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Lun 28 Aoû - 17:47


the road so far 




«Je reviendrai.»

Ces mots résonnaient dans sa tête comme une litanie sans fin. Si seulement elle avait autant de conviction à présent qu’au moment où elle les avait prononcés. Ils semblaient flous, incertains tandis que l’écho se répétait inlassablement. Elle était sans domicile, empruntant la même route que Naumys au moment où sa famille avait banni la sienne du domicile. Elle n’aurait jamais cru marcher sur les pas de l’elfe, mais à ce moment, la bouffée d’air frais qu’elle avait prise en quittant Val Montaigne l’avait encouragée à suivre le chemin de la liberté, et ce même si elle exigeait le plus grand des sacrifices.

Le canasson dont elle avait été gréer en quittant le domicile familial était si las, si lent, qu’elle douta arriver quelque part avant la tombée de la nuit. Elle se tenait elle-même, surnaturellement droite sur sa monture très peu crédible, et ce même si il n’y avait que la nature pour l’observer. Elle aurait pu être sur un destrier plus avantageux de son rang - de son ancien rang, qu’on ne l’aurait remarqué que elle, tellement elle se tenait pompeusement, au cas où on aurait poser les yeux sur elle.

La route vers Val Royeaux avait été sans embuche. Elle n’y croisa pas âme qui vive, qu’un cochard ou deux ayant réussi à faire sursauter sa monture. Comme si elle était la charge la plus lourde de tout Orlaïs, le cheval montait péniblement la pente menant au pont de Val Royaux. Elle n’avait pourtant emmener que très peu d’effets personnels, sa malle ne pouvant accueillir qu’un nombre restreint de robes et d’escarpins. Quelques pièces d’or tintaient dans sa bourse en évidence, et quelques vivres avaient été suspendues au canasson, au cas où elle aurait rencontré des problèmes sur la route.

Soulagée d’enfin atteindre un seuil, elle se permet de soupirer, l’air passant quand même difficilement entre les noeuds serrés de son corsage. Elle se pense ainsi hors de tout danger, de toute mésaventure, mais elle ne s’attendait pas à ce qu’un troisième cochard décide de s’aventurer entre les pattes de sa monture, la faisant paniquer pour une énième fois depuis son voyage.

Le mouvement qui s’en suivit était tout sauf gracieux. Elle en perdit même l’équilibre, son pieds restant péniblement accroché à l’un des étriers de la monture en panique. Le cheval piétinait, se cabrait, annonçant fermement son intention de foutre le camps avec elle, et avec tous ses effets. La malle sembla quand même s'opposer à cette fuite improvisée, ouvrant grand sa gueule afin de cracher les plus belles soies d’Orlaïs, les salissant au passage de poussière et de feuilles mortes. Mais c’était le moindre de ses soucis. Si la robe écarlate pouvait encore camoufler quelques taches, elle ne survivrait sans doute pas lorsqu’elle se ferait traîner sur le sol jusqu’à une destination inconnue.

Le chemin se dessine dangereusement devant les yeux paniqués de Cosette. Le cheval part d’un trait, et son talon semble la narguer en restant fermement accroché à l’étrier. Qu’elle idée de voyager dans ce si beaux atours. Quelle en était l'utilitée maintenant qu’elle se trouvait les quatre fers en l’air, le ridicule ne faisait pas de différence entre une souillon et une noble.

Mais bien avant qu’elle ne se fasse empêtrer dans les branches et la saleté, son cheval démontrant beaucoup plus de rapidité maintenant que sa vie était en pseudo danger, une sentinelle -sans doute alertée par ses cris aigus- arriva au bon moment afin de calmer le canasson et la demoiselle en détresse. Aucun des deux ne semblaient prêt à vouloir abdiquer, la jeune femme se lançant dans une litanie sans aucun sens et le cheval renâclant rageusement et piétinant les herbes autour de lui. Ce n’est qu’après quelques minutes de plaintes qu’elle finit par se redresser, humiliée mais surtout silencieuse, au final, après avoir remercié péniblement la sentinelle qui semblait tout faire pour ne pas éclater de rire.

En partant de Val Montaigne, elle s’était imaginée toute sorte d’aventure, des brigands, des sorciers, mais certainement pas une monture peureuse et traître. La bête semblant lui en vouloir tout autant, elle décide de ne plus s’en approcher. Elle n’en aurait plus besoin après tout, car elle était presque arrivée à destination. Péniblement, elle se penche pour attraper la malle qui se coince difficilement sous son bras frêle. Elle titube un peu à gauche, un peu à droite, replace ses cheveux en désordre et attaque d’un pas décidé les pavés du pont menant à Val Royeaux.


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Mer 30 Aoû - 15:00


THE ROAD SO FAR (ALARIC & COSETTE)
Smells like a freakshow ••• J'ai survécu à l'Union ; je ne sais pas encore si cette nouvelle est censée me réjouir ou non. Avais-je réellement envie de me battre pour une cause digne de ce nom ? Ai-je réellement envie d'avancer, de continuer sans mes aimées à mes côtés ? Je pense qu'en vérité, j'étais trop lâche pour mettre moi-même fin à mes jours et j'espérais une mort prompte en intégrant les rangs de la Garde. Je l'espère toujours. Car peu importe si mes pensées sont allégées lorsque je suis occupé à m'entraîner, j'en reviens toujours au point de départ : mon chagrin, mon deuil. Et depuis l'Union, mes cauchemars ont recommencé de plus belle. Ils me collent à la peau, n'en décollent plus, me convainquant que mon cas est perdu d'avance. Ce n'est pas une mauvaise passe, je doute de parvenir à m'en sortir un jour ; je sais, je fais fort niveau pessimiste au point d'en être méconnaissable pour mon entourage m'ayant connu bien avant. Pour les autres, en revanche, je ne suis qu'une loque humaine qui reste à l'écart. Mais je me moque pas mal des ragots dans mon dos. Qu'on me laisse tranquille, voilà tout ce que je demande.

Enfin, cela semble compromis en cette journée puisqu'on me somme d'accompagner l'un de mes supérieurs à Val Royeaux. Nous devons nous rendre à la Flèche Blanche, nous entretenir à propos de deux recrues mages potentielles pour la Garde. Avec l'enclin bientôt à nos portes, j'imagine que chaque paire de bras est utile... même les miens, conservant mes réflexes d'antan. Au moins ne me ridiculiserais-je pas lorsque mon heure viendra ; tout du moins je l'espère.

Je reste plutôt silencieux sur la route qui mène à Val Royeaux. Mon supérieur ne cherche pas particulièrement à faire la conversation et je ne la demande pas spécialement, préférant porter mon attention sur la végétation qui nous entoure. La brise est agréable, elle glisse sur mon faciès alors que nous approchons enfin de notre destination. Je suis néanmoins interpellé - au même titre que mon compagnon lorsque beaucoup plus loin, devant, le cri d'une jeune femme résonne. Un écho. Nous accélérons tous deux notre rythme mais lorsque nous arrivons enfin, il n'y a pas trace d'incident. Seulement une sentinelle, un cheval ainsi qu'une femme qui entame le grand pont menant aux portes principales. Je continue mon ascencion après être descendu de mon propre canasson, suivant mon supérieur qui prend les devants sans attendre.

J'inspire un bon coup, mes pas s'emboîtant naturellement dans les siens tandis que mon esprit s'égare un peu ; je me demande si je croiserais Aria. Je ne l'ai pas revue depuis un moment déjà... Mais je n'ai pas le loisir de m'interroger plus. En dépassant la demoiselle, je l'ai accidentellement bousculée. Quel étourdi je fais. Je me ressaisis promptement, me retourne vers elle afin de lui présenter mes excuses. « Toutes mes excuses Sera, j'ai eu un moment d'inattention. » C'est ainsi que je remarque à quel point elle est chargée et peine avec la malle qu'elle transporte. J'échange un bref regard avec mon coéquipier stoppé en chemin ; nous ne sommes pas en retard, après tout. Je ne me sens pas de laisser cette femme livrée à elle-même, encore moins après ma maladresse. « Puis-je vous proposer mon aide ? » Mon faciès illuminé d'un tendre sourire, que je présente de moins en moins maintenant, j'en profite pour tendre l'une de mes mains vers la fameuse valise qu'elle transporte afin d'appuyer mes dires.


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Dim 3 Sep - 17:55


the road so far 




Son pas déterminé s’éclate sur les dalles du pont, marquant avec rythme sa rage et son humiliation précédente. Elle remercie Andrastée de ne pas avoir été vue par plusieurs, et elle ignore volontairement l’intervention de la sentinelle lors de ses acrobaties. Le sentiment de honte rougeoyant toujours sur ses joues, elle se perd dans ses pensées, tout en tentant de garder difficilement sa malle sous son bras chétif. Elle ignore le bois lui martelant  la hanche, elle ignore tout autant les badauds qu’elle croise sur le pont, les marchands ayant exposés leur étalage épars. En fait, si elle pouvait même s’ignorer elle-même, ce serait parfait.

Ses sentiments déjà heurtés par son départ de Val Montaigne, elle n’était sûrement pas d’humeur à ce qu’on remarque sa coiffure saccagée par son voyage, et sa robe, sa magnifique robe, tâchée par le voyage. Elle voulait qu’on ignore tout de sa présence, jusqu’à ce qu’elle ait elle-même besoin d’attention, et ce même si ses talons heurtaient frénétiquement les dalles dans un mouvement qui était  tout sauf discret.

Les têtes se retournent sur la blonde en furie, sa beauté transperçant toujours les regards malgré son état négligé involontaire. Des sourires s’échangent, des murmures qui sont trop loin pour qu’elle puisse en prendre connaissance, et certains reconnaissent même la fille déchue des Blanchard. Elle est sensible, indignée, mais une crise de furie n’aidera en aucun cas les ragots circulants déjà à son sujet. Après tout, la nouvelle s’était vite répandue qu’elle portait l’enfant d’un homme inconnu. Enfin, inconnu de tous sauf elle. En quittant Val Montaigne, elle s’était promis de retrouver l’homme en question, n’ayant qu’un demi nom en tête, et des souvenirs embrumés de cette soirée festive.

Elle se souvenait de son contact, de sa voix. Elle se souvenait des mots, des soupires, mais pour ce qui est de mettre un visage, sa mémoire refusait de lui prodiguer cette information. Qu’elle eut le faciès blottit trop longtemps dans son cou n’aidant pas, elle se souvenait pourtant de cette chaleur contre sa peau.

Les souvenirs la torturent et ses pieds ne font plus attention à sa trajectoire. Elle n’est plus attentive, complètement détachée du monde qui l’entoure. Après tout, il n’y avait rien d’assez important pour qu’elle daigne en accorder son attention. Mais par la force des choses, le choix ne lui revient pas de revenir sur terre. On la bouscule, pas assez violemment pour qu’elle en tombe, mais assez pour diminuer l’emprise qu’elle a sur sa malle. L’objet s’évente de nouveau en laissant tomber la moitié de ses affaires, l’autre moitié restant quand même bien en vue devant les yeux curieux.

Exaspérée, elle se retourne et foudroie du regard celui qui se transformera en sa victime. Dramatique, elle tente de ramasser ses affaires, l’autre moitié allant rejoindre celles déjà tomber, et ignore complètement les excuses. «Ce pont fait au moins vingt nains de large et vous pensez qu’une inattention vous excusera? » Elle abandonne, laissant tout choir sur les dalles sales, le rouge empourprant ses joues juvéniles. «Ser. Vous n’êtes pas le centre du monde. Ainsi je vous serai grée de ne plus vous mettre sur mon chemin, ou même derrière, car il semblerait vous ayez du mal à maîtriser vos enjambées.»

Elle respire, ne se calmant pas plus, et regarde la main tendu en tentant de cacher un léger dédain. Après tout, elle n’était pas en position de refuser la moindre aide.  Son sourire lui fait froncer les sourcils. Comment pouvait-on sourire avec autant d’innocence après avoir bousculé une dame? Les bonnes manières n’étant pas donner à tout le monde, elle prend quand même sa main afin de s’aider à grimper sur sa monture libre, imposant du même coup un accompagnement jusqu’à Val Royeaux. Elle lève le menton, attendant qu’il ramasse ses effets, car elle ose espérer qu’au moins, il aura la désobligeance de lui offrir cette réparation.



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Lun 4 Sep - 13:25


THE ROAD SO FAR (ALARIC & COSETTE)
Smells like a freakshow ••• Je devrais faire attention à ne pas me perdre aussi aisément dans mes pensées ; un incident est si vite arrivé, comme je viens d'en avoir la preuve. J'en suis même, sans le vouloir, l'instigateur. Profondément navré de cette collision, je comprends les sentiments agités de la dame face à moi. Je ne perds cependant pas mon sang froid, n'en voyant pas l'utilité. Pour être honnête, je suis plus intéressé pour lui venir en aide qu'ouvrir un débat en sa compagnie ; reconnaissant mes tords en cet instant. J'espère que mon geste parviendra à arranger son humeur déjà bien fulminante. Et justement, celle-ci est-elle liée à son état ? Mes prunelles se perdent tout d'abord sur ses cheveux en bataille ainsi que ses vêtements tâchés. Une autre de ses mésaventures de la journée, vraisemblablement, car je doute qu'une demoiselle de sa stature se promène quotidiennement avec cette apparence. Tout concorde avec les déchos de détresse plus tôt entendus.

Malgré ses paroles, je conserve le semblant de sourire installé sur mon faciès. Celui n'est pas moqueur mais doux, accompagnant ma proposition sincère et selon moi nécessaire. Ce n'est pas la première fois ; ma bonté me perdra. Ma main reste tendue dans le vide, d'abord, puis finalement attrapée mais pas comme je l'imaginais. Je me proposais avant tout afin de l'aider à ramasser ses affiares et voilà qu'elle se sert de moi en guise d'appui pour se hisser sur mon canasson à mes côtés. Soit, cela marche aussi. Je ne suis pas en position pour rechigner ; je laisse donc faire en la guidant pour qu'elle arrive à bon port sur le dos de ma monture. Les rôles se sont inversés en très peu de temps. Je suis désormais celui sur lequel les regards se posent et les langues parlent très probablement dans mon dos, en observant la scène qui se déroule. Je n'en tiens pas rigueur ; mieux vaut les ignorer. Inspirant profondément, je me penche dans l'optique de ramasser les affaires étalées de la dame. Evitant de les froisser plus qu'elles ne le sont déjà, je range le tout dans la malle. J'essaye. Créateur, si je doutais de ta pitié, j'en suis mené à un point où je n'ai plus envie d'y croire. La valise n'en fait qu'à sa tête et ne se ferme pas correctement, peu importe mes efforts sous les yeux de cette foule attentive. Je sens également les regards de la noble demoiselle ainsi que de mon coéquipier qui me fixent intensément. Même ce dernier n'est pas disposé à lever le petit doigt pour me sortir de cette situation. Non, c'est moi qui m'en sort après une énième tentative et l'impression d'avoir transpiré plus qu'il ne le faut pour une telle tâche.

J'attrape la lourde malle que je calle du mieux possible sous mon coude droit tandis que ma main gauche attrape la sangle me permettant de guider mon cheval ; et la dame installée dessus. « Voilà. Pour me faire pardonner, je vous accompagne au moins jusqu'aux grandes portes. » Je me porte au même titre garant de ses affaires le temps du trajet, évitant d'encombrer mon canasson d'un poids supplémentaire. Je crains en vérité un autre accident qui entraînerait à nouveau la chute de la malle et à nouveau, un spectacle croustillant pour les personnes à proximité. Evitons le drame. L'avancée est bien enclenchée et les grandes portes ne sont plus très loin. Avant d'en arriver là, ma voix résonne, coupant le mutisme qui s'est installé. « Puis-je vous demander votre nom, Sera ? » Comme mon supérieur n'est toujours pas très disposé à converser, devant nous, je le fais par politesse envers la dame. Dame dont j'ignore l'identité. Seulement, une fois ma question posée, je m'empresse de me révéler à ses yeux comme le bon sens le veut ; alors que nous sommes à deux pas de l'arrivée. « Je me nomme Alaric de Lydes. » Je grimace légèrement lorsque je prononce mon nom, me remémorant constamment ma vie passée de noble ; je ne la regrette pas, bien au contraire. Je regrette seulement mes pertes y étant liées et je reste dégoûté des divers complots en haute société. Ceux-ci m'ont usé mais aussi tout enlevé. Je ne pourrais jamais oublier.


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Ven 8 Sep - 0:06


the road so far 




Son calme et sa bienséance contraste avec l’humeur enragée de Cosette. Il lui semble être victime de mauvais présages. Ce voyage n’aurait pas dû être, en premier lieu. Elle était censée être devant l’autel avec son futur - et repoussant- mari. Elle devrait être en train de réaliser le rêve de ses parents d’unir deux grandes familles. Mais elle était là, frissonnante, déchue et délabrée. Elle n’était plus rien, malgré ses atours et sa posture. Son humiliation était toujours chef sur son visage crispé, d’ordinaire si doux et souriant. Ce qui l’angoissait le plus, c’est qu’elle ne savait pas si elle aurait l’envie de sourire de nouveau un jour. Son avenir s’annonçait sombre, et elle douta pouvoir s’en sortir.

Car après tout, peu importe la situation ; sa destinée était d’être unie à quelqu’un qu’elle n’aimait pas. Si elle avait réussi à échapper à un mariage forcée, elle se dirigeait vers un autre en se rendant compte de ce qui grandissait en elle. Elle ne pouvait plus être égoïste, elle ne pouvait plus ne penser qu’à elle et recouvrer sa liberté, même si libre, elle ne l’avait jamais été tout à fait. Elle pouvait dire adieu à ses rêves d’aventures, à ces soirées, ces nuits où elle perdait légèrement la carte, où le temps n’était plus important jusqu’au levé du soleil. Elle pouvait dire adieu à Cosette Blanchard, pour devenir l’une de ces De Lydes qu’elle ne connaissait que de nom, que de réputation, en espérant qu’ils veulent bien comprendre sa situation.

Elle soupire du haut de sa monture, posant un regard vindicateur sur le garde des ombres qui peine à remettre tous ses vêtements dans la malle récalcitrante. Elle croit voir l’ombre de l’un de ses sous-vêtements dans la main ganté de l’homme, mais il semble tellement épris par le fouillit qu’il n’a sans doute rien remarqué, contrairement aux marchands et badauds autour d’eux. Elle s’insurge intérieurement, se retenant de le couvrir de reproches, car il lui apportait quand même son aide, et elle se redresse encore plus que possible, si droite qu’elle sentait les nerfs de sa nuque se tendre.

Après ce qui semble être une éternité silencieuse, la malle prend enfin place sous le bras de l’homme. Le courage semble perler sur son front, et Cosette détourne un regard mitigé, afin de regarder droit devant elle tandis que la monture se met en marche en même temps que son infime cortège. Une conversation point au moment où le silence devient presque un malaise. Elle est tentée de l’ignorer, mais encore une fois les bonnes manières ne sont pas un luxe lorsqu’on hérite d’un service de la sorte. «C’est la moindre des choses, mais je vous en remercie tout de même. Après tout, le voyage a été long, et si vous ne m’aviez pas bousculée, je serais sans doute encore en train de traîner cette lourde malle au début du pont. Pas de danger que quelqu’un me propose son aide, ici les gens préfèrent juger en silence.»

Elle penche la tête pour le regarder se démener, ses cheveux dorés brillants à la lumière tombante du soleil. Au moins elle arriverait à bon port avant le début de la nuit et cela l’assurait de ne pas se faire déranger au moins jusqu’aux portes. Elle prévoyait prendre une chambre dans l’auberge la plus proche, et de commencer ses recherches sur les De Lydes le lendemain matin.

Encore un silence. Elle n’avait pas forcément envie de faire connaissance avec son escorte temporaire, de plus, elle aurait sans doute oublié son prénom dès son entrée dans la ville. Mais il semble vouloir déroger à cette envie, brisant de nouveau le silence entre eux. «Cosette Blan...Simplement Cosette. Le reste n’est plus important.» La suite de la conversation n’est sans doute pas ce à quoi elle s’attendait. Il sent l’obligation de se présenter lui-même, et lorsque ses mots franchissent ses lèvres, elle perd tous ses moyens.

La bride du cheval glisse d’entre ses mains, son équilibre la nargue tandis qu’elle se retourne un peu trop rapidement sur sa monture. L’animal proteste mais a quand même la bienséance de la garder sur son arrière-train. Elle fronce les sourcils, le prénom de l’homme causant un écho désagréable dans sa tête. «De Lydes...» Ses cheveux, c’est ce qu’elle observe en premier.

Des flashs lui reviennent rapidement en tête. Ses doigts de porcelaine parcourant une chevelure brune, foncé, douce. Une voix lointaine, mais surtout un nom. Elle manque de tomber, la couleur quittant son visage. Elle devient pâle, prise d’une certaine faiblesse et c’est tout juste si elle ne s'évanouit pas, la chute étant imminente. Elle fait visiblement un malaise, de quoi alimenter les conversation pour les prochains jours à Val Royeaux.



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Sam 9 Sep - 12:43


THE ROAD SO FAR (ALARIC & COSETTE)
Smells like a freakshow ••• Des remerciements. Quand bien même je n'en quémandais aucun, je suis ravi qu'elle accepte mes excuses ; et avec ce qu'elle me raconte, je regrette moins de l'avoir bousculée. En un sens. Je dois bien avouer que sans ça, je ne l'aurais probablement pas remarquée tant j'étais perdu dans mes songes. Je serais de ce fait passé à ses côtés sans voir sa détresse alors que la plupart des personnes ici présentes l'avaient sous les yeux depuis le début. Dans quel monde vit-ont, je vous le demande ? C'est un faible sourire que je lui adresse, celui-ci ayant pourtant perdu de son éclat en comparaison du précédent. Faute est que je ne suis plus habitué depuis plusieurs mois déjà. Je n'en reste pas moins compatissant mais je respire clairement moins la joie de vivre ; pour ne pas dire presque pas. Pas du tout. Enfin. Je me concentre sur le poids de la malle plutôt bien réparti, ignorant les regards toujours autant insistants depuis le fâcheux accident.

Nous nous approchons de la destination finale et je me permets un autre effort de politesse ; selon moi. Son prénom. Ce à quoi elle ne me rétorque qu'une moitié de son identité, que je comprends également. Cosette. Je me présente à la suite même si je n'étouffe pas mon propre nom de famille, peut-être par habitude. Néanmoins, en cet instant, j'aurais bien eu envie de dire à mon tour qu'il n'est plus important. Toute cette noblesse... Je ne m'y sens plus rattaché. Seulement mes frères ainsi que ma sœur comptent et donnent encore un minimum de sens à de Lydes, que j'arbore. Sans ça, je l'aurais probablement abandonné dès mon entrée dans la Garde. J'imagine ? Je lâche un soupire interne face à mon amertume du Grand Jeu et de tous ces complots politiques qui me reviennent en tête. Je les balaye d'un revers de manche puis lève le menton lorsque Cosette l'évoque à nouveau, après avoir légèrement perdu le contrôle. J'ai l'impression d'apercevoir dans ses yeux une désagréable lueur, comme si j'avais éveillé en elle quelques mauvais souvenirs.

Je suis déjà perplexe face à sa réaction mais je me retrouve complètement pris au dépourvu quand la demoiselle pâlie sans raison apparente. Elle titube sur mon canasson et heureusement que je le remarque, car mon supérieur est vraisemblablement fixé sur les grandes portes juste sous notre nez. Ne prenant pas de risques inutiles en imaginant la scène qui va suivre, j'intime à mon cheval de stopper sa course. Je pose la malle à mes côtés puis je me prépare à la réceptionner. « Sera, Cosette ? » Mince. C'est à mon tour de pâlir légèrement, plus par stress que pour les mêmes raisons. Heureusement que mon compagnon se décide enfin à me donner un coup de main ; tandis que je porte la dame jusqu'à un coin tranquille tout juste après les grandes portes où nous étions arrivés, il prend le relais en guidant nos montures respectives ainsi qu'en portant la malle. De mon côté, je tente du mieux que je peux de faire de l'air à Cosette, espérant qu'elle reprenne ses esprits au plus vite. « Vous m'entendez ? » Cette journée mal amorcée ne continue pas en beauté... Je me demande à partir de quel moment j'ai hérité d'une telle poisse. Car là, je n'en vois pas le bout et je m'inquiète de l'état de la demoiselle. Et surtout : est-ce ma faute ? Est-ce en raison de mon nom de famille ? Que quelqu'un m'explique, je suis complètement perdu.


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Lun 18 Sep - 18:53


the road so far 




Un étau semblait se resserrer autour d’elle mais elle se rendit vite compte qu’il ne s’agissait que de son corsage. Corsage semblant devenir beaucoup trop petit pour contenir même le plus infime des souffles. Elle étouffait, littéralement, comme si l’air avait décidé de quitter son corps définitivement à l’annonce de ce prénom. D’un autre côté, elle aurait dû être soulagée que ses recherches s’avortent aussi facilement, mais le choc inattendu eu raison de ses couleurs, de son air, et surtout de son équilibre.

Elle se sent lentement entreprise par le garde des ombres, tandis que l’autre semble beaucoup trop profondément ancré dans ses pensées pour intervenir à temps. Elle ferme l’oeil, histoire de ne pas voir le paysage tourner trop vite autour d’elle tandis qu’on la déplace à l’ombre des grandes portes. Elle n’arrive pas exactement à suivre l’action autour d’elle, mais au moins elle n’est pas bêtement tombée toute seule. Elle se sent brûlante, comme si on l’avait placée près d’un feu, mais en regardant faiblement autour d’elle, elle ne voit rien brûler.

Son prénom la ramène doucement tandis que son regard se pose sur l’homme au nom familier. Elle l’observe tandis que ses traits reprennent place dans son champs de vision. L’air semble de nouveau se frayer un chemin jusqu’à ses poumons, mais elle sent toujours le tissu de la robe lui étreindre les tripes. Désireuse d’au moins fournir une explication à cet état, et tout en cherchant d’une main faible les lacets de sa robe, elle tente de se redresser doucement contre Alaric, marmonnant juste assez fort pour qu’il l’entende ; « Je vous cherchais.»

Bien qu’encore cryptique, elle tente de fournir l’effort pour terminer au moins sa phrase. « Je suis enceinte.» Bien qu’elle même fasse le lien entre ses deux affirmations, il est fort possible qu’il n’en saisisse pas le sens, mais pour le moment, aucun autre son ne sort d’entre ses lèvres, comme si l’effort avait été suffisant et compréhensible.

Le regard légèrement brumeux, elle cherche encore la familiarité dans ses traits, mais elle ne se souvient que d’une crinière brune. Après, elle espérait quand même être tombé sur le bon, que sa mémoire ne lui fasse pas défaut. Mais de toute façon, quel genre de famille prendrait la même première lettre pour le prénom de ses rejetons? Et ils ne devaient pas tous arborer la même coupe de cheveux, quand même.

Ses lacets se défont enfin, malgré la difficulté d’utiliser qu’une seule main, écartant les quelques bouts de tissus s’occupant de restreindre son souffle et sa taille déjà fine. Elle respire un peu mieux, se redresse à l’aide de l’épaule assurée de son sauveur, puis détourne le regard, légèrement humiliée. Non, pas légèrement, grandement. Comme deuxième impression, c’était raté, déjà que la première devait être douteuse, elle était quand même soulagée de ne se rappeler que de quelques parcelles. Elle fronce les sourcils, tentant toujours d’éviter son regard sombre.

« Je ne vous oblige à rien. Mais sachez que ma famille m’a mise à la porte. C’est une erreur. Une grosse erreur, mais me voilà en mauvaise posture, et si il ne s’agissait que de moi, je ne serais pas ici à vous importuner.»

Elle reprend son air, ignore le deuxième garde des ombres et les regards interrogateurs autour d’eux, puis tente de se relever par elle-même, se servant du mur près d’elle comme appuie. Elle ne sait pas quoi rajouter. Elle ne s’excusera sans doute pas. Ce genre d’accident se fait à deux, et il y aurait peut-être eu matière à lui annoncer plus en douceur, mais elle et la douceur ne s’étaient jamais fréquentées de très près.




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Mar 19 Sep - 13:40


THE ROAD SO FAR (ALARIC & COSETTE)
Smells like a freakshow ••• Je suis soulagé un court instant lorsque Cosette semble enfin reprendre ses esprits, même partiellement. Elle est au moins réceptive à mes paroles et capable de me répondre. Ses premières paroles ont néanmoins le luxe de m'inquiéter davantage ; je ravale ma salive puis laisse apparaître un air surpris sur mon faciès. Mon expression n'en décolle pas plus lorsqu'elle m'annonce une nouvelle qui certes, est une bénédiction pour elle - je suppose, mais me laisse encore plus perplexe que je ne le suis déjà. Si le fait qu'elle soit enceinte explique sûrement son malaise, je ne vois absolument pas le rapport entre ça et la raison pour laquelle elle me cherchait. Je ne parviens pas à faire le rapprochement, peu importe combien j'essaye. J'inspire un bon coup, espérant ne pas la froisser en m'exprimant à ce sujet. « Félicitations pour votre enfant à naître, mais... Je vous avoue ne pas saisir le lien avec le fait que vous me cherchiez. » Peut-être est-elle simplement encore retournée par son état et s'est emmêlée les pinceaux avec ses paroles. Peut-être est-ce seulement un malentendu, un malheureux quiproquo, ou moi-même qui essaie de faire le lien alors qu'il n'y en a aucun. Complètement perdu, cela ne m'empêche pas de rester à proximité de Cosette si jamais elle est dans le besoin. Maintenant que je la sais enceinte, je me vois mal ne pas l'accompagner avec cette lourde malle jusqu'au bout de son trajet ; même si cela signifie rejoindre mon supérieur plus tard. Et pourquoi me cherchait elle, au juste ? J'attends impatiemment ses réponses, non sans une certaine anxiété. Mais pressé ne signifie pas désobligeant ; je patiente jusqu'à ce qu'elle desserre ce qui entravait probablement sa respiration. Plutôt dangereux, ces robes serrées.

Une nouvelle fois, la réponse qui se faufile hors de ses lèvres n'allège pas mon esprit. J'ai l'impression d'avoir raté un épisode car je suis encore plus perdu qu'il y a quelques minutes. Elle est apparemment en grande difficulté mais quel rapport avec moi ? Je ne suis pas le responsable de sa situation, c'est impossible. J'en viens néanmoins à me demander si ceci n'est pas plutôt lié à mon nom de famille et donc à l'un de mes frères qui aurait causé du tord à la demoiselle. Peut-être Anthelme qui je sais, ne manque pas une occasion de courir les jupons. Je tente de me convaincre le plus possible que ceci n'est aucunement directement lié à moi, pourtant, le regard qu'elle me lance est insistant. Je l'affronte finalement. « Je ne comprends pas plus. Je suis affreusement désolé de votre situation précaire mais je ne vois pas le rapport avec moi. Je n'ai pas souvenir de vous avoir déjà rencontré, Cosette. » Je m'en souviendrais si c'était le cas. Alors perturbé, je le suis. Si perturbé que c'est à mon tour de pâlir même si à contrario de la demoiselle, je ne fais aucun malaise. J'ai simplement mon rythme cardiaque qui s'accélère ainsi qu'un mauvais pressentiment quant à ce qu'elle avance là. Pitié, j'espère que ce n'est rien de plus qu'une erreur sur la personne ; car je doute fortement que ce soit une plaisanterie. Pour éviter d’aggraver mon angoisse de l'instant, j'ignore parfaitement les regards autour de nous. Les passants ne s'arrêtent pas réellement et continuent leur route, j'imagine, même si je sens leurs yeux qui se posent sur nous. Et bien évidemment ceux de mon supérieur qui doit être tout autant intrigué.


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Ven 6 Oct - 20:37


the road so far 




Évidemment, il ne comprend pas. Elle n’a pas été assez claire, se contentent d’annoncer la nouvelle doucement, comme si elle avait voulu l’épargner plutôt que l'informer. Car si sa vie à elle changeait, il en serait de même pour le pauvre quidam ayant croisé son chemin au mauvais moment. Elle élude, ne dis pas tout, comme si la vérité semblait tellement absurde qu’elle était incapable de la formuler. De nouveau debout, elle se sert du mur comme appuie, ses jambes toujours fébriles de cette chute en douceur. Elle respire doucement, le rose quittant lentement ses joues tandis que son corps est de nouveau oxygéné.

Elle évite toujours son regard, les mots semblant se bloquer dans sa gorge dès qu’elle croise son regard assombri. Il est confus, tout comme elle l’était lorsqu’elle se rendit compte de ce qui l’attendait. Il serait sans doute effrayé, tout comme elle lorsqu’elle l’avait appris. Chamboulé, en sachant que sa vie ne suivrait plus le même chemin. Et les regrets prendraient sans doute le dessus, tout comme elle l’avait ressenti.

Mais au lieu d’être claire, elle ne peut s’empêcher de poser une nouvelle question, un peu vexée, ce qu’elle ne parvient pas à cacher totalement. ‘’Vous ne vous souvenez pas de moi. N’est-ce pas?’’  Bien sur que non. Elle n’était pas mémorable. Une parmi tant d’autre, et elle-même se forçait à retracer ses traits dans sa mémoire. Mais elle était certaine qu’il s’agissait de lui, cette légère familiarité ne pouvait pas mentir. ‘’Je suis désolée, je n’ai pas été claire. Je suis navrée de vous l’apprendre de cette façon, et je me doute que ce soit malheureux autant pour vous que pour moi, car il ne s’agissait certainement pas d’une envie subite…’’ Elle tourne autour du pot, respire, et ose enfin le regarder dans les yeux. ‘’Alaric, je suis pratiquement certaine que vous êtes le père de cet enfant…’’ Et ça retombe, le poids s’allégeant à peine et ce même si elle partage à présent cette information avec la moitié de sa progéniture. ‘’Je...Je suis désolée, mais je ne savais pas quoi faire, puisque...Enfin vous savez.’’

La nouvelle sans-abris, sans nom, sans domicile, appelez-là comme vous voulez, voyait seulement son salut en la figure du paternel de son enfant à venir. Après tout, que pourrait-elle faire d’autre. Elle n’avait aucun rang à faire reluire, aucun talent particulier, outre la parole, et ce même si elle ne semblait pas toujours réellement claire. Pas de talent pour se battre, sauf pour gifler, peut-être, et la magie était loin de courir dans ses veines.

La blonde se retourne finalement vers le deuxième garde assistant à ce petit drame familial, le regard doux et toujours emprunt de honte. Elle lui adresse un petit sourire contrit, puis reporte son attention sur Alaric. ‘’Vous êtes Garde des Ombres. Je sais que vous avez beaucoup plus important à gérer, mais il me fallait quand même essayer...Enfin, je comprendrais si jamais…’’
C’était compliqué. Si Cosette ne s’intéressait pas réellement à ce qu’on racontait, elle était quand même au courant que la garde des ombres n’existait pas pour rien. En fait, même si la situation actuelle ne semblait pas précaire pour les gardes, elle se doutait qu’elle était le moindre de ses soucis.

Malgré sa nouvelle aisance à respirer, elle sent l’air lourd autour d’elle. Sa main se porte naturellement à son corsage négligé, elle hésite grandement à en resserrer les lacets, mais elle ignore si elle aura droit à une nouvelle encore plus mauvaise que l’annonce sa propre grossesse. Elle laisse sa main en suspens, son air en suspens. Elle ne sait visiblement pas à quoi s’attendre, et même si l’homme devant elle semble du genre compréhensif, c’est sa vie qu’elle est sur le point de gâcher.





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Lun 9 Oct - 19:09


THE ROAD SO FAR (ALARIC & COSETTE)
Smells like a freakshow ••• Honnêtement, non, je ne me souviens pas de cette jeune demoiselle. J'ai beau chercher au plus profond, trifouiller mes méninges et inciter ma mémoire à se souvenir, rien ne me vient. C'est l'obscurité la plus complète. Cela m'inquiète tant Cosette semble persuadée de ce qu'elle avance ; mais ce n'est pas le pire. Le pire, c'est lorsqu'elle m'annonce que je suis probablement le père de cet enfant. Ma respiration s'arrête instinctivement. Le monde autour de moi semble s'être lui aussi stoppé alors que mes prunelles restent encrées dans celles de la dame. Puis mon faciès se décompense lentement, morceaux par morceaux, en parallèle de mon cœur atrophié. C'est juste impossible. Dites moi que ce n'est qu'un rêve - ou plutôt cauchemar, que ce n'est qu'une mauvaise blague, n'importe quoi mais pas la vérité. Pourtant le regard en face de moi ne rigole pas. Je tente d'ouvrir la bouche puis je ravale aussitôt ma salive. Mon imagination s'active : serait-ce lors de mes mois d'errance avant de rejoindre la Garde, alors que j'avais l'esprit infecté par une boisson alcoolisée ? Même ivre, cependant, je n'aurais jamais pu être infidèle à ma tendre Lise qui n'est plus de ce monde. Je me sens affreusement mal à cette pensée et je suis vivement ramené à la réalité lorsque Cosette s'exprime à nouveau.

Je sors enfin de ma léthargie. « Ce... Ce n'est pas possible. Je n'ai pas pu trahir Lise, même si j'étais alcoolisé, je m'en souviendrais. C'est trop gros, je ne peux pas, dites moi que vous vous trompez... » Il me semble que je suis toujours aussi pâle. J'ai repris une respiration suffisamment stable, malgré tout, mon souffle reste court. « Depuis combien de temps ? » Ma paume s'écrase contre une partie de mon faciès ; joignant front ainsi que joue. Voilà maintenant que je songe aux responsabilités qui m'incombent. Mon rôle de père que je pensais évanoui dès le décès de Blanche et un énième poids sur mes épaules amochées. Si cet enfant qui doit naître est le mien, je ne peux m'en détourner ainsi. Je ne peux l'abandonner avant même qu'il ait vu le jour dans ce monde vicié ; surtout avec la menace d'un enclin. Je ne suis plus prêt pour tout ça, je n'aspire qu'à être libéré du fardeau de la vie mais... Si je suis père, encore, tout est chamboulé. Et si tel est cas, je crains qu'il ne découvre une famille qui n'en est pas réellement une. Je serais bien incapable de répondre à toutes les attentes de Cosette ; la seule et unique dans mon cœur restera toujours Lise. Blanche également, la prunelle de mes yeux envolée bien trop tôt.

« Je ne peux rien vous promettre, comme vous venez de le dire, avec la vie que je mène actuellement... Mais si ce que vous dites est vrai, je ne peux pas vous dire de vous en aller sans rien faire. Je vous aiderais financièrement, du mieux possible. » Que puis-je faire de plus ? Si ce n'est être en vie, soutenir à distance... Et espérer qu'elle épouse un autre homme capable de tenir à la fois le rôle de mari ainsi que de père ; pas moi en tout cas. J'ai pourtant de la peine pour cette progéniture à naître. Ma carcasse est en proie aux tremblements que je contrôle en inspirant profondément, offrant un regard désolé à mon compagnon patient puis retournant celui-ci sur la demoiselle. « Qu'est-ce que vous comptez faire ? Je... » Les paroles s'évanouissent au fond de ma trachée, comme si elles n'avaient jamais existé. Je reste déstabilisé et je pince la peau de mes mains. Bientôt, tant mon imagination s'active quant à tout ce qu'il est nécessaire que je prenne en compte, j'en ai des vertiges. « Je crois que je n'arrive toujours pas à le croire, à réaliser. »


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Lun 16 Oct - 2:34


the road so far 



La décomposition de son visage s’effondre en même temps que les espoirs de Cosette. Il était trop tard, trop tard pour revenir sur leurs pas, éviter cette mauvaise surprise. Il était trop tard pour tuer le mal dans l’oeuf, pour l’avorter et prétendre qu’il n’a jamais existé. Le temps courait contre eux. Il les avait rattraper pour leur remettre leur erreur sous le nez. Peinée, elle se détourne, regarde sa malle, et se dit qu’elle sera bien assez grande pour la contenir elle, au cas ou elle ne trouve pas d’endroit pour se loger.

Plus qu’une lourdeur, elle se sent à présent vidée de cette échange. Elle ne pensait pas pouvoir affronter pire, jusqu’à ce que le prénom de sa bien-aimée franchisse ses lèvres. Il était donc déjà marié. Elle portait en elle un bâtard qui ne prétendrait à aucun nom, aucune famille. Elle serait seule avec son rejeton, oubliée quelque part, parce qu’elle s’était trouvée sur son chemin une nuit. Elle ne se sentait pas victime, elle avait été consentante autant que possible vu son niveau d’ébriété, mais elle semblait victime du mauvais sort. Ses années de débauches lui retombaient sur le nez pour la punir d’avoir été si désinvolte. Elle jurait pouvoir entendre la voix de sa mère lui murmurer ‘’Je te l’avais bien dit, Cosette.’’

Elle évite de le regarder, n’écoutant plus vraiment ce qu’il dit, lorsqu’une question franchit ses lèvres. Depuis combien de temps? Elle ne savait pas exactement. Cette soirée remontait à plusieurs semaines mais combien exactement? Elle n’avait pas de doute possible, mais elle n’avait pas tant de mois de complétés. ‘’Je n’en sais rien. Presque deux mois, il me semble. Rien n’y paraît encore, mais il n’y a aucun doute.’’ Elle n’était pas une connaisseuse, mais ses parents eux, savaient bien que quelque chose clochait. Que ses draps ne soient plus maculés de sang mensuellement était un bon indice, et si l’elfe de chambre n’avait pas une si grande gueule, elle aurait pu garder son secret assez longtemps pour qu’elle puisse encore profiter du domaine familial.

Elle semble vouloir s’en aller. Se sortir de cette situation humiliante. Se cacher pour pouvoir pleurer avant de trouver une solution. Rendu là, elle se voyait déjà retourner chez ses parents, les suppliant de lui pardonner. Ça où trouver un vieux noble stérile qui adopterait son enfant à venir comme le sien, les sauvant de la pauvreté et de la rue. Elle s’efforce de vouloir s’éloigner, mais la fin de sa phrase la retient, la fige, comme si elle n’en croyait pas ses oreilles. ‘’Mais...Votre femme?’’ Il était impossible qu’un homme soit assez bon pour entretenir deux femmes, ou peut-être était-ce la culpabilité qui le forçait à offrir son aide. Ou la peur qu’elle lui fasse du chantage. ‘’Je vous promet de ne rien lui dire, ne vous sentez pas obligé de...me donner de l’argent.’’ Ignorant qu’elle enfonce le couteau dans la plaie, elle se retourne pour lui faire face, retenant des larmes de soulagement, mais aussi de culpabilité. Elle était là, à quémander de l’aide pour un enfant qu’elle détestait déjà, un enfant qui n’avait rien demandé. Elle allait être responsable d’une vie, et la sienne était sens dessus-dessous.

‘’Je ne sais pas. Ce que je compte faire...J’improvise à vrai dire.’’ Elle hausse les épaules, presque tentée de rire maintenant que le ridicule de la situation la frappait. Elle était déglinguée, décoiffée, larmoyante et enceinte, quel portrait ignoble. Si elle avait été extérieure à la situation, elle aurait sûrement juger une pauvresse tel qu’elle était.

Elle respire un bon coup, puis pose une main délicate sur le bras du pauvre garde des ombres. Elle vient de l’ébranler assez pour que ce soit à son tour de perdre pied. Elle tente de se montrer supportive, mais elle a du mal à y croire elle-même. ‘’Je suis sincèrement désolée, Alaric. J’aurais aimé vous épargnez cette nouvelle, mais vous avez le droit de savoir.’’ Il avait aussi le droit de vivre une vie paisible, et ce même s'il semblait être l’être le plus torturé au monde. Elle retire sa main presqu’immédiatement après l’avoir poser, rompant un contact non-nécessaire, et surtout consciente de s’imposer déjà beaucoup trop.





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Mar 17 Oct - 10:30


THE ROAD SO FAR (ALARIC & COSETTE)
Smells like a freakshow ••• Presque deux mois, voilà qui coïncide avec ma période d'errance avant de rejoindre la Garde et renforce mes craintes. Dois-je encore me voiler la face plutôt que d'accepter l'éventualité que je suis bel et bien le père de cet enfant à naître ? Comme si je n'étais pas déjà au plus bas, j'ai l'impression que le Créateur s'acharne sur moi. Je suis partagé entre déni et malaise bien réel ; je sens que l'erreur est mienne. Au moins cet écart, probablement trop alcoolisé, n'était pas lorsque Lise était encore en vie. Pourtant dans mon cœur cela ne change rien à l'infidélité. Pire encore étant donné que je n'en ai aucun souvenir et que ainsi, j'aurais pu commettre bien d'autres écarts sans le savoir. Je ne me sens clairement pas dans mon assiette et je commence à croire que mon compagnon Garde continuera la mission seul le temps que je reprenne mes esprits. Il n'ouvre pas la bouche mais je sens toujours son regard un peu spectateur. Qu'il pense ce qui lui chante, après tout.

Les paroles de Cosette m'achèvent encore - je ne pensais pas que c'était possible, quand elle me demande ce qu'il en est à propos de ma femme. C'est vrai, je n'ai pas précisé qu'elle n'est plus de ce monde. Elle enfonce le couteau dans la plaie, sans en avoir connaissance, lorsqu'elle enchaîne promptement. J'ai l'impression que la main du Créateur est en cet instant accrochée à mon cœur et qu'elle le compresse un peu plus à chaque seconde qui passe. J'ai l'impression que celui-ci peut se briser d'un moment à un autre, alors que je le pensais en grande partie atrophié suite à mes pertes. Et un instant, je suis absent. En proie à mes démons du passé, l'écho résonnant vaguement jusqu'à mes oreilles sans que je n'entende réellement. C'est grâce à sa main qui se pose sur mon épaule que je reprends un tantinet contenance mais aussitôt, des frissons désagréables accaparent toute ma carcasse. Je retiens difficilement mes larmes, avec en tête le souvenir du sourire de ma femme. Sourire disparu. « Ma femme... n'est plus là. Elle me fut ôtée, par la faute du Grand Jeu, au même titre que ma fille. Je ne veux pas revivre ça... » Les mots sont lourds à sortir et je suis incapable d'évoquer clairement la mort une seule fois. Malgré tout le sous-entendu est suffisamment évident. Je ne pensais pas être aussi franc avec une inconnue alors que je préfère dissimuler mon passé à mes frères d'armes actuels. Mais avec ses propres aveux, j'imagine que je lui devais bien ça.

Ma paume se niche vers mon front, dissimulant une partie de mon visage tourmenté. J'essaie de reprendre le contrôle de mes émotions, tandis que les excuses de la dame parviennent cette fois-ci bel et bien à destination ; au creux de mon oreille. « Voilà pourquoi je peux au moins faire ce geste... maintenant que je sais. » Parfois ne pas savoir est pire que connaître la vérité, mais là, l'ignorance m'aurait peut-être plus convenue. Pas pour elle. Créateur, voilà encore que j'ai des pensées égoïstes pour m'épargner un malheur de plus... Mais n'est-ce pas toi le responsable, qui ne m'accorde aucune pitié ? J'inspire profondément puis ôte ma paume masquant mon expression. « Où habitez vous ? » Peut-être est-ce finalement à mon tour d'enfoncer le couteau dans la plaie, si je ne m'abuse. Vu son état ainsi que son nom de famille volontairement sauté, ses conditions actuelles de vie ne sont probablement pas flamboyantes. Voilà que je me sens chargé d'un nouveau poids, alors que je n'escomptais qu'à faire le grand saut dans l'au-delà après une dure lutte contre les engeances ; toujours mieux qu'une cuite tournant mal.


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Jeu 26 Oct - 20:10


the road so far 



Les mots s’abattent comme un glas dans les oreilles de la jeune femme. Mortes. Sa femme et sa fille. Elle était devant un homme qui était non seulement déjà marié, mais aussi père, malgré la disparition de ses deux êtres chères. Qui était-elle pour prétendre au titre de ces deux femmes de sa vie. Elle n’était rien, personne. Une importune qu’il aurait dû chasser d’un revers de la main. Mais il était là, triste, mais là. La fuite n’avait pas été une option et ce même pour l’espace d’une seconde et elle le savait ; il ne disparaîtrait pas. “Je ne suis pas là pour...Prendre la place de quiconque.” Elle tenait à le préciser, tout de même il l’avait sans doute déjà deviné. Elle ne souhaitait pas se marier. Elle n’imaginait pas créer la petite famille parfaite et vivre des jours heureux avec le garde des ombres. Elle espérait simplement éviter le pire, assumer et ce même si c’était à contre-coeur.

La promesse de l’homme fini de la rassurer ; elle ne serait pas seule. Du moins, elle n’allait pas devoir faire la mendiante pour devoir nourrir son rejeton. La question fatale tombe dans un silence qu’elle prolonge volontairement. Elle n’était plus rien, plus personne, alors la question de son habitat la tracassait. Elle avait bien un peu d’argent afin de s’offrir quelques nuits à l’abris dans une auberge, mais son budget n’était pas illimité. Elle avait tout au plus de quoi vivre pour une semaine, aussi, elle ne souhaitait pas l'accaparer en le suivant comme un petit chien jusqu’à ce que ses affaires soient terminées. “Je viens de Val Montaigne. J’étais une Blanchard, jusqu’à mettre la honte sur la famille et me faire pointer la porte. Disons que je suis sans-abris pour le moment.’’ Son ton change pour devenir glacial. Elle gardera toujours un mauvais souvenir, enfermée dans ses tours et rêvant de voir le monde. Et pourtant, la voilà dehors et plus misérable que jamais ; ce n’était pas ce qu’elle s’était imaginée lorsqu’elle avait rêvé d’aventure, et c’était de loin très différent des récits de voyage de Naumys. “Écoutez, je me doute que vous êtes venus ici dans un autre but que...De me rencontrer par hasard. “ Elle le voit ébranlé, et ignore les larmes qu’elle voit perler sous ses iris. Elle doit reprendre les choses en main, l’annonce étant faites, il fallait s’activer et passer à autre chose, ou du moins, faire avec ce qu’ils avaient. “Il y a une auberge pas loin. Où je compte séjourner quelques jours. Faites ce que vous avez à faire. Réfléchissez, et venez m’y rejoindre si votre idée est faites.’’ Elle ne voulait pas le forcer, et elle avait conscience de l’avoir mis au pied du mur en lui annonçant devant tout le monde qu’il avait fait la plus grosse erreur de sa vie.

Décidée à le laisser souffler, elle se penche vers sa mallette et s’assure que celle-ci est bien fermée cette fois. Elle peine à la coincer sous son bras, puis se redresse, droite, fière, malgré ses habits négligés et sa coiffure défaite. “Je vous y attendrai, mais si vous ne revenez pas, j’aurai compris, et je vous laisserai tranquille, Alaric.” Elle lui offrait un choix. Et elle doutait qu’il fasse le bon. Comme si il y avait un bon choix à faire dans cette situation. Son regard devient intense, déterminé, puis elle fait volte face, saluant d’un signe de tête le garde spectateur, et se dirige vers les grandes portes avec prestance.






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