WAR WOUND (ARIEL & ANTHELME & AMARANTHE)

war wound

Alaric & Ariel &
Anthelme & Amaranthe

« The soldier above all others prays for peace, for it is the soldier who must suffer and bear the deepest wounds and scars of war. »

Il n'y a ni gloire, ni honneur. Ni fierté, ni consolation. Rien si ce n'est un guerrier qui rentre chez lui meurtri avec un profond sentiment d'amertume. Tout ça pour quoi ? L'enclin n'est pas achevé, l'Archidémon galope toujours dans la nature avec ses hordes d'engeances et le seul souvenir que garde Alaric du champ de bataille est sa jambe droite endommagée : celle-ci est recouverte d'une énorme marque encrée jusque dans la chair, l'une des pattes de Raazikal. Ce n'est pas un trophée, peut-être son membre est-il condamné. Il sait pour l'heure que la douleur est encore atroce quand il pose pied à terre, aidé d'une béquille en bois sur laquelle il repose plutôt son poids. Ainsi, sans surprise, une bonne convalescence l'attend au domaine familial avec la crainte de ne plus pouvoir l'utiliser correctement au bout du compte. C'est un risque. Le guérisseur qui l'avait en charge a fait son maximum mais ce n'est pas une vulgaire entorse, c'est plus profond. Le Garde des Ombres n'imagine pas son avenir estropié, nul doute que son moral en pâtirait une fois encore. Au moins est-il en vie, oui, mais à quel prix ?

Plus son canasson approche, plus le palpitant du veuf s'emporte. Il ne cache pas être content de rentrer à la maison mais regrette presque d'être parti et s'inquiète des réactions de sa famille. Ariel risque de lui interdire formellement de repartir en guerre... si tant est qu'il s'en remet. Quant à Séréna, voilà une annonce qui ternira très probablement le sourire lumineux qu'elle avait retrouvé en sa compagnie, les derniers temps avant son départ. Tout ceci sans s'imaginer que les de Lydes souffrent une énième fois de pertes : Armand, Aveline. Ces terribles nouvelles ne lui sont jamais parvenues par courrier lors de son absence - sûrement faute au messager. Ce qui est peut-être mieux ainsi car il n'aurait pas été beau à voir en pleine bataille avec deux deuils supplémentaires à encaisser.

Alaric est accueilli par deux domestiques. Tandis que l'un l'aide à descendre de son cheval puis à se réceptionner, découvrant son handicap, l'autre s'apprête à mener la monture aux écuries avant d'être confié d'une autre mission. « Merci... Peux-tu dire à ma famille que je suis rentré ? » Le temps qu'il s'habitue à cette situation et adopte les bons réflexes, le Garde est long dans ses mouvements. Il cale la béquille puis s'avance progressivement - avec quelques difficultés vers l'entrée principale, heureusement encore soutenu par la servante. Il se demande qui de ses frères et sœurs sont là. Nul doute que leur grand-mère doit être présente tout comme Séréna, sûrement en plein jeu avec Arthur. Un sourire timide lui monte aux lèvres en imaginant la petite qui s'amuse mais aussi le reste de sa famille qui se porte bien, contrairement à lui. Il se sent mal de venir assombrir leur journée même si rien que son simple retour l'éclaircira.

(c) DΛNDELION