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♔ Hecate & Sylen

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Sylen n’aurait jamais cru se retrouver à nouveau ici un jour. Peut-être était-il un peu trop sûr de lui avec de telles pensées, mais il n’aurait jamais imaginé qu’un jour les esclaves puissent se soulever et tuer leurs maîtres. Ils l’ont cherché, aurait dis la plupart des esclaves ; mais lui bénéficiait de certaines faveurs. Il vivait presque mieux qu’au temps où il était libre et gagnait sa vie dans un bordel, l’idée de se rebeller ne lui était pas venu à l’esprit. Le semi-elfe savait que, s’il avait été chanceux, c’était loin d’être le cas pour tout le monde ici. Il était assez intelligent pour le savoir, pour s’en rendre compte, même si... Même s’il avait été assez sot pour croire que sa position au sein de la maison, et les privilèges qu’il avait pu avoir, lui soit acquis. Le marchand qui l’exposait aujourd’hui le lui avait durement rappelé. « Va avec les filles et danse ! » Que le semi-elfe roule des yeux exaspérés n’avaient rien changé. Il faisait apparemment partie de ses « meilleurs produits exotiques », et devait donc aller danser avec des femmes presque nues pour « attirer la clientèle ». Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas se changer en lion et lui croquer le derrière (de manière non agréable) à celui-là, déjà ?

Naïvement, il avait peut-être cru qu’il finirait sans encombre dans une branche lointaine de la famille, qui serait aussi clémente. Ou carrément offert à une des plus grandes familles de Tévinter... Oui, il avait bien le droit de rêver. Lorsque le marchand héla son nom pour le faire descendre de la scène, Sylen ne se fit pas prier. Pas qu’il n’aime pas se montrer, ou danser en public, mais il y avait finalement une certaine lassitude à devoir jouer aux appâts. Et une certaine frustration, aussi, de voir tous ces tévintides passer devant lui sans forcément le remarquer. Il ne brillait pas assez, peut-être ? – Le semi-elfe rejoignit donc rapidement son actuel « propriétaire », qui le pris un instant à part pour lui expliquer qu’une femme voulait l’acheter. Une Magister. Un « Oh » surpris et ravi s’échappa de ses lèvres, tandis qu’il enfilait rapidement la chemise dont on l’avait délesté pour la danse.

Lorsqu’il fut « présentable », l’homme l’attrapa par le bras et le mena jusqu’à une femme qui semblait sûre d’elle. Une Magister, en même temps, ce n’était pas rien, elle avait sûrement de quoi l’être. « C’est bien celui-là que vous voulez, m’dame ? » lança-t-il d’un ton un peu bourru en lui présentant Sylen. « C’est un bon élément, à ce qu’il paraît. Et il n’a rien fait qui indiquerait le contraire. Mage, métamorphe... Avant, il appartenait aux Claudius mais... Enfin, vous savez. Il n’a pas participé au massacre, je vous peux vous l’assurer. Je suis sûr qu’il vous conviendra parfaitement. » Un léger sourire étira les lèvres de Sylen. Il était un bon élément, il conviendrait parfaitement. Parfait chien de garde, bon toutou bien éduqué. « Son petit nom, c’est Sylen. Mais si vous voulez lui en trouver un autre, je suis sûr qu’il n’y verra pas d’inconvénient. De toute façon, il n’a pas le choix, hein ? » L’homme parti d’un grand éclat de rire, et le semi-elfe dû se retenir de soupirer lourdement. Franchement, il avait vu plus compétent, comme vendeur. Mais il espérait malgré tout que celui-ci ne ferait pas fuir une magister.

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Sylen & Hecate

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Hecate avait un léger souci depuis quelques temps, depuis la soi-disant révolte des esclaves…Elle n’avait presque plus personne pour entretenir sa demeure et s’était un véritable problème pour quelqu’un comme elle. La Magister devait donc acheter de nouveaux esclaves, ceux qui lui restaient étaient trop peu, elle ne s’était débarrassé uniquement de ceux qui avaient osés ce rebeller contre elle, les autres avaient surement compris le message en voyant les corps de leurs amis et en devant nettoyer derrière. Hecate n’était surement pas la femme la plus douce ou gentille avec ses esclaves, mais tant qu’ils faisaient ce qu’on leur ordonnait ils ne craignaient rien, cependant ils avaient rarement une deuxième chance, la femme ne pardonnant que très peu les erreurs.

Sans grande conviction elle se rendit au marché d’esclaves, un lieu très connu des nobles tévintides et même à l’extérieur des frontières. Tout Thédas avait déjà vaguement entendu parler de cet horrible endroit où les méchants tévintides achetaient leurs esclaves…Ce n’était pas si horrible en fait, en tout cas pour la Magister c’était tout à fait normal. Plusieurs marchands l’arrêtèrent pour lui montrer leurs marchandises et la quasi-totalité étaient des elfes, Hecate ne supportait que difficilement la vu de petites oreilles pointues dans sa demeure, préférant les esclaves humains…Plus rare malheureusement. Elle finit par arriver près d’un marchand qui semblait bien trop heureux d’exhiber sa marchandise en la faisant danser, trop de femmes au gout de la Magister…Oui elle était légèrement difficile dans son choix. Il y avait pourtant un homme au milieu de ce groupe de danseuses, il ne semblait pas humain mais ni totalement elfe, surement un bâtard.

Hecate soupira, il semblait être l’un des rares assez doué pour utiliser ses deux mains sans provoquer un accident, elle s’approchant du marchant, exigeant voir l’esclave pour un éventuel achat. L’homme s’en alla et revint rapidement avec sa marchandise. Elle se contenta de hausser légèrement un sourcil en entendant la manière dont l’homme s’adressait à elle, ne pouvait-il pas faire un peu plus d’effort face à une Magister ? Visiblement non, vu qu’il continua sur sa lancée.

-J’espère pour toi que tu ne mens pas. S’il s’avère qu’il a prit part à la révolte ou qu’il est incompétent, non seulement je me débarrasse de lui, mais de toi aussi. Je ne supporte pas qu’on me mente, je te préviens.

Elle observa de plus près l’esclave, il ne semblait pas abimé par ses anciens propriétaires, d’autres esclaves n’avaient pas cette chance, en particulier ceux dont les maîtres pratiquaient la magie du sang. Elle attrapa le menton de Sylen entre son pouce et son index puis lui fit tourner la tête sur le côté pour y vérifier ses petites oreilles, une moue légèrement déçue apparut sur le visage de la femme avant de relâcher le visage de l’esclave.

-C’est donc bien un bâtard. Soit, je ne trouverais surement pas mieux aujourd’hui…Je suis déçue. Elle regarda ensuite Sylen droit dans les yeux.Ta magie, tu la maitrises totalement n’est-ce pas ?

Avant que le marchand ne dise quoi que ce soit elle leva la main pour le stopper, oui elle l’avait bien entendue lorsqu’il lui vendait les mérites de sa marchandise. Elle voulait s’assurer par elle-même de ce détail, un esclave ne maitrisant pas parfaitement sa magie était un danger, une cible parfaite pour les démons, la Magister n’avait vraiment pas envie de se retrouver avec une abomination chez elle…Certains tapis valaient une véritable fortune, les tâcher serait vraiment dommage. Après avoir eu sa réponse elle confirma au marchand qu’elle achetait Sylen, elle aurait surement d’autres questions pour l’esclave, mais plus tard…Elle ne pouvait pas supporter plus longtemps la présence du marchand. La Magister reprit donc la direction de sa demeure avec sa nouvelle acquisition derrière elle, un seul achat n’était peut-être pas suffisant pour combler son manque d’esclave mais elle reviendrait au marché plus tard, les marchandises étant décevantes aujourd’hui. Une fois chez elle, Hecate s’arrêta et fit face au semi-elfe.

-Comme tu as déjà été esclave dans une famille noble, je suppose que je n’ai pas besoin de t’expliquer pourquoi tu es ici, ni ce que tu devras faire n’est-ce pas ?

Elle croisa les bras, attendant de voir s’il l’esclave face à elle sera assez intelligent pour lui répondre convenablement ou si elle devra faire toute son éducation, dans l’intérêt du semi-elfe il fallait mieux que ce soit la première option. Elle n’avait pas de temps à perdre pour modeler un esclave comme il fallait.

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♔ Hecate & Sylen

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L’œil entraîné, Sylen détaille sa potentielle future maîtresse tout en restant discret. Avec une femme, comme avec ses maîtres, le jeune semi-elfe avait depuis longtemps appris que l’on pouvait observer autant qu’on le désirait, pour peur qu’on ne donne pas l’impression de dévisager. Les regards trop appuyés, peu de gens appréciaient, surtout lorsque cela venait d’un esclave. Il laissa parler le marchand qui avait mis la main sur lui sans dire un mot, restant bien sage comme on le lui avait appris, en dépit des maladresses du vendeur. Le ton de la femme le remettant à sa place était une satisfaction en soi, même s’il se garda bien de l’afficher. Toujours sans un mot, et sans opposer aucune résistance, il la laissant attraper son menton, l’observer, afficher une moue déçue à la vue de la pointe légère de ses oreilles. A sa question, il hocha cependant fermement la tête : « Oui, Madame... » Sylen allait lui proposer une démonstration, dans le cas où elle aurait eu envie d’une preuve, mais la Magister eut l’air de s’en contenter. A moins qu’elle non plus ne supporte plus l’horrible personnage transpirant à côté d’eux.

Ils prirent le chemin de la demeure de sa nouvelle maîtresse et, même s’il se gardait bien de le montrer, Sylen ressentait une pointe de fierté. Il était à présent l’esclave d’une magister, et pas du premier pécores du coin. Cela dit, il ne la connaissait pas encore, et savait que les hautes sphères avaient leurs lots de pervers narcissique et autres psychopathes. S’il espérait ne pas être tomber sur ce genre de personnage-là, il ne pouvait pour le moment rien affirmer. D’ici quelques jours, il aurait une meilleure connaissance du genre de femme qu’était la magister, et pourrait alors mieux se plier à ses désirs. Ou, du moins, s’adapter pour survivre.

Pas un mot ne fut échangé jusqu’à ce qu’ils atteignent la demeure et que, finalement, la femme ne se tourne vers lui. Il aurait pu s’offusquer par sa question, et une partie de lui fut certainement légèrement froissée par le fait qu’elle puisse douter de ses capacités, mais il contint cet élan de « dramaqueenisme » qu’il sentait venir. Il n’était plus avec son ancienne famille, et il ne pourrait certainement pas s’autoriser les mêmes écarts qu’avec eux, et qu’on lui pardonnait volontiers. « Non, Maîtresse. Vous n’avez pas besoin de m’expliquer ce que je dois faire, ni pourquoi je suis ici. » Il courba légèrement l’échine en signe de soumission, avant d’ajouter : « Cependant... Comment puis-je vous satisfaire, dans l’immédiat ? »

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