« Listen closely » [FB - Vlad]

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Vlad & Fae

« Trust me, there is no place like home. »

Pandora traîne la patte. Elle traîne la patte, se vautre dans ses couvertures, et rechigne à accomplir des exercices plutôt simples. Elle est devenue plus agressive, aussi, surtout envers les mâles qui l'approchent d'un peu trop près à son goût. J'ai également noté une propension à sauter sur la moindre miette de nourriture, en chassant sans ménagement ceux qui auraient eu l'audace d'espérer en avoir un petit bout. Tous ces symptômes me laissent... Perplexe. Enfin, je sais ce qu'ils signifient dans la plus grande majorité des cas, mais... Je n'ai jamais laissé Pandora sans surveillance lors de ses chaleurs, et quand bien même, madame à des critères de sélection tellement élevés que ça en deviendrait presque impossible de lui trouver un mâle qu'elle ne rejetterait pas comme une furie. Si le coupable n'est pas un chien Sveinn, ça ne me laisse que deux options... La première se trouve à Amaranthine, et je n'ai pas le temps d'y passer pour le moment. Quant à la seconde, elle n'est qu'à quelques lieues à peine d'ici, au château des Cousland. C'est donc par là que je vais commencer.

Après avoir arrangé un peu ma tenue -il s'agirait que je ne passe pas non plus pour la sauvageonne du coin, nous ne sommes pas à Orlaïs mais tout de même- je me dirige donc vers la citadelle de Hautecime, dans l'espoir d'y trouver Roneth. Ce dernier élève également des Mabaris, et nous discutons régulièrement techniques de dressage, nous partageons des astuces... C'est toujours agréable d'avoir quelqu'un avec qui discuter d'une passion commune.

Seulement, une fois sur place, pas moyen de mettre la main sur le Cousland en question. Quand je demande à un garde de passage dans un couloir où il se trouve, il me répond qu'il n'en a aucune idée, et s'esquive rapidement.

- Ah oui, tu parles d'une patrouille efficace... râlé-je en posant les poings sur mes hanches, une moue contrariée sur le visage. Eh bien, je retournerai le château moi-même pour le trouver, si c'est comme ça ! C'est donc d'un pas déterminé que je repars... Avant de percuter malencontreusement quelqu'un à l'angle d'un corridor.

- Pardon, je n'ai pas fait attention où j'allais, c'est de ma faute !

(c) DΛNDELION

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Vlad & Fae

« i want to know everything, every detail, tell me stories about your adventures. »

Quand bien même Vlad sort tout juste de table, le ventre rempli de délicieux mets dont il ne se lassera sans doute jamais, il trouve encore le moyen de grignoter. Ce sont des morceaux de viande sèche qu'il mâchouille en flânant dans les couloirs, en pleine digestion. Hilda se trouve comme à l'accoutumée à ses côtés ; elle pouffe d'ailleurs doucement de rire quand le jeune Cousland, la tête un peu dans la lune, manque de se prendre les pieds dans un pavé plus surélevé que les autres. C'est malin mais heureusement, plus de peur que de mal. Si il rumine un tantinet, c'est un sourire qu'il renvoie à son amie imaginaire ; et un sourire dans le vide pour le garde qu'il croise juste après.

Sa mésaventure n'est pas terminée : au détour d'un couloir voilà qu'on le percute suffisamment à l'improviste pour qu'il en avale de travers le bout de viande sèche tout juste ingurgité. Une quinte de toux s'en suit, masquant en partie les excuses de la dame devant lui. Qui est-elle il ne devine pas encore, ravalant sa salive après s'être calmé puis automatiquement, découvrant qui est cette inconnue... qui n'en est pas vraiment une ; c'est Fae Sveinn. Vlad l'observe souvent de loin quand elle est en compagnie de Roneth et que tous deux s'occupent de leurs mabaris ici mais il est informé qu'elle vadrouille aussi pas mal, ce qui l'intéresse déjà plus. Tandis qu'entendre les glorieux récits de ses frères l'insupporte, comme pour d'autres, il arrive que certains lui envoient au contraire un sentiment contraire ; une sorte d'admiration, une force d'inspiration. Et clairement Fae fait partie de ces personnes là.

Bon, malgré tout, le cadet Cousland grogne vaguement en raison des circonstances ; c'est qu'il était en pleine dégustation et ça, c'est sacré. « Fae, c'est toi. Ça va, je n'ai rien de cassé. Qu'est-ce que tu fais ici ? » Question bête, il réalise après coup quand Hilda lui intime qu'elle est probablement là pour voir Roneth, tout simplement. D'un autre côté n'est-elle pas très occupée à parcourir Thédas ? « Ah, c'est vrai. » Rétorque-il alors à l'intention de son amie invisible même si sa phrase sonne comme une réflexion qu'il se ferait à lui-même. « Si tu cherches mon frère, il n'est pas au château pour le moment mais il devrait revenir bientôt. » Voilà quelque chose qui parfois l'agace, cette impression de faire le rapporteur, parfois pigeon voyageur, pour ses frères. Les visites sont beaucoup plus nombreuses pour eux que pour lui et il est habitué, même si cela lui arrache la plupart du temps un soupire. Vlad hésite à lui faire une demande, ses lèvres en brûlent d'envie. Vas-y, tu n'as rien à perdre. lui souffle alors Hilda, plutôt convaincante. « Dis-moi, ça fait un moment que j'y pense... Je suis curieux. J'aimerais en savoir plus sur tes voyages. »

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Vlad & Fae

« Trust me, there is no place like home. »

Voilà que mon côté tête en l'air me joue encore des tours. Alors que je m'excuse, j'espère seulement ne pas avoir percuté la mauvaise personne... Comme le Tiern lui-même. Pas que ce soit un homme désagréable -il y a quelque chose d'étrangement chaleureux chez les Fereldiens, quoique puissent en dire les autres- mais ce serait tout de même gênant... Et puis mon père s'arracherait les cheveux, lui qui m'enjoint en permanence à me faire discrète. Mais non, il ne s'agit pas du patriarche Cousland. En fait, c'est l'un de ses fils, le benjamin de la famille. Il me demande ce que je fais ici, et semble trouver lui-même la réponse avant même que j'ai pu ouvrir la bouche. Ce drôle de comportement qu'il a parfois m'a toujours intriguée. A quoi peut-il bien penser ? Peut-être pense-t-il seulement à voix haute, après tout... Oh, et puis qui suis-je pour juger ? J'entretiens bien une correspondance avec un auteur dont je ne sais rien de la vie et auquel je confie pourtant des détails qui pourraient être compromettants, alors bon.

- Je vois... soupiré-je. Eh bien, tant pis. J'essaierai de venir le voir plus tard. Ceci dit c'est un sourire qui s'esquisse sur mes lèvres, quand Vlad m'incite à lui parler de mes vadrouilles à travers le continent. Ah, je n'ai jamais refusé de raconter ce genre de choses, et je n'allais pas commencer aujourd'hui. Surtout pas avec lui, je m'en serais voulue de le contrarier ou le décevoir. Je lui trouve un côté irrémédiablement adorable, c'est plus fort que moi.

- Avec plaisir, j'ai quelques anecdotes qui devraient te plaire, je pense. Mais on ne va pas rester en plein milieu du couloir pour ça, non ?

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Vlad & Fae

« i want to know everything, every detail, tell me stories about your adventures. »

Sans étonnement, Fae est venue pour Roneth. Même si il est peu plaisant pour le cadet d'avoir raison - ou plutôt Hilda, cette fois-ci, il essaie de ne pas trop y penser et change d'ailleurs plutôt rapidement de sujet. Sa curiosité résonne à travers ses paroles intriguées ainsi qu'une lueur éclatante qui émane de ses prunelles. Son amie imaginaire reste silencieuse elle, avec un sourire en coin en observant Vlad ; satisfaite qu'il ait osé au lieu de remettre à une autre fois. C'est ainsi qu'il avancera et qui, elle l'espère, lui aussi, se hissera au niveau de ses frères et de sa sœur. Même plus loin encore. Quoi qu'il en soit, en attendant, c'est à Fae de faire la mère Castor étant donné qu'elle se porte volontaire pour bercer le jeune Cousland des récits de ses folles aventures - il en est certain. Il masque difficilement sa joie sur son visage. « Non bien sûr que non, en effet. Viens, allons ailleurs. »

C'est Vlad qui ouvre la marche sans réellement savoir où se poser pour qu'ils soient tranquilles. La grande pièce du bas est très probablement occupée et il se voit mal l'emmener dans sa chambre, ce qui pourrait être interprété d'une manière qu'il ne souhaite pas. Instinctivement il lance un regard à Hilda, qui paraîtra sûrement être dans le vide pour Fae. Et suite à celui-ci, son amie lui indique une pièce sur leur chemin, vide. Après tout le Château est suffisamment grand pour que tout le monde ne se retrouve pas au même endroit en même temps. La remerciant d'un regard et un mouvement de tête discret, Vlad pénètre dans la salle puis invite la visiteuse à s'installer. De son côté il rassemble ce qui lui reste de viande séchée - deux morceaux à mâchouiller tout au plus. « Je suis tout ouïe. Et... Merci. » Merci de prendre son temps pour lui, quoi que techniquement, elle n'a rien d'autre à faire en attendant. Merci qu'elle lui raconte ou plutôt qu'elle s'apprête. Vlad est particulièrement intéressé, rêve lui aussi d'aventures comme dans certains livres de la grande bibliothèque qu'il lit parfois. Que ce soit une histoire passée qui s'est vraiment déroulée ou de la pure fantaisie, le héro est souvent mis en valeur. Oh, qu'il aimerait l'être, lui aussi. Hilda le sait.

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Vlad & Fae

« Trust me, there is no place like home. »

Quand Vlad m'a dit que son frère n'était pas là, honnêtement j'ai tout simplement pensé revenir plus tard. Dans un ou deux jours, probablement. Après tout, il n'y a pas d'urgence, rien ne risque de s'envoler ou de disparaître, et certainement pas des Mabari. Pensez-vous, des chiens aussi massifs, ça ne s'évanouit pas si facilement dans la nature. Néanmoins, je n'ai pas su résister à sa demande, trop contente de pouvoir partager un peu de mes expériences sur les routes avec lui. Si la vie de château fait rêver plus d'une personne, je sais que ce n'est pas tout à fait le cas du jeune homme. Je pense que nous sommes faits du même bois, nous rêvons de parcourir le monde par nous-mêmes, de découvrir ce qui se cache derrière l'horizon, tout en sachant que c'est une quête sans fin. Parfois, j'en viens à me demander si je ne pourrais pas lui proposer de m'accompagner, un jour... Avant de me rappeler que mon père aurait probablement envie de m'étrangler si je faisais une telle chose.

Sagement, je suis donc le jeune Cousland jusqu'à une pièce tranquille, où nous pourrions nous installer. Je le laisse d'abord prendre place, par pure politesse, avant d'en faire de même, réfléchissant déjà à comment je vais bien pouvoir tourner tout ça pour donner une histoire qui soit agréable à être écoutée.

- Mais je t'en prie, tu n'as pas à me remercier, ça me fait plaisir. Voyons... Je crois que c'était il y a environ deux ans. C'était la première fois que je partais en voyage avec Pandora, et elle était tellement excitée à l'idée de m'accompagner vadrouiller qu'elle ne tenait pas en place. A tel point qu'un matin, elle a couru après une flopée d'oiseaux en aboyant comme une folle. A ce souvenir, je pouffe légèrement.
Cette chienne a toujours eu horreur de tout ce qui vole, va savoir pourquoi... ! Le souci, c'est qu'en courant comme ça sans faire attention où elle allait, elle a fini par percuter un grand cerf. Pourquoi il ne s'est sauvé avec tout le boucan que Pandora faisait ? Aucune idée. Peut-être parce que c'était la période de rut... Mais pour le coup, on a dû courir un moment avant qu'il ne nous laisse tranquilles ! Maintenant j'en ris, mais à l'époque je n'en menais pas large. Quand tu vois un animal de plusieurs centaines de kilos qui te charge avec des bois comme des poignards, tu pries juste pour qu'il te laisse tranquille.

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Vlad & Fae

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Une fois Vlad installé, rapidement suivi de Fae, il ne pipe plus mot ; il est si attentif qu'il ne la quitte pas un instant des yeux, les oreilles grandes ouvertes. Presque comme un enfant qui attend son histoire avant d'aller se coucher. Et il n'est pas déçu dès qu'elle ouvre la bouche afin de lui conter l'une de ses aventures, non sans le faire rêver. Son imagination n'a aucun mal à suivre : dans sa tête les scènes sont représentées le plus fidèlement à la description même si sans étonnement, tout paraît plus fantastique. Peut-être même la jeune femme éloigne un tantinet le récit de la vérité pour le rendre plus divertissant, qui sait. Une chose est sûre, le jeune Cousland aimerait lui aussi vivre ce genre de choses. Pas mal impressionné vers la fin, quand elle évoque le grand cerf, il souhaite en savoir plus. « Je pensais que les cerfs étaient plus pacifiques que ça, ce n'est pas le cas ? Quelle aventure, en tout cas ! Continue, ne t'arrête pas, j'adorerais en entendre d'autres. » Si sa tournure de phrase pourrait sonner tel un ordre, il ne force en rien la demoiselle à continuer, mais aimerait sincèrement qu'elle le fasse.

D'un coup d’œil il vérifie que Hilda ne s'ennuie pas à côté ; non au contraire, elle semble autant intéressée. Vlad en profite pour changer de position au sein de son fauteuil, impatient. Quel rêve. Il aimerait tant prendre ses clics et ses clacs pour voir du pays, lui aussi. Loin du Château où ses journées sont un quotidien sans fin qui l'épuise progressivement. Il serait presque jaloux de la vie qu'elle mène, à vrai dire. Une énième fois sa langue le brûle et il décide de s'exprimer, malgré une légère hésitation. « Est-ce que je pourrais venir avec toi et Pandora, un jour ? » Il espère que tout ne remontera pas aux oreilles de ses frères si ce n'est de ses géniteurs. Pas sûr qu'ils approuveraient que leur dernier fils se volatilise ainsi dans la nature ; ils ont déjà perdu un enfant, ils ne veulent pas pleurer la perte d'un second.

(c) DΛNDELION