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Sam 2 Sep - 15:30






Faustus & Renatus
You're the one I missed, although I don't know you.


Renatus ferma les yeux, appuyé sur son balai. Il prit quelques secondes pour lui, mais il sentait le regard brûlant de celui qui était chargé de le surveiller sur lui. Il avait l’impression que son corps était tellement à vif que rien que ces yeux posés sur lui pouvait le faire souffrir. Même rouvrir les yeux avait quelque chose de douloureux, d’autant plus que le droit était méchamment violacé. Ses vêtements couvraient d’autres marques, d’autres blessures, et si cela avait au moins l’avantage de le faire paraître moins pathétique, le frottement du tissu contre sa chaire le faisait grimacer à chaque mouvement. Même un geste anodin et si habituel comme passer le balai devenait une torture. Même rester sur le sol d’une petite pièce froide et humide, sans lumière, dans la cave (c’est-à-dire sa nouvelle chambre) lui semblait plus confortable. Le prix de la liberté, il l’avait payé, et cher… Sauf qu’il n’était même pas libre, et l’esclave vivait même dans des conditions pires qu’avant. Il entendit son surveillant se redresser et, en retenant un soupire qui aurait élancé la douleur dans ses côtes, il reprit doucement les mouvements de balai. De ce qu’il pouvait voir, et à moins qu’on n’y trouve à redire (ce qui serait certainement inévitable) il avait presque terminé.

Quelques jours plus tôt – deux pour être exact – il lui avait semblé que l’occasion de fuir se présentait enfin. Il avait étudié les mouvements et les habitudes de la maison, à la tombée de la nuit. Il avait attendu, longtemps, avant de tenter le coup. Tout était parfaitement huilé dans son esprit, aucune faute n’était permise et, armé de tout son courage, il s’était glissé parmi les ombres. Renatus avait laissé ses yeux s’habituer à l’obscurité de la nuit, seulement éclairé par un rayon de lumière qu’offrait l’astre lunaire à travers les vitres. Prenant les couloirs les moins fréquentés, en particulier à une heure si tardive, il avait parcouru dans le silence le plus parfait le chemin de son lit jusqu’à l’une des portes de services, prenant garde à chaque pas, chaque croisement, chaque porte. Ça avait été la partie la plus facile. Il avait erré dans les couloirs, discret, la tête basse, se faisant oublier, assez de fois pour en connaître les divers couloirs, ailes et passage par cœur. Le jardin, en revanche, il le connaissait moins bien, mais il comptait sur son agilité et sa rapidité pour s’en sortir. Il avait juste omis un détail, dont il ne pouvait avoir connaissance. Que ses maîtres seraient de sortie, ce soir-là.

Il avait vraiment cru y passer, et y repenser le faisait frémir. La lumière que procurait la lune lui serait aussi bénéfique que fatale : il voyait où il allait, mais il était également visible. Ce n’est pourtant pas cela qui le trahi, mais le choc qu’il reçut en voyant le corps sans vie d’un esclave avec qui il avait discuté quelques heures plus tôt l’avait paralysé. Il avait senti sa gorge se dessécher, la peur entraver ses muscles, et son plan d’évasion bien préparé se changea en un besoin vital de déguerpir, en une panique équivalente à celle de la proie fuyant son prédateur. Mais la proie réagit trop tard, un pas en arrière et son dos heurta le torse de son maître, accompagné de deux de ses esclaves favoris. Dont l’un d’eux était une montagne de muscle, comparé à Renatus. Il déglutit péniblement, mais ne se fit pas d’illusion : même en tentant de fuir sous l’effet de la panique, il fut rapidement rattrapé, mis à mal et ramené de force à l’intérieur. Pour faire simple : il avait écopé d’un œil au beurre noir (le droit, donc), avait gagné quelques côtes fêlées, plusieurs hématomes, soit dû au fait qu’on ait dû le traîner, littéralement, jusqu’à la cave, soit dû aux coups reçus par la suite, et de longues striures qui avaient saignés dans son dos après que le martinet soit venu caresser sa peau. Sans parler de sa pommette et de ses lèvres ouvertes.

En quelques mots : même maintenant, en passant son balai, il avait une sale gueule. Et même la jolie demoiselle qui venait parfois nettoyer avec lui ne le regardait plus avec le même regard. Elle semblait apeurée, attristé, déçue. Mélancolique. Et, au fond de lui, il savait qu’il serait le prochain. Ce serait lui qu’on sacrifierait ensuite, on viendrait le chercher dans sa cave, on lui enlèverait ses fers, et on le tuerait. Déjà qu’il étouffait, seul, dans le noir… Renatus se fit bousculer, et il retint de justesse un couinement en donnant quelques coups de balai plus précipité. L’appréhension et la déception (contre lui-même, et son échec) lui serrait la gorge, mais ce qu’on vint lui annoncer lui donna l’impression que sa situation pouvait encore s’arranger. Il eut un nouvel espoir, mais partagé avec un sentiment de crainte, alors qu’on lui annonçait que quelqu’un était venu pour lui. Il écarquilla légèrement les yeux, trop surpris pour faire attention à son œil endolori :

« Pardon ? »




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Dim 3 Sep - 13:17




You're the one I missed, although I don't know you

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   Les interminables discussions avec les autres membres de la Chantrie ont parfois des allures de véritable chemin de pénitence. La plupart ne sont là que pour se répandre en courbettes et politesses suintantes de miel devant ma personne, quémandant désespérément une faveur, une place plus élevée au sein de notre bel empire. Une place qu'ils ne méritent évidemment pas. Mon soutien ? Aucun de ces rapaces, volant au sein d'une nuée d'oiseaux de malheur, ne l'aura. Non, je ne serai pas un tremplin vers une vie meilleure, pas plus qu'un outil qu'on utilise au grès de ses envies. On n'userait pas de moi pour servir des desseins égoïstes, j'en avais fini avec cette vie-là depuis longtemps, maintenant. A présent, je mène la danse, et personne d'autre. Une promesse que je me suis faite, le jour-même où j'ai passé la porte de la demeure de mes parents, pour aller intégrer la Flèche d'Argent. A l'époque, si je m'étais douté que je terminerais Divin Impérial et que j'aurais à supporter ce genre de charognards... Mais enfin, de quoi me plains-je ?

Du coin de l'oeil, j'aperçois la silhouette de l'un de mes esclaves qui s'empresse de trottiner vers moi, la mine concernée. Presque comme s'il craint d'avoir à me déranger, avec des nouvelles qu'il sait mauvaises. D'un signe de la main, je fais taire la soeur en face de moi que j'ai de toute façon cessé d'écouter depuis plusieurs minutes déjà. Son expression outrée ? Oh, je la remarque bien. Mais je n'en ai que faire. Quand bien même elle oserait protester, que pourrait-elle y faire ? L'Elfe s'incline bien bas, et n'ose même pas lever les yeux vers mon visage. Je fronce les sourcils, tandis que mon interlocutrice prend congé poliment sans que je lui accorde plus d'attention.
Ô Créateur, j'étais à mille lieux de me douter des informations qu'il venait me porter. Renatus, ce demi-frère dont j'ignorais tout il y a peu de temps encore, a tenté de fuir ses maîtres actuels. Evidemment, il en a été sévèrement puni. Un frisson d'appréhension me traverse la colonne vertébrale, rien qu'à imaginer la scène.

Il ne m'en faut pas plus pour quitter la Chantrie en catastrophe, donnant des instructions au premier prêtre qui passe pour informer les autres que je serai absent pour la journée. Mes pas sont précipités, mais je ne cours pas. Mes pensées se bousculent en un flot d'inquiétude, mais les traits de mon visage demeurent neutres. Préserver les apparences, un jeu vital à Tévinter, même dans ces moments-là.
Le trajet menant jusqu'à la villa des Altus tenant en leur possession Renatus est court. Du moins me paraît-il court, tant je suis perdu dans les méandres de mon propre esprit. Mon arrivée dans le grand hall d'entrée est remarquée. Les esclaves s'agitent, courent prévenir leurs maîtres. Le patriarche de la famille, un vieil homme grisonnant, aussi sec que l'un des cadavres poussiéreux de la nécropole de Jezabel, ne tarde pas à venir m'accueillir avec force politesse. Mes doigts se serrent autour de l'alliage de mon sceptre, les cendres d'une colère qui ce n'est jamais vraiment éteinte se ravivent au creux de mon estomac. Rester calme est capital pourtant, je le sais. C'est pourquoi je prends la parole de mon habituelle voix posée, mais froide.

- Cessez vos manières, je ne suis pas ici pour cela. Vous avez en votre possession un esclave humain, répondant au nom de Renatus. Ne niez pas, ce serait me contrarier, or je n'ai que peu de patience aujourd'hui. Remettez-le moi. D'un signe du menton, l'Elfe qui m'a silencieusement suivi jusque là s'avance, et tend une petite bourse de cuir tintant de pièces d'or au maître des lieux. Celui-ci la fixe intensément, comme si elle allait lui donner une quelconque réponse, avant de reporter son attention sur moi. Ceci est, je crois, amplement suffisant. Refusez, et non seulement je repars de votre maison avec Renatus, mais également avec l'or. A vous de voir.

L'homme retient un grognement, se saisit de la bourse, et demande à l'un de ses domestiques d'aller chercher le fuyard. J'aurais apprécié un peu plus de courtoisie, une tasse de thé et de quoi m'asseoir n'aurait pas été de refus, mais soit. Quoiqu'il en soit, cette famille allait très sûrement traverser une longue période de "malchance". A cette perspective, un infime rictus satisfait étire mes lèvres.
Quand, enfin, celui pour qui j'ai accouru jusque là par pur instinct que par réflexion pénètre dans la pièce, je suis bien forcé d'admettre la ressemblance. Malgré un visage tuméfié par les coups et une triste allure, je retrouve indéniablement en lui des traits communs avec mon père. Notre père. Créateur, j'ai encore du mal à le réaliser. Un pincement au coeur, des souvenirs douloureux refont surface. Je les chasse comme d'un revers de la main. Ce n'est pas le moment.

- Viens, quittons ces lieux sans plus attendre. Les tristes esprits qui les habitent m'indisposent.

Sans plus attendre, je tourne les talons pour me retrouver dans la rue, et grimpe derechef dans le fiacre qui m'a conduit jusqu'ici. Avec un soupir, je tente de rassembler mes esprits, de déterminer comment je vais bien pouvoir expliquer la situation à Renatus. Ne rien lui dire est tentant, je l'avoue. Mais cruellement égoïste. Je patiente qu'il soit à son tour en voiture, et que le cocher ait lancé l'attelage pour à nouveau m'exprimer.

- Je suppose que tu aimerais savoir pourquoi tu es ici. En as-tu ne serait-ce qu'une petite idée ?

Après tout, peut-être sa mère lui a-t-elle révélé de qui il est le fils. Peut-être n'aurais-je rien à annoncer, au final.

.SHADOW
Faustus Scaevola

Faustus Scaevola

Imperial Divine
▲ MESSAGES : 310
▲ OCCUPATION : Divin de la Chantrie Impériale
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : Maître Nécromancien - Métamorphe (chat & panthère noire) - Manie la dague, mais surtout son sceptre qui sert occasionnellement de bâton de combat
▲ LOCALISATION : Minrathie

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Dim 3 Sep - 16:19






Faustus & Renatus
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Renatus ne pouvait s’empêcher de fixer celui qui venait de lui annoncer que le Divin Noir venait le chercher, comme s’il s’attendait à se faire trancher la tête. Parce que cela ne pouvait pas être vrai, n’est-ce pas ? Ça ne pouvait pas être autre chose qu’un piège, tellement grossier qu’on était obligé de sauter dedans à pieds joints ? Pourtant, il pouvait ressentir la tension sur le visage de l’homme venu le chercher, jusque dans sa main qui attrapa son bras pour le pousser en avant, le faire réagir. Et si c’était vrai ? Il ne voyait pas ce qu’un homme tel que le Divin Noir pouvait bien lui vouloir. A moins que cela ait un rapport avec sa tentative de fuite ? Il frémit à l’idée d’être châtié à nouveau, mais avança docilement, traînant son balai avec lui. Quelle idée il avait eu de vouloir s’évader. En y repensant, il aurait juste eu à patienter. Une ou deux années seraient passé, puis il aurait certainement à nouveau changé de maître, et… A ce moment-là, peut-être serait-il parvenu à quitter Tévinter. L’espoir soudain que le Divin soit justement là pour l’acheter caressa son esprit, mais il la fit disparaître immédiatement : même si c’était le cas, cet acte était beaucoup trop rapproché de son évasion ratée pour que ce soit anodin. Il ne devait pas y avoir de coïncidence dans cette possible transaction.

Lorsqu’il arriva en présence de son maître et de l’homme devant lequel tous devraient trembler, il se redressa légèrement pour se tenir bien droit, malgré ses diverses blessures et son visage tuméfié, sans aucune once d’insolence n’apparaissait sur son visage. On lui avait un jour dit que pour faire bonne impression, il fallait savoir se montrer fort et résistant, sans paraître vouloir défier l’autorité de son maître – ou de son futur maître. Il ne put cependant s’empêcher d’observer le Divin, qui était à la fois différent et semblable à ce qu’il se représentait. Troublant. Le plus troublant aurait été de remarquer les ressemblances physiques qu’ils partageaient, qui devaient sauter aux yeux lorsqu’on connaissait leur lien de parenté, mais qu’il ne remarqua pas réellement. Son cœur faisait déjà des bonds dans sa poitrine alors qu’il remarque la bourse de cuir dans les mains de son (ancien) maître. Les paroles du Divin Noir font naître sur ses lèvres un léger sourire : il s’en va. Il quitte cette maison du diable, il n’a plus besoin de craindre le soir où on viendra l’arracher à son sommeil pour l’y replonger ensuite, à jamais. Dans un dernier mouvement de rébellion, Renatus lâche son balai et le laisse retomber lourdement au sol, avant d’emboîter le pas à celui qui venait de l’acheter, faisant fi de la douleur avec pour seul désir de quitter cet endroit.

Il grimaça légèrement en montant dans le fiacre, mais se retint bien de laisser échapper le moindre bruit. Il ne voudrait pas faire mauvaise impression, espérant plutôt que sa situation s’arrange un minimum. Ren a tout de même un regard légèrement mélancolique vers la demeure qu’ils quittent lorsque la voiture se met en branle, et dans laquelle sont restés feuilles, crayons et dessins. Sans doute alimentent-ils déjà l’une des nombreuses cheminées. L’esclave baisse légèrement la tête, plus impressionné qu’à son habitude. Pourtant, lorsque l’homme face à lui pend la parole, il ne peut s’empêcher d’être intrigué. Son visage se relève et ses yeux se fixent enfin sur Faustus Scaevola, en se demandant encore comment il a pu en arriver là. Il s’autorise pourtant à sourire, avant de répondre :

« Eh bien… Je suppose que je change à nouveau de maître ? Je commence à avoir l’habitude, c’est comme une malédiction. » Il n’y a aucune mélancolie dans sa voix, et il retient même un léger amusement tant il se sent soulagé de quitter les Altus. Pourtant, à cette pensée, la crainte qu’il avait momentanément oublié refait surface : « Ou bien est-ce pour me châtier… ? » Il avait failli rajouter « à nouveau », mais il avait jugé in extremis que ça ne serait sans doute pas approprié. « Vous n’auriez pas dû m’acheter, je ne vaux pas tout ce que vous avez dépensé. » s’empressa-t-il d’ajouter. Surtout pas dans cet état.



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Dim 3 Sep - 17:33




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   L'adrénaline évaporée, je commence à me demander si je n'ai pas agi trop rapidement. Les rumeurs ne vont pas tarder à circuler, je le sais, et je les imagine déjà. Si je n'ai pas vraiment à craindre ces murmures qui vont sans aucun doute circuler bien assez vite dans les couloirs des grandes demeures de Minrathie, il va me falloir les contrer dès que possible. Clarifier les choses serait le meilleur moyen d'éviter de me créer une faiblesse supplémentaire, un secret qu'on pourrait découvrir et user à mon détriment. Ce dont je n'ai absolument pas la moindre envie, évidemment. J'ai déjà bien trop à me soucier pour me payer le luxe d'avoir une épée de Damoclès supplémentaire au dessus de la tête.

Pour le moment, Renatus semble éviter mon regard. Par crainte, par respect ? Si, d'ordinaire, j'apprécie ce genre de comportement chez les esclaves, là je me sens mal à l'aise. A ce propos, il faudrait que j'arrange au plus vite une entrevue avec un magistrat. Dès notre arrivée, j'irai trouver Soren, pour lui demander de prendre les dispositions nécessaires. C'est avec un léger soupir que j'accueille les paroles de l'homme en face de moi. Même s'il a esquissé un sourire, il est évident que la situation lui échappe, et qu'il ignore pourquoi il se trouve ici.
Je prends une profonde inspiration, comme pour me donner du courage, et me décide finalement à adopter une approche somme toute franche, mais qui aura au moins le mérite de ne pas y aller par quatre chemins.

- Personnellement, j'estime au contraire que c'est peu cher payé pour racheter sa liberté à un homme. Je ne suis pas ton maître, et tu n'en auras plus, à l'avenir. Hormis toi-même. Là, je marque une pause. J'hésite, durant quelques longues secondes. Mais je poursuis tout de même. Mon père... Etait également le tien. Il n'a jamais été particulièrement doué pour veiller sur sa progéniture, cependant. On peut même dire que s'il avait voulu nous nuire volontairement,
il aurait difficilement pu faire mieux.


Nos situations sont pourtant bien différentes, et je me demande laquelle serait la pire. Au fond, je ne suis pas réellement à plaindre. Plus maintenant, en tout cas. Les séquelles psychologiques ne sont pas négligeables, j'en suis parfaitement conscient, mais ma vie doit sans doute être bien plus supportable que celle qu'il a eu à endurer jusqu'ici. Il est temps de rétablir un certain équilibre, et de corriger les torts de mon géniteur.

- J'aimerais réparer les erreurs de mon père. Si tu l'acceptes, le nom Scaevola te revient de droit, tout comme ta liberté. Ils te seront tout deux rendus devant un magistrat, aussi tôt que possible.

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Faustus Scaevola

Faustus Scaevola

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Dim 3 Sep - 18:42






Faustus & Renatus
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La situation était bien trop étrange pour qu’il s’agisse d’une simple transaction, et plus il y réfléchissait, moins il lui semblait comprendre. Peut-être allait-il finalement terminer comme son comparse qu’il avait vu, quasiment noyé dans son propre sang, et qui l’avait empêché de fuir ? Peut-être allait-il être sacrifié, pour une cause plus noble aux yeux de tous ces riches, ou exécuté en place publique pour leur plus grand plaisir ? Les cahots sur la route le secouent un peu, et il porte une main à ses côtes sans y prendre garde, quoi que les soutenir ne changera pas grand-chose. Pourtant, la souffrance de son corps n’est pas insupportable, contrairement à ce qu’elle aurait pu être : son esprit est trop accaparé par toutes les possibilités de la venue du Divin, et de l’achat que celui-ci avait fait de sa personne. Son regard se fit plus aiguisé, l’espace de quelques secondes, détaillant le charme et le charisme de l’un des hommes les plus importants de Tévinter. Jusqu’à ce que la guillotine ne tombe, lui apportant une nouvelle beaucoup plus tranchante que la lame : au moins aussi surprenante, peut-être plus radicale. Il était un Scaevola. Non. Impossible. Et pourtant ? Si ? Ses yeux s’écarquillèrent de nouveau sous la stupeur et, sans qu’il ne s’en rende compte, il bloqua sa respiration. Il la retint, jusqu’aux dernières paroles de Faustus, jusqu’à réaliser ce qu’il venait de lui dire.

Et alors, il rit. Doucement, parce que s’agiter ainsi le faisait souffrir, autant au niveau de ses côtes que de sa bouche, ou de son œil. Même ses pommettes qui tendaient vers le ciel par soubresaut au rythme de son rire étranglé le faisait souffrir… Et doucement, aussi, parce qu’il n’était pas certain d’avoir le droit de rire. Il ne se moquait pas du Divin, loin de lui cette idée, ce serait suicidaire, mais ce qu’il venait de lui annoncer semblait si irréaliste…

« Non, vous plaisantez, n’est-ce pas ? Très drôle, la blague, je n’aurai jamais cru que vous aviez un sens de l’humour si prononcé ! »

Son rire se tarit vite, pourtant. Ses traits se fige, son sourire se fâne – et il se penche même légèrement en avant pour observer avec plus de précisions le visage de son « frère ». Hormis les ressemblances entre eux deux, qu’il peut à présent remarquer avec la troublante précision d’un artiste ouvrant les yeux, c’est l’expression de l’homme, qu’il scrute, à la recherche d’une quelconque trace de malice… Mais il semble on ne peut plus sérieux.

« … En fait vous, ne plaisantez pas. Merde alors. »

Le juron lui échappe tout seul tandis qu’il se laisse retomber en arrière contre son dossier, ce qui lui arrache inévitablement une grimace de plus. Mais il est trop choqué par la nouvelle pour s’en rendre compte. Renatus semble soudainement encore plus perdu que lorsqu’il était seul dans sa cave la nuit dernière, et le choc qu’il vient d’avoir est peut-être aussi important que celui qu’il avait ressenti lorsque sa mère l’avait abandonné. Les lèvres de l’esclave – il l’était encore pour quelques temps, même si sa liberté tant espérée semblait se rapprocher à grand pas – tremblent, et il passe une main dans ses cheveux sale de la poussière de sa cellule qu’il l’a pas encore eu l’occasion d’ôter.

« Ce serait… Oui, avec plaisir… Je… » il chercha ses mots, un instant. Il avait trop peur que tout cela ne soit qu’une illusion qui se brise, mais il se sentait regonfler d’espoir et de vie pas cette situation désespérée. Il lui fallait faire un aveu, tout de même : s’il était bel et bien un Scaevola, il acceptait avec joie de retrouver un frère. Mais il appréhendait aussi toutes ces nouveaués. Oubliant ce qu’il voulait dire au milieu de toutes ses émotions, il retrouva un petit sourire mi-gêné mi-amusé et finit par lâcher à la place de quelque chose qui devait certainement être très sérieux : « Je ne sais pas lire. »




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Lun 4 Sep - 23:05




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   Il me rit au nez, et je le comprends. Ce que je viens de lui annoncer ne doit trouver aucun sens au sein de son esprit. Pas plus que cela n'en avait pour moi, à peine quelques semaines auparavant, pour être honnête. Seulement, la réalité est là, juste sous mes yeux. Renatus existe, tout comme ce lien de sang que je ne saurais nier. Le nom qui est le mien -le nôtre- je me dois de lui rendre ses lettres de noblesse, de redorer le blason d'une famille que mon père, dans son imbécillité et sa faiblesse, a bien failli irrémédiablement salir en se laissant ainsi ronger par le venin que ma Pavus de génitrice lui glissait au creux de l'oreille en permanence.

Doucement, un soupir passe le seuil de mes lèvres, je le laisse se rapprocher pour sonder mon expression, qui demeure neutre. La vulgarité qui lui échappe, bien que ayant parfaitement sa place étant donné les circonstances, m'arrache une imperceptible grimace. Je me souviens à la perfection des traitements que me réservaient les parodies de parents dont j'avais été affublé à chaque mot que je prononçais et qui leur déplaisait. Comme je me souviens toujours de tout. Cependant, je me tais. Il allait falloir revoir quelque peu son éducation. Et certainement pas que cela.

Puis, il bredouille. Bafouille. Ses paroles peinent à s'enchaîner pour former des phrases intelligibles, mais là encore, lui en vouloir serait mal placé. Le choc de la nouvelle, le contre-coup des mauvais traitements fraîchement endurés, la nouveauté qui se dégage de tout ceci... Un certain temps serait nécessaire avant qu'il intègre le tout correctement. Pour moi aussi, cela dit.
Cependant, c'est un léger rire qui finit par m'échapper, quand il m'avoue d'un air confus qu'il ne sait pas lire. Je lui révèle qu'il a passé près de trente années à vivre comme un traîne-misère sous le joug et le bon vouloir d'hommes et de femmes souvent plus cruels que nécessaires, à sans doute craindre pour sa propre survie chaque jour que le Créateur faisait, alors qu'il aurait pu mener une existence d'opulence parmi la noblesse de Tévinter, et tout ce qui l'inquiète est un détail si trivial ? Loin de moi l'idée de me moquer, je suis même plutôt touché par cette innocence qui se dégage de mon demi-frère à cet instant, mais je ne peux pas réfréner cet éclat de rire qui me secoue doucement.

- Oh, ne t'inquiète pas de cela. On y remédiera aisément, je connais un Elfe qui sera sans doute ravi de t'y aider. Le plus important va être de t'enseigner à te fondre dans le décor. Les hautes sphères de l'empire sont un nid de vipères, Renatus. Tu vas devoir apprendre à y marcher sans te faire mordre. Il y a certaines personnes que tu ferais d'ailleurs mieux d'éviter à tout prix, mais je t'expliquerai tout ceci plus en détails quand tu seras dans de meilleures dispositions. A notre arrivée, je ferai chercher un mage spécialisé dans les soins. Tu devrais rapidement être soulagé. Après une rapide réflexion, je me décide à ajouter quelques mots, un léger pas en avant, un mouvement imperceptible vers lui. Navré de ne pas pouvoir t'aider à ce sujet dans l'immédiat, mais la magie de création n'a jamais été mon point fort, je le crains.

Sans doute parce que je ne suis bon qu'à détruire tout ce qui m'entoure, m'empêché-je de poursuivre. Un instant de plus à peine, et l'attelage s'immobilise enfin devant la vieille demeure familiale. Celle-là même que j'ai longuement hésité à purement et simplement incendier, après avoir débarrassé Thédas de la présence des deux parasites qui l'habitaient il y a encore peu de temps. Mais ça n'aurait pas effacé les cicatrices.
Je descends de la voiture, sceptre en main, et attends que Renatus en fasse de même, avant de passer les portes qu'on nous ouvre en grand. Rapidement, je donne des instructions, les esclaves acquiescent et s'agitent. Mon estomac proteste soudainement qu'il n'a rien reçu depuis trop longtemps, et je réalise que mon demi-frère n'a peut-être pas mangé récemment. En fait, a-t-il jamais fait un véritable repas ?

- Faites prévenir les cuisines, que la table soit prête aussi rapidement que possible. Et trouvez Waylian, j'ai quelques tâches à lui confier. Ceci dit, cela peut attendre que nous nous soyons restaurés. Puis, me tournant vers Renatus, m'efforçant de présenter une expression un peu moins fermée que d'ordinaire : Je suppose que tu as faim ?

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Faustus Scaevola

Faustus Scaevola

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Mar 5 Sep - 14:00






Faustus & Renatus
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Renatus était secoué - et c'était bien le mot. Secoué. Troublé. Chamboulé. Il venait de vivre en l'espace de quelques heures, quelques courtes journées, plus de chamboulements dans sa vie qu'auparavant, plus que toutes les fois où il avait dû changer de famille et de maîtres. Il n'avait, d'ailleurs, jamais compris pourquoi on s'évertuait à le vendre et à l'acheter de manière si régulière mais, soit. Tout cela était terminé, à présent, n'est-ce pas ? Le sol venait pourtant de s'ouvrir sous des pieds, de se rompre, son monde s'effritait inexorablement et il chutait. Mais il lui semblait que cette chute ne se terminerai pas six pied sous terre à manger les pissenlits par la racine, mais plutôt dans une source d'eau pure, fraîche et revigorante. Une renaissance. C'est ce qu'il espérait secrètement, du moins, alors qu'il osait finalement avouer (non sans une pointe d'humour et désirant reprendre un peu le maîtrise d'une situation qui glissait inexorablement entre ses doigts) qu'il ne savait pas lire. Étrangement, la réaction du Divin, le rire qu'il lui arracha, l'aida à se détendre. Imperceptiblement. Même si les paroles qui suivirent étaient, finalement, assez inquiétantes. N'y avait-il donc pas une seule sphère de la société où on ne craignait pas de se faire poigarder dans le dos ? Cette pensé lui arracha une légère grimace, quoi que la perspective d'apprendre à lire l'enchantait bien plus que tous les risques qu'il pourrait courir ne l'effrayait.

《 A ce point-là ? Ça a l'air presque plus terrible que de se faire fouetter... 》 Simple constatation, peut-être accompagné d'une pointe d'anxiété. C'était trop soudain, trop inattendu. Il ne s'y était pas préparé - il avait peur de ne pas être à la hauteur. 《 Je suis capable d'attendre, ne vous inquiétez pas, je ne devrais pas m'effondrer... Puis si ça devait arriver, mieux vaut que ça soit avec vous, entre de bonnes mains, que là-bas, non ? 》

Il sourit, légèrement, hésitant encore dans l'attitude à adopter - hésitation qui reviendrait de nombreuses fois dans les jours à venir. Après tout, si Faustus était bel et bien son frère, il était également le Divin Noir. Devait-il le tutoyer ? Depuis sa position d'esclave, cela lui semblait impensable. Mais en tant que proche... Il était perdu. Il nageait dans l'inconnu. Le véhicule s'arrêta finalement, et Renatus attendit que son aîné sorte de la voiture avant de l'imiter, faisant des efforts pour ne pas grogner ni grimacer. Lorsqu'ils pénètrent dans la maison, Ren se força à se tenir aussi droit et que possible et a faire bonne figure, impressionné par ce qu'il voyait. Il n'osait pas encore y croire. Il attendait presque que Faustus lui donne un ordre... Mais les paroles qu'il lui adressa furent tout autre, et le jeune homme se rendit compte qu'il mourrait de faim.

《 Oh, oui ! Ça fait deux ou trois jours que je n'ai rien avalé ! 》

La peur de la solitude, la douleur, puis le choc de la nouvelle l'avait aidé à oublier qu'on ne lui avait rien permis de manger depuis sa tentative d'évasion. Maintenant qu'il y repensait, il rêvait d'un peu de soupe et d'un morceau de pain. Il risquait d'être à nouveau surpris. Il suivit docilement le Divin, avant de finalement oser demander d'une petite voix :

《 Pourquoi venir me chercher maintenant ? C'est à cause de ma tentative d'évasion ?... 》 il craignait la réponse fourni, mais il voulait savoir, avant de se faire trop d'illusions : 《 Je ne veux pas être une gêne ou une honte, aussi je suis tout à fait disposé à rester votre esclave. Mais... Ne m'abandonnez pas, s'il vous plaît. Pas vous. 》 Il avait le coeur au bord des lèvres, et sa supplique n'avait rien à voir avec la multitude de maîtres qu'il avait pu avoir, même si c'est ce qui devait sauter aux yeux. Ça avait à voir avec sa mère.

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Mer 6 Sep - 15:19




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   Renatus paraît quelque peu intimidé par la situation dans sa globalité. Que ce soit ce que je lui dis, ou la découverte de la demeure, il me donne l'impression de se retrouver un tantinet "écrasé" sous tout ceci. Au risque de me répéter, je peux le comprendre. Il me dit que ses blessures peuvent attendre, qu'il ne va pas s'effondrer, mais je ne suis pas d'accord. Ses soins ne sauraient attendre, à mon sens. Une infection est bien plus vite arrivée qu'on ne le pense, et je ne sais pas depuis combien de temps il est abandonné à son sort ainsi, sans qu'on lui fournisse de quoi ne serait-ce que se nettoyer sommairement. Sa vie allait changer du tout au tout, et cela commencerait pas un repas, puis un bain, avant qu'enfin un mage ne vienne le soulager de ses maux les plus importants. En ce qui concerne le reste -étiquette, éducation, etc- eh bien nous aurons tout le temps d'y arriver un peu plus tard. Rien ne presse. Ce n'est pas comme si je comptais le lâcher au milieu d'une réception tévintide dès le lendemain soir, après tout.

En tout cas, ma supposition est exacte, cela fait un moment que Renatus n'a pas avalé quoique ce soit. Deux ou trois jours. Créateur. Je n'ai certes pas un appétit d'ogre, mais je ne m'imagine pas passer plus de quatre ou cinq heures d'affilée sans ne serait-ce que grignoter un petit quelque chose.
Alors que je reprends une marche tranquille pour me diriger vers la salle où la table est habituellement dressée, je me fige. Ses mots, ils transpirent d'une vérité qui me dérange. S'il ne s'était pas trouvé dans cet état déplorable, serais-je allé l'arracher à sa vie de servitude ? ... Non. Probablement pas. A présent que j'ai sous les yeux cet homme, je réalise qu'il n'était jusque là qu'une idée, un vague concept pour moi, je n'avais pas réellement pris conscience de son existence. Et je m'en sens horriblement coupable.
Un infime soupir m'échappe, tandis que je me tourne vers lui pour mieux lui répondre.

- Je ne vais pas te mentir, oui je suis venu à cause de ta tentative de fuite. Pour être tout à fait honnête, je suis au courant de ton existence depuis quelques semaines déjà, mais j'ai préféré attendre de voir ce qui allait se passer. Je crois que j'avais besoin d'un peu de temps pour réfléchir, et appréhender la situation correctement. Je suis désolé, Renatus. Tu n'es ni une gêne, et encore moins une honte, et tu ne seras certainement pas mon esclave. Je t'ai dit que je te rendais ta liberté, et c'est que je vais faire. Son sentiment d'incertitude, je le connais très bien, puisqu'il a été le mien pendant longtemps. Combien de fois ai-je crains qu'un jour, un coup de trop ne me tue ? Que mes propres parents ne finissent par totalement renier jusqu'à mon existence, et m'abandonner purement et simplement dans un coin, pour m'y laisser mourir ? Alors oui, la détresse qui transparaît dans la voix du rescapé ne me laisse pas insensible, et ce serait même tout le contraire. Je ne vais pas t'abandonner... Nous partageons le même sang, je ne peux décemment pas te laisser affronter le monde seul. Aujourd'hui, je t'aide comme d'autres l'ont fait pour moi, il y a longtemps. D'une manière différente, certes, mais le fond reste le même. D'ailleurs, tu n'as pas à me vouvoyer. Je ne suis pas ton maître. Je prends une profonde inspiration avant d'ajouter : Je suis ton frère. Viens, tu as besoin de t'asseoir, et je n'apprécie pas particulièrement de rester debout au milieu de mes propres couloirs.

Je repris donc mon chemin, jusqu'à pénétrer dans la salle à manger la plus proche, également la plus modeste. Celle du quotidien, une autre, plus vaste, se trouvant quelques pièces plus loin et étant réservée aux grandes réceptions. Autant dire que cela fait un moment qu'elle n'a plus été utilisée, et que les araignées doivent y avoir installé toute une colonie.
Sur la longue table de bois sombre, quelques plats ont déjà été apportés, mais surtout des fruits, et des victuailles qui ne demandent que peu de préparation. S'y trouvent également de l'eau et du vin. Pour ma part, je dépose mon bâton de mage contre un siège avant de me servir un verre d'alcool, estimant que j'en ai bien besoin.

- Sers-toi, mange et bois autant que tu le voudras. Le reste ne devrait pas tarder à arriver. Quand tu seras rassasié, un bon bain te fera le plus grand bien, je pense. En attendant... Peut-être as-tu des questions à me poser ?

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Faustus Scaevola

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Mer 6 Sep - 18:17






Faustus & Renatus
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Ce n’était pas si simple. Dans les histoires, tout paraissait beaucoup plus simple, presque naturel. On ne racontait pas aux enfants l’anxiété que la princesse ressentait à l’idée de se marier à ce prince charmant si parfait qu’elle connaît à peine et pour lequel elle est pourtant transporté d’amour, et on ne parle pas de celle du prince de ne pas être à la hauteur de sa belle, de ne pas savoir la satisfaire. On passe sous silence le fait que cette pauvre fille maltraité et traité en esclave par sa belle-mère puisse avoir peur de ne pas se sentir à la hauteur de la noblesse et de la royauté qu’elle doit revêtir, ni comment elle parvient à surmonter ses craintes pour, finalement, exploser de perfection. On passe sous silence le fait que le prince, même épris de la demoiselle dès le premier regard, puisse s’inquiéter de ce que sa cour pensera de lui s’il épouse une roturière. Il le fait quand même, pourtant, et tout le monde est heureux, tout le monde est parfait, tout semble si facile. C’est exactement ce à quoi pensait Renatus, ce qu’il vivait : hormis le fait que son « prince » était son frère, et n’allait certainement pas l’épouser, il se retrouvait dans la même situation, et il n’avait absolument aucune idée de comment surmonter cette anxiété, de comment être parfait, de comment rendre ce frère si bon et serviable fier d’avoir tiré son cadet de la boue dans laquelle il se vautrait, s’empêtrait et se noyait depuis l’enfance. Il n’avait qu’une seule certitude : ce n’était pas simple. Du tout.

« Je… Je comprends. Vous ne me connaissiez pas, après tout, pourquoi s’embarrasser avec moi alors que vous êtes certainement fort occupé… » Il ferma les yeux, manqua de se mordre la lèvre et de la rouvrir ; il se rattrapa rapidement et piteusement : « Ce n’est pas ce que je voulais dire, ce n’est pas un reproche du tout, en fait… Je pense que j’aurai fait pareil, à votre place. Le temps de comprendre, d’assimiler, ce genre de chose. Au bout du compte, vous êtes venu, et vous m’avez certainement sauvé la vie, alors… Je suis presque reconnaissant à mon maître de ne pas m’avoir épargné. »

Il ne mentait pas : Faustus serait-il venu si on lui avait juste tapoté la tête en disant que ce n’était pas bien, avant de l’envoyer à ses tâches habituelles, sans le sermonner plus que cela ? Pas sûr. Alors oui, il n’avait pratiquement pas dormi depuis trois jours, terrifié à l’idée d’être seule dans cette cave, terrifié à l’idée d’en être tiré pour être sacrifié, son corps le faisait souffrance de partout, son estomac réclamant famine, et son corps désirant se laver de la souillure qui s’y était installé : mais sans tout ça, il croupirait peut-être encore dans cette demeure du démon, et il aurait peut-être fini noyé dans son propre sang au milieu d’une nuit paisible sans avoir rien fait pour mériter ça. Il prit une grande inspiration lui rappelant douloureusement ses côtes meurtries, et chassa ces pensées, esquissa plutôt un sourire timide. Il avait l’impression d’avoir six ans, et d’avoir un grand frère pour le rassurer, lui dire qu’il n’était pas seul, qu’il ne le serait jamais plus, que lui ne l’abandonnera pas comme l’avait fait leur mère – ou juste la sienne, en l’occurrence. Lorsque le Divin répéta être son frère, Renatus laissa son sourire s’élargir, sincère, et le soulagement envahir son regard. Il refoula profondément l’émotion et les larmes qui voulaient s’échapper de son corps et de son esprit à vif : il ne craquerait pas tout de suite, repoussant ce moment de faiblesse à plus tard, avec quelqu’un d’autre.

« Merci… »

C’était un murmure, gonflé de sincérité, d’émotion, de reconnaissance. Il ne savait pas si Faustus l’avait entendu – il l’espérait – mais il était on ne peut plus sincère. Et soulagé. Pour peu, il en aurait presque pris la main du Divin pour la serrer entre ses doigts, mais il ne s’autorisa pas ce geste : pas tout de suite, du moins, alors que même le soulagement immense qui l’envahissait ne suffisait pas à chasser la honte de son apparence.

Ils arrivèrent finalement dans la salle à manger, et Renatus pris le temps de se laver les mains dans une serviette gracieusement apporté par un esclave – qu’il ne remarqua qu’à peine, à sa grande honte, tant il dévorait du regard la table et la nourriture qui l’attendait. Il avait l’impression que poser les yeux dessus lui remplissait le ventre et en même temps, lui faisait prendre conscience du vide dans son estomac de manière paradoxale. Il va ensuite s’asseoir tout près de son frère – ce mot, il n’ose encore le dire à voix haute, de peur de briser ce rêve enchanteur – et hésite à imiter Faustus pour se servir du vin ; mais la raison l’emporte sur son envie. Dans son état de fatigue et de famine (et son état tout cours), il serait totalement irresponsable de boire de l’alcool, c’est pourquoi il se servit sobrement de l’eau. Et hésita longuement sur ce qu’il allait manger, attrapant un fruit coloré qui lui faisait bien envie pour mordre dedans – il s’arrêta juste à temps, et préféra se servir de ses couverts pour manger. Pas qu’il ait peur de paraître le dernier des gueux aux yeux de son Divin de frère (quoi que), mais plus parce qu’autrement, il allait souffrir. Renatus pris le temps de déguster une première bouchée, avant de se concentrer à nouveau sur Faustus.

« Je crois que j’ai mille questions à vous… Te poser. Mais elles m’échappent toutes, je ne sais pas par où commencer, tout ceci est si… Inattendu. » il esquissa un léger sourire : « Même dans mes rêves les plus fous, je n’ai jamais imaginé ça… Je ne vais pas me réveiller, hein ? »

Il secoua légèrement la tête, en se traitant mentalement d’idiot. N’avait-il pas de meilleures questions à poser ? Plus intelligentes ? Il était dépassé, pour le moment, trop pour envisager de choisir une des questions qui flottait dans son esprit, s’embrouillait dans la masse, devenait flou et imprononçable. L’une d’elle lui brûlait les lèvres, cependant, mais elle concernait sa mère, et il ne voulait pas gâcher ces moments par son souvenir. Alors, hésitant, il préféra commencer sur une pente moins glissante, plus personnelle peut-être – pour lui :

« Je vais… Je vais vraiment vivre ici ? Avec v-toi ? Apprendre à lire, à écrire, dessiner sans me cacher ? » Il secoua la tête, à nouveau. Il y avait plus intelligent, encore. Mieux. Il semblait remettre de l’ordre dans ses pensées, et fini par demander : « Qu’est-ce que ça implique… Tout ça ? Je suppose que ce n’est pas tout rose, pas comme dans ces belles histoires… Qui ne sont que des histoires, n’est-ce pas ? » Il était fébrile, anxieux et ravi à la fois, et termina son fruit avec appétit, prenant garde à bien mâcher, à ne pas s’empiffrer ni se jeter sur la nourriture et, surtout, à ne pas parler la bouche pleine. Il voulait vraiment faire bonne impression, au-delà de son sourire ensanglanté et de son regard noirci pourtant plein de reconnaissance et de soulagement.

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Jeu 7 Sep - 22:25




You're the one I missed, although I don't know you

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   Au fond, j'ignore si je suis bien capable d'avoir une famille. La seule que j'ai jamais eue, elle tenait en deux parents qui n'en ont que le nom, des cousins certes aimants mais trop absents lors de mes jeunes années -ce dont je ne peux pas leur tenir rancune, puisqu'ils n'y étaient pour rien- et... Eh bien, c'est tout. Triste constat, qui reflète une vie relativement solitaire. Ce qui est aussi de mon fait, pour être honnête. J'ai toujours eu peur de laisser qui que ce soit approcher, peur qu'on veuille m'utiliser d'une manière ou d'une autre, peur de n'être qu'un plaisant passe-temps que l'on oublie bien vite une fois qu'on en est loin. Je refuse d'être l'une de ces choses. Peut-être est-ce un caprice enfantin, mais je rêve d'avoir de l'importance dans la vie d'un autre. Sans que ce soit forcé d'une quelconque façon.
Et voilà que presque par miracle, le Créateur met sur mon chemin ce frère dont j'ignorais l'existence. Si Renatus doit commencer à mesurer la chance qui est la sienne, j'ai pleinement connaissance de la mienne. C'est une opportunité unique qui se présente à moi, une chance inespérée, que je serais malavisé de gâcher. J'ai la sensation que ce serait comme jeter aux orties un présent du Créateur même. Peut-être est-ce cela ? Sans doute est-ce la raison pour laquelle je tente de ne pas paraître aussi renfermé que je le suis d'ordinaire. Même si, je l'avoue, l'effort me paraît démesuré.

Un sourire étire le coin de mes lèvres quand je le vois commencer à manger avec retenue. Le malheureux doit être affamé, et pourtant il prend soin de conserver les apparences. En revanche, je salue son choix de rester raisonnable et de se cantonner à l'eau pour aujourd'hui. Dans son état, il est vrai que consommer de l'alcool n'aurait pas été la meilleure idée envisageable.
Afin de lui faire face et pouvoir ainsi mieux lui répondre, je m'appuie contre le bord de la table après m'être saisi d'une pomme dans laquelle je croque à peines dents. Si cela peut rassurer un peu Renatus, tant mieux. Tant qu'il ne se trouvait pas devant la haute noblesse de Tévinter, aucun besoin de faire des manières. Enfin, n'allons pas non plus jusqu'à se mettre à manger un plat en sauce avec les doigts. Il y a des limites à tout. Je mords une nouvelle bouchée du fruit que je prends le temps de mâcher et avaler convenablement avant de reprendre la parole.

- Tu vas vivre ici, oui. Enfin, j'ai deux demeures à Minrathie. Celle-ci appartenait à mes parents il y a peu encore, et dès que j'en ai eu l'occasion je m'étais offert mon propre manoir, à l'autre bout de la ville. J'ai gardé les deux, même si je suis venu m'installer ici. Si tu préfères rester éloigné de moi, tu pourras aller vivre là-bas. La perspective ne me plaît pas, mais il est à présent un homme libre -du moins en théorie- et donc en mesure de faire ses propres choix. Quant à ton apprentissage de la lecture et de l'écriture, ça me paraît essentiel, oui. Si tu aimes le dessin, je m'assurerai que tu aies à disposition le matériel nécessaire, dis-moi juste ce que tu préfères, et tu l'auras. Après tout, je n'ai certes pas l'insolente richesse des Tilani, cela ne m'empêche pas d'avoir de quoi lui offrir ce dont il aurait besoin.

Tandis que je termine mon fruit et en pose le reste sur la table, un soupir m'échappe. Non, les choses n'allaient pas être simples. Je le sais, et j'imagine déjà très bien les soucis que la situation pourrait engendrer. Le regard malicieux d'Aquila, qui ne soufflerait pas un mot, mais que je ne comprendrais pas moins pour autant. Même si Renatus se montre en société après avoir reçu une éducation digne de ce nom, et qu'il ne commet aucun impair, les remarques désobligeantes tomberont. C'est certain. Toujours dans mon dos, que lui seul puisse l'entendre, mais elles tomberont. D'où la nécessité de bien le préparer à ce qui allait l'attendre, en dehors de ces murs.
D'un geste, je tends le bras pour attraper un morceau de pain que je casse en deux, en proposant la moitié à celui que j'allais devoir m'accoutumer à considérer comme mon frère.

- Tu vas devoir apprendre l'étiquette de l'empire, prendre l'habitude de toujours avoir un oeil sur tout lorsque tu n'es pas dans un lieu que tu sais sûr, te méfier des personnes qui se montreront mielleuses avec toi. Et tellement d'autres choses. Le nom Scaevola t'ouvrira énormément de portes, mais en parallèle te créera beaucoup d'ennemis également. En tant que frère du Divin, tu pourrais être la cible d'attaques ou de chantages. Ma position pourrait te mettre en danger ; et si tu es menacé, je peux l'être aussi par ton biais. J'espère que cela n'arrivera pas, mais on ne peut pas l'exclure. Si je continue sur cette lancée, je vais finir par le rendre aussi paranoïaque que moi, ce qui n'est pas vraiment l'effet recherché. Evidemment, je veux qu'il soit informé des dangers afin de mieux s'en préserver, mais je ne veux pas l'effrayer. Ainsi, je décide d'ajouter, agrémentant le tout d'un léger sourire voulu rassurant : Je serai là pour assurer tes arrières. J'ai un oeil sur tout ou presque, en permanence. J'ai l'habitude de nager au milieu de cet océan de requins, reste dans mon sillage et tout devrait bien se passer.

Quelques esclaves font leur entrée, apportant enfin les plats qui manquaient jusque là. Ils les déposent sur la table, et je leur indique d'un signe de la main qu'ils peuvent disposer. L'appétit aiguisé par la pomme et le morceau de pain vaguement grignoté, je fais le tour pour aller prendre place juste en face de Renatus. Encore une fois, songeant que ce serait plus pratique pour discuter.

- Il faudra que je te présente quelques personnes. Notamment mes cousins ; est-ce que tu as déjà entendu parler du Magister Pavus ? On a le temps, ceci dit. En revanche, je te souhaite de ne jamais croiser la pupille de notre Archonte, Marianis Caelina. Tu as peut-être déjà eu vent de son nom en tant qu'Ambassadrice de l'Empire. Une jeune fille à la peau et aux cheveux si pâles qu'on la croirait taillée dans le marbre. Crois-moi, elle en a le coeur. Ne t'en approche pas. Ce sera plus prudent. grommelé-je vaguement en me servant une belle pièce de poisson que j'entame ensuite avec appétit. J'ai encore en mémoire le souvenir de notre dernière confrontation, et le seul fait d'y repenser suffit à me contrarier. Aveuglé par l'affection que je porte à Nero et mon agacement de le voir ainsi malmené, j'avais fait preuve d'impulsivité. A présent, Marianis se doute sûrement que je ne suis pas aussi paisible et malléable qu'elle devait le penser. Elle se méfierait. Ce qui ne m'arrange pas le moins du monde.
Comme pour effacer cette contrariété, j'avale une longue gorgée de vin. Advienne que pourra. Pour le moment, je dois m'occuper de Renatus.

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Faustus Scaevola

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Jeu 7 Sep - 23:58






Faustus & Renatus
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Renatus se demandait ce que cela donnerait, au fond, de reconstruire une famille. Une famille aussi étrange que celle qu’ils formaient, à vrai dire : un esclave bâtard abandonné aux affres des turpitudes de la servitude durant trente-et-un ans, et l’une des personnes les plus importantes de l’Empire tévintide, le Divin Noir en personne. Faustus et son jeune frère, Renatus. Réuni par un hasard fortuit, assurément : s’il n’avait pas tué ses parents, Faustus aurait-il su un jour qu’il avait un frère, certes bâtard donc frère qu’à demi, mais frère malgré tout ? Si Renatus avait réussi son évasion, ou tout simplement s’il ne l’avait pas tenté, auraient-ils un jour été réuni ? C’était un concours de circonstances qui le pousseraient presque à croire en cette foi pour le Créateur que son frère défendait d’ailleurs, s’il n’avait pas passé des années à être sceptique à propos de toute religion. Mais sait-on jamais… Ce n’était, en tout cas, pas aujourd’hui qu’il allait se pencher sur la question.

Lorsque Faustus s’accoude à la table pour lui faire face en mordant une pomme à pleine dent, Renatus sent quelque chose céder en lui, et son anxiété redescendre d’un cran. Il l’aurait bien imiter, à mordre ainsi dans son fruit, s’il n’avait pas eu cette fichue entaille à la lèvre et un mauvais coup à la mâchoire le faisant encore un peu souffrir : il se contentait donc de manger avec retenu, proprement, tout en ne se jetant pas sur la nourriture, malgré les protestations de son estomac affamé. Il avale bien plus les paroles de son frère, qui sont autant de richesse pour lui que tout ce qui l’entourait en ce moment même. Il hocha la tête un peu prestement, désireux de le rassurer :

« Oh, non, je n’ai pas vraiment envie de m’éloigner de v-toi. Je viens juste d’apprendre que j’ai un frère, je serais bien triste de m’en séparer aussi vite. » puis, une petite voix vint souffler à son esprit que, peut-être, c’est que Faustus aurait préféré, alors il s’empressa d’ajouter : « Enfin… Sauf si tu préfères que je ne traînes pas dans tes pattes. » Il reprit un morceau de son fruit, qu’il pris le temps de mâcher, puis se désaltéra avec une gorgée d’eau avant de reprendre : « Pour le reste, je... Je suis heureux de pouvoir avoir l’occasion de savoir enfin tout ce qui signifie ces symboles dans les livres. Et je me suis toujours contenté de n’importe quel morceau de papier et du premier crayon venu, alors… »

Il haussa légèrement une épaule, avec un petit sourire. Il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait, pas encore du moins. Il était trop tôt, il était encore habitué aux paillasses en paille, à la soupe et au balai. Il y avait bien une chose dont il avait toujours rêvé, cependant, et son regard s’égara un instant sur la pièce tandis qu’il y pensait. Il avait toujours rêvé d’avoir un chien, un compagnon fidèle qui ne le quitterait pas même lorsqu’il serait seul, une boule de poils et d’affections qui ne l’abandonnerait jamais. Mais il ne se voyait pas demander quoi que ce soit à son frère, et surtout pas actuellement, alors il se contenta de reposer un regard plein de reconnaissance sur son sauveur, et de l’écouter avec attention. Il n’avait pas vraiment idée de toutes les fourberies qui pouvait avoir lieu dans les hautes sphères. Les coups bas étaient monnaie courante chez les esclaves – enfin, tout dépendait des maîtres et des esclaves qu’ils possédaient, mais il en avait fait assez pour avoir rencontré pas mal de cas de figure – mais on s’y attendait toujours, ou presque, et ça nous prenait rarement en traitre. De ce qu’il avait connu. Ses paroles le firent frémir, mais il tenta de ne pas le montrer : rester enfermé ici était proscrit où ?... Il ne put cependant que noter l’effort de Faustus, ainsi que sa bonne volonté à surveiller les arrières de son jeune frère.

« Je m’en voudrais de te faire du tort, de quelque manière que ce soit. Je ferai tous les efforts possibles, et… Tu seras hm… Content de moi. »

Il hocha la tête, sans promettre. Il ne voulait pas risquer de briser la première promesse qu’il aurait faite à son frère, mais cela valait tout autant. Les plats qui arrivèrent ensuite ouvrir plus violemment son appétit. Il y a trop de choix, et Renatus a l’impression que ses yeux vont sortir de sa tête tant il ne sait plus où poster son regard : et encore moins quoi choisir. Alors, sagement, calmement, après que son frère se soit servi, il fait de même, prenant une petite part de chaque plat en faisant taire son estomac. Sa délivrance arriverait bientôt. Dans quelques secondes. Le temps qu’il repose son assiette, attrape ses couverts et… Réponde à Faustus :

« Le nom me dit quelque chose... » Renatus n’ose pas dire qu’il en a vu passer tellement, des noms, qu’il les oublie et les mélange. Mais peut-être que Pavus lui rappelle réellement quelque chose. « En revanche, je ne saurai même un visage dessus... Pour, hm… Marianis, j’essaierai de m’en souvenir. »

Il sourit à nouveau, hochant un peu la tête, avant de goûter enfin. C’est une explosion de saveur qui a lieu sous son palais, et il se régale comme jamais auparavant. Son appétit ne tarde pas à cesser de le torturer, se remplissant avec joie, progressivement. Une question torture Renatus, cependant, même s’il ne sait pas s’il a le droit de la poser. Sa curiosité fini tout de même pas l’emporter ;

« Est-ce que je peux savoir... Ce qui est arrivé à nos… A tes parents ? » rectifia-t-il en se souvenant qu’ils ne partageaient pas la même mère. « Si c’est douloureux ou si tu ne veux pas répondre, je... C’est pas grave. »

Il esquissa un petit sourire compatissant en continuant de manger, un peu plus rapidement. Affamé, mais en train de se soigner. Les paroles du Divin l’avait intrigué, par rapport au fait que ses parents avaient vécu ici jusqu’à il y a peu, et sa curiosité demandait à être satisfaite : cependant, il saurait se contenter d’un regard noir ou d’un changement de sujet. Il trouverait ça déplacé de se montrer exigeant, surtout aujourd’hui.

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Lun 11 Sep - 11:53




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   Il y a définitivement quelque chose s'approchant d'une douce innocence en Renatus. J'ignore si c'est feint ou parfaitement naturel, mais je rejette bien vite cette seconde idée d'un revers de la main. Non, je ne pense pas que ce soit le cas. Aussi bien dans son attitude que dans les intonations de sa voix, je ne perçois aucun calcul, aucune retenue. Je le côtoie depuis à peine une heure, et pourtant je commence déjà à réaliser qu'il est pratiquement mon parfait opposé. Etrange. Est-ce l'ironie du sort ? Peut-être.
Aussi, lorsque je le sens douter et s'inquiéter, je préfère le rassurer immédiatement.

- Non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je serais ravi que tu restes vivre ici avec moi. Je tenais juste à ce que tu saches que si tu le souhaitais, tu as la possibilité de t'installer ailleurs. Ne t'inquiète pas de tout le reste, cela viendra en temps et en heure.

Que je sois ou non "content de lui", peu importe. A vrai dire, je veux juste m'assurer qu'il ne lui arrivera rien par ma faute, et qu'il aura droit à une existence plus douce que celle qu'il a eu à affronter jusqu'alors. L'idée n'est pas de le jeter en pâture aux loups qui rôdent dans les couloirs de l'Ambassade, bien au contraire. Je vais tenter, du mieux que je le pourrais, de le préserver de tout ceci. Le Créateur puisse m'aider dans cette tâche, que j'ai parfois du mal à mener à bien ne serait-ce que pour ma propre personne...

Là, aux prochains mots de Renatus, je me fige. Je ne m'y attendais pas. J'aurais dû le voir venir, ceci dit. A croire que je commence à fatiguer. Avec un soupir, je songe que je ne peux pas lui avouer la vérité. De quoi aurais-je l'air ? Non, mieux valait garder le secret sur ces derniers événements. Pour le moment, en tout cas. Un jour il saurait ce qu'il s'est réellement passé. Mais pas aujourd'hui. Pas dans ces circonstances-là, et pas comme ça.

- Ils ont été assassinés. La voix neutre, détachée, j'annonce cela sur le même ton que j'aurais utilisé pour décrire le temps qu'il fait. Crois-moi, Renatus, tu ne perds rien à ne pas connaître notre père. Quelque part, ils ont mérité ce qui leur est arrivé. Je regrette seulement que cela ne se soit pas produit plus tôt.

Alors que je prends une nouvelle bouchée de poisson, un nouvel esclave fait son entrée, s'approchant sur ma gauche pour me saluer d'une révérence polie. D'un mouvement du menton, je l'autorise à s'exprimer.

- Navré de vous déranger, maître, mais on vous demande d'urgence à la Flèche d'Argent.
- Créateur, pourquoi cela ne m'étonne-t-il pas... ? Très bien, j'y vais de ce pas. Je suis désolé, mon frère, mais il semblerait que les prêtres ne puissent pas se passer de moi ne serait-ce que pour quelques heures. Je te laisse aux bons soins des domestiques de la maison. Waylian ne devrait pas tarder à arriver, je vais laisser des instructions en ce qui le concerne. Mange à ta faim, et repose-toi. On se revoit dans la soirée, j'espère.

Bien que contrarié de ne pas avoir pu finir mon repas, mais également d'avoir à abandonner Renatus dans un milieu lui étant totalement inconnu, je ne peux malheureusement pas me défiler. Il devra faire ses premiers pas ici sans moi.

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