Have a drink on me ! (BABAST')

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« Je ne veux rien entendre de plus Aegir ! » Beuglât la jeune femme passablement de mauvaise humeur. Il n'y avait pas plus d'une journée qu'ils étaient arrivés à Therinfal qu'Halfdan commencé déjà à la sermonner. Son sujet de prédilection ce soir, les mages et le caractère merdique de Rann. De quoi vous ruiner une soirée, même si elle ne pouvait le nier, il avait totalement raison. Pas plus tard que le matin même, elle s'était déjà fait remarquer pour son comportement déplacé envers un mage. Van Markham, qui n'est autre que le bras droit de l'inquisiteur, n'avait pas mis longtemps pour la remettre dans ses pompes. Rann à son habitude et ne supportant pas d'être réprimandé de la sorte, lui avait légèrement tenu tête. De quoi déconcerter son compagnon qui n'aspirait qua ce que leur intégration se passe bien.

Assise auprès de leur feu de camp improvisé elle tentait vainement de se réchauffer avec un maigre bol de soupe. Un long râle d'exaspération plus tard, Halfdan se retrouver à ses côtés pour venir poser un manteau de fourrure sur ses frêles épaules. « Je veux simplement que ça se passe bien, je n'ai pas encore envie de fuir Sigvard et les templiers en même temps. » Elle bût une longue gorgée, le regard plongé dans les flammes vacillantes. Elle ferait en sorte « d'essayer » de se contrôler à l'avenir, au moins pour lui, même si cela restait peu probable t'en ses réactions étaient naturelles et instinctives. Elle haussa les épaules sans réponse. Devant une telle réaction il sût que toute tentative supplémentaire d'aborder le sujet finirai inexorablement en dispute.« D'accord... N'oublies pas que c'est grâce à une mage que tu es encore en vie aujourd'hui. » Il se releva subitement, sans doute pour une promenade nocturne. Chose qu'il prenait l'habitude de faire quand ses nerfs étaient titillé de la sorte. Qu'il lui balance les prouesses de Jolanna, ne lui plut pas. Elle aurait bien rétorqué quelques réparties tranchantes, mais rien ne lui vint instinctivement à l'esprit avant qu'il ne disparaisse dans les ténèbres de la nuit. Il avait certes raison à son sujet, mais Rann avait l'intention de régler sa dette au plus vite envers la jeune femme. Après, elle oublierait assurément cette histoire une bonne fois pour toutes.

Elle se hissât à son tour sur ses deux jambes, balançant négligemment son bol de soupe dans le feu d'un air contrarié. Il lui avait coupé l'appétit. Il fallait qu'elle se change les idées elle aussi. Forte heureusement, la citadelle de Therinfal comprenais une taverne pour se divertir un peu. Et a cet instant, c'est d'un verre dont elle avait le plus besoin. Et elle poussa bien vite la porte de l'établissement. Comme elle s'y attendait il y avait foule ce soir, et elle dût se faufiler pour atteindre le comptoir lui aussi surpeuplé. Mais avant qu'elle ne l'atteigne, un pied barrât la route des siens et elle du se retenir à la personne en face d'elle pour ne pas s'affaler sur le plancher. Reprenant appuie sur ses deux jambes elle fusillât le fautif du regard lequel s'éloignât sans même s'excuser. Elle reporta rapidement son attention sur la personne qui l'avait rattrapé malgré son gré et qui était jusqu'alors de dos. « Je suis désolé, un abrutie m'a fait un croche... merde... » Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir Bastian Van Markham se retourner pour lui faire face. La journée ne pouvait pas être pire.

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Bastian & Rann

« So don't play with me, 'cause you're playing with fire. »

C'est avec un soupir profond que le Van Markham percute l'huis de la porte de la taverne au sein de laquelle il pénètre. Un remontant lui est bien nécessaire après cette journée prise de tête et ce, comme depuis leur retour de la Flèche Blanche. Une majorité de soldats sont encore malheureusement en train de se rétablir aux bons soins de Eshalineva, même le pauvre - ou inconscient Gwenaël. Les deux vont parfois de pair, songe-il, ruminant dans sa barbe. Il commande une pinte afin de se détendre au plus vite et d'oublier le bordel résultant des actions à Orlaïs mais aussi le faciès de Draco Pentaghast fraîchement ré-aperçu. Ah, celui là, il le piffe de moins en moins, surtout lorsqu'il remarque qu'il traîne avec de jeunes recrues. L'une d'entre elles s'est d'ailleurs faite récemment remarquée lors d'une altercation avec un mage. Coïncidence ? Aucune idée même si Bastian penche intimement vers le oui mais une chose est sûre : il garde maintenant cette Rann à l’œil. Ce qui, pour une nouvelle arrivée, n'est pas la meilleure chose. Se mettre le Clabaud à dos n'amène jamais à rien de bon. Il garde également son attention sur son compagnon qui lui, semble plus raisonnable. Un peu comme lui et Gwenaël, parfois... Souvent... Cette idée lui échappe très certainement à cause de l'alcool.

Sans perdre de temps, il la chasse puis foudroie légèrement son pichet des yeux. Il n'a aucune envie de se comparer à cette donzelle malgré leur fort caractère en commun ; rien de tel pour faire des éclairs. En parlant du loup, voilà qu'une présence lui secoue vivement le dos. Suite au choc pourtant moindre, sa paluche nerveuse heurte suffisamment fort son verre qui se renverse. Alors si il est déjà contrarié et prêt à gueuler sur la personne responsable quand il se retourne, il va sans dire qu'il voit encore plus rouge en découvrant de qui il s'agit. Ah, ça n'aurait pas pu être pire... Quoi que si, le Pentaghast, mais son poing serait sans doute déjà parti. Là en l’occurrence, c'est sa langue. « Putain de merdeuse ! J'veux rien savoir, t'as intérêt à m'en payer une deuxième. » Instinctivement sa main agrippe tout de même son col pour appuyer ses propos. Les prochains jours risquent d'être très chargés en corvées pour la pauvre Rann, c'est certain. Il ne lui laisse pas le choix de toute manière, si elle souhaite rester. Le bras-droit sait pertinemment que ce genre de personnalités doivent être un minimum encadrées, surtout si elle commence d'entrée de jeu à faire des siennes. Et puis il commence à avoir l'habitude.

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S'il y avait bien une personne qu'elle aurait dû éviter à tout prix ce soir, c’était bien Bastian Van Markham. Le bras droit de l'inquisiteur l'avait à l'œil depuis le moment où elle avait franchi les portes de Therinfal et ne semblait pas vouloir la lâcher d'une semelle depuis. En cause, "l’amour inconditionnel" de Rann pour les mages en plus d’avoir un caractère merdique. Mais elle ne pouvait rien y faire pour y remédier, pas dans l’immédiat en tout cas. Elle était pleine et entière avec ses sentiments, ses émotions ou même ses peurs. La magie la terrorisé depuis toujours, elle ne pouvait pas lutter contre la petite voix lui ordonnant de s'en protéger et de fuir. Se faire détester était sans doute la meilleure façon pour elle d'être fuit par les autres. La raison de son altercation avec un autre mage à son arrivée, n'était pas anodin. Mais ça, elle le gardée pour elle seule.

A peine son regard se posa dans celui de Van Markham qu'immédiatement les souvenirs de sa prise de tête récente avec lui, lui reviennent en pleine tête tel un boomerang lancé à vive allure. L'effet de surprise manque de la faire basculer de nouveau en arrière, mais le vieux bougre l'attrape par le col pour lui gueuler une énième fois dessus. Décidément elle n'a aucune chance ses derniers jours et les prises de têtes simultanées avec tout le monde commence réellement à lui courir sur le haricot. Elle porte la main sur la sienne est initie une torsion afin qu'il la relâche. Il a de la poigne le bougre, mais rien qu'elle ne puisse gérer seule. Elle regrette néanmoins l'absence d'Halfdan qui aurait eu le mérite de vite calmer le jeu. En parlant de lui, elle soupçonnait allégrement ce dernier d'avoir une sorte d'intérêt pour Van Markham, ce qui ne l'aurait pas surprise soit-dit en passant. Halfdan aimé s'entourer de forte tête, il en était lui-même une.

Elle repousse légèrement Bastian pour mettre un peu plus de distance entre eux, elle ne supporte pas cette proximité et encore moins quand elle est hostile. Elle lisse rapidement ses vêtements non sans grogner dans sa barbe quelques jurons à son égard. Son œil frise le comptoir et pour appuyer les dires de Van Markham, constate la pinte renverser de son contenu. De la bière, sérieux ? Elle a envie d'en rire, dans son village c'est le genre de boisson qu'on avale au petit-déjeuner et pas celui qu'on utilise pour se pinter. Quoi qu'il en soit, elle refuse qu'il l'accuse d'un truc pour lequel elle n'est pas responsable.

« C'est pas de ma faute si vous n'êtes pas foutu de faire attention ! Allez donc dire ça, au type qui m'a bousculée, je suis sure qu’il sera d’accord pour vous rincez le gosier ! Et puis entre nous je refuse de payer pour un alcool de fillette. De la bière vous êtes sérieux… » Ni une ni deux Rann ne lui laisse pas le temps de répondre qu’elle frappe le comptoir du plat de la main pour interpeler le tavernier. Lequel lui ramène une bouteille d'Absainte ainsi qu'un petit gobelet en guise de verre. Pas un alcool de rigolo comme ce qu'il boit. Elle remplit le godet qu'elle vide aussi vite. C’est juste ce qu'il lui fallait pour relâcher la pression, même si à ses côtés elle, elle sent les yeux de Van Markham littéralement la foudroyer.

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Bastian fixe d'un œil mauvais la jeune fauteuse de troubles sous son nez. En un sens, il admire son audace pour lui tenir ainsi tête en connaissance des futures conséquences - et se défaire de son emprise puis le repousser, mais cela l'agace encore plus. Lui qui cherchait tout autant la paix en cette soirée, celle-ci ne lui est visiblement pas accordée. Oh bien sûr il pourrait se contenter de l'ignorer mais c'est là mal le connaître. De une, sa bière est renversée, de deux, elle ne lui en repayera pas une et de trois... Elle l'insulte sur sa consommation. Alcool de fillette ? Quelques têtes aux alentours ayant observé la scène s'éloignent légèrement, au cas où des chaises - entre autre voleraient dans toute la taverne. C'est qu'il faut se méfier, avec le Clabaud. « Espèce de... » Grommelle-il, s’interrompant. Il l'observe faire son affaire en ingurgitant cul-sec une bonne portion d’Absinthe. Ce à quoi il réplique au quart de tour d'une autre manière qu'en lui gueulant dessus. Même si il n'est pas question qu'elle obtienne le dernier mot, il compte bien lui montrer qu'elle se trompe lourdement sur son compte.

Se servant du récipient où était contenue sa bière, il choppe sans demander la permission la bouteille puis se verse une quantité importante ; plus que celle de Rann, en tout cas. Puis, sans la quitter des yeux, il avale le tout cul-sec, termine en reposant bruyamment son pichet sur le comptoir. « Je m'attendais à mieux. Ça chatouille le gosier. » Un rictus apparaît sur ses lèvres. Si les nerfs du Van Markham ne sont pas apaisés, il arrive à se contenir un minimum. Et puis... Si elle veut jouer à ce petit jeu là, soit. Du haut de ses trente-neuf années à écumer les tavernes, il en a bu, des litres d'alcool différents. Ce n'est pas parce qu'il se contente d'une simple pinte que cela change quelque chose. « Je m'enfilais déjà des bouteilles entières quand tu tétais encore les mamelons de ta mère, gamine. » Il insiste particulièrement sur le gamine. Sans connaître son âge exact, il est évident qu'au moins dix ou quinze bonnes années les séparent.

Bastian scrute la jeune femme avec une idée qui se forme progressivement dans sa caboche. « J'te propose un truc, gamine, si t'as l'estomac assez costaud. » C'est probablement une occasion d'en apprendre plus sur elle et surtout ce qu'elle trafique avec Draco, dans un domaine où il a de l'expérience à revendre. Et même, rien que pour le plaisir de sortir vainqueur et voir son visage déformé par une grimace. « Des défis. Si t'arrives pas à boire, tu devras répondre à mes questions. Si c'est moi, je répondrais aux tiennes. » Voilà bien longtemps, soit-dit en passant, que le Van Markham n'avait pas eu l'occasion de se plier à un jeu à boire. Il y était plus accoutumé avec son équipage qu'au sein de l'Inquisition mais en tire à chaque fois une certaine satisfaction... Ainsi qu'une magnifique gueule de bois le lendemain.

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Le regard de Van Markham à beau la foudroyer depuis quelques minutes, cela ne dérange pas Rann outre mesure. Elle a l'habitude de susciter ce genre de réaction partout où elle passe. Pourtant, tout ce qu'elle veut en cet instant, c'est simplement boire un verre en paix. Elle sait néanmoins dans son for intérieur que rien ne se passe jamais comme prévu. Surtout quand il s'agit d'elle. Elle a bien senti que l'air aux alentours s'est subitement alourdi, en plus de voir quelques âmes déserter le comptoir après ce malencontreux accrochage. Bon sang, il ne manquerait plus qu'Halfdan s'en mêle lui aussi pour que ce soit le drame. Pour une fois qu'elle n'y était pour rien.

Elle vide d'un trait son second verre d'Absinthe, non sans exprimer une grimace cette fois. Bordel ils osent appeler ça de « l'Absainte » ? D'une ça n'a rien de saint, mais en plus ça n'a même pas le gout qu'il faut. Elle n'a cependant pas le temps d'y réfléchir plus avant. Bast' attrape son godet renversé, pour venir chopper la bouteille et en vider une bonne quantité sous son nez. Le liquide n’a pas le temps de toucher le fond du récipient qu’il est immédiatement ingurgité par le vieux. Elle en soupir d’ennui, et ne fait d'ailleurs aucun commentaire quand au fait qu'il vienne se servir sans y avoir été invité. Sa réaction ne la surprend pas. Cela la fait presque rire, un rire intérieur bien entendu, cette dernière n'étant pas prête à enterrer la hache de guerre avec lui. « Pour chatouiller ça chatouille ! Ici en Ferelden vos alcools ne valent pas mieux que de la pisse de chèvre. À croire que vous ne savez pas comment on fait. » Elle attrape la bouteille pour se servir une nouvelle fois, non pas par plaisir, mais parce qu'elle veut se pinter.

Elle ne rétorque pas quand il suggère qu’elle n’est rien de plus qu’une gamine. Qu'il continue donc à croire qu'elle est jeune et idiote si ça lui chante. Cela pouvant se révéler comme un avantage pour elle. Rann ne se pose aucune question en ce qui concerne ses capacités ou son vécue. Du haut de ses vingt-quatre ans, elle a déjà vue beaucoup plus que ce qu'elle aurait dû. « Merci de laisser les mamelons de ma mère en paix... » Sa mère, il y a bien longtemps qu'elle n'y avait songé. Depuis sa fuite des Dorsales en fait. Autant dire que cela ne la chagrinait plus désormais, après tout elle n'avait rien fait pour récupérer sa fille ou pour empêcher son mariage avec Sigvard. Ne voulant pas plus y penser elle vide un nouveau verre, sans doute sa génitrice était-elle morte de toute façon.

Le vieux capte de nouveau son attention vagabonde. Un deal ? Elle tente de dissimuler un sourire machiavélique quand il exprime son idée. Les jeux à boire étant pour ainsi dire le sport national là où elle a grandi. De plus, elle a développé aux files des années une certaine tolérance aux effets de l'alcool. Quand elle était mariée à Sigvard elle le provoquait volontairement dans ce genre de duel. Si elle ne gagnait pas à tous les coups, Sigvard en demeurait souvent trop ivre pour avoir envie de la toucher.

Elle pose son œil sur son interlocuteur, elle sait pertinemment que le vieux veut surtout lui tirer des informations, et il ne s'en cache pas vraiment. En quoi la vie d'une gamine Alvar l'intéresserait d'ailleurs ? Un rire nonchalant l'anime. Elle aime pourtant cette idée, elle aussi a pas mal de questions qui lui trottent dans la tête et qui lui brule le bout de la langue. Elle appuie son coude contre le comptoir tout en se penchant vers Van Markham, plongeant ainsi ses prunelles sombres dans les siennes avec toute l'animosité dont elle est capable. « T'en fait pas pour mon estomac le vieux, il en a déjà vu bien plus qu'il ne devrait. J'accepte de jouer à ton petit jeu, de toute manière je n'ai rien de mieux à faire ce soir. » En fait si, elle aurait mieux fait de chercher Halfdan pour se faire pardonner. Mais elle ne doutait pas de le voir lui-même la chercher d'ici peu, il pousserait fatalement la porte de la taverne. « Choisi l'alcool que tu veux, mais par pitié prend quelque chose de plus fort que cette gnôle pour femmelette. »

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Lorsque quiconque se heurte à son double sur le plan caractériel, mais ce pour les mauvais côtés, c'est un dégoût profond et une rivalité exécrable qui se forme progressivement, quand bien même c'est du déjà vu. Personne n'aime se prendre un miroir en pleine gueule, c'est un fait. Même face à un véritable sosie, Bastian montrerait tout autant les crocs. Une bataille sans fin. Qui de ces deux fortes têtes aura le dernier mot ? La rebelle alvar avec la jeunesse et la hargne sur les épaules ou le vieux loup de mer balafré à moult reprises par ses aventures, forgeant son expérience au fil des années ? L'alcool en décidera très probablement, à moins que l'unique issue possible ne demeure un match nul. En tout cas celui-ci débute gaiement : aux yeux de Rann cette absinthe n'est rien. Bon, le Van Markham l'avoue lui aussi, terriblement déçu. C'est en grande partie avec la gnôle d'Antiva qu'il a eu ses meilleures cuites, celles de Ferelden ne les égalant que très peu excepté à certains endroits. Car en comparaison d'Orlaïs, pour les rares fois où il y a foutu les pieds, il préfère Ferelden.

Mais avec un peu de chance, certains alcools ici ont été importés d'en dehors du royaume. C'était bien le cas à Fort Céleste dans le bon vieux temps. Si non, et bien, il restera toujours l'option numéro deux : se pinter avec la boisson la plus forte des lieux afin de voir qui arrive à tenir le mieux sur la durée. Ce qui risque d'être long. Pour lui. Tout dépend de sa rivale de beuverie ce soir, car elle accepte sa proposition, à son grand plaisir. Elle lui trouve d'ailleurs un surnom, "le vieux" qui contraste avec celui qu'il lui affublait un peu plus tôt. Pffe, il s'en moque, il ignore. Le vieux a de l'expérience à revendre. « Tant mieux, et puis j'suis pas là pour faire du baby-sitting ce soir. » Pas question qu'il gère la brune si jamais elle tombe dans les vapes... Mais bon, il est mauvaise langue, et il le sait. Sincèrement il doute que la demoiselle soit aussi fragile que ça. Tout du moins il l'espère, vu comme elle gueule à sa manière.

« Tavernier ! T'as du stock Antivan ? » Deux minutes plus tard, sur le comptoir, c'est une bien belle bouteille de Devils Spring qui est posée accompagnée de deux petits gobelets. Ce qui, déjà, arrache un rire au Clabaud. « Plus grand que ça. » Va pour la taille au dessus, plutôt, même d'entrée de jeu. Si cet alcool est le même que dans ses souvenirs, ça va faire mal... Et pourtant, c'est loin d'être le pire. Il serre lui-même les deux verres puis en installe un sous le nez de la brunette tandis que le sien est niché au creux de sa paume. « Cul-sec. » Pas question de la perdre des yeux ni de perdre une seconde, il ingurgite déjà le tout sans être déçu ; ce n'est rien de comparable à l'absinthe servie. Son gosier accueille la traînée brûlante qui s'écoule jusque dans son estomac blindé et bien préparé, pour l'heure. « C'est que le début, j'en ai des bien pires en tête, si la réserve arrive à suivre derrière. Et pas que la réserve, d'ailleurs... » Bastian retourne son rictus à l'intention de Rann pour ses dernières paroles.

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Finalement, le "vieux" faisait un meilleur compagnon de beuverie qu'elle n'aurait pu le penser. Bien entendu, elle était loin d'être assez alcoolisé pour arriver à le supporter pour le moment, mais sa tendance à gueuler et à picoler lui rappelait atrocement le pays. Il n'y avait pas à dire, les longues années loin de chez elle causait un manque. Les dorsales étaient loin, mais l’espace d’une seconde elle se sentait comme à la maison, enfin… presque.

Quoi qu’il en soit le vieux arriva même à l’intriguer quand il commanda un alcool qu’elle n’a jamais eu le plaisir d’essayer. Autant dire que la belle bouteille de Devils Spring posé sur le comptoir eut vite fait de lui faire de l'œil. Le clabaud ne se fit pas prier pour lui servir un godet, ce dernier se retrouvant manifestement trop plein, mais à son invitation elle le vida d'un trait. Le doux nectar lui brûla instantanément l'œsophage, mais elle ne broncha pas malgré un rictus révélateur. Cet alcool était fort et la sensation de chaleur qu'il provoquait dans tout son corps fut un bienfait qu'elle n'espérait plus. Elle claqua son godet sur le comptoir pour montrer sa satisfaction tout en tournant son visage vers le vieux loup de mer. La brulure s'estompa rapidement et c'est un sourire satisfait qui se dessina sur son faciès. Avec ce nectar, elle avait enfin un défi à sa hauteur. « Surprenant, pour une fillette qui a bu de la cervoise toute la soirée. Je dois bien avouer que c'est loin d'être décevant ! Cela dit, je propose qu'on accélère la cadence avec un petit jeu bien de chez moi. »

Rann se lève de son siège et se dirige vers la table la plus proche, sans oublier d'apporter au passage bouteille et godets. Elle intime très vite aux quelques péquenauds qui y reposent, de déguerpir sur-le-champ, cette table n'étant plus disponible que pour le bras droit de l'inquisiteur et sa petite personne. Ces derniers ne se font pas prier, même si l'un d'eux rouspète allégrement. N'y prêtant aucune attention, Rann s'y installe en désignant au "vieux", la chaise reposant de l'autre côté. De ce fait ils se retrouvent assis l'un en face de l'autre et même si la distance qui les séparent n'est pas importante, elle est suffisante pour procéder au petit jeu qu'elle a en tête. Plongeant ses prunelles sombres dans les siennes, elle sort de sa manche un petit osselet qu'elle pose sur la table. Elle remplit ensuite les deux verres avec la même générosité que Bastian précédemment.

« Voilà ce que je te propose le vieux. Pour jouer il faut jeter l'osselet sur la table afin qu'il rebondisse dans le godet de l'adversaire. Si le joueur réussi son coup, l'adversaire doit vider son verre « cul-sec », s'il échoue, c'est lui qui doit vider son propre verre. » Afin d'illustrer ses propos, elle attrape le petit os et le fait projette sur la table. Ce dernier rebondi gracieusement avant d'atterrir dans le gobelet de Van Markham, se noyant ainsi dans l'alcool contenu. Juste un coup d'essai pour la jeune Alvar, mais cette dernière se trouve particulièrement fière de réussir son tour d'essai. « Si ce jeu te tente on peut aussi rajouter les questions… Enfin à toi de voir, si t’as les couilles de jouer contre moi. » Elle le dévisagea avec une évidente provocation, en faisait craquer l'articulation de ses mains. Comme tous les Alvars, elle avait un petit avantage pour les jeux de ce genre, mais elle ne doutait pas que des vieux loups de mer comme Van Markham en avait vu d'autre.

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La hache de guerre est loin d'être enterrée entre eux, ce même s'ils se pintent la gueule comme de vieux potes de beuverie. En apparence, peut-être. C'est avant tout un challenge digne de ce nom dont seulement l'un pourra sortir vainqueur. Avec un tel carafon, il va sans dire que du côté de Bastian comme très probablement celui de Rann, ils ne s'imaginent pas encaisser une quelconque défaite. Le Clabaud est prêt à bousiller une fois de plus son pauvre foie même pour un jeu aussi con. Car après tout, c'est plus qu'un jeu à ses yeux. C'est une question de fierté mal placée.

Il se laisse prendre à la proposition de la brune après une remarque encore une fois très agréable qui cogne à son esgourde, lui arrachant une énième grimace. Foutue gamine. « Oh ça, tu vas pas être déçue. J'espère que c'est pas un jeu de pleurnicheuse, je te suis. » Ah ces fameux jeux à boire. Il y en a de toutes sortes, beaucoup auxquels le loup de mer s'est livré dans sa jeunesse et encore après, si bien qu'il est curieux de découvrir celui-ci. Probablement une dérive de l'un qu'il connaît déjà. Perplexe, il s'installe en face de Rann sans accorder ne serait-ce qu'une simple œillade aux bougres virés juste avant, puis écoute les instructions qui lui sont plutôt familières. Bastian ne s'était pas trompé : c'est bien une dérive. Le principe est différent mais l'objectif reste identique. Même sans exemple, il n'aurait eu aucun mal à comprendre. A croire qu'elle se moque encore de lui. Il n'hésite pas une seule seconde et lui donne immédiatement sa réponse en ingérant cul-sec le contenu de son verre pour cette première manche d'essai, certes, mais malgré tout remportée par cette dernière. « Tu me prends pour qui gamine ? Ajoutons les questions, à toi l'honneur. » Il ne triche pas et la joue franco dès le début, même si cette victoire lui arrache presque plus la gueule que l'alcool. Tant qu'il n'essuie pas un échec juste après...

L'instant de vérité passé, ils passent aux choses sérieuses avec ce second tour. Il lui faut de la précision ; c'est faisable. Le Van Markham rempli à nouveau son godet puis prend l'osselet en main avec la ferme intention de réussir son coup. Il se concentre le plus possible, plus qu'il ne le devrait avec le Devils Spring qui chauffe déjà. Son acharnement porte néanmoins ses fruits : c'est dans un magnifique flop que l'objet plonge dans le verre de Rann. Quelques gouttes arrosent le faciès de celle-ci sous le sourire carnassier de Bastan qui sans perdre de temps, lui pose une question assez directe. « Est-ce que toi et Halfdan vous êtes ensemble ? » La première d'une longue série qui s'impatiente dans sa caboche. Oh bien entendu, il serait plus rapide de lui demander si elle traîne dans des affaires avec Draco Pentaghast, mais c'est trop tôt. Inutile de mettre la charrue avant les bœufs. Son objectif est d'en apprendre plus sur elle sans éveiller aussi clairement ses soupçons ; même si il est certain qu'il préfère toujours se rendre au vif du sujet sans détours longs et chiants. Mais pour le coup, ce serait une manœuvre complètement stupide.

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Son compagnon de beuverie semble en excellente forme ce soir. Elle doit se rendre à l’évidence la victoire ne s’obtiendra pas facilement contre quelqu’un comme lui. Le vieux loup de mer et sans doute le pire adversaire qui soit, même pour une Alvar qui a de la bouteille comme elle. La manière qu’il a d’ingurgiter le contenu de son verre est aussi un bon indicateur de son niveau. Aucun doute, ce n'est pas son coup d’essai en matière de jeux à boire. Elle l’observe d’un œil intéressé, mais ne lui pose aucune question. « Doucement le vieux, on aura le temps d’en arriver à mes questions ! » Elle aurait pu largement profiter de cette occasion pour en apprendre plus sur lui, mais cela n’aurait pas eu la même saveur pour elle. La jeune femme se faisant un devoir de mériter chacune des réponses qu’il pourrait apporter sur sa personne. De plus, les coups d’essai ne comptent pas, du moins pas pour elle. « Contente-toi de me montrer ce que tu vaux ! »

Elle regrette bien vite ses paroles quand l’osselet atterrit dans son verre. Van Markham n’est vraiment pas novice ! Quelques gouttes d’alcools contenues dans son godet lui aspergent le visage suivi bien vite de la question accompagnant la réussite. Elle n’a pas le temps de s’essuyer ou de répondre qu’une main étrangère s’approche de son visage afin d’essuyer le liquide reçus. Rånn n’est pas surprise de reconnaître Halfdan qui se penche alors sur elle. Elle ne pensait pas le voir surgir si vite dans la taverne, mais comme tout bon protecteur, l’Alvar ne reste jamais loin de sa belle, même en étant fâché. À croire qu’il avait fait exprès de tomber à ce moment-là comme si la question de Bastian l’avait invoqué en ses lieux. Plongeant dans les yeux de la jeune femme, il ne perd pas une seconde pour l’embrasser sans ménagement avec toute la fougue qui le caractérise. De quoi allégrement répondre à la question posée. Puis non sans une expression pleine de sous-entendus, le jeune homme lui murmure à l’oreille. « Interdiction formelle de perdre ce jeu-là, tu as trop de choses à te faire pardonner ce soir pour ne pas te montrer à la hauteur. » Elle le regarde avec amusement avant de porter le verre à ses lèvres afin de le vider avec le même entrain que l'avait fait Bastian précédemment. « Ne t'inquiètes pas pour ça ! Au pire des cas je saurai trouver quelqu'un pour me remplacer. » Le jeune Alvar grimace, mais ne semble pas contrarié pour autant. « Belle tentative, mais ce soir, tu ne pourras pas te défiler. » Leur relation à quelque chose d'étrange pour les autres, même si c'est bien un amour profond qui les unit. Certains pourraient se méprendre et penser que leurs aventures passagères avec d'autres les éloigneraient, mais il n'en est rien pour lui comme pour elle. Liés par un besoin irrémédiable de l'autre et quand ils sont ensemble plus rien autour n'existe vraiment. Halfdan finit par s'éloigner de la table, sans oublier cependant de saluer Van Markham au passage avant de se diriger vers une table plus lointaine.

Rånn ne perd pas un instant à se re concentrer sur son adversaire, comme si rien ne les avait interrompues. Répondant tout de même à sa question. « Oui et non, il est libre de faire ce qu’il veut quand il veut et avec qui il veut. Tout comme moi. Mais d’un autre côté… On s’appartient. C'est un truc que peu de gens peuvent comprendre. » Attrapant la bouteille elle remplit de nouveau les deux godets. Puis se saisit à son tour de l’osselet. Pour voir si la chance et les dieux l’accompagnent en cette soirée. Elle décide de ne pas viser spécifiquement le verre du vieux, mais de regarder son compagnon au fond de la salle et de laisser le destin décider à sa place. Elle le fait donc rebondir sur la table et ce dernier tombe miraculeusement dans le verre de l’adversaire. La chance semble en effet de son côté, cela en est presque insolant sur le coup. Elle ne cache pas sa grande satisfaction et n'hésite qu'un bref instant un instant avant de demander. « Pourquoi ne pas m'avoir foutu dehors dès mon arrivée ? Vous aviez tous les droits de le faire... » Elle faisait référence à son arrivée chaotique à Thérinfal et de sa grosse prise de tête avec lui peu après.

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Bon. L'adversaire du Clabaud ne profite pas de sa chance isolante au coup d'essai. Quand bien même elle l'aurait fait, il ne lui en aurait pas tenu rigueur, surtout après lui avoir proposé. Il remarque par la même occasion qu'elle est confiante, comme il l'est. Et ce n'est pas seulement l'alcool déjà ingurgité qui lui offre cette sensation de pouvoir sortir vainqueur de tous les défis qui se présentent à lui. La preuve étant sa magnifique réussite au premier tour suivant les paroles provocatrices de sa compagne de beuverie. Ni une ni deux, Bastian affiche un sourire éclatant. Pas besoin d'en dire plus quand son coup de maître doublé de expression satisfaite parlent d'eux même.

En revanche, il amène promptement sa question sur le tapis. Est-elle en relation avec Halfdan ? Comme si il avait invoqué l'intéressé, celui-ci débarque en face non sans embrasser énergiquement la jeune femme. Le Van Markham doit bien admettre qu'il ne s'attendait pas à ça. La scène sous son nez lui coupe le sifflet quelques instants, amusé par la réaction de Halfdan qu'il salue en retour. Quand celui-ci s'éclipse à nouveau, c'est finalement un rire qui éclate d'entre ses lèvres, aidé par la boisson. « Il me plaît bien. » Ce jeune homme n'a pas un caractère facile mais au moins, il ne l'a pas dans le viseur comme c'est le cas avec Rânn. Quoi qu'à bien y réfléchir, grâce à ce jeu, plus ça va et plus il la trouve supportable... Ou non, c'est probablement l'alcool. Dès demain, elle le fera sortir de ses gonds comme jamais puis se prendra une rouste de sa part.

Mais ce soir, autant en profiter. Bastian râle simplement à la réponse beaucoup moins claire que l'était l'embrassade observée, pas réellement d'humeur à se triturer les méninges avec leur relation plus complexe qu'elle n'y paraît. « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué... Enfin, j'vois le genre. » L'important à retenir pour lui, dans tout ça, c'est qu'ils tiennent l'un à l'autre. Qui couche avec qui, au final, il s'en contre-fiche. Ils sont assez grands pour s'occuper de leurs fesses.

Deuxième tour, maintenant, qui se solde par une réussite pour sa rivale. Bon joueur, il avale son godet et accueille sa question à laquelle il n'hésite pas à lui répondre sans prendre de pincettes. Celles là, il les laisse plutôt à Gwenaël ou Bayek qu'il évoque justement. « Il faut remercier Gwen et Bayek. Si ça n'avait tenu qu'à moi, je t'aurais foutu dehors dès que t'as commencé à foutre la merde. Ils sont plus patients que je le suis. Mais fais gaffe. » Cette arrivée chaotique à Therinfal, comment ne pas s'en souvenir ? Le Clabaud était si échauffé qu'il se remémore avoir involontairement cassé les deux charnières d'une porte. Outre la puissance du choc, il faut dire que celle-ci n'était plus de première jeunesse. Ce souvenir lui arrache une grimace. Quand c'est à son tour, à nouveau, il est encore plongé dans celui-ci plutôt que dans l'instant présent. Et c'est un raté. « Rah, voilà ce que c'est d'être déconcentré par tes conneries ! » Le bon joueur à l'intérieur du Van Markham se transforme aussitôt en mauvais joueur mais le résultat est là. Un bougre attablé plus loin le remarque bien, le regard insistant, ce qui le titille. Bastian lui gueule dessus sans plus de cérémonie. « - Qu'est-ce que tu regardes ducon ? - R-Rien... » L'autre se retourne immédiatement. Après un long soupire, il ingurgite son verre, en l'attente d'être interrogé. Il espère ne pas avoir à subir une énième victoire de Rânn, ce qui risque de l'irriter avec l'échec présent de son côté.

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Il me plaît bien. Cette simple remarque a le don de faire sourire la jeune femme. Elle ne répond rien cependant, consciente que son compagnon est plus apprécié, qu'elle ne le sera jamais. Même avec son fort caractère et ses sautes d'humeurs, il demeure une personne souvent très aimé des gens qui l'entourent. Rien d'étonnant pour la jeune femme qui le regarde s'éloigner en direction d'un groupe d'autres recrues pour partager une bouteille ou deux. Rann se re concentre néanmoins sur son adversaire du soir, sa remarque sur leur relation ne la surprend pas le moins du monde. Encore un qui ne comprend pas, ou plutôt qui s'en fiche royalement. Rien de bien étonnant, ces bas terriens et le meurs tout beau tout propre, une chose particulièrement ennuyeuse à ses pauvres yeux d'Alvar. Elle soupire de lassitude avant de répondre. « C’est toujours plus excitant quand c’est compliqué. »

Booster par son coup de maître – ou plutôt sa chance insolente – Rann ne tarde pas à poser la question qui lui brule les lèvres. « Comment on devient bras droit de l’Inquisiteur ? » La question est courte et innocente, bien qu'elle aurait surement aimé rajouter : Vous n'êtes pas du genre diplomate alors je me demande comment on peut vous mettre à un poste aussi important. Autant dire que la présence de son compagnon dans ses lieux la freine dans cette perspective. De plus, énerver le Clabaud serait une mauvaise option. Elle se doute que Van Markham partage un passif avec l'Inquisiteur, mais étant arrivé depuis peu et n'ayant que peu de relation pour le moment au sein de l'inquisition, difficile de mettre le doigt dessus.

La réponse à sa première question n'a quant à elle rien de surprenante. Elle se doutait que si ça n'avait tenu qu'à lui, elle serait retournée immédiatement d'où elle venait. Une chance que l'Inquisiteur et son ambassadeur soient de sombres idiots. Accueillir un mage aussi caractériel qu'elle, dans leurs rangs. Une erreur de plus ! Pentaghast avait raison après tout, l'inquisition se voilait la face, prenant des décisions sans même peser le pour et le contre. Quoi qu'il en soit, un frisson de contrariété lui secoua l'échine à la simple pensée de son arrivée ici et de sa prise de bec avec le Van Markham. Encore là, Rann ne pipe mot, inutile de commenter la chose, ou de l'énerver avec une remarque tant qu'il n'a pas encore sombré dans les vapeurs d'alcool. Au moins, il est lucide quant à son cas.

Elle l'observe attraper l'osselet pour procéder à son tour. L'objet rebondit et s'écrase malheureusement à côté du verre, arrachant un rictus victorieux à la jeune femme. Ce dernier ne se prive pas de grommelait comme un ours mal léché. Rien d'étonnant, elle se doutait qu'il était du genre mauvais joueur. Pas à ce point cela dit ! Car le Clabaud prend presque aussitôt à partie un pauvre bougre assis à la table voisine. Rann ne peut retenir sa stupeur, arquant un sourcil d'incompréhension avant d'éclater de rire devant la réaction du pauvre bougre incriminé. « Doucement, il fait que mater ce qui s’passe ! » La jeune Alvar étire longuement l'articulation de ses bras, non sans faire craquer au passage ses os, chassant de ce fait la sensation d'engourdissement ressenti. Elle réfléchit brièvement à sa question. « Vous avez quel âge au fait ? » Un rictus se dessine une nouvelle fois sur son faciès. Elle se doute que le taquiner sur son âge était un bon moyen de l'énerver encore plus. Ou pas, allez savoir.

Elle attrape finalement l'osselet pour le jeter à son tour dans le verre du Van Markham nouvellement rempli. Sans doute trop confiante elle rate son lancé, mais plutôt que de montrer une apparente contrariété - qui est pourtant bien présente - elle se contente d'attraper son godet et de le vider sans ménagement. Après tout elle était venue pour picoler elle aussi. Toujours en observant le Clabaud - qui elle en est sûre - ne perdrait pas de temps à lui poser une question.

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C'est toujours plus excitant quand c'est compliqué ? De l'avis du Clabaud, c'est tout le contraire. Si en temps normal il aurait probablement gardé cette pensée pour lui même, l'alcool la propulse en dehors de ses lèvres avant même qu'il ne le réalise. « Je dirais que c'est plus emmerdant, mais bon, vous faites bien c'que vous voulez. » En écho avec celui de Rânn, lui aussi lâche un soupir, mais qui ne s'éternise pas tant. La question que cette dernière lui pose à la suite est déjà plus personnelle sans pour autant dépasser certaines limites. D'ailleurs, une majorité de bougres qui étaient présents au sein de l'Inquisition avant sa dissolution par Faustine V savent le genre de relation qu'il entretien avec Gwenaël. Il n'a ainsi rien à lui cacher à ce sujet ; même si il ne compte évidemment pas rentrer dans les détails. Il n'est pas là pour s'étaler sur sa vie comme s'il allait se confier à une prêtresse. Manquerait plus que ça, tiens !

Bastian se contente de lui répondre, tout simplement, même si l'alcool le pousse à se lâcher un peu plus sur le sujet. Un tout petit peu plus. « Quand on supporte l'Inquisiteur depuis tout gamin. C'est comme un frère, pour moi. J'suis là depuis le début, avec lui, je l'ai toujours soutenu lui et l'Inquisition. Pourquoi, le job t'intéresse ? C'est mal payé. » Avant de se perdre dans des souvenirs négatifs quant à sa bourde de l'époque en tant que Commandant des Armées puis son renvoi, il termine sur une question à laquelle la brune n'est même pas obligée de réagir mais qui achève sa réponse.

Ah, l'échec. C'est beau pour son adversaire, particulièrement irritant pour sa propre personne. Le Van Markham rumine de l'intérieur puis à l'extérieur, sans ménagement pour les bougres alentours, peu importe si il prouve qu'il est finalement mauvais joueur. Peut-être l'est-il, mais il ne refusera pas de répondre à sa question et ne rechigne pas à s'enfiler sans attendre le verre sous ses yeux. C'est mal barré, ainsi, si il veut lui tirer quelques vers du nez. De surcroît, l'interrogation qui cogne à son esgourde passe de travers. Son âge. Lui qui supporte difficilement pour ne pas dire pas encore son passage à la quarantaine repose lourdement son verre vidé sur la table avec une œillade assassine. « L'âge de t'foutre mon poing dans la gueule pour manque de respect à tes aînés si t'enlève pas ce foutu sourire. Qu'est-ce que ça peut te foutre de connaître mon âge ? J'suis sûr que toi, si j'presse ton nez, t'as encore du lait qui en sortira. » Il grommelle de plus belle puis lâche tout de même un chiffre qui répond à la question, pour ne pas perdre la face bêtement. Rapidement, en un éclair, se jurant de lui faire avaler ses dents si elle se moque. « Quarante. Allez, à toi. » Oui, cela ressemble à une belle crise de la quarantaine. Bien sûr, il aurait été plus simple de lui répondre trente-neuf ans, mais même ce mensonge insignifiant l'aurait dérangé.

C'est avec un grand plaisir qu'il assiste lui aussi au premier échec de sa compagne de beuverie. Elle a l'air de plutôt bien le prendre, en plus. Plus pour longtemps il l'espère. En tout cas, son humeur est moins désastreuse qu'il y a quelques instants et il ne se gêne pas pour lui poser une question plus directe... Maintenant qu'il connaît sa situation. « Tu te tapes Draco ? » Bon, sorti de son contexte, Rânn pourrait se poser des questions, mais Bastian prend beaucoup moins de pincettes à mesure que le jeu avance ; surtout s'il encaissait une seconde défaite. Il se charge de remplir le godet de la jeune insolente et remarque que la bouteille est pratiquement terminée - il leur en faudra au moins une autre. Si ce n'est deux. Ou trois. En tout cas, c'est à son tour. Il inspire fort et se concentre plus que nécessaire pour viser juste. L'osselet lancé passe à deux doigts de l'intérieur du verre, cognant le bord. « C'est pas vrai ! T'as fais bouger la table ?! » C'est plus fort que lui, Bastian accuse.

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La réaction de Bastian au sujet de sa relation avec Halfdan ne la surprend nullement, elle s'y attendait pour ainsi dire, mais ne fait pas plus de commentaire là-dessus. Après tout cela ne le regarde pas et elle n'est pas là pour le convaincre de quoi que ce soit. Chacun fait ce qu'il veut de son cul et ce n'est pas Halfdan qui viendrait la contredire sur ce sujet. Elle écoute la réponse du Clabaud avec intérêt, ne s'attendant pas à ce que ce dernier soit si précis dans sa réponse. Alors, comme ça, ils se connaissaient depuis l'enfance. A bien y réfléchir, Rann a un mal de chien à imaginer Van Markham en jeune gamin. Comme s'il avait été impossible que ce dernier fut autrement que comme il l'est aujourd'hui. Une pensée bien stupide, mais certainement provoquée par l'alcool préalablement ingurgité. Quant à sa répartie sur le job mal payé, Rann se contente de hausser les épaules avant de répondre d'un air las. « Non merci… J’imagine que ce serait bien trop d’emmerdes à gérer, même pour moi. »

Devant l'échec, le Van Markham, certainement booster par l'alcool, tombe le masque du mauvais joueur. Tiens donc ! C'est parfait pour elle, il est toujours plus facile de venir taquiner quelqu'un pour qui la défaite est une source d'énervement. Ce genre d'adversaire étant toujours plus facile à provoquer ou même à déconcentrer. D'ailleurs la réponse à la question concernant son âge ne se fait pas attendre, Bastian ne se privant nullement de lui lancer un regard assassin, non sans vider d'une traite son godet. Elle étouffe un nouveau rire devant ses phrases assassines, serait-il en pleine crise de la quarantaine ? Avec une telle réaction, elle aurait pu le jurer. Rann se contente donc de le fixer, elle aurait pu allégrement lui rétorquer une autre répartie cinglante mais s'abstient néanmoins. Le provoquer davantage ne changerait rien, du moins dans l'instant.

Son échec pourtant le don de rebooster la bête, elle ne s'en étonne pas outre mesure, même si intérieurement cela à le don de l'agacer. Elle ne montre pas une once de mécontentement, portant le verre à ses lèvres et le vidant de son contenue. Le liquide lui brule presque la gorge cette fois, mais comme son adversaire, tente de rester stoïque et maitresse de ses sensations. La douce chaleur parcourant son corps est pourtant d'un grand bienfait à tel point qu'elle aurait presque délibérément rater son prochain tour, rien que pour en profiter une nouvelle fois. Néanmoins, la question de Bastian a de quoi la rappeler à l'ordre. Est-ce qu'elle se tape Draco ? « Je me… quoi ? » Ouille, alors le Van Markham avait bien remarqué ses différentes allées et venues, mais apparemment la nature de ses échanges entre elle et l'ex-templier lui demeurait inconnu. Une chance pour eux, que le bras droit de l'inquisition penche plutôt du côté de la coucherie plutôt que de la vraie raison les liants. Rann exprime un rire franc – ou le plus franc possible – basculant la tête en arrière d'un air hautement amusé. Puis, au moment de lui répondre, elle ne se défait pas d'un rictus explicite. Autant jouer la carte jusqu'au bout non ? « C'est peut-être mon projet en effet. Pourquoi ça vous intéresse tant ? » Bon elle ne devrait certainement pas lui retourner une question aussi franche, mais changer trop vite de sujet serait sans doute une bien plus mauvaise idée encore.

Devant le nouvel échec de son adversaire, la jeune Alvar s'indigne. « Bouger la table ? Tu te moques de moi ou quoi ? C'est pas de ma faute si t'es complètement nul à ce jeu. Regardes ! » Elle se saisit de l'osselet avant de le faire rebondir une nouvelle fois sur la table, mais ce dernier prend un mauvais rebond avant d'atterrir sur le crâne d'un pauvre bougre situé derrière le Clabaud. Ce dernier se relève d'un air passablement énervé en grommelant aussi fort que Bastian précédemment. Décidément, ils avaient tous un pet de travers ce soir. « C'EST À QUI CETTE MERDE D'OSSELET A LA CON ? » N'aimant pas les provocations de ce genre, Rann se relève aussitôt d'un air aussi menaçant que le golgoth situé derrière Bastian. « C’est à moi ducon y t’as un problème ? »

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Trop d'emmerdes à gérer, ce n'est pas faux, mais Bastian commence personnellement à y être habitué, à force. Ce n'est pas juste la faute à son rôle actuel de bras-droit, simplement à cette vie parfois beaucoup trop chienne à son goût. Un comble pour un homme que l'on surnomme le Clabaud. En tout cas, il le porte bien, vu comme il gueule quand il rétorque à Rânn après son échec. Il est en train de maudire celle-ci qui doit intérieurement se foutre de lui même si elle ne fait aucun commentaire - heureusement, d'ailleurs. Sa crise de la quarantaine est réelle, qu'il le veuille ou non.

Si Bastian arrive à contrôler sa frustration, c'est en grande partie car sa compagne de beuverie encaisse également des échecs, dont ce dernier en date qui lui arrache une question osée des lèvres. Ce qui est certain, c'est qu'il n'y va pas par quatre chemins. Une majorité seraient outrés qu'on leur demande ça, surtout une donzelle songe-il, mais elle semble plutôt bien le prendre. Cela lui arrache ainsi un rire aussi franc qui cogne en écho au sien. Puis, dans un coin de sa tête, il note l'information. Ces deux là pourraient se rapprocher encore plus, si ça continue. Pas que ça le dérange, mais si ils en arrivent à rien qu'une coucherie, ça lui donnerait une preuve que ce foutu Pentaghast qui fait en parallèle du pied à Gwenaël le mène complètement en bateau - ou cherche juste à s'amuser. Comme il s'en doutait. Aux dernières nouvelles, il lui écrivait des lettres passionnées. Cette pensée lui hérisse le poil. Le Van Markham se rappelle sa dernière dispute en date avec son frère sans sang, à ce sujet. Si il savait qu'entre temps, celui-ci et Draco avaient officieusement entamé une relation, il retournerait tout Therinfal de rage. C'est probablement la raison pour laquelle il n'en sait rien malgré sa proximité avec lui. Malgré ses suspicions. Mais tout ceci, il n'a aucune raison de le révéler à Rânn. « J'ai besoin d'une raison, peut-être ? Je suis juste curieux. Tu fais ce que tu veux de tes fesses. »

Sans plus de cérémonie, il enchaine son prochain tour... avec un coup qui est loin de faire mouche. Râleur jusqu'au bout, l'alcool n'aidant pas, il accuse alors la jeune brune qui sans surprise ne laisse pas couler. Ils en oublient le jeu le temps de se prendre le bec ou peut-être qu'elle lui prouve qu'il est juste mauvais, comme elle le prétend. Sauf qu'elle rate en beauté, elle aussi. Bastian s'apprête à se foutre amèrement de sa gueule mais est coupé dans son élan par un bougre en colère derrière lui. Si le Clabaud a l'habitude de brailler sur les autres, il déteste quand c'est l'inverse et que ses oreilles sont aux premières loges. Là, ça devient une affaire personnelle pour lui aussi.

Il se lève à son tour puis se retourne vers l'homme en furie fusillant du regard la brune. S'il s'apprêtait à répondre, Bastian le coupe dans tous les cas. « TU ME BRISES LES TYMPANS CONNARD ! » Autant dire qu'il élève la voix presque autant - si ce n'est plus que celui qu'il accuse. C'est la Chantrie qui se moque de la charité, soyons honnêtes. Pourtant, désinhibé comme il l'est, ce n'est pas étonnant. « Casse toi et fais pas chier, on joue ! - Ah ouais, vous jouez à quoi, à qui sera l'plus gros trou ducul !? - Pour l'moment j'en vois qu'un et il est devant moi. » Les hostilités sont déclenchées, alimentées par la boisson déjà ingurgitée des deux côtés. Ils sont comme deux chiens prêts à mordre dans les secondes à venir. Le Van Markham récupère justement le fameux osselet à terre qu'il a l'intention de lui envoyer en pleine poire. Mais juste avant, il lâche à l'intention de Rânn sans craindre de rater son coup : « J'suis pas doué, tu disais ? Regarde ça. » L'objet est lancé en direction du trouble-fête... Qui l'évite, de toute manière, enchaînant avec une bonne droite dans sa poire. Pour toute réponse, un peu abusée certes, Bastian retourne la table - ainsi que les verres qui s'y trouvaient qu'il lui balance dessus. Cela le ramène aux pugilats qui s'engageaient parfois pour un rien dans les tavernes qu'il fréquentait avec son équipage. Des fois l'un de ses matelots était au centre, des fois lui, des fois aucun des deux même s'ils ne tardaient pas à les rejoindre. Sauf que là, ce n'est pas une bicoque perdue dans Antiva. C'est à Therinfal. Il a peut-être oublié ce détail, pour le moment.

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le bobard servi au Van Markham sur son prétendu intérêt pour le Pentaghast semble fonctionner. Ce dernier ne montre aucune forme de réaction ou même d’intérêt et c’est tant mieux. Une chance pour Rann, car si ses activités devaient tomber dans les oreilles du bras droit de l'inquisiteur, ce n'est pas une simple soufflante qu'elle prendrait en pleine face, non, elle y perdrait surement sa tête. Aussi bien ne fit-elle aucun commentaire sur la question qu'il lui retourne sur la raison de sa demande. Autant laisser couler et éloigner le sujet fâcheux aussi loin que possible. Elle n'en sera que plus prudente dans les jours à venir, car les questions de ce genre sont rarement innocentes. Pour l'heure elle se contente d'observer son adversaire râler sur ses pitoyables performance à un jeu pourtant simple. Bon, pour une raison qu'elle ignore elle n'est pas douée non plus et les échecs se cumule d'un côté comme de l'autre.

Le Van Markham est mauvais joueur, l'alcool ne l'aidant nullement, tout comme Rann qui commence à perdre patience. Que Bastian l'accuse de tricherie ne passe guère non plus et quand le tour de la jeune Alvar arrive et que l'osselet rebondi un peu trop fort sur le crâne du bougre derrière le Clabaud, les esprits commencent légèrement à s'échauffer. L'invective de Rann ne passe pas et si le golgoth s'apprête à répondre, c'est Bastian qui vient donner le ton. Se plantant face à lui et lui hurlant un "Tu me brises les tympans connard !" qui arrache à la jeune femme un rire incontrôlé et hautement moqueur. La suite des paroles du clabaud et sensiblement ce qu'elle a en tête, elle est d'ailleurs prête à renchérir, mais un coup d'œil vers Halfdan l'en dissuade. Ce dernier a d'ailleurs cessé tout mouvement, le regard planté en direction de leur table et se promenant à la fois sur Bastian, elle et l'autre trou du cul. Si elle était capable de lire ses pensées elle y aurait surement entendu un énième avertissement ou une phrase du genre « laisse couler, ne t'en mêles pas. » Aussi, attrape-t-elle la bouteille presque vide sur la table pour vider le maigre contenu d'une traite. Cela pendant que les deux hommes se toisent avec mépris.

Sous l’effet de l’alcool qui vient radicalement anesthésier son enveloppe mortelle, elle se permet pourtant de rectifier les deux hommes. « Aaah non Van Markham, je vois toute une table de trou du cul en face de toi ! Pas seulement un ! » Les deux hommes attablés avec l'autre lèvent la tête en direction de Rann avec tout autant de hargne que leur ami. « C’est de nous que tu parles fillette ? On va te cogner tellement fort que même ta mère ne te reconnaitra pas. » Dit l'un d'entre eux en se levant subitement. Pour toute réponse Rann s'esclaffe, pendant que le Clabaud tente désespérément d'envoyer l'osselet dans la tronche de l'un d'entre eux. Seul résultat, il rate lamentablement, pire encore, il se mange une droite en plein dans la face. La jeune Alvar pouffe de rire, ce qui n'est pas sympathique pour son acolyte, mais elle a l'alcool joyeux ce soir et la provocation facile aussi. « C’est pourri Van Markham, je suis certaine de faire mieux regarde. » Elle se saisit de la bouteille préalablement vidée pour l'écraser sur la tête de l'un des qui pendant ce laps de temps avait alors pris le parti de la saisir par le col. Ladite bouteille vole en éclat une fois en contact avec le crane du malheureux, l'envoyant par la même occasion au pays des rêves. Le troisième quant à lui se voit repousser en arrière par Halfdan, sorti de nulle part. Bastian quant à lui vient de provoquer un bon gros bordel en renversant une table et son contenue sur le sol. En ce qui concerne Rann, elle n'est plus vraiment elle-même, enfin elle n'est pas encore ivre morte mais largement dopé par cette succession d'événement. Aussi arrache-t-elle le verre d'un client de la taverne pour le lui siffler sous le nez. C'est le moment que choisi Halfdan pour rappeler tout le monde à l'ordre, à croire qu'il est le seul à être encore sobre dans l'assistance. « BORDEL VOUS FOUTEZ QUOI ? JE VOUS SIGNALE QU'ON FAIT TOUS PARTI DU MÊME CAMP !»

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