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Mar 27 Fév - 21:14


Back In Black


Sa vie aurait pu être si différente. Si paisible et amusante à la fois, doucement nichée au sein de Lydes, ses terres bien aimées. Elle aurait mûri et vieilli auprès des siens, ses frères, sa sœur et sûrement une tripotée de marmots à propos desquels râler. Hélass, Aria n'avait plus le luxe de l'oisivité, même forcée. La décision funeste de Faustine V d'oblitérer le Cercle d'Orlais l'avait obligée à prendre la fuite, à battre la campagne comme il lui était déjà arrivé de le faire il y a une éternité de cela.

Aria se souvenait d'avoir croisé des Templiers adorables, parfois un peu lourds, et se refusait à faire des généralités : il ne faisait aucun doute que dans les rangs de la Chantrie, certains détestaient leurs ordres. Elle était simplement soulagée de n'en avoir plus aucun à suivre, si ce n'est ceux de sa propre survie.

Hors de question de se laisser abattre par la difficulté de la tâche : Alcide ne se serait pas sacrifié pour rien, tout comme elle n'aurait pas supporté l'enfermement en vain. Sa liberté chèrement recouvrée, elle était décidée à la conserver et à se battre pour elle bec et ongles. Seul souci : elle était seule, du moins au sens figuré. D'autres mages aussi chanceux qu'elle la suivaient à travers la cambrousse, loin des sentiers trop fréquentés et des Templiers qui rôdaient.

Il ne faisait aucun doute à Aria que les Chevaliers Orlésiens étaient sûrement de leur côté également : il aurait été trop dangereux pour la Reine de s'opposer si frontalement à la Chantrie. Restait une seule option, un pari un peu fou, mais qui pouvait porter ses fruits : l'Inquisition.

Le voyage fut long et ardu, semé d'embûches si bien que lorsqu'ils arrivèrent à Therinfal, Aria n'avait plus rien de la Dame Orlésienne qu'on pouvait attendre d'elle. Sale et échevelée, serrant son bâton comme s'il s'agissait de son dernier repère au monde (ce qui n'était pas loin de la vérité), elle suivit le chemin jusqu'à l'œil inquisiteur, et avant même de chercher à se reposer, demanda à voir un officier.

La nuit tombait sur Férelden, et en attendant qu'on veuille bien l'accueillir officiellement, Aria se prenait à regarder à l'ouest, cherchant dans le crépuscule les souvenirs de sa vie d'avant. Une vie qu'elle ne pourrait plus jamais avoir.




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Mer 28 Fév - 21:40


Un homme sans passion
est un roi sans sujets
les couronnes de ronces
***

L'effervescence embrase Therinfal, la vie pulse à l'instar de l'ichor dans les veinures – car vivre, les partisans y aspirent plus que jamais. L'Inquisition ressuscitée de ses cendres encore fumantes, ayant fait voguer ses corpuscules jusqu'aux quatre encoignures de Thédas pour garder la ferveur de ses membres intacte. Les voici qui s'essouchent de l'horizon par dizaine à chaque nouveau jour, séduits et enflammés par cet incoercible idéal qu'a toujours représenté cet Ordre à leurs prunelles. Nonobstant la subite et forcée dissolution, bien malgré la déchéance de leur héraut qui a désormais retrouvé ses ailes, les cœurs flamboient et ils n'ont pas hésité à revenir. La joie de revoir ces faciès loyaux et familiers atteint un tel paroxysme qu'elle est ivresse à l'esprit de Gwenaël, qui se pense parfois dans un songe où les chimères finiraient par disparaître, emportant tous ses espoirs dans leur essor. Et puisque les choses ne seraient plus jamais comme avant, il s'échine à ce qu'elles soient meilleures. L'organisation et les stratagèmes sont révisés, Therinfal a cela de bon qu'il est question d'une citadelle défensive dans laquelle ils peuvent lécher les plaies qui demeurent. Car l'Ordre est encore en convalescence, les armées sont incomplètes quand bien même les volontaires affluent – tout particulièrement les mages accablés. En provenance de la Rébellion installée à Kirkwall ou de cachettes au sein de Férelden et des nations voisines, leur nombre est autrement plus conséquent qu'à l'époque de l'ancienne Inquisition, réclamant des moyens proportionnels qu'ils obtiennent graduellement.
Le phénix des lieux signent d'ailleurs différents documents que lui tendent divers quidams qui le talonnent, les alliances de la plus officielle à la plus officieuse se font, le repos n'est lui point à l'ordre du jour. Gargarisé par tant d'activité, Gwenaël ne s'en lamente néanmoins pas et prend même plaisir à vaquer d'une coercition à une autre. Au détour d'un corridor, c'est le phonème râleur de l'un de ses officiers qui l'interloque.

« Rah pas le temps ! Tu es sourd ? Tu la mets dans le bâtiment de la bleusaille et on viendra la voir à l'occasion ! Que se passe t-il ? » Le binôme d'engagés se met tout de go au garde à vous. « Monseigneur, rien d'important, une nouvelle mage s'est présentée aux portes et demande audience. Comme tous les autres. » Le garde ayant parlé à la concernée s'octroie de rajouter. « Certes, mais ça me semble différent. Elle avait l'air de vouloir s'entretenir avec un supérieur pour  des raisons autres qu'intégrer les rangs. » L'adonis se frotte le menton, songeur. « Elle a peut-être des informations, nous ne pouvons négliger aucun détail même trivial.Je vais aller à sa rencontre, où est-elle ? Mais Inquisiteur vous... Je n'ai rien à faire pour le moment, et si je ne me mêle pas à mes ouailles je ne vaux pas mieux que les rois et empereurs le séant vissé sur leur trône. »

Ceci étant souligné, il somme au factionnaire de le conduire à ladite donzelle douée de magie et fraîchement arrivée, qu'ils aperçoivent à l'écart dans l'un des coins verdoyants à proximité de la cour principale. Remerciant son subalterne d'une mouvance du chef, le beau sire se dirige vers elle et l'interpelle.
« Bonsoir ? » Il se fiche à ses côtés et l'aborde d'un sourire bienveillant. « J'ai ouï-dire que vous veniez d'atteindre la forteresse et que vous souhaitiez parler à quelqu'un. » Il prend le temps de l'étudier : la nymphe semble  fatiguée, clandestine des routes depuis certainement un bon moment. La crasse la macule et sa crinière est un agglomérat de nœuds, une image que trop usuelle pour les pauvres enchanteurs réduits à à l'état de bohémien effarouchés. « Je gage que ces derniers mois vous ont éprouvée, ça a été le cas pour beaucoup de vos congénères... D'où venez-vous ? Je n'ai pas souvenir de votre visage lors de mon passage dans la Rébellion, vous êtes vous cachée tout ce temps ? » Il occulte – peut-être un peu sciemment – de lui préciser qu'il n'est autre que l'hôte de ces lieux, et l'Homme pour et par lequel tous les gens alentours se soulèvent.

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Jeu 1 Mar - 16:40


Back In Black


La patience n'avait jamais été le fort d'Aria, et maintenant qu'elle était sortie du carcan du Cercle, mise en face des dangers du monde, elle n'allait pas se trouver une réserve soudaine de calme et de sérénité. Agitée, elle ne tenait pas en place, acceptant difficilement de ne pas être reçue avec toutes les politesses que son rang requéraient. Pendant un instant, elle avait oublié qu'elle était en Férelden, et qu'elle ne valait pas beaucoup plus qu'un autre mage. Elle ne devait pas en mener large, avec son allure : pas étonnant qu'on veuille la mettre dans un coin. Mais elle ne démordait pas, pas même quand on s'approcha pour tenter d'ouvrir le dialogue avec elle.

— En effet, nous sommes tout juste arrivés ici.

Ses yeux se plissèrent en détaillant l'homme : il n'avait pas l'air de grand-chose, mais il s'exprimait bien, pas comme les autres troufions. Même s'il ne s'agissait pas d'un officier, c'était toujours agréable de converser avec quelqu'un qui pouvait aligner des mots de plus de deux syllabes de manière cohérente. Aria haussa un sourcil quand il s'enquit de son origine. La rébellion ? Elle aurait bien voulu en faire partie, tiens ! Comme si elle avait eu le choix... Mais son accent orlésien avait sûrement déjà parlé pour elle :

— Le Cercle d'Orlais.

Elle marqua une pause pour que le message rentre bien dans la petite tête de l'homme en face d'elle : elle n'avait peut-être pas participé à la rébellion, mais elle était toute aussi rebelle que lui, maintenant que la Divine avait décidé que le seul sort qu'elle méritait était la mort.

— Nous sommes pour la plupart originaires du Cercle, dit-elle en désignant de la main le petit groupe de mages derrière elle. Certains sont Féreldiens, c'est grâce à eux qu'on a pu s'orienter jusqu'à Therinfal. L'Inquisition est notre seule option désormais : tous refusent de vivre cachés, moi la première. Je demande donc audience auprès de l'Inquisiteur pour rejoindre officiellement ses rangs.

Elle ne s'était pas encore présentée, et elle en avait bien conscience. Il fallait bien un minimum de mise en scène pour le retournement de situation (non) qui allait se produire. Théatralement, orlésiamment pourrait-on dire, elle frappa son bâton sur le sol et releva la tête qu'elle n'avait jamais baissé :

— Je suis Aria de Lydes.


Et ouais, ça t'en bouche un coin le gueux, hein ? Fière d'elle, elle toisa un moment l'homme en face d'elle, persuadée qu'on l'avait prise pour une idiote et qu'on lui avait envoyé un autre gars sans intérêt, quoiqu'il sache parler.



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Ven 2 Mar - 13:15


Un homme sans passion
est un roi sans sujets
les couronnes de ronces
***

Les calots hyalins considèrent l'agglomérat de mages se situant à proximité – toute une nouvelle cohorte, à croire que les réfugiés ne finiraient jamais d'affluer. En cet instant sans doute plus que jamais, il prend conscience de ce fléau gangreneux qu'est l'aversion de la Divine envers ces pauvres hères, et que ces derniers s'avèrent nombreux. Comment peut-on aspirer à occire tant de gens, certains plus innocents que d'autres, mais tous hommes à l'instar de ceux dépourvus de mysticisme ? Les faciès maculés et éreintés lui fendent le myocarde, il compatit, il aimerait tant pouvoir leur offrir le havre qu'il mérite. Toutefois, l'Inquisition demeure embourbée dans la conflagration, maintenant plus qu'auparavant, car Faustine ne ferait jamais preuve de commisération après l'affront d'avoir ressuscité. Il hoche de fait le chef, mais se fait pantois en apprenant qu'ils étaient tous des ouailles de la Flèche Blanche. Voilà qui se promet fort utile pour rassembler les témoignages des ignominies ayant eu lieu dans ce Cercle, car ils étaient les premiers rescapés à les atteindre depuis cette innommable décision d'Oblitération.

« Ravi que vous ayez pu en réchapper. » Commente t-il sans tout de suite s'apercevoir de la morgue intrinsèque de l'ondine, considérant plutôt leur opiniâtreté quant à présenter leur plus pur némésis à la Divine et ses troupes de paladins. Tandis qu'il songe aux plausibilités que son Organisation est apte à leur offrir, il remarque cette once – euphémisme – de fierté qui fait mander nul autre que le héraut de ces lieux comme interlocuteur. Si la requête est légitime, elle n'est néanmoins pas usuelle, les nouveaux arrivants se contentant souvent de l'accueil des subalternes, déjà trop heureux d'avoir un refuge. Ce n'est qu'à ce coup de bâton porté au sol et ce port de tête altier qu'il comprend réellement : l'orlésienne n'est pas une morveuse de la plèbe, bien au contraire. Si le patronyme évoqué fait tout de go écho dans l'esprit de l'adonis, il ne peut s'empêcher d'évaser ses lippes en un sourire amusé tout en haussant les sourcils. Ah, le panache d'Orlais. « Je vois... »

Le goitre a envie de s'esclaffer, des mois entiers qu'il n'avait pas eu affaire à ce genre de vanité caractéristiquement nobliarde. Par courtoisie, il se retient et préfère se racler la gorge pour se reconstituer une contenance.
« De Lydes, oui, cela m'est en effet familier. J'ai déjà eu l'opportunité d'apercevoir l'un des membres de votre famille, Dame Amaranthe si je ne m'abuse, une carnassière pratiquante du Grand Jeu. » La noble maison est importante et respectée, une notoriété d'une grande valeur au sein de la Cour de l'Impératrice... mais guère ici. D'ailleurs, par esprit taquin et joueur, Gwenaël n'arbore aucun étonnement, pas une mimique impressionnée ou honorée d'être en présence d'une telle fille de dignitaires. « Ce sont généralement les officiers ou les membres les plus anciens qui accueillent les nouveaux venus et les orientent, selon leurs désirs et leur utilité. Au vu des circonstances actuelles, croyez bien que nous voyons arriver les mages rescapés en masse, mais tous ne sont pas faits pour la guerre nonobstant l'hostilité qu'ils peuvent vouer à la Chantrie et à son Hydre couronnée. » D'un œil affilé, il observe les quidams présents, puis annonce d'un phonème suffisamment puissant pour se faire entendre de tous. « Ceux qui le veulent seront acheminés par voie maritime jusqu'à Kirkwall, l'Archimage Arion y faisant loi et autorité, la Cité est un lieu bien plus sûr que ne l'est l'Inquisition. Même si vous n'intégrez pas nos rangs, votre périple n'aura pas été vain et nous vous aiderons à vous mettre en sécurité. Le prochain navire part dans une dizaine de jours, d'ici là, sentez-vous libres de profiter de Therinfal. Pour ceux qui choisissent de rester, bienvenue chez vous. » Une pensée prend son essor vers le tiern de Gwaren, sans la complicité duquel rien de ceci ne serait possible.

Ceci étant annoncé, il reporte son regard sur Aria, qu'il gage contrariée qu'il n'ait pas encore accédé à sa requête principale. Une omission volontaire, désireux qu'il est de constater de quel bois la donzelle est faite. Il se fait également curieux de voir si son vouloir n'est finalement que de se faire officiellement accepter parmi eux ou si rencontrer l'Inquisiteur est un point primordial. Car il les connaît, les damoiselles de la Cour, pire que des mabaris sur une pièce de carne lorsqu'il s'agit d'obtenir quelque chose.
« Ai-je satisfait à votre demande ? »

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Lun 5 Mar - 22:55


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Il pouvait être ravi, oui, ils n'étaient pas si nombreux que ça à s'en être sortis aussi bien qu'elle et ceux qui la suivaient. Elle, noble orlésienne, avait été condamnée à mort comme une vermine que l'on doit annihiler, et sa fierté ne le supportait pas. Aria ne se le cachait pas : elle n'était pas contre une bonne rasade de vengeance.

Un soupçon de respect auquel elle avait droit de par sa naissnce n'était pas de refus non plus : avec toute l'éloquence dont savaient faire preuve ses compatriotes, elle se présenta à l'homme devant elle. Bien sûr qu'il connaissait les de Lydes, quand bien même la seule représentante qu'il puisse nommer n'était pas la plus jeune.

— Oh, il s'agit de ma grand-mère.

Elle avait dit ça d'un ton factuel, mais son regard était plus loquace. 'Ta famille peut pas faire le poids', disait-il, tant Aria était fière du nom qu'elle portait. Tout comme elle était fière d'être mage et rescapée d'un Cercle dans lequel elle n'aurait jamais dû mettre les pieds.

Mais elle était à Therinfal désormais, en relative sécurité, et surtout avec l'occasion de contre-attaquer. Oh, ceux qui le souhaitaient se voyaient offrir un voyage jusqu'à Kirkwall, mais il était hors-de-question pour Aria de continuer à s'enfermer et à se cacher. Elle voulait se battre. Elle s'était entraînée pour ça.

Les autres mages derrière elle commencèrent à se disperser en comprenant qu'ils avaient dix jours de repos au moins avant de pouvoir rejoindre Kirkwall. Se sentant un peu moins en représentation publique, Aria laissa échapper un soupir et sembla s'affaisser un peu sur elle-même. Elle allait demander où elle pouvait s'installer quand l'homme devant elle la coupa dans son élan avec une question des plus... courtoises.

— Oui, je pense. Merci pour votre accueil. J'aurais aimé voir l'Inquisiteur en personne pour lui offrir officiellement mes services mais... Je suppose que puisque je compte rester et me battre, j'aurais d'autres occasions de m'entretenir avec lui.

Il faudrait cependant qu'elle reprenne son entraînement en magie martiale de façon plus assidüe, chose qu'elle n'avait bien sûr pas pu faire lors du voyage depuis le Cercle. Elle avait simplement utilisé ses talents à peine affûtés pour éloigner quelques brigands et chasser des bêtes, ce qui n'était pas si mal que ça, mais loin d'être suffisant dans la guerre à venir.



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Jeu 8 Mar - 14:46


Un homme sans passion
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***

La mage face à lui est donc la petite-fille d'un squale d'Orlais – de quoi hériter d'une sacrée trempe, de ce qu'il se remémore de la superbe d'Amaranthe. Il se fait toutefois pantois que celle-ci ait laissé un membre somme toute juvénile de sa famille se faire ainsi rudoyer par le despotisme chantriste, puis courir la nation jusqu'à traverser la quasi entièreté de deux pays pour s'enrôler dans une Organisation telle que l'Inquisition. Les interrogations se bousculent, mais il faut croire que même les plus prestigieux patronymes ne peuvent rien faire contre la tyrannie de la Divine. Même l'Impératrice semble sclérosée dans l'inaction. Qui d'autres que ceux martyrisés pouvaient donc prendre les armes et exorciser cette iniquité ? Plus il y songe, plus il est prompt à tirer un trait définitif sur le soutien des aristocrates et autres nobliards, embourbés qu'ils sont dans la préservation de leur notoriété et patrimoine. Voici une bien curieuse ouaille qui se présente sous ses yeux, vêtue d'oripeaux plus que de soie.

Il constate cependant que la damoiselle abdique et est prête à se satisfaire du service rendu par ce supposé homme de peu. Moins opiniâtre que ses congénères de la Cour ? Il ne s'en lamente guère, il serait ainsi plus aisé de converser et de composer avec elle. L'idée de rencontrer la tête pensante de leur Ordre demeure malgré tout, ce à quoi l'adonis ricane avec bienséance.
« Suivez-moi. » Dit-il en la conviant à le suivre d'une mouvance de la paluche. Ils prennent ensuite la direction des entrailles de la forteresse qui fourmille de sujets, chacuns embesognés à leur façon. De loin, il aperçoit l'un de ses subalternes qui s''apprêtent à lui bondir sur le râble, en mains, de nouveaux documents à ratifier. Il l'arrête d'un geste préventif et atermoie leur séance de signature à plus tard sans mot dire. Il entre finalement dans un corridor dans lequel les factionnaires sont présents en plus grand nombre, cerbères des quidams importants de l'Inquisition qui vivent et se rassemblent dans cette partie de Therinfal. Leurs pas les mènent à l'intérieur d'un bureau, talonnés qu'ils sont soudainement par un domestique qui attend les ordres. « De l'eau et des fruits pour la Dame s'il-vous-plaît. » Le serviteur fait courbette et disparaît aussitôt, fermant l'huis dans son sillon.

« Prenez place, je vous en prie. » Il désigne un siège à proximité, tandis que lui pose son séant non pas sur le fauteuil en face, mais directement sur le meuble qui sert d'écritoire. Bras croisés, il couve Aria d'un regard à la fois amusé et navré. « Je suis l'Inquisiteur Gwenaël, ravi de vous rencontrer. Officiellement, j'entends. » Il rit doucement. « Pardonnez-moi cette mascarade, ce sont là les restes de mes travers orlésiens. Pas que je sois adepte du Grand Jeu, mais j'ai comme tout à chacun été contraint d'y prendre part à un moment. » Il hausse les épaules. « Et j'ai la fâcheuse habitude de ne me draper d'aucun signe distinctif lorsque je n'ai ni bataille ni audience solennelle à mener. »

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Lun 26 Mar - 22:22


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Cette conversation prenait des airs de test alors que l'homme en face d'elle lui accordait enfin de l'introduire auprès de l'Inquisiteur, quand bien même il avait répondu à toutes ses réponses. Il était un peu tard, non ? Peu importe, en réalité : Aria ne rechignait pas à rencontrer la tête pensante de l'Inquisition, d'autant plus qu'elle ne comptait pas rester un simple visage dans une foule. Faire figuration n'a jamais été le fort des de Lydes, et elle ne faisait pas exception.

La docilité et le silence avec lesquels elle suivit l'homme étaient par contre assez inhabituels chez elle. Son interlocuteur avait quelque chose d'hypnotique, assez pour qu'elle en mette en berne son caractère impulsif et irascible. Ou alors était-ce la lassitude du voyage ? Le soulagement d'avoir enfin un endroit où se poser tout en conservant sa liberté ?

Les couloirs s'enchaînaient avec leur lot de figurants de l'Inquisition, et ce jusqu'à qu'ils parviennent à un bureau. Là, après quelques ordres donnés à son domestique - chose à laquelle Aria faisait à peine attention, trop l'habitude - l'homme l'invita à s'asseoir. Ce qu'elle fit, intriguée par les manières de son hôte et curieuse de la conversation qui allait suivre.

La surprise d'Aria, bien que sincère, fut assez discrète. Le Grand Jeu vous apprend très tôt à faire de vos traits un masque pour les rares moments où vous n'en portez pas. Aria de Lydes sonda le regard de Gwenaël, heureuse d'y trouver un étrange écho à sa propre sincérité. Elle esquissa un très léger sourire ensuite, inclinant la tête.

— Vous m'avez eue, je reconnais ma défaite.

En vérité, Aria était heureuse de savoir l'Inquisition aux mains de quelqu'un qui ne semblait pas accorder d'importance aux symboles et à l'apparât. Il y avait toujours le risque que ce ne fut là qu'un autre tour de passe-passe, une autre tentative de bluff si commune aux Orlésiens, mais elle espérait de tout cœur que Gwenaël était sincère lui aussi.

— Je ne vois pas pourquoi cette habitude serait fâcheuse, au contraire. Grâce à cette ruse, vous savez désormais comment je me comporte face à des subalternes ou des gens du peuple. Cela ne peut que vous être profitable.

Elle marqua une pause, détaillant davantage l'homme qu'elle avait sous les yeux. Ainsi c'était donc lui l'Inquisiteur. Son chef, désormais, celui qui lui proposait une alternative à la vie de proie au cœur d'une gigantesque (et malheureusement littérale) chasse aux sorcières.

— Je me félicite de faire votre rencontre officielle. J'ose même ajouter que je suis heureuse que l'Inquisition soit menée par quelqu'un qui ne se cache pas derrière son titre.

Bref, que des bons points pour Gwenaël, quoique ça lui fasse une belle jambe. C'est pas comme s'il avait eu besoin de l'aval d'Aria de Lydes, après tout.


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Jeu 29 Mar - 22:41


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Comme tout orlésien qui se respecte, la naïade fait peu montre de son étonnement pourtant manifeste au vu de la situation. L'adonis n'en attend guère moins, ayant depuis l'aurore de leur conversation un portrait manifeste de son tempérament traditionnellement dignitaire. Il se satisfait toutefois qu'elle ne se soit pas ombragée de cette piètre mascarade ou qu'elle ne fasse pas montre de davantage de morgue. A l'antipode de ceci, elle concède humblement sa défaite, bonne perdante dans un jeu auquel son patronyme l'a pourtant accoutumée depuis longtemps. Gwenaël accueille ce bref éclat de modestie avec un sourire ravi et un hochement du chef. Il ne peut réprimer un ricanement lorsqu'elle parle d'avantage, tirade qu'il commente. « Certes. Heureusement que nous ne sommes pas à la Cour, j'aurais pu en faire usage contre vous. » Outre le fait de soulever qu'ils ne sont naturellement pas antagonistes pour qu'il rende ce détail utile, il implique que leurs tréteaux sont bien différents de ceux de la noblesse et qu'ils ne jouent ni la même symphonie, ni avec les mêmes instruments.

Il la laisse volontiers l'observer avec plus de minutie, légitimement curieuse sur cet homme dont on évoque le titre dans le tout Thédas, né de rien et roitelet d'une puissante Organisation capable d'agglomérer des gens de tous horizons. Il se redresse ensuite sur son siège et miroite sa gratitude dans une risette flattée.
« Je suis touché par le compliment, c'est un trait que beaucoup ne comprennent pas. Vous apprécierez peut-être notre simplicité, je vous le souhaite. » Le Refuge ne disposait de toute façon pas de suffisamment de place ni de travaux accomplis pour satisfaire les éventuelles lubies d'une Dame – qui, soldat parmi d'autre, ne bénéficierait dans tous les cas pas des mêmes privilèges que ceux de sa genèse. A mille de vouloir la méjuger, il ne poursuit toutefois pas sur le sujet, osant espérer qu'Aria savait à quelle odyssée elle se vouait aujourd'hui. Il fait silence le temps que des domestiques déposent une boisson rafraîchissante ainsi qu'une corbeille garnie de fruits frais que le sieur désigne d'une paluche bienveillante. « Servez-vous si le cœur vous en dit, vous avez certainement besoin de reprendre des forces après votre périple. »

Justement, voici le point intriguant. Maintes rumeurs ont atteint les esgourdes de l'Inquisition quant aux malheureux événements ayant récemment ébranlé la Flèche Blanche. S'il ne doute pas de la fatigue tiraillant probablement la de Lydes, l'opportunité est trop belle pour qu'il puisse l'atermoyer – plus encore alors qu'elle désirait s'entretenir avec lui.
« Il me plairait beaucoup d'entendre votre témoignage quant au déroulement de l'Oblitération, il nous sera précieux, si vous n'y voyez pas d'inconvénient ? »

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Sam 14 Avr - 18:37


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La nouvelle situation de la noble orlésienne la forçait à abandonner, au moins dans un premier temps, sa verve de Joueuse et ses manières alambiquées d’aristocrates. Dans ce bureau, face à celui qui était l’Inquisiteur, et accessoirement, assez humble pour se mêler aux siens comme un simple soldat, elle se devait de suivre son exemple. Ses frères et sa sœur Aveline seraient bien étonnés de la voir ainsi, admettre aussi facilement ses faiblesses.

— C'est bien parce que ne nous sommes pas à la Cour que je me permets ce genre d'aveux. Si nous avions été à la Cour, vous ne vous seriez peut-être pas mêlé ainsi à vos hommes, non ?

Avec un sourire, Aria laissa entendre que la simplicité dont parlait Gwenaël lui plaisait beaucoup. Il n'y en avait que trop peu à Orlaïs, et le changement lui était fort agréable. Conviée poliment à se servir, elle tenta de ne pas paraître trop affammée, mais le plaisir qui se lut dans ses yeux quand elle croqua dans un des fruits la trahissait. Il lui tardait de prendre un bon bain et de dormir.

L'Inquisiteur ne lui en laissa pas l'occasion, lui demandant de façon détournée et donc polie de lui raconter comment s'était passé l'Oblitération... Aria n'avait pas spécialement envie de se replonger dans ce genre de souvenirs, mais elle comprenait l'importance que pouvait revêtir sa parole dans une telle situation.

— Bien sûr, bien que je ne sois pas sûre de vous être bien utile.

Prenant une grande respiration, elle lui conta comment tout cela avait commencé, la confusion, la fuite dans les couloirs, le sacrifice de certains des mages présents, notamment Alcide, leur échappée à travers la campagne... Rien de bien nouveau pour Gwenaël sûrement, mais cette fois paré des sentiments et de la justesse du regard de quelqu'un qui y était.

— Je suis désolée, je ne vois pas quoi vous dire d'autre...

Elle pensait avoir fait le tour, même s'il y avait forcément des détails qu'elle avait oublié ou occulté. Pas volontairement, bien sûr : maintenant qu'elle s'était assurée que l'Inquisition n'était pas menée par un tyran mégalomane, elle pouvait se permettre d'être honnête.




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Jeu 19 Avr - 14:56


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S'ils avaient été à la Cour, songe t-il, les circonstances auraient été bien disparates à celles-ci. En grande pompe, serait-il apparu, ses atours bien plus scintillants et remarquables que ceux de ses compagnons pour que tous comprennent d'une seule oeillade. Pas même besoin de le présenter, sa prestance rendue pléthorique miroitant parfaitement son titre. A Orlais plus qu'ailleurs, il n'aurait effectivement pu s'amalgamer à ses soldats à sa guise, conscient que ces individus de la Haute seraient incapables de concevoir pareille attitude. Accoutumé à adapter son comportement comme il change de vêtement, il sourit simplement et se satisfait de voir son interlocutrice se servir dans les simples mets apportés. Pas autant minaudière qu'il ne l'aurait cru, une vision qui l'enchante et le laisse finalement optimiste pour son intégration dans les rangs. Il tend ensuite une esgourde particulièrement attentive au récit narré, lithographiant chaque détail exposé dans une encoignure de son esprit pour pouvoir les rapporter à ses conseillers. Au gré des tirades, sa mine devient chagrine et enténébrée, il sourcille et peste intérieurement que ce paroxysme de l'horreur ait été atteint sans que personne ne s'y oppose.

« Ne soyez pas désolée, votre témoignage nous sera très utile, bien qu'il nous mette face à une innommable réalité. » Qu'ils connaissent depuis plusieurs lunaisons, mais la vésanie de Faustine semble prendre de l'ampleur au fil du temps. « Je suis véritablement navré que vous ayez eu à subir les folies de la Divine, je n'ose imaginer le nombre de morts qui ont jonché la Flèche Blanche. Nous ne pouvons rester de marbre. » Et ils ne le resteraient pas, tel que le reflète le regard irascible de l'Inquisiteur. Il ignore encore de quelle façon, mais il ne trouverait de repos qu'une fois cette Hydre terrassée et son empire despotique mis à mal. Même si les prochaines vagues de rescapés risquent de leur donner une besogne considérable en plus de celle dont ils ont déjà à s'acquitter, il se languit que les innocents convergent en son refuge pour y trouver aide et liberté.

« J'ignore si des mages du Cercle d'Orlais ont déjà atteint la Cité de Kirkwall, je vais informer l'Archimage Arion de ce qu'il en retourne ici dans tous les cas. Si vous le souhaitez, nous pourrons également faire en sorte que votre famille apprenne discrètement que vous êtes en vie et parmi nous. » Il regarde la damoiselle. « En attendant, prenez du repos et familiarisez-vous avec la forteresse. Je vous souhaite officiellement bienvenue dans l'Inquisition. »

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Lun 23 Avr - 21:03


Back In Black


Prenant une grande respiration, elle lui conta comment tout cela avait commencé, la confusion, la fuite dans les couloirs, le sacrifice de certains des mages présents, notamment Alcide, leur échappée à travers la campagne... Rien de bien nouveau pour Gwenaël sûrement, mais cette fois paré des sentiments et de la justesse du regard de quelqu'un qui y était.

— Je suis désolée, je ne vois pas quoi vous dire d'autre...

Le récit de leur fuite de la Flèche Blanche était douloureux : trop frais, alors qu’elle n’avait pas pu se reposer encore. Aria comprenait cependant que Gwenaël avait besoin d’avoir des informations de première main, et qu’elle était un témoin capital dans cette Oblitération heureusement (partiellement) ratée. Bien qu’elle n’ait pas eu l’impression d’apporter de nouveaux éléments à l’Inquisition, l’homme face à elle la traita avec patience et respect, la remerciant pour ses mots.

— Il n’est plus temps de détourner les yeux, je crois.

La réalité était terrible, hideuse, et ce à cause des actions de Faustine V, qui se prétendait Divine. Il fallait qu’elle paie, qu’elle rende des comptes à tous les mages qu’elle a décidé de soustraire au regard bienveillant d’Andrasté. Le sang d’Aria bouillonnait d’un désir de vengeance qu’elle devait cependant réfréner, au moins le temps de reprendre pied dans sa nouvelle vie. Au moins l’Inquisiteur n’était pas contre une réponse à cet affront, si Aria comprenait bien ses dires.

— Je serais heureuse de vous aider, Inquisiteur.

Il était également prévenant de sa part de s’inquiéter de la famille d’Aria : cette dernière avait de très nombreuses pensées pour ses frères et sa sœur, pour leurs enfants aussi – du moins ceux qui en avaient – et elle ne put s’empêcher de sourire à la suggestion de Gwenaël.

— Si vous pouviez leur faire parvenir une missive… Merci. Merci beaucoup, Inquisiteur.

Elle inclina respectueusement la tête, attendant un signe de Gwenaël pour enfin prendre congé. Elle était épuisée, et avait bien mérité un peu de repos. Quant à l’Inquisiteur, il avait sûrement d’autres choses à faire que de border les nouveaux arrivants, aussi illustres soient-ils.






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