté, Aravar se dirige vers l'entrée de la Lice. Il n'a pas été si compliqué de traîner Gildal - déjà alcoolisé à l'arrière de la Taverne, de l'assommer puis de s'accaparer ses affaires. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il y reste jusqu'à la fin des combats. Laissé à même le sol tout juste vêtu d'un sous-vêtement, ce dernier ressemble plus à un ivrogne en train de décuver qu'un combattant digne de ce nom. Le tuer aurait alerté n'importe qui à la découverte du corps tandis que là, tout le monde l'ignorera. En chemin, un sourire carnassier s'imprime sur les lèvres de Aravar. Il réajuste son casque avant de parvenir devant le gardien puis lui présente son laisser passer. « Je suis Gildal, l'un des combattants. » « C'est bon, c'est en ordre. Tu peux entrer. » Plus simple qu'il ne le pensait. Pour l'instant. Le bâtard pénètre enfin, redécouvrant cette Lice qu'il n'avait côtoyé que lors d'une ancienne mission pour le Carta. Il connaît donc le chemin jusqu'aux quartiers destinés aux participants, où il se rend dans l'attente de son tour. Beaucoup de pensées traversent son esprit, plus douteux qu'il ne l'aurait songé. Non pas qu'il doute de ses capacités, au contraire, mais il se questionne sur ce qu'il se passera une fois face à Bazral. Son père. S'il parvient jusque devant lui, de quelle manière réagira-il ? Et s'il est renié, condamné ? Il est vraiment important pour lui qu'il offre un spectacle mémorable dans les arènes.

Ce n'est plus le temps pour la réflexion. Il participe au premier tour, se dirigeant vers l'entrée des combattants en serrant fort la hache nichée au creux de sa main. Le cœur de l'arène. Cette fois-ci, c'est bien la première fois qu'il y met les pieds. Il s'avance fier, cherchant dans les gradins appropriés le roi Bazral. En parallèle, une voix s'élève, comme il est coutume. « Nous allons assister à une Lice de gloire, disputée sous les yeux attentifs des Hauts d'Orzammar pour honorer leur mémoire. Le Champion, qui remportera toutes les manches, obtiendra une entrevue unique avec le Roi Aeducan. » Les noms des guerriers sont rapidement énoncés, Aravar - sous l'identité de Gildal tremblant presque d'impatience. Ses yeux pétillent d'une lueur de détermination et sans surprise, d'une certaine colère. Une rancœur en connaissance de l'histoire racontée par sa génitrice lâchement rejetée. C'est ce qui lui donne une plus grande énergie lorsque les hostilités débutent enfin, contre ce qui lui paraît être un guerrier lambda. Erreur de jugement, lorsque celui-ci prouve être bien plus, et de taille. Malgré tout, Aravar mène l'assaut. Il ne se laisse pas impressionner ni démonter, démontrant beaucoup de hargne et surprenant par ailleurs son adversaire. La mauvaise réputation de ce Gildal est au moins bénéfique dans ce sens.
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Dim 16 Juil - 0:48



Bazral & Aravar

In time, you will know the tragic extent of my failings...


L’acclamation générale qui précédait son arrivée était toujours la bienvenue.

La Lice avait toujours été un moment chéri par le souverain. Outre le dynamisme des combats, c'était la noblesse du lieu qui le ragaillardissait toujours. Un instant où il se sentait en communion avec le peuple, et se souvenait du pourquoi il passerait sa vie à servir Orzammar et le peuple qui battait entre ses organes de pierre. Son père lui avait toujours répété, inlassablement à quel point leur peuple était méritant, et qu'il devrait toujours se battre pour son honneur. Le disque rayé qui sonnait à ses oreilles avec l'ennui de l'habitude, en vieillissant avait prit des sonorités de vérité immuables. Gravée dans le marbre.
La Lice n'était pas des jeux, c'était un pèlerinage.
Son seul regret était de ne pas y participer aujourd'hui. Un combat honorable avec l'un des siens serait le bienvenue dans cette époque troublée Les tréfonds et les engeances ne quittaient pas l'esprit du souverain des Nains.

Bazral Aeducan, leva des bras fiers devant son peuple, sourire ravageur et confiant aux lèvres, quand l'annonçant prononça son nom devant les participants, et promit une entrevue avec lui, les exclamations du public et l'excitation qu'il pouvait sentir fleurir autour de lui le conforta dans l'idée d'être ici. Il ratait très rarement ce genre d’événement, sauf si voyage à la surface. Ce qui n'arrivait pas si souvent, et il en remerciait grandement les Hauts.

Une entrevue offerte comme prix pour la victoire finale était une denrée rare. Les participants était pour la plupart, des guerriers chevronnés qui s'étaient déjà moult fois prouvés dans la Lice. Les plus âges et expérimentés avaient déjà parfois même eu l'honneur de combattre – et de perdre – face à Bazral. Mais certains par contre étaient des gâchis de peau qui continuaient de pataugeait dans leur privilèges. Les années de paix n'avaient pas calmés ce genre de comportement au sein des castes les plus élevés, mais Aeducan se devait de faire avec, malgré l'irritation que cela lui provoquait. Des nobles restent des nobles, tout aussi ingrats, gras tout court, et pathétique qu'ils puissent être. La tradition était une valeur importante chez les nains.

Il resta un moment à les regarder méticuleusement, et hocha la tête d'un air satisfait devant les combattants. « Donnez un spectacle digne de ce nom aux Hauts qui vous regardent. Valos atredum sera votre, aujourd’hui! »

Bazral Aeducan s'assit à sa place du haut des gradins. Le sang chaud des combattants lui démangeait la main. Il resta de marbre cependant à l'annonce des premières hostilités : il n'imaginait pas voir un combat intéressant face à Gildal, tout aussi motivé que pouvait l'être son opposant Erilurd Mauld . Mais son désintérêt finit par s'évanouir aux premières joutes. Entre deux rires et un hochement de tête il marmonna : J'ignore qui lui a retiré la tête de l'arrière-train, mais ça valait le coup d'attendre. »

Son intérêt grandissant pour le combat finit par le faire se lever de son fauteuil, pour poser ses deux larges mains sur la balustrade en pierre, et froncer les sourcils en fixant l'échange musclé. Les parades et estocs étaient maladroites, un peu brutales, rapides et directes. Des coups violents, fourbes même. Du genre à prendre l'ennemi par défaut. Comme un lion enragé dans une cage qui se bat pour sa vie. Pas vraiment le genre de combat apprit par les maîtres d'armes d'Orzammar, mais est-ce vraiment surprenant de la part d'un alcoolique comme Gildal?

Mauld semblait aussi surprit que le reste de l'assemblée qui retenait son souffle face aux attaques de Gildal.
Ce fut malgré tout Gildal qui vaincu son premier adversaire. Le silence éberlué du public laissa place à des applaudissements de prime abord timides, pour finir dans une franchise agréable et changeante. Bazral s'y joignit lui aussi, mais ses yeux rétrécirent, jaugeant Gildal et se demandant ce qui avait bien pu subir ce nain connu pour des déboires en taverne.

Gildal vaincu son adversaire suivant. Et celui d'après.

L'annonceur allait faire une annonce, mais Bazral leva une main pour l'en empêcher. Ce dernier n'osa pas faire un geste : contredire le roi n'était jamais une très bonne idée.

« Félicitations Gildal. » Tonne Bazral Aeducan de sa voix grave et profonde qui résonnait dans l'enceinte sans le moindre mal. « Il me semble que tu voulais vraiment cette entrevu avec moi. » Un bref rire secoua l'assemblée, Aeducan le chassa d'un geste de la main.

Il s'avança dans l'estrade, pianotant le pommeau de son épaule. « Tes progrès spectaculaires ont surprit tout le monde, moi le premier. C'est quelque chose à valuer. Une leçon à retenir. »

Il dégainât son épée pour la regarder luire aux reflets de la lave d'Orzammar. Les nobles autour de lui sursautèrent, bien que la scène n'avait rien de très inhabituelle. Bazral lui, semblait réfléchir. Mais finalement il se tourna vers Gildal, lui offrit un sourire confiant et tendit la paume de sa main vers lui « Atrast vala! Quel est donc ton secret, Gildal? »

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Dim 16 Juil - 13:44


PROVE YOURSELF FIRST
FEAT. BAZRAL AEDUCAN
L'excitation, la résolution du nain est à son paroxysme. Il n'est pas un grand combattant. Il ne l'a jamais été, certes forgé à la dure mais loin d'avoir reçu un enseignement digne de ce nom. Des coups bas, des mouvements précipités et complètement décousus, Aravar combat instinctivement. Parfois, rien n'a de sens dans ses réactions mais pourtant, il parvient à avoir le dessus. La motivation qui l'anime est plus forte que tout. Le désir de gravir l'échelon qu'il attend depuis si longtemps, d'être enfin reconnu aux yeux de son paternel - qui ignore encore son identité, est prioritaire sur tout le reste. Même sur Thral et le Carta qui l'ont bercé toutes ces années en l'absence de son vrai géniteur. Il se démène, faisant ce qu'il sait faire de mieux : se battre pour sa vie. Désir égoïste qui s'est accru au fil des années et qui le pousse toujours plus loin, toujours plus haut. Enfin, le premier adversaire est vaincu. Son regard, visible à travers son casque, se porte une nouvelle fois dans les gradins où se trouve Bazral. Puis sur l'assemblée qui n'en croit pas ses yeux. Le sourire carnassier du brigand s'intensifie. Ce n'est que le début. Ignorant les coups précédemment encaissés, il se jette à nouveau comme une furie sur son adversaire suivant lorsque la deuxième manche débute. Puis ainsi de suite, jusqu'à parvenir au sommet, lui qui l'avait tant rêvé.

Aravar est dans un sale état. Bien que vainqueur, sans l'adrénaline, il n'aurait peut-être pas réussi à vaincre son dernier adversaire très coriace. Son corps le tiraille de tous les côtés, la fatigue s'installe malgré son souffle qui se stabilise à nouveau. Il lui faut bien quelques secondes ainsi que les paroles énoncées par le roi qui parviennent à ses oreilles pour comprendre son triomphe assommant. Il lève automatiquement sa tête, ne réalise pas immédiatement. Néanmoins, les paroles de l'Aeducan n'ont jamais été aussi véridiques et lui arrachent un sourire jaune. Cette entrevue était une question de vie ou de mort pour lui. Alors bien évidemment. Mais lui à l'accoutumée si grande gueule ne rétorque rien, presque impressionné par l’éloquence et le charisme du roi qui vient à sa rencontre. Le moment tant attendu.

Autant le dire, le jeune homme s'est imaginé tout un tas de scénarios depuis qu'il est informé de la vérité. Les retrouvailles avec son père, il en avait besoin, mais plus pour ses intérêts personnels. Maintenant, en voyant et écoutant celui-ci, il ne sait plus. Doute un peu. C'est pour cette raison qu'il reste tout d'abord si muet, presque insolent de ne répondre au roi - qu'il ne coupe au moins pas. Il le fixe intensément, lui puis la main tendue en sa direction. Non, il n'était clairement pas préparé. De nouveau il inspire un grand coup, relâchant toute la pression qui s'est accumulée en lui en ouvrant enfin la bouche. « Mon secret... » Un rire à la fois nerveux et moqueur s'échappe de ses lèvres, tandis qu'il lève légèrement sa propre main en direction de celle du souverain. Il est vivement coupé dans son élan en raison d'un garde qui accourt. « Mon roi, éloignez-vous ! C'est un imposteur, le vrai Gildal a été retrouvé inconscient et dépouillé de ses biens à la Taverne ! » Aravar jure soudain, très vite entravé dans ses mouvements par les gardes. Son casque emprunté est également ôté de sa tête, dévoilant son faciès contrarié. Un jeune nain d'une vingtaine d'années qui recouvre enfin ses esprits et sa grande gueule, n'ayant désormais plus rien à perdre. « Putain pas maintenant, lâchez-moi ! » Il ne peut pas laisser cette unique chance se volatiliser. « NALIA ! Tu te souviens de ma mère ? Celle que tu as abandonné... elle et moi ! » Il se moque que sa voix porte loin, il se moque de dévoiler une vérité qui amènera de multiples questions dans le peuple nain. Il dévoile indirectement son identité en dévoilant celle de sa mère. D'autres paroles lui brûlent bien la langue mais malheureusement, un garde lui ordonne de taire les "calomnies" qu'il évoque sans attendre la réaction du roi. Erreur.
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Lun 17 Juil - 0:41



Bazral & Aravar

In time, you will know the tragic extent of my failings...


Le roi arqua un sourcil devant l'absence de réponse, mais ne pressa pas le vainqueur. Il mit ça sur l'émotion, la fatigue, voir même la surprise d'être ici, et bien évidemment, sur sa majesté naturelle qui pouvait couper facilement le sifflet. C'était commun, mais jamais aussi long.
Mais Gildal se mit à rire, au nez et à la barbe de son souverain, qui reste de marbre. Il reste de marbre également quand le garde arrive, accusant le champion d'être un affabulateur et un tricheur. Bazral ne bouge pas, restant droit, le menton haut quand le guerrier est trainé plus bas que terre par ses serviteurs. Si il comprenait soudainement les 'progrès' du nain en face de lui, il avait du mal à comprendre en quoi offrir à quelqu'un d'autre les lauriers de son exploit était valorisant. Cela sonnait comme une tentative de putsch envers sa personne.
Il n'en avait pas vu depuis longtemps, et il fronça le nez devant le triste spectacle devant lui : Si des déjections de cochards commençaient à s'attaquer à sa personne, il devrait prendre rapidement des mesures loin d'être agréable pour le peuple.

Il était sur le point d'ajourner la Lice, mais le jeune homme devant lui, trop loin pour qu'il ne voit correctement son faciès, hurla. Littéralement, hurla, à s'en arracher la glotte, et Bazral, qui avait déjà détourné les yeux, les redirigea immédiatement sur le jeune nain, prêts à s'échapper de ses orbites.

Nalia.

Il refusa de penser que c'était impossible. Car si Bazral, n'en avait plus jamais parlé à personne, de cette histoire sordide qui était toute sa honte, lui non plus n'avait pas oublié. Lui aussi s'était parfois demandé qui était son enfant, se demandant si il tiendrait des Aeducan, malgré le temps et l'éloignement. Il s'était demandé si il savait d'où il venait, visiblement il avait déjà la réponse à cette question. Il s'était aussi interrogé sur son apparence. Déjà le voir si grand, peut-être même plus que lui pendant sa conception, lui renvoya rapidement toutes ses années de doutes et de cachotterie en plein visage.

Et le percutage fut violent.

« ASSEZ. » Le hurlement puissant du Roi couvre aisément la cacophonie agitée et démentielle qui secoue chaque personne réunie ici. Du simple spectateur aux autres participants, tous sont choqués. Que cela soit par l'accusation faite, que par le fait qu'un sans caste se soit dissimulée dans l'armure d'un guerrier, tout aussi peu méritant qu'il soit.

Sur son estrade, les épaules de Bazral se lèvent doucement au rythme de sa respiration qu'il contrôle de son mieux. Plus que jamais, il a une réputation à maintenir. Son peuple, et les Hauts le regardent.
Plus que jamais, il refuse cependant de fuir. C'est une occasion qui ne se représentera pas.

« Jamais de mon vivant, et du votre, un Aeducan n'a terni sa parole. La pierre m'en soit témoin. »
il prend une inspiration, fixe le jeune homme, son fils, dans les yeux. Ses yeux. « J'ai promit au vainqueur une audience privée avec moi. Une audience privée il aura. Je déciderai de son sort après. »

Il fit un signe de main pour leur indiquer la marche à suivre. « Débarassez le de l'armure et rendez la à son propriétaire. Quant à lui, trouvez lui des habits décents et envoyez le dans mes appartements. »

« Devons nous lui mettre les fers, votre majesté ? »

« Inutile. »


Si le gamin avait la jugeote de ce stratagème alambiqué pour l'atteindre, il en avait assez pour comprendre que l'attaquer serait la pire des idées.
Et pour être honnête, rien de ce qu'il a vu ce soir ne lui a fait peur au sujet d'une potentielle rixe avec son rejeton. 


Il s'était changé pour l'entrevue, quelque chose de plus léger pour sentir moins le poids des années. Mais il s'était vite rendu compte que c'était inutile. Comme la chope qu'il venait de descendre. Quand son fils entra, bien entouré de gardes armées jusqu'aux dents, poussé en avant comme un malpropre, il les congédia d'un signe impérieux de son revers de main. L'un d'entre eux tenta de protester, son compagnon l'en dissuada sur le champ.

Quand ils furent parti, le silence se posa entre les deux hommes. Silence salvateur durant lequel Bazral eut tout le loisir de voir son fils de près. Si la ressemblance n'était pas frappante, il y avait effectivement beaucoup de Aeducan en lui. Il aurait pu croire à un faussaire, une vaste plaisanterie, mais le nom de Nilia était tombé dans l'oubli, du moins le conseil avait tout fait pour.

Ceci dit, il n'était pas à l'abri d'une machination quelconque. Il croisa ses larges bras sur sa poitrine, et se mit à faire les cents pas, sans quitter son regard inquisiteur sur son fils. Malgré toute la prestance qu'il tente de garder, le roi se sent pâteau, gourd. Absolument pas prêt.

« J'imagine qu'avec tout ce que tu as affronté... » commence-t-il avec le peu de délicatesse dont il est capable. Sa main gratte sa barbe avec attention, probablement pour dissimuler son stress. « … tu as probablement beaucoup de choses à me dire » Et c'est tant mieux : lui n'avait aucune idée de quoi dire ou faire. Mais il était hors de question qu'il parle sans son accord : C'était le roi après tout. « Avant que tu ne commences : dis moi ton nom. »

Qu'après toutes ces années : il sache. Enfin.

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Lun 17 Juil - 22:46


PROVE YOURSELF FIRST
FEAT. BAZRAL AEDUCAN
Entravé, éloigné de son objectif, rien de tel afin que la bête s'éveille à nouveau. Afin que sa voix lui revienne plus forte que jamais, lui permettant de s'égosiller en clamant le nom de sa génitrice au Roi qui paraît maintenant bien loin - faute d'être poussé en arrière par les gardes. C'est son unique chance. Tout est en jeu. Tout ce qui lui tient à cœur, son précieux but sur lequel est basé son futur, son existence en elle-même. Absolument tout. Aravar n'imagine même pas son état mental si Bazral n'avait pas percuté, ou s'il ne s'était tout bonnement pas intéressé à son sort. Après tout, si ça avait été le cas dès le départ, ne serait-il pas à ses côtés en cet instant ? Ne serait-il pas le Prince Aeducan, héritier, descendant d'une lignée de glorieux rois... Mais d'un autre côté, il ne serait pas le Aravar qu'il est maintenant. Juste une pale copie élevée dans le confort et l’opulence. Il ne sait pas. Il ne sait plus.

Le cri du roi sonne le gong et lui procure un grand soulagement, en un sens. Il n'est pas ignoré, il vient de toucher un point sensible. Les yeux tout de même grands ouverts en direction du souverain. Une fois de plus, le charisme de celui-ci lui coupe le sifflet. Le bâtard ne détourne pourtant pas son regard insistant qui laisser échapper plus d'une lueur de provocation. Un signe de rancœur naturel chez lui, surtout après tout ce qu'il a vécu. Et il est emmené. Suite aux ordres, on s'occupe de son cas d'une manière insoupçonnée. Il va l'avoir, son entrevue.

◈ ◈ ◈

Aravar est resté bien calme. Certes, il a ronchonné plus d'une fois quant à son traitement offert avec des gardes un peu trop collants - qui le rabaissaient du regard, mais ne s'est à aucun moment montré violent. Il n'a pas non plus tenté une fuite qui aurait été complètement stupide après tant d'efforts. Quant à sa nouvelle tenue, qu'il n'avait jamais eu l'occasion de porter, tant elle est noble et peu digne d'un brigand, il se sent étrange. Mal, oserait-il dire, et à la fois si bien. Pour ce qu'elle représente, surtout. Il n'imagine pas que quelques heures avant il pataugeait encore dans la crasse des taudis.

L'heure de l'entrevue enfin venue, le bâtard est amené - sans douceur jusqu'à son père. Salement lâché, évidement, le silence s'installe rapidement. Ils se jaugent, enfin libérés des étiquettes et surtout seuls. Aravar ne sait de ce fait pas exactement de quelle façon réagir et bien qu'il approche en direction de Bazral, il garde une certaine distance. Il ne peut pas lui sauter dans les bras. Pas en connaissance de l'histoire qu'on lui a soufflé. Il gronde alors de son regard, une fois encore, lui laissant l'honneur - ou plutôt la corvée d'engager le dialogue. Encore quelque chose d'inhabituel chez le jeune nain. Au moins n'a-il pas perdu ses ruminements qui indiquent sa contrariété. Malgré l'entrée dans le vif du sujet dont fait preuve le plus âgé, Aravar n'est pas satisfait. Comment Bazral peut-il ne pas débuter par des excuses, en sachant pertinemment - ou se doutant de son vécu ? C'est ce qui l'agace premièrement. Ainsi, il ne lui fait pas le plaisir de révéler son prénom. Pas toute suite. « Est-ce que tu mérites seulement de l'entendre ?! » L'insolence, à nouveau, et la preuve évidente que le bâtard n'a pas été bien élevé. Ni même bien éduqué. Si il a été éduqué un jour.

« Après tout ce que j'ai affronté, comme tu dis, tu ne m'expliques même pas. Tu ne t'excuses même pas. » Il s'approche soudainement pour parvenir à la hauteur du souverain, se laissant emporter par ses fortes émotions. Elles envahissent tout son être et il ne peut les contenir. « Toutes ces années j'ai... » Il ne peut lutter, il se révèle bien incapable de paraître plus fort. Aravar n'est pas en mesure de faire comme si tout ceci lui passait au dessus de la tête. Son cœur meurtri toutes ces années réclamait bel et bien son géniteur, pas uniquement la place de Prince qu'il convoitait. Il était bien sot de penser le contraire. « C'est Aravar. » Son regard est baissé, un instant, pour masquer tout ce qui le ronge. Il n'ose plus relever la tête, ses poings se serrent. « Père... Si tu savais comme je t'en veux. »
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Mar 18 Juil - 22:26



Bazral & Aravar

In time, you will know the tragic extent of my failings...


Peu de chances d'annoncer que celui là est tombé à côté de l'arbre. C'est comme regarder dans un miroir. Bazral, ne bouge pas, regarde son rejeton dans les yeux alors que celui-ci traverse les quelques mètres qui les séparent. Son visage se tord dans une expression outrée, l'habitude du roi qui déteste être remit en question. Le jeune nain n'en décolère pas : il veut des excuses. Et c'est son droit. Il s'estime oublié, laissé de côté, abandonné. Son nom, quoiqu'il soit, et celui de sa mère traînés dans la boue comme des anonymes. Sacrifiés sur l'autel des apparences sauvés. Dissimulés avec la honte d'un prince insouciant.

Bazral se contient :il ne l'interrompt pas. Ce qui est déjà un exploit pour un homme comme lui. Il n'aurait laissé personne lui sifflé dessus ainsi. Mais il s'agit de son fils. Il s'agit de sa faute. Il l'a abandonné tel un enfant, il l'assumerait aujourd'hui comme un roi. Il y retrouve ici toutes les rixes verbales qu'il a pu avoir avec son propre père. Celle sur ce sujet. Celle où tout les arguments furent trouvé pour laisser la servante loin derrière eux. Il se souvient pourtant, derrière l'angoisse et la peur, la joie, l'attente même d'être père, et les quelques avis maladroit en la valeur d'un héritier, si tôt. Balayés par le vent du pragmatisme, il n'en était resté que cette sensation amère.

Et les yeux larmoyants de Nalia, qui hoche la tête, accepte la vie qui sera la sienne. Vision qui s'est imposé à Bazral toute sa vie. Bûcher de ses fautes et combustible de ses regrets. Il n'avait jamais été aussi heureux que les nains soient incapables de rêver : les cauchemars auraient été insupportables.

Et comme lui, pendant cette fameuse dispute, la voix de son propre fils s'éteint, ternie par l'émotion. Comment un enfant, resté vingt longues années dans l'oubli, et élevé dans la plus basse des conditions, pouvaient autant ressembler à son roi.

Aravar a un nom. Et la voix cassée par la peine, l'attente et la fureur, Aravar l'appelle Père.
Bazral le regarde encore. Il n'a jamais su comment faire, n'a pas utilisé les vingt années pour se préparer à cette éventualité. Il a été le Roi qu'Orzammar demandait, pas le père qu'Aravar avait besoin. Il étant pourtant son bras puissant pour agripper l'épaule de son fils. Comme son père avec lui, il y a bien longtemps.

« Je sais, Aravar. » Il hoche la tête, accepte les accusations, accepte sa faute. « Je sais, mon fils. »

Les mots sonnent étrange à son oreille. Il n'a jamais parler de 'fils' ni même d'enfant. Avant c'était un secret, aujourd'hui il réalise que le secret était avant tout de chair et de sang. Son sang, avant même d'être celui des Aeducan.

« Il n'y a ... » Il commence, l'hésitation ne transpire pas dans sa voix, qu'il a toujours su mesurer, se rendre imposante et toute puissante. Il essaye pourtant, de se faire plus humain, moins royal. Les murs sont épais, mais  moins que le sang. « … Il n'y a aucune excuse qui soit à la hauteur du mal que je vous ai fais. À toi et à ta mère. Je pourrai t'en réciter des dizaines, tu ne seras pas soulagé. La vérité c'est que j'étais plus jeune que toi, et que je n'ai pas eu le courage. Ni de vous garder, ni de confronter mon père. » Il eut une légère et grave intonation de voix, un bref rire jaune. « Tu en as plus que moi j'imagine. »

Il garde son bras sur l'épaule de son fils. Il a peut-être un peu de mal à réaliser qu'il est en chair et en os devant lui, après des années à vivre avec juste une pensée en tête. Il lui relève la tête pourtant, inspecte ses yeux bleus, les mêmes que les siens, les traits royaux sous cette crasse des sans castes. Il a été forgé dans la boue, là où ceux de son espèce sont forgés dans le fer des combats.

« … Où est-elle? »
Fit-il par demander après un long silence. Presque pudiquement, baissant finalement les yeux, pour cesser de le regarder de haut. « Je sais qu'elle ne m'en a jamais voulu... » Il cligne des yeux, chasse de vieilles images douloureuses en tête. « … J'aurai aimé lui dire que j'y ai pensé chaque jour que la Pierre m'a offert. Que je m'en suis suffisamment voulu pour nous deux. »
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Mer 19 Juil - 18:40


PROVE YOURSELF FIRST
FEAT. BAZRAL AEDUCAN
Extinction de voix momentanée. Les nerfs qui lâchent alors qu'il accuse, qu'il rejette toute la faute sur son paternel enfin à portée. Toute cette rancune accumulée qui l'a rendu malade à un point que ce dernier ne soupçonne même pas. Ou peut-être que si, mais difficile de constater aussi rapidement toute l'ampleur des dégâts. En profondeur subsistent des traces qui ne seront jamais en mesure de s'effacer. Des images, des sensations, l'amertume à la limite de la haine infiltrée depuis le décès de sa génitrice. Le père de substitution dont il s'est lâchement détourné pour finalement replonger tête baissée dans les bras du vrai. Et maintenant, que fait-il ? Les émotions s'emparent de son être. Le manque d'affection reporté en besoin d'attention, l'égoïsme développé au fil de ses vingt années d’existence... La voix d'Aravar est maintenant cassée. Elle dévoile une faiblesse mais le fait qu'il soit seul ne semble pas lui porter atteinte plus que ça. Aucun spectateur n'est là. Lui-même n'est plus la grande gueule du Carta ou le protégé de Thral, maintenant. Il est un fils abandonné, écorché, qui cherche du réconfort dans les paroles puis le contact de son géniteur.

Aucune excuse valable. Chahuté de l'intérieur, Aravar écoute pourtant ce qu'il a à dire jusqu'à la fin. Sans l'interrompre une seule fois, il commence finalement à comprendre que Bazral s'est simplement comporté en lâche. Mais peut-il lui lancer la pierre ? Oui, visiblement. Le pardon n'est pas pour maintenant. A la place d'une réponse digne de ce nom, ses yeux scrutent son paternel d'un regard accusateur - tandis qu'à côté, une larme coule sans qu'il ne s'en rende compte le long de sa joue. Heureusement qu'il ne la sent pas, car il se serait alors immédiatement mis dos au souverain pour dissimuler son état déplorable. Tout le monde a beau dire mais personne ne réagit de la manière prévue.

Ce qui lui colle une boule au cœur supplémentaire, c'est cette question. Où est-elle ? Cela ravive des souvenirs chez Aravar, de ceux qui ont justement attisé autant de rancœur en lui. Et il se remémore des mots de sa mère lorsqu'elle lui a raconté cette histoire. Des mots qu'il a volontairement déformé sous le poids de la tristesse qui s'est muée en autre chose, petit à petit. Jusqu'à tourner Bazral en monstre, en père indigne et sans cœur. « Mère est... morte. » C'est dur. Extrêmement dur. « Quand j'avais dix ans. » De nouveaux, les mots coincent, rassemblés en un bloc dans sa gorgée. Encore maintenant, malgré ce qu'il vient d'entendre, il repose entièrement la faute sur le roi. Après tout, c'est la vérité. Peu importe les regrets. « Si tu ne nous avais pas abandonné, si tu avais eu du courage, elle serait encore en vie ! C'est trop tard pour lui dire, maintenant. »

Aravar soupire. Sent-il mieux maintenant qu'il lui a craché le tout au visage ? Pas vraiment. Toute cette colère... Sur le coup, le jeune nain est épuisé par celle-ci. Envahi par la nostalgie. « Quelques jours après qu'elle m'ait raconté que tu étais mon père... Je l'ai retrouvée sans vie dans le taudis qui nous servait de maison. » Avoue-il, sa main se décidant à se poser sur celle de son père, toujours posée sur son épaule. Pourtant ses yeux eux, sont égarés dans le vide, en proie aux mémoires tortueuses.
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Jeu 20 Juil - 23:07



Bazral & Aravar

In time, you will know the tragic extent of my failings...


Morte.
Si cela ne l'étonnait pas vraiment, cela était bien plus dur à entendre pour Bazral qu'il ne l'aurait imaginer. Le souverrain ferma les yeux un instant, et baissa légérement la tête, un humble receuillement, et une nouvelle raison de prier la Pierre. Elle avait désormais Nilia en son sein, reposant éternellement à ses côtés.
Il serait bien évidemment hypocrite d'affirmer que la relation qu'il entretenait avec elle était fruit d'un amour éternel. Elle l'avait pourtant séduit. Pleine de charme, et d'enthousiasme. Pleine de mesure et de noblesse d'âme. Ils s'étaient amusés comme le font les jeunes écervelés, sans penser aux conséquences. Qu'importe la pureté de ses sentiments, Bazral avait sincèrement apprécié Nilia. Il portrait le fardeau de sa faute face à son fils. À leur fils.
Aravar avait encore la voix brisée à parler de cet événement difficile. Lui même avait perdu sa mère très jeune, bien que leur situation soit difficilement comparable. Bazral comprend, se découvre une patience et une humilité insoupçonnée. Le seigneur Nain reçoit de plein fouet les accusations, quels qu'elles soient.

Et maintenant? Que faire. Voilà deux heures, il n'avait jamais pensé se retrouver devant son fils. Un fils esseulé et un fils qui lui prenait la main, tout aussi douloureusement que cela puisse être. Il reste un instant à sentir la main de son enfant sur la sienne, encore un peu groggy. Mais bien présent. Il aurait aimé avoir des conseils à cet instant précis. Juste savoir quelle phrase dire à un enfant qu'on a délaissé trop longtemps. Son propre père n'avait pas été un modèle incroyable d'expension et d'affection. Un père royal, digne. Qui savait faire comprendre à sa progéniture tout les choix difficiles qu'il devait faire. La lourde responsabilité de veiller sur Orzammar et son peuple.

Aravar, c'était différent. Il y avait tellement de morceaux à recoller que Bazral ignorait tout simplement par quoi commencer. Si son fils restait sur le quivive, le roi y semblait voir néanmoins des ouvertures possibles. Pas une seule fois, le jeune nain n'avait parlé de son statut royal. Il n'était là qu'à lui jeter sa paternité à la figure, comme il le ferrait à un père lambda, pas un roi dernier de la lignée d'une dynastie ancestrale.

À vrai dire, il ignorait si c'était mieux ou pas. Il ne faisait que constater ce qu'Aravar souhaitait. Mais ça, même l'intéréssé ne savait visiblement pas ce que c'était.

Le silence avait duré une éternité, avant que Bazral et sa voix de ténor le brise à nouveau.

« Je ne pense pas que c'est une bonne idée de te laisser retourner dans les bas quartiers. »
Il rompit le contact un moment, réfléchit en s'avançant vers la fenêtre de sa chambre qui donnait sur Orzammar. Une vue imprenable qui l'aidait à réfléchir. « Pas après ta démonstration de force aujourd'hui. La nouvelle doit avoir parcouru la moitié de la ville. »

Il se retourna vers son fils, s'approchant de lui, son aura naturelle reprenant dangereusement l'avantage. Il fit de son mieux pour être le moins strict possible, mais il était animé d'une volonté nouvelle. Toute paternelle.

« Ils serait inconscient, et cruel de ma part, de te renvoyer de là d'où tu viens. » Il hocha la tête. « Je t’offrirai des quartiers. » C'est ce qu'il faut faire. C'est la moindre des choses. Il continue, moins assuré, parlant pêle mêle de ce qu'il imaginait être des bonnes mesures parentales. « Peut-être même un maître d'arme... » Il avait l'air d'aimer se battre, peut-être même d'être bon à ça.

Il joignit ses larges mains, stoïque et digne, roulant lentement une de ses bagues, et prit une large inspiration. « Je... » Il s'éclaire la gorge, mal à l'aise. « Je peux t'offrir un père. » Bref mouvement de tête, et roulement d'yeux, en terrain inconnu pour la première fois depuis une éternité. « Du moins si tu le souhaites... »

Des débuts balbutiants et maladroits.
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Ven 21 Juil - 19:20


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FEAT. BAZRAL AEDUCAN
La gorge est encore fortement serrée suite aux révélations. Après tout ce temps, même lui n'est pas certain d'avoir complètement fait son deuil... En même temps, comment aurait-il pu ? Une génitrice ne s'oublie pas. Un paternel non plus. Si il éprouve d'abord une sensation de victoire en constatant la réaction de Bazral qui forcément, est touché, il ressent bien assez tôt un goût amer en bouche. Ce n'est pas tel qu'il l'avait imaginé. Un pincement au cœur, c'est tout ce qui résulte de la vérité qu'il expose à Bazral. Un pincement qui ne s'arrête plus, qui s'éternise, jusqu'à ce que ce dernier brise une énième fois le silence.

Aravar est étonné. Le souverain, dans un rôle de père qu'il tente le mieux possible d'enfiler, essaye de prendre ses responsabilités. Après vingt-ans. Mais il n'a pas tord et le jeune bâtard, après ce coup d'éclat, ne serait pas prudent s'il retournait aux bas quartiers et plus encore au sein de son organisation. Le Carta. Est-il censé de l'annoncer, de l'évoquer à Bazral ? Il est partagé. Silencieux, pensif - pour une fois, tandis qu'en parallèle les propositions défilent. Elles sifflent à son oreille en le ravissant au plus haut point car il songe de nouveau à ses intérêts qui étaient censés être premiers, concernant son héritage. Le soucis c'est qu'après tout ça, il est obligé de voir les choses en face : ce dont il avait vraiment besoin, outre la renommée de son paternel, c'est son affection. Ce qui l'amène à être perturbé par ces dernières paroles. Lui offrir un père. « Je... » Similaire à son père, il entame un début de phrase, tout autant mal à l'aise si ce n'est plus. D'autres aveux s'apprêtent à sortir d'entre ses lèvres. « Je pensais que je serais capable de te cracher au visage. De te faire ressentir ce que j'ai ressenti pendant vingt longues années d'absence, tout ça par ta faute. Je ne te pardonne pas... Pas maintenant, pas encore, c'est trop tôt. Mais je veux un père. Je l'ai toujours voulu, je te veux toi.... Papa. » La gêne est immédiate. Instinctivement, il détourne les yeux, regrette d'avoir été si prompt à étaler ses sentiments.

Il se tourne finalement dos à Bazral, le questionnant enfin sur ce qui le taraude depuis si longtemps. « Est-ce que ça veut dire que... Je serais reconnu comme un Aeducan, ton héritier, à part entière ? » Une lueur d'intérêt s’immisce dans ses pupilles mais pas que. Être reconnu à part entière serait être reconnu non pas seulement en tant qu'Aeducan mais fils. Pas un vulgaire bâtard, malgré la vérité dont peu sont encore informés : la progéniture cachée, abandonnée dans les taudis. Soudain, son imagination s'active, faute d'être enfin accepté. Il n'a pas rêvé. Bazral ne compte pas le renvoyer à la crasse et... c'est finalement tout ce qu'il espérait. Le pincement au cœur vire au soulagement. La satisfaction, qui l'envahi sans prévenir, puis une certaine chaleur intérieure. Toujours dos au roi, cependant. Autre chose qui le taraude énormément se trouve être son affiliation avec les bandits d'Orzammar. Inutile de le dissimuler à son père qui tôt ou tard, le découvrira. Mais de nouveau, la crainte s'empare de son être. Est-ce qu'en lui avouant, il sera rejeté ? Les mots sont difficiles à sortir. Et pourtant, il y parvient, malgré son ton trahi par le stress. « Mais avant, il faut que tu saches quelque chose. J'ai un passif avec le Carta. Un très gros, même. »
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Sam 22 Juil - 23:35



Bazral & Aravar

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Bazral ne répondit pas. Il hocha la tête aux élucubrations de son cher fils, tentant de regonfler sa prestance royale. Bien que non nécessaire devant Aravar, il sent la situation lui échapper, l'émotion le gonfler. Il était fier cependant, bordé du sentiment d'avoir fait les choses correctement. Comme dit par sa progéniture, il n'y avait ni pardon, ni oubli, et il n'y en aurait peut être jamais. Juste un progrès, aussi infime qu'il puisse être.
Mais son enfant se tourne et pose la question qui devait le tarauder depuis toutes ses années. Si Bazral s'estimait heureux que son fils soit venu sans attaquer directement la question de sa légitimité, désormais, il grimaça légèrement et gronda.

« Ce ne sera probablement pas aussi simple. » se doit-il d'annoncer à son fils. Au delà du conseil, il y avait le protocole nanesque. Il y avait un nom à porter, et le lourd poids d'une couronne comme boulet au pied. Un sort ô combien enviable : lui-même, jeune et stupide, avait fanfaronné devant ses conquêtes à parler de son futur royale et de toute la gloire que cela va avec. Se pavanant dans son palais, prononçant le nom Aeducan comme étant un acquis, un dû. Les dures leçons de la vie et de son paternel, ainsi que la lourde responsabilité qui se posa sur lui en même temps que les honneurs royales, lui firent très vite comprendre ce qu'attend le peuple d'Orzammar.

Aravar était déjà un jeune homme, nullement forgé dans l'acier de sa ligné. Un bâtard, sans reine mère, fils d'un roi sans épouse. Si il pouvait éventuellement passé sous l'outrage du conseil, quitte à y perdre en popularité auprès de sa caste, il devait néanmoins s'assurer de laisser le royaume à un futur souverain chevronné.
Ce qui n'était absolument pas le cas de son fils.

Il allait se mettre à parler quand Aravar se tourna vers lui et lui annonça tout de go qu'il était de mèche avec le Carta. Bazral fronça immédiatement les sourcils, et se pinça l'arrête du nez. Allons bon. « J'aurai du me douter que tu n'avais pas apprit à te battre en menant une vie parfaitement innocente chez les sans-castes. » marmonne-t-il.

Il reporte son regard vers son fils, et sa voix se fait intransigeante. « Ils sont très probablement déjà au courant. » Sa main se pose sur l'épaule d'Aravar, solide et qui n'accepte aucune contestation. « Tu ne dois plus y retourner. Ne plus t'approcher d'eux. Cela inclus les personnes que tu connaissais là-bas. » Il appui son regard, brûlant d'autorité. « Plus. Jamais. Si tu es mon fils, ta vie sera ici.»

Il ouvre le bras et lui montre la vue d'Orzammar. Resplendissante, puissance, immuable. « Et ta vie sera ça. Comme la mienne et celle de mon père, et celle de son père avant lui. »

La main quitte son épaule pour toucher son omoplate, et le guide vers la baie vitrée. « J'ai été éduqué toute ma vie pour être le roi qu'on attendait de moi. J'ai dédié mon existence pour sa prospérité et son futur. Pour la défendre, et lui épargner le destin funeste de nos autres Thaigs. C'est ce qui m'a forgé. Ce qui à fait de moi ce que je suis. »

Il reporte son regard dans les yeux de son fils, ses yeux. « Je t'accorderai la place qui te revient de droit, Aravar. Mais avant, il te faudra te montrer digne d'Orzammar. Par ta noblesse, ta résilience et ta volonté. C'est elle qui t'offrira le rôle d'hériter. »

Le roi ressert sa prise sur lui. Dur et exigeant, peut-être trop pour un début, mais, tout aussi étrange que cela était pour lui, paternel.

« Sois sans crainte. Mon père ne m'a pas laissé seul. Je t'accompagnerai comme un Aeducan doit le faire. »

Il avait conscience que lui demander de changer de vie du tout au tout était une grosse épreuve. Mais c'était également nécessaire : il venait de poignarder la tradition sans sommation, mais il ne pouvait pas laisser un membre du Carta lorgner sur le trône. Cela serait sa première épreuve : choisir.
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Dim 30 Juil - 13:57


PROVE YOURSELF FIRST
FEAT. BAZRAL AEDUCAN
Ce ne sera probablement pas aussi simple. Dos à son paternel, le faciès de Aravar se décompose un instant, avant qu'il n'inspire un bon coup. Car si la réponse n'était pas celle tout à fait espérée, inutile de mentir, elle n'est pas négative pour autant. Elle laisse sous entendre que la procédure risque d'être longue, la tâche ardue, et que le brigand va encore devoir se battre pour atteindre l'un de ses objectifs premiers. Après s'être acharné toute sa vie, ce n'est pas la mer à boire... mais tout de même, ce qui l'inquiète le plus reste la réaction de Bazral suite à son annonce. Un sujet sensible, le Carta, qui pourrait remettre en question le souverain dans sa décision.

Face à lui, le jeune nain dévoile son appartenance, presque une boule au cœur. Encore. Ce ne sont pas des regrets, juste un stress qui le prend jusqu'aux tripes et qui n'en décolle pas, qui s'intensifie même en voyant l'expression de son père. La main hardie se pose sur son épaule et les prunelles autoritaires sont plongées dans les siennes, attentives. Sa vie bascule complètement. Il le sait, il se préparait toutes ces années, il s'imaginait d'ailleurs prêt à affronter un tel déferlement. Mais les faits sont là : Aravar songe à nouveau à certains de ses camarades, ainsi qu'à Thral, qu'il admirait tant. Une page qui s'est vraisemblablement tournée - si ce n'est arrachée dès le moment où il a décidé de participer à la Lice en cachette. Aux yeux du Carta, il est probablement considéré comme un traître. Alors non, dans tous les cas, il est impossible pour lui de remettre les pieds là bas. Ce serait signer son arrêt de mort ou tout du moins lui assurer un sort peu enviable.

Lorsqu'il s'apprête à répondre à son paternel, il est coupé dans son élan. Ce dernier s'égare à travers un long discours évoquant ses responsabilités, sa place, son rôle, ainsi que celui qu'il aura à endosser en suivant la voie qui se présente à lui. N'est-ce pas ce que toute sa vie, il a souhaité ? Aravar est submergé. Ses yeux suivent, redécouvrant la vue d'Orzammar d'un angle très différent, qu'il n'a jamais connu. Ses oreilles quant à elles boivent toutes les paroles de Bazral avec une grande difficulté à tout suivre convenablement. Quand on y réfléchit, malgré ses quelques expéditions dans les Tréfonds, le bâtard n'a aucune connaissance solide de l'histoire du peuple nain. Ce n'est pas au Carta qu'on lui aurait enseigné ça.

Finalement, ses yeux grand ouverts terminent leur course dans ceux du souverain qui lui redonne espoir et confiance. Une détermination supplémentaire qui ôte la boule nichée au creux de son fort intérieur. Et de la volonté, Aravar en a à revendre depuis le temps. Il fronce à son tour les sourcils, sa langue se déliant rapidement, haussant au passage le ton. « Si je n'avais aucune volonté, je ne serais pas là en train de te parler. J'en ai suffisamment à revendre, je ferais tout pour récupérer ce qui me revient de droit. Je me suis battu pour ça toute ma vie. » Et le combat n'est pas terminé, loin de là. Le voici qui retrouve ses esprits, notamment grâce à la poigne de Bazral qui malgré sa dureté, prend ses responsabilités. Il ne lui en veut pas mais il espère, plus tard, connaître plus de tendresse... Découvrir la chaleur de ce qui aurait dû être son foyer plus jeune et l'affection qu'un paternel est censé accorder à son enfant.

Sur sa lancée, Aravar continue, mais évoque à nouveau l'organisation dans laquelle il oeuvre - œuvrait, maintenant. « Et je ne retournerais pas au Carta, j'envisageais de le quitter une fois à tes côtés. De toute façon, je risquerais gros. » Autre chose le démange, lui brûle les lèvres. Oserait-il porter aussi vite atteinte à l'une des personnes qu'il respectait tant, qui demeurait même sa figure paternelle avant qu'il ne laisse tout derrière lui ? Peut-être afin de prouver sa bonne foi et pour éviter que son géniteur le découvre plus tard, il ajoute un détail. « Surtout avec Thral, l'un des chefs... C'est celui qui m'a pris sous son aile après que mère soit décédée. »

Sa propre main s'amène à son tour sur Bazral, comme cherchant à s'y agripper, mais aussi à capter d'autant plus son attention. Voilà que le nain est maintenant pressé de savoir où poser les pieds, par où continuer, pour s'élever plus encore. « Je te prouverais que je suis digne d'être ton fils. Digne d'Orzammar. Par où est-ce que je commence ? » Il brûle peut-être les étapes, mais il est clair que personne ne saurait mettre en doute sa détermination - une raison de vivre.
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Mer 2 Aoû - 13:32



Bazral & Aravar

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Le fils a son sang, le sang d'un battant. Possiblement le sang d'un vainqueur. Il est bien plus épais que le Roi ne l'aurait cru, après une vie entière sans le modèle d'origine, sur lequel se calquer, se fondre, pour ensuite s'émanciper. Si il est enorgueillit de cette vision, lui qui a toujours eu l'exemple de son noble père, stoïque et imperturbable. Il lui avait raconté bien cent fois l'histoire de la guerre du trône, entre Harrowmont et leur propre famille. Comment le Héros de Ferelden avait choisit les Aeducan pour guider Orzammar, quand Harrowmont, trop zélé et peu digne de confiance, fut répudié pour le rôle. Pour le jeune homme égocentrique qu'il avait été, cela avait été une rare leçon de modestie : rien n'est acquit, et Orzammar mérite mieux que les caprices fantaisistes d'homme avares. Ce qui le faisait en effet réfléchir sur la pertinence et la validité de faire de son bâtard son héritier. Peut-être, désormais, il pouvait s'enseigner à son fils à son tour.

Il le regarde dans les yeux cependant, affirme être prêt à se battre. Il l'a déjà fait, se doit d'avouer le roi. Il s'était lancé dans l'arène, littéralement, contre des guerriers expérimentés et chevronnés. Bien souvent des hautes castes qui ont eu le luxe de grandir pour apprendre l'art de la guerre. Loin de ce jeune homme qui avait du se battre pour survivre, et qui était prêt à affronter tout Orzammar, renoncer à tout ce qu'il a connu, pour récupérer sa place d'héritier. Bazral ne peut le nier : il en a le palpitant qui vibre de fierté. Encore plus quand il sent la main d'Aravar le saisir, l'obliger presque à le fixer dans les yeux. Le Souverain lève le menton, soutien son regard et hoche sobrement la tête.

« Thral, dis-tu... » Il laisse le nom flotter dans le néant. Il y repensera plus tard : Son fils lui a posé une question. Une question bien difficile en vérité. Par quoi commencer? Le chemin a l'air péniblement long, et si il ne doute étrangement plus de la volonté de son fils, sa résilience sera mise à rude épreuve. Si Aravar était sûr de lui, Bazral attendait de voir tout ce que son fils avait en réserve.

« Outre les leçons d'éducation, d'armes, de diplomatie et... » Il dévisagea vaguement son fils des pieds à la tête. « … de bienséance, entre bien d'autres, il nous faudra affronter l'opinion publique. » Sa seconde main agrippe l'autre épaule de son fils, alors qu'il opine une nouvelle fois du chef, confiant, bien plus qu'il ne l'aurait cru. Il veut lui faire comprendre que c'est une épreuve en tandem. « Ce ne sera ni facile ni agréable. » Il soupire brièvement, déjà ennuyé par le calvaire qui l'attendait. « Mais ni toi, ni moi n'avons du temps à perdre dans ce genre de discours stérile. Quelque chose de bien plus noir nous attends, mon fils. Et pas seulement toi et moi. » Il lève les yeux vers son royaume, que ses appartement dominent. « C'est tout Orzammar qui est menacée. Et bien plus encore. »

Il s'éloigne de son fils pour s'approcher de la vision enchanteresse de son fief, mains croisés dans le dos, le regard fixe quelques longues secondes. Sorti de ses réflexions, il tourna une nouvelle fois la tête vers son unique rejeton. « Si tu prends la décision de marcher dans mes pas, mes soucis deviennent les tiens. Crois bien que je ne t'envie pas, il m'est difficile de trouver le sommeil parfois. Mais ... » Il pèse le poids de sa future requête, mais tranche : « J'aurai besoin de ton aide. Et j'espère que tu seras à la hauteur de la tâche. »

Il s'approche à nouveau, les pas royaux raisonnent dans le bâtiment construit à même la pierre. « Quand j'étais bien plus jeune que toi aujourd'hui, mon père m'a fait prêter serment. Envers Orzammar et la couronne. J'étais son fils, mais j'étais également son sujet, comme je suis celui du Thaig, et celui de tout les nains. »

C'est face à lui qu'il se tient, immuable et impérieux. Sa parole ne souffre d'aucune contestation. « Ce sera ton premier pas. De me reconnaître comme ton souverain, et d'embrasser la destiné d'Orzammar. »

De ployer le genou tel un Brosca, et de se relever en Aeducan.
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Jeu 3 Aoû - 14:02


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FEAT. BAZRAL AEDUCAN
L'information dévoilée sans honte à propos de Thral n'est désormais plus de son ressort. Bazral l'a noté, c'est le principal. Ce qui le préoccupe maintenant sont les plans que prévoie son paternel à son sujet. Si les leçons d'éducations ne l'étonnent guère mais l'ennuient par avance, il est encore moins enjoué vis-à-vis des intrigues politiques. Jamais de sa vie Aravar n'y a été confronté, se satisfaisant beaucoup mieux lorsqu'il se jette tête baissée en pleine mêlée. Le combat où il trouve son compte et auquel il est accoutumé, malgré ses lacunes. En comparaison des guerriers chevronnés qu'il a affronté, ses mouvements transpiraient le manque d'apprentissage par un véritable maître d'armes et puaient l'instinct de survie à plein nez. Ce qui parfois, est plus fort que tout le reste mais ne pardonne pas au moindre faux pas. Plus d'une fois, si le brigand n'avait pas eu autant de chance, il ne se serait pas hissé aussi haut lors de la Lice.

L'attention du jeune bâtard est rapidement retenue lorsque le roi évoque la menace qui pèse non pas uniquement sur Orzammar mais visiblement sur une bonne partie de Thédas. Il écoute attentivement, les pupilles plongées dans son père. De quelle menace parle-il ? Serait-ce la possibilité d'un enclin, qui se murmure d'ores et déjà dans les rangs du Carta ? Aravar aimerait poser la question, malheureusement, il n'a pas le temps d'en placer une. Très rapidement, d'autres paroles se succèdent lorsque Bazral s'éloigne de lui. Une annonce qui procure au bâtard une sensation étrange. Sur le moment, il ravale discrètement sa salive. Il ne souhaite pas faire marche arrière : il est seulement à mi-chemin entre l'anxiété par rapport à toutes les responsabilités qui l'attendent, le futur poids sur ses épaules, et l'émotion de son paternel lui demandant son aide. Partagé, son torse se bombe tout de même de fierté, inspirant un bon coup. Aravar ne peut pas le décevoir. Il ne doit pas le décevoir.

C'est terrorisant, finalement, quand tout arrive en même temps. Le nain était loin de s'imaginer que la tâche de roi demeurait si ardue et il réalise qu'il était bien éloigné de la vérité. Quand bien même, il sait maintenant qu'il ne sera pas seul. C'est étrange, lui qui crachait tant sur son père, mais l'assurance de celui-ci l'a convaincu. Il sent qu'il est capable de lui faire confiance - sans pour autant lui pardonner ses erreurs passées. Ce sont deux choses bien différentes.

Et voilà qu'il lui est demandé de remplir sa première tâche, vers son ascension prochaine. Malgré sa demande hâtive, Aravar ne soupçonnait pas qu'elle arriverait aussi rapidement et qu'elle consisterait à prêter serment. Ce n'est pas dans ses habitudes, même avec Thral. Ce simple acte lui semble si complexe qu'il ne sait par où débuter. Il lui faut d'ailleurs plusieurs secondes, bientôt minutes, pour avaler la chose. Même un prince - ou plutôt futur se doit de courber l'échine, visiblement. Le bâtard prend sur lui, peu désireux de décevoir son paternel aussi rapidement. Il inspire une nouvelle fois et tente du mieux qu'il le peut de répondre à ses attentes. « Je jure de te reconnaître comme mon souverain, père, et je m'engage à me mettre au service de tout Orzammar ainsi que de la couronne. » Il hésite un instant, en même temps qu'il prêtre serment, à mettre genou à terre. Mais si il se prêtre au jeu une seconde, il se relève bien assez tôt, l'air grognon. Ce n'était pas beau à voir.

« Est-ce que c'est bon ? Je n'ai jamais fait ça, mais je suis sincère. » Au fond, Aravar espère que ses prochains pas à faire ne seront pas identiques à celui-ci. C'est une corvée. Pourtant, il le sait, il va devoir s'y accoutumer au fur et à mesure... « Je veux t'aider, même si c'est... angoissant. Je veux être un Aeducan à part entière. » Beugle-il une fois encore. Est-il maintenant en mesure de porter son nom, ou est-ce trop tôt ? Aravar lorgne le roi puis les alentours, espérant qu'il comprenne qu'il lui faut encore un peu de temps. Il n'est pas parfait, ses manières encore moins, il ne sait. Il a tout à apprendre. Au même instant, un garde frappe à la porte, sa voix résonnant à travers celle-ci. « Mon roi, tout se passe bien ? »
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Mar 8 Aoû - 11:22



Bazral & Aravar

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C'était le regard de celui qui se retrouve forcé de boire du lait de Bronto périmé. Si l'exercice de prêter serment n'est pas anodin, et certainement pas pour un sans-caste, Bazral croise les bras et se montre patient. Sans mot dire, il attend que son fils se décide à plier le genou devant lui. Même le roi, pourtant peu fourbe devant les courbettes et les compliments, n'y prend aucun plaisir. C'est une nécessité, de monter patte blanche alors que son unique rejeton revient de la cage aux loups. Il ne veut prendre aucune pincette et aucun risque. Il veut faire mesurer la gravité de l'acte à Aravar. Que la situation n'est ni anodine, et que prétendre au trône d'Orzammar n'amène ni paix ni tranquillité. Pas avec l'orage qui s'annonce, et la Pierre savait à quel point Bazral détestait les orages.

Aravar comprend. Baisse les yeux, réfléchit. Son discours fait mouche, et le silence est lourd et aussi long qu'un jour sans lumière. Même l'impatient roi ne s'agite pas, et reste stoïque avec un calme insoupçonné. Il n'en montre rien, mais pour lui aussi le moment est d'importance. Vingt années de doutes et de regret qui prennent vie d'un coup d'un seul. Et maintenant le voilà à planter le protocole de coups d'épées en le prenant sous son aile. Bazral aurait bien pu le laisser derrière lui, ou lui offrir fortune et confort pour adoucir sa rancune, mais si cet enfant avait un semblant de son sang, il n'aurait jamais accepté pareil marché. Mais pour une sordide raison, le roi n'avait aucune intention d'agir ainsi. C'était peut-être le poids de l'âge, de sa conscience, ou tout simplement les sentiments paternalistes nouveaux envers sa progéniture. Aussi bien il n'y couperait pas : un fils de roi doit préter allégeance à son père.

C'est gauchement et rapidement qu'il le fait. Le visage défiguré d'une moue de malaise teinté d'une sincère envie de bien faire. Ça ne ressemblait ni de près ni de loin à ce qu'il fallait faire, mais Bazral n'y prit pas ombrage. Il hoche la tête devant le geste accomplit, et ses mirettes se surprenent même à briller  un court instant quand le jeune nain manifeste maladroitement son envie de poser sa pierre à l'édifice, et de lui offrir son soutien pour la route périlleuse que le Roi s'apprête à prendre.

Si il reste encore distant, l'éventualité d'un fils qui lui tienne la main pour ce qu'il s'apprête à faire lui réchauffe le cœur. La solitude d'un homme qui a perdu père et frère et qui est seul pour subir les conséquences de ses choix depuis bien longtemps. Bazral n'avait jamais formuler le moindre mot pour parler de ses doutes quant à ses décisions à la tête du peuple nain. Même ses pensées refusaient d'y prêter attention. Aucun de ses choix n'était bénin, mais tout ce qu'il avait pu faire semblait désormais bien dérisoire pour ce qui l'attendait. Il espérait qu'Aravar puisse l'épauler, mais il était possible que tout cela soit trop tôt pour lui. Que ce soit pour régner ou pour tenir une épée face aux engeances. Il devrait décider sous peu de le protéger ou de lui offrir un baptême du feu.
Plus tard.

Il allait prendre la parole quand la voix de son garde intervint à travers l'épaisse porte en fer. Bref soupir qui le ramena à la réalité de la situation : « Rentre donc, Kualec. » Répliqua Bazral pour toute réponse. Il empoigna l'épaule de son fils une nouvelle fois. Le geste le rassurait presque. Tâtonner le fruit de ses entrailles était une nécessité pour prendre conscience de sa présence à ses cotés. Il en avait besoin pour ce qu'il s'apprête à faire.

Le garde entra, offrit un regard circonspect devant cette vision « Mon roi? »

« Dépêche l'intendant du château, qu'il prépare mes vieux quartiers inhabités. »


Le garde retint sa respiration devant le calme impérieux du roi, lequel dissimulait sans peine son angoisse.

« Voici Aravar Aeducan. Mon unique fils. » Il le congédia d'un mouvement de main. « Sois discret, et dis lui d'en faire autant. J'en ferai la déclaration au conseil sous peu.»

Il devra sûrement payer les pots cassés d'une façon ou d'une autre, pour ne pas perdre les soutiens des hautes-castes. Probablement une plus grande souplesse des taxe au mieux. Un mariage arrangé au pire. Le sujet reviendra sur le tapis avec cette annonce de toute façon. Il ignorait à vrai dire si c'était pire que l'enclin.

Kualec cligna des yeux, un peu éberlué, mais fis une brève révérence un peu sèche.

« Ce sera fait Votre Altesse. » Il salua également respectueusement Aravar, mais la machine grinçait un peu. 

Une fois seuls, Bazral fixa son fils, lui fit une simple tape sur l'épaule. « C'est fait. Du moins c'est commencé. » Son regard se fit plus insistant. « Après cela il sera trop tard pour revenir en arrière. »
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Mar 8 Aoû - 21:48


PROVE YOURSELF FIRST
FEAT. BAZRAL AEDUCAN
Pas besoin de paroles pour savoir qu'il s'est complètement planté. Enfin complètement, peut-être pas, mais suffisamment. Aravar le sent, après avoir réalisé un geste si inhabituel dans sa manière de vivre - jusqu'à présent. Il tente de ce fait de se rattraper oralement en exprimant ses ressentis sincères. Un discours que son paternel ne risque pas d'entendre à nouveau aussi tôt, le bâtard se laissant particulièrement emporter par ses émotions depuis le début de ces retrouvailles. Aucun véritable contrôle, il se lâche. Son cœur où loge une grande rancœur mais aussi un manque d'affection évident délie sa langue comme jamais.

C'est la chaleur qui se niche une énième fois au sein de sa poitrine lorsque sous ses yeux, Bazral hoche la tête. Cela réconforte particulièrement le jeune nain, patientant jusqu'à l'avis définitif de celui-ci. Mais il n'arrive pas immédiatement, faute au garde importun. Aravar ne pipe mot, laisse faire. Il espère, est curieux, son épaule empoignée le rassurant au même titre que le roi, mais d'une autre façon. L'impression d'être là, d'exister, d'être enfin sorti de l'ombre. Et il n'est point déçu. C'est vraiment bon... C'est officiel d'après les dires de son père : Aravar Aeducan. Enfin. La gorge serrée par l'émotion qui tente de dissimuler le mieux qu'il peut face à ce Kualec, ses pupilles sont malgré tout humides. Elles brillent, retenant des larmes de joie, pour l'un de ses objectifs qui se réalise enfin. Plus qu'un objectif ou qu'un rêve, même, un besoin vital. Sa véritable vie qui débute, celle qu'il cherchait à récupérer depuis tout ce temps.

Il recouvre sa langue lorsque le Garde, confié d'une mission, sort de la pièce. Pour tout dire, Aravar n'est même pas froissé par le salut légèrement forcé de ce dernier. Il est encore pris dans le maelstrom de sentiments qui se bousculent au plus profond de lui. Le bâtard reconnu lève les yeux vers son père sans chercher à les éponger et masquer son état. « Aravar Aeducan... » Murmure-il, comme bercé par ce doux nom qui est désormais officiellement le sien. Cela ne l'empêche pas de rester les pieds sur terre, compréhensif des paroles de Bazral. Il est habitué, depuis le temps, à ce que ce ne soit pas aussi simple. Alors il n'est pas déçu, il lui faudra simplement s'armer à nouveau. Prendre sur lui, se faire à l'idée, puis avancer. Une chose est néanmoins sûre  : « Je ne reviendrais jamais en arrière. Tu peux en être sûr, père. » Et maintenant, un nouveau chemin s'ouvre à lui. Fils du roi des nains, prince qui se doit encore de faire ses preuves jusqu'à enfin, un jour, être reconnu en tant que son héritier légitime. La route longue semée d'embûches. Le brigand meurt, le Brosca n'est plus. Il renaît de ses cendres en tant qu'Aeducan.

TERMINÉ.
© FRIMELDA

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