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Ven 29 Juin - 10:04



young and stupid
Nero & Aurelius

« Rivalry adds so much to the charms of one's conquests. »
Arpenter les couloirs du Magisterium en compagnie de son paternel déclenche toujours en lui une forte sensation. Le torse bombé, Nero inspire un bon coup et ne dissimule pas le rictus imprimé sur ses babines : il a selon lui plus que de quoi être fier d'être le fils Pavus. Seize années de vie sur ses épaules, déjà. Un âge où beaucoup d'adolescents se cherchent encore, où lui-même cherche encore à faire ses preuves ainsi qu'à s'imposer quand bien même un avenir aguicheur lui tend les bras ; oh et il ne crache certainement pas dessus au contraire. C'est pour sa jumelle Nerva que celui-ci est plus incertain mais ne sera pas moins glorieux étant donné les racines familiales. Né sous une bonne étoile, des ambitions le dévorent depuis l'enfance afin de faire la fierté de Tibère, son père, et de sa très chère mère. Il s'échine à être suivi par d'autres jeunots de sa tranche d'âge, marque son territoire, se couvre de lauriers à chaque occasion autant qu'il remémore aux esclaves de la maison où est leur place. Peu sont ceux qu'il respecte véritablement en dehors du cadre familial à savoir entre autre ses géniteurs, sa sœur mais aussi son cher cousin. Son ego gonfle, alimenté par ses actes et sans l'ombre d'un doute par ses hormones. Il n'a personne à envier ni à se plaindre malgré un honteux secret - selon lui. Personne n'est informé et ne le sera probablement jamais de ses attraits pour enfiler la dentelle de Nerva. Les robes, surtout, mais bien heureusement ses lubies lui passent à mesure que son corps se métamorphose : encore la faute des hormones ?

Nonobstant le manque d'expérience, le jeune Nero observe et seconde son père afin d'en acquérir. Il l'accompagne lors de ses entrevues avec des futurs collègues mais n'est pas encore autorisé à participer à la réunion prévue cet après-midi. A cette occasion il lui est alors indiqué de rester dans l'une des grandes salles et d'attendre sagement. Rien n'est moins sûr si l'ennui l'accroche, c'est certain. Le fils Pavus opine tout de même du chef jusqu'à découvrir la pièce. Il en fait le tour complet avant de stagner à hauteur des grands rideaux rouges vers les fenêtres, où il se cale d'ailleurs sur le rebord. Seul. Un soupire las casse le silence installé. S'ils étaient autre-part qu'au Magisterium, il se serait bien amusé à abîmer les rideaux avec ses pouvoirs encore considérés comme neufs. Arrivé à un second soupire, l'huis s'ouvre enfin mais trop tôt pour que ce soit Tibère qui revienne. Non, c'est une elfe - esclave chargée de faire le ménage. Elle ne le remarque pas d'entrée de jeu : un affront de taille pour l'adolescent Tévintide. D'un autre côté il se satisfait d'avoir de la compagnie. Un sourire mauvais apparaît quelques secondes sur son faciès avant qu'il ne se racle la gorge puis se relève. « Eh, l'oreille pointue, sais-tu qui tu oses ignorer ? » La femme sursaute aussitôt. S'ensuit une courbette accompagnée d'excuses bafouillées, la peur au ventre en reconnaissant la personne sous son nez. Elle connaît surtout la réputation de son géniteur mais cela suffit pour craindre le fils probablement fait du même bois ; à juste titre. « Mes excuses jeune Pavus... Je ne vous avais pas vu... Je suis vraiment désolée. » Ce n'est pas suffisant pour Nero qui une fois à sa hauteur, pose une main sur son épaule et la force à s'accroupir plus encore à ses pieds. « Ce n'est pas assez bas. Tu veux encore me manquer de respect ? »

Finalement, il s'est trouvé une occupation : tourmenter une esclave qui faisait simplement son boulot. Il ne s'imagine pas être interrompu jusqu'à la fin de la réunion mais voilà qu'une autre tête passe la porte. Celle d'un rival, de son rival, celle d'Aurelius Argento. Tiens donc. Il arrive au bon moment et il est clair que le Pavus n'a pas honte d'avoir l'elfette qui rampe à ses pieds sous la crainte.
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Lun 2 Juil - 13:21

« De mes jeunes années, je garde un souvenir mitigé. Je n'ai jamais manqué de rien, et je reconnais être né avec assez de cuillers en argent dans la bouche pour bâtir une petite tour. La réputation de ma famille me précédait. Comme beaucoup d'adolescents, j'étais le centre de mon monde, et je commençais à peine à m'ouvrir à sa périphérie. Mais malgré tout, je n'avais pas totalement l'impression d'être à ma place, et j'étais convaincu que j'étais déjà capable de rendre le reste meilleur. L'ennui quand on est jeune, c'est qu'on croit avoir réponse à tout. Quelque part, je crois que je n'ai jamais vraiment grandi... » Mémoires du Renard Rouge Vol. 1, par Aurelius Argento

____________________________________________


«...compte sur toi pour ne pas t'attirer d'ennuis. Magister Hellana attend toujours qu'on remplace les rideaux du premier couloir sud. Est-ce que tu m'as bien compris ? Oh ! Aurelius ? Est-ce que tu m'as bien compris ? »

Le ton péremptoire dans la voix de son père ramena l'esprit d'Aurelius Argento sur la conversation, qui n'en était de toute façon pas vraiment une. Comme souvent lorsqu'il s'agissait du magisterium, Augustus s'adressait à son fils d'une manière qui n'appelait pas au débat. La meilleure chose à faire était de l'écouter patiemment -ou du moins d'en donner l'air- et d'acquiescer à la fin. Aurelius était devenu une véritable pointure en hochement de tête : grave, compatissant, concerné, aimable, il les connaissait tous sur le bout de la nuque. Une véritable ponctuation muette à tout conversation quand le geste était bien effectué. Enfin, la plupart du temps : Augustus était rarement dupe, mais son père n'était pas homme à se faire mener en bateau facilement. Quand on passait ses journées à argumenter en compagnie d'autres magisters, ce n'était pas un adolescent rebelle qui allait vous en remontrer.

« Oui, père. »

« Très bien. Je compte sur toi pour ne pas causer trop de grabuge. Nous nous retrouverons après la réunion. » Puis, comme souvent, le patriarche ne put s'empêcher de sourire, et de passer une main dans les cheveux de son fils. Ils ne réussissaient peut-être pas toujours à communiquer correctement, mais ils s'aimaient. Augustus avait pris sur lui de guider de son mieux son impétueuse descendance, ce qui était loin d'être une tâche facile. Pourtant, il l'emmenait toujours avec lui lorsque c'était possible. Et si Aurelius donnait l'impression de s'ennuyer, il en était en réalité ravi, et même fier : son père comptait sur lui. Mieux, il comptait sur lui pour apprendre à penser par lui-même, et l'écoutait toujours attentivement faire part de ses observations. Petit à petit, on finirait bien par en faire un magister efficace, se plaisait-il à répéter.

Mais il y avait des réunions où le jeune Argento n'avait pas encore sa place, aussi prit-il congé de son père, le suivant du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse au coin d'un couloir. Bien ! Cela voulait dire qu'il avait quartier libre le temps de la rencontre. Quand on prenait le temps de l'explorer, il y avait toujours quelque chose qui se passait entre les murs de l'ambassade. On y apercevait des dignitaires étrangers et leur suite, vêtus de manière exotique, parlant des langues étrangères. Autant de promesses de découvertes qui ne laissaient pas Aurelius de marbre et alimentaient sa soif du monde. Beaucoup de tévintides prenIl aient grand soin de ne jamais mettre ne serait-ce qu'un orteil en-dehors de leur précieuse frontière tout au long de leur vie, et considéraient tous les peuples au-delà comme des barbares. Et bien Aurelius n'était pas de ceux-là : le monde, il voulait le découvrir, le parcourir de long en large ! Ces langues inconnues, il voulait les apprendre, en goûter le chant entre ses lèvres, et il voulait sentir le vent porter des odeurs nouvelles narines à ses narines ! Il allait bientôt être majeur, et il s'élancerait alors à la rencontre de Thédas !

Tandis qu'il déambulait sans but dans les couloirs, des rêves plein la tête, des voix provenant d'une des grandes salles l'interpellèrent. Poussé par sa curiosité naturelle, il ne put s'empêcher d'y passer la tête afin de voir ce qu'il s'y passait. Il en était tout simplement incapable, ce qui ne manquait pas de lui attirer des ennuis, mais les ennuis ne rendaient-ils pas la vie plus intéressante ? En tous les cas, le spectacle ne l'étonna guère : le jeune Pavus, qui martyrisait une esclave. A cette vision, le sang d'Aurelius ne fit qu'un tour, et il dût serrer les poings pour se contrôler. Il n'avait jamais été à l'aise avec le concept de l'esclavagisme, et il avait toujours considéré comme étant son devoir de bien traiter ceux qui ne bénéficiaient pas des mêmes avantages que lui. Une leçon que son père lui avait inculqué, et qu'il avait tendance à pousser encore plus loin. Fouillant dans sa poche, il en sortir un vieux papier qu'il roula en boule ; visant soigneusement, il la projeta sur le crâne de Nero, puis il s'avança en souriant, s'adressant directement à l'esclave sans même un regard pour son compatriote : « Excusez moi mademoiselle, mais la magister Hellana vous cherche. Je crois qu'il s'agit d'une histoire de rideaux... Il serait malvenu de la faire attendre, je pense. »

Et ces mots concernaient tout autant Nero : on ne faisait pas attendre une magister. Aurelius attendit que l'elfe put quitter la salle, puis il daigna porter son regard sur Pavus : « On martyrise le personnel ? Je vois que la glorieuse maison Pavus ne manque pas une occasion de prouver son pouvoir face à des adversaires de taille. Dis moi, tu as carbonisé une fourmilière récemment ? »

Aurelius se choisit un fauteuil, dans lequel il se laissa tomber pesamment ; croisant nonchalamment les mains derrière la tête, il se mit doucement à se balancer d'avant en arrière, un sourire narquois pour le compte de Nero.
Aurelius Argento

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Mar 3 Juil - 9:56



young and stupid
Nero & Aurelius

« Rivalry adds so much to the charms of one's conquests. »
Quel riche passe-temps que de s'en prendre à une esclave qu'il ne considère pas plus que du mobilier... Et encore, certains meubles valent à ses yeux beaucoup plus que la vie d'une pauvrette enchaînée à un avenir misérable. Nero n'est pas certain de les considérer comme des êtres vivants à part entière, faute à son éducation paternelle. Il renforce progressivement la pression sur son épaule quand arrive soudain un projectile sur sa boîte crânienne : un papier. Rien de grave, rien qui lui laissera des séquelles excepté au niveau de sa fierté chatouillée. Son œillade noire adressée envers le nouveau venu est assez significative. Peu importe la véracité des faits que ce dernier avance, le jeune Pavus n'est pas fou ; inutile de se mettre à dos la Magister Hellana. Privé de son jouet, il libère l'elfe mais lui glisse un avertissement avant qu'elle ne franchisse l'huis. « N'imagine pas être sortie d'affaire pour autant. »

Désormais, il essaie de ne pas paraître agacé : cela renforcerait indéniablement le sourire d'Aurelius et l'énerverait encore plus. Il se contente de hausser les épaules puis avance vers son rival de toujours. Tête levée hautainement, bras croisés, il n'escompte pas répondre à sa pique par autre chose qu'une énième provocation en retour. Après tout, n'est-ce pas à celui qui aura le dernier mot ? Ils n'arrêtent jamais. « Et toi, te voilà réduit à lancer de vulgaires boules de papiers pour attirer l'attention ? A moins que ce ne soit ta nouvelle manière de dire bonjour. Dans tous les cas, l'éducation chez la maison Argento laisse à désirer. On dirait même que cela empire avec les années... » Enfin un nouveau rictus se dessine sur ses lèvres. Avec le papier en question à ses pieds, il décide de donner un coup dedans en espérant qu'il se heurte à son tour contre son homologue. Un geste probablement stupide mais irrépressible - ah, les hormones.

En parlant des hormones, celles-ci n'ont pas finies de frapper. Nero observe Aurelius se balancer avec l'envie grandissante qu'il chute maladroitement... ou que quelqu'un l'entraîne à tomber de ce piédestal. Un reste puéril de leur enfance et pourtant, il tourne maintenant autour de lui ainsi que de son siège. « Attention avec ça, tu risques de tomber. » Une prévention sournoise étant donné qu'il entraîne lui-même le dossier penché plus en arrière afin de déstabiliser le fauteuil et le bougre dessus. Non ce n'est pas glorieux. En y réfléchissant, il s'abaisse à la hauteur de son adversaire mais ne peut s'empêcher un sourire méprisable d'adolescent fier de sa connerie. Pas un instant il s'inquiète que le mobilier soit amoché, au contraire : il aimerait que la faute retombe sur Aurelius.

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Jeu 5 Juil - 11:52

Nero Pavus. Le fléau de son existence. Ou du moins aurait-ce sans doute été le cas si Aurelius avait attaché une quelconque importance au concept de rivalité. Malgré son flair pour le dramatique, il n'était pas enclin à le considérer vraiment en tant que tel, simplement parce qu'il ne comprenait pas vraiment pourquoi ils en étaient arrivés là. Ils venaient tous d'eux de puissantes familles de magisters, et leurs chemins s'étaient inévitablement croisés plus d'une fois au sein du cercle très ferme de la magitocratie tévintide, et du point de vue du jeune Argento cela aurait dû s'arrêter là. Ils ne partageaient pas les mêmes valeurs, et il se serait contenté d'un dédain mutuel accompagnée d'une ignorance passive. Mais non, Nero l'avait instantanément pris en grippe, ce qui l'avait tout d'abord surpris. Il était habitué à ce que son charme lui évite ce genre de désagrément ; oui, le petit Aurelius avait la langue bien pendue, mais c'était un brave garçon, on ne pouvait pas s'empêcher de l'apprécier, disait-on ! A tel point qu'il avait fini par le considérer comme normal. Il avait de la personnalité, comme l'aurait dit sa grande-tante (1). Alors il s'était habitué à ce que les choses se passent comme ils le désiraient : il était jeune, il était séduisant, il était mage, il était riche. Que demander de plus ? Et comme c'était plus facile pour lui d'obtenir ce qu'il voulait par le bagout et le charme, il n'avait jamais été tenté d'user de son pouvoir pour intimider et forcer. Là où certains se complaisaient à régner dans la peur et la violence, il préférait les compliments et les sourires. Il mettait un point d'honneur à traiter humainement toutes celles et tous ceux qui n'étaient pas de son rang, qu'il s'agisse des soporatis, des elfes ou des esclaves. Pourquoi se montrer cruel quand on pouvait être doux ?

Le garçon brun en face de lui ne semblait pas s'être jamais posé la question. A se demander s'il était capable de se poser des questions tout court, ou s'il se contentait simplement de singer les moindres faits et gestes de son paternel. Il s'amusait du malheur des autres, et quand il ne pouvait pas y ajouter, il le provoquait. Le pire pour Aurelius, c'est que ce n'était pas au service d'un véritable but néfaste ; non, Nero pouvait se montrer cruel uniquement parce qu'il s'ennuyait. Et cela plus que tout les opposait farouchement, d'une manière comme seuls savaient le faire les adolescents. Cependant, Aurelius avait toujours pris soin de ne pas trop jouer le jeu dans lequel voulait le forcer Pavus. Principalement parce que ça l'amusait beaucoup plus de voir à quel point il pouvait l'agacer en faisant comme si de rien n'était. L'ignorance de cette rivalité autoproclamée était sa meilleure arme pour mettre l'autre hors de lui, et il en avait plus d'une fois tiré profit.

«  Menacer une esclave. Quelle force, quelle audace, quelle...virilité. » moqua Aurelius sans cesser de se balancer. Il prit néanmoins note de s'assurer de l'état de l'elfe ces prochains temps ; si Nero décidait de s'en prendre à elle, il allait se trouver un adversaire de taille. « Je suis sûr que papounet serait fier. « Mon fils fait trembler les esclaves, regardez comme il est fort ! » Ce genre chose. On ne doit pas s'ennuyer à vos réunions de familles. »

Fut-un temps, lointain, ou le nom de Pavus était synonyme d'autre chose. Malheureusement, Tevinter n'avait pas changée, au fil du siècle dernier. Elle s'était même sclérosée de plus en plus, selon Aurelius, mais qui pouvait-il ? Bientôt, il irait découvrit Thédas, et il pourrait laisser tout ça derrière lui. Et ce n'était certainement pas Nero qui allait lui manquer.

« Et encore, tu n'as pas vu ce qu'on a appris avec les bombes à encre ! Mère voulait attendre une année de plus, mais père à céder. Et puis tu sais ce que c'est, ils sont trop occupés à nous inculquer des valeurs pour nous apprendre à être polis. On envisage de venir en pagnes au prochain dîner officiel, pourquoi se soucier d'autant de vêtements ? » Évidemment que les Argento n'auraient jamais eu l'idée de se présenter en pagnes ou que ce soit ; ses parents se montraient plutôt ouverts, mais ils tenaient au protocole. Seulement, leur rejeton était d'humeur provocatrice quand il avait Nero en face de lui. Nero qui n'était pas en reste : quand le fauteuil bascula finalement pour de bon, Aurelius s'écrasa avec lui et se retrouva à contempler le plafond. Puis le visage narquois de Pavus. Il aurait dû s'en douter. Bah, ils pouvaient être deux à jouer à ce petit jeu...

Faisant mine de se relever, il pivota d'un coup sur le sol, entraînant le fauteuil avec lui, les pieds du meubles fauchant ceux de Nero, qui ne peut que tomber à son tour pour se retrouver droit sur Aurelius. « Tu n'es pas moins agaçant même vu d'aussi près. » Il n'avait pas pu s'empêcher, le tout avec son plus grand sourire. Les gosses...

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(1) Bien qu'elle prononça le terme comme s'il s'agissait d'une maladie sexuellement transmissible.

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Mer 11 Juil - 12:58



young and stupid
Nero & Aurelius

« Rivalry adds so much to the charms of one's conquests. »
Tout en Aurelius l'énerve, ce qui ne s'arrange pas à mesure des années qui passent : ses réflexions, ses manies, ses idées et convictions bien opposées aux siennes. Le bougre étant au moins autant apprécié que lui au sein de leur sphère - même s'il ne l'admettra jamais, Nero n'a jamais pu se permettre de l'ignorer... Ni de faire en sorte qu'il séjourne sous sa croupe. Avec l'âge, il réalise bien que ce n'est plus qu'une question d'inimitié mais que l'aversion qu'il lui porte lui est viscérale et peut-être bénéfique, en un sens. Quel meilleur moyen de se forger de l'expérience qu'en alimentant une rivalité ? Le Pavus ne se repose pas sur ses acquis face à l'Argento, cherchant toujours un pic supplémentaire qui le fera choir de son piédestal depuis lequel il se bidonne. L'inverse est aussi vrai. D'un œil extérieur, en revanche, leurs échanges paraissent parfois ridicules et ce ne sont pas les hormones de l'adolescence qui aident à les faire briller. Comme pour l'heure.

Difficile de parvenir à avoir le dernier mot quand son adversaire possède une langue aussi affûtée que celle d'Aurelius. Celui-ci semble avoir réponse à tout et Nero commence à perdre patience le premier, particulièrement agacé des moqueries sous son menton qu'il garde néanmoins bien levé. Il le regarde tel un moustique insignifiant qui s'esclaffe, feint d'ailleurs ne pas être atteint malgré ses prunelles qui témoignent de son irritation certaine. « Ridicule. Cela dit, vous voir venir en pagne n'aurait rien de déstabilisant, étant donné les loques que vous portez déjà au quotidien. Même un cafard aurait honte de se pavaner ainsi dans les couloirs du Magisterium. » Mais pas question qu'il perde la face ni sa propre langue, quand bien même il semble bien moins réceptif avec cette dernière : en temps normal, il ne se laisse pas aussi promptement submergé par son besoin de vendetta pour sa fierté. Mauvais jour, dirons-nous. Le fait est qu'à court de spéculations capables de couper le sifflet à son rival dans l'immédiat, Nero s'attaque directement au fauteuil où siège son postérieur.

Et c'est la chute. Le Pavus présente un rictus narquois immense laissant entrevoir quelques dents sournoises. Il ne dissimule pas sa joie et n'étouffe pas ses propos qui suivent : « Oh, tu as finalement retrouvé ta vraie place. Par terre. » A mes pieds. Escompte-il ajouter avant d'être malheureusement fauché et entraîné au sol avec son camarade. Au moins est-il sur celui-ci, pas dessous, ce qui ne l'empêche pas de tordre un instant son expression d'une grimace. Celle-ci s’éclipse ensuite pour un énième sourire en réponse à son rival. « Agaçant peut-être mais toujours au dessus de toi, voilà la différence entre nous deux. » Le jeune Pavus profite finalement de sa place, soulignant ses propos en installant tout son poids sur lui, ne prévoyant pas de se relever dans l'immédiat. Pour éviter d'être bêtement renversé, il cale ses jambes à chaque extrémité. « Alors, tu as l'air bien malin maintenant. » Ah, l'adolescence. Nero ne soupçonne pas qu'il est autant ridicule mais bien évidemment, il n'y a que les concernés pour ne pas en prendre conscience. Lui se conforte plutôt de cette pseudo victoire, aussi risible que celle résultant de qui a la plus grosse.
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Sam 14 Juil - 19:06

Si on lui avait demandé son avis, Aurelius Argento aurait volontiers reconnu qu'il était d'une intelligence fine et d'un charisme appréciable. Deux qualités qui pouvaient, ma fois, faire office de défaut lorsqu'on était condamné à vivre avec quoi qu'il se passe. Il n'y pouvait rien, à la fin, si les gens jalousaient son esprit et sa popularité ! Et populaire, il l'était, chez les jeunes femmes comme chez les jeunes hommes. Les plus vieux l'aimaient bien, et il était rare que quelqu'un le prenne ouvertement en grippe. Ce qui rendait la vie plus facile, mais pas forcément plus intéressante ; voilà pourquoi la rivalité de Nero l'attirait, même s'il refusait de se l'avouer. Qu'on se montre aussi décidé à lui tenir tête, sans tenir compte de son charme naturel ou de ses antécédents, voilà qui était délicieusement novateur et, surtout, imprévisible.

Car qui aurait pu prévoir qu'il se retrouverait sur le dos dans une des grandes salles de l'ambassade, le corps de Pavus pressé contre le sien ? C'était plus d'action que n'en avaient sans doute jamais vue les tapis moelleux, plus habitués aux pas traînant des magisters et des esclaves. L'espace d'un instant, Aurelius se demanda s'il ne valait pas mieux de cesser ces enfantillages ; si son père -ou quelqu'un d'autre- les surprenait ainsi, la réaction serait potentiellement désastreuse. Il imaginait déjà l'air courroucé du paternel, et la déception dans sa voix de voir sa progéniture se comporter aussi puérilement. Quoi que à bien y réfléchir, l'expression sur les traits de son père vaudraient le coup d’œil ; son descendant, surpris en position compromettante avec un Pavus ? Voilà qui aurait de quoi faire jaser dans les rues de Minrathie et même d'ailleurs. Aussi, plutôt que de s'énerver du retournement de situation littéral qu'était Nero au-dessus de lui, il ne put retenir un long éclat de rire ; des larmes perlaient au coin de ses yeux, qu'il ne pouvait essuyer sans se défaire de la prise de son condisciple. Enfin, il reprit son souffle, sa poitrine s'agitant encore malgré elle.

« Tu imagines si quelqu'un débarquait ? Les histoires que ça feraient ! » Puis, d'un ton mi-pensif mi-amusé, il ne put s'empêcher : «  Et ça ne me dérangerait pas trop d'être un cafard : quand on voit ce qu'ils sont capables d'endurer, ça montre qu'ils sont plutôt solides. » Avant d'ajouter, d'abord faussement blessé puis moqueur: « Dis, tu trouves vraiment que je me pavane ? Tu devrais essayer de temps en temps, ça ne te ferait pas de mal. Mais si tu reconnais que je pavane mieux que toi, je ne t'en voudrai pas. »

Non, Aurelius ne pouvait s'en empêcher. Sa langue bien pendue -qu'il imaginait comme fatalement charmante- n'était pas toujours aussi aiguisée qu'il le croyait, et il n'avait pas encore appris à la ranger lorsque c'était le moment. Il ne cessait de tester les limites simplement parce qu'il n'avait pas encore vraiment conscience de leur existence. C'était commun, quand on était fils de magister, habitué à ce que le reste de la cité se plie à vos humeurs. Parfois, il valait peut-être mieux la fermer, mais il n'avait encore jamais appris cette leçon ô combien importante. Pourquoi faire, quand on pouvait asticoter quelqu'un comme Nero ?

« Au-dessus, au-dessous... Tu devrais essayer dessous de temps en temps, c'est agréable de varier. Hum... Tu n'es vraiment pas moins agaçant de près...mais tu n'es pas si laid. Même si tu y gagnerais à te tailler plus soigneusement les poils de nez. »
Aurelius Argento

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Jeu 19 Juil - 10:45



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Nero & Aurelius

« Rivalry adds so much to the charms of one's conquests. »
Leurs chamailleries ont ça de bon qu'elles permettent à Nero d'explorer plus en profondeur certains aspects de sa personnalité ainsi que de ses envies. Tant pis si au bout du compte le voilà au sol : il reste au dessus et c'est là tout l'intérêt à ses yeux. Il espère titiller la fierté mal foutue de son rival. Problème cependant... Celle-ci est aussi dérisoire que sa personne. Le jeune Pavus réprime une grimace. Il se demande si son contrôle est plus stable que le sien ou si ce n'est finalement qu'une question de caractère. Se pliant à son jeu, il inspire un bon coup puis émet un rire moqueur. « Si quelqu'un débarquait, il aurait vite fait de comprendre qui ira le plus loin... » Lui, au dessus, évidemment. Encore et toujours. Son poids est plus appuyé et il ne se gêne pas pour cogner contre la cage thoracique d'Aurelius ainsi qu'au niveau de sa pomme d'Adam. Le but là n'est pas de le faire s'étouffer - même si l'idée ne lui déplairait pas. Non, il vise à inspecter cette fameuse solidité avant d'afficher un air encore plus dédaigneux que précédemment. « Peut-être... Jusqu'à ce que mon talon ne les écrase. Même leur carapace ne peut rien contre ça. » Dommage qu'un d'entre eux ne se balade pas dans le coin d'ailleurs, la démonstration aurait ajouté un côté plus attrayant à ses propos.

Sa langue retrouve sa combativité, même si il est intérieurement toujours aussi exaspéré. Nero se demande comment faire perdre pour de bon ses moyens à son camarade. A long terme, au moins aujourd'hui, son mental s'épuisera et il aura vite fait de retourner à la simplicité : le physique. « Oh mais je me pavane. Gracieusement. Nous ne jouons pas dans la même catégorie, voilà tout. » Le menton relevé pour l'occasion, il ne manque plus qu'il libère l'une de ses mains pour la glisser dans sa chevelure brune. Pourtant, la carapace de l'adolescent s'étiole un instant sans prévenir la minute d'après. La faute à ce qu'il suppute être des avances truquées de son rival, s'achevant sans étonnement sur une pique déplaisante. Il sait très bien que c'est faux, il n'a pas de forêt séjournant à l'intérieur de ses narines, mais par réflexe ses doigts vérifient au moins l'entrée de celles-ci.

Maintenant autant énervé contre sa propre réaction naturelle que le fils Argento, son rictus paraît clairement irrité. Sans prévenir, il se décale légèrement, comme à la recherche d'une position plus confortable sur celui-ci. Dans l'action, sa main cogne contre son paquet. Il n'avouera jamais que c'était là son but premier. « Tiens, mais c'est minuscule. Un asticot entre les jambes. Tu vois, je crois que je préfère mes poils de nez - de toute manière bien taillés. Je peux toujours les couper, en revanche, faire grandir son membre... Même la magie du sang ne t'aiderait pas. » Et là, le Pavus se demande, parviendra-il enfin à lui couper le sifflet ? Il lui ricane en plein faciès et se relève. Une fois debout, son pied file vite se poser contre son torse. C'est que le pauvre adolescent a réellement besoin de se sentir supérieur sur tous plans, surtout face à lui. A ses risques et périls ; un renversement de situation est si vite arrivé.
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Mer 25 Juil - 10:46

Bien des années plus tard, lorsqu'il repensait à sa jeunesse à Minrathie, c'était la plupart du temps pour se rappeler à quel point il était...et bien, jeune et stupide. L'adolescent qui se trouvait encore quelque part en lui s'en offusquait toujours, mais il fallait bien avouer que les frasques dont il avait été responsable n'avaient pas toujours été anodines ou sans conséquences, loin de là. Mais aujourd'hui, sur le sol du magisterium avec un condisciple qui pesait sur lui de tout son poids, Aurelius Argento était encore bien loin de la maturité et de la sagesse qui allait avec. Ce n'était pas au nom de ses dernières qu'il faisait tout pour conserver son calme, non : il avait justeenvie de clouer le bec de Nero sans lui laisser la moindre possibilité d'avoir le dernier mot ! Il était tellement habitué à ce que son entourage cède à son charme que de se retrouver en face d'un pair qui ne l'appréciait guère ravivait chez lui une combativité qu'il avait toujours crue inutile.

« Dans ce cas, si quelqu'un débarque, autant lui demander de nous rejoindre, non ? Je suis persuadé que Hellana se débrouillait très bien, dans sa jeunesse. »

Et voilà, il ne pouvait tout simplement pas s'empêcher de la fermer. Quand on essayait de le prendre en défaut, il recourait instinctivement à l'art ancestral des piques et des esquives, toujours avec un humour qu'il estimait alors aussi malin que mordant...et qui aurait fait secouer de dépit la tête de son futur lui. Mais on était jeune qu'une fois, non ? Alors autant en profiter, et c'était bien la période où même les erreurs pouvaient se révéler...intéressantes.

« Ah non malheureux ! On ne t'a jamais dit qu'il ne fallait surtout pas écraser un cafard ? Ils vont dégager quelque chose qui va attirer tous leurs petits copains et hop, c'est l'infestation dans tout le palais ! Et je doute qu'il y ait assez de chambre d'amis pour toute ma nombreuse famille ! »

Que Nero soit du genre à écrabouiller un pauvre insecte pour prouver son point de vue n'étonnait pa Aurelius. Cela l'attristait, aussi, mais ça il refusait de l'avouer. Comment pouvait-on en arriver là, à considérer la vie d'autrui, qu'il s'agisse d'un insecte comme d'un humain ou d'un elfe, comme si peu importante ? Quelque chose qu'il fallait détruire pour prouver sa force, qui ne valait rien. Comme si, du point de vue de Nero, il n'était que l'unique personne réelle dans un monde pourvu de similis qu'il pouvait tourmenter à loisirs. Plus inquiétant encore, et voilà qui déstabilisait vraiment le jeune Argento : sur le papier, ils n'étaient pas si différents. Si les circonstances du passé d'Aurelius avaient dévié ici et là, il aurait très bien pu devenir un pur produit de la jeunesse nantie et cruelle de Tevinter, à l'image de Pavus. C'était là une choses à laquelle il n'avait vraiment pas envie de penser, et une nouvelle raison pour lui de quitter ce fichu pays le plus vite possible...

La main de Nero qui vient cogner contre son entrejambe le ramena à la réalité de la confrontation présente. Il ne put s'empêcher de grogner, non pas de douleur mais d'un agacement sincère cette fois-ci, agacement qui ne put que croître avec la nouvelle pique de l'autre. Là encore, Aurélius trente ans plus tard ne se serait pas laissé atteindre par une tentative aussi grossière et puéril, mais l'Aurélius dans la fleur de l'âge avait eu le temps d'apprendre à se détacher de ce genre de choses. L'Aurelius d'aujourd'hui avait beau se prétendre brillant et éclairé, il restait un adolescent avec tout ce que cela peut impliquer de complexe, et les mots de Nero firent -enfin- monter le rouge à ses joues. Il n'appréciait pas du tout qu'on s'en prenne à sa virilité, qui n'avait jamais fait de mal à personne (1) ! Heureusement pour lui et sa soudaine envie de vengeance, Nero décida de changer sa position pour mieux l'humilier à ses yeux, ce qui laissa les mains libres à sa victime. Sans plus attendre, il se saisit du pied du noiraud et tira un coup sec, lui faisant perdre l'équilibre et tomber en avant sur le ventre. Sans se relever, Aurelius se projeta en avant, inversant les rôles ; cette fois-ci, c'est lui qui pesait de tout son poids sur l'autre, mais sur le dos plutôt que le ventre. En parlant de position, on allait bien voir si Nero l'aimait bien, celle-la...

« Comme tu vois mon brave Nero, l'important ce n'est pas la taille de ses membres, mais c'est comment on s'en sert. J'aurais pu te montrer -je suis généreux, c'est dans ma nature- mais tu n'as même pas pensé à m'offrir un repas avec de toucher, ce qui n'est tout de même pas très poli... »

* * *

Une trentaine d'année plus tard, soudainement pris d'un souvenir particulièrement embarrassant concernant le comportement de sa jeunesse, Aurelius Argento se plaqua une main sur le front en secouant la tête. Mais il réussit difficilement à cacher un sourire.


________________________________________________________

(1) Au contraire !
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Dim 29 Juil - 10:27



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Nero & Aurelius

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Que son semblable ouvre sans cesse la bouche, envieux d'avoir le dernier mot même lorsque ce n'est pas à son avantage l'horripile à chaque fois. Nero se moque bien que celui-ci se dénigre autant que sa famille mais cela prouve que ses provocations n'atteignent pas la fierté du jeune Aurelius. En possède-il seulement une ? Difficile de toucher de plein fouet un individu plus enclin à rire de ses travers que de ceux des autres. Ce qu'il est bien incapable de faire par fierté, justement. Cela le froisse automatiquement mais représente une grande faiblesse face à son rival. Peu importe ses mimiques forcées, l'ignorance des piques lancées, c'est sur le long terme que le Pavus est le premier à perdre contenance. Encore une fois en voici la preuve, lorsqu'il laisse de côté ces histoires de position "gênante" et de cafards pullulants pour le titiller d'une toute autre manière. Aucun jeune homme baignant dans cette tranche d'âge n'échappe à ses hormones, ni à tout ce qu'elles impliquent. C'est un énorme rictus sournois qui se faufile sur son faciès après le frottement intime suivi de propos plutôt humiliants pour la virilité de son rival. Et ça fonctionne. L'agacement de ce dernier en témoigne, sous ses yeux, pour son plus grand plaisir. Après le sourire, il se décide à en rire clairement, persuadé qu'il n'entendra pas de si tôt une réplique sortir d'entre ses lèvres.

Mais si Nero savoure pleinement sa victoire en changeant de position dans l'optique de se bidonner plus encore, il ne s'attend pas à ce que les rôles s'inversent sans prévenir. Tout d'abord quand il chute contre son ventre, son expression ayant tout juste le temps de laisser place à la surprise puis une grimace une fois renversé contre le sol. Exposé ainsi, dos libre d'accès à son rival, l'adolescent fait moins le malin et son ego outré s'égosille depuis l'intérieur. Il n'y a pas pire posture que celle-ci. Evidemment, Aurelius en profite à juste titre tandis que le Pavus grogne et espère que la réunion ne se terminera pas dans l'immédiat.

Quelle honte si son paternel le retrouvait ainsi. Cette simple pensée le pousse à gigoter même si ce n'est pas comme ceci qu'il parviendra à faire perdre l'équilibre à l'autre. Il ne lui reste plus que la parole, pour l'heure, quitte à le provoquer. Pas question qu'il se soumette, il montre les crocs et se met à rire jaune ; pas moins irrité. « Toi, savoir t'en servir ? Laisse-moi rire, tu dois encore être puceau à l'heure actuelle. Je sais que je ne crains rien de ton asticot. » Crache-il presque, hésitant à se libérer en usant de magie. Ce ne serait certes pas flair-play mais à cet l'instant, il ne s'en soucie guère. Surtout quand il a l'impression d'entendre des bruits de pas qui se rapprochent de plus en plus. Il ferme les yeux afin de se concentrer et de préparer un sort mais réalise qu'il est beaucoup trop nerveux et pressé de se défaire de cette emprise humiliante. Une fois encore, il faut qu'il se repose sur la parole plutôt que le physique, difficile alors que sa patience est déjà épuisée. « En revanche, si tu laissais faire une personne plus expérimentée... Je serais plus poli. Tu as ma parole. » Son ton change étonnement, laissant place à une fausse invitation. Il lui faut bien une porte de sortie.

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Jeu 2 Aoû - 20:38

S'il y avait bien une taille qui n'était plus à démonter, c'était bien celle de l’ego de deux adolescents nés dans l'opulence et le pouvoir, habitués à ce que le reste du monde se plie à leurs caprices. Certes, ils avaient déjà -et ce sans vraiment le savoir- choisi des chemins différents, notamment concernant la manière dont ils utilisaient leur privilège. Aux yeux d'Aurelius, Nero n'était finalement qu'un de ces autres fils de nobles incapables d'imaginer que l'univers entier n'existait pas uniquement pour les servir. Pire, lui et son espèce se complaisaient dans la peur et la brutalité. Et ça, c'était une très bonne raison pour vouloir ne plus participer au système, pour laisser le pays derrière soi et partir, loin. En espérant y revenir le moins possible, car le jeune Argento n'avait aucune envie de voir des types comme Pavus grimper les échelons pour continuer d'infliger les abus de la classe dirigeante. Non, pensait-il avec dégoût, il refusait d'y participer. L'idée qu'il aurait pu travailler de l'intérieur pour mieux changer tout cela ne lui était pas encore venue, pas vraiment ; cela viendrait plus tard, avec l'expérience et la maturité. Mais à même pas vingt ans, il n'avait même pas assez de plomb dans la tête pour en remplir la plus petite des éprouvettes. S'il voulait partir, fuir, c'était avant tout pour lui. Parce qu'il s'estimait le droit d'avoir une vie qui ne dépendait pas de ce qui avait été décidé pour lui avant sa naissance. Pas parce qu'il voulait plus : il voulait...et bien, quelque chose de différent, voilà tout.

« Tu serais étonné de ce dont je suis capable ! » reprit-il sur un ton joyeux, toujours aussi incapable de tenir sa langue malgré les pensées qui agitaient son esprit. Sa virilité s'était remise de la pique de Nero, et il s'en voulait d'avoir réagi comme ça, lui qui mettait un point d'honneur à faire comme si ce genre d'attaque ne pouvait pas l'atteindre. Alors autant s'en donner à cœur joie ! « Et puis tu pourrais faire preuve d'un peu plus d'originalité dans tes insultes ! Utiliser deux fois « asticot », c'est un peu redondant, non ? A moins que tu en sois toujours à la première lettre de ton vocabulaire, j'espère que ton manuel à des images. Sinon, fais un peu preuve d'imagination ! Tu pourrais comparer mon ver à un dé à coudre, un orteil, une allumette, un ballon dégonflé, un brin d'herbe, au petit doigt d'un nain... Enfin tu vois le topo, je ne vais quand même pas tout faire à ta place, mon pote ! »

Mon pote. Une désignation qui pouvait se révéler la plus agaçante des admonestations quand on la lâchait comme ça, avec ce ton, sur la bonne personne. Et Aurelius était passé maître dans l'art de ce genre de ton au bon moment. Il raffermit sa position sur le dos de Nero, cherchant à le maintenir en place plus qu'à lui faire mal ; il laissait le coup de la brute aux autres.

« Oh, vraiment ? Une leçon particulière du grand Nero ? Ma fois, voilà qui est tentant... Dis moi, que vaut la parole d'un Pavus en ce moment ? Vous avez sacrifié quelqu'un récemment ? Non parce que compter là-dessus pour augmenter son pouvoir, c'est un peu comme compter sur les bonnes herbes pour relever ce qu'on arrive pas à faire soi-même, tu ne crois pas ? Mais si tu tiens à me prouver le contraire, grand fou, je suis ouvert à tout ! »

Si Aurelius allait trop loin, il ne s'en rendait pas compte. Il réfléchissait rarement à l'effet réel que pouvait avoir ses mots, qu'il préférait balancer sans se soucier des conséquences réelles ni de leurs implications. Il n'y pouvait rien, après tout, si certains n'étaient pas capables d'encaisser une bonne pique. Cela lui avait joué plus d'un mauvais tour, et cela continuerait ainsi bien des années ; même vingt ans plus tard, pourtant plus prudent et plus sage, il y avait des moments où il était tout bonnement incapable de retenir sa langue...

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Sam 11 Aoû - 9:27



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Nero & Aurelius

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L'humiliation de l'Argento est vite passée, semble-il, étant donné les propos qu'il avance de nouveau. Il n'en faut pas moins pour que Nero se torde intérieurement d'une grimace se répercutant indéniablement sur son faciès : ne s'arrêtera-il jamais ? Tout comme lui, au final, s'il inversait une énième fois les rôles. Pour l'heure très mal positionné, l'adolescent ne se livre pas au silence. Surtout pas. Ce serait là plus insultant pour sa dignité et il n'est pas comme son homologue ; se donner des coups de bâtons à la manière d'un masochiste ne l'intéresse pas. Reste que sa langue est plus lassée qu’affûtée à force. « Détrompe-toi. Je n'essayais pas de faire preuve d'originalité. Après tout, je n'ai plus à démontrer celle-ci. Mais tu as raison, en voilà des plus dégradantes... Il semblerait que tu prennes beaucoup de plaisir à te lyncher, vermine. » Vermine est prononcé avec le même élan que celui de Aurelius pour mon pote, désignation qui lui hérisse le poil sorti de cette bouche là. De plus, même en gigotant, il n'arrive toujours à rien.

Une ouverture se présente néanmoins suite à ses avances feintées un peu salies par le doute, certes, mais loin d'être complètement refusées. Bien au contraire, n'est-ce pas ? Le Pavus se force à jouer le jeu jusqu'au bout au moins pour être libéré. « Si tu me relâchais, je pourrais te le prouver bien plus qu'avec de simples paroles... Même si je pourrais aussi bien t'utiliser comme prochain sacrifice, maintenant que tu le dis. Qui sait ? Ouvre-toi à l'inconnu. » Il exècre de plus en plus son comportement autant que celui de son rival pour la simple et bonne raison qu'il a épuisé son quota de patience ainsi que de répliques bien cinglantes. Avec ce dernier, à certaines occasions - surtout en tête à tête, cela lui arrive fréquemment. Encore plus depuis que ses hormones gigotent à l'intérieur, intenables.

Il réalise que les bruits de pas s'éloignent à nouveau et n'étaient très certainement que de passage. Ouf. Pour cette fois. Sa patience est mise à rude épreuve en attente d'une réaction significative, d'une garde relâchée, se focalisant sur ses ressentis plutôt que sa vision limitée dans le cas présent. Il ferme un instant ses paupières pour accentuer ceux-ci, récupérer un minimum de concentration même si la jugeote ne veut pas suivre. Ses nerfs sont encore torsadés à l'intérieur. Quoi de pire ? Nero fomente, en train de maudire la langue de l'autre bougre... Qu'est-ce qu'il adorerait l'en priver définitivement. Il l'a déjà fait sur des esclaves, après tout. Mais techniquement, si il n'est pas en mesure de faire la même chose, qu'est-ce qui le retiendrait de l'amocher ? L'idée est excellente, pourvu qu'il parvienne à la mettre en place. C'est peut-être l'occasion idéale tant est que l'Argento se jette dans son piège.
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Lun 13 Aoû - 12:35

Ce n'était pas tant qu'Aurelius était totalement imperméable à l'humiliation ; il n'avait simplement pas la capacité d'attention nécessaire pour s'y appesantir. Surtout si le sentiment n'était pas entretenu d'une manière ou d'une autre, quitte à se faire démolir verbalement, autant que ce soit inventif et inattendu. Sinon son esprit finissait fatalement par penser à autre chose, et la plupart du temps cela se répercutait sur sa langue qui rétorquait plus par réflexe que par réel principe. Et puis peut-être qu'en se montrant plus abrasif, il stimulerait ses opposants, histoire de rendre les confrontations plus amusantes. Voilà aussi pourquoi il ne croyait pas vraiment au concept de rivalité : à force de s'en prendre au même adversaire, on risquait de finir par se lasser. Une manière de penser qu'Aurelius pratiquait avec l'ensemble de ses relations, qu'elles soient positives ou négatives.

« Donc tu démontres ton originalité...en ne faisant pas preuve d'originalité ? Je te le concède, c'est...ben, original. Heureusement que tu n'appliques pas ce principe à la respiration, quand même. Au rythme où ça va, je veux bien te prêter ma corde, peut-être que ça ira plus vite. »

Ces nouvelles piques étaient-elles vraiment nécessaires ? Sans doute que non, comme la plupart de leurs semblables. Honnêtement, Aurelius n'était même plus sûr de se rappeler comment ils en étaient arrivés à rouler tous deux sur le sol. C'était tellement inévitable les concernant qu'ils n'avaient pas besoin de se trouver une raison. Nero allait toujours trouver quelque chose à reprocher à son condisciple, qui ne pouvait s'empêcher de riposter, ou alors Aurelius était incapable de laisser passer le comportement de Pavus. Comme avec l'esclave tout à l'heure, voilà comment ça avait commencé ! Le jeune Argento espérait qu'elle n'aurait pas de problèmes par la suite ; Nero pouvait toujours décider de retourner l'asticoter dans le futur, et le blond ne pouvait pas toujours être là pour l'en empêcher. Peut-être qu'il pourrait parler à son père, trouver un moyen de transférer l'elfe ailleurs ; à leur service, si c'était possible.

« J'ai toujours été ouvert. Tu devrais essayer aussi, l'inconnu ça peut être sympa. »

Et juste comme ça, Aurelius relâcha sa pression. Il se dégagea de Nero pour s'asseoir en tailleur sur le sol, les coudes sur les cuisses et le visage dans les mains. Il observait son adversaire avec attention ; il le regardait vraiment, comme s'il l'examinait pour la première fois, essayant d'oublier tous ses préjugés. Et effectivement, il devait bien avouer qu'il n'était pas laid ; c'était même plutôt l'inverse. Mais il ne croyait pas vraiment en ses avances, s'attendant plutôt à une nouvelle ruse. Aussi restait-il attentif, prêt à se défendre si nécessaire, mais ne cherchant pas l'offensive. Qui était ce jeune homme brun et en colère en face de lui ? Comment en étaient-ils arrivés là tous les deux ? Il en aurait fallu de peux qu'ils échangent leur place ; après tout, leur histoire était similaire sur bien des points, façonnée par leur entourage. Pensif, Aurelius sortit une petite flasque en argent d'une poche, qu'il porta à ses lèvres après en avoir ôté le bouchon. Après une rasade de rhum antivan, il la tendit à Nero :

« Tiens, si tu veux qu'on continue à s'invectiver, autant ne pas le faire la gorge sèche. Ou alors on pourrait éviter de sauter dessus, pour une fois. » Puis, avec un sourire : « Enfin, tout dépend de la sauterie en question, j'imagine. »
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Sam 25 Aoû - 11:11



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Avoir réponse à tout est presque un don, à ce stade. Un don bien embêtant et frustrant pour la personne juste en face, en l’occurrence Nero qui jure qu'à la première occasion, il emploiera une méthode plus efficace pour lui couper définitivement le sifflet. Faute de ne pouvoir inverser les rôles ou lui dérober sa langue beaucoup trop pendue, il prend pour l'heure son mal en patience jusqu'à en être promptement rendu à ses limites. Ses pensées s'acheminent alors sur une note plus agréable, à savoir le prochain esclave qu'il maltraitera pour oublier sa propre humiliation. Et cette elfe, tiens ? Nul doute que l'Argento cherchera à la tenir à l'écart de sa personne mais le Pavus escompte bien lui mettre la main dessus avant. Des objectifs qui reflètent une jeune personnalité particulièrement égoïste, malveillante et surtout fière. Dire que les quelques années à venir n'apaiseront en rien ces défauts...

Enfin, l'adolescent est libéré. Il ne sait si cela est grâce à son subterfuge - même si son ego malmené en est persuadé, mais aussitôt il se redresse. Puis, il lorgne son rival comme si il était prêt à lui sauter violemment dessus. Il n'en fait rien. Pas que l'envie lui manque, oh ça non, seulement Nero n'a pas envie de se laisser aller de cette manière - encore une fois à ses impulsions hormonales. C'est stupide, même si la jeunesse est stupide. De plus, il s'interroge : pourquoi Aurelius le fixe ainsi ? Espère-il sincèrement qu'ils franchissent un cap ? Quand c'est une flasque qui lui est finalement tendue, utilisée au préalable, il l'attrape puis l'observe. Un instant Nero songe à un mauvais tour mais si c'était le cas, son adversaire ne l'aurait pas ingurgité avant. Non, et puis... Autant c'est sa propre manière de fonctionner, autant il imagine mal l'Argento en venir à la sournoiserie. Voilà pourquoi il pense qu'il aura toujours un temps d'avance sur lui, peu importe leurs joutes verbales bien agitées.

Le jeune homme hume la boisson forte qu'il ingurgite sans plus de chichis. En apparence, les tensions semblent s'être envolées, la rivalité mise en côté alors qu'il n'en est rien, au moins dans sa caboche. Il profite plutôt de l'ouverture, moins chahuté par la colère qu'il y a quelques minutes. « Merci. J'ai aussi un cadeau pour toi, pour une fois. » Le rhum toujours en main, il s'approche avec un énorme sourire du à l'idée fourbe qui traverse ses songes. Heureusement que son semblable est incapable de lire dans ses pensées ; nul doute qu'il ne l'aurait pas laissé approcher autant. Car Nero se penche à sa hauteur, sa paume libre titillant sa nuque. Il est incapable de faire preuve de plus de douceur, même factice, son impulsivité reprenant le dessus. Sans attendre, pressé, il colle alors ses lèvres contre celles de son rival. Une fougueuse embrassade où le Pavus s'arrange pour être toujours bien au dessus. Sans fierté, peut-être admettrait-il qu'il y prend plaisir. Seulement cette dernière le presse à en finir : en claquant fort ses dents contre la langue d'Aurelius une fois celle-ci accessible.
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Lun 10 Sep - 18:48

Aurelius s'octroya une nouvelle lampée de rhum, qu'il avala sur un claquement de lèvres satisfait. Il s'était approvisionné dans la cave familiale, où son père entreposait les nombreux alcools qu'il ramenait de ses voyages, la plupart du temps ceux que ses partenaires commerciaux lui offraient en cadeau. Augustus Argento buvait rarement, et toujours sans excès : généralement pour les événements officiels, ou les repas qui le demandaient. Contrairement à son fils, le magister était un homme sans vices connus, ce qui était plutôt rare au sein de la classe dirigeante de Minrathie. L'alcool était rarement à son goût, les stimulants de toutes sortes ne l'intéressaient pas, il était fidèle à sa femme, il n'était jamais cruel envers ses inférieurs, et il n'avait pratiqué la magie du sang qu'à partir du sien propre, et jamais pour influencer ou dominer ses semblables. Pour lui, c'était avant tout un moyen de comprendre comment cela fonctionnait, afin de mieux s'en protéger et de traiter ce redoutable outil avec le respect qui lui était dû. Des leçons qu'il essayait de transmettre à son hériter, qui avait décidé de retenir les plus importantes à ses yeux -notamment concernant la magie du sang et la cruauté- tout en ignorant joyeusement la plupart des autres. Les drogues de tous genre l'intéressaient assez peu, même s'il était toujours curieux à l'idée d'essayer ne serait-ce que pour dire qu'il l'avait fait, et il avait développé un goût certain pour le bon vin et autres boissons du même tonneau. Généralement, son père fermait les yeux sur ses excès quand ils n'étaient pas trop flamboyants, mais c'était souvent un sujet de dispute entre les deux.

Quant à la fidélité... Disons qu'Aurelius avait dès le début décidé d'envisager ses conquêtes à la façon de celui qui ne voyait aucune raison de s'attacher. Son cœur était encore bien trop jeune pour ne contenir qu'une seule personne, disait-il souvent, et il n'était pas pressé de le voir grandir. Il n'en voyait au fond pas la nécessité, du moins en ce qui le concernait. Il voyait que son père et sa mère étaient heureux ensemble, mais cela lui semblait plus être une exception que la norme, et il n'avait jamais nourri d'idéal romantique. Sa première étreinte, cela avait été l'été de ses quatorze ans, avec une servante de deux ans son aînée. Il ne l'y avait pas contrainte, même s'il s'était par la suite rendu compte que son statut n'y avait pas été pour rien. Ma foi, qu'y pouvait-il s'il était né fils de magister ? Autant en profiter tant qu'il ne portait pas le poids du titre sur ses épaules. Mais forcer qui que ce soit à des ébats, jamais : c'était pour lui une ligne très nette à ne jamais franchir, et il n'accordait aucune estime à celles et ceux qui ne se donnaient pas la peine de la tracer. Les rapports de pouvoir ne l'avaient jamais intéressé, et c'était toute une facette du comportement humain qu'il n'arriverait jamais à comprendre. Les hommes et les femmes qui avaient partagé sa couche l'avaient toujours fait librement, et cela n'allait pas changer.

« Un cadeau, vraiment ? Pour moi ? Ça alors, quelle chance ! » Aurelius poussa la farce jusqu'à battre joyeusement des mains. Il doutait que la surprise de Nero n'en contienne pas une plus mauvaise, mais le brun avait réussi à piquer sa curiosité. Ce qui n'était pas spécialement difficile : une pierre aurait pu piquer la curiosité de l'adolescent, pour peu qu'elle sache attirer son regard. Et si Nero avait parfois le bagout d'un tas de gravier, Aurelius dut une fois de plus s'avouer qu'il n'était vraiment pas à laid à regarder. Aussi le laissa-t-il s'approcher.

Faites l'amour, pas la guerre : voilà un principe auquel souscrirait pleinement Aurelius Argento tout au long de sa vie. Franchement, pourquoi se fatiguer à cogner sur la tête des gens quand on pouvait les embrasser ? Il doutait que son petit camarade ait tout à coup décidé de penser la même chose, mais ce n'était pas une raison pour rendre le geste moins agréable. Du moins, jusqu'à ce qu'il soit de question de dents sur la langue. Aussi désinvolte qu'il s'efforçait de paraître en toutes circonstances, Aurelius n'était pas insensible à la douleur, aussi ne put-il s'empêcher de sursauter en poussant un petit cri. Il n'avait rien contre pimenter ses ébats, mais voilà un jeu qui n'était pas forcément à son goût. Il pensa tout d'abord à repousser Nero et à lui lancer une injure bien sentie, peut-être même lui roussir le poil, mais il se retint juste à temps : c'était sans nul doute ce que l'autre attendait, et il ne voulait pas lui faire se plaisir là. Alors, fidèle à lui-même, il décida d'opter pour la réaction inverse : il se colla en avant, contre Nero, passant une de ses mains derrière la tête du brun...et continua le baiser de plus belle, ignorant la douleur, forçant le barrage des dents. Que Pavus goûte au résultat de sa traîtrise, tiens. Puis, se décollant enfin des lèvres ennemies, il lui glissa à l'oreille dans un murmure : « On dit que c'est parfois encore meilleur quand on ne peut pas se supporter. »

Et pourquoi pas ? Ils pourraient bien recommencer à se taper dessus plus tard, et sa curiosité était bien plus forte que sa colère. Mais il ne relâchait pas sa vigilance pour autant : si Nero décidait plutôt de reprendre la lutte, Aurelius n'allait pas se laisser faire.
Aurelius Argento

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Lun 17 Sep - 18:50



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Nero & Aurelius

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Sa tranche d'âge est propice aux expérimentations diverses. Si on enlève sa condition de noble et les vices étant liés à son éducation, Nero est encore en train de découvrir beaucoup de choses. Ses hormones, l'alcool également... Mais ce dernier ne flatte pas tant son palais. Dans une bonne année, il se rendra compte qu'il est finalement à bannir de sa vie pour plusieurs raisons, notamment un manque de contrôle au niveau de ses pouvoirs ; une faiblesse bien embêtante. Ce qui, pour l'heure, ne le perturbe pas. Il s'agit d'une simple gorgée de rhum, après tout. L'adolescent n'envisage pas d'enfiler la totalité de la flasque et rentre plutôt dans le jeu d'Aurelius afin de lui faire baisser un minimum sa garde. Son plan fonctionne : voilà que le Pavus se hisse à sa hauteur puis lui arrache une embrassade sournoise. Avec des dents bien placées. Il n'est pas mécontent de lui, surtout quand une plainte étouffée résonne jusqu'à ses oreilles. Bien fait.

En toute logique, Nero s'attend à ce que son rival rompe immédiatement l'échange. Il n'en est - malheureusement ou non rien. C'est plutôt le contraire. Contrarié de cette tournure des événements mais également pris au dépourvu, il cherche une seconde fois à martyriser sa pauvre langue. Une langue encore en bon état pour le titiller dès lors qu'ils en finissent. « Ça aurait été encore meilleur si tu avais eu le sifflet coupé. » Rétorque-il à chaud, la mine grimaçante. Très vite l'une de ses mains essuie ses lèvres comme si il était dégoûté alors que ce n'est pas le cas... Enfin, pas exactement. Ce qui le dérange, c'est qu'il s'agisse de l'Argento. Rien à voir avec son genre ni son apparence ; son corps en témoigne peu importe ses pensées contradictoires. Il peste intérieurement contre celui-ci qui s'active promptement à son goût. Une fois encore, les hormones n'y sont pas étrangères. La gorgée pourtant bénigne ingurgitée plus tôt aussi, peut-être. C'est ridicule.

Seize ans. Nero se décolle à distance raisonnable même si il scrute toujours son semblable. Il fatigue, s'épuise, face à Aurelius qui contre-care toutes ses manœuvres pour l'embêter. Mais parviendra-il un jour à être suffisamment hors d'haleine mentalement pour mieux le considérer ? Nul doute que maintes années seront nécessaires si tel est le cas. « Pourquoi n'as-tu pas arrêté ? Tu aimes ça ? » Alors qu'il s'exprime, il appuie sa paume contre son torse. C'est malin mais désormais, il est partagé entre deux sentiments. La violence physique et... une violence plus intime. Dans tous les cas, rien de réellement positif.

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