On the solitary hill, they found nothing } Wilhelma
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
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► 10:25 | Lothering
On the solitary hill, they found nothing
Wilhelma & Baldric
Cette fois, cette fois c’était sûr, c’était décidé.
Baldric avait longtemps renâclé, hésité, jugé qu’il était préférable de se taire et le regretter l’instant d’après. Incapable de se décider, inconsistant, adolescent, il avait les jambes liquides une fois devant elle, et qu’il était l’heure. Révéler ce qu’il ressentait n’était facile en rien, il n’avait pas été élevé ainsi. Voilà longtemps que les Steadfast n’espéraient plus nouer des mariages de prestige afin d’enrichir leur lignée, l’orgueil leur interdisait néanmoins de se mêler aux gens du peuple. De leur vivant ses parents avaient fermé les yeux sur son cas, puisqu’après tout il n’était pas l’aîné, et ils le destinaient à une vie de frère chantriste qui lui interdirait de facto une quelconque descendance. L’affaire réglée, il l’avait laissé batifoler avec les gamins du village et ne s’en était plus préoccupés.
Les sœurs de la Chantrie qui veillaient à son éducation n’avaient pas manqué de noter, elles, que tous les bambins ne se valaient pas aux yeux du garçonnet, et qu’il y en avait une aux cheveux flamboyants dont l’attention lui montait promptement le rouge aux joues. Hélène, orpheline de père, son amie depuis l’enfance. Crapahutant ensemble dans la boue à l’aube de leur vie, l’adolescence n’avait pas su les éloigner. Baldric recherchait sa compagnie, quand bien même devenait-il heureux et fébrile jusqu’à la nausée quand il l’obtenait.
Désormais homme fait, la teneur de ses sentiments s’était densifiée et accentuée, l’obsédant le jour et le tenant éveillé la nuit venue. Il était également plus brave et courageux, moins prompt à reculer devant la difficulté de la tâche. Les premiers signes de sa virilité, d’abord timides s’étaient aujourd’hui bien installés : élargissant ses épaules et cerclant sa mâchoire, le gonflant d’une assurance ténue mais réelle. Il se sentait capable à présent de se déclarer, sans savoir exactement ce qu’il espérait ensuite. Si Hélène partageait son émoi, qu’adviendrait-il ? Accepterait-elle de vivre un jour avec lui ? Il connaissait le Cantique de la Lumière par cœur mais n’avait jamais appris à se servir de ses mains, et serait bien ennuyé de devoir chasser un gibier plus imposant qu’un lapin. Hélène était plus débrouillarde que lui à bien des égards. Il apprendrait, la volonté ne lui avait jamais manqué. Si tant est qu’il s’éloigne suffisamment de l’influence néfaste de Makkon, il ne se pardonnerait jamais d’exposer Hélène à sa malveillance.
Il avait alors eu l’idée de se rapprocher des Templiers. Pour un enfant réfugié au cœur de la Chantrie et confronté au péril, il était naturel de penser au bras armé de l’Eglise. Inconscient des capacités martiales qu’il couvait et se révèleraient, il avait imploré le Chevalier-Capitaine. Et celui-ci, contre toute attente, l’avait autorisé à intégrer son ordre. Il deviendrait templier, si le Créateur le permettait. Templier. C’était un incommensurable honneur, mais l’honneur ne permet pas de subvenir aux besoins d’une famille. Il était tracassé, mais s’interdisait d’y penser plus en avant. Il devait préparer son cœur à l’idée qu’Hélène pouvait tout simplement le rejeter sans cérémonie.
Ainsi, alors que le soleil achevait sa chute et que ses rayons rougeoyaient à l’horizon, il avait rassemblé son courage et cogné deux fois à la porte de son logis. C’est sa mère qui lui ouvrit, et il demanda sa fille de sa voix devenue grave. Il avait l’intention de l’emmener dans un coin de forêt qu’il avait mis des jours à trouver, se creusant la cervelle et usant ses semelles de cuir à force d’arpenter les abords de Lothering. Temps béni que celui où sa préoccupation première était aussi douce ! C’est en s’éloignant du village qu’il avait fini par trouver une clairière fantastique, verte et fleurie, comme si la souillure ne l’avait jamais touché. Il avait hâte de l’y emmener. L’image de la clairière et de ses fleurs multicolores se dissipa lorsqu’elle apparut, son minois malicieux auréolé d’une chevelure de feu. Le sourire gagna instantanément son visage, y traçant fossettes et rougeurs diffuses alors qu’il lui proposait sa main.
« Hélène, je veux te montrer quelque chose. » Et te dire bien des choses. Elle ne savait pas qu’il allait commencer une formation de templier – cela avait été acté la veille – et ne se doutait pas, pensait-il, qu’il nourrissait pour elle des sentiments outrepassant les frontières d’une amitié platonique. « C’est dans la forêt, c’est… Important. » Il avait été plus loquace, mais espérait qu’elle lui ferait suffisamment confiance pour le suivre.
Baldric avait longtemps renâclé, hésité, jugé qu’il était préférable de se taire et le regretter l’instant d’après. Incapable de se décider, inconsistant, adolescent, il avait les jambes liquides une fois devant elle, et qu’il était l’heure. Révéler ce qu’il ressentait n’était facile en rien, il n’avait pas été élevé ainsi. Voilà longtemps que les Steadfast n’espéraient plus nouer des mariages de prestige afin d’enrichir leur lignée, l’orgueil leur interdisait néanmoins de se mêler aux gens du peuple. De leur vivant ses parents avaient fermé les yeux sur son cas, puisqu’après tout il n’était pas l’aîné, et ils le destinaient à une vie de frère chantriste qui lui interdirait de facto une quelconque descendance. L’affaire réglée, il l’avait laissé batifoler avec les gamins du village et ne s’en était plus préoccupés.
Les sœurs de la Chantrie qui veillaient à son éducation n’avaient pas manqué de noter, elles, que tous les bambins ne se valaient pas aux yeux du garçonnet, et qu’il y en avait une aux cheveux flamboyants dont l’attention lui montait promptement le rouge aux joues. Hélène, orpheline de père, son amie depuis l’enfance. Crapahutant ensemble dans la boue à l’aube de leur vie, l’adolescence n’avait pas su les éloigner. Baldric recherchait sa compagnie, quand bien même devenait-il heureux et fébrile jusqu’à la nausée quand il l’obtenait.
Désormais homme fait, la teneur de ses sentiments s’était densifiée et accentuée, l’obsédant le jour et le tenant éveillé la nuit venue. Il était également plus brave et courageux, moins prompt à reculer devant la difficulté de la tâche. Les premiers signes de sa virilité, d’abord timides s’étaient aujourd’hui bien installés : élargissant ses épaules et cerclant sa mâchoire, le gonflant d’une assurance ténue mais réelle. Il se sentait capable à présent de se déclarer, sans savoir exactement ce qu’il espérait ensuite. Si Hélène partageait son émoi, qu’adviendrait-il ? Accepterait-elle de vivre un jour avec lui ? Il connaissait le Cantique de la Lumière par cœur mais n’avait jamais appris à se servir de ses mains, et serait bien ennuyé de devoir chasser un gibier plus imposant qu’un lapin. Hélène était plus débrouillarde que lui à bien des égards. Il apprendrait, la volonté ne lui avait jamais manqué. Si tant est qu’il s’éloigne suffisamment de l’influence néfaste de Makkon, il ne se pardonnerait jamais d’exposer Hélène à sa malveillance.
Il avait alors eu l’idée de se rapprocher des Templiers. Pour un enfant réfugié au cœur de la Chantrie et confronté au péril, il était naturel de penser au bras armé de l’Eglise. Inconscient des capacités martiales qu’il couvait et se révèleraient, il avait imploré le Chevalier-Capitaine. Et celui-ci, contre toute attente, l’avait autorisé à intégrer son ordre. Il deviendrait templier, si le Créateur le permettait. Templier. C’était un incommensurable honneur, mais l’honneur ne permet pas de subvenir aux besoins d’une famille. Il était tracassé, mais s’interdisait d’y penser plus en avant. Il devait préparer son cœur à l’idée qu’Hélène pouvait tout simplement le rejeter sans cérémonie.
Ainsi, alors que le soleil achevait sa chute et que ses rayons rougeoyaient à l’horizon, il avait rassemblé son courage et cogné deux fois à la porte de son logis. C’est sa mère qui lui ouvrit, et il demanda sa fille de sa voix devenue grave. Il avait l’intention de l’emmener dans un coin de forêt qu’il avait mis des jours à trouver, se creusant la cervelle et usant ses semelles de cuir à force d’arpenter les abords de Lothering. Temps béni que celui où sa préoccupation première était aussi douce ! C’est en s’éloignant du village qu’il avait fini par trouver une clairière fantastique, verte et fleurie, comme si la souillure ne l’avait jamais touché. Il avait hâte de l’y emmener. L’image de la clairière et de ses fleurs multicolores se dissipa lorsqu’elle apparut, son minois malicieux auréolé d’une chevelure de feu. Le sourire gagna instantanément son visage, y traçant fossettes et rougeurs diffuses alors qu’il lui proposait sa main.
« Hélène, je veux te montrer quelque chose. » Et te dire bien des choses. Elle ne savait pas qu’il allait commencer une formation de templier – cela avait été acté la veille – et ne se doutait pas, pensait-il, qu’il nourrissait pour elle des sentiments outrepassant les frontières d’une amitié platonique. « C’est dans la forêt, c’est… Important. » Il avait été plus loquace, mais espérait qu’elle lui ferait suffisamment confiance pour le suivre.
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Wilhelma & Baldric
Sa joie de vivre le foudroya, et lui tira un sourire plus large encore que celui qui scindait déjà son visage rond d’adolescent. Lui qui avait vu le jour dans une demeure morose, se lamentant de ses gloires depuis longtemps perdues. Lui qui avait grandi dans le silence méditatif mais parfois angoissant de la Chantrie, revivait à chaque fois un petit peu plus aux côtés d’Hélène, submergé et engourdi par son éclat naturel. Ce n’est qu’avec elle près de lui qu’il avait osé rire à gorge déployée et crapahuter bien au-delà des frontières de Lothering. C’est grâce à elle qu’il avait connu des jeux d’enfant et appris à apprivoiser le monde – pêcher, suivre les traces de pattes dans la terre fraiche, faire une sieste sous les branches protectrices d’un saule. C’est pour elle qu’il avait finalement dépensé ses propres sous pour acheter son ocarina, pour le simple plaisir de la voir dodeliner de la tête quand il jouait. Tous ces moments heureux remontaient subitement quand il la retrouvait, un coup de tonnerre au milieu de la plaine de sa calme existence.
« C’en est un. » Sourit-il pour éveiller sa curiosité. Ce n’était pas un mensonge, qui avait-il de plus secret que sa profonde affection pour Hélène ? …Tout, à vrai dire. Il n’y avait sans doute que les principaux concernés qui ne prononçait pas le mot ‘amour’. « A plus tard madame, nous ne rentrerons pas tard. » Assura-t-il finalement à l’adresse de la mère de son amie.
Habituellement Baldric évitait les ruelles du village la nuit, il n’aimait pas vraiment les choses qui s’y tramaient dans les renfoncements obscurs. Il n’y pensait pas pour l’heure, plus concentré sur les mots à choisir pour Hélène – il avait beau avoir répété ce qu’il entendait lui dire plusieurs nuits d’affilée, la moiteur lui gagnait les mains à l’instar d’un comédien sur le point de monter sur scène. Tout à son angoisse de la feuille blanche, il ne fit pas la conversation durant le trajet. Ce n’était pas inhabituel pour autant : Baldric partageait un silence confortable avec Hélène, ils n’avaient pas besoin de parler continuellement pour sentir qu’ils étaient ensemble. Il fut néanmoins tiré de ses pensées par l’impatience de la jeune fille, qui raviva sa propre tendance à la malice. Arborant une moue mystérieuse, il haussa les sourcils et les épaules.
« Il n’y a qu’un animal là où on va. » La devançant de quelques pas pour prévenir une petite claque vengeresse si tant est qu’elle ait envie de lui en administrer une, il poursuivit du bout des lèvres, espiègle. « Une petite renarde. » Un rire doux ponctua ses mots et il pressa la cadence, souhaitant arriver à destination avant que la nuit ne tombe complètement. Ils parvinrent à la clairière en une poignée de minutes seulement, et elle était encore plus belle qu’en plein jour : l’herbe était grasse et verte, légèrement humide, elle mettait en valeur les fleurs blanches qui animaient les bosquets. Au loin s’entendait le chant de la chouette – à moins que ce ne soit celui de la hulotte ? Il était décidément mauvais en nature – bientôt inaudible, dès lors que Baldric ouvrit la bouche.
« La nuit est douce, tu ne trouves pas ? » Lamentable. Il avait beau n’avoir aucune connaissance dans l’art de la cour – carence qui n’allait pas disparaitre avec le temps – il savait parfaitement qu’il n’y avait rien de romantique dans sa remarque aussi profonde que la cervelle de Makkon. Il racla sa gorge, humidifia ses lèvres et gagna du temps en avançant ses mains vers celles d’Hélène, qu’il prit après une courte hésitation. C’était un geste anodin, il arrivait qu’ils se touchent mais c’était au cours d’une aventure, pas ainsi, pas comme ça.
« En fait… Je voulais te dire quelque chose, dans un endroit qui te ressemble. » Beau, naturel, libre, auprès de qui on se sent bien, mais il ne le révéla pas à haute voix. « J’ai beaucoup réfléchi à ce que je voulais faire, et ce n’est pas réciter le Cantique dans la Chantrie. Je veux te protéger Hélène. Je sais, tu n’en as pas besoin, tu sais te défendre mais… Je ne peux pas arrêter d’y penser. Tu es tellement importante, je veux empêcher qu’il t’arrive de mauvaises choses. » Il baissa les yeux, intimidé. « Et maintenant Makkon veut que je travaille avec lui. C’est mon frère, mais je ne veux rien avoir avec ses histoires. Je dois devenir plus fort, pour moi-même, et… Pour toi. »
Il relâcha doucement ses mains, pris d’une angoisse subite. Il allait trop vite, n’est-ce pas ?
« Tu n’es pas… » Quoi ? Déçue ? Surprise ? Dans l’incompréhension ? Il se savait peu clair, mais c’était tellement… Difficile, de réellement se dévoiler. On ne lui avait jamais appris à être démonstratif. « …Fâchée ? »
« C’en est un. » Sourit-il pour éveiller sa curiosité. Ce n’était pas un mensonge, qui avait-il de plus secret que sa profonde affection pour Hélène ? …Tout, à vrai dire. Il n’y avait sans doute que les principaux concernés qui ne prononçait pas le mot ‘amour’. « A plus tard madame, nous ne rentrerons pas tard. » Assura-t-il finalement à l’adresse de la mère de son amie.
Habituellement Baldric évitait les ruelles du village la nuit, il n’aimait pas vraiment les choses qui s’y tramaient dans les renfoncements obscurs. Il n’y pensait pas pour l’heure, plus concentré sur les mots à choisir pour Hélène – il avait beau avoir répété ce qu’il entendait lui dire plusieurs nuits d’affilée, la moiteur lui gagnait les mains à l’instar d’un comédien sur le point de monter sur scène. Tout à son angoisse de la feuille blanche, il ne fit pas la conversation durant le trajet. Ce n’était pas inhabituel pour autant : Baldric partageait un silence confortable avec Hélène, ils n’avaient pas besoin de parler continuellement pour sentir qu’ils étaient ensemble. Il fut néanmoins tiré de ses pensées par l’impatience de la jeune fille, qui raviva sa propre tendance à la malice. Arborant une moue mystérieuse, il haussa les sourcils et les épaules.
« Il n’y a qu’un animal là où on va. » La devançant de quelques pas pour prévenir une petite claque vengeresse si tant est qu’elle ait envie de lui en administrer une, il poursuivit du bout des lèvres, espiègle. « Une petite renarde. » Un rire doux ponctua ses mots et il pressa la cadence, souhaitant arriver à destination avant que la nuit ne tombe complètement. Ils parvinrent à la clairière en une poignée de minutes seulement, et elle était encore plus belle qu’en plein jour : l’herbe était grasse et verte, légèrement humide, elle mettait en valeur les fleurs blanches qui animaient les bosquets. Au loin s’entendait le chant de la chouette – à moins que ce ne soit celui de la hulotte ? Il était décidément mauvais en nature – bientôt inaudible, dès lors que Baldric ouvrit la bouche.
« La nuit est douce, tu ne trouves pas ? » Lamentable. Il avait beau n’avoir aucune connaissance dans l’art de la cour – carence qui n’allait pas disparaitre avec le temps – il savait parfaitement qu’il n’y avait rien de romantique dans sa remarque aussi profonde que la cervelle de Makkon. Il racla sa gorge, humidifia ses lèvres et gagna du temps en avançant ses mains vers celles d’Hélène, qu’il prit après une courte hésitation. C’était un geste anodin, il arrivait qu’ils se touchent mais c’était au cours d’une aventure, pas ainsi, pas comme ça.
« En fait… Je voulais te dire quelque chose, dans un endroit qui te ressemble. » Beau, naturel, libre, auprès de qui on se sent bien, mais il ne le révéla pas à haute voix. « J’ai beaucoup réfléchi à ce que je voulais faire, et ce n’est pas réciter le Cantique dans la Chantrie. Je veux te protéger Hélène. Je sais, tu n’en as pas besoin, tu sais te défendre mais… Je ne peux pas arrêter d’y penser. Tu es tellement importante, je veux empêcher qu’il t’arrive de mauvaises choses. » Il baissa les yeux, intimidé. « Et maintenant Makkon veut que je travaille avec lui. C’est mon frère, mais je ne veux rien avoir avec ses histoires. Je dois devenir plus fort, pour moi-même, et… Pour toi. »
Il relâcha doucement ses mains, pris d’une angoisse subite. Il allait trop vite, n’est-ce pas ?
« Tu n’es pas… » Quoi ? Déçue ? Surprise ? Dans l’incompréhension ? Il se savait peu clair, mais c’était tellement… Difficile, de réellement se dévoiler. On ne lui avait jamais appris à être démonstratif. « …Fâchée ? »
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Wilhelma & Baldric
Le soulagement, passager et frivole, l’étreint tout d’abord. Elle aimait l’endroit, et ne se formalisait pas à l’idée qu’il puisse vouloir la protéger – d’elle, il se serait attendu à un rire, franc et peut-être attendri, mais rire tout de même en songeant qu’il se gargarisait du projet de lui venir en aide. Car Baldric n’était pas grand et sa musculature qui se dessinait timidement, il la devait davantage aux courses dans les champs et les rues de Lothering qu’au combat. Pour être honnête, il n’avait jamais encore saisi une lame en fer, et s’était contenté des mimiques en bois grossièrement taillées. Et ça lui était très bien allé jusqu’à présent, même si cela devait changer aujourd’hui. Pour des raisons qu’il avait bien du mal à expliquer, alors qu’Hélène le pressait pour comprendre.
« De..tout. » Voilà qui était sincère, mais peu précis et explicite. Embarrassé par son propre défaut de clarté, il lâcha un soupir. « Des nobles qui écrasent les plus faibles. Des ignorants qui chantent le Cantique sans le comprendre, et ont peur de ta mère… De Makkon… »
Son grand-frère se moquait pas mal de ses fréquentations, mais il avait manifesté un intérêt subit et sournois pour son amie et sa mère lorsqu’il avait appris que cette dernière était une mage. Baldric savait qu’elle n’utiliserait jamais ses pouvoirs pour servir un homme comme lui, et il craignait ce qui arriverait alors. La question était maintenant de savoir ce qu’il allait faire, comme le demandait si justement la flamboyante demoiselle devant lui.
Généralement, l’Ordre des Templiers inspirait le respect et l’affection du peuple de Thédas : il représentait l’ordre, jurait de défendre les faibles, et ses guerriers émérites se dédiaient au service de la Foi. Cependant, Baldric n’était pas certain du sentiment d’Hélène à ce sujet. Ils vivaient à une époque où les Cercles ont disparu, mais la surveillance des Templiers ne s’était jamais interrompue : ils traquaient toujours les abominations, et l’on rapportait encore ça-et-là des rumeurs sur la violence de certains d’entre eux.
La pression sur ses doigts le ramena doucement au moment présent, et à la réponse qu’il devait lui apporter. Il déglutit lentement, sourit avec maladresse, puis dans un souffle, se lança :
« J’ai tout expliqué à la Mère-Supérieure. Makkon, toi et ta mère, mon… Honneur, ou ce qu’il en reste. Elle m’a conseillé d’entrer dans l’… » Un bruissement soudain dans le bosquet le plus proche interrompit le jeune homme, qui jeta un regard sur le côté. Il ne vit rien dans l’obscurité nouvelle, même s’il eut la désagréable sensation que l’air s’était rafraichi. « Qui va là ? » Appela-t-il d’une voix qu’il espérait assurée – tout en priant intérieurement de ne voir débouler qu’un lapin.
« Je les ai trouvé ! »
Une poignée de mots qui n’annonçait rien de bon : qui pouvait bien les chercher ? Une frousse bleue commençait déjà à s’emparer de lui, faisait battre son sang et sonnait ses tempes, mais il eut la présence d’esprit de bouger, ou plutôt de se décaler pour se placer juste devant son amie. Les mots ne valent rien face au geste, bien que celui-ci lui coûta plus qu’il n’aimerait l’admettre. Et encore, il n’avait pas vu l’allure du traqueur.
Un visage ravagé, des yeux sinistres et une voix qui se fondait parfaitement dans le tableau. Une sale maladie l’avait défiguré, à moins que ce ne soit la perfidie qui ait partiellement dévorée ses lèvres et découvert ses dents noircies. Ce lapin-là, Baldric n’en ferait même pas une daube.
« Que voulez-vous ? » Un ricanement lui répondit, et il avança de plusieurs pas. « Restez où vous êtes ! Je vous préviens… » Et qu’est-ce qu’il allait faire, mh ? Et si le Créateur venait à leur secours et qu’ils parvenaient à se défaire de lui, qui sait combien ils allaient en venir après lui ? La vanité de sa mise-en-garde n’échappa pas à l’homme, qui les toisait de haut en bas : les imaginait-il déjà en broche ? L’imagination de Baldric ne lui faisait aucun bien, mais il n’était pas dénué d’instinct de préservation : leur vis-à-vis avait tout juste glissé sa main vers sa ceinture qu’il fit volte-face puis, saisissant fort la main d’Hélène, il se jeta en avant en criant : « COURS ! »
« De..tout. » Voilà qui était sincère, mais peu précis et explicite. Embarrassé par son propre défaut de clarté, il lâcha un soupir. « Des nobles qui écrasent les plus faibles. Des ignorants qui chantent le Cantique sans le comprendre, et ont peur de ta mère… De Makkon… »
Son grand-frère se moquait pas mal de ses fréquentations, mais il avait manifesté un intérêt subit et sournois pour son amie et sa mère lorsqu’il avait appris que cette dernière était une mage. Baldric savait qu’elle n’utiliserait jamais ses pouvoirs pour servir un homme comme lui, et il craignait ce qui arriverait alors. La question était maintenant de savoir ce qu’il allait faire, comme le demandait si justement la flamboyante demoiselle devant lui.
Généralement, l’Ordre des Templiers inspirait le respect et l’affection du peuple de Thédas : il représentait l’ordre, jurait de défendre les faibles, et ses guerriers émérites se dédiaient au service de la Foi. Cependant, Baldric n’était pas certain du sentiment d’Hélène à ce sujet. Ils vivaient à une époque où les Cercles ont disparu, mais la surveillance des Templiers ne s’était jamais interrompue : ils traquaient toujours les abominations, et l’on rapportait encore ça-et-là des rumeurs sur la violence de certains d’entre eux.
La pression sur ses doigts le ramena doucement au moment présent, et à la réponse qu’il devait lui apporter. Il déglutit lentement, sourit avec maladresse, puis dans un souffle, se lança :
« J’ai tout expliqué à la Mère-Supérieure. Makkon, toi et ta mère, mon… Honneur, ou ce qu’il en reste. Elle m’a conseillé d’entrer dans l’… » Un bruissement soudain dans le bosquet le plus proche interrompit le jeune homme, qui jeta un regard sur le côté. Il ne vit rien dans l’obscurité nouvelle, même s’il eut la désagréable sensation que l’air s’était rafraichi. « Qui va là ? » Appela-t-il d’une voix qu’il espérait assurée – tout en priant intérieurement de ne voir débouler qu’un lapin.
« Je les ai trouvé ! »
Une poignée de mots qui n’annonçait rien de bon : qui pouvait bien les chercher ? Une frousse bleue commençait déjà à s’emparer de lui, faisait battre son sang et sonnait ses tempes, mais il eut la présence d’esprit de bouger, ou plutôt de se décaler pour se placer juste devant son amie. Les mots ne valent rien face au geste, bien que celui-ci lui coûta plus qu’il n’aimerait l’admettre. Et encore, il n’avait pas vu l’allure du traqueur.
Un visage ravagé, des yeux sinistres et une voix qui se fondait parfaitement dans le tableau. Une sale maladie l’avait défiguré, à moins que ce ne soit la perfidie qui ait partiellement dévorée ses lèvres et découvert ses dents noircies. Ce lapin-là, Baldric n’en ferait même pas une daube.
« Que voulez-vous ? » Un ricanement lui répondit, et il avança de plusieurs pas. « Restez où vous êtes ! Je vous préviens… » Et qu’est-ce qu’il allait faire, mh ? Et si le Créateur venait à leur secours et qu’ils parvenaient à se défaire de lui, qui sait combien ils allaient en venir après lui ? La vanité de sa mise-en-garde n’échappa pas à l’homme, qui les toisait de haut en bas : les imaginait-il déjà en broche ? L’imagination de Baldric ne lui faisait aucun bien, mais il n’était pas dénué d’instinct de préservation : leur vis-à-vis avait tout juste glissé sa main vers sa ceinture qu’il fit volte-face puis, saisissant fort la main d’Hélène, il se jeta en avant en criant : « COURS ! »
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