Le Dit des Pierres (Sepith & Céleste)

A destination de La Haute Aravish

’écris à Sepith, dame des Mines d’Orzammar car je ne souhaite point traiter avec la Haute. La politique attendra bien que les ténèbres daignent se dissiper. Thédas connaît des jours bien sombres et il est l’heure où les frères s’égorgent, les innocents se noient dans les torrents d’écarlates et les coupables se gaussent. Je souhaite trouver en vous une femme d’action et j’espère que mon profond sentiment d’effroi trouvera un jumeau en votre sein.

L’aube ne se lèvera pas si nous restons à palabrer. C’est pour cela que je viens vous offrir mon aide et vous mander une assistance réciproque. Les réserves en lyrium de La Grande Cathédrale s’épuisent à un rythme alarmant. L’effort de guerre nous a poussés à envoyer la plupart de nos ressources à Kirkwall où la fronde des mages gronde. Toutefois, vous n’êtes pas sans savoir que les templiers ont en grand besoin. Le Trône du Soleil est prêt à débourser force souverains pour tout approvisionnement substantiel.

Au regard de la disparition du précieux minerai des dernières cargaisons, je suppose que les pièces sonnantes et trébuchantes ne vous seront que de peu d’utilité. C’est pourquoi, je suis disposée à joindre au pécule une aide en matériel et en homme si vous en aviez usage et ce de manière gratuite.  Quelque soit les troubles que vous devez affronter, sachez que nous vous tendrons une main secourable.

J'espère que cette missive vous trouvera en bonne santé. Si vous le souhaitez, vous pourrez remettre votre pli au coursier qui vous l'apportera. Il est de confiance. Qu'Andrasté vous protège.

À destination de Céleste,
Main Droite de la Divine Faustine

ame Céleste,

Vos mots ont eu une portée particulière à mes yeux de fervente protectrice de la cause humaine. Je suis d'accord avec vous. La politique est de second plan en ces temps où la lie rampe sous nos pieds. J'ai cependant grande peine à devoir vous annoncer cela de moi -même car il est des mots qui ont dû vous parvenir par le biais des Tethras, ou bien de quelques ourdis du Carta. Nos mines ont été malheureusement attaquées par les Engeances. Mon père, Vikram Aravish, a lui aussi été victime de ces êtres se faisant passer pour des hommes dans leurs démarches et j'ai dû durant les évacuations de nos employés condamner certaines issues à l'aide d'explosif.

Le plus intéressant pour nous tous ne sera pas de rouvrir ces anciennes mines. Pas tant que nous resterons sans nouvelles de la Légion des Morts. Pas tant que ce que nous redoutions continuera de vivre et d'enfoncer ses piques empoisonnés dans nos chairs fatiguées. Il faudra en trouver d'autres, sur des territoires que nul n'a jamais eu l'audace d'explorer pour trouver quelque filon. Cette mission est déjà en cours d'exécution, sans que je n'en ai informé l'Assemblée. Je sais les risques que je prends envers les nobles de ma race. Sachant maintenant ma position. Je sais aussi que cette solution, si nous associons nos forces aux yeux et à la barbe de ces damnés conservateurs, nous permettra à toutes deux de régler un évident problème et sans doute de sécuriser une voie servant autant les voies de la Pierre que celles de votre Créateur.

Si vous souhaitez discuter des éventuels détails de cette expédition, ainsi que d'une possible collaboration, je reste à votre entière disposition et dévouée à vos mots.

A destination de Sepith Arravish - Dame des mines d'Orzammar

hère Sepith,

Permettez-vous que je vous nomme ainsi ? Peut-être est-ce précipité mais il n'est plus question de titre, n'est-ce pas ? Et si j'ai un jour été dame, il y a fort longtemps que ces responsabilités ont disparu dans la poussière des ans. Considérez-moi comme une sœur car c'est là qu'est ma place.

Votre lettre fait retentir le glas des tristes jours . Vos mots m'alarment.

Je savais les nouvelles mauvaises mais il est maintenant limpide que je m'étais fourvoyée quant à leur gravité. Mes contacts m'ont, en effet, rapporté l'émergence soudaine d'une conscience de ruche chez les engeances. La pestilence de l'Enclin est  déjà sur toutes les lèvres, ici, au coeur la Grande Cathédrale et j'espère que vous me comprendrez quand je vous affirme que les sacrifices auxquels vous avez dû consentir n'ont pas été faits en vain. Nous honorerons, aux vêpres, la mémoire de vos morts ainsi que celle de feu votre père.

Pourtant, il nous faut prioritairement nous occuper des vivants et nous devrons agir vite. J'espère que vous n'y verrez aucune brusquerie de ma part. Si la Légion des Morts reste muette, il ne subsiste qu'un mince rempart entre la désolation et le monde que nous reconnaissons comme nôtre.

Le lyrium sera nécessaire à garantir l'effort de guerre. Si les mines sont condamnées, il ne reste que la solution que vous envisagiez. Votre position politique est encore incertaine, en cela la Divine ne pourra pas vous soutenir officiellement. Heureusement pour nous, son influence dépasse de loin tous les réseaux légaux. Des éclaireurs sont déjà en route pour Orzammar et transportent avec eux suffisamment d'armes et de vivres pour être autosuffisants. Nonobstant mon devoir auprès du Trône, j'en aurais pris la tête avec plaisir !

Sepith, je salue votre audace et votre courage. Prenez garde aux vermisseaux qui se repaissent dans les encoignures des boudoirs, ils ont la lame facile. Je sais que vous saurez vous en jouer. Soyez prudente et qu'Andrasté vous protège.

ps : vous pourrez joindre à votre pli la liste des fournitures utiles. Nous essaierons de la satisfaire autant que faire ce peu.

Bien à vous,