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Sam 8 Déc - 10:22

Make yourself at home
Aurelius & Nesiris
A quiet secluded life in the country, with the possibility of being useful to people to whom it is easy to do good, and who are not accustomed to have it done to them; then work which one hopes may be of some use; then rest, nature, books, music, love for one's neighbor — such is my idea of happiness.  ▬ Leo Tolstoy

Nesiris réfléchit aux paroles d'Aurelius. Le chant, un acte sacré... Pour elle, ça avait plutôt été la prière qui avait joué ce rôle. Mais dans l'absolu, n'était-ce pas un peu pareil ? A part que tout le monde pouvait chanter, peut importe ses croyances... Elle songea à la musique de Fae sur la route, et aux chants qui résonnaient dans toutes les Chantries de Thédas, et aux berceuses de ses parents, il y a des années. Les gens chantaient partout. Ca avait un côté réconfortant, en un sens.

Aurelius parla de esclaves, du fait qu'eux aussi avaient une certaine culture du chant. Le sujet ne semblait pas le mettre très à l'aise... Nesiris songea que ça n'était pas faux, cependant, beaucoup d'esclaves aimaient chanter - que se soit pour s'occuper l'esprit, pour se donner du courage, ou simplement pour garder une bonne idée du temps qui passe. Même simplement chantonner dans sa tête pouvait aider.

Il lui demanda au passage si elle accepterait de lui parler de sa vie quand elle était encore une esclave. Il désirait avoir son point de vue - un point de vue directement concerné, en quelque sorte - sur le sujet.

-"Oh... Oui, bien sûr, si vous voulez." Encore une fois, il la surprenait... Ce n'est pas que la proposition la choquait ou la dérangeait réellement, c'est plus qu'elle était étonnée par son intérêt. Elle n'avait jamais considéré son histoire comme valant la peine d'être racontée, surtout tout ce qui avait précédé sa fuite. Les circonstances de cette dernière, peut-être, ne serait-ce que pour honorer ses parents, pour que leur mort ne soit pas oubliée... Ce qui avait suivi aussi, à la rigueur - elle avait fait beaucoup de rencontres, vu beaucoup de choses, peut-être pas autant qu'Aurelius, mais tout de même. Sa vie d'esclave, par contre ? Elle avait du être similaire à celles de tant d'autres. Les choses qui avaient eu de l'importance pour elle, à l'époque, avaient été minimes dans l'absolu - quelques amitiés partagées, des petits plaisirs sans prétention. Mais si Aurelius pouvait en tirer quelque chose... pourquoi pas ? Elle n'avait rien à cacher. A présent que ses anciens maîtres n'étaient plus - idée à laquelle elle avait toujours un peu de mal à se faire - elle n'avait même plus à s'inquiéter de révéler des secrets interdits. "Ce n'est rien de très palpitant, je vous préviens !" Elle sourit doucement. "Enfin, vous vous en doutez."

Elle fronça les sourcils quand il lui demanda ce qu'elle savait de plus sur la personne qui avait attaqué ses amis, à Ferelden. Peut-être que la débusquer l'aiderait à retrouver leur trace à eux... Malheureusement, Nesiris n'était pas sûre de pouvoir l'aider. "Je n'en sais pas grand chose de plus. Enfin..." Maintenant qu'elle y pensait... "Enfin, si, je crois - Je crois qu'Armand avait dit qu'il pensait que ce n'était pas un mage. Et... probablement n'aimait-il pas beaucoup la Chantrie. Ou en tout cas, pas celle du Sud." Que savait-elle d'autre sur ce mystérieux attaquant ? Quasi rien, au final - rien de ses objectifs, de ses allégeances ou de son statut actuel. Elle avait supposé qu'il était rentré chez lui à Tevinter, puisque c'était là que ses amis comptaient le suivre, mais dans le fond, elle ne pouvait même pas en être sûr. Elle réalisa soudainement qu'étrangement, elle n'avait plus aussi peur de cet inconnu, quand bien même elle se trouvait à Tevinter elle-même. Peut-être avait-elle trop associé le danger à Ferelden et à ses proches, ou peut-être se sentait-elle tout simplement en sécurité chez Aurelius ? Un mélange des deux, sans doute. "J'espère que vos recherches vous mèneront à quelque chose... le Créateur le veuille. Je sais que je ne vous aide pas énormément..." Elle secoua la tête, elle avait beau y réfléchir, elle ne savait pas qu'ajouter. "Faites attention, quand même. Cette personne est vraiment dangereuse."

-"Désolée"
, répondit-elle machinalement avait d'y réfléchir et de s'interrompre - "Ah, je recommence,  dé - Je veux dire - hum. Je vais essayer de moins le faire !" Elle ne se faisait pas trop d'illusions à ce sujet, en toute franchise. Elle reprit, sérieuse. "En tout cas, j'aime bien vous écouter parler." Elle aimait écouter les gens en général, mais dans le cas d'Aurelius, c'était particulier : il donnait l'impression d'être capable de discuter de n'importe quoi. De chants, de mabaris, de religion... Elle aurait juste souhaité avoir plus de choses intelligentes à répondre.

Pour ce qui était d'Orlais, elle avait du mal à croire qu'Armand y serait rentré sans la prévenir du tout, mais elle pouvait toujours espérer... Comme disait Aurelius, ça pouvait toujours être une piste. Et si elle si rendait elle-même, ce ne serait pas juste pour lui - encore une fois, l'idée de se relancer dans la vie là-bas l'intéressait de plus en plus. "D'accord." Elle sourit. "Merci encore..."


▬ Gasmask
Nesiris Gallo

Nesiris Gallo

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Lun 10 Déc - 11:03

Une des choses qu'Aurelius admirait le plus chez l'humain -et chez le nain, chez l'elfe- c'était sa propension à trouver du réconfort même dans les périodes les plus difficiles et les activités les plus durs. Le rêve dans la nuit, la fleur sous le purin. Bien sûr, ce n'était pas donné à tout le monde, mais trouver le moyen de se raccrocher à quelque chose de beau même dans la misère la plus noire témoignait d'une grande force et non, comme beaucoup semblaient le croire, d'une grande naïveté. C'était faire le choix de ne jamais se laisser abattre et ce quoi qu'il arrive, c'était refusé d'être brisé par une vie rude et implacable qui s'opposait à vous. Et le chant comme la prière en étaient des éléments aussi rassurants qu'universels. On chantait pour oublier ses soucis l'espace de quelques notes, ou pour se donner du courage. On priait pour se rapprocher de quelque chose qui nous dépassait, quelque chose en mesure de nous apporter de l'espoir. Plutôt que de s'abandonner au malheur, de se résigner à la souffrance, on gardait quelque part en soi -dans un coin de son esprit, un coin de son cœur- une partie de nous-même qui continuait de vivre même dans l'adversité la plus noire.

C'était une force qu'il retrouvait chez Nesiris. Cette dernière avait beau assurer ne pas avoir grand chose d'intéressant à dire, pour le tévintide c'était tout le contraire. Qu'elle ait gardé la foi tout ce temps, épreuve après épreuve, l'intriguait autant que cela l'épatait. Et il ne s'agissait pas seulement de la foi religieuse, celle qui s'en remettait au Créateur, mais aussi de la foi toute simple qu'on pouvait avoir en son prochain, en de meilleurs lendemains. L'elfe était quelqu'un de profondément bon, et rien ne semblait être en mesure de changer cela.

« Toute histoire vaut la peine d'être racontée, Nesiris. Et encore plus d'être entendue. Personne n'est anodin, tout le monde à son importance. Je serai ravi d'écouter la tienne. Ton point de vue m'intéresse. » Sans vraiment s'en rendre compte, il faisait rouler une miette de gâteau entre deux de ses doigts. Il était incapable de rester immobile bien longtemps, il lui fallait toujours être en mouvement, et il aimait avoir les mains occupées. « Et puis je ne peux pas prétendre correctement aider les esclaves de Tevinter si je n'essaie pas d'en apprendre le plus possible sur leur condition. Comment était-ce, pour toi ? Comment tes maîtres te traitaient ? Et comment as-tu fini dans le convoi avec Moda et les autres, as-tu une idée du responsable ? Ce genre de choses. Mais encore une fois, rien ne t'oblige à répondre. »

Après tout, il ne savait pas tout ce que l'elfe avait pu traverser pendant sa première captivité, et il ne voulait pas qu'elle se sente obligée de revenir sur des souvenirs difficiles. Il était simplement curieux d'en savoir plus, aussi bien pour la cause qu'il espérait pouvoir défendre que pour apprendre à connaître son invitée.

« Oh, toutes les histoires n'ont pas besoin d'être palpitantes. Parfois, c'est le plaisir de la discussion qui vaut le coup plutôt que l'action. »
Parler avec Nesiris était agréable, il n'y avait pas de faux-semblants, c'était organique. Autant de choses qui manquaient à Argento depuis son entrée au magisterium. « Merci pour tes informations. Peut-être que cela me permettra d'affiner les recherches. »

C'était peut-être le coup de l'aiguille dans la botte de foin, mais Aurelius n'était pas du genre à se décourager facilement. Et puis retrouver et recouper des informations était un processus qui lui venait naturellement. Ce qui ne voulait pas dire qu'il allait forcément arriver à quelque chose, mais il n'allait pas encore abandonner. Puis il ne put s'empêcher de rire, avant d'afficher un nouveau sourire: « Attention à ce que tu dis, je serais capable de ne plus m'arrêter de parler. On me dit souvent que je le fais trop, d'ailleurs. Enfin ça tombe bien, j'aime moi aussi t'écouter, je crois qu'on est bien parti ! »
Aurelius Argento

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Lun 17 Déc - 21:20

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Aurelius & Nesiris
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Nesiris rit un peu à son tour, de concert. Personnellement, elle ne trouvait pas qu'Aurelius parlait trop... même si d'autres devaient le penser, si lui-même en avait conscience. En tout cas, ça ne la dérangeait pas. Elle appréciait sa discussion, tout comme elle appréciait le fait d'être écoutée. Elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il aurait probablement bien aimé Armand et Fae, s'il avait pu les rencontrer. Peut-être pourrait-il, plus tard, ajouta-t-elle mentalement. Il semblait bien décidé à faire tout ce qu'il pouvait pour les trouver...

Elle soupira et son regard se perdit un peu dans le vide comme elle se replongeait dans ses plus vieux souvenirs. Elle repensait peu à sa vie d'esclave... et n'en parlait pour ainsi dire jamais. Personne ne le lui avait jamais vraiment demandé, dans le fond. Et ça faisait si longtemps... Enfin, moins de neuf ans techniquement, mais elle croyait parfois à une autre vie entièrement.

Elle réfléchit à ses questions, à comment y répondre.

-"Mes maîtres... Ca dépendait, vous savez, ça dépendait de qui. Il y avait d'abord Maître - Monsieur Vospiscus... Le maître de maison... Ca allait, avec lui. J'avais un peu peur de lui, mais je veux dire, j'avais plutôt peur de, uh, de faire mal quelque chose pour lui et de la punition plutôt que de lui, lui-même, vous voyez ? Je ne le voyais pas très souvent, de toute façon, il était toujours très occupé. Il était Magister." Elle s'interrompit et cligna des yeux. "Vous aussi, en fait. Magister. C'est..." Bizarre, voulait-elle dire, car elle considérait bel et bien comme étrange qu'il le soit, tout en étant si... abordable. Clairement, il ne correspondait pas à l'idée qu'on pouvait se faire d'un magister. "Enfin, il n'était pas exactement comme vous, quoi."

Elle se servit un nouveau verre d'eau : mine de rien, parler lui donnait soif. Elle reprit après quelques gorgées...

-"Je radote ? Je suis désolée. Je n'ai pas l'habitude - qu'est-ce que je voulais dire ? Ah, oui... Après... lui, il y avait sa femme... Maîtresse Astoria, Astoria Aemilius... Elle et lui, ils... ils se disputaient souvent. Ou alors, quand ils ne se criaient pas dessus, ils refusaient de s'adresser la parole. Les autres esclaves disaient qu'ils se détestaient, qu'ils n'avaient jamais été amoureux, qu'ils s'étaient juste mariés pour plaire à leurs familles, vous voyez un peu ? Je ne sais pas si c'était vrai, mais..." C'était très probablement vrai, en fait, elle se le disait avec le recul. A l'époque, cependant, elle en avait un peu moins conscience... Comme quoi, elle avait quand même perdu un peu de sa naïveté. "En tout cas, Maîtresse Astoria était une vraie Altus, mais elle était plus gentille, surtout avec moi. Enfin, elle m'aimait bien, je suppose. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais elle me demandait souvent de lui tenir compagnie... De lui coiffer les cheveux, ou ce genre de choses... Et elle me parlait de plein d'autres choses, comme ce que ses amies racontaient, ou les voyages de sa cousine qui allait parfois à l'étranger, ou alors la nouvelle robe qu'elle s'était fait faire... Elle disait que j'étais mignonne. Et elle m'a appris les lettres de l'alphabet, ce qui m'a vraiment été utile, plus tard." Tous ces moments-là avaient été très agréables, dans sa jeune vie. Elle avait beaucoup admiré cette femme, enfant, même si à l'heure actuelle elle avait un peu plus de mal à savoir qu'en penser. "Et puis il y avait leur fille."

Caesula... Peut-être était-elle la plus difficile à aborder. Par bien des aspects, elle avait été la pire personne que Nesiris ai rencontrée, ou au moins celle qui lui avait fait le plus de mal. Et il ne s'agissait pas uniquement de la période où l'elfe était esclave. Caesula était responsable de la mort de ses parents... Et puis il y avait autre chose, la vérité cachée sur leur lien - sujet auquel Nesiris évitait encore et toujours de penser. Bref, ce n'était pas facile.

Apprendre sa mort avait été un choc. Elle avait toujours du mal à le réaliser : il y avait un côté réellement déstabilisant à la situation - elle avait quitté Tevinter avec la famille de ses maîtres en puissance, présente au Magisterium, et quand elle était revenue, ils avaient tous disparus...

-"Caesula était la plus... méchante ?", continua-t-elle finalement. "La plupart des esclaves ne l'aimaient pas, il y en avait qui la surnommaient "la Garce", en secret, bien sûr." Nesiris elle-même n'avait jamais approuvé de cela, encore qu'elle puisse comprendre ce genre de réaction. De son côté, à l'époque, elle était plus compréhensive avec la jeune maîtresse, considérant en général que son comportement était surtout dû à son éducation, qu'on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. C'était ce que sa mère pensait aussi. Et pourtant... "Elle était juste un peu plus âgée que moi. Et elle me jouait souvent des tours, à moi spécifiquement. Elle me faisait peur... Je ne sais pas, peut-être qu'elle était un peu énervée que sa mère passe du temps avec moi parfois ? Elle était beaucoup plus proche de son père, de son côté. Ils faisaient des tas de choses ensemble, ils allaient à l'Ambassade, il lui apprenait la magie, il lui offrait des tas et des tas de cadeaux, tout ce qu'elle voulait... Mais avec Maîtresse Astoria... Elles n'avaient pas une très bonne relation, je crois. Caesula disait parfois qu'elle trouvait sa mère stupide... Elle n'avaient pas grand chose en commun."

Nesiris se sentait plus à l'aise en parlant de son expérience assez distante, sans approcher le sujet du jour de sa fuite et de tout ce qui y était lié. Elle soupira et bu encore. "Vous voyez, c'est moi qui parle et parle !" Elle rit faiblement, un peu perdue dans ses pensées.


▬ Gasmask


Spoiler:
Nesiris Gallo

Nesiris Gallo

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Dim 23 Déc - 16:06

Aurelius parlait beaucoup parce qu'il n'aimait pas le silence. Il avait tendance à le troubler à la moindre occasion, de la même manière qu'il fuyait l'immobilité dans les gestes. Y compris quand il était seul, où il pouvait se parler à lui-même sans discontinuer, s'adressant à un intervenant imaginaire. Ou, la plupart du temps alors qu'il était sur les routes, à Aglaé. La dracolisk écoutait à merveille, mais n'hésitait pas non plus à montrer son agacement lorsqu'il se montrait trop volubile et qu'elle avait envie d'être tranquille. Fut un temps, il avait voyagé quelque temps avec une apaisée orlésienne et un poulet dans lequel résidait un esprit. Il se demandait souvent ce qu'ils étaient devenus, depuis ; de tous ses éphémères compagnons de voyage, il en gardait un souvenir particulier. Peut-être pourrait-il les retrouver, à l'occasion.

Au fond, ce qu'il n'aimait pas et qui cherchait à combler, c'était l'absence. De mots, de mouvements, de lien. Les liens avec les gens, ils en avaient besoin au moins autant qu'il pouvait les fuir. Il s'entendait naturellement avec la plupart des gens qu'il pouvait croiser ici et là, mais à part sa famille et ses partenaires épistolaires, il avait rarement maintenu de longues relations proches. Il aimait trop le mouvement, il avait peur de la stagnation. Peur de s'établir, de s'habituer, de voir l'ennui se succéder aux impressions initiales. Il n'avait pas imaginé se fixer enfin, encore moins en Tévinter, mais la vie en avait décidé autrement. Ici, il avait sa sœur, il avait sa mère ; au-delà, il avait...des contacts. Des débuts d'amitié, peut-être, mais qui l'effrayaient aussi. Dans la présence de Moda, et surtout de Nesiris, il trouvait quelque chose de rassurant. Peut-être parce qu'ils avaient tous fui quelque chose, et qu'ils se retrouvaient aujourd'hui réunis.

« Crois moi, discuter avec toi est bien plus agréable qu'avec la plupart de mes confrères magisters... » Il sourit, curieux d'entendre son récit. Il se renfonça dans son siège, se tapotant un genou de ses doigts comme pour marquer la cadence de l'histoire. « Personne n'est exactement comme moi. » ne put-il s'empêcher d'intervenir. « Heureusement, de l'avis de la plupart. Et puis magister, c'est surfait.» Mais personne n'était comme Nesiris non plus. Chaque individu était unique, pour peu qu'il s'en donne la peine et ne succombe pas à ce que la société attendait de lui. Ou d'elle. Il prêta tout autant attention à la suite, notant mentalement chacun des mots de l'elfe. Son histoire n'était probablement pas très différente de celle de beaucoup d'autres esclaves... tout en se démarquant de sans doute encore plus.

« Je ne peux pas dire que je connaissais  beaucoup cette famille, ni ce qu'ils ont pu faire au sein du magisterium. Encore moins au sein de leur maisonnée. Les mariages arrangés... Ma fois, c'est plutôt commun, dans l'Empire. Il faut préserver les lignées, tu comprends... Sinon, à quoi bon ? » Il n'essayait même pas cacher l'amertume dans sa voix. « Pour tout dire, je suis censé être fiancé, à une femme que j'ai à peine croisé trois fois dans ma vie. Enfin, c'est principalement pour les apparences, autant elle que moi... On s'arrange pour faire traîner la situation tant qu'on peut. Quant à Caesula... Je connaissais surtout sa réputation, qui n'était guère commode. Je suis désolé que tu aies eu à traverser cette période, cette vie. Qu'elle soit plus ou moins difficile que d'autres ne compte pas : tu ne l'avais pas choisie. »

Après tout, pour chaque tévintide qui terrorisait ses esclaves ou allait jusqu'à les sacrifier pour un quelconque rituel ou par caprice, il y en avait un pour correctement traiter les siens. Ou du moins leur témoigner une certaine indifférence. Mais cela ne voulait pas dire que leur sort était forcément plus enviable. Le choix, c'était le plus important. Le choix de vivre sa vie. L'imposer à qui que ce soit d'autre était ce qui se rapprochait de plus de l'hérésie pour Aurelius, et ce qu'il voulait désespérément changer au sein de l'Empire.

« Je te remercie, pour ton récit. Cela compte beaucoup, pour moi. Ça m'aide à comprendre. Et, par la suite, à mieux diriger mes actes. A changer ce que je peux, si je le peux. J'aspire à un monde où tout le monde serait libre de devenir qui il ou elle souhaite, et je suis revenu pour faire ce que je peux dans ce sens. » Une décision qui l'avait finalement conduit à tomber sur Nesiris, au milieu de la forêt. Qui sait ce qu'elle amènerait par la suite ? « Tu n'as pas trop parlé, au contraire. J'aime t'écouter. Malgré tout ce que tu as pu vivre, tu as su garder une telle force... Tu as su garder la foi, non seulement en le Créateur, mais au-delà. Pour les gens. C'est impressionnant. » Un autre détail lui revint en mémoire, une question qu'il voulait lui poser.

« Comment t'es tu retrouvée dans ce chariot, de retour pour Tévinter? Est-ce que tu sais qui s'en occupait ? » Là aussi, l'histoire l'intéressait. Et puis si Nesiris pouvait lui donner ne serait-ce qu'un nom, cela pourrait lui permettre de mieux lutter contre une telle pratique, au moins du côté de la frontière...

____________________________________________

HRP:
Aurelius Argento

Aurelius Argento

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Mer 26 Déc - 23:34

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Parler autant d'elle-même l'avait étrangement fatiguée. Elle se sentait mieux, pourtant. Peut-être qu'exprimer toutes ces vieilles choses qui restaient habituellement oubliées dans un coin de ses souvenirs avait un côté thérapeutique... Peut-être devrait-elle le faire plus souvent - ou les écrire, à défaut de personne à qui parler. Oui, ce serait put-être plus simple par écrit, comme ça elle pourrait garder tout pour elle et ne pas avoir l'impression d'ennuyer les gens...

-"Vous n'aimez vraiment pas être magister ?" Ca lui semblait intriguant. Oh, elle avait bien compris son "appel du devoir" face à ce poste, mais tout de même... Elle avait l'impression que la plupart des tévintides se seraient damnés pour une telle opportunité. Tout spécialement les mages, bien sûr. Que quelqu'un comme Aurelius, même pas spécialement emballé par l'idée de gouverner, se retrouve à ce poste était donc... étrange... D'un autre côté, à sa place, elle n'aurait certainement pas voulu être magister non plus. En fait, la simple idée lui faisait peur - trop de responsabilités, trop de pression, et puis ça devait être si compliqué ! Probablement ne s'y serait-elle même pas risquée du tout.

Quant à l'idée du mariage arrangé... Elle ne se croyait pas vraiment bien placée pour y songer. Du moment que l'autre personne était gentille et aimable, elle supposait que ça devait pouvoir aller... A moins sans doute d'être déjà amoureux de quelqu'un d'autre à côté... Ce genre de choses lui passaient un peu par dessus la tête. Avant, elle se disait que c'était peut-être parce qu'elle était trop jeune pour comprendre, ou qu'elle n'avait pas la tête à ça, mais peut-être était-elle tout simplement un peu à l'ouest à ce niveau-là.

Elle sourit. "Enfin, c'est gentil à vous. Je ne sais pas si je suis si forte que ça, pas comme vous ou Fae ou Armand en tout cas... Vous savez, j'ai surtout vraiment eu beaucoup de chance, tout au long de ma vie, de tomber sur des gens bien tels que vous. Toute seule, je ne serais jamais arrivée nulle part... Je serais peut-être même morte depuis longtemps. Mais j'ai toujours eu de la chance."

C'était bien vrai - il semblait presque que pour chaque mauvaise rencontre, elle en avait fait deux excellentes.

Elle revint à la conversation du moment. "Ah, oui, c'est vrai, votre question." Elle s'était un peu perdue dans son récit, elle en avait oublié sa dernière interrogation... Comment s'était-elle donc retrouvée dans ce convoi vers Tevinter ? "Je n'ai rejoint Moda et les autres que vers la fin de leur trajet, à Highever en Ferelden... Je m'étais trouvée une pace de serveuse dans une petite auberge, vous voyez, pour essayer de poser des questions aux gens de passage. Je pensais que c'était une bonne idée, puisque la dernière lettre d'Armand venait de Highever. Mais à la place, j'ai croisé cet homme, et je me suis totalement fait avoir..." Elle secoua la tête. Elle avait un peu honte de la facilité avec laquelle elle était tombée dans le panneau, bien qu'elle ne soit pas sûre de comment elle aurait pu agir autrement... Si quelqu'un lui offrait des informations sur le sort de ses amis, elle ne pouvait pas les refuser, même sans être sûre de leur validité. Enfin, en tout cas, ce jour-là, elle avait fait confiance à la mauvaise personne. "Il m'a dit qu'il s’appelait Caïus et qu'il venait de Tevinter et qu'il avait entendu parler d'eux. Caïus... Vittoria, je crois ? Je ne sais pas, après ça, ma tête a commencé à vraiment tourner, et puis..." Elle leva à moitié une main, l'agitant dans le vague. "Après ça je me souviens juste d'être en route dans le convoi. Jusqu'à ce qu'on se fasse attaquer, et puis que vous ne me trouviez..."


▬ Gasmask
Nesiris Gallo

Nesiris Gallo

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Dim 30 Déc - 14:26

Nesiris ne semblait pas avoir l'habitude d'autant parler d'elle-même, une expérience qui pouvait s'avérer drainante. Elle était d'une humilité sincère, loin des faux-semblants qui s'en donnaient seulement les grands airs. Non pas que beaucoup de magisters fassent même l'effort de s'en donner la peine... Il avait apprécié écouter l'elfe, sincèrement, et il était prêt à l'écouter encore longtemps et autant de fois qu'elle éprouverait l'envie ou le besoin de parler. Un instant, il se confronta même à une pointe d'égoïsme, celui qui faisait qu'il se réjouissait qu'elle ne puisse pas partir maintenant, ce qui lui permettrait de profiter un peu plus de sa présence. Non pas qu'il s'opposerait à son départ le moment venu : il lui avait fait la promesse qu'il entreprendrait tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider à s'établir où elle le souhaiterait, et il n'avait aucune intention de la rompre.

« Voilà une question qui plongerait la plupart de mes collègues dans une grande perplexité. » commença-t-il par répondre, avec un sourire. « Non, je n'aime pas particulièrement mon rôle, et j'espérais y échapper le plus longtemps possible. Je n'ai jamais recherché le pouvoir, et je trouve effrayant celles et ceux qui s'y abandonnent. Mais peut-être que c'est le secret, que ne pas aimer le pouvoir dont on dispose nous pousse à l'utiliser plus prudemment. Je crois bien que c'est une des leçons que mon père voulait m'enseigner ; il n'aimait pas particulièrement être magister non plus, il l'était parce que c'était son devoir. Et aujourd'hui, voilà que c'est le mien. Et j'ai peur de ne pas savoir l'utiliser correctement... Tout en me disant que c'est là ma chance de faire changer les choses. Je préférais de loin reprendre la route...mais on ne peut pas toujours faire ce que l'on préfère, hélas. »

Il balaya la question d'un grand geste de la main. C'était cependant agréable d'en parler avec quelqu'un comme Nesiris. Ici, en Tévinter, il n'avait pas grand monde à se confier, si ce n'étaient sa sœur et sa mère. Mais elles étaient de la famille, ce n'était pas tout à fait pareil. On ne pouvait pas dire qu'il avait eu beaucoup d'amis au pays avant son départ, et il ne s'en était pas vraiment fait depuis son retour. Certes, il lui semblait être sur la bonne voie concernant Faustus, mais il ne savait si c'était déjà le moment de se confier ainsi au divin. Et puis le point de vue de quelqu'un comme Nesiris, qui se trouvait hors de la sphère du pouvoir, était le bienvenu.

« La force s'exprime de bien des façons, elle ne passe pas toujours par les armes ou les actions. Qu'il s'agisse de chance, de providence ou d'acte divin, tu ne serais pas arrivée jusqu'ici si tu avais baissé les bras. Et ce n'est jamais un mal de se reposer sur les autres : accepter l'aide d'autrui, ça peut parfois demander un courage certain que bien des gens trop fiers n'ont pas. »

C'est avec un grand intérêt qu'il écouta la suite de son récit, qui ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Voilà des mois qu'il rassemblait toutes les informations qu'il pouvait dénicher sur le trafic d'esclaves à la frontière, notamment celui qui s'occupait de ramener des esclaves en fuite. De telles pratiques le rendaient malade, et il avait toujours bien de la peine à concevoir qu'un être intelligent accepte de livrer un autre être intelligent à la servitude. Ce concept lui échappait à point qui le rendait presque malade rien que d'y penser, et cela ne faisait que le conforter dans son désir d'y mettre fin.

« Je te remercie. Tout ce que tu viens de me dire pourra m'aider. Mieux encore, cela pourra aider d'autres comme toi et Moda, si je trouve un moyen de m'interposer. » Caïus Vittoria. Non, il n'était pas près d'oublier ce nom, et il allait au plus vite lancer les recherches d'informations à son sujet. « Je n'arriverai jamais à comprendre les gens de son espèce, profiter ainsi des gens pour mieux les asservir... Voilà ce à quoi je rêve de mettre fin. »

Un rêve compliqué, peut-être bien illusoire, mais il ne pouvait plus rester les bras croisés. D'une manière ou d'une autre, il s'y opposerait de toutes ses forces, et ce jusqu'au bout. Pour toutes les Nesiris et tous les Moda qui se retrouvaient piégés dans la toile antique et nauséabonde de Tévinter et de son carcan de vieilles lois absurdes.

« Maître Argento ? » Moda était réapparu, une pile de parchemins sous le bras. « De nouveaux messages sont arrivés, et un de vos responsable de réseau attend vos prochains ordres »

« Ne m'appelle pas maître... » soupira une nouvelle fois Aurelius, avant de se lever d'un bond. « Le devoir m'appelle, je le crains. Nesiris, ce fut un plaisir. Je te dirai lorsque j'aurai des nouvelles de la petite chantrie voisine, ainsi que d'un prochain voyage à Minrathie. En attendant, ce domaine est le tien. Et sache que tu peux dorénavant me considérer comme un ami, et que je te considère comme la mienne. Je suis heureux de t'avoir trouvée, ce jour-là. »

Il s'inclina à sa manière grandiloquente, avant de lui adresser un clin d’œil amusé, puis il emboîta le pas de Moda : il avait du travail...
Aurelius Argento

Aurelius Argento

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▲ OCCUPATION : Magister
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : magie du feu / magie de création / magie spirituelle / bâton de mage
▲ LOCALISATION : Minrathie

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